LA CLÉ DU BONHEUR
9.
L'assurance du salut.
(I
Jean 5, 13.)
Il y a deux classes de personnes qui ne
peuvent avoir l'assurance du salut. La
première, ce sont les chrétiens de
nom, qui ne sont pas réellement convertis et
ne sont pas nés de l'Esprit. La seconde, ce
sont ceux qui ne veulent pas faire la
volonté de Dieu ; qui
s'éloignent du devoir et ne veulent pas
prendre la place que Dieu leur indique, mais
veulent en choisir une autre.
Quelqu'un demandera :
« Tous les chrétiens ont-ils cette
assurance ? » - Non ; je crois
que beaucoup de vrais enfants de Dieu ne la
possèdent pas ; mais tous peuvent
l'avoir s'ils le veulent : c'est leur
privilège. J'ajoute que personne n'est
qualifié pour le service de Dieu s'il est
rempli de doutes sur son propre salut. S'il n'est
pas sûr d'être sauvé
lui-même, comment
conduira-t-il les autres dans le royaume de
Dieu ? Si je suis en danger de me noyer, je ne
puis assister ceux qui se noient. Un aveugle ne
peut enseigner à un autre aveugle le moyen
d'être guéri, ou bien il s'attirera
cette réponse :
« Guéris-toi toi-même
d'abord. »
Il y a trois ruses de Satan
contre
lesquelles nous devons soigneusement nous mettre en
garde. En premier lieu, il met en mouvement toutes
ses forces pour nous tenir loin du Christ ; en
second lieu, il s'attache à nous enfermer
dans « le Château du
Doute » comme dit Bunyan dans le Voyage
du Chrétien, et enfin si, malgré
tout, nous restons fidèles au Fils de Dieu,
il s'efforcera de ternir notre caractère et
de démentir notre
témoignage.
Venons maintenant à la Parole
de Dieu.
Dans son évangile, Jean nous
dit ce que Christ a fait pour nous sur la
terre ; dans son épître, ce qu'il
fait pour nous, dans le ciel. Tous les chapitres de
son évangile excepté deux,
contiennent le mot croire.
Au chapitre
20, 31, il nous
dit : » Ces choses sont
écrites afin que vous croyiez que
Jésus est le Christ, le Fils de Dieu,
et qu'en croyant vous ayez
la
vie par son nom.
Dans la première de
Jean,
5, 13, nous trouvons la raison
pour laquelle cette épître a
été écrite :
« Je vous ai écrit ces choses
à vous qui croyez au nom du Fils de
Dieu. » Remarquez qu'il écrit
à ceux qui croient : « Afin
que vous sachiez que vous avez la vie
éternelle et que vous croyiez au nom du Fils
de Dieu. » Il n'y a que cinq chapitres
dans cette courte épître, et le verbe
savoir s'y trouve plus de 40 fois.
Savoir ! savoir !
SAVOIR !
C'est la clé de l'épître, le
refrain qui court d'un bout à l'autre :
« Afin que vous sachiez que vous
avez la vie
éternelle. »
« Sans doute, dira
quelqu'un, je sais tout cela, mais j'ai
péché depuis que je suis devenu
chrétien. » Y a-t-il,
répondrai-je, un seul être sur la
terre qui n'ait jamais péché depuis
qu'il s'est converti ? Pas un seul. Il n'y a
jamais eu, il n'y aura jamais une âme ici-bas
qui n'ait péché et ne pèche
encore à quelque moment de sa vie
chrétienne ! Mais Dieu a
préparé quelque chose en vue des
péchés des croyants. Ce n'est pas
à nous d'en faire l'expiation ; Dieu
l'a faite.
« Mes petits enfants,
dit
St Jean
(1re
- Ep. 2, 1), je vous
écris ces choses afin que vous ne
péchiez point. Que si quelqu'un a
péché nous avons un Avocat
auprès du Père, Jésus-Christ
le juste. » Il écrit aux
justes ; il se met du nombre :
« Si quelqu'un a péché,
nous avons un avocat ... » Et quel
avocat ! Il plaide notre cause au seul endroit
où il soit possible de la plaider :
près du trône de Dieu. Il dit, avant
de quitter ses disciples : « Je vous
dis la vérité, il vous est avantageux
que je m'en aille. »
(Jean
16, 7) C'était pour
devenir notre Grand Prêtre et notre Avocat.
Il a eu des causes désespérées
à plaider ; il n'en a pas perdu une
seule : et si vous lui confiez vos
intérêts éternels,
« Il vous fera paraître sans tache
et comblés de joie en sa glorieuse
présence. »
(Jude
24.)
Pour le chrétien, les
péchés passés sont
pardonnés dès qu'il en a fait
confession à Dieu ; il n'y a plus
à y revenir.
Un moyen de reconnaître si
nous sommes chrétiens nous est
indiqué dans la
2me Épître aux Corinthiens,
13, 5: « Examinez-vous
vous-mêmes pour savoir si vous êtes
dans la foi, éprouvez-vous
vous-mêmes ; ne
reconnaissez-vous pas vous-mêmes que
Jésus-Christ est en vous ? À
moins que peut-être vous ne fussiez
réprouvés. » Examinez-vous.
Mettez votre religion à l'épreuve.
Pouvez-vous pardonner à vos ennemis ?
Pouvez-vous subir une insulte, comme
Jésus-Christ ? Pouvez-vous être
blâmé pour avoir fait le bien, et ne
pas murmurer ? Pouvez-vous être
calomnié, sans cesser de montrer la douceur
du Christ ?
Un autre moyen c'est d'examiner
si
vous avez les fruits de l'Esprit, mentionnés
dans
Galates 5, 22: « Les
fruits de l'Esprit, sont la charité, la
joie, la paix, la patience, la douceur, la
bonté, la fidélité, la
bénignité, la tempérance. La
loi n'est point contre ces choses. » Si
j'ai les fruits de l'Esprit je possède
l'Esprit de Dieu. On reconnaît l'arbre
à ses fruits.
Un autre passage très
frappant c'est
Rom. 8, 9. Paul dit :
« Si quelqu'un n'a point l'Esprit du
Christ, il n'est point à Lui. »
Voilà qui décide la question. Toutes
les formes et toutes les cérémonies
de l'Eglise ne remplacent pas l'Esprit du Christ.
Comparez votre vie à celle de saint
Paul ; si la vôtre ressemble à la
sienne, c'est une preuve
que
vous êtes né de nouveau, que vous
êtes une nouvelle créature en
Jésus-Christ.
Mais, une fois né de nouveau,
il vous faudra du temps pour devenir un
chrétien parfait. La justification est
instantanée, mais la sanctification est
l'oeuvre d'une vie entière.
Nous devons croître en
sagesse. Pierre dit : « Croissez
dans la grâce et dans la connaissance de
notre Seigneur et Sauveur
Jésus-Christ »
(2
Pierre 3, 18) et dans le 1er
chapitre de sa seconde Épître, il
dit : « Ajoutez la vertu à
votre foi, et à la vertu la science, et
à la science la tempérance, et
à la tempérance la patience, et
à la patience, la piété, et
à la piété l'amour fraternel,
et à l'amour fraternel la charité.
Car si ces choses sont en vous, et qu'elles y
abondent, elles ne vous laisseront point oisifs ni
stériles dans la connaissance de notre
Seigneur Jésus-Christ.
J'appelle votre attention sur un
autre fait. Toutes les épîtres de St
Paul sont pleines de cette doctrine :
l'assurance du salut. Il dit
(2 Cor. 5, 1) : « Car
nous savons que si notre demeure terrestre dans
cette tente est détruite, nous avons au ciel
un édifice qui vient de Dieu, une
maison éternelle qui n'a
point été construite par la main des
hommes. » Il avait droit à cette
demeure céleste, et il le savait. Il
ne vivait pas dans l'incertitude. Il dit
encore : « Mon désir est de
partir et d'être avec Christ. »
(Philip. 1, 23) ; il n'eût
pas dit cela s'il n'eût été
certain du lieu où il allait.
La même confiance se retrouve
dans les paroles de St. Paul à
Timothée : « Je sais à
qui j'ai cru et je suis persuadé
qu'il a la puissance de garder mon
dépôt jusqu'à ce
jour. » Il ne s'agit pas d'un
sentiment ; il sait d'une
manière positive qu'il sera gardé. Le
mot « j'espère ». n'est
jamais employé dans l'Écriture comme
nous le faisons souvent, pour exprimer le doute. Il
est employé pour ce qui concerne la seconde
venue du Christ et la résurrection des
corps, deux choses absolument certaines. Nous ne
pouvons pas plus dire.
« J'espère » que je
suis, chrétien, que :
« J'espère » que je suis
Français. Ce sont des choses
arrêtées, décidées. Si
nous sommes nés de Dieu, nous devons le
savoir.
Certaines gens prétendent que
l'on ne peut savoir, avant de comparaître
devant le tribunal de Dieu, si
l'on sera sauvé ou non. C'est une erreur
dangereuse. Si votre vie est cachée avec
Christ en Dieu, vous ne pouvez plus être
appelé en jugement pour vos
péchés. Vous comparaîtrez
devant le Seigneur pour recevoir une
récompense proportionnée à vos
travaux ; c'est ce qui est clairement
enseigné dans la parabole des Talents.
(Matt 25.) NOUS devrons
répondre de notre administration, mais non
de nos péchés. Ce sont deux
choses qu'il ne faut pas confondre. Dieu ne peut
demander deux fois le paiement de la dette que
Christ a soldée pour nous.
Laissez-moi vous dire d'où
viennent tous nos doutes. C'est que beaucoup de
sincères enfants de Dieu ne sortent pas du
rôle de serviteurs. Nous sommes plus que
cela, nous sommes des fils et des filles. Il
nous appelle « ses amis. »
Entrez dans une maison ; vous y verrez
bientôt la différence qui existe entre
le serviteur et le fils. Le fils va dans toutes les
parties du logis en toute liberté ; il
est chez lui. Mais le serviteur prend une place
inférieure. Ce qui nous manque, c'est la
hardiesse de nous considérer comme des fils
et des filles de Dieu. Il ne nous a pas seulement
adoptés, mais Il nous a
engendrés ; nous sommes nés dans
sa famille. Mon enfant était aussi bien
à moi le premier jour de sa vie,
qu'aujourd'hui. Il était déjà
mon fils, quoique ce qu'il serait plus tard
ne parût pas encore. Il est à moi,
quoiqu'il doive passer quelque temps sous la
férule des maîtres. Les enfants de
Dieu ne sont pas parfaits, mais ils sont
parfaitement ses enfants.
Ce qui cause encore nos doutes,
C'est que nous regardons trop à
nous-mêmes.
Il y a, dit quelqu'un, trois
manières de regarder.
- Voulez-vous être
malheureux ? regardez au dedans de vous.
- Voulez-vous être
dissipé ? regardez autour de vous.
- Voulez-vous avoir la
paix ?
regardez en haut.
Pierre détourna ses regards
de Christ, et commença d'enfoncer. Le
Maître lui dit : « O homme de
peu de foi, pourquoi as-tu doute ? »
(Matt. 14, 31) Il avait, pour s'y
appuyer, la parole du Dieu éternel, plus
solide que le roc, mais dès qu'il ne s'y
confia plus, il sombra. Regardons constamment
à Celui qui est l'auteur et le consommateur
de notre foi !
Le président Lincoln publia
une proclamation qui mettait en liberté
trois millions d'esclaves. Au
jour fixé, leurs chaînes devaient
tomber. La proclamation fut affichée
partout, clouée aux arbres et aux murailles
par les soldats du Nord. Beaucoup d'esclaves ne
savaient pas lire ; mais beaucoup furent
l'affiche et crurent à leur
émancipation. Au jour marqué on
entendit en bien des lieux ce grand cri : Nous
sommes libres ! D'autres ne voulurent pas y
croire et restèrent avec leurs
maîtres ; cela n'empêchait pas que
la liberté ne fût aussi pour eux. De
même Christ, le capitaine de notre salut, a
proclamé l'affranchissement de tous ceux qui
croient en Lui. Croyons-le sur parole, quels que
soient nos sentiments, nos impressions relativement
à nous-mêmes. Ce n'est pas de nous,
mais d'un plus grand que nous, que nous est venue
la liberté.
L'évêque Ryle s'exprime
ainsi : « La foi est la racine dont
l'assurance est la fleur. Sans doute on ne peut
avoir la fleur sans la racine, mais il n'en demeure
pas moins que l'on peut avoir la racine sans la
fleur.»
La foi, C'est la VIE. Quel
immense
bienfait ! Qui pourrait sonder l'abîme
qui sépare la vie de la mort ?
Cependant la vie peut être
faible, maladive, pénible, anxieuse,
fatigante, sans joie, sans sourire, et cela
jusqu'à la fin.
« L'assurance, c'est
plus que la vie. C'est la santé, la
force, la puissance, la vigueur, l'activité,
l'énergie, la virilité, la
beauté. »
D. L. M.
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