"Mon royaume n'est pas de ce monde" a déclaré Jésus devant Pilate. Aux pharisiens qui ne pensaient qu'à la restauration du royaume d'Israël (les apôtres également), et le questionnaient à ce sujet, Il leur répondit : "Le royaume ne vient pas de manière à frapper les regards. On ne dira point : il est ici ou il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous. " (Luc 17. 20-21) Par la présence du Seigneur, sa prédication et ses oeuvres, le Royaume de Dieu a fait irruption. Il est là en ses aspects spirituels et prophétiques ; il faut pouvoir le discerner au moyen de la foi, mais il n'est pas là ou ailleurs en tant que réalité visible, constatable en raison d'une nouvelle situation politique. Cela, pour le moment présent, mais, nous apprennent les Écritures, il apparaîtra en son temps avec tous les caractères évidents de son authenticité.
LE
RENOUVELLEMENT DE TOUTES
CHOSES
Plusieurs passages du Nouveau Testament
affirment l'avènement du Seigneur
(parousia : ce mot grec figure 17 fois). C'est
le "retour en gloire" du Christ. Sa venue (seconde
venue) est annoncée "sur les nuées
du ciel"
(Mat.
24. 30 ; 26.
64 ; Marc
13. 26 ; 14.
62 ; Luc
21. 27 ; Apo.
1. 7). D'autres versets
portent : il reviendra ou
viendra : 1
Thes. 4. 16 ; 2
Thes. 1. 10 ; Ac.
1. 11. Deux autres encore
précisent qu'il "sera assis" ou
"s'assiéra sur le trône de sa
gloire"
(Mat.
19. 28 ; 25.
31). Le Seigneur lui-même
s'est exprimé de façon explicite en
ces termes : "Alors le signe du Fils de
l'homme paraîtra dans le ciel, toutes les
tribus de la terre se lamenteront, et elles verront
le Fils de l'Homme venant sur les nuées du
ciel avec puissance et une grande gloire. "
(Mat.
24. 30)
Quel sera-ce signe ? L'apôtre
Paul nous a mis sur la voie d'une réponse,
écrivant : "... le Seigneur
Jésus apparaîtra du ciel avec les
anges de sa puissance, au milieu d'une flamme de
feu... "
(2
Thes. 1. 7-8). Le signe sera donc
une lumière éclatante ; d'abord
un point lumineux au plus haut du ciel, et qui, en
s'approchant de la terre prendra beaucoup d'ampleur
et de force jusqu'à produire l'effroi des
habitants de la terre. Sans doute ce signe
sera-t-il visible en tout lieu, puisque "toutes
les tribus de la terre se lamenteront". De
plus, les populations ainsi désignées
sauront que c'est le Christ, le Véritable,
qui descend sur la terre, et leur frayeur ne sera
pas seulement émotionnelle, mais profonde
par sa cause en rapport avec la puissance et la
grande gloire qui se déploient (voir Esaïe
2). Ce sera un
événement si considérable
qu'on ne saurait l'imaginer ; on ne peut que
le rapprocher de la circonstance unique en laquelle
l'Éternel descendit sur la montagne du
Sinaï au milieu du feu. Le peuple était
effrayé et Moïse lui-même a pu
dire : "Je suis épouvanté et
tout tremblant"
(Ex.
19. 16 et suiv. ; Héb.
12. 18-21).
Descendant du ciel, "L'Éternel
paraîtra et il combattra ces nations, comme
il combat aux jours de la bataille. Ses pieds se
poseront en ce jour sur la montagne des oliviers,
qui est vis-à-vis de Jérusalem, du
côté de l'orient. " (Zach.
14.
3-4) C'est de cette
montagne qu'il est monté au ciel. Le temps
sera alors venu d'une mutation sans pareille depuis
la création de la terre. Voici, en effet, ce
qu'à déclaré le Seigneur
Jésus : "Je vous le dis en
vérité, quand le Fils de l'homme, au
renouvellement de toutes choses, sera assis sur le
trône de sa gloire, vous qui m'avez suivi,
vous serez de même assis sur douze
trônes, et vous jugerez les douze tribus
d'Israël. "
(Mat.
19. 28)
Pierre, en son second discours mentionne
également ce nouvel engendrement de la
terre :
"Repentez-vous donc et convertissez-vous,
pour que vos péchés soient
effacés, afin que des temps de
rafraîchissement viennent de la part du
Seigneur, et qu'il envoie celui qui vous a
été destiné,
Jésus-Christ, que le ciel doit recevoir
jusqu'aux temps du rétablissement de toutes
choses, dont Dieu a parlé anciennement par
la bouche de ses saints prophètes. "
(Ac.
3. 19-21)
"Renouvellement de toutes choses"
(palingénésia : nouvel
engendrement) ou "rétablissement de toutes
choses", ces expressions annoncent le retour
à la beauté première de la
terre, par la voie d'une nouvelle création.
Pour que nous en sachions davantage, l'apôtre
nous renvoie aux prophètes de l'Ancien
Testament, qui, en effet, ont largement
décrit la venue de l'Éternel
(Jésus-Christ) dans son règne, comme
nous allons le voir. Selon le chapitre
2 d'Esaïe, les
instants de cette venue sont marqués par une
puissante terreur au sein des populations qui
cherchent protection dans "les cavernes des
rochers" et dans les abris que le sous-sol peut
offrir, car elles ne supportent pas "l'éclat
de la majesté de l'Éternel", d'autant
moins que l'orgueil subira le coup de son
abattement définitif, non seulement :
dans la personne des humains, mais encore par la
destruction des édifices, des équipements
industriels et
des transports sur la surface de toute la
planète. Jusqu'alors, l'homme ne comptait
que sur son intelligence, sa science, ses
impressionnantes technologies, et en cela
résidait toute son assurance.
Désormais, conclut ce chapitre 2 le temps de
se confier dans l'homme sera révolu à
tout jamais.
L'Apocalypse
(16.
17-21) annonce un tremblement de
terre d'une ampleur jamais constatée qui
détruira les villes des nations et
provoquera même un bouleversement
topographique planétaire fabuleux,
jusqu'à l'engloutissement des îles et
le démantèlement des montagnes. Au
moment où le Seigneur y posera ses pieds, la
terre offrira le triste spectacle d'une
dévastation profonde et
généralisée ; elle ne
sera plus qu'un vaste domaine de ruines et
d'éboulis, que le feu aura contribué
à désoler. Elle sera
"réduite en solitude"
(Es.
13. 9) ; "… la terre
tombera en lambeaux comme un vêtement, et ses
habitants périront comme des mouches, mais
mon salut durera éternellement, et ma
justice n'aura point de fin"
(Es.
51. 6).
Que seront les premiers actes du Seigneur
dont les pieds se poseront sur la montagne des
oliviers ?
- 1°- l'Antichrist et le faux-prophète seront jetés vivants dans l'étang ardent de feu et de soufre (Apo. 19. 20).
2°- Satan sera lié pour mille ans et jeté dans l'abîme, dont il sortira après cette période pour "peu de temps", puis, à son tour, sera jeté dans l'étang de feu et de soufre dont on ne revient jamais (Apo. 20-1-3).
3°- Ce sera le jugement des nations (Mat. 25. 31 et s.) avec l'assistance de juges non désignés (Apo. 20. 4).
4°- Le Seigneur procédera à la restauration de la terre.- De nouveaux cieux seront étendus et une nouvelle terre sera fondée (Es. 51. 16 ; 65. 17-25). Le passage d'Esaïe 65 cité ci-contre peut surprendre et l'on peut avoir la pensée de l'attribuer à la nouvelle terre (d'après les 1000 ans) parce qu'il commence par "Car je vais créer de nouveaux cieux et une nouvelle terre". Cependant, il s'agit bien là du millénium puisque la mort ne sera pas encore abolie, que la procréation se poursuivra, que l'on bâtira et que l'on plantera. Or, comme nous allons le voir, la rénovation de la terre retrouvant sa splendeur première ne peut se faire que par la puissance créatrice du Seigneur.
5°- Il prendra possession de son règne (Es. 24. 23).
Nous examinerons plus loin le règne millénial. Tout d'abord une simple question est à poser : Qu'est-ce qu'un royaume ? Chacun peut répondre qu'on appelle ainsi un pays gouverné par un roi. En amplifiant cette réponse, l'on dira qu'un royaume est constitué de cinq éléments : un roi, un peuple, un pays, une capitale et une loi (par loi entendons l'ensemble législatif et réglementaire d'un État). Les autres éléments que l'on croirait devoir ajouter ne seraient que des fonctions, non des éléments constitutifs. L'histoire et la prophétie biblique qui la prolonge déroulent à nos regards une fresque où se succèdent les trois formes de royaumes que voici :
La structure de chacun de ces royaumes comprend les cinq éléments constitutifs ci-dessus.
LE ROYAUME
HISTORIQUE D'ISRAËL
Dieu lui donna un roi qui fut Saül.
Celui-ci ne sut pas se rendre fidèle et son
coeur se remplit de haine, puis, environ 1000 ans
avant notre ère, David lui succéda
auquel Dieu a rendu ce témoignage :
"J'ai trouvé David, fils d'Isaï,
homme selon mon coeur, qui accomplira toutes mes
volontés"
(Ac.
13. 22). Qui, dans l'Eglise
aujourd'hui, ne souhaiterait vivement parvenir
à pareille fidélité ? Un
tel témoignage venant de notre Dieu est
chose bien rare, et il donne envie d'être
homme selon le coeur de Dieu, ce qui serait un
immense bonheur ! Rien n'est impossible avec
une foi persévérante.
Ensuite vint Salomon, et après lui,
le royaume perdit son unité et se divisa.
Israël formait une communauté que Dieu
nomma "mon peuple" ; Il lui manifesta son
amour et lui prodigua des promesses merveilleuses
avec de puissants encouragements. Il était
"un peuple saint" pour l'Éternel, car
il lui appartenait en propre. Il lui avait
donné le pays de Canaan comme
héritage, un pays de délices
où coulait le lait et le miel. Ce fut sous
le règne de David que Dieu choisit la
capitale du royaume : Jérusalem dont la
renommée si particulière subsistera
sans cesse. Sur elle, que de belles paroles
inspirées ont été
prononcées lorsqu'elle se paraît de
fidélité. Le temple y fut
érigé pour être le lieu de la
présence de l'Éternel au milieu de
son peuple et pour le sacerdoce.
Enfin, Israël avait une loi qui
comprenait le décalogue et les ordonnances
qui constituaient ensemble les clauses de
l'Alliance que Dieu avait traitée avec son
peuple à Horeb. Pour sceller cette alliance,
Moïse avait pris le sang des taureaux
immolés en sacrifice d'actions de
grâce, et il en avait fait
l'aspersion sur le livre où elle
était écrite, ainsi que sur tout le
peuple
(Héb.
9. 18-22). Le royaume
d'Israël comprenait donc les
éléments qui le
caractérisaient comme tel : un roi, un
peuple, un pays, une capitale et une loi. Ils
provenaient tous les cinq du choix de Dieu. De ce
fait, on peut le regarder comme une première
implantation du Royaume de Dieu, et comme la
préfiguration de celui-ci. Le royaume de
Salomon prit figurativement l'un des
caractères majeurs du Royaume
éternel, celui de la paix, comme l'indique
le 1er livre des Rois
(ch.
4, v. 24-25) :
"Il (Salomon) dominait
sur tout le
pays de l'autre côté du fleuve, depuis
Thiphsach jusqu'à Gaza, sur tous les rois de
l'autre côté du fleuve. Et il avait la
paix de tous les côtés alentour. Juda
et Israël, depuis Dan jusqu'à
Beersheba, habitèrent en
sécurité, chacun sous sa vigne et
sous son figuier, tout le temps de Salomon. "
D'autre part, une disposition divine de
grand poids a établi un rapport entre le
règne de David et celui du Christ. En effet,
le prophète Nathan fut chargé
d'annoncer au roi David que Dieu
élèverait sa postérité
après lui, que l'un de ses fils
régnerait et que son trône serait pour
toujours affermi : 2
Sam. 7. 13-16 ; 1
Chr. 17. 11-14 ; Ps.
89.
31-38 ;
Es. 9. 6. Ainsi Dieu a fait de
David le fondateur de la dynastie éternelle.
Jésus s'assiéra sur le trône de
David son père, et son règne n'aura
point de fin, déclare l'ange annonciateur
(Luc 1. 32-33) à Marie après lui
avoir dit qu'elle deviendra enceinte.
Le chemin fut long depuis le lendemain de la
chute en Eden, où l'Éternel fit la
première promesse d'une victoire d'où
viendrait la fin du règne du
péché et de la mort. Il le fallait tant l'emprise
du
mal
devait enchaîner l'homme, l'enfermer dans la
puissance des ténèbres, et tant il
serait impossible de le délivrer autrement
que par toute la science de Dieu qui allait agir
non seulement par puissance et action de
création, mais aussi par voie
éducative de manière à le
ramener à la ressemblance de Dieu, tout en
donnant une indispensable satisfaction à la
justice par l'expiation des péchés.
Dieu seul pouvait résoudre un tel
problème, mettant en oeuvre son amour, sa
puissance, sa patience et sa grande
miséricorde. Le verset
15 de Genèse 3 annonce
une lutte prolongée qui se déroulera
dans le temps des postérités de la
femme et du serpent. La postérité de
la femme devra lutter et elle obtiendra la
victoire.
En quoi consiste la postérité
du serpent ? S'agit-il des anges déchus
qui se sont faits les auxiliaires de Satan, vu
comme le "serpent ancien" ? Non pas, il s'agit
de cette fraction des hommes qui resteront
attachés à l'esprit du mal, ayant le
diable pour père et accomplissant ses
désirs (comme Jésus l'a explicitement
dit en Jean
8. 44). Il devait donc y avoir
au cours des âges à venir deux
lignées opposées, l'une
réunissant les auxiliaires de Dieu, l'autre
groupant les auxiliaires de Satan. C'est ainsi que
l'on voit se constituer dans la
postérité d'Adam et d'Eve deux
branches nettement différentes, celle de
Caïn et celle de Seth. Restant toujours dans
la situation du moment, l'Éternel montre ce
que sera l'issue de la lutte : la tête
du serpent sera écrasée au prix d'une
blessure causée au talon de la
postérité d'Eve par le serpent. Nous
comprenons que la blessure au talon évoque
la mort du Christ suivie de résurrection et
qui détermine la grande et définitive
victoire de la vie sur la mort, et que la
tête écrasée se rapporte
à la mort éternelle de Satan.
LE
MILLÉNIUM
Au son de la 7ème trompette
correspond la proclamation Jésus-Christ dans
son règne : "Le royaume du monde est
remis à notre Seigneur et à son
Christ et il régnera aux siècles des
siècles"
(Apo.
11. 15-19)
Ce moment paraît coïncider avec
celui du cataclysme final de la 7ème coupe
(Apo.
16. 17-21) qui réduira
la terre en "solitude"
(Es.
13. 9), ou "en
désolation" (TOB), ou en un "désert
sinistre" (B.F.C.). À la longue
révolte des nations répondra la
colère de Dieu. Au jugement prévu,
prendront place "ceux qui détruisent la
terre", ce qui montre combien Dieu
réprouve tant les pollutions terrestres
actuelles que l'avilissement de la
société humaine par les abominables
principes qui provoquent le délabrement
moral et spirituel, et assurent le triomphe du mal.
À son arrivée dans la gloire de Dieu,
le Seigneur se trouvera en présence d'une
terre devenue un "désert sinistre" couvert
d'éboulis et de ruines. Il procédera
au "rétablissement de toutes choses",
à un nouvel engendrement mettant en oeuvre
la puissance créatrice. Tout a
été créé par lui et
pour lui, proclame l'Écriture
(Col.
1. 16). La
nécessité de ce rétablissement
s'impose pour que la terre puisse être
habitée de nouveau, et aussi pour qu'elle
retrouve sa splendeur du premier moment.
Après la chute d'Adam et d'Eve en Eden, Dieu
prononça une malédiction sur le sol
qui perdit ses capacités productives
spontanées, se mit à produire des
épines et des ronces, si bien que la terre
subit un appauvrissement général, et
perdit aussi sa richesse et sa beauté
premières. L'homme séparé de
son Dieu, subissant lui-même une
dégradation, rivé désormais
à la loi d'un dur travail, atteint en sa
personne par les conséquences incalculables
de son péché, voué à la
mort, n'était plus digne de conserver un lieu de
séjour parfait et pur. Aux lendemains
désastreux de la chute de l'homme, la terre,
son cadre de vie, se trouve
dépouillée des attraits qui faisaient
d'elle un paradis.
Or, voici que vient Celui dont les
prophètes avaient annoncé la venue et
qu'ils nommaient l'Éternel. Après une
mise en ordre dont ses ennemis feront l'objet il va
rétablir le glorieux séjour qu'il
avait créé, afin qu'ayant
retrouvé sa beauté première,
il participe aux évidences de la victoire de
Dieu sur le péché, et bientôt
sur la mort. Nous allons voir ce que
l'Écriture nous apprend de ce renouvellement
de la terre par ses nombreuses descriptions
prophétiques relatives au
millénium.
Le chapitre 1er de l'épître aux
Hébreux se fait l'écho de ce que Dieu
a dit à son Fils :
"Toi, Seigneur, tu as au commencement
fondé la terre, et les cieux sont l'ouvrage
de tes mains ; ils périront, mais tu
subsistes ; ils vieilliront tous comme un
vêtement, tu les rouleras comme un manteau et
ils seront changés ; mais toi tu restes
le même, et tes années ne finiront
point. "
(1.
10-12 - citation du psaume
102 26-29)
Les cieux "seront roulés comme un
livre" précise le verset 4 d'Esaïe 34.
Par conséquent, l'atmosphère qui
entoure la terre sera renouvelée. Elle en a
bien besoin du fait des pollutions que
l'époque moderne lui fait supporter. Sur la
terre rénovée, l'on respirera un air
pur et vivifiant. La respiration est physiquement
essentielle ; de plus elle est l'image de la
vie spirituellement saine par l'oeuvre de
l'Esprit.
La terre rénovée sera
éclairée de façon
éclatante comme nous l'apprend l'un des
passages d'Esaïe
(30.
23-26) relatifs aux temps messianiques, à
la productivité, à la succulence du
pain, à l'irrigation du relief et à
la lumière :
"La lumière de la lune sera comme
la lumière du soleil, et la lumière
du soleil sera sept fois plus grande (comme la
lumière de sept jours). "
L'abondance des eaux vives et des sources
feront disparaître les déserts ainsi
que toute aridité, et ces régions se
couvriront d'espèces
appréciées : le cèdre,
l'acacia, le myrte odorant à fleurs
blanches, l'olivier, le cyprès, l'orme et le
buis, tous en un agréable mélange
(Es.
41. 17-20). Ce passage souligne
qu'à l'évidence, l'on verra et
considérera que ces parcs vastes et
magnifiques proviennent seulement de l'oeuvre de
l'Éternel et que le "Saint d'Israël" en
est l'auteur. La terre redevient un paradis. Sa
beauté ne devra rien à la
civilisation matérialiste ; elle
glorifiera Dieu et non l'homme dont le sens
artistique s'était égaré tout
comme le sens moral. Dieu seul peut donner
l'éclat de la perfection à la
beauté, car toutes ses oeuvres sont
parfaites. Le beau et le bien atteignent ensemble
leur optimum sous la main de Dieu.
La promesse de l'abondance des eaux se
retrouve en d'autres fragments tels que Es.
35. 6-7 (ce passage se prolonge
par une saisissante évocation du salut
éternel des rachetés) tels que Es.
43. 18-21 et Ps.
107. 35.
La civilisation moderne est parvenue
à enlaidir la terre, à la couvrir
d'immenses cités aux immeubles
démesurément hauts et serrés,
sous une atmosphère fétide montant
des grands ensembles industriels, de déchets
en stockage, de puits de pétrole, plongeant
ainsi les populations en expansion dans la
grisaille et la tristesse. La soif des richesses,
l'égoïsme, l'abandon de Dieu,
l'immoralité, compromettent gravement la vie
humaine. Les écologistes avertis craignent pour
l'avenir de la
terre ;
ils constatent tout simplement que les orientations
et les activités de l'homme agissant en
autonome ne mènent qu'à la
destruction, car sans Dieu, sans ses directions, la
vie heureuse et durable est impossible. Pour
qu'elle le soit, il faut "marcher avec Dieu", en
recevant de Lui tout ensemble la puissance et la
sainteté. Rien ne peut être sain,
juste, équitable, vrai, que ce qui, d'abord,
est saint.
À l'opposé du spectacle d'une
terre dégradée, sur la terre
rénovée du millénium, avec la
lumière, l'air pur, le ruissellement des
eaux vives, l'on ne verra qu'une luxuriance
parfaite. La planète sera redevenue un
séjour de délices où les
hommes retrouveront la vie ardente, heureuse et
joyeuse, avec la paix intérieure sans aucune
ombre. Le prophète a vu ce grand bonheur de
loin :
"C'est dans la jubilation que vous
sortirez, et dans la paix que vous serez
entraînés, sur votre passage,
montagnes et collines exploseront en exclamations,
et tous les arbres de la campagne battront des
mains. Au lieu de la ronce croîtra le
cyprès, au lieu de l'ortie croîtra le
myrte ; cela constituera pour le Seigneur une
renommée, un signe perpétuel qui ne
sera jamais retranché. "
(Es.
55. 12-13 - TOB)
La sécurité au fond des
coeurs, l'allégresse et la joie
s'étendront à tous
(Joël
2. 21-23). Les animaux en
auront également leur part :
"En ce jour-là, je traiterai pour
eux (les habitants) une alliance avec les
bêtes des champs, les oiseaux du ciel et les
reptiles de la terre, je briserai dans le pays
l'arc, l'épée et la guerre, et je les
ferai reposer avec sécurité"
(Osée
2. 20). L'apôtre
Paul a eu une révélation du
même ordre dont il a inséré la
teneur en Romains 8 (v.
18
à 25) : "Aussi
la création attend elle avec un ardent
désir la révélation des fils
de Dieu. Car la création a été
soumise à la vanité - non de son
gré, mais à cause de celui qui l'y a
soumise - avec l'espérance qu'elle aussi
sera affranchie de la servitude de la corruption,
pour avoir part à la liberté de la
gloire des enfants de Dieu. Or, nous savons que
jusqu'à ce jour, la création tout
entière soupire et souffre les douleurs de
l'enfantement. Et ce n'est pas elle
seulement ; mais nous aussi, qui avons les
prémices de l'Esprit, nous aussi nous
soupirons en nous-mêmes, en attendant
l'adoption, la rédemption de notre corps... "
Dans ce passage, la création c'est le
cadre de vie de l'homme, autrement dit tout ce que
Dieu a créé pour faire de la
planète le domaine généreux et
agréable où l'homme pouvait
aisément vivre. Mais à la suite du
péché, les conséquences
généralisées de celui-ci ont
provoqué l'avilissement de cette
création et l'acheminent à la mort.
Si, de plus, la guerre atomique se
déclenchait, la planète deviendrait
un astre mort, comme un film d'anticipation l'a
montré. De toute manière, nous avons
vu qu'elle atteindra le stade d'une complète
désolation avant la parousie. Mais elle sera
rétablie par le Seigneur lorsqu'il
paraîtra. Les plantes, les arbres et les
animaux obtiendront leur entière renaissance.
Une pleine harmonie s'établira entre
les hommes et les bêtes dont plus aucune ne
sera à craindre. "Le loup et l'agneau
paîtront ensemble, le lion comme le boeuf
mangera de la paille, et le serpent aura la
poussière pour nourriture. Il ne se fera ni
tort ni dommage sur toute ma montagne sainte, dit
l'Éternel. "
(Es.
65. 25)
Ce n'est qu'après le déluge
que Dieu avait dit à l'homme:
"Tout ce qui se meut et qui a vie vous
servira de nourriture ; je vous donne tout
cela comme l'herbe verte, seulement vous ne
mangerez point de chair avec son âme, avec
son sang. "
(Gen.
9. 3)
Auparavant, et depuis la création,
l'homme n'avait reçu de Dieu que toute herbe
portant de la semence et les fruits comme
nourriture
(Gen.
1. 29) ; légumes
verts, semences (pois, haricots, lentilles,
céréales, fruits, etc.). Revenue aux
conditions premières, sur une terre
d'abondance et de diversité,
l'humanité ne tuera plus pour se nourrir,
elle ne sera plus "un sujet de crainte et
d'effroi pour tout animal de la terre, pour tout
oiseau du ciel, pour tout ce qui se meut sur la
terre, et pour tous les poissons de la mer"
(Gen.
9. 2). "Le loup habitera
avec l'agneau, et la panthère se couchera
avec le chevreau ; le veau, le lionceau, et le
bétail qu'on engraisse seront ensemble, et
un petit enfant les conduira. La vache et l'ourse
auront un même pâturage, leurs petits
un même gîte ; et le lion comme le
boeuf mangera de la paille. Le nourrisson
s'ébattra dans l'antre de la vipère,
et l'enfant sevré mettra sa main dans la
caverne du basilic. Il ne se fera ni tort ni
dommage sur toute ma montagne sainte, car la terre
sera remplie de la connaissance de
l'Éternel, comme le fond de la mer par les
eaux qui le couvrent. En ce jour le rejeton
d'Isaï sera là comme une
bannière pour les peuples ; les nations
se tourneront vers lui, et la gloire sera sa
demeure. "
(Es.
11. 6-10)
Dans une vue générale, le
prophète Ezékiel peut dire en forme
descriptive : "la terre resplendissait de
sa gloire"
(43.
2).
L'Apocalypse prédit de grandes
hécatombes. Beaucoup d'hommes
périront par l'épée, la
famine, la maladie
(6. 8),
par les eaux devenues
amères
(8.
11) (par radioactivité
probablement) ; cela, dans le temps de
détresse précédant le
millénium. Au chapitre 9,
versets 15 et 18,
c'est le tiers des hommes qui
meurent, et par l'action des derniers
fléaux, des multitudes d'autres meurent
aussi. D'autre part, le tri opéré
lors du jugement des nations provoquera une
élimination s'ajoutant aux hécatombes
numériquement, si bien que sur la terre,
réduite en un désert, le nombre des
hommes qui resteront aura considérablement
diminué. Peut-être faudra-t-il ne plus
compter par milliards comme actuellement.
Mais, dès l'ouverture du règne
millénial, les prophètes annoncent un
repeuplement progressif :
"Dans les temps à venir, Jacob
prendra racine, Israël poussera des fleurs et
des rejetons, et il remplira le monde de ses
fruits. "
(Es.
27. 6) "Car tu te
répandras à droite et à
gauche ; ta postérité envahira
des nations et peuplera des îles
désertes. "
(Es.
54. 3)
La mortalité étant
écartée, les enfants qui
naîtront assureront une démographie
montante :
"Ils n'auront pas des enfants pour les
voir périr, car ils formeront une race
bénie de l'Éternel, et leurs enfants
seront avec eux. "
(Es.
65. 23)
Ce glorieux rétablissement de la
terre repose, on le comprend, sur une justice de
Dieu (grand ordre universel) ramenée
à sa perfection. Le Seigneur étant
là, présent, son règne
s'appuiera sur la justice éternelle,
génératrice de l'état de
sainteté indispensable au maintien de la vie
véritable :
"L'oeuvre de la justice sera la paix, et
le fruit de la justice le repos et la
sécurité pour toujours. Mon peuple demeurera dans
le séjour
de la paix, dans des habitations sûres, dans
des asiles tranquilles. "
(Es.
32. 17-18)
Le prophète avait vu venir à
l'avance cette ère de justice :
"Il (le serviteur de
l'Éternel) ne se découragera point
et ne se relâchera point jusqu'à ce
qu'il ait établi la justice sur la
terre. "
(Es.
42. 4)
Le prophète Sophonie en donne
l'assurance à son tour dans une fort belle
tirade
(3.
9-17) selon laquelle la justice
divine sera mise en pratique par tous les hommes,
car Dieu donnera aux peuples des lèvres
pures, pour que tous invoquent son nom et le
servent ensemble. On n'aura plus à
déplorer l'arrogance et l'orgueil ;
bien au contraire, l'humilité sera dans tous
les coeurs car tous se confieront à leur
Seigneur et s'attendront à lui. Inconnus
seront l'iniquité et les mensonges. C'est
alors que la joie et l'allégresse se
manifesteront avec éclat. Le peuple pourra
se réjouir avec un coeur heureux du triomphe
sur toute adversité et sur tout malheur.
Par-dessus tout la présence du roi
d'Israël sera la cause la plus
considérable des joies ressenties et
exprimées. Et, merveilleuse harmonie,
lui-même, le roi goûtera une grande
joie en considérant le peuple qui l'entoure
si magnifiquement revêtu de sainteté.
Il n'aura pas à parler, car son amour sera
pleinement partagé, et il lui suffira de
donner libre cours à l'allégresse
qu'il éprouvera.
En méditant sur ces
réconfortantes prophéties dont
l'horizon n'est plus lointain, nous pouvons nous
dire : mais, c'est dans une sainteté
comparable à celle de ce glorieux temps que
le Seigneur notre Dieu désire voir son
Église. Il veut, en effet, qu'elle se
présente à lui glorieuse, sans tache
ni ride, sainte et
irrépréhensible ; qu'elle vive
dans le siècle présent (aujourd'hui)
selon la sagesse, la justice et la
piété. Il la regarde comme le peuple
futur de
son royaume dont elle sera
l'héritière, et il lui prodigue sa
grâce et son Esprit afin de la rendre
triomphante. Puissions-nous nous souvenir
constamment de cette volonté de Dieu !
Le Père a dit au Fils :
"Ton trône, ô Dieu, est
éternel ; le sceptre de ton
règne est un sceptre
d'équité ; tu as aimé la
justice, et tu as haï l'iniquité, c'est
pourquoi ton Dieu t'a oint d'une huile de joie
au-dessus de tes égaux. "
(Héb.
1. 8-9)
Le Seigneur Jésus a été
oint, c'est-à-dire qu'il est devenu le
Christ parce qu'il a aimé la justice. Si les
membres de l'Eglise sont eux-mêmes
scellés du Saint-Esprit, ne convient-il pas
avant tout qu'ils aient tout autant l'amour de la
justice, appui fondamental de toute vie et de tout
bonheur. Or la justice ne souffre pas
l'infidélité.
Au cours du règne transitoire de
mille ans, les hommes n'auront plus à mourir
(quoique la mort ne sera pas encore
détruite). La longévité sera
prolongée considérablement et,
même si elle a encore un terme, elle
n'interceptera plus la vie des hommes sauf si
quelqu'un laisse le péché
renaître en lui ; en ce cas, il sera
tout aussitôt retranché :
"Celui qui mourra à cent ans sera jeune,
et le pécheur âgé de cent ans
sera maudit"
(Es.
65. 20). Il ne mourra pas par
l'affaiblissement de l'âge, mais
frappé par une sanction immédiate,
puisque le péché aura
définitivement terminé son temps et
qu'il n'y aura plus jamais de patience pour lui.
"Il frappera la terre de sa parole comme d'une
verge, et du souffle de ses lèvres il fera
mourir le méchant"
(Es.
11. 4). La justice de Dieu ne
subira donc plus d'atteinte qui puisse encore
être pardonnée ; et à
cause de cela, il n'y aura plus de malades :
"Aucun habitant ne dit : je suis
malade ! Le peuple de Jérusalem (la
capitale de la terre) reçoit le pardon de
ses iniquités (celles du passé)"
(Es.
33. 24).
Que deviendra le souvenir des temps
révolus ? Le prophète
répond à cette question : "On ne
se rappellera plus les choses passées, elles
ne reviendront plus à l'esprit"
(Es.
65.17). Les souvenirs insistants
comme ils le sont maintenant apporteraient un
trouble dont on comprend bien qu'il faudra en
préserver l'état de sainteté.
Le peuple sera destiné à la
joie : "C'est un enthousiasme et une
exultation perpétuels que je vais
créer"
(Es.
65. 18, TOB).
Dans l'Eglise, ne pourrions-nous pas nous
abstenir de revenir aux souffrances du passé
de manière à se porter en avant, sans
regarder ce qui est en arrière, et pour
vivre intensément la vie de communion en
conservant nos coeurs dans la paix.
Revenons à ce bien sans pareil de la
présence du Seigneur. Dans le jardin d'Eden,
Dieu paraissait et parlait à l'homme. En
Israël, la présence de l'Éternel
dans le tabernacle, puis dans le temple de
Jérusalem, suscitait un constant bonheur.
Pendant le temps de son ministère terrestre
des foules purent voir et entendre Jésus.
Dans le cours du millénium, il
régnera à Jérusalem et il sera
vu pour le plus grand bonheur du peuple :
"La lune sera couverte de honte, et le
soleil de confusion ; car l'Éternel des
armées régnera sur la montagne de
Sion et à Jérusalem, resplendissant
de gloire en présence de ses anciens. "
(Es.
24. 23)
"Tes yeux verront le roi dans sa
magnificence, ils contempleront le pays dans toute
son étendue. "
(Es.
33. 17)
Au sommet du Pisga, Dieu avait donné
à Moïse le pouvoir de contempler tout
le pays de la promesse. Ce pouvoir s'étendra
donc au peuple de Jérusalem pendant le
règne millénial. Réalisons
qu'en ce temps-là, la marche par la foi aura
cessé et ce sera la marche par la vue,
c'est-à-dire par la vue du Seigneur
armé de la toute-puissance.
Le Seigneur règne entouré de
ses saints qui l'assistent, disent quelques
textes : "Ne savez-vous pas que les saints
jugeront le monde ?"
(1
Cor. 6. 2) ; "Ils
régneront sur la terre"
(Apo.
5. 10 et 20.
6). Qui sont les saints ?
Dans les épîtres assez souvent, ce
terme désigne les membres de l'Eglise.
L'héritage leur est réservé
(Eph.
1. 18). Zacharie déclare
que lorsque l'Éternel viendra, tous ses
saints seront avec lui
(14.
5), ce que confirme 1
Thes. 3. 13. Nous savons
qu'à l'enlèvement de l'Eglise, ils
auront été ressuscités (ou
transmués : 1
Cor. 15. 51-52).
La capitale du royaume millénial sera
Jérusalem, qui sera devenue la capitale de
toute la terre, comme le dit le chapitre 14 de
Zacharie
(v.
9-10-11 et 16).
"Jérusalem sera
élevée et restera à sa
place". Le chapitre
60 d'Esaïe met en
lumière la restauration de Jérusalem
avec ses portes toujours ouvertes et son
ornementation. Ses murs porteront le nom de salut,
et ses portes celui de gloire. Son Dieu sera sa
gloire. "On t'appellera mon plaisir en elle"
(62.
4). La vibrante admiration et
l'attachement dont Jérusalem fait l'objet
dans l'Ancien Testament conduit à penser -
par analogie - à l'Eglise que
Jésus-Christ a fondée et qu'il aime.
Elle aussi peut être appelée "mon
plaisir en elle". Cette pensée nous
réjouit, certes, mais elle est aussi de
nature à éveiller
en nous l'ardent désir d'être
agréables à Dieu et à
Jésus-Christ.
La Jérusalem du millénium
s'étendra davantage qu'actuellement
(Michée
7. 11).
Jérémie en indique la nouvelle
superficie
(31-38-40),
et le prophète
Zacharie rapporte la parole qu'il a entendue :
"Cours, parle à ce jeune homme et
dis : Jérusalem sera une ville ouverte,
à cause de la multitude d'hommes et de
bêtes qui seront au milieu d'elle et je serai
pour elle, dit l'Éternel, une muraille de
feu tout autour, et je serai sa gloire au milieu
d'elle. "
(2.
4-5)
Il faut également lire et
méditer le chapitre de ce prophète
(Zacharie) relatif au rétablissement de
Jérusalem, et notamment les passages
suivants :
"Ainsi parle l'Éternel : Je
retourne à Sion, et je veux habiter au
milieu de Jérusalem. Jérusalem sera
appelée ville fidèle et la montagne
de l'Éternel des armées montagne
sainte"
(v.
3) ; "Et beaucoup de
peuples et de nombreuses nations viendront chercher
l'Éternel des armées à
Jérusalem et implorer l'Éternel.
Ainsi parle l'Éternel des
armées : En ces jours-là, dix
hommes de toutes les langues des nations saisiront
un juif par le pan de son vêtement, et
diront : Nous irons avec vous, car nous avons
appris que Dieu est avec vous. "
(v.
22-23)
En son chapitre 33 le livre de
Jérémie
(v.
9-11) évoque les cris de
réjouissance, les cris d'allégresse,
les chants des fiancés et les louanges qui
s'entendront à Jérusalem, ainsi que
les bontés de l'Éternel à
l'égard des nations de la terre.
L'ACHÈVEMENT
DU MILLÉNIUM
Mais les 1000 ans arriveront à leur
épuisement, et, avec eux, le merveilleux
règne prendra fin. Voici comment
l'apôtre Paul en a eu la
révélation :
"Et comme tous meurent en Adam, de
même tous revivront en Christ, mais chacun en
son rang, Christ comme prémices, puis ceux
qui appartiennent à Christ, lors de son
avènement."... (cette mise au point
amène la fin du millénium)
"Ensuite viendra la fin, quand il remettra le
royaume à celui qui est Dieu et Père,
après avoir détruit toute domination,
toute autorité et toute puissance. Car il
faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait
mis tous les ennemis sous ses pieds. Le dernier
ennemi qui sera détruit c'est la mort. Dieu,
en effet, a tout mis sous ses pieds. Mais lorsqu'il
dit que tout lui a été soumis, il est
évident que celui qui lui a soumis toutes
choses est excepté. Et lorsque toutes choses
lui auront été soumises, alors le
Fils lui-même sera soumis à celui qui
lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout
en tous. "
(1
Cor. 15. 22-28)
Ainsi s'achèvera cette ère
glorieuse d'un prodigieux enchantement, et elle
n'aura pas besoin qu'on écrive son histoire
puisqu'elle se sera déroulée en un
paradis, dans l'harmonie d'un bonheur sans faille,
dans une atmosphère morale
d'allégresse et de paix parfaite. L'on
n'aura pas connu la lassitude, l'attente d'autre
chose, le désabusement, la crainte, la
souffrance. Quelle énorme différence
avec le temps présent, le nôtre !
Nous pourrions presque concevoir par avance du
regret, en lisant ces documents
prophétiques. Oui, le règne
millénial de Christ n'est plus
éloigné. Nous en contemplons la parfaite
beauté, et nous pensons qu'il se dresse
devant nous comme un délicieux
modèle. Considérons le comme tel.
Parce que le diable et ses anges seront
enchaînés, parce que Christ sera
visiblement présent, qu'il régnera
par la verge de fer (il conduira les nations dans
l'absolue justice), parce que la terre aura
été recouverte de son manteau de
gloire, parce que l'amour et la joie n'auront plus
de contreparties, parce que l'état de
sainteté aura manifesté une totale
constance, l'humanité aura vécu dans
le plus parfait bonheur. Elle aura su ce
qu'était la volonté de Dieu lorsqu'il
créa la terre, la vie des plantes et des
animaux, et par-dessus tout, l'homme, semblable
à Lui-même. Le livre saint met devant
nous un magnifique modèle et l'Esprit nous
presse d'atteindre dès aujourd'hui la
sainteté que produit la
vérité, puisque nous avons
"revêtu Christ", et que nous pouvons
être victorieux dans nos luttes. Dans une
fidélité persévérante,
le royaume de Dieu établit en nous ses
glorieux caractères : "la justice,
la paix et la joie par le Saint-Esprit".
L'image prophétique que la Bible nous
présente fait naître en nous comme un
regret qu'une fin soit assignée au
règne qui en est l'objet. Pourquoi
l'interrompre ? Sa continuation n'est donc pas
envisageable ? Puisque la vie y trouvera sa
force, sa beauté, sa
pérennité, ainsi que tous les
caractères qui permettront de la
goûter parfaite, en la présence du
Seigneur, homme et Dieu tout à la fois, et
qui, Lui-même, aura pour son peuple des
transports d'allégresse, le summum ne
sera-t-il pas atteint ? Il semble bien qu'en
ce temps, la chair et l'Esprit seront
réconciliés ? Ne pourrait-on
conserver ce que Jésus-Christ aura si
magnifiquement réalisé ?
Eh bien non ! Par son
achèvement, le règne millénial
qui enchante nos coeurs à une grande
leçon à nous donner. La gloire
à laquelle Dieu s'est donné pour but
de conduire beaucoup de fils se situe encore plus
haut ! Essayons de comprendre cette
leçon, et de déchiffrer les raisons
certainement puissantes qui motivent la cessation
du règne du Christ pendant seulement un
millénaire.
1°- Les sujets du royaume
établi sur la terre
ré-engendrée seront nés de la
chair et du sang, et eux-mêmes, ils auront
des enfants. La vie corporelle
bénéficiera d'un rehaussement de ses
capacités et d'une longévité
accrue. Il n'y aura plus de malades de même
qu'il n'y aura plus de péché (tout
éventuel pécheur mourra sans
délai). Cependant, le principe selon lequel
la chair et le sang ne peuvent hériter le
royaume de Dieu éternel ne perd rien de son
absolue vérité, car ce qui a
renfermé la corruption ne peut
hériter l'incorruptibilité
(1
Cor. 15. 50). Le séjour
éternel ne peut être accordé
qu'à des corps ressuscités ou
transmués
(v.
50-51), c'est-à-dire
à des corps "célestes" et
"spirituels" qui seront incorruptibles
(v.
35 à 49). Dans le temps du
millénium, seuls les "saints",
précédemment membres de l'Eglise,
morts en Christ ou trouvés en Christ, qui
régneront avec le Seigneur, auront
revêtu le corps de la résurrection et
seront prêts pour entrer dans
l'éternité. Les autres, tous les
sujets du royaume millénial, ne le sont pas,
et chose inouïe, ils se laisseront
séduire par le diable lorsqu'il sera
relâché de sa prison, et ils monteront
à l'assaut de la ville bien-aimée
(Apo.
20. 7-9).
En sera-t-il ainsi de tous les nombreux
habitants de la terre, ou d'une partie d'entre
eux ? Le texte biblique ne l'indique pas. Une
partie seulement, semble-t-il, que
désignerait l'expression "Gog et Magog".
Quelle désolante perspective !
Après un temps
prolongé de parfait bonheur, des hommes
auront encore la folie de se laisser
entraîner dans une guerre. Le coeur de
l'homme issu d'Adam et d'Eve reste
désespérément mauvais,
à moins d'une expérience authentique
de nouvelle naissance, de mort au
péché par un ensevelissement avec
Christ et d'une résurrection avec Lui. C'est
cette expérience que les habitants du
millénium, dont la majorité sera
née au cours du règne, n'auront pas
faite. En eux, la source du péché
n'aura pas eu à se révéler
faute d'un tentateur ; ils auront joui du
bonheur, mais ils ne seront pas nés de
nouveau. Voilà une importante leçon
pour nous ! Le bonheur ne possède
aucune force transformatrice. La nouvelle naissance
d'eau et d'Esprit à quoi la foi en
Jésus-Christ nous conduit peut seule avoir
raison de notre coeur naturel et nous
préparer à l'héritage des
saints dans la lumière. Faute de cette
naissance (appelée par Jean "naissance de
Dieu") aucun homme ne sera sauvé de la mort
éternelle, même si, dans une
communauté évangélique, il
aura paru assimilé, ayant un comportement
apparemment proche de celui des chrétiens
réellement convertis. Et n'oublions jamais
que la conversion nécessite une repentance
profonde et sincère. Le Seigneur
Jésus a débuté son
ministère en prêchant :
"repentez-vous, car le royaume des cieux est
proche. "
2°- Ce n'est qu'à la fin
du millénium que la mort, le dernier ennemi,
sera détruite. Jusque-là elle restait
malheureusement nécessaire. Elle permettra
de détruire au préalable d'autres
ennemis : "Il faut qu'il règne
jusqu'à ce qu'il ait mis tous ses ennemis
sous ses pieds."
(1
Cor. 15. 25) Ces ennemis,
angéliques ou humains, seront donc
éliminés au cours et à la fin
du règne. Pour les hommes nés pendant
celui-ci, la vie ne pouvait se concevoir qu'au sein
du bonheur tranquille qu'ils
auront connu, Comme nous venons de le voir, ils ne
sont pas inébranlables, leur coeur reste
corruptible. À la nécessité de
détruire tous les ennemis, l'on voit qu'il
était inconcevable que le règne
éternel en présence de Dieu puisse
succéder immédiatement au temps
actuel. Le millénium apparaît donc
comme un règne transitoire indispensable. Ce
règne est confié au Seigneur
Jésus-Christ et lui seul en est le roi. Il
use des pouvoirs que le Père lui a remis,
mais le Père ne prend pas directement part
à ce règne. Or cette situation ne
peut pas se poursuivre au-delà d'un temps
fixé, et, dans le royaume éternel, le
Père et le Fils régneront ensemble.
C'est ce que Paul nous fait comprendre en 1
Corinthiens 15. 24-28.
L'Apocalypse montre qu'ils auront un seul et
même trône
(22.
1). Elle nous apprend que Dieu
sera lui-même présent au milieu des
hommes
(21.
3), si bien que Dieu sera tout
en tous. Voilà la grande condition d'un
héritage éternel.
3°- Compte tenu de ce qui
précède, la terre actuelle, quoique
entièrement rénovée
n'offrirait pas le cadre qui convient à la
vie éternelle en la présence de Dieu.
Elle se situe toujours et continuera de se situer
dans ce que les physiciens appellent
"l'espace-temps" alors que la vie éternelle
se situe hors du temps ; elle est la vie de
Dieu vécue avec Dieu : "Voici le
tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il
habitera avec eux, et ils seront son peuple, et
Dieu lui-même sera avec eux. " (Apo. 21.
3) Le salut éternel dont nous parlons
volontiers, a pour centre cette union indissoluble,
parfaite, intime même, de Dieu avec les
héritiers de ce salut. Ainsi il faut que se
réalise la grande promesse des débuts
de l'oeuvre d'adoption du peuple d'Israël,
promesse dont voici le rappel :
"J'établirai ma demeure au milieu de vous, et
mon âme ne vous
aura point en horreur. Je marcherai au milieu de
vous, je serai votre Dieu, et vous serez mon
peuple. "
(Lév.
26. 1-12)
"Je traiterai avec eux une alliance de
paix, et il y aura une alliance éternelle
avec eux ; je les établirai, je les
multiplierai, et je placerai mon sanctuaire au
milieu d'eux pour toujours. Ma demeure sera parmi
eux ; je serai leur Dieu, et ils seront mon
peuple. "
(Ez.
37. 26-27)
Même si ce merveilleux décret
de Dieu devait d'abord s'accomplir selon des
modalités en rapport avec les situations
(tabernacle du désert par exemple), il a
toujours été le sommet final du plan
de Dieu, et il s'accomplira en toute sa
vérité dans la Jérusalem
céleste. La félicité
éternelle appelle donc cette union accordant
aux élus parvenus à la perfection ce
que le Seigneur Jésus a
proclamé :
"... afin que Tous soient un, comme toi,
Père, tu es en moi, et comme je suis en toi,
afin qu'eux aussi soient un en nous... afin qu'il
soient un comme nous sommes un. "
(Jean
17. 21-22)
La volonté de Dieu amènera les
hommes de la nouvelle création à
entrer dans une union avec Dieu et avec Christ du
même ordre (identique peut-on dire) que celle
du Père et du Fils. Ainsi se
révélera en toute son ampleur et sa
perfection l'amour de Dieu envers ses
créatures humaines
régénérées et
ressuscitées. À nous de
méditer ces hautes données du plan
immuable de Dieu, car les enregistrer avec
contentement ne suffit pas. Méditons et
soyons confondus devant un tel amour. Retirons-en
à l'égard de notre
responsabilité d'enfants de Dieu une
fermeté sans faille.
LE JUGEMENT
DERNIER
"Heureux et saints ceux qui ont part
à la première
résurrection ! La seconde mort n'a
point de pouvoir sur eux ; mais ils seront
sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils
régneront avec lui pendant mille ans. "
(Apo.
20. 6)
Ce verset confirme que tous les saints ayant
eu part à la première
résurrection qui se termine avec les
"décapités" du verset 4 participent
au règne du Christ pendant 1000 ans. Ce sont
ceux qui ont été enlevés selon
la révélation de l'apôtre Paul
(1
Thes. 4. 13-18). Rappelons
simplement les versets 16
et 17 :
"Car le Seigneur lui-même à
un signal donné, à la voix d'un
archange, et au son de la trompette de Dieu,
descendra du ciel, et les morts en Christ
ressusciteront premièrement. Ensuite, nous
les vivants qui seront restés, nous serons
tous enlevés ensemble avec eux sur des
nuées, à la rencontre du Seigneur
dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec
le Seigneur. "
Précisons encore que tous ces
ressuscités auront revêtu le corps
nouveau qui ne peut plus mourir (c'est le fait
même de la résurrection) ; ce
corps étant semblable à celui du
Seigneur :
"Mais notre cité à nous est
dans les cieux, d'où nous attendons aussi
comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui
transformera le corps de notre humiliation en le
rendant semblable au corps de sa gloire, par le
pouvoir qu'il a de s'assujettir toutes choses.
"
(Ph. 3.
20-21)
Par contre, les hommes formant le peuple du
royaume millénial auront le corps
tiré de la poussière de la terre,
celui d'Adam et d'Eve ;
ils
pourront mourir mais jouiront d'une toute autre
vitalité qu'actuellement.
Après avoir décrit la
révolte finale des populations
appelées "Gog et Magog" sous la conduite de
Satan, aboutissant à leur engloutissement
dans l'étang de feu et de soufre, où
ils seront tourmentés jour et nuit aux
siècles des siècles, l'apôtre
Jean en arrive au jugement dernier
(Apo.
20. 11-15).
Qui sont les morts qui comparaissent devant
le juge assis sur le trône blanc ? Ce
sont "les autres morts" que mentionne le verset 5
(Apo. 20) ceux qui n'auront pas eu
part à la première
résurrection. Le juge est le Seigneur
Jésus-Christ ; nous le savons par ses
propres déclarations que voici :
"Le père ne juge personne, mais il
a remis tout jugement au Fils... "
(Jn.
5. 22) "Comme le Père
a la vie en lui-même, ainsi il a donné
au Fils d'avoir la vie en lui-même. Et il lui
a donné le pouvoir de juger, parce qu'il est
le Fils de l'homme. "
(Jn.
5. 26-27)
Sur quelles bases le jugement
reposera-t-il ? Une autre déclaration
de Jésus répond à cette
question : "Celui qui me rejette et ne
reçoit pas mes paroles a son juge ; la
parole que j'ai annoncée, c'est elle qui le
jugera au dernier jour. "
(Jn.
12. 48)
Au jugement dernier, "des livres furent
ouverts. Et un autre livre fut ouvert, celui qui
est le livre de vie"
(Apo.
20. 12). Les livres (au
pluriel) ne sont pas à confondre avec le
"livre de vie". Ce dernier est toujours
mentionné au singulier ; il
porte les
noms des hommes ayant part à
l'héritage de la vie éternelle. Les
livres que l'on ouvrira également
représentent certainement la Bible,
collection de 66 livres qui contiennent ensemble la
parole annoncée par Celui qui est la "Parole
de Dieu". Les bases du jugement s'y trouvent. Elles
mettent en lumière tant les oeuvres bonnes
que les oeuvres mauvaises ; car chacun sera
jugé selon ses oeuvres.
C'est là, après ce jugement que la mort disparaît à toujours. Elle va dans l'étang de feu avec le séjour des morts devenu inutile désormais. L'étang de feu prend la désignation de "seconde mort", celle dont on ne revient jamais.
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