Donnez-vous à Dieu
(Rom.
VI, 13). Offrez vos
corps...
à Dieu
(Rom.
XII, 1). Ils se sont
donnés premièrement eux-mêmes
au Seigneur (II
Cor.
VIII, 5). Afin que tout
le temps qui lui reste à vivre dans la
chair, il ne vive plus selon les convoitises des
hommes, mais qu'il vive selon la volonté de
Dieu (I
Pierre IV, 2).
Qu'est-ce que la vie livrée ?
Ou plutôt, qu'est-ce que l'acte de
consécration qui ouvre à Dieu la vie
livrée ?
Les textes cités en tête de ce
chapitre répondent clairement à cette
question. La consécration, c'est le don
volontaire de nous-mêmes à Dieu pour
faire sa volonté au lieu de la
nôtre. Notez bien les termes, car chacun
d'eux est significatif et tous sont tirés
des textes ci-dessus. Un don volontaire
(donnez, offrez, se sont donnés) de
nous-mêmes (vous, vos corps, eux-mêmes)
à Dieu (à Dieu, au Seigneur) pour
faire sa volonté au lieu de la nôtre
(I
Pierre IV, 2). L'acte de
consécration est donc :
1. Une offrande
Le mot hébreu traduit par consacrer,
signifie : « remplir la
main ». Il est demandé à
l'enfant de Dieu de s'offrir lui-même en
témoignage de reconnaissance au Dieu qui l'a
racheté, tout comme le pieux
Israélite apportait en offrande à
l'Éternel ce qu'il avait de meilleur, de
plus riche, de plus exquis. Dans les temps
passés, quand on vendait les hommes comme du
bétail, un esclave attendait en tremblant
sur le marché le résultat de la
surenchère qui allait le séparer de
sa femme, de ses enfants et de tout ce qu'il avait
eu de cher et de précieux pendant son
esclavage chez son dernier maître. Une
surenchère succède à l'autre.
Enfin, le marteau du crieur public tombe et
s'arrête. Un monsieur s'avance vers l'esclave
et lui dit : « Je t'ai
acheté. » « Oui,
massa », fut la réponse soumise.
« Je t'ai acheté bien
cher. » L'esclave ne put que baisser la
tête en signe d'assentiment.
« Mieux que cela, continua l'acheteur, je
t'ai acheté pour t'affranchir ;
va, tu es un homme libre », lui dit-il en
ôtant ses liens. Tombant aux pieds de son
libérateur, l'affranchi, éclatant de
joie, s'écrie : « Massa, je
reste votre esclave à jamais. »
C'est ainsi, frères rachetés, que
Christ, notre rédempteur, attend que nous
tombions à ses pieds pour lui offrir la vie
qu'il a affranchie. C'est ainsi que Paul, autrefois
esclave du péché, prend avec joie le
titre d'esclave (volontaire) de
Jésus-Christ.
L'offrande de nous-mêmes est mise
admirablement en relief par notre Seigneur, qui
s'offrit pour faire la volonté du
Père. Le passage
(Hébr.
X, 5) où il
parle du corps qu'il offre à son Père
est cité d'après le Ps.
XL, v. 7. Là, au lieu
de : « tu m'as formé un
corps », il est dit :
« tu m'as percé les
oreilles ». Quand un esclave devenait
libre, mais voulait, de son plein gré,
rester chez celui qu'il avait appris à
aimer, il se tenait debout contre le montant de la
porte, et son maître lui perçait
l'oreille avec une aiguille. Dès ce moment,
son oreille percée le faisait
reconnaître pour un homme qui, possesseur de
sa liberté, s'était volontairement
engagé par amour à rester esclave
toute sa vie. Par cette image, le Saint-Esprit nous
montre d'une manière vivante la soumission
absolue et entièrement spontanée de
celui qui a dit de lui-même :
« Je suis descendu du ciel pour faire
non ma volonté, mais la volonté de
celui qui m'a envoyé, et je suis au milieu
de vous comme celui qui sert. »
Voilà comment Dieu voudrait que nous, qui
sommes « fils de Dieu par la foi au
Christ Jésus », nous nous offrions
joyeusement en sacrifice à notre
Père.
Au reste, qu'aucun de ceux qui se sont ainsi
offerts en sacrifice à Dieu ne doute jamais
qu'il appartient à Dieu. Car tous ses
enfants sont à lui bien avant qu'ils se
soient offerts eux-mêmes. La
consécration ne constitue pas le droit de
propriété, elle la présume. Ce
n'est pas pour lui appartenir, mais c'est parce
que nous lui appartenons que nous lui
consacrons nos vies. C'est l'achat qui
crée le droit de
propriété, dont la livraison n'est qu'une conséquence
nécessaire pour que la possession devienne
effective. Aussi la question n'est-elle pas :
« Est-ce que j'appartiens à
Dieu ? mais : est-ce que j'ai
livré à Dieu ce qui lui appartient
déjà ? » Une fois que
j'écrivais à un ami à ce
sujet, demandant si celui qui se consacre à
Dieu peut dire, sans l'ombre d'un doute,
« je suis à lui », je
reçus cette réponse aussi claire que
brève : « Vous êtes
déjà à Dieu par droit
d'achat : livrez-lui maintenant ce qui
lui appartient. » Que c'est vrai et
simple ! Vous ne vous appartenez pas
à vous-même. Pourquoi ? Parce que
vous avez été racheté.
Le texte nous montre clairement que Dieu
possède un titre sur nos vies, mais nous en
avons encore la possession, la disposition. Notre
consécration à Dieu n'est donc que
l'acte par lequel nous remettons à Dieu ce
qui lui appartient déjà par droit
d'achat. Et nous n'avons jamais à craindre
un refus ni à douter que nous lui
appartenions. Cela a été
réglé quand il nous a achetés.
Il nous a élus en Jésus-Christ
dès avant la création du monde. Reste
seule cette question : avons-nous remis ce qui
a été acheté, avons-nous
livré ce qui ne nous appartient plus ?
Vous allez chez un bijoutier, vous achetez un
diamant, vous le payez, mais vous le laissez chez
lui pour le faire prendre plus tard. Le lendemain,
quand vous passez, il refuse de vous le livrer. De
par la loi, vous en êtes le possesseur
légitime, et c'est injustement qu'il retient
le bijou. C'est ainsi que Dieu, dans son amour, a
dépouillé les cieux de leur plus
riche trésor pour nous racheter, et pourtant
nous pouvons refuser de lui livrer nos vies si
chèrement payées. Cela nous
amène à une deuxième
pensée : la consécration est
2. Un don volontaire
Il y a une limite que Dieu ne veut pas
franchir ; c'est celle de la liberté
humaine. Il plaidera, il suppliera avec larmes
à la porte du coeur qui lui refuse sa
propriété légitime : mais
il n'en forcera pas l'entrée. Ce qu'il y a
de plus solennel dans la consécration de
notre vie, c'est que le Saint-Esprit nous laisse
libre de céder ou de résister quand
il nous a convaincus de la réalité de
l'appel de Dieu. Et tandis que le Christ plein
d'amour se tient devant nous et réclame la
possession de nos vies, disant :
« Combien souvent j'aurais
voulu », il se peut qu'il soit dit de
nous : « mais vous ne l'avez pas
voulu. » Oui, nous sommes
capables de lever les yeux sur ce visage sanglant
et de lui dire : « Seigneur, je sais
que tu m'as acheté à grand prix, je
sais que tu as sur moi les droits les plus
élevés et les plus sacrés qui
se puissent concevoir, mais je suis enlacé
d'une manière inextricable dans mes plans
terrestres, mes plaisirs et mes ambitions, et je ne
tiens vraiment pas à te livrer ma
vie. »
Dans le 1°
livre de Samuel X, 27, nous
lisons au sujet de Saül que des hommes pervers
le méprisèrent et ne lui
apportèrent point de présents ;
mais il fit le sourd. C'est ainsi que notre
Roi, après avoir quitté son
trône dans les cieux, pris la forme d'un
serviteur et donné sa vie dans la douleur et
dans l'ignominie pour nous rendre participants de
sa gloire éternelle, se voit souvent
méprisé et renvoyé à
vide, sans ce don après lequel son coeur
languit : le don de nous-mêmes ! Et
cependant il n'use pas de contrainte ; il ne
crie pas ; il demeure tranquille.
Pourquoi ? Parce que l'amour attend un
mouvement d'affection volontaire et libre de ceux
pour lesquels il souffre, et s'il n'en
reçoit pas, il se renferme dans un silence
douloureux. Ne t'attends pas, toi qui n'as pas
livré ta vie à Christ,
« à ce qu'il élève
la voix contre toi et te commande avec
véhémence de te consacrer à
lui. » Il y a dans l'amour une
délicatesse qui ne permet pas cela. Quelle
femme véritablement aimante, après
avoir peiné et souffert, s'être
sacrifiée pour celui quelle aime, ne serait
pas froissée à la seule pensée
d'arracher une réponse à son
affection au moyen de reproches, d'allusions
piquantes, de gronderies ? Le subtil instinct
de l'amour attend une réponse volontaire et
spontanée et souffrira en silence
plutôt que d'insister. Ce qu'est le parfum
pour la rose, la couleur pour le couchant, la
blancheur immaculée pour la neige, la
spontanéité l'est pour la
consécration de nos vies. Si le sacrifice de
Christ a répandu dans le monde un parfum de
vie, c'est qu'il a été une offrande
volontaire. Et il s'attend de notre part à
une offrande de même nature. Voilà
pourquoi la parole de Dieu ne nous impose pas la
consécration de notre vie, mais nous tient
ce langage : « Je vous exhorte,
frères. » C'est l'amour qui parle.
Dans chaque page teinte de son sang, dans chaque
verset qui relate ses souffrances, dans chaque
ligne qui nous rappelle son sacrifice, c'est
l'amour qui parle, et si l'amour n'éveille
en nous aucune réponse, alors notre roi se
tait. Car l'amour se taira plutôt que de
mendier une réponse que la vue de ses
souffrances devrait produire spontanément.
La consécration est
3. Un don volontaire de
nous-mêmes
C'est de nous-mêmes que Dieu a besoin.
Aucun autre don en argent, temps, travail ou
talents ne satisfera les besoins de son coeur. Car
Dieu est amour, et l'amour demande par-dessus tout
la possession du coeur. Ainsi la
consécration est une transaction entre le
Sauveur et le sauvé ; aucun autre sacrifice
ne vaut ce don sacré d'une vie
livrée. Il y a dans le coeur de l'homme le
plus pauvre et le plus dégradé un
sentiment instinctif par lequel il refuse l'argent
quand c'est d'amour qu'il a besoin. Et Dieu,
pourrait-il être content à
moins ? L'or et l'argent, le temps, les
talents, le travail, il les accepte, s'ils accompagnent le don
de soi-même, mais
il les refuse s'ils ont la prétention de
remplacer ce don. Il est des personnes qui
donneront fortune, temps et travail, mais qui ne se
sont jamais vraiment livrées à Dieu
dans le secret de leur coeur. Et quand elles se
rendent compte que Dieu leur demande cela, elles
tremblent, elles pâlissent, elles reculent.
Pourtant, s'il faut que Dieu soit tout pour nous,
il faut aussi que nous soyons tout à lui.
La relation de confiance intime entre le
Sauveur et le racheté, qui est la plus
grande bénédiction de la vie du
croyant, ne pourra jamais s'établir sans que
nous nous livrions à celui qui s'est
livré pour nous. Sans cette pleine
consécration, nous ne l'avons pas
reçu comme Seigneur, quand même
nous le reconnaîtrions comme Sauveur.
Avez-vous jamais pris garde, à cette
distinction ? Paul appelle Jésus
« notre Seigneur
Jésus-Christ. » Nous connaissons
Jésus : « Tu lui donneras le
nom de Jésus ; car c'est lui qui
sauvera son peuple de ses
péchés. » Nous connaissons
la paix que fait naître le pardon des
péchés ; nous connaissons la
victoire sur le péché ; un jour
nous nous réjouirons de savoir que le
péché a disparu. Nous savons en quel
Sauveur nous avons cru, nous savons qu'il est
puissant pour sauver parfaitement tous ceux qui
s'approchent de Dieu par lui. Comme Sauveur jamais
il ne nous abandonne clans la détresse, il
n'a jamais perdu une bataille livrée pour
l'âme faible qui se confie en lui. Quelque
terrible que puisse être la tentation, il
donne toujours le moyen d'en sortir
victorieusement. En vérité, notes
l'aimons avant tout comme Jésus.
Nous le connaissons aussi comme Christ,
comme l'Oint. Car c'est lui qui nous baptise de son
Saint-Esprit, et l'onction que nous avons
reçue demeure en nous et nous n'avons pas
besoin que personne nous instruise. Cet
Esprit-Saint, l'Esprit de Jésus
lui-même, l'Esprit de Dieu demeure en nous.
Il console, il guide, il purifie, il nous donne
joie. paix, amour, il nous révèle les
choses de Christ, il nous transforme à son
image, il nous dévoile la gloire de
Christ.
Mais ce même Fils de Dieu que nous
confessons comme notre Sauveur et dont nous avons
reçu l'onction, l'acceptons-nous comme le Seigneur (ce qui
signifie Maître), le
propriétaire de notre personne, le
maître qui dispose d'un droit absolu et
permanent, par le fait du rachat qu'il a
opéré ? Bien-aimés,
Jésus-Christ est-il notre Seigneur dans
toute l'acception du terme ? Avons-nous
joyeusement mis à sa disposition nos corps,
nos vies, tout ce dont nous disposons ? Ou
bien avons-nous accepté les
privilèges de la rédemption, le
pardon, l'onction sainte, sans reconnaître le droit de
Seigneur et de Maître que son
oeuvre lui confère ? Est-ce qu'il
dispose de vous, de votre or, de votre argent, de
vos affections, de vos pensées, de votre
temps, de vos talents ? Comment serait-il
possible d'appeler Jésus Seigneur dans ce sens, si ce
n'est par
l'Esprit ? Bien-aimés, l'Esprit qui
vous atteste le pardon de vos péchés,
votre adoption, vous dit-il aussi que vous
êtes la propriété absolue et
incontestée de Jésus-Christ votre
Seigneur ?
Quand Marie dit : « Ils
ont enlevé mon
Seigneur » ; quand Thomas,
à la vue des blessures du ressuscité,
s'écrie : « Mon
Seigneur ! », quand, à
l'aube, sur la plage, les disciples reconnaissent
que « c'est le
Seigneur » ; ce mot de Seigneur
semble avoir eu dans leurs vies une signification
tout autre que celle que nos vies à nous lui
donnent trop souvent. Il était leur
« Maître » par le fait
d'un choix joyeux et reconnaissant. Ils le
proclamaient leur Seigneur de tout leur coeur,
toujours, et non seulement dans l'exécution
d'un chant ou dans un moment d'émotion
passagère. La passion de leur vie
était d'être tout pour lui, comme il
avait été tout pour eux. Leur
consécration était
véritablement complète. La
scène de Actes
II, 44, 45, qui soulève
tant de questions dans les coeurs non
consacrés à Jésus, fait
resplendir la souveraineté du Maître,
si effective au sein de l'Eglise, que dans toute
cette foule des premiers disciples
« nul ne disait que ce qu'il
possédait fût à
lui ! » Bien-aimés,
Jésus-Christ est-il pour vous non seulement
le Sauveur et le Christ, mais aussi votre
Seigneur ?
4. Le don volontaire de nous-mêmes
à Dieu
Ce n'est pas à une vocation, à
un champ de travail, à une occupation ou
à un principe que nous nous sommes
donnés.
Pour beaucoup de chrétiens, la
pensée d'une vie livrée est
inséparable d'un travail dans la mission,
dans l'évangélisation, ou dans
quelque ministère spécial.
Aussitôt que l'appel de Christ se fait sentir
à quelqu'un, il se demande :
« Puis-je prêcher
l'Évangile ? Aller en Chine, aux Indes,
en Afrique ? » Dieu ne nous demande
pas de livrer notre vie à un champ de
travail spécial, mais de la lui
remettre à lui, pour ainsi dire en
blanc-seing. La décision à prendre
n'est pas de partir pour un pays lointain, mais
d'avoir en Dieu une confiance telle que nous lui
remettions notre vie pour qu'il en fasse ce que bon
lui semblera. Paul dit des
Macédoniens : « Ils se
sont donnés premièrement
eux-mêmes au Seigneur et ensuite à
nous selon la volonté de
Dieu »
(II
Cor. VIII, 5).
C'est-à-dire qu'ayant reconnu en
eux-mêmes qu'ils devaient avoir confiance en
celui qui est mort pour eux et que sa
volonté est toujours ce qu'il y a de
meilleur, ils se livrèrent à lui sans
réserve. S'étant ainsi livrés
au Seigneur et ayant été remplis du
Saint-Esprit, ils purent se consacrer par une
obéissance joyeuse et volontaire, au
ministère particulier que Dieu, dans sa
sagesse, leur avait préparé.
« Premièrement à
Dieu ; puis à nous selon la
volonté de Dieu ». La victoire
véritable consiste à nous confier en Dieu sans savoir où ni
comment il se servira de nous ; à
nous livrer nous-mêmes à Dieu,
plutôt qu'à nous introduire dans une
mission lointaine avec une volonté encore
insoumise. Quand notre volonté se soumet
à Dieu, la victoire est alors
remportée ; le Saint-Esprit remplit la
vie livrée d'un esprit de joyeuse
obéissance, et c'est désormais pour
nous un besoin et un privilège d'accomplir
la volonté de Dieu dans tous les
détails de notre vie. Le vrai missionnaire
ainsi consacré à Dieu, part pour son
champ de travail sans hésitation ni crainte,
rempli d'un bonheur indicible, porté par un
esprit d'entier dévouement à celui
qu'il sert. C'est pourquoi si des questions
angoissantes se présentent à nous,
pendant que nous luttons pour parvenir à une
consécration complète et absolue,
disons simplement : « Seigneur, je
me livre à toi pour faire ta volonté
quelle qu'elle soit, et quoi que tu demandes de moi
je compte sur toi pour l'accomplir avec joie quand
le moment sera venu. » La grâce de
se livrer à un travail spécial sera
donnée pleinement à celui qui s'est
donné pour faire toute la volonté de
Dieu.
Nous arrivons ainsi à la
dernière pensée destinée
à définir la
consécration :
5. Le don volontaire de nous-mêmes
à Dieu pour faire sa volonté au lieu
de la nôtre
Voilà le but final de la vie
consacrée. Il y a désaccord entre la
volonté de la chair et celle de Dieu.
L'homme déchu est en révolte contre
la volonté parfaite de Dieu. La
rédemption de Jésus-Christ a pour but
de rétablir l'accord entre la volonté
de l'homme et la volonté de Dieu. Le jour
vient où cette volonté divine sera
faite sur la terre rachetée aussi
parfaitement qu'elle l'est maintenant au ciel. Puis
donc que la volonté de Dieu fera la joie de
ses rachetés pendant
l'éternité, la seule attitude qui
leur convienne, c'est de faire dès
maintenant cette volonté, et non plus celle
de la chair. La consécration n'est pas autre
chose que l'acte par lequel nous prenons cette
attitude d'obéissance. Et ce n'est point un
acte qui nous procure aucun mérite devant
Dieu ; c'est tout simplement l'acte
indispensable par lequel le Dieu de toute
grâce, désireux de faire abonder sa
volonté parfaite dans la vie de chacun de
ses enfants, arrive à la réalisation
de son but glorieux sans porter atteinte à
la liberté de l'homme, que Dieu respecte
toujours.
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