Il faut absolument que nous
réfléchissions à la vie.
S'agit-il seulement d'exister au cours des jours
qui nous sont accordés et qui
défilent si vite au point qu'ils auront un
terme relativement rapproché, ou bien
avons-nous la conviction que nous les
dépasserons pour ne plus connaître
aucune limite, autrement dit pour que s'ouvre
devant nous l'éternité de Dieu
lui-même ?
Pourquoi la vie
s'arrêterait-elle ? Ne dispose-t-elle
pas d'une puissance irrésistible ? Des
terres ravagées par la guerre et le feu
reverdissent, et dans les pays chauds les piquets
dont on fait les clôtures se comportent en
boutures et se couvrent de feuilles. À tous
les échelons de la vie animale, combien ne
voit-on pas d'espèces proliférer de
façon prodigieuse. Malgré sa
fragilité et sa vulnérabilité,
le corps humain lui aussi fait souvent preuve d'une
capacité de rétablissement
paradoxale. Ainsi, la vie veut s'étendre,
croître, résister à tout,
l'emporter, et elle n'entend pas céder
à la mort. Des deux, quelle est la plus
forte, la mort ou la vie ? La première
est l'ennemie, l'intruse, et le combat se fait
rude, mais la puissance suprême appartient
à la vie qui ne cédera jamais.
Comment cela se fait-il ? La grande raison
la voici : La vie appartient à Dieu et
elle vient de lui : "Chez toi est la source de
la vie", ou "la fontaine de la vie" dit le
Psaume 36, verset 10.
Ainsi, sous toutes ses formes, la vie vient
de Dieu, et il en est le gardien. Nul ne peut
disconvenir que la vie est le plus grand des biens,
le seul bien véritable, qui renferme tous ceux que
l'on pourrait
encore
estimer. Cela découle du sens profond des
réalités, comme de la foi qui nous
rappelle que "l'ÉTERNEL EST DIEU EN
VÉRITÉ, QU'IL EST UN DIEU VIVANT ET
UN ROI ÉTERNEL"
(Jér.
10. 10) ; quel don
plus considérable pourrait-il nous
accorder ? Il a d'autres dons, certes, dont il
veut aussi nous doter ; or ils sont tous
associés à la vie et en forment les
structures indispensables ; ce sont
principalement : l'amour, l'état de
justice, la sainteté, la paix et la
joie.
L'on entend souvent dire : "quand
on
a la santé tout va bien" ; propos
banal éloigné de toute foi, qui mise
le contentement sur le bien-être du corps et
sur l'optimisme. Cependant, si cette parole de
satisfaction s'étendait à
l'être humain tout entier (corps, âme,
esprit) elle deviendrait opportune. En effet, elle
signifierait que l'assurance d'une réelle
communion avec Dieu par Jésus-Christ a
été obtenue, que notre coeur ne nous
condamne pas
(1
Jn. 3. 21). Si le coeur ne nous
condamne pas, l'être entier jouit d'une
merveilleuse harmonie, c'est-à-dire d'une
santé qui l'englobe pleinement. Et
l'apôtre Jean attache à cet
état d'assurance devant Dieu une promesse
qui, elle-même, ne peut que nous
illuminer :
"Quoi que ce soit que nous demandions,
nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses
commandements et que nous faisons ce qui lui est
agréable."
(1
Jn. 3. 22)
Le livre des Proverbes proclame que la
confiance en Dieu, la sagesse d'en haut,
l'éloignement du mal entretiendront la
santé physique ; et donc, que garder
dans le fond de son coeur la
parole de Dieu, c'est avoir la vie ainsi que la
santé pour tout le corps
(Pro 3.
5-8 ; 4.
20-22). Assurément,
c'est un grand avantage que celui d'une
santé physique garantie, mais notre grande
aspiration, notre espérance se situent
tellement plus haut ! Nous réalisons
bien que notre existence terrestre se trouve
implacablement limitée, car sa fin sera
irrévocable. D'autre part, nous assistons
à une étrange dégradation de
la société humaine, et les
autorités ne cherchent plus à
l'enrayer. L'on ne s'émeut pas de
l'envahissement d'une immoralité
grandissante qui est le redoutable accomplissement
de la parole prophétique du
Seigneur :
"Par suite de l'iniquité
croissante, l'amour du grand nombre se
refroidira ; mais celui qui tiendra
jusqu'à la fin, celui-là sera
sauvé. " (Mat.
24.
12-13)
Accomplissement redoutable en effet, car
il sonne la fin certaine et proche du
déroulement de l'histoire, la fin du temps
actuel. Comme l'a également annoncé
le Seigneur
(verset
14) "la Bonne Nouvelle
du
Royaume sera proclamée dans le monde entier,
tous les païens auront là un
témoignage ; et alors VIENDRA LA FIN"
(TOB). Rien désormais n'arrêtera la
marche en avant précipitée du mal
sous toutes ses formes ; elle ressemble
à des eaux torrentueuses qui vont
dévaler et sont à proximité de
la chute ; leur vitesse s'accroît
constamment. Le mystère de l'iniquité
agit déjà, écrivait
l'apôtre Paul ; que dire
aujourd'hui ! Le mal a atteint une
période finale de frénésie. Il
gagne en s'exposant, en écartant toute
opposition, en se faisant accepter passivement
d'abord, puis en pénétrant toujours
plus profondément dans la
société. Il y apporte une
frénésie sûre
d'elle-même.
"J'ai réfléchi à ma
conduite, et je ramène mes pas vers tes
exigences" dit le psalmiste
(Ps.
119. 59 TOB). Combien il a
raison ! Outre la précarité de
notre séjour sur la terre que
l'Écriture nous demande de
considérer, nous avons également
à prendre en compte notre destin, celui qui
est inscrit dans le plan de Dieu et que le Seigneur
Jésus a exprimé comme ceci :
"Je sais que son commandement est la vie
éternelle"
(Jean
12. 50), car il ponctuait ainsi
la parole de Dieu armée d'une puissance qui
conduit à la vie éternelle quiconque
la reçoit, comme lui-même il l'avait
reçue du Père.
Que découvrons-nous dans la
volonté de Dieu ? En tout premier lieu,
Dieu veut conduire à la gloire une
multitude de fils et de filles, sous l'unique
appellation de "frères"
(Héb.
2. 10-11). Les conduire
à la gloire, c'est-à-dire les amener
en position de vivre avec Dieu, de vivre
pleinement revêtus de sa perfection ;
cela, sur la nouvelle terre et dans la nouvelle
Jérusalem
(Apo.
21. 1-7). En vue de ce
merveilleux destin, maintenant, Dieu veut notre
sanctification
(1
Thes. 4. 3), car sans cette
sanctification, personne ne verra le Seigneur
(Héb.
12. 14). C'est pourquoi,
maintenant, Dieu travaille lui-même à
sanctifier son Église, c'est-à-dire chacun de ses membres,
tant par la parole
annoncée, que par une action
d'affermissement des coeurs, qu'au moyen d'une
éducation que conduit l'Esprit saint
à travers les épreuves et les
expériences de la vie. Dieu s'est
donné pour objectif primordial de "faire
paraître devant lui son Église
glorieuse, sans tache ni ride, ni rien de
semblable, mais sainte et
irrépréhensible"
(Eph.
5. 27). Mesurons bien ces
termes d'une exactitude formelle, car il faut que
tout membre de l'Eglise de Dieu, corps de Christ,
soit amené à cet état suprême de
sainteté. La parole y insiste et nous met
bien en face des stipulations précises du
plan de Dieu ; cela, particulièrement
au chapitre 1er des Éphésiens
(v.
4 à 6) : "Il nous
a choisis en lui (en Christ) avant la fondation du
monde pour que nous soyons saints et
irréprochables sous son regard, dans
l'amour. Il nous a prédestinés
à être pour lui des fils adoptifs par
Jésus-Christ ; ainsi l'a voulu sa
bienveillance à la louange de sa gloire, et
de la grâce dont il nous a comblés en
son Bien-aimé. " (TOB)
Nous voyons que l'Écriture sainte
n'est pas équivoque et qu'elle nous parle
avec netteté. S'agissant des possessions qui
nous sont indispensables (foi, vertu, connaissance,
maîtrise de soi, ténacité,
piété, amitié fraternelle,
amour), elle nous dit : "Car ces
qualités, si vous les possédez en
abondance, ne vous laissent pas inactifs ni
stériles pour connaître notre Seigneur
Jésus-Christ ; en effet, celui à
qui elles manquent, c'est un aveugle qui
tâtonne ; il oublie qu'il a
été purifié de ses
péchés d'autrefois. C'est pourquoi,
frères, redoublez d'efforts pour affermir
votre vocation et votre élection ; ce
faisant, pas de danger de jamais tomber. C'est
ainsi, en effet, que vous sera
généreusement accordée
l'entrée dans le Royaume éternel de
notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ."
(2
Pi. 1. 8-11 TOB)
Être saints et irréprochables,
ainsi qu'en possession des qualités que
Pierre énumère, nous ne le pourrions
pas seuls ; aussi, est-ce Dieu qui
opère notre sanctification
(1
Thes. 5. 23). Cependant, il
importe que nous nous en préoccupions, que
nous fournissions la persévérance et
la foi, et que nous nous appliquions à
demeurer en Christ par une consécration qui,
elle, sera de notre fait. Comme
l'apôtre Pierre le déclare, Dieu
pourvoira à la promotion de chacun de ses
enfants, en le perfectionnant lui-même, en
le fortifiant, en le rendant inébranlable
à l'issue de ses luttes, de ses souffrances
et de ses épreuves, dans le cours de sa
vie de chrétien
(1
Pi 1.
5-10-11).
Toutefois, pendant cette vie
plus ou moins prolongée, il aura fallu de la
fidélité et avoir conservé
l'espérance que fait briller
l'Évangile,
(Col.
1. 23). Nous voyons quelle
haute importance notre marche chrétienne de
chaque jour est chargée. Il importe donc de
s'en rendre conscients, car il faut que nous
grandissions à tous égards en Celui
qui est la tête, Christ.
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