Ils se sont donnés
premièrement eux-mêmes au Seigneur, et
ensuite à nous, selon la volonté de
Dieu
(II
Cor. VIII, 5).
Quel trésor de vérités
que ce seul verset ! Comme la rose ouvre ses
pétales à la lumière du
soleil, ainsi s'ouvrent sous la lumière du
Saint-Esprit les quatre principes contenus dans ce
passage : Consécration ;
Transformation ;
Révélation ;
Ministère.
Ils se sont donnés premièrement
eux-mêmes au Seigneur.
IL n'existe pas de mains aussi sûres
que celles de Dieu pour façonner et garder
nos vies. Il a fait le plan de ces vies en
Jésus-Christ dès avant tous les
âges. Il connaît leur force et leur
faiblesse ; il sait comment les former
utilement pour leur but ; il sait la place
qu'il leur a préparée ; il
connaît les limites et les capacités
de ces vies ; il sait comment elles peuvent le
mieux ici-bas glorifier son nom, avancer son
règne et acquérir ainsi une influence
éternelle. Sachant cela, les
Macédoniens n'essayèrent pas de
façonner ces vies à leur
manière et selon leurs désirs et
leurs plans particuliers, pour en remettre les
fragments à Dieu après des
années d'erreurs et de
désappointements. Ils remirent ces vies
à Dieu premièrement, avant de les
avoir gâtées par tous leurs essais
malheureux.
Ceci nous rappelle l'heure critique que
traversa un jeune ami, il y a de cela peu
d'années. Brillamment doué, aimable,
pur de coeur, rempli de nobles pensées, il
était arrivé à la bifurcation
de la route. C'était, d'une part, la
vocation terrestre qui s'offrait à lui, avec
ses prix éblouissants et la satisfaction des
plus grandes ambitions. L'autre voie était
celle de la consécration au Seigneur, avec
tous les sacrifices, le travail et le renoncement
qui y sont compris. Là, dans sa chambre,
sous les rayons d'un brillant soleil qui
pénétraient par la fenêtre et
baignaient son corps incliné, le jeune Hugh
Beaver choisit cette dernière voie et se
donna lui-même premièrement au
Seigneur.
Trois courtes années après,
nous entourions son cercueil, contemplant sa douce
figure, déjà pâle et rigide.
Nous nous rappelions la beauté de sa vie de
serviteur de Dieu, la puissance de ses
prières, la grande influence qu'il avait
exercée sur les jeunes gens de son
collège, et son ministère à
Northfield, où des centaines de jeunes
femmes cultivées étaient assises aux
pieds de ce jeune maître, l'Esprit de Dieu
agissant par lui jusqu'au fond de leurs
âmes ; et nous
réfléchissions à tout ce que
les personnes influencées par cette jeune
vie eussent perdu, si notre ami s'était
donné au monde au lieu de se donner à
Dieu. À cette heure solennelle, nous
comprîmes tout à nouveau la
nécessité pour chaque enfant de Dieu
de se donner à lui premièrement.
Combien coûteuses sont les erreurs que
nous commettons à cet égard !
Cette vie que nous ne pouvons vivre qu'une
fois ; cette vie durant laquelle chaque
expérience manquée est synonyme de
perte éternelle ; cette vie, le
dépôt le plus précieux qui
puisse être remis à la garde d'un
homme, nous osons, en y portant nos mains, la
détourner de sa destination éternelle
pour nous en servir dans un but
égoïste ! Qu'un enfant essaie de
faire fonctionner le mécanisme
délicat et compliqué d'une grande
locomotive, dont il ne connaît absolument
rien, la grande machine part à l'aventure,
semant la ruine et la destruction sur son passage.
De même, quand nous voulons disposer de nos
vies, sans égard pour les droits que le
Seigneur a sur elles, nous ne pouvons attendre que
les conséquences les plus
amères : déceptions, plans
frustrés, obscurité, perte de la
présence de Dieu, souffrances de toute
nature, banqueroute physique, mentale, spirituelle.
Puis après des années de fautes et
d'erreurs, nous remettons à Dieu le reste de
nos vies pour en faire ce qu'il peut.
Et pourtant même alors combien le
Seigneur est bon ! Que sa grâce est
infinie, son amour tendre ! Sans un mot de
reproche, il daigne prendre ce qui reste en
plaçant tout le passé sous
l'aspersion du sang de Jésus. Il emploie au
mieux ce que nous lui livrons et il sait encore en
tirer sa gloire au delà de ce que nous
pouvons penser. Souvenons-nous toutefois que, si
ces années de désappointements et de
souffrance ont été nécessaires
pour nous amener à lui, et qu'il n'a pu
obtenir dans notre vie qu'un résultat
relatif, le mieux reste toujours d'imiter les
Macédoniens, qui « se sont
donnés premièrement eux-mêmes
au Seigneur » et ensuite à
l'oeuvre préparée par eux
« selon la volonté de
Dieu. »
Soyez transformés.
(Rom.
XII, 2)
Chez les Macédoniens comme chez tous
les enfants de Dieu, la consécration est
suivie de transformation. Quand ils remirent leurs
vies entre les mains de Dieu, ils furent remplis de
l'Esprit de Dieu. Point n'est besoin de trop lire
entre les lignes pour discerner chez eux cette
grande vérité qu'annonce notre texte.
Remarquez les mots de plénitude et de
transformation : « Vous abondez dans
la foi, la parole, la connaissance ; la
promptitude de la bonne volonté ; votre
abondance, votre libéralité ; au
delà de leur pouvoir ; remplis de
joie ; etc. »
Comme c'est clair et comme c'est conforme
à l'amour de Dieu, à la
volonté de Dieu, à la parole de Dieu,
que tous ses enfants reçoivent comme les
Macédoniens une vie de
plénitude ; que ceux qui ont
reçu l'Esprit lors de leur nouvelle
naissance reçoivent sa plénitude
à leur consécration. La parole de
Dieu abonde en textes démontrant le
désir de Dieu d'accorder sa plénitude
à ses enfants. « Heureux ceux qui
ont faim et soif, car ils seront rassasiés » ;
« soyez remplis de
l'Esprit » ; « et nous
avons reçu de sa plénitude » ;
« ils furent tous remplis du
Saint-Esprit » ; « afin
que vous soyez remplis de la plénitude de Dieu. » Et le
Seigneur lui-même dit : « Je
suis venu afin qu'ils aient la vie et qu'ils
l'aient même avec
abondance » ; « l'eau
que je lui donnerai deviendra en lui source d'eau,
qui jaillira jusqu'à la vie
éternelle. » Et encore
(Actes
II, 17), le Saint-Esprit dit
par Pierre : « Je répandrai de mon Esprit. »
La volonté de Dieu pour notre vie en Christ
n'est pas la parcimonie, mais l'abondance ; ce
n'est pas la pauvreté, mais la
richesse ; ce n'est pas la faiblesse, mais la
force ; ce n'est pas la rareté, mais la
plénitude.
Comme la source de la montagne répand
ses flots rafraîchissants ; les tuyaux
de l'orgue leurs flots de mélodie ; les
cieux, leurs ondées bienfaisantes, de
même la volonté de Dieu
répandra la plénitude de l'Esprit sur
ses enfants. Mais remarquez (verset 18) sur qui cet
Esprit est répandu : « Je
répandrai de mon Esprit sur mes serviteurs,
c'est-à-dire mes esclaves. » C'est
donc sur ses serviteurs, sur ses esclaves, ceux qui
lui sont complètement consacrés et
qui ont absolument renoncé à leur
volonté pour faire la sienne ; c'est
sur eux que l'Esprit sera répandu dans toute
sa plénitude de vie, de lumière et de
puissance. Sur Jésus, Dieu répandit
son Esprit « sans mesure ».
Mais de sa plénitude nous le recevrons,
sinon au même degré, certainement dans
sa même force, si auparavant nous nous
livrons complètement à Dieu, en lui
disant comme il l'a fait : « Voici,
je viens pour faire ta
volonté. »
Deux hommes se promenaient au
crépuscule sur les rives d'un fleuve. L'un
dit, citant le mot d'un ouvrier devenu
célèbre dans le travail du
règne de Dieu : « Le monde
n'a pas encore réalisé ce que Dieu
pourrait faire d'un homme qui lui serait
complètement consacré. »
Son compagnon, s'arrêtant, lui dit :
« Répète cela. »
Et avec une nouvelle emphase, son ami
répéta : « Il reste
encore à réaliser aux yeux du monde
ce que Dieu serait capable de faire au moyen d'un
homme qui lui serait complètement
consacré. » Levant sa main dans le
demi-jour, Dwight L. Moody, car c'était lui,
dit : « Par la grâce de Dieu,
je serai cet homme. » Et il partit pour
faire une oeuvre de Dieu, telle que peu d'hommes en
ont produit. Voilà le secret de la force du
grand évangéliste.
Complètement consacré à la
volonté de Dieu, il fut transformé et
rempli de l'Esprit de Dieu, et ainsi rendu capable
de faire l'oeuvre de Dieu. « Un homme de
Dieu, à la place voulue de Dieu, faisant
l'oeuvre de Dieu à la manière de
Dieu », voilà la
désignation caractéristique de Hudson
Taylor quant à la place que tout vrai
serviteur de Dieu doit occuper dans la vie.
M. F.-B. Meyer aussi parle du temps de sa
vie où, jeune étudiant, il comprit
cette vérité grâce au
ministère de M. Studd. Il parle du besoin
intense que son coeur éprouvait d'une vie
plus profonde en Christ, et il raconte comment le
jeune étudiant de Cambridge insista sur le
devoir et le privilège de pouvoir consacrer
sa vie au Seigneur et sur la
nécessité d'une confiance absolue en
l'Esprit du Seigneur pour être
transformé par lui. Et le grand
prédicateur de Londres continue à
relater comment il se rendit dans un bois,
s'agenouilla dans le sanctuaire silencieux de la
nature ; comment il livra sa vie à Dieu
en toute simplicité, puis rentra chez lui,
se fiant désormais au Saint-Esprit pour la
direction de sa vie. Cet acte de foi et
d'obéissance ne fut suivi d'aucun fait
extraordinaire. Aucune extase ne lui fut
donnée. Mais il réalisa dès ce
moment la présence et la puissance de Dieu
en lui et sa vie fut un déploiement
merveilleux de la vertu divine. La
consécration fut suivie de transformation.
La foi complète fut suivie de
plénitude. Son abandon à Dieu lui
valut le ministère riche et béni qui
attache au nom de ce serviteur un parfum de paix et
de bénédiction pour des multitudes
d'enfants de Dieu affamés de
vérité.
« Jeunes gens, disait un saint
homme, le missionnaire Georges Bowen, à des
étudiants qui l'entouraient, la
présence spirituelle de Jésus-Christ
dans mon coeur est plus réelle que votre
présence, à vous qui êtes assis
devant moi. » La présence du
Christ est-elle aussi réelle pour nous que
pour ce pieux serviteur de Dieu ? Est-elle
aussi réelle pour nous que les hommes et les
choses qui nous entourent ? Sa vie nous
remplit-elle comme la vie du monde remplit les gens
du monde ? Sinon, pourquoi pas ? Notre
Seigneur nous révèle, dans Jean
XIV, 21, le mystère de
sa vie abondante. Il dit bien clairement :
« Je me manifesterai moi-même
à vous. » C'est son plan, son
désir, sa pleine volonté de remplir
ses enfants de sa plénitude. Et quel en est
le secret ? « Celui qui garde mes
commandements, je me manifesterai à
lui. » Et « c'est ici mon
commandement, que vous vous aimiez les uns les
autres ». Et « personne n'a un
plus grand amour que de donner sa vie pour ses
amis ». Le plus grand commandement du
Christ, c'est l'amour, l'amour du prochain. C'est
pourquoi celui qui garde ce plus grand commandement
sera le plus près de Dieu. Or, l'amour
suprême consiste à donner nos vies
comme il a donné la sienne. Il en
résulte que le don de notre vie à
Dieu est la manifestation suprême de notre
amour. Et comme notre consécration se
perfectionne à mesure que la volonté
de Dieu nous est toujours mieux
révélée, ainsi il manifestera
d'une manière toujours plus complète
la plénitude toujours grandissante de son
Esprit en nous. C'est dans la mesure où nous
vivrons sa volonté que nous serons remplis
de sa vie. En nous rapprochant de l'une, nous nous
rapprochons de l'autre ; en faisant l'une,
nous sommes remplis de l'autre. Si nous sauvons
notre vie, nous perdons la plénitude de la
vie de Christ. Mais en renonçant à
notre propre vie, nous gagnons sa vie divine. Les
Macédoniens avaient appris ce secret. Que le
Seigneur veuille aussi nous l'enseigner !
D'abord au Seigneur et ensuite selon la
volonté de Dieu.
Après s'être donnés
eux-mêmes à Dieu, la volonté de
Dieu à l'égard de leur vie leur fut
révélée. Il en est toujours
ainsi pour les enfants de Dieu. Après la
consécration, la transformation ;
après la transformation, la
révélation. La consécration
est suivie de la plénitude de la vie, et
celle-ci apporte la plénitude de la
lumière. Ce qui empêche la
lumière de Dieu d'éclairer le plan de
nos vies, ce n'est pas l'insuffisance de notre
entendement, c'est notre volonté rebelle et
insoumise.
Dieu a son plan pour chaque vie dans son
royaume. Dans Eph.
II, 10, il nous dit que
« nous avons été
créés en Jésus-Christ pour les
bonnes oeuvres qu'il a préparées afin
que nous y marchions. » Pour son Fils
Jésus-Christ, Dieu avait un plan parfait
dès avant la création du monde. Il
connut ce plan ; il s'y consacra ; il y
marcha non seulement jour par jour, mais heure par
heure, durant toute sa carrière terrestre.
« N'y a-t-il pas douze heures par
jour ? » dit-il montrant ainsi que
non seulement sa vie lui était
mesurée jour par jour par le Père,
mais que chaque heure dont il disposait faisait
partie d'un plan parfait, s'étendant
à tous les détails de sa vie. Et si
Dieu avait un plan parfait pour Jésus, notre
Seigneur, il en a un aussi pour chacun de ceux qui,
à leur régénération,
sont créés en Christ. S'il y a un
plan pour le divin Chef du corps, il doit y en
avoir un pour chaque membre de ce même corps.
Et par la grâce de Dieu nous sommes de ces
membres. Ainsi donc de toute éternité
l'architecte divin a déposé dans les
archives des cieux un plan parfait pour la vie de
chacun de ses enfants dès son commencement
et à travers son existence éternelle
dans les âges à venir. « Il
n'y eut jamais dans tous les siècles deux
personnes absolument pareilles. Je suis unique. Je
n'ai point de modèle. » Combien
c'est vrai pour vous qui êtes enfants de
Dieu. Votre Père a pour vous un plan de vie
nouveau, distinct de celui de tout autre être
humain dans l'univers. Aucun homme ni aucune femme
au monde ne peuvent faire l'oeuvre
préparée par Dieu pour vous. Il y
aura une lacune dans la gloire du ciel, dans les
fruits qu'elle doit porter, si vous ne trouvez pas
le plan divin créé pour votre vie en
Jésus-Christ et si vous n'y marchez pas.
Pourquoi donc tant d'enfants de Dieu sont-ils
ignorants de ce plan ? Pourquoi n'ont-ils
jamais vu les bonnes oeuvres dans lesquelles ils
sont appelés à marcher ? Voici
notre réponse sous la forme d'une image.
Un homme arrive dans un grand
établissement industriel pour y chercher un
emploi. Il s'assied sur une borne dans la rue et
passe là tout le matin. Vers midi, il
s'approche du directeur et se plaint qu'on ne lui
ait pas montré le travail qu'il devait
faire. Le directeur va répondre au paresseux
qu'il lui montrera le travail qu'il a pour lui
aussitôt qu'il sera venu offrir son temps,
son savoir et ses talents. « Car,
ajoute-t-il, nous ne montrons pas nos plans et nous
n'assignons pas de travail à personne
à moins qu'il ne vienne se mettre à
notre disposition. Jusqu'alors vous ne pouvez pas
vous attendre à ce que nous vous montrions
le travail que nous avons pour vous. »
N'est-ce pas là manifestement la raison pour
laquelle tant d'enfants de Dieu ne connaissent pas
la volonté de Dieu à l'égard
de leur vie ? Tant qu'ils ne se sont pas
consacrés, qu'ils n'ont pas offert leurs
services, il ne peut leur montrer le travail qu'il
a pour eux dans sa vigne, il serait
déraisonnable de s'y attendre. Mais
dès qu'ils présentent leurs corps en
sacrifice vivant, mettant volonté, temps,
capacités et talents à sa
disposition, il est trop heureux de leur
dévoiler son plan d'amour pour le
ministère de la vie qui lui est offerte.
« Si quelqu'un veut faire ma
volonté, il connaîtra. »
Premièrement... au Seigneur, puis
à nous.
À chacun des enfants qui se sont
consacrés à lui, Dieu
révèle d'abord le plan de sa vie,
puis il l'y introduit, habituellement par un
début insignifiant,
Cela fut vrai pour les Macédoniens.
Premièrement au Seigneur, à qui ils
s'étaient donnés : puis à nous pour l'oeuvre qui devait
leur
être montrée. Dans ce cas,
c'était simplement le secours à
apporter aux saints. Cela est vrai pour nous tous.
Voyez le cas de Paul : Il commence par la
question de la consécration :
« Qui es-tu ? » et
la réponse : « Je suis
Jésus, je suis ton Seigneur. »
Puis vient la question du ministère :
« Que veux-tu que je
fasse ? » Et enfin la
réponse, l'ordre de faire une chose bien
simple : « Lève-toi, va dans
la ville et là je te montrerai ce
qu'il faut que tu fasses. »
Prenez ensuite le cas de David.
Représentez-vous le prophète entrant
dans la maison du jeune berger pour l'oindre roi
d'une grande nation. Quel honneur merveilleux pour
un si jeune homme, d'être appelé dans
l'obscurité de son humble métier pour
devenir le chef de son peuple. Quel moment solennel
pour le jeune David, quand la main du
prophète reposant sur lui, l'huile coula sur
son front penché et que la conscience de la
présence de l'Esprit de Dieu toucha son
coeur d'une nouvelle grâce. Moment de
consécration, de transformation et de
révélation d'un plan de vie
merveilleux, miséricordieux et
étonnant. Nulle grande vision, pas de voix
du ciel, point de buisson ardent. Nous pouvons nous
le représenter se demandant à
lui-même : « Est-ce bien la
réalité ? Suis-je vraiment roi
d'Israël ? Pourquoi me laisse-t-il
ici ? Pourquoi ne me place-t-il pas sur le
trône ? Pourquoi dois-je
attendre ? » Puis il arriva quelque
chose. Le jeune berger dut porter des provisions
à ses frères au camp. Que cet
incident parait ordinaire et insignifiant. Et c'est
justement par ce chemin que Dieu le conduisit
à la place qui lui était
destinée. C'était le premier
échelon de l'échelle d'or qui devait
l'amener sur le trône. Il rencontra ses
frères, il entendit les insultes
prétentieuses du géant, son coeur fut
puissamment saisi par l'Esprit de Dieu, et nous
savons ce qui s'en suivit.
Il en est de même pour nous. Nous
consacrons nos vies à Dieu. Nous recevons
paix, puissance et bénédiction. Mais
il n'en résulte aucun changement sensible
immédiat. Nous continuons à garder
les moutons, à suivre la charrue, à
être assis à notre pupitre, à
poursuivre notre tâche quotidienne. Nous nous
demandons ce que cela signifie. Dieu a-t-il
vraiment une oeuvre à nous faire
faire ? Nous la montrera-t-il enfin ?
Nous la fera-t-il trouver ? Puis il nous
arrive quelque chose comme à David. Une
porte s'ouvre pour le service, peut-être
petite, modeste. Ce sera un banc à
surveiller, une réunion à diriger,
une humble place de service à remplir pour
Dieu. Mais, à mesure qu'elle se
présente, il y a maintenant dans notre coeur
un zèle nouveau pour l'accomplir. Nous avons
conscience d'un appel de Dieu, si humble soit-il.
Instinctivement nous comprenons que la chose a plus
d'importance pour notre vie que son insignifiance
ne le donnerait à croire. Nous
obéissons. Dieu bénit. Nous
continuons. Les occasions se multiplient ; les
bénédictions grandissent, le fruit
apparaît ; la joie du service est en
nous et peu à peu nous réalisons avec
bonheur que Dieu nous conduit dans l'oeuvre de
notre vie.
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