Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

TOUT EST VANITÉ

-------

 L'Ecclésiaste, chapitre 1er

L'auteur humain du livre de l'Ecclésiaste s'affirme lui-même fils de David, et roi d'Israël à Jérusalem (Verset 12), et, bien qu'il ne se nomme pas, en peut aisément reconnaître en lui le roi Salomon. Après lui, en effet, c'est-à-dire après le schisme, les descendants de David furent « rois de Juda » à Jérusalem, et non « rois d'Israël ». On le reconnaît aussi au cours de la lecture du livre par le rappel de la prospérité, des richesses, des splendeurs, de la sagesse dont il disposa, ainsi que nous en instruisent le 1er livre des Rois et le 2e livre des Chroniques.

Toutefois, ce n'est pas en tant que roi, mais comme « l'Ecclésiaste » que Salomon nous parle. Cette désignation est celle d'une fonction consistant à rassembler le peuple pour le haranguer ; elle traduit le terme hébreu « kohéleth » qui a pour racine le mot « kahal », lui-même traduit par « Ekklêsia » dans la version en grec de l'Ancien Testament dite « version des Septante ». Ainsi, rien détonnant à ce que, en français, les mots « Ecclésiaste » et « Église » se ressemblent.

Le premier contact avec le livre de l'Ecclésiaste fait souvent naître des hésitations. On est un peu saisi par la hardiesse de certaines affirmations, car elles paraissent s'apparenter plutôt à une pensée matérialiste, fataliste ou sceptique, qu'à la foi. Par exemple : « il n'y a de bonheur pour l'homme qu'à manger et qu'à boire, et à faire jouir son âme du bien-être, au milieu de son travail ; mais j'ai vu que cela aussi vient de la main de Dieu. » (2/24). Certes, ce livre prend place parmi les plus difficiles à comprendre ; mais, étant entré dans le canon des Écritures, il est comme les 65 autres livres de la Bible, voulu et inspiré de Dieu. À nous, par conséquent, de savoir par la foi en pénétrer la signification profonde. Avec la foi, il requiert de l'humilité, car il brise impitoyablement les illusions ; et aussi, de l'intelligence spirituelle, car un assujettissement à la lettre s'opposerait à sa compréhension.

L'impression première pourrait être que l'Ecclésiaste mélange ses doutes d'homme blasé et désabusé à quelques vestiges d'une foi en régression. Au contraire, ses paroles sont celles d'un homme dont la foi a réussi à comprendre les réalités de ce monde, à les voir sous leur véritable jour, et à leur dénier toute puissance à procurer le bonheur. Il a fait, sans se départir de sa foi, des expériences de toutes sortes. Attiré par les illusions dont le monde offre le mirage, il les a sondées par l'expérience ; et il en parle par un jugement que, précisément, la foi lui permet. Il ne doute pas de Dieu qu'il nomme près de 40 fois ; il a acquis des convictions sur la vanité des choses de la terre, et voit que tout est décevant. C'est un témoignage, audacieux et clair, qui exprime les vérités glaciales du monde des hommes. Ce monde est comme l'envers du Paradis, et la cause en est que rien ne peut y produire des fruits utiles et durables, si bien que toutes choses se tournent en vanité, c'est-à-dire en fumée qui se dissipe. Avec la mort et la malédiction venues en conséquence du péché, un grand bouleversement s'est produit. La terre est devenue soudain ce lieu où tout est vanité au suprême degré : vanité des vanités. Rien ne peut s'y construire pour la vie éternelle, absolument rien ; tout ce qui s'y fait porte un destin de chose périssable !

Mais alors, questionne l'Ecclésiaste, comme s'il dialoguait avec lui-même, à quoi bon s'évertuer à tant de travaux et peiner à la tâche toute sa vie ? (Verset 3). L'homme déchu se voit placé « sous le soleil » devant l'impérieuse obligation du travail, selon le verdict de Dieu (Gen 3/17-19). La sagesse de Dieu lui a imposé cette discipline afin de l'aider à résister aux forts courants des tentations qui l'assaillent. À travers ce travail, Dieu donnera à l'homme sa subsistance, mais c'est tout. Si ambitieux que seront les projets, si hardis que seront les travaux entrepris, jamais l'homme ne pourra conserver le fruit de sa peine, car tout est voué à la disparition. L'homme et ses oeuvres sur la terre ont un même sort, et, de même que l'homme pécheur ne peut obtenir par ses propres efforts le redressement de sa triste condition, de même son travail ne produira que des choses précaires ; c'est une loi, et il ne peut en être autrement « sous le soleil ».
Ainsi toute l'activité des hommes est d'avance comme frappée d'incapacité à long terme, et leur peine ira toujours s'engloutir dans le flot des vanités de ce monde. Rien n'ira vers un achèvement, vers une stabilité susceptible de procurer un repos ; tout est constamment à refaire. Après les destructions viennent des reconstructions, qui, elles-mêmes, attendront leur destruction. Au jour venu de la colère de Dieu et de Ses jugements, toutes les oeuvres que renfermera la terre seront consumées (2 Pi 3/10 - Es 2/12-22). Telle est « l'occupation ingrate que Dieu a donnée aux fils des hommes » (fin verset 13, version Darby) ; telle est cette tragique destinée qu'a ouverte le péché, lequel a séparé l'homme de son Créateur. Puissions-nous retenir par la foi une ferme conviction que dans un monde où règne le péché aucun avenir ne peut être édifié. Aux côtés de la vanité se place la perdition. Aucun palier ne sera atteint par ce que notre temps nomme « le progrès » car « toutes choses sont en travail au-delà de ce que l'on peut dire » (verset 8), tout est en continuel mouvement ; c'est une incessante agitation sur la terre. Il semble souvent que l'on renouvelle quelque chose, que le progrès ait apporté du nouveau, de l'inédit ; or, c'est encore là une illusion. Nous connaissons très peu les anciennes civilisations qui furent englouties, et que d'autres ont remplacées ; ce que nous en apprenons par l'archéologie nous surprend beaucoup. Comme le note l'Ecclésiaste, « on ne se souvient pas de ce qui est ancien » (verset 11).

Du nouveau ? La terre n'en produira jamais, car Dieu seul peut créer et faire du nouveau. Il est bien dit « qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil » (versets 9 et 10). Le nouveau ne vient que d'en haut. La terre étant bloquée dans l'incapacité et soumise au cycle infernal des continuels recommencements, il n'y a point pour elle de rassasiement possible. Tout comme les autres, notre époque offre le spectacle d'une grande révolution affectant les idées, le travail, les goûts, la mentalité, les moeurs, les plaisirs, les structures de la société. L'humanité, comme hier, cherche encore et toujours un équilibre introuvable et dont d'ailleurs elle ne voudrait plus si elle le découvrait quelque jour. Tout est vanité ! Ce qui s'avéra impossible jusqu'ici, la science ne serait-elle pas susceptible de le réussir ? Là est l'idée actuelle. L'Ecclésiaste, par l'Esprit, y a pensé et a orienté son expérience vers le savoir humain pour en sonder les ressources. Était-ce là l'issue ? Le processus de la vanité de toutes choses allait-il se trouver en défaut devant la science ? Allait-on, par cette voie, échapper au cycle infernal des anéantissements et atteindre à quelque monde nouveau ? « J'ai appliqué mon coeur à connaître » (versets 16 à 18). L'Ecclésiaste s'est livré à l'étude ; il mit son intelligence à l'oeuvre, et réfléchit en philosophe. Bien vite, il comprit que là encore, il n'y avait que poursuite du vent ! On n'ose pas, aujourd'hui, dire cela de notre science tellement idolâtrée ; et pourtant c'est vrai ; nous oserons le dire. Quoi, n'est-ce pas un vent des plus délétères que la profusion des idées qui s'entrechoquent et que diffusent l'enseignement et l'actualité ?
Les doctrines les plus étranges, les moins justifiées, les plus pernicieuses acquièrent leur célébrité dans la confusion générale, et sont promues au rang de science ! Dans ce désordre, ne dit-on pas que naîtront les impératifs de l'avenir ? Vanité des vanités ! Que n'a-t-on pas dit du rôle de l'instruction publique et de la culture populaire dans la promotion des peuples, dans l'évolution sociale vers l'affranchissement et le bonheur des masses. Or les faits actuels administrent la triste démonstration qu'avec le développement des écoles et des universités, ce qui est venu, ce n'est ni la liberté ni le bonheur, mais de nouveaux et durs asservissements. La terre s'est remplie de savants, d'ingénieurs, de professeurs, de techniciens, de psychologues, de lettrés, d'étudiants, et ce n'est pas une élévation qui en résulte, mais un enfoncement dans le matérialisme ; ce n'est pas la liberté qui s'étend, mais la domination ; ce n'est pas l'amour qui parle, mais la haine ; ce n'est pas la paix qui s'établit, mais la guerre. Le prophète Esaïe et l'apôtre Paul ont fait écho à l'Ecclésiaste en proclamant de la part de Dieu : « Je détruirai la sagesse des sages, et j'anéantirai l'intelligence des intelligents ».

Nous avons besoin du livre de l'Ecclésiaste ; son message désille nos yeux devant ce monde, et permet à notre foi d'en sonder le vide et l'impuissance. Sans doute, sans ce livre, notre foi eut-elle hésité à aller aussi loin, peut-être eut-elle ménagé quelques illusions ; mais avec ce livre, elle voit, en leur totalité, le dénuement de la terre et la vanité de toutes ses oeuvres. Elle peut mesurer l'étendue et le côté irrémédiable du désastre causé par le péché. Tout comme le sol qui le porte, l'homme pécheur reste ce qu'il est : « ce qui est tordu ne peut être redressé » (verset. 15). Ce terme « tordu », employé par la version Darby, correspond au sens d'un mot hébreu employé plus de 200 fois dans l'A.T. pour caractériser l'un des aspects du péché. De plus, ce qui manque (verset 15 également) ne peut être compté, c'est-à-dire : tout ce qui, par suite des conséquences du péché, fait défaut à la terre et à l'homme, ne peut être retrouvé et « remis en compte » ou « remis à sa place ». Le monde conserve donc le fardeau de sa chute ; et il ne s'y trouve aucune puissance transformatrice ou régénératrice.

L'homme a été chassé du Paradis et du séjour tranquille, et le voici entré dans le séjour agité de la malédiction, où rien ne peut se construire pour durer. N'apportons surtout aucune restriction aux constatations de l'Ecclésiaste ; elles sont révélées et véritables. Ces constatations doivent nourrir notre foi, et nous préparer à toujours mieux comprendre pourquoi personne ne pouvait être sauvé « sous le soleil » sans que le Fils de Dieu, qui est d'en haut, ne descende « sous le soleil », apportant en ce monde une puissance régénératrice capable de transformer ce qui est tordu et de remettre au compte ce qui y manque.

L'Épître aux Hébreux fait aussi écho à l'Ecclésiaste en nous présentant le monde actuel comme celui des « choses ébranlées » qui ne peuvent durer qu'un temps. Ce monde devra faire place aux « choses inébranlables » qui seules subsistent. Sans un Sauveur, sans Christ, la terre reste ce qu'elle est, l'homme reste ce qu'il est ; mais par Lui, et Lui seul, tout change : l'homme de foi se voit libéré de cette prison qu'est le monde des vanités, avec lequel il allait périr et il est pris « du milieu du monde », pour être retiré du monde, cessant d'être solidaire de ce monde. Bien-aimés frères et soeurs, pesez toute la force des paroles du Seigneur disant de vous « ils ne sont pas du monde » (Jn 17/16), et prenez garde de ne pas vous laisser reprendre par le monde, car, il passe, et vous, vous resterez éternellement vivants, par le Seigneur Jésus et avec Lui. Que sa grâce soit avec vous.




SONNEZ DE LA TROMPETTE


Un grand péril menace Jérusalem ! Venant du nord, une invasion est imminente. Les bergers du verset 3 avec leurs troupeaux désignent les envahisseurs. Ils vont tout dévaster. L'Éternel a résolu de livrer Jérusalem, la ville sainte pour laquelle Il a pourtant préparé tant de bénédictions, cette ville qu'Il aime, mais en laquelle Il ne peut plus prendre Son plaisir, car le peuple a oublié la fidélité, la miséricorde et la vérité, sans lesquelles Jérusalem n'est rien. Par les vertus qui devaient fleurir en elle, cette ville était « la belle et la délicate » ; or Dieu doit là châtier ! Et c'est à son ennemi, l'ennemi du Nord, qu'Il la livre. Déjà, dans le camp de l'ennemi, l'on se prépare à l'attaque (versets 3 à 6) et le plan s'élabore : montera-t-on en plein midi ? ce serait l'heure favorable ; l'ennemi ne le peut car le jour baisse ; il faudra donc attaquer de nuit. Dans la pleine lumière, l'ennemi est toujours empêché d'attaquer. Quelle sûre leçon que celle-là ! Ne demeurons pas dans les ténèbres, mais marchons dans la lumière, et soyons des « enfants de lumière » (Jn 12/35-36 et 46) ; notre ennemi ne pourra pas nous atteindre puisque Jésus sera notre guide et que devant Lui les ennemis se dispersent et s'enfuient (Ps 68/2 à 4).

Mais Dieu avertit toujours Ses serviteurs les prophètes ont proclamé Ses avertissements. Or, ici, Dieu veut que la trompette retentisse à Tékoa, patrie du prophète Amos (Amos 1/1) située à quelques kilomètres de Jérusalem sur une colline, et qu'à Beth-Hakkérem, également proche de Jérusalem et élevée, on allume un signal. Outre que ces deux villes étaient certainement choisies à dessein pour que l'avertissement sonore et l'avertissement lumineux puissent être perçus de loin, l'appel du prophète à sonner de la trompette a aussi quelque chose de saisissant. « Sonnez de la trompette » se disait en hébreu « takéou » ; si bien que dans l'injonction de Jérémie, les deux mots « takéou » et « Tékoa » se succédaient, et leur consonance appelait vivement l'attention. D'autres prophètes ont utilisé également des consonances pour rendre plus frappant le message qu'ils avaient à délivrer. Constamment, Dieu avertit son peuple des dangers auxquels son infidélité l'expose ; or, comme nous le montrent notamment 2 Rois 17/13-14, Dieu n'est pas toujours écouté ; les coeurs s'endurcissent et la parole d'avertissement ne retentit pas comme un son de trompette qui donne l'alerte ; les oreilles n'entendent pas le son de la trompette et les yeux ne voient pas le signal lumineux. Quel grand besoin n'avons-nous pas, aujourd'hui, dans l'Église, de réfléchir à ces choses et de nous demander si nous entendons bien et voyons bien les avertissements de la Parole de Dieu qui nous enjoint d'être vigilants, car l'ennemi du Nord est proche. Satan, en ces derniers temps, nous est présenté comme un lion rugissant, prêt à dévorer (1 Pi 5/8). « Mettez-vous sur vos gardes » nous dit encore l'apôtre Pierre (1 Pi 3/17). Il est bien certain que des dangers nous environnent, et que nous ne trouverons discernement et fermeté que dans un recours constant à la grâce de Dieu ; encore est-il qu'il faut que nos oreilles et nos yeux restent sensibles aux avertissements de l'Esprit-Saint.

La « méchanceté » de Jérusalem jaillit comme une source, comme un puits artésien qu'il est impossible d'aveugler. Là se trouve caractérisée la puissance du péché. Du coeur, source d'iniquité, jaillit tout ce qui souille l'homme (Mat 15/19-20). Aussi importe-t-il que tout enfant de Dieu conserve un coeur pur. S'il s'abandonne peu à peu, son coeur produira à nouveau le mauvais fruit. Veillons sur notre coeur !
« Reçois instruction Jérusalem », insiste le verset 8, autrement Celui qui est ta gloire et ton salut s'éloignera de toi ! « Prenez garde à ce que vous entendez » a dit aussi le Seigneur Jésus. Écoutons attentivement et avec un esprit de piété la Parole de notre Dieu.

Le grand malheur en la circonstance où se trouve le prophète, c'est que la Parole de Dieu n'agit plus sur le peuple. La puissance du péché s'est tellement réintroduite en lui qu'il ne peut plus ni accorder attention à la Parole, ni la goûter, et que même, il la regarde comme un sujet de honte. Ce n'est pas du péché qu'ils ont honte, les membres de ce peuple, mais de la Parole de leur Dieu ! Quelle terrible situation ! Frères et soeurs, ne voyez vous pas là un mal dont l'Église n'est pas toujours exempte ? Lorsque la foi s'affaiblit, faute d'être nourrie, faute d'être mise à l'oeuvre ; lorsque le péché réapparaît dans la vie de chaque jour, la Parole de Dieu n'a plus de prise sur les coeurs ; elle ne s'y introduit plus, elle lasse ; et même, on peut aller jusqu'à avoir honte de l'Évangile devant le monde. Voyons clairement ce danger, un danger de mort. Ne comptons pas sur nous-mêmes, mais luttons par la prière et l'humiliation. Quelle chose affreuse que d'avoir place dans l'Église et, ayant cessé d'être attentifs à la Parole de Dieu, de se replier sur soi, sur d'anciens préjugés, d'anciennes pensées, de fausses assurances. Nous ne pouvons maintenir notre foi, ou encore progresser (ce qu'il faudrait) qu'en acceptant de soutenir le combat de chaque jour, et en veillant sur nous-mêmes.

Le vent est pourtant à l'optimisme au sein du peuple de Dieu, et tout le monde se plaît dans l'illusion. Tout va bien, affirme-t-on (verset 14), et l'on ne veut penser à aucun danger ni à aucun malheur. Lorsque la Parole de Dieu n'est plus reçue au fond des coeurs, des illusions la remplacent. Dès que le contact est perdu avec l'Esprit, les réalités se voilent. Ce que l'on pense et ce que l'on croit n'est qu'erreur. Restons petits et humbles, attachés à la piété, afin que nous restions affectionnés aux choses de l'Esprit, sans perdre le contact des réalités.

Les anciens sentiers étaient la « bonne voie », mais le peuple refuse d'y replacer sa marche (versets 16 et 17). La foi a été transmise aux saints une fois pour toutes (Jude 3) : elle nous montre une voie sainte, une route que Christ a frayée, dans laquelle il n'y a point de bêtes sauvages ; elle est sûre. Ceux qui la suivront ne pourront s'égarer, dit le prophète (Es. 35/8-10). Qu'avec sagesse et persévérance nous soyons les « rachetés de l'Éternel » qui progressent dans cette voie avec chants de triomphe.

À cause du refus de Juda d'être à nouveau attentif à l'avertissement de son Dieu, Dieu fait venir sur lui le malheur. Et ce malheur est le « fruit de ses pensées ». Dieu veut notre bonheur. Christ a quitté visiblement cette terre non sans avoir donné à l'Église la paix et la joie, non sans de précieuses promesses de puissance donnée et d'autorité remise, non sans l'assurer de ses soins. Cependant la force de l'Église, la réussite de sa mission, sa paix seraient compromises par l'infidélité des coeurs. Il faut qu'abondent en elle les fruits de l'Esprit ; les pensées de la chair ne pouvant produire que de mauvais fruits.

Dans les versets 27 à 30, le peuple rebelle est comparé à un « argent méprisable » qu'on a essayé en vain de purifier. Le prophète Ézéchiel emploie la même image (Ez 22/17-22) : la maison d'Israël est devenue pour Dieu, comme des scories d'argent, c'est-à-dire les impuretés qu'on ne peut détacher de l'argent pour obtenir un argent pur. Jérémie proclame que tout a été tenté, selon l'art de la purification de l'argent, pour détacher les scories, mais sans y parvenir. Le peuple est donc comme cet argent qui a résisté à toutes les tentatives de purification ; il est impurifiable, donc méprisable, et Dieu le rejette ! Quelle parole terrible. Est-il encore possible aujourd'hui que le peuple de Dieu ne puisse pas être débarrassé de ses scories ? Le Seigneur désire sanctifier ses enfants, en tout leur être, esprit, âme et corps ; le Seigneur le fera Lui-même (1 Th 5/23-24), mais le pourra-t-il ? Nous offrirons-nous avec foi et amour à Son action purificatrice ? L'Église devra bientôt paraître pure, irrépréhensible, sans tache, ni ride, ni rien de semblable. Désirons-le pour elle et pour chacun de ses membres d'un coeur ardent.

Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant