L'Ecclésiaste,
chapitre
1er
L'auteur humain du livre de
l'Ecclésiaste s'affirme lui-même fils
de David, et roi d'Israël à
Jérusalem
(Verset
12), et, bien qu'il ne se
nomme pas, en peut aisément
reconnaître en lui le roi Salomon.
Après lui, en effet, c'est-à-dire
après le schisme, les descendants de David
furent « rois de Juda »
à Jérusalem, et non « rois
d'Israël ». On le reconnaît
aussi au cours de la lecture du livre par le rappel
de la prospérité, des richesses, des
splendeurs, de la sagesse dont il disposa, ainsi
que nous en instruisent le 1er livre des Rois et le
2e livre des Chroniques.
Toutefois, ce n'est pas en tant
que
roi, mais comme
« l'Ecclésiaste » que
Salomon nous parle. Cette désignation est
celle d'une fonction consistant à rassembler
le peuple pour le haranguer ; elle traduit le
terme hébreu
« kohéleth » qui a pour
racine le mot « kahal »,
lui-même traduit par
« Ekklêsia » dans la
version en grec de l'Ancien Testament dite
« version des Septante ».
Ainsi, rien détonnant à ce que, en
français, les mots
« Ecclésiaste » et
« Église » se
ressemblent.
Le premier contact avec le livre
de
l'Ecclésiaste fait souvent naître des
hésitations. On est un peu saisi par la
hardiesse de certaines affirmations, car elles
paraissent s'apparenter plutôt à une
pensée matérialiste, fataliste ou
sceptique, qu'à la foi. Par exemple :
« il n'y a de bonheur pour l'homme
qu'à manger et qu'à boire, et
à faire jouir son âme du
bien-être, au milieu de son travail ;
mais j'ai vu que cela aussi vient de la main de
Dieu. »
(2/24).
Certes, ce livre prend place
parmi les plus difficiles à
comprendre ; mais, étant entré
dans le canon des Écritures, il est comme
les 65 autres livres de la Bible, voulu et
inspiré de Dieu. À nous, par
conséquent, de savoir par la foi en
pénétrer la signification profonde.
Avec la foi, il requiert de l'humilité, car
il brise impitoyablement les illusions ; et
aussi, de l'intelligence spirituelle, car un
assujettissement à la lettre s'opposerait
à sa compréhension.
L'impression première
pourrait être que l'Ecclésiaste
mélange ses doutes d'homme blasé et
désabusé à quelques vestiges
d'une foi en régression. Au contraire, ses
paroles sont celles d'un homme dont la foi a
réussi à comprendre les
réalités de ce monde, à les
voir sous leur véritable jour, et à
leur dénier toute puissance à
procurer le bonheur. Il a fait, sans se
départir de sa foi, des expériences
de toutes sortes. Attiré par les illusions
dont le monde offre le mirage, il les a
sondées par l'expérience ; et il
en parle par un jugement que,
précisément, la foi lui permet. Il ne
doute pas de Dieu qu'il nomme près de 40
fois ; il a acquis des convictions sur la
vanité des choses de la terre, et voit que
tout est décevant. C'est un
témoignage, audacieux et clair, qui exprime
les vérités glaciales du monde des
hommes. Ce monde est comme l'envers du Paradis, et
la cause en est que rien ne peut y produire des
fruits utiles et durables, si bien que toutes
choses se tournent en vanité,
c'est-à-dire en fumée qui se dissipe.
Avec la mort et la malédiction venues en
conséquence du péché, un grand
bouleversement s'est produit. La terre est devenue
soudain ce lieu où tout est vanité au
suprême degré : vanité des
vanités. Rien ne peut s'y construire pour la
vie éternelle, absolument rien ; tout
ce qui s'y fait porte un destin de chose
périssable !
Mais alors, questionne
l'Ecclésiaste, comme s'il dialoguait avec
lui-même, à quoi bon s'évertuer
à tant de travaux et peiner à la
tâche toute sa vie ?
(Verset
3). L'homme déchu se
voit placé « sous le
soleil » devant l'impérieuse
obligation du travail, selon le
verdict de Dieu
(Gen
3/17-19). La sagesse de Dieu lui
a imposé cette discipline afin de l'aider
à résister aux forts courants des
tentations qui l'assaillent. À travers ce
travail, Dieu donnera à l'homme sa
subsistance, mais c'est tout. Si ambitieux que
seront les projets, si hardis que seront les
travaux entrepris, jamais l'homme ne pourra
conserver le fruit de sa peine, car tout est
voué à la disparition. L'homme et ses
oeuvres sur la terre ont un même sort, et, de
même que l'homme pécheur ne peut
obtenir par ses propres efforts le redressement de
sa triste condition, de même son travail ne
produira que des choses précaires ;
c'est une loi, et il ne peut en être
autrement « sous le soleil ».
Ainsi toute l'activité des
hommes est d'avance comme frappée
d'incapacité à long terme, et leur
peine ira toujours s'engloutir dans le flot des
vanités de ce monde. Rien n'ira vers un
achèvement, vers une stabilité
susceptible de procurer un repos ; tout est
constamment à refaire. Après les
destructions viennent des reconstructions, qui,
elles-mêmes, attendront leur destruction. Au
jour venu de la colère de Dieu et de Ses
jugements, toutes les oeuvres que renfermera la
terre seront consumées
(2
Pi 3/10 - Es
2/12-22). Telle est
« l'occupation ingrate que Dieu a
donnée aux fils des hommes »
(fin
verset 13, version Darby) ;
telle est cette tragique destinée qu'a
ouverte le péché, lequel a
séparé l'homme de son
Créateur. Puissions-nous retenir par la foi
une ferme conviction que dans un monde où
règne le péché aucun avenir ne
peut être édifié. Aux
côtés de la vanité se place la
perdition. Aucun palier ne sera atteint par ce que
notre temps nomme « le
progrès » car « toutes
choses sont en travail au-delà de ce que
l'on peut dire »
(verset
8), tout est en continuel
mouvement ; c'est une incessante agitation sur
la terre. Il semble souvent que l'on renouvelle
quelque chose, que le progrès ait
apporté du nouveau, de
l'inédit ; or, c'est encore là
une illusion. Nous connaissons très peu les
anciennes civilisations qui furent englouties, et
que d'autres ont remplacées ; ce que
nous en apprenons par l'archéologie nous
surprend beaucoup. Comme le note
l'Ecclésiaste, « on ne se souvient
pas de ce qui est ancien »
(verset
11).
Du nouveau ? La terre
n'en
produira jamais, car Dieu seul peut créer et
faire du nouveau. Il est bien dit « qu'il
n'y a rien de nouveau sous le soleil »
(versets
9 et 10). Le nouveau ne
vient que d'en haut. La terre étant
bloquée dans l'incapacité et soumise
au cycle infernal des continuels recommencements,
il n'y a point pour elle de rassasiement possible.
Tout comme les autres, notre époque offre le
spectacle d'une grande révolution affectant
les idées, le travail, les goûts, la
mentalité, les moeurs, les plaisirs, les
structures de la société.
L'humanité, comme hier, cherche encore et
toujours un équilibre introuvable et dont
d'ailleurs elle ne voudrait plus si elle le
découvrait quelque jour. Tout est
vanité ! Ce qui s'avéra
impossible jusqu'ici, la science ne serait-elle pas
susceptible de le réussir ? Là
est l'idée actuelle. L'Ecclésiaste,
par l'Esprit, y a pensé et a orienté
son expérience vers le savoir humain pour en
sonder les ressources. Était-ce là
l'issue ? Le processus de la vanité de
toutes choses allait-il se trouver en défaut
devant la science ? Allait-on, par cette voie,
échapper au cycle infernal des
anéantissements et atteindre à
quelque monde nouveau ? « J'ai
appliqué mon coeur à
connaître »
(versets
16 à 18).
L'Ecclésiaste s'est livré à
l'étude ; il mit son intelligence
à l'oeuvre, et réfléchit en
philosophe. Bien vite, il comprit que là
encore, il n'y avait que poursuite du vent !
On n'ose pas, aujourd'hui, dire cela de notre
science tellement idolâtrée ; et
pourtant c'est vrai ; nous oserons le dire.
Quoi, n'est-ce pas un vent des plus
délétères que la profusion des
idées qui s'entrechoquent et que diffusent
l'enseignement et l'actualité ?
Les doctrines les plus
étranges, les moins justifiées, les plus
pernicieuses
acquièrent leur
célébrité dans la confusion
générale, et sont promues au rang de
science ! Dans ce désordre, ne dit-on
pas que naîtront les impératifs de
l'avenir ? Vanité des
vanités ! Que n'a-t-on pas dit du
rôle de l'instruction publique et de la
culture populaire dans la promotion des peuples,
dans l'évolution sociale vers
l'affranchissement et le bonheur des masses. Or les
faits actuels administrent la triste
démonstration qu'avec le
développement des écoles et des
universités, ce qui est venu, ce n'est ni la
liberté ni le bonheur, mais de nouveaux et
durs asservissements. La terre s'est remplie de
savants, d'ingénieurs, de professeurs, de
techniciens, de psychologues, de lettrés,
d'étudiants, et ce n'est pas une
élévation qui en résulte, mais
un enfoncement dans le matérialisme ;
ce n'est pas la liberté qui s'étend,
mais la domination ; ce n'est pas l'amour qui
parle, mais la haine ; ce n'est pas la paix
qui s'établit, mais la guerre. Le
prophète Esaïe et l'apôtre Paul
ont fait écho à l'Ecclésiaste
en proclamant de la part de Dieu :
« Je détruirai la sagesse des
sages, et j'anéantirai l'intelligence des
intelligents ».
Nous avons besoin du livre de
l'Ecclésiaste ; son message
désille nos yeux devant ce monde, et permet
à notre foi d'en sonder le vide et
l'impuissance. Sans doute, sans ce livre, notre foi
eut-elle hésité à aller aussi
loin, peut-être eut-elle ménagé
quelques illusions ; mais avec ce livre, elle
voit, en leur totalité, le dénuement
de la terre et la vanité de toutes ses
oeuvres. Elle peut mesurer l'étendue et le
côté irrémédiable du
désastre causé par le
péché. Tout comme le sol qui le
porte, l'homme pécheur reste ce qu'il
est : « ce qui est tordu ne peut
être redressé »
(verset.
15). Ce terme
« tordu », employé par
la version Darby, correspond au sens d'un mot
hébreu employé plus de 200 fois dans
l'A.T. pour caractériser l'un des aspects du
péché. De plus, ce qui manque
(verset
15 également) ne peut
être compté,
c'est-à-dire : tout ce qui, par suite
des conséquences du péché,
fait défaut à la terre et à
l'homme, ne peut être retrouvé et
« remis en compte » ou
« remis à sa place ». Le
monde conserve donc le fardeau de sa chute ;
et il ne s'y trouve aucune puissance
transformatrice ou
régénératrice.
L'homme a été
chassé du Paradis et du séjour
tranquille, et le voici entré dans le
séjour agité de la
malédiction, où rien ne peut se
construire pour durer. N'apportons surtout aucune
restriction aux constatations de
l'Ecclésiaste ; elles sont
révélées et véritables.
Ces constatations doivent nourrir notre foi, et
nous préparer à toujours mieux
comprendre pourquoi personne ne pouvait être
sauvé « sous le soleil »
sans que le Fils de Dieu, qui est d'en haut, ne
descende « sous le soleil »,
apportant en ce monde une puissance
régénératrice capable de
transformer ce qui est tordu et de remettre au
compte ce qui y manque.
L'Épître aux
Hébreux fait aussi écho à
l'Ecclésiaste en nous présentant le
monde actuel comme celui des « choses
ébranlées » qui ne peuvent
durer qu'un temps. Ce monde devra faire place aux
« choses inébranlables »
qui seules subsistent. Sans un Sauveur, sans
Christ, la terre reste ce qu'elle est, l'homme
reste ce qu'il est ; mais par Lui, et Lui
seul, tout change : l'homme de foi se voit
libéré de cette prison qu'est le
monde des vanités, avec lequel il allait
périr et il est pris « du milieu
du monde », pour être retiré
du monde, cessant d'être solidaire de ce
monde. Bien-aimés frères et soeurs,
pesez toute la force des paroles du Seigneur disant
de vous « ils ne sont pas du
monde »
(Jn
17/16), et prenez garde de ne pas
vous laisser reprendre par le monde, car, il passe,
et vous, vous resterez éternellement
vivants, par le Seigneur Jésus et avec Lui.
Que sa grâce soit avec vous.
Un grand péril menace
Jérusalem ! Venant du nord, une
invasion est imminente. Les bergers du verset 3
avec leurs troupeaux désignent les
envahisseurs. Ils vont tout dévaster.
L'Éternel a résolu de livrer
Jérusalem, la ville sainte pour laquelle Il
a pourtant préparé tant de
bénédictions, cette ville qu'Il aime,
mais en laquelle Il ne peut plus prendre Son
plaisir, car le peuple a oublié la
fidélité, la miséricorde et la
vérité, sans lesquelles
Jérusalem n'est rien. Par les vertus qui
devaient fleurir en elle, cette ville était
« la belle et la
délicate » ; or Dieu doit
là châtier ! Et c'est à
son ennemi, l'ennemi du Nord, qu'Il la livre.
Déjà, dans le camp de l'ennemi, l'on
se prépare à l'attaque
(versets
3 à 6) et le plan
s'élabore : montera-t-on en plein
midi ? ce serait l'heure favorable ;
l'ennemi ne le peut car le jour baisse ; il
faudra donc attaquer de nuit. Dans la pleine
lumière, l'ennemi est toujours
empêché d'attaquer. Quelle sûre
leçon que celle-là ! Ne
demeurons pas dans les ténèbres, mais
marchons dans la lumière, et soyons des
« enfants de lumière »
(Jn
12/35-36 et 46) ;
notre ennemi ne pourra
pas nous atteindre puisque Jésus sera notre
guide et que devant Lui les ennemis se dispersent
et s'enfuient
(Ps
68/2 à 4).
Mais Dieu avertit toujours Ses serviteurs
les prophètes ont proclamé Ses
avertissements. Or, ici, Dieu veut que la trompette
retentisse à Tékoa, patrie du
prophète Amos
(Amos
1/1) située à
quelques kilomètres de Jérusalem sur
une colline, et qu'à Beth-Hakkérem,
également proche de Jérusalem et
élevée, on allume un signal. Outre
que ces deux villes étaient certainement
choisies à dessein pour que l'avertissement
sonore et l'avertissement lumineux puissent
être perçus de loin, l'appel du
prophète à sonner de la trompette a
aussi quelque chose de saisissant.
« Sonnez de la trompette » se
disait en hébreu
« takéou » ; si
bien que dans l'injonction de
Jérémie, les deux mots
« takéou » et
« Tékoa » se
succédaient, et leur consonance appelait
vivement l'attention. D'autres prophètes ont
utilisé également des consonances
pour rendre plus frappant le message qu'ils avaient
à délivrer. Constamment, Dieu avertit
son peuple des dangers auxquels son
infidélité l'expose ; or, comme
nous le montrent notamment 2
Rois 17/13-14, Dieu n'est pas
toujours écouté ; les coeurs
s'endurcissent et la parole d'avertissement ne
retentit pas comme un son de trompette qui donne
l'alerte ; les oreilles n'entendent pas le son
de la trompette et les yeux ne voient pas le signal
lumineux. Quel grand besoin n'avons-nous pas,
aujourd'hui, dans l'Église, de
réfléchir à ces choses et de
nous demander si nous entendons bien et voyons bien
les avertissements de la Parole de Dieu qui nous
enjoint d'être vigilants, car l'ennemi du
Nord est proche. Satan, en ces derniers temps, nous
est présenté comme un lion rugissant,
prêt à dévorer
(1
Pi 5/8). « Mettez-vous
sur vos gardes » nous dit encore
l'apôtre Pierre
(1
Pi 3/17). Il est bien certain que
des dangers nous environnent, et que nous ne
trouverons discernement et fermeté que dans
un recours constant à la grâce de
Dieu ; encore est-il qu'il faut que nos
oreilles et nos yeux restent sensibles aux
avertissements de l'Esprit-Saint.
La
« méchanceté » de
Jérusalem jaillit comme une source, comme un
puits artésien qu'il est impossible
d'aveugler. Là se trouve
caractérisée la puissance du
péché. Du coeur, source
d'iniquité, jaillit tout ce qui souille
l'homme
(Mat
15/19-20). Aussi importe-t-il
que tout enfant de Dieu conserve un coeur pur. S'il
s'abandonne peu à peu, son coeur produira
à nouveau le mauvais fruit. Veillons sur
notre coeur !
« Reçois instruction
Jérusalem », insiste le verset
8, autrement Celui qui est ta
gloire et ton salut s'éloignera de
toi ! « Prenez garde à ce que
vous entendez » a dit aussi le Seigneur
Jésus. Écoutons attentivement et avec
un esprit de piété la Parole de notre
Dieu.
Le grand malheur en la circonstance
où se trouve le prophète, c'est que
la Parole de Dieu n'agit plus sur le peuple. La
puissance du péché s'est tellement
réintroduite en lui qu'il ne peut plus ni
accorder attention à la Parole, ni la
goûter, et que même, il la regarde
comme un sujet de honte. Ce n'est pas du
péché qu'ils ont honte, les membres
de ce peuple, mais de la Parole de leur Dieu !
Quelle terrible situation ! Frères et
soeurs, ne voyez vous pas là un mal dont
l'Église n'est pas toujours exempte ?
Lorsque la foi s'affaiblit, faute d'être
nourrie, faute d'être mise à
l'oeuvre ; lorsque le péché
réapparaît dans la vie de chaque jour,
la Parole de Dieu n'a plus de prise sur les
coeurs ; elle ne s'y introduit plus, elle
lasse ; et même, on peut aller
jusqu'à avoir honte de l'Évangile
devant le monde. Voyons clairement ce danger, un
danger de mort. Ne comptons pas sur
nous-mêmes, mais luttons par la prière
et l'humiliation. Quelle chose affreuse que d'avoir
place dans l'Église et, ayant cessé
d'être attentifs à la Parole de Dieu,
de se replier sur soi, sur d'anciens
préjugés, d'anciennes pensées,
de fausses assurances. Nous ne pouvons maintenir
notre foi, ou encore progresser (ce qu'il faudrait)
qu'en acceptant de soutenir le combat de chaque
jour, et en veillant sur nous-mêmes.
Le vent est pourtant à l'optimisme au
sein du peuple de Dieu, et tout le monde se
plaît dans l'illusion. Tout va bien,
affirme-t-on
(verset
14), et l'on ne veut penser
à aucun danger ni à aucun malheur.
Lorsque la Parole de Dieu n'est plus reçue
au fond des coeurs, des illusions la remplacent.
Dès que le contact est perdu avec l'Esprit,
les réalités se voilent. Ce que l'on
pense et ce que l'on croit n'est qu'erreur. Restons
petits et humbles, attachés à la
piété, afin que nous restions
affectionnés aux choses de l'Esprit, sans
perdre le contact des réalités.
Les anciens sentiers étaient la
« bonne voie », mais le peuple
refuse d'y replacer sa marche
(versets
16 et 17). La foi a
été transmise aux saints une fois
pour toutes
(Jude
3) : elle nous montre une
voie sainte, une route que Christ a frayée,
dans laquelle il n'y a point de bêtes
sauvages ; elle est sûre. Ceux qui la
suivront ne pourront s'égarer, dit le
prophète
(Es.
35/8-10). Qu'avec sagesse et
persévérance nous soyons les
« rachetés de
l'Éternel » qui progressent dans
cette voie avec chants de triomphe.
À cause du refus de Juda d'être
à nouveau attentif à l'avertissement
de son Dieu, Dieu fait venir sur lui le malheur. Et
ce malheur est le « fruit de ses
pensées ». Dieu veut notre
bonheur. Christ a quitté visiblement cette
terre non sans avoir donné à
l'Église la paix et la joie, non sans de
précieuses promesses de puissance
donnée et d'autorité remise, non sans
l'assurer de ses soins. Cependant la force de
l'Église, la réussite de sa mission,
sa paix seraient compromises par
l'infidélité des coeurs. Il faut
qu'abondent en elle les fruits de l'Esprit ;
les pensées de la chair ne pouvant produire
que de mauvais fruits.
Dans les versets 27
à 30, le peuple rebelle
est comparé à un « argent
méprisable » qu'on a essayé
en vain de purifier. Le prophète
Ézéchiel emploie la même image
(Ez
22/17-22) : la maison
d'Israël est devenue pour Dieu, comme des
scories d'argent, c'est-à-dire les
impuretés qu'on ne peut détacher de
l'argent pour obtenir un argent pur.
Jérémie proclame que tout a
été tenté, selon l'art de la
purification de l'argent, pour
détacher les scories, mais sans y parvenir.
Le peuple est donc comme cet argent qui a
résisté à toutes les
tentatives de purification ; il est
impurifiable, donc méprisable, et Dieu le
rejette ! Quelle parole terrible. Est-il
encore possible aujourd'hui que le peuple de Dieu
ne puisse pas être débarrassé
de ses scories ? Le Seigneur désire
sanctifier ses enfants, en tout leur être,
esprit, âme et corps ; le Seigneur le
fera Lui-même
(1
Th 5/23-24), mais le
pourra-t-il ? Nous offrirons-nous avec foi et
amour à Son action purificatrice ?
L'Église devra bientôt paraître
pure, irrépréhensible, sans tache, ni
ride, ni rien de semblable. Désirons-le pour
elle et pour chacun de ses membres d'un coeur
ardent.
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