Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE PREMIER

LE ROYAUME ET LA JUSTICE DE DIEU

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 Dans le sermon sur la montagne que l'on considère avec raison comme la charte du Royaume ou comme la charte de l'Eglise, parmi toutes les richesses qui réjouissent le lecteur de foi, en voici une qui occupe une place prépondérante :
"Cherchez premièrement le Royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par dessus." (Mat. 6. 33 "ces choses" = le manger, le boire et le vêtement)

En tenant compte littéralement du texte original, et pour bien préciser la pensée du Seigneur, citons deux autres traductions :
"Faites donc du règne de Dieu et de ce qui est juste à ses yeux votre préoccupation première... " (Bible du semeur) "Préoccupez-vous d'abord du Royaume de Dieu et de la vie juste qu'il demande..." (B.F.C.)

Assurément, tout lecteur chrétien qui prend plaisir à la méditation de la parole de Dieu se verra interpellé par cette douce invitation à se donner ces deux objectifs infiniment précieux : le Royaume de Dieu dont il est si bon d'avoir le coeur rempli, et la mise en pratique de la justice de Dieu, puisqu'au départ de la marche chrétienne, la justification a été reçue en grâce. À chaque nouvelle lecture, le croyant se sentira envahi par un acquiescement heureux et par la profonde conviction que cette parole du Seigneur l'atteint comme le meilleur des bienfaits, tant elle rayonne d'une éclatante vérité. Puis, il sondera son coeur, examinera le tracé de ses jours passés, et se demandera comment aller plus loin dans l'accomplissement de la justice dont la parole lui donne la connaissance, selon le mot d'ordre de l'Apocalypse (22. 11) :
"que le juste pratique encore la justice, et que celui qui est saint se sanctifie encore".

Il reconnaîtra qu'il se trouve carrément en face du principe fondamental de la vie nouvelle en laquelle il a fait son entrée lorsqu'il est né de Dieu. Le Seigneur a aussi déclaré (Mat 6. 25) "La vie ne vaut-elle pas bien plus que la nourriture ?" si bien que "chercher le Royaume et la justice de Dieu" se rapporte non pas uniquement à la vie actuelle, mais à la vie véritable, tout comme cette autre parole :
"L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. " (Mat. 4. 4)

Si l'on compte sur Dieu pour la satisfaction des besoins de la vie terrestre, ce qu'il faut considérer comme le surplus de sa sollicitude, l'essentiel sera de compter sur lui pour la vie future et parfaite en son éternelle présence. L'une et l'autre confiance sont liées et entrent dans une seule et même attitude de foi. L'on peut donc dire que toute personne engagée dans la persévérance à orienter sa vie selon l'enseignement du Royaume et de la justice de Dieu plaît au Seigneur et ne mourra jamais ; le terme de son existence terrestre correspondant aussitôt à son admission dans l'éternité
(Jean 5. 24 ; 8. 51 ; 11. 25-26).


LES INQUIÉTUDES

Le Royaume de Dieu et La justice vécue que comporte le Royaume, Jésus nous les propose comme les ressources fondamentales de notre vie actuelle et future. Nous y trouvons "tout ce qui contribue à la vie et à la piété" (2 Pi. 1.3), pourquoi donc serions-nous inquiets et rechercherions-nous des directives d'expression nouvelle et moderne en prétendant découvrir ainsi le secret d'une marche chrétienne plus aisée ou plus régulière, alors que nous n'aurions pas suffisamment puisé dans les enseignements qui s'ouvrent à nous pour nous guider dans cette marche ? En effet, les oeuvres et les instructions du Seigneur sont là pour nous montrer quel est le chemin à suivre et comment la puissance de Dieu nous permettra de nous y tenir comme d'y progresser. Dans l'ensemble du discours de Matthieu 6 (24 à 34) le Seigneur Jésus vise objectivement l'inquiétude et il veut nous apprendre à nous en délivrer, car elle est un mal qui, pour le moins, égare nos pensées et les détourne des véritables et sages préoccupations. Ce sont pourtant ces dernières qui importent pour la réalité et la fermeté de la vie avec Dieu. L'inquiétude nous cause un redoutable tort car elle nous rive aux embarras et aux craintes de l'existence, entravant la liberté de notre coeur de s'affectionner aux choses d'en haut. Or Jésus venait de dire : "Nul ne peut servir deux maîtres. Car ou il haïra l'un, et aimera l'autre ; ou il s'attachera à l'un, et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon." Ainsi, dans ce partage, Dieu et son conseil seront perdants, et les soucis de la vie matérielle l'emporteront. Voilà comment l'inquiétude entravera la disponibilité des coeurs eu égard au salut éternel. À l'encontre de tout ce qui peut nous éloigner de la vigilance, l'apôtre Pierre nous exhorte à déployer tous nos efforts pour réunir l'une à l'autre les qualités qu'il énumère, afin d'en former un bloc cohérent : la foi, la vertu (ou bonne conduite) la connaissance, la maîtrise de soi, la patience (ou la ténacité) la piété, l'affection fraternelle et l'amour (2 Pi. 1. 5-7). Tel est l'objet précis d'une vigilance active conduisant tout droit au Royaume éternel de Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.

Aux inquiétudes, le Seigneur oppose la confiance, et il montre comment Dieu accorde ses soins à la nature, et, à titre d'exemples, aux oiseaux du ciel ainsi qu'aux lis des champs. Dieu nourrit les uns et habille somptueusement les autres. Et vous, enfants de Dieu nous dit-il, vous qui valez beaucoup plus que les oiseaux ou les lis, comment pouvez-vous craindre que votre Père céleste puisse omettre de vous nourrir ou de vous vêtir ? En donnant prise à l'inquiétude, vous vous privez gravement de la paisible et sage confiance due à votre Dieu ; et ainsi, c'est toute votre existence que vous soustrayez à l'ordre miséricordieux et puissant que Dieu ne cesse de faire régner sur sa création, et en tout premier sur ses enfants. Être dépendants, confiants et fidèles à l'égard de notre Dieu, voilà ce qui s'appelle vivre. Il en résultera un merveilleux repos, car la pensée se sentira affranchie de tout tourment et de tout souci quant aux nécessités de l'existence courante. Le Psalmiste l'affirmait d'après son expérience, et son témoignage se trouve consigné dans la parole de Dieu comme vérité :
"J'ai été jeune et j'ai vieilli, et je n'ai point vu le juste abandonné ni sa postérité mendiant son pain" (Ps. 37.25).

En vivant en tant que justes et dans la confiance, nous serons toujours paisibles, détendus, heureux, possédant l'assurance de notre salut qui est elle-même génératrice d'un puissant réconfort. Bien entendu, Jésus ne nous dirige pas vers une insouciance inactive ; ses recommandations s'adressent à des disciples accomplissant leurs tâches journalières avec courage.


CHERCHEZ !

Chercher, ce n'est précisément pas l'insouciance, mais une sage et tranquille préoccupation de l'esprit dans le champ de nos relations avec Dieu. Il n'y a rien de fébrile dans cette recherche embaumée d'espérance. Les deux objectifs que nous propose le Seigneur : le Royaume de Dieu d'une part, la mise en pratique de la justice d'autre part, sont absolument inséparables. Tout pécheur repenti, pardonné et justifié, n'est plus esclave du péché et "marche en nouveauté de vie". Il vit désormais pour Dieu en Jésus-Christ (Ro. 6. 3-11) ; ainsi accomplit-il pour sa part la justice de Dieu.

L'invitation "cherchez Dieu" revient plusieurs fois dans l'Ancien Testament. L'on pourrait penser a priori qu'elle ne concerne pas le croyant de la Nouvelle alliance, puisqu'il a trouvé le Sauveur et vit dans la communion avec lui. Il vaut pourtant mieux retenir cette invitation et lui reconnaître la même nécessité bienfaisante qu'autrefois. D'ailleurs le Nouveau Testament la reprend sous d'autres formes ; en voici des exemples :
"Approchez-vous de Dieu, et il s'approchera de vous." (Jac. 4. 8, Bible du semeur)
"Approchons-nous donc de Dieu avec un coeur droit…" (Héb. 10. 22, Bible du semeur)
"Étant unis à lui (Christ), par la foi en lui, nous avons la liberté de nous approcher de Dieu avec assurance." (Eph. 3. 12, Bible du semeur)
"… si vous avez goûté que le Seigneur est bon. Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes…" (1 Pi. 2. 3-4)
"Mais vous êtes aussi ressuscités avec le Christ ; recherchez donc les réalités d'en haut, là où se trouve le Christ qui siège à la droite de Dieu. " (Col. 3. 1, Bible du semeur)
"Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. " (2 Pi. 3. 18)

D'une manière générale, les directions spirituelles de l'Ancien testament qui expriment le désir immuable de Dieu en faveur de son peuple conservent leur valeur d'affermissement.
"Vous qui cherchez Dieu, que votre coeur vive !" (Ps. 69. 33)

Ne disons pas : j'ai trouvé, donc je ne cherche plus. Ce serait méconnaître la portée du terme "Cherchez", lequel nous sollicite dans le sens de "la soif de Dieu" (expression du Ps. 42. 3) afin que nos pensées remplies d'amour se tendent vers notre Père céleste et vers Jésus-Christ et que nous ne nous laissions pas distancer de Dieu. Cesser de chercher Dieu, c'est ouvrir la porte à la négligence et affaiblir notre communion avec lui. Dans cette merveilleuse relation du chrétien avec son Seigneur, tout arrêt, toute position statique seraient dommageables. L'ardent témoignage de l'apôtre Paul (en Ph. 3. 8-14) doit nous entraîner dans une marche en avant constante à l'effet de "gagner Christ" et d'être trouvés en lui - à tout moment - revêtus de la justice qui vient de Dieu et s'obtient par la foi, et encore, de resserrer notre communion avec Christ au point d'avoir part à ses souffrances, à sa mort et à sa résurrection.

Tout cela importe au premier chef ; c'est la réalité objective de la marche chrétienne. L'oublier serait se laisser dériver vers un recul. Paul nous propose son exemple : il veut cesser de regarder en arrière, vers le passé, et il tend toute l'énergie de sa foi vers ce qui le sollicite au devant de Lui, le but, c'est-à-dire le prix de la vocation céleste à remporter. Et il ajoute : Nous qui sommes des hommes faits, "ayons cette même pensée". Il n'y a, en effet, aucune autre ligne de conduite que celle qu'il vient de tracer si clairement pour vivre la vie nouvelle. Nous voyons bien que la vie chrétienne positivement conçue garde le caractère d'un combat incessant.

Il faut savoir ce qu'est cette vie, il faut vouloir s'y tenir, il faut lutter contre tout affaiblissement de la foi, il faut vaincre les tendances de l'homme naturel au sommeil et à la négligence, il faut glorifier le Seigneur et porter le fruit qu'il attend de tous ses enfants.

Ne reconnaissons-nous pas ce même appel à se porter vers l'avant dans cette parole centrale du Seigneur Jésus :
"Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force. " (Marc 12. 30)
Il s'agit vraiment d'une mobilisation incessante du coeur et des pensées vers tout ce en quoi l'amour envers Dieu peut se manifester, et en quoi nous serons amenés à faire "ce qui lui est agréable". Il convient, en somme, de chercher Dieu dans toutes les voies de l'amour. Elles se découvriront aisément d'heure en heure, car l'Esprit saint élargit le chemin devant ceux qui aiment Dieu et sont poussés à marcher par l'ardeur d'une foi victorieuse.

Quelle grâce d'entendre en soi le doux chant du Psaume 105 qui nous appelle à louer l'Éternel et à invoquer son Nom :

"Chantez, chantez en son honneur !
Parlez de toutes ses merveilles !
Glorifiez-vous de son saint nom !
Que le coeur de ceux qui cherchent l'Éternel se réjouisse !
Ayez recours à l'Éternel et à son appui,
CHERCHEZ CONTINUELLEMENT SA FACE !"

Il nous est également réconfortant d'entendre le roi David nous dire :
"Oui, je loue l'Éternel qui me conseille,
qui, la nuit même, éclaire ma pensée.
Je garde constamment
les yeux fixés sur l'Éternel. Puisque il est près de moi, rien ne peut m'ébranler.
Mon coeur est dans la joie,
mon âme exulte d'allégresse,
mon corps repose dans la paix. "
Ps. 16. 7-9, Bible du semeur)

L'Écriture emploie quelquefois l'expression "appliquez-vous à..." qui appartient au langage du maître à ses élèves. C'est ainsi également que le Dieu vivant poursuit l'éducation de ses enfants, leur demandant d'apporter les soins les plus attentifs à la recherche de l'Éternel (2 Chr. 19-3), comme à affermir leur vocation et leur élection (2 Pi. 1. 10), puis à pratiquer de bonnes oeuvres (notamment une bonne conduite). Elle nous assure également que Dieu se laisse trouver (2 Chr. 15. 2 et 4), ce qui souligne que l'initiative d'une communion constante avec le Seigneur revient à l'homme armé de foi et rempli d'amour. Le Nouveau Testament confirme cette initiative : tout d'abord l'Évangile de Jean (15. 4) "demeurez en moi, et je demeurerai en vous", puis, l'épître de Jacques (4. 8) "Approchez-vous de Dieu et il s'approchera de vous". Dieu attend toujours de ses fidèles qu'un désir fort, humble et profond, les porte vers lui. Les dilettantes, les tièdes, les indécis lui déplaisent, et il résiste aux orgueilleux. Cependant, lorsqu'un élan de foi et d'amour motive le chrétien, de riches bénédictions lui viennent d'en haut jusqu'à surpasser tout ce qu'on peut attendre. Ces bénédictions sont, notamment et surtout, "la paix de Dieu" qui sera ressentie avec délices, ensuite "l'affermissement du coeur et de la marche" (2 Thes. 3. 3), "la prospérité spirituelle" (3 Jn. 2 à 4), "Ceux qui cherchent l'Éternel ne sont privés d'aucun bien" (Ps. 34. 11). Leur coeur connaît la joie parfaite dans une vie abondante. Que font-ils pour chercher l'Éternel ? Leurs pensées s'élèvent constamment vers Dieu, et leurs regards se portent sur Jésus, le Chef et le consommateur de la foi ; leurs prières fréquentes constituent la base de leur piété comprenant aussi pour une large part l'action intérieure de la méditation et de la contemplation (2 Cor. 3. 18).


LA MÉDITATION

Il est nécessaire que nous nous arrêtions sur la méditation, tant elle revêt d'importance dans la vie chrétienne. Malheureusement, elle n'entre pas souvent, ou pas assez dans la piété journalière et dans les moments de repos. Les chrétiens fidèles lisent régulièrement les Écritures ; mais savent-ils tous que cette lecture ne suffit pas si elle se borne à parcourir les textes en ne recueillant d'eux que le sens apparent. Elle ne sera même d'aucun profit si elle se fait comme l'accomplissement d'une tâche recommandée, dans l'esprit du devoir. C'est pourquoi toute obligation qui impose pour chaque jour la lecture d'un nombre prescrit de chapitres ou de versets conduit le chrétien à s'acquitter d'un acte considéré comme pieux, mais qui, étant arbitraire, n'a pas de valeur spirituelle. L'essentiel n'est pas de lire beaucoup à la fois, mais de lire régulièrement, avec un plan de lecture si l'on veut, et surtout de méditer. La parole de Dieu s'offre aux croyants comme une nourriture qu'il faut absorber, car elle est destinée à notre coeur, ce coeur qui a été régénéré, et la méditation elle seule permet d'introduire la science de Dieu tout au fond de nous-mêmes, grâce au Saint-Esprit. Avant de pouvoir apporter les paroles de l'Éternel au peuple d'Israël, le prophète Ezékiel dut manger un livre en forme de rouleau. Il lui fut prescrit de "nourrir son ventre et de remplir ses entrailles de ce rouleau". Cela fait, le prophète sentit en lui une douceur qu'il compara à celle du miel (Ez. 3. 1-4). Jérémie, de son côté, dit à Dieu : "J'ai recueilli tes paroles, et je les ai dévorées. Tes paroles ont fait la joie et l'allégresse de mon coeur ; car ton nom est invoqué sur moi, Éternel, Dieu des Armées !" Pensons aussi à la prophétie si importante dont l'apôtre Jean se voit chargé au chapitre 10 de l'Apocalypse par un ange très puissant qui lui remet un petit livre ouvert pour qu'il l'avale. Tout comme Ezékiel il éprouve d'abord une sensation de douceur comme celle du miel, et, peu après, c'est d'amertume qu'il se sent intérieurement rempli. Ce dernier trait correspond au caractère bouleversant et effroyable des événements de la période finale des temps. L'image d'un livre mangé parle d'elle-même. Elle nous signifie qu'il faut absolument que les enseignements de l'Écriture sainte soient absorbés et comme mangés à l'effet d'être assimilés pour qu'ils puissent nourrir l'être intérieur de chacun. Cet être intérieur est lui-même présenté sous l'image des "entrailles" comme dans l'expression qu'emploie l'apôtre Paul (Col. 3. 12) : "revêtez-vous d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience".

À lui seul, ce terme imagé apporte une leçon apparente, à savoir que ce revêtement constatable extérieurement ne sera effectif que par une réelle présence au fond de l'être des qualités en cause. Celles-ci seraient bien fragiles, et de peu de valeur si elles n'avaient qu'une présence de surface sans être enracinées profondément. Jésus a montré que l'extérieur ne saurait être propre que si l'intérieur l'était aussi :
"Pharisien aveugle ! nettoie premièrement l'intérieur de la coupe et du plat, afin que l'extérieur aussi devienne net." (Mat. 23. 26)

La méditation régulièrement pratiquée a donc pour action bienfaisante de nourrir le coeur en ses profondeurs, d'intérioriser les connaissances fondamentales qui sont l'objet de la foi, et d'en assurer tant le solide maintien que la justesse. C'est tout à fait ce que Dieu recommandait à Josué (1. 8). Pour agir fidèlement, sans rien omettre de la loi, pour parvenir au succès de sa mission, il ne pouvait que suivre le conseil divin qui était : "Répète sans cesse les enseignements du livre de la loi et médite-les jour et nuit de façon à observer tout ce qui y est écrit. Alors tu mèneras à bien tes projets et ils réussiront. " (BFC) Les chrétiens ont souvent le tort de se fier à leur mémoire, se disant même : ça, je le sais ! Or la mémoire peut trahir le sens exact et réel d'un texte. Et puis, ce sens, il faut le redécouvrir dans le coeur, à chaque usage, et il convient donc de relire et de peser la valeur profonde du texte.

En Israël, pour méditer, l'on commençait par lire le texte biblique à voix basse, pour soi-même, puis, à haute voix, de manière qu'il soit bien et correctement présent à la pensée en son sens littéral, le sens premier qui doit être le point de départ de la réflexion. Mais toute l'intention du texte ne reste pas contenue dans la signification littérale. Au-delà de celle-ci, le texte considéré dans son contexte détient des valeurs spirituelles dues à son inspiration, et ce sont ces valeurs que la méditation permettra de découvrir. Elles apparaîtront comme de riches pensées qui réjouiront le coeur. C'est alors que le passage médité aura livré son fruit de justice et de paix.

Le Psaume 1er met sous nos yeux l'exemple et les leçons d'un homme dont le bonheur et la fermeté tiennent à ce qu'il médite "jour et nuit" la loi de l'Éternel, non pas en se contraignant, mais en goûtant un plaisir intérieur qui ne le quitte pas. Tout ce que fait cet homme lui réussit (même s'il rencontre des entraves qu'il surmonte aisément). L'on peut affirmer que le succès des oeuvres justes du chrétien lui est assuré parce qu'il se comporte comme l'homme heureux de ce psaume. L'expérience de plusieurs personnes consacrées et actives l'a montré. Il s'agit, bien entendu, d'un succès qui glorifie Dieu, et qui même, s'inscrit comme tel dans la vie courante.

"Ceux qui cherchent l'Éternel comprennent tout" (Pro. 28. 5). Pour eux, la parole de Dieu s'ouvre, car l'Esprit les instruit en réponse à l'ardent désir de leur coeur de pénétrer toute la pensée de Dieu. Ils vérifient ainsi l'assertion de l'apôtre Paul en 1 Cor. 2. 15 et 16) ; "L'homme qui a l'Esprit de Dieu peut juger de tout... " "mais nous, nous avons la pensée du Christ." Ils entrent alors dans une pleine compréhension des leçons profondes de l'Écriture et obtiennent la sagesse qui ne se trouve pas sur la terre des vivants, ne s'achète pas, mais vaut plus que les perles. (Job 28. 12 à 28). Jacques la nomme "la sagesse d'en haut". Le livre des Proverbes y revient pour amplifier encore son prix et porter au plus haut le gain spirituel qu'elle procure : "Acquiers la sagesse, acquiers l'intelligence... ne l'abandonne pas, et elle te gardera ; aime-la, et elle te protégera... exalte-la, et elle t'élèvera ; elle fera ta gloire si tu l'embrasses ; elle mettra sur ta tête une couronne de grâce, elle t'ornera d'un magnifique diadème. " (Pro. 4. 5-9) Tout le livre des Proverbes concède à la sagesse l'intelligence et la réflexion et suscite le vif désir de les acquérir. Ces puissantes facultés spirituelles forment un sommet que les chrétiens auront à coeur de vouloir atteindre. Dans ses prières incessantes, l'apôtre Paul demandait à Dieu que les saints et fidèles frères en Christ soient remplis de la connaissance de la volonté divine "en toute sagesse et intelligence spirituelle" (Col. 1. 9). Les dons spirituels sont des voies que l'Esprit de Dieu utilise comme et quand il le veut (Il accorde à chacun des dons personnels et il les met en oeuvre. 1 Cor. 12. 11). En outre, le fidèle de Dieu est appelé à recevoir la sagesse et l'intelligence spirituelles pour en user couramment, ainsi qu'à manifester le "fruit de l'Esprit" sous la totalité de ses aspects. Les qualifications d'un chrétien consacré sont plus étendues qu'on ne le pense généralement.

"Heureux ceux qui cherchent l'Éternel de tout leur coeur. " (Ps. 119. 2) Par la prière et la méditation, ils sont conduits dans une réflexion profonde en laquelle leurs pensées se nourrissent pour fortifier leur marche de chaque jour. "La sagesse est une source de vie pour celui qui la possède. " (Pro. 16. 22)


LA CONTEMPLATION

Le terme "contempler" n'est employé qu'une vingtaine de fois dans la Bible Segond, cependant l'attitude qu'il signifie participe grandement à la piété chrétienne. Voyons quelques textes : "Je voudrais habiter toute ma vie dans la maison de l'Éternel pour contempler la magnificence de l'Éternel et pour admirer son temple" (Ps. 27. 4) "Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père" (Jean 1. 14) "... ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la parole de vie" (1 Jn. 1. 1) "Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l'Esprit. " (2 Cor. 3. 18).

Qu'entend-on par "contemplation" ? Contempler c'est considérer attentivement le Seigneur avec amour et admiration, souvent même avec émotion ; c'est attacher sa pensée et son coeur au Seigneur dans le climat intérieur de paix et de joie que fait naître le Saint-Esprit ; c'est aussi l'adorer. La contemplation de Jésus nous est proposée en Hébreux 12. 1 à 3 : "ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi... considérez en effet celui qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs, afin que vous ne vous lassiez point l'âme découragée. "

L'Écriture nous apprend qu'Abraham a vu le jour de Christ et s'en est réjoui (Jean 8. 56), et que Moïse se montra ferme, comme voyant celui qui est invisible (Héb. 11. 27). La contemplation a toujours eu sa place dans le culte intérieur des âmes ferventes. La Sulamithe est émerveillée de son bien-aimé : "Mon bien-aimé est blanc et vermeil ; il se distingue entre dix mille. Sa tête est de l'or pur ; ses boucles sont flottantes, noires comme le corbeau. Ses yeux sont comme des colombes au bord des ruisseaux, se baignant dans le lait, reposant au sein de l'abondance. Ses joues sont comme un parterre d'aromates, une couche de plantes odorantes ; ses lèvres sont des lis d'où découle la myrrhe. Ses mains sont des anneaux d'or, garnies de chrysolithes ; son corps est de l'ivoire poli, couvert de saphir ; ses jambes sont des colonnes de marbre blanc posées sur des bases d'or pur. Son aspect est comme le Liban, distingué comme les cèdres. Son palais n'est que douceur, et toute sa personne est pleine de charme. Tel est mon bien-aimé, tel est mon ami, filles de Jérusalem !" (Cant. des cant. 5. 10-16)

Pour comprendre cette description enflammée du bien-aimé, il faut se souvenir que l'Eglise apparaît dans son ensemble aux regards de Dieu comme l'épouse future de Christ ; actuellement comme la fiancée ainsi que le dit l'apôtre Paul : "... je vous ai fiancés à un seul époux, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure" (2 Cor. 11. 2). Le thème de l'épouse et de l'époux est constant dans le Nouveau Testament (il apparaissait déjà dans l'Ancien Testament) et Jésus en a lui-même utilisé le langage (Mat. 9. 15 ; Marc 2. 20 ; Luc 5. 35). Les noces font l'objet d'une merveilleuse prophétie de l'Apocalypse (19. 7 à 9). Cette grande figure de l'union de Christ et de l'Eglise ne peut que nous montrer combien la puissante réalité de cette union réside en l'amour éternel. "Les deux deviendront une seule chair. Ce mystère est grand ; je dis cela par rapport à Christ et à l'Eglise" (Eph. 5. 31-32). "Devenir une seule chair", tel est le principe du mariage sur la terre ainsi que Jésus l'a affirmé (Mat. 19. 6). Or, élevé jusqu'à Christ et à son union avec l'Eglise, ce principe proclame que les deux seront un et non plus deux, par la force de l'amour de l'Esprit qui déjà les unit. Que le Cantique des cantiques qui s'offre à notre réflexion comme une allégorie prophétique ait célébré l'amour immense et indéfinissable entre lui et elle en une évocation poétique enthousiaste, nous le comprenons.

Dans l'Évangile de Jean le verset 40 du chapitre 6 pourrait être avantageusement traduit comme ceci : La volonté de mon Père, c'est que quiconque "contemple" le Fils et croit en lui ait la vie éternelle, et je le ressusciterai au dernier jour. En effet, le verbe grec "theaomai" a plutôt le sens de "contempler". Ainsi traduit, ce verset se trouve généralisé à toute l'étendue des temps de l'Eglise ; le verbe "voir" le limite au temps de la présence du Seigneur sur la terre. Or, quand quelqu'un reçoit l'annonce de la parole du salut, son coeur se remplit d'admiration pour le Seigneur qui lui est prêché ; et l'Esprit fait briller la lumière dans ce coeur pour "faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ" (2 Cor. 4. 6).

Quel est l'avantage, ou plutôt le fruit de la contemplation ? En tout premier lieu, rappelons 2 Cor. 3. 18 et prenons-en la traduction dans la bible du semeur :
"Et nous tous qui, le visage découvert, contemplons, comme dans un miroir, la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en son image dans une gloire dont l'éclat ne cesse de grandir. C'est là l'oeuvre du Seigneur, c'est-à-dire de l'Esprit. "

Comme le note la TOB, on pourrait aussi traduire : "nous contemplons et nous reflétons" ; ce que l'homme contemple, il le reflète. Ainsi, en contemplant la gloire du Seigneur, il nous sera donné, d'une part de la refléter pour le bien de nos frères ou soeurs, d'autre part, d'en recevoir nous-mêmes un éclat pénétrant tel qu'il formera en nous l'image de Christ. Se reportant au futur, Jean nous certifie que, dans la présence du Seigneur, "nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est" (1 Jn. 3. 2). La contemplation est la vue de maintenant, et déjà elle a le pouvoir de former en nous l'image si précieuse de Christ, comme c'est la volonté de Dieu selon laquelle nous sommes prédestinés à "être semblables à l'image de son Fils" (Ro. 8. 29).
Actuellement, il s'agit d'une transformation "de gloire en gloire", c'est-à-dire progressive jusqu'à atteindre l'image parfaite. Et l'on sait que cette transformation se poursuivra, lors de la résurrection, par celle du corps qui sera lui-même rendu semblable au corps glorieux de notre Maître. Quel aspect merveilleux de notre parcours chrétien sur cette terre ! Pouvoir déjà recevoir la glorieuse image de Celui qui est le parfait et le véritable ! Aussi importe-t-il que notre piété prenne part à cette contemplation que permet une communion bien entretenue avec le Seigneur. La communion ou la connaissance personnelle du Seigneur procure la puissance divine d'une vie de piété régulière.
C'est en renouvelant notre être intérieur d'étape en étape, au gré d'une piété contemplative régulière, que l'Esprit saint formera en nous la précieuse image de Jésus. Il faut donc apprendre à faire de la prière personnelle une voie d'approche de Dieu permettant de s'épancher librement, tout en conservant la crainte filiale de Dieu. Chose vraiment formidable, la transformation de gloire en gloire chasse la nature première et y substitue la nature de l'homme nouveau créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité. Et la vérité est le Christ vivant dont l'image devient notre être nouveau. La contemplation occasionne une communication de la vie de Christ. Elle ouvre donc, si elle est pratiquée régulièrement, une transfiguration progressive, au point que la nature humaine et sainte de Christ devient celle du fidèle que nous sommes l'un et l'autre sous réserve d'une réelle consécration. C'est bien en vue de cette acquisition de son image que le Seigneur a déclaré : "Vous me verrez car je vis, et vous vivrez aussi" (Jean 14. 19).
En somme la contemplation du Seigneur nous met au contact de l'Esprit de vie en Jésus-Christ dont la puissance nous affranchit de la puissance du péché et de la mort et crée en nous l'homme nouveau absolument semblable à Christ.

En second Lieu, celui qui contemple Jésus voit la sainteté de Dieu. Il se trouve dans la situation du prophète Esaïe, mais sans aucune peur. Il n'a plus à se dire : "malheur à moi ! je suis perdu... " cependant que, comme le prophète, "ses yeux ont vu le Roi, l'Éternel des armées" (Es. 6. 5). Homme de la nouvelle Alliance, c'est pour le plein accomplissement de l'oeuvre de la Rédemption en lui qu'il peut voir et en être transformé. Il contemple donc la sainteté de Dieu, et va la connaître non plus au travers de mots ou de descriptions, mais par la voie de l'Esprit, par une mise en présence du "Saint de Dieu". C'est alors que la sainteté s'attachera à lui pour devenir une impérieuse nécessité dans le déroulement de son existence. Quant à son détachement du monde, c'est-à-dire de tout ce qui apparaît comme oeuvre des ténèbres, il le réalisera sans effort en un comportement devenu naturel.

LA SOIF DE DIEU

"Jésus lui répondit : quiconque boit de cette eau aura encore soif ; mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif, et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. " (Jean 4. 13-14)

Reconnaissons la simplicité de ces paroles du Seigneur Jésus, et pourtant la capacité qu'elles ont de faire passer la pensée de l'eau du puits à l'image d'une certaine eau mystérieuse que lui, le Seigneur, promet de dispenser. Il s'agit d'une "eau" qui va satisfaire pleinement les besoins intérieurs, spirituels et moraux de l'être humain ; cette satisfaction ayant une vertu durable et dynamique. Ainsi, la soif de l'âme ne deviendra jamais un tourment (comme toute soif insatisfaite), car cette eau donnée par le Christ sera accompagnée de sa propre source. Et quelle source, une source éternellement intarissable ! Pour comprendre le langage imagé de Jésus, tout le contexte biblique vient à notre aide. D'abord à quelle soif ce langage se rapporte-t-il ? Derrière les apparences assurées qu'un homme ou une femme se donne, au cours de l'existence, il ou elle ne peut manquer de ressentir intérieurement une certaine angoisse ou une profonde insatisfaction, voire même un tourment, et, en contrepartie, de fortes aspirations à un bonheur indéfinissable qui chasserait les amertumes intérieures, et embellirait la vie, jusqu'à la goûter dans son optimum. Ce drame intime et universellement éprouvé, les littératures les plus diverses se sont efforcées de le traduire ; et des auteurs contemporains en ont fait l'aveu ; certains jusqu'à dire qu'ils en étaient constamment préoccupés.
D'où cela vient-il ?
Tout simplement des conséquences de la chute de l'homme en Eden. Vivre sans le lien de l'Esprit avec Dieu, dans l'affreuse séparation d'avec Dieu, telle est la condition à laquelle nous avons été réduits par la terrible option d'Adam et d'Eve dans le lieu de parfait bonheur où ils avaient été placés. Ils ont choisi entre deux paroles, deux conceptions, et ayant rejeté la parole de leur Créateur, ils ont cédé à la séduction et opté pour la parole du mensonge et de la mort éternelle. Depuis ce temps, la société humaine entière vit sous l'empire que cette abominable option lui a ouvert, l'empire de la mort éternelle et du corps en premier lieu. Voilà ce qui cause la tribulation intérieure de l'homme qui ne peut plus vivre qu'une vie coupée de sa source, de sa puissance normalement infinie, de sa perfection, de sa beauté, de la paix et de la joie qui sont associées à la vie authentique et impérissable. Tout cela, il l'a perdu en ayant perdu sa relation avec Dieu, source de vie ; en ayant perdu la parole de la vie que son coeur ne cesse de rejeter. C'est bien une épouvantable situation. Elle serait restée irrémédiable, si Dieu n'avait envoyé son Fils sur la terre pour l'accomplissement de l'oeuvre de la rédemption.

Et maintenant, de quelle nature est cette source que Jésus annonce et qu'il promet de donner à celui qui boira comme il le lui conseille ? Boire l'eau qu'il apporte consistera à recevoir sa parole qui communique la vie véritable, celle de Dieu, en le recevant lui-même en tant qu'Esprit. Le Seigneur venait de dire à Nicodème : "si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu" (Jean 3. 5). L'Esprit de Christ fera donc naître de nouveau celui "qui boira", qui, animé par le désir de la foi, s'ouvrira à la parole pour l'intérioriser avidement. Alors, l'Esprit viendra, et c'est lui qui sera la source intarissable et éternelle de vie, de bonheur et de paix. Pensons aussi à ce verset : (1 Jn. 5. 12) "celui qui a le Fils a la vie, celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie" ; ce qui signifie : celui qui, étant né de Dieu, a en lui-même la présence de l'Esprit, a la source de vie ; et personne ne peut participer à la vie impérissable s'il n'a en lui cette présence.

Considérons maintenant l'image de la soif intérieure dans une pensée sensiblement différente : le Psaume 42 s'exprime ainsi : "Comme une biche soupire après des courants d'eau, ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu ! Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant ; quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu ?" Nous trouvons le même soupir dans le Psaume 63 : "0 Dieu ! tu es mon Dieu, je te cherche au point du jour ; mon âme a soif de toi, mon corps soupire après toi, dans une terre aride, desséchée, sans eau. " Le psalmiste se sent abandonné et privé de la présence toute proche du Dieu qu'il aime tant, et son âme se trouve plongée dans un vide douloureux, presque dans une détresse, presque réduite à la mort. Il veut toujours pouvoir contempler son Dieu dans son sanctuaire, voir sa puissance et sa gloire et le louer ardemment. Toute interruption du sentiment profond de cette présence lui cause de l'effroi, et son âme, ainsi que son corps, tout son être, soupire vers son Dieu dont la communion lui est indispensable. N'est-ce pas là ce qui nous montre que la vie véritable ne peut se vivre en dehors d'un lien intime et constant avec Dieu. L'épître aux Hébreux ne nous recommande-t-elle pas de nous approcher de Dieu avec un coeur sincère, dans la plénitude de la foi, les coeurs purifiés d'une mauvaise conscience, et le corps lavé d'une eau pure ? Quel est le chemin de cette approche ? La route nouvelle et vivante que Jésus a inaugurée pour nous au travers du voile, c'est-à-dire de sa chair (de son corps livré en sacrifice). Ainsi, en toute personne née de nouveau, une puissante aspiration doit se manifester dans le sens de l'invitation à s'approcher de Dieu. C'est là cette soif de Dieu qu'a ressentie le psalmiste, et dont la prompte satisfaction nous est offerte. Un chrétien fidèle se voit conduit par l'Esprit en lui à la persévérance dans la prière, la méditation et les actions de grâce, car il a soif de Dieu et veut croître dans la connaissance de son Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Toute disparition de cette soif devrait alerter le chrétien et le porter à se ressaisir sans tarder.

En conclusion de ce chapitre, chercher premièrement le Royaume et la justice de Dieu, c'est le grand mot d'ordre de la vie nouvelle en laquelle tout chrétien doit marcher ; c'est chercher Dieu lui-même en son Fils Jésus ; c'est désirer conserver le revêtement de la justice de Dieu qui s'obtient par la foi et, en conséquence, mettre en pratique tous les enseignements de la parole de Dieu, ce qui correspond à vivre dans le temps actuel (le siècle présent) selon la sagesse, la justice et la piété (Tite 2. 12). Cherchez premièrement, nous dit le Seigneur, nous invitant ainsi, de façon pressante, à établir une priorité en notre existence, celle de ne pas le quitter du regard de l'Esprit et de poursuivre notre marche en vue du Royaume éternel.




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