S'ILS ont succédé aux
Apôtres quand à la doctrine, ils leur
ont aussi succédé quand à
l'ordre et gouvernement de l'Église.
(Act.
20) Dans la primitive
Église, les Apôtres établirent
pour le Régime de l'Église, des
Pasteurs
(Eph.
4: 11) des Anciens, et des
Diacres, ainsi que nous l'apprenons tant du Livre
des Actes, que des Épîtres des
Apôtres.
(1
Tim. 3.)
Les Pasteurs sont aussi appelés
Évêques et Anciens, ils sont
appelés Pasteurs, parce qu'ils doivent
paître les fidèles, qui sont les
brebis de Jésus-Christ, de la bonne
pâture de la parole de Dieu, ils sont
appelés Évêques qui signifie
Inspecteurs ou Surveillants, parce qu'ils doivent
veiller, et prendre garde au troupeau qui leur est
commis.
Ils sont appelés Anciens, parce qu'ils
doivent être sages et prudents, et
édifier ceux qui leur sont commis, par leur
bonne vie et sage conduite.
Et ainsi il y avait deux fortes d'Anciens dans la
primitive Église, les uns travaillaient au
Régime et gouvernement de l'Église
seulement, et les autres outre le soin qu'ils
avaient des affaires de l'Église, ils
travaillaient aussi en la parole et endoctrinement.
(1
Tim. 5. 17.)
Les Diacres avaient soin des pauvres, et tous
ensemble, les Pasteurs, Anciens, et Diacres avaient
le gouvernement de l'Église.
C'est cette Discipline, que les Églises de
Piémont on retenue, ainsi qu'on le peut voir
dans un de leurs Anciens manuscrits, traduit de
leur langue en Français, et contenu au chap.
51. de là 1ère partie de l'Histoire
générale des Églises
Vaudoises. Dans lequel écrit on trouve que
ces Églises ont eu de tout temps des
Pasteurs, Anciens et Diacres, pour les conduire et
gouverner, comme elles ont eu jusques à
l'année 1686 qu'elles ont été
dispersées.
Les Pasteurs s'employaient, à instruire et
à exhorter le Peuple, à bien et
saintement vivre, et tous ensemble Pasteurs,
Anciens, et Diacres à veiller sur tout le
troupeau, pour en chasser le vice et bannir les
scandales. Et il fallait, que ces Conducteurs de
l'Église, fussent d'une bonne vie et sainte
conversation, pour édifier les autres par
leur bon exemple.
On tenait des Écoles pour instruire la
jeunesse en la piété. Il y avait
aussi une École, pour instruire ceux qui
prétendaient au ministère. On leur
faisait des leçons sur la Ste.
Théologie. On leur faisait apprendre par
coeur, tous les chapitres des Évangiles
selon St. Matthieu et selon St. Jean, et toutes les
Épîtres Canoniques, une bonne partie
des Écrits de Salomon, de David et des
Prophètes ; on envoyait à cette
École, des Jeunes gens de Bohême, et
des autres lieux où il y avait des
fidèles, qui retenaient la profession de la
vérité de l'Évangile, pour les
faire instruire au St. Ministère.
Les Vaudois n'étaient pas seulement purs,
quand à la doctrine, ils étaient
encore purs et honnêtes quand à leurs
moeurs. Leurs Adversaires mêmes leur rendent
ce témoignage. Reynerus Sacco qui a
été un des premiers Inquisiteurs, que
Rome ait employé contre ceux des
Vallées, parle ainsi des Vaudois dans la
Relation, qu'il en fit à la Cour de Rome.
Après avoir dit, que la Secte des Vaudois
était la plus ancienne de toutes les Sectes,
qui eussent été là
,commençant dès le temps des
Apôtres ou du moins de Sylvestre, il ajoute
touchant leur vie, qu'au lieu que toutes les autres
Sectes donnent de l'horreur, en ce qu'elles
blasphèment contre Dieu, celle-ci a grande
démonstration de piété ;
car ils vivent justement devant les hommes.
Et dans le Chap. 7. de son livre, il dit, que les
Vaudois sont chastes. Le Président du Thou
au livre 27 de son Histoire dit, que les Vaudois
observent les dix Commandements de la Loi qui
donnent la règle de vivre pieusement et
saintement, ils ne donnent aucune entrée
chez eux, ni en leurs assemblées à
aucune sorte de méchanceté, ils ont
en horreur, et détestent de tout leur coeur
les serments illicites, les parjures, les mauvaises
imprécations, les injures, les querelles,
les séditions, les débauches, les
ivrogneries, les paillardises, les devinements, les
sacrilèges, les enchantements, les larcins,
les usures, les prestiges et choses semblables.
Et Claude de Seiffel Archevêque de Turin, au
livre qu'il fit contre les Vaudois en 1500,
confesse en termes formels : Que pour leur vie
et leurs moeurs, ils ont été sans
reproche parmi les hommes, s'adonnant de tout leur
pouvoir à l'observation des Commandements de
Dieu.
Nous pourrions alléguer, plusieurs autres
témoignages des ennemis des Vaudois , qu'ils
rendent à leur bonne vie et moeurs, mais les
Curieux les pourrons voir dans l'Histoire
générale, si ceux que nous avons
alléguer ne leur suffisent.
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