Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIII - Considérations finales

-------

Pour arriver à cet état de consécration et de soumission parfaite à la volonté de Dieu, il nous sera très utile de méditer quelques vérités du reste évidentes. Les voici :


Notre Dieu est un Dieu d'amour tendre, fervent, inaltérable et illimité. Et parce qu'il est un Dieu d'amour illimité, il est digne d'une confiance illimitée.

Si cela n'est pas vrai, il n'y a plus de vérité dans l'univers ! Si l'Homme qui mourut pour nous ne nous aime pas parfaitement et n'est pas digne d'une confiance sans limites ni conditions, alors l'Évangile de la grâce de Dieu est une fable et la confiance de ses rachetés n'est qu'un rêve. Si, au contraire, le Dieu de l'amour infini a droit à une confiance infinie, ne la lui accorderons-nous pas ? ou, à défaut, notre propre coeur ne nous condamnera-t-il pas ? Soyons honnêtes. Qu'est-ce qui trouble notre âme ? Doutons-nous de l'amour parfait de notre Dieu, et par conséquent de la confiance que nous pouvons avoir en lui ? S'il en est ainsi, confessons-le à notre honte. Ou bien, croyons-nous à son amour parfait et à sa fidélité à toute épreuve ? Alors accordons-lui la confiance et la soumission parfaite que cette foi réclame.


En outre, si Dieu est amour, sa volonté est certainement parfaite à l'égard de ses enfants.

Le Saint-Esprit dit que cette volonté est parfaite (Rom. XII, 2). Il ne dit pas que nous voyons toujours qu'elle est parfaite, mais qu'elle l'est. Dès lors, elle est aussi parfaite quand nous ne la comprenons pas que quand nous la comprenons ; aussi parfaite quand elle nous parait injuste et cruelle que quand elle nous semble juste et acceptable ; aussi parfaite quand le chemin est rude, pénible et ténébreux, que quand il est doux, aisé et lumineux. La question que nous pouvons poser est celle-ci : La volonté de Dieu, l'Amour incarné, est-elle ou non ce qu'il y a de mieux pour nous au monde ? Si oui, livrons-nous à elle ou reconnaissons que nous n'y tenons pas. Et si nous nous livrons à elle parce qu'elle est bonne et parfaite, ne reculons pas dès qu'il nous semble qu'elle ne l'est plus. Agir ainsi, c'est détrôner la foi et la remplacer par notre pauvre jugement.


Enfin le Dieu qui est Amour est aussi souverain ; en sorte que tout ce qui arrive dans nos vies est ou envoyé, ou permis par lui.

À cette affirmation, la raison prend le vertige et chancelle, mais la foi l'accepte tranquillement et calmement comme une vérité éternelle. Car c'est Dieu lui-même qui le déclare : « Toutes choses ensemble concourent au bien de ceux qui l'aiment. » Non pas que toutes choses soient bonnes en elles-mêmes, car le mal n'est pas bien. Mais toutes choses concourent ensemble au bien de ceux qui l'aiment. D'une manière quelconque, Dieu fera contribuer même la colère de l'homme à sa louange. D'une manière ou d'une autre, il fera prévaloir sa justice sur toute injustice. Même le mal qui atteint ses enfants est selon sa volonté au moment où il les assaille. Nous ne pouvons saisir cela maintenant. Mais la foi se courbe sous sa main en acceptant joyeusement son assurance : « Ce que je fais maintenant, tu ne le sais pas, mais tu le sauras ci-après ! » « Vous l'aviez pensé en mal, mais Dieu l'a pensé en bien », dit Joseph, en pleurant, à ses frères consternés. Le crime le plus atroce de toute l'histoire de l'humanité fut le crucifiement de celui dont Joseph fut le type. Il semblait que cela devait être le chef-d'oeuvre de l'enfer, l'extinction finale de toute lumière dans le monde, la défaite définitive du Dieu de l'univers. Mais c'est de ce crime que découlent les bénédictions d'une rédemption qui glorifiera Dieu à travers tous les âges de l'éternité. « O profondeur des richesses, et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont impénétrables et que ses voies sont incompréhensibles. » Bien-aimés, Dieu est amour ; comme tel, il a droit à toute notre confiance ; sa volonté est nécessairement ce qu'il y a de meilleur pour nous ; et tout ce qui nous arrive est ou bien permis ou bien envoyé par lui ; &emdash; voilà les bases inébranlables de « la vérité qui est en Jésus-Christ. » Sommes-nous à jamais fondés sur eux ? À leur pleine lumière, une soumission absolue à la volonté du Christ d'amour est d'abord intelligente et raisonnable, ensuite elle permettra à sa paix éternelle de garder nos coeurs au delà de toute pensée.

Permettez à l'auteur de rapporter ici, comme attestation de ces vérités, l'expérience remarquable d'une enfant de Dieu, à lui racontée par elle-même.

Après avoir recherché avec ardeur pendant des années la plénitude de Christ, elle entra un jour dans une classe biblique dans une ville de l'intérieur du pays. Là, comme elle recevait avec avidité le message de vérité, Dieu donna à son âme altérée la parole dont elle avait besoin. Elle apprit que l'Esprit qu'elle demandait depuis des années était déjà venu habiter en elle. Elle comprit que ce que Dieu demandait, ce n'était pas une longue attente dans les supplications pour recevoir l'Esprit, mais une soumission absolue en toutes choses et pour toujours. Il ne s'ensuivit ni grande manifestation de puissance, ni ravissement extatique, ni vision merveilleuse de choses qui ne se peuvent exprimer. Mais son âme inquiète fut submergée de paix, de la paix inexprimable du Dieu de paix lui-même et son âme fut remplie de sa présence consciente en réponse à la consécration absolue de tout son être. Cette paix se maintint pendant les mois qui suivirent. L'abandon complet de sa vie à la volonté de Dieu avait fait descendre en son âme un océan de paix si profonde et si solide qu'aucun orage ne devait être capable de la troubler. Elle était ancrée en Christ. Et maintenant survint une épreuve qui lui démontra une fois pour toutes ce que Dieu est capable de faire avec une volonté soumise et un coeur fidèle.

« J'avais, dit-elle, un fils d'environ dix-huit ans. C'était un garçon ouvert et joyeux, un chrétien, mais ne vivant pas aussi près de Dieu que mon coeur l'eût désiré. Je l'avais remis à Dieu avec tout ce qui m'était cher lorsque je m'étais moi-même livrée à lui. Quand l'adversaire cherchait à troubler ma paix par des doutes à son sujet, j'élevais simplement mon coeur à Dieu en lui disant : « Seigneur, je te l'ai remis, que ta volonté soit faite dans sa vie. » Un soir d'été, après être rentré, attiré par une musique qui jouait à proximité, il sortit pour en jouir, sans que je le susse. Se promenant en compagnie d'un autre jeune homme, ils échangèrent quelques mots de plaisanterie avec un homme qui se trouvait là et passèrent. Au moment où ils tournaient l'angle de l'allée suivante, cet homme sortit de l'ombre et tua net mon garçon d'un coup de feu. À minuit, on sonna à ma porte et le garde-police auquel j'ouvris me dit : « Madame, votre fils est sérieusement blessé, veuillez venir de suite. » J'appelai mon mari et mon autre fils et me hâtai, ne sachant ce qui surviendrait. Tout ce dont je me souviens maintenant de cette course au milieu de la nuit, c'est que je me surpris élevant mon coeur à Dieu en répétant continuellement : « Seigneur, je te l'ai remis, Seigneur, que ta volonté soit faite, que ce soit ta volonté qui s'accomplisse. » Quand j'arrivai sur place, je m'agenouillai auprès du corps inerte, touchai sa face, saisis ses mains, soulevai sa tête tandis que déjà mort, il gisait dans une mare de sang. Quand le fait brutal nous fut révélé, mon mari s'évanouit ; l'autre de mes fils était accablé de douleur. Mais là, dans le silence de la nuit, à l'heure la plus solennelle de la vie d'une mère, j'appris ce que Dieu peut faire avec une volonté soumise et un coeur fidèle. Jamais je n'aurais cru possible que Dieu soutint une âme faible et tremblante comme il le fit pour moi en cette heure affreuse. Quand je m'agenouillai près de mon fils assassiné, il me sembla que la source de la douleur était tarie. Je me sentais portée par des bras invisibles mais éternels. Une marée de paix ineffable couvrait mon âme et remplissait mon coeur d'un calme inexprimable que rien au monde, semblait-il, ne pourrait jamais détruire. Dès l'aube du jour, hommes et femmes se pressèrent dans ma maison et s'écrièrent : « De quel bois êtes-vous donc faite ? que pensez-vous donc ? comment expliquez-vous ce calme étrange qui semble vous posséder ? » et je ne pus que répondre : « Ce n'est pas moi, c'est Christ, Christ ! »

Âme troublée, ton chemin est-il sombre et Dieu semble-t-il être rude et dur dans les épreuves incompréhensibles qu'il a permises dans ta vie, si même il ne les a pas envoyées lui-même ? Le fardeau te paraît-il si lourd que tu fléchisses sous son poids ? L'épreuve te parait-elle si sombre que rien ne semble pouvoir l'éclairer ? la douleur si cuisante que rien ne puisse la calmer ? la blessure si profonde que rien ne puisse la guérir ? Alors souviens-toi que Dieu ne peut réaliser sa volonté dans nos vies que si notre soumission est absolue et notre confiance parfaite. Désirons-nous qu'il puisse réaliser cette volonté et atteindre son but suprême en nous ? Alors aucune affliction n'est excessive, jamais la fournaise n'est trop ardente, ni le prix trop élevé en comparaison de l'infinie bénédiction que nous valent une soumission entière et une confiance sans limite. Et puisque c'est à cette seule condition que Dieu peut agir parfaitement par nous, ce doit être celle qu'il cherche par-dessus tout à atteindre en nous. C'est heureux qu'il n'arrête pas la souffrance avant qu'elle n'ait accompli son oeuvre. C'est ici précisément que l'amour du Père céleste dépasse l'amour des pères terrestres. Car nos parents terrestres nous épargneront souvent la souffrance par sympathie. Mais à la lumière de l'éternité, la manifestation la plus parfaite de l'amour paternel de Dieu se verra dans son refus de nous épargner les souffrances les plus profondes, parce qu'en le faisant il eût supprimé le seul moyen de nous faire atteindre notre bonheur suprême.

Chapitre précédent Table des matières -