Chapitre XXV.

Où on fait voir comme le Roi de France et le Duc de Savoie se joignent ensemble pour s'opposer au retour des Vaudois dans leur pays, comme ils s'étaient joints en l'année 1686. pour les en chasser.

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LE Roi de France, et le Duc de Savoie ayant appris que les Vaudois étaient arrivés dans les Vallées et qu'ils s'en étaient rendus les Maîtres, ne manquèrent pas de faire marcher aussitôt leurs troupes pour les en chasser. On les contraignit d'abandonner une de leurs Vallées, et le fort de Bobbi, après l'avoir défendu longtemps, et tué un grand nombre de Savoyards, qui avaient attaqué ce fort.
Après quoi ils se retirèrent sur une montagne appelée la Sezarna, où ils se retranchèrent. Ce poste était dans la Vallée de Lucerne, mais ils en avaient d'autres dans la Vallée de St. Martin, qui étaient très avantageux, et dont on n'a pu les tirer, quelques efforts qu'on ait fait pour y réussir.

Après huit combats qu'ils avaient soutenu depuis leur départ de Suisse, jusques au mois de décembre ils n'avaient pas encore perdu cent hommes et ils avaient tué plus de mille de leurs ennemis. Et dans les lieux ou ils s'étaient retranchés, ils ne manquaient point de munitions, de bouche, ni de guerre. Vers la fin de décembre ils défirent entièrement un régiment de Dragons Français, qui avait entrepris de les chasser d'un de leur poste.

Au mois de Janvier 1590 le Marquis de Parelle qui commandait l'armée du Duc, fortifiée de quelques Régiments Français, leur fît diverses attaques, mais sans beaucoup d'effet, dans le mois de Février et de Mars ce Marquis continua à les attaquer, mais il perdit beaucoup de son monde, sans pouvoir chasser les Vaudois des Vallées, ainsi qu'il l'avait fût espérer au Duc de Savoie. Au mois d'Avril la Cour de France informée que les Vaudois faisaient des coudes dans le Dauphiné, et que les Alliés se disposaient à leur envoyer du secours, que les Vaudois qui étaient en Brandebourg et dans le Wittemberg, se préparaient d'aller joindre leurs frères, envoya le Marquis de Fequières, avec cinq à six mille hommes d'Infanterie, ou de Dragons, pour conjointement avec les Troupes de S. A. R. chasser les Vaudois des Vallées, avant qu'ils fussent secourus.
Ce Marquis les obligea à abandonner quelques postes ; mais il ne put quelques efforts qu'il fit, les chasser des Vallées, ils se maintinrent malgré lui dans les postes qu'ils avaient dans leurs hautes montagnes, où ils s'étaient retranchés.