Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Chapitre III.

Du Gouvernement Ecclésiastique des Églises Vaudoises de Piémont, et des Moeurs des Vaudois.

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S'ILS ont succédé aux Apôtres quand à la doctrine, ils leur ont aussi succédé quand à l'ordre et gouvernement de l'Église. (Act. 20) Dans la primitive Église, les Apôtres établirent pour le Régime de l'Église, des Pasteurs (Eph. 4: 11) des Anciens, et des Diacres, ainsi que nous l'apprenons tant du Livre des Actes, que des Épîtres des Apôtres. (1 Tim. 3.)

Les Pasteurs sont aussi appelés Évêques et Anciens, ils sont appelés Pasteurs, parce qu'ils doivent paître les fidèles, qui sont les brebis de Jésus-Christ, de la bonne pâture de la parole de Dieu, ils sont appelés Évêques qui signifie Inspecteurs ou Surveillants, parce qu'ils doivent veiller, et prendre garde au troupeau qui leur est commis.

Ils sont appelés Anciens, parce qu'ils doivent être sages et prudents, et édifier ceux qui leur sont commis, par leur bonne vie et sage conduite.
Et ainsi il y avait deux fortes d'Anciens dans la primitive Église, les uns travaillaient au Régime et gouvernement de l'Église seulement, et les autres outre le soin qu'ils avaient des affaires de l'Église, ils travaillaient aussi en la parole et endoctrinement. (1 Tim. 5. 17.)
Les Diacres avaient soin des pauvres, et tous ensemble, les Pasteurs, Anciens, et Diacres avaient le gouvernement de l'Église.
C'est cette Discipline, que les Églises de Piémont on retenue, ainsi qu'on le peut voir dans un de leurs Anciens manuscrits, traduit de leur langue en Français, et contenu au chap. 51. de là 1ère partie de l'Histoire générale des Églises Vaudoises. Dans lequel écrit on trouve que ces Églises ont eu de tout temps des Pasteurs, Anciens et Diacres, pour les conduire et gouverner, comme elles ont eu jusques à l'année 1686 qu'elles ont été dispersées.

Les Pasteurs s'employaient, à instruire et à exhorter le Peuple, à bien et saintement vivre, et tous ensemble Pasteurs, Anciens, et Diacres à veiller sur tout le troupeau, pour en chasser le vice et bannir les scandales. Et il fallait, que ces Conducteurs de l'Église, fussent d'une bonne vie et sainte conversation, pour édifier les autres par leur bon exemple.

On tenait des Écoles pour instruire la jeunesse en la piété. Il y avait aussi une École, pour instruire ceux qui prétendaient au ministère. On leur faisait des leçons sur la Ste. Théologie. On leur faisait apprendre par coeur, tous les chapitres des Évangiles selon St. Matthieu et selon St. Jean, et toutes les Épîtres Canoniques, une bonne partie des Écrits de Salomon, de David et des Prophètes ; on envoyait à cette École, des Jeunes gens de Bohême, et des autres lieux où il y avait des fidèles, qui retenaient la profession de la vérité de l'Évangile, pour les faire instruire au St. Ministère.

Les Vaudois n'étaient pas seulement purs, quand à la doctrine, ils étaient encore purs et honnêtes quand à leurs moeurs. Leurs Adversaires mêmes leur rendent ce témoignage. Reynerus Sacco qui a été un des premiers Inquisiteurs, que Rome ait employé contre ceux des Vallées, parle ainsi des Vaudois dans la Relation, qu'il en fit à la Cour de Rome. Après avoir dit, que la Secte des Vaudois était la plus ancienne de toutes les Sectes, qui eussent été là ,commençant dès le temps des Apôtres ou du moins de Sylvestre, il ajoute touchant leur vie, qu'au lieu que toutes les autres Sectes donnent de l'horreur, en ce qu'elles blasphèment contre Dieu, celle-ci a grande démonstration de piété ; car ils vivent justement devant les hommes.
Et dans le Chap. 7. de son livre, il dit, que les Vaudois sont chastes. Le Président du Thou au livre 27 de son Histoire dit, que les Vaudois observent les dix Commandements de la Loi qui donnent la règle de vivre pieusement et saintement, ils ne donnent aucune entrée chez eux, ni en leurs assemblées à aucune sorte de méchanceté, ils ont en horreur, et détestent de tout leur coeur les serments illicites, les parjures, les mauvaises imprécations, les injures, les querelles, les séditions, les débauches, les ivrogneries, les paillardises, les devinements, les sacrilèges, les enchantements, les larcins, les usures, les prestiges et choses semblables.
Et Claude de Seiffel Archevêque de Turin, au livre qu'il fit contre les Vaudois en 1500, confesse en termes formels : Que pour leur vie et leurs moeurs, ils ont été sans reproche parmi les hommes, s'adonnant de tout leur pouvoir à l'observation des Commandements de Dieu.

Nous pourrions alléguer, plusieurs autres témoignages des ennemis des Vaudois , qu'ils rendent à leur bonne vie et moeurs, mais les Curieux les pourrons voir dans l'Histoire générale, si ceux que nous avons alléguer ne leur suffisent.

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