Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

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8 juin. Culte du matin.

Esaïe LV, 3: « Prêtez l'oreille et venez à moi ! Écoutez et votre âme vivra ! »


Nous devons non seulement prêter l'oreille, mais venir, tendre toute notre personne vers la voix que nous entendons, pour bien l'écouter. Le meilleur moyen d'attirer un homme d'un certain côté, c'est de le faire écouter ; aussi Dieu qui veut faire de nous des gens qui entendent ce qui vient du ciel, nous exhorte à prêter l'oreille ; et il promet à ceux qui l'écouteront que leur âme vivra. En Israël on comprenait la parole : « Prêtez l'oreille et venez à moi ! Écoutez et votre âme vivra ! » Car le peuple d'Israël se souvenait de ses expériences. Les Israélites pieux entendaient encore la voix du Sinaï, ils voyaient l'ange venir vers Abraham, ils se souvenaient des paroles adressées à Samuel et aux prophètes. Ils comprenaient ce que cela veut dire : « Prêtez l'oreille, afin que votre âme vive ! C'est l'Éternel qui parle ! » Par toute l'organisation religieuse d'Israël, le culte du temple, le ministère des prêtres, les âmes pieuses pouvaient entendre bien des choses, et plus d'une fois Dieu leur répondit par la voix du prêtre ; ce fut le cas pour Hanna par exemple, et pour bien d'autres encore. Mais plus tard aussi, quand la voix de Dieu ne se fit plus entendre dans le temple, des paroles divines furent transmises au peuple par les prophètes, et à certaines époques ces paroles furent très fréquentes. Souvent quand le peuple se détournait de Dieu, et que Dieu semblait se retirer de lui, il y eut, par les prophètes, une vraie richesse de paroles divines. Des hommes sanctifiés se levaient, et les Israélites pieux comprenaient : « C'est Dieu qui parle ! » Ils entendaient l'exhortation : « Prêtez l'oreille et venez à moi ! » Et c'était une chose très douce de venir à Dieu de plain-pied pour ainsi dire, car on ne voyait plus le lieu ni la personne, on n'avait qu'une pensée : « Dieu parle ici ! »

C'est parce que Dieu a parlé que nous avons la Bible, l'Ancien comme le Nouveau Testament. Par Jésus-Christ et les apôtres Dieu a parlé dans celui-ci bien plus encore que dans l'Ancien, car il se mettait, pour ainsi dire, au niveau des hommes.

Dans la Bible il est resté sur la terre une voix que nous pouvons écouter. L'entendre n'est pas difficile, pourvu que nos sentiments soient semblables à ceux des Israélites pieux, que nous ayons les mêmes rapports avec Dieu, car la Bible seule, sans la révélation personnelle, ne donne pas une impression complète, Elle est toujours le plus beau livre, le plus saisissant, le plus auguste, le plus vrai, mais elle doit être plus que cela, elle doit créer un lien entre nous et le Dieu dont elle renferme les paroles ; nous aussi nous devons venir de plain-pied non à la Bible, mais à Dieu ; avoir cette impression : « Dieu a parlé ! « La prédication a le même but que la Bible, et il me semble que dans notre fête aussi il y a la voix de Dieu, qu'il a quelque chose à nous dire. Si nous sentons cela dans nos coeurs, si nous entendons la voix de la conscience et la voix de l'Esprit qui nous appelle à un renouveau de foi, d'espérance, de patience, de bienveillance, qui veut nous rendre plus assurés en Jésus-Christ, il nous sera permis de penser : « C'est Dieu qui parle, c'est le Sauveur ! » Je suis convaincu que d'une manière ou d'une autre, chacun entendra, pendant ces journées, un appel du Seigneur. Ce n'est pas à nous, aux prédicateurs, qu'il appartient de vous faire ce don, c'est notre Sauveur qui s'adresse à chaque âme individuellement, comme à nous tous ensemble. Il sait nous faire sentir que c'est lui-même qui parle et il se révèle ainsi véritablement à nos coeurs. Oh ! croyez-le, et que chacun aide un peu à ce que ces journées soient pour nous tous une source nouvelle de force, d'aide, de consolation, de liberté, de douceur, d'humilité, de fidélité à notre vocation céleste.

Oui, c'est lui-même, le Sauveur, qui veut nous parler, il ne veut pas que nous nous contentions d'avoir une certaine religiosité, les formes extérieures lui importent peu. Croyez-moi, l'obéissance à la loi ne lui suffit pas. Notre droiture ne fait que préparer nos coeurs à écouter la voix du Sauveur, afin qu'elle nous guide, que nous soyons gouvernés par les choses du ciel auxquelles nous prêtons l'oreille. Ce que nous entendons ainsi est plus beau que le plus beau voyage, le plus beau concert, le plus bel oratorium, le plus beau sermon. Celui qui prête l'oreille goûte la joie divine : « Bienheureux ceux qui entendent la parole de Dieu et la gardent. » Lorsque nous écoutons, nous sommes attirés tout entiers vers la voix qui parle ; quelqu'un qui s'entend appeler par son nom, se retourne pour voir qui l'appelle, et si c'est un ami, il se hâte à sa rencontre. Il doit en être ainsi quand une voix du ciel nous parvient, et il faut que cette voix nous parvienne, qu'elle pénètre dans notre coeur, afin que tout le long du jour nous ne cessions pas de regarder vers le Sauveur, notre meilleur ami, que nous sachions toujours le trouver, que tous nos pas soient dirigés de manière à ce que nous entendions sa voix, et qu'en toutes nos actions nous obéissions à cette voix.

Alors notre âme vivra. Cela ne s'applique pas à notre salut éternel, l'Écriture n'en parle pas beaucoup, il va de soi qu'un disciple fidèle du Sauveur n'ira pas en enfer. Mais ce qui importe davantage, c'est qu'en ce monde notre âme soit vivante, car c'est ici-bas que nous devons être les témoins et les représentants du Sauveur, pour que la vie éternelle se répande de plus en plus sur la terre où sont si nombreux ceux qui vivent sans foi, qui sont encore enfoncés dans le mal. C'est là qu'est le défaut. Je serais tenté de dire que tous ceux qui vivent au ciel ne nous sont pas très utiles pour le présent ; c'est sur la terre que nous avons besoin de gens vivants, et c'est pourquoi je vous supplie tous : soyez des gens qui écoutent, afin d'être des vivants. Vous en particulier, chères diaconesses de cette ville, soyez vivantes, que par vous on perçoive le rayonnement de la vie éternelle. Alors nous posséderons la vie et la joie véritables, nous pourrons dire : « Louange à Dieu ! le Sauveur vit et par lui nous avons part à la vie éternelle, nous ne craignons plus les tribulations, ni même la mort, car même en mourant nous vivrons, au sein de la plus profonde nuit nous restons lumière, car notre âme vit. »

Oh ! mes bien-aimés, prions le Seigneur de faire entendre son appel à nos coeurs, d'ouvrir notre oreille pour qu'elle entende et reçoive ce qui vient du ciel, que nous vivions en ce monde de la vie céleste, libres, sans entraves, pleins de bienveillance envers tous ; qu'en nous on ne trouve ni raideur, ni dissimulation, ni hypocrisie. Apprenons du Sauveur la sainte liberté, ne soyons jamais amers, ni durs, que notre piété n'ait pas un visage morose, aimons et soyons vivants. Le Seigneur veuille nous accorder cela, afin que nous ayons véritablement la vie.

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