Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

2. Le secret de sa plénitude.

suite

Confiance.

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Une seule attitude convient à la vie consacrée pour connaître la plénitude de Dieu : celle de la confiance et de l'obéissance.
Nous avons à peine besoin de nous arrêter ici sur la nécessité de l'obéissance ; nous dirons simplement qu'elle est l'essence même de la consécration, qui n'est autre chose que l'abandon absolu de nos volontés en faveur de la volonté d'un autre, à savoir de notre Seigneur et Maître. Comme toute la catastrophe de la chute se résume dans l'accomplissement de notre volonté propre, toute la bénédiction de la vie nouvelle est comprise dans ces mots : « Me voici, ô Dieu, pour faire ta volonté. »

Dans la consécration est inclue l'obéissance ; dans l'obéissance est inclue la consécration. Cette consécration, qui est un acte suprême d'obéissance, marque et indique un commencement d'habitude, une vie d'obéissance au Saint-Esprit, à qui nous nous sommes livrés. L'obéissance est tellement impliquée dans l'idée même de consécration que nous n'y insisterons pas davantage dans les brèves limites qui nous sont assignées, et présenterons maintenant quelques pensées sur la notion qui va de pair avec elle, celle de la confiance.


1. Ayez confiance qu'il habite en vous.
Il y a, nous l'avons vu, tel enseignement erroné qui essaie d'expliquer notre impuissance et notre stérilité spirituelle en affirmant que nous n'avons pas reçu le don du Saint-Esprit, qu'il nous faut avant tout attendre la promesse du Consolateur, et que quand il entrera en nous, il fera disparaître notre faiblesse. Nous avons essayé de montrer simplement que cela est contraire à l'Écriture, et une source de confusion et d'erreur ; que le croyant ne consacre pas sa vie pour que l'Esprit entre en lui, mais parce qu'il est entré ; que l'entrée du Saint-Esprit n'est pas le point culminant, mais le point de départ de la vie du croyant ; que son habitation en nous n'est pas la clef de voûte, mais le fondement même de l'édifice entier de notre vie intérieure et de notre service extérieur. Pourtant, nous sommes si habitués aux anciennes idées sur ce sujet que la première chose que nous faisons, après avoir livré et consacré à Jésus notre vie, c'est d'examiner s'il entre en nous, c'est d'attendre sa promesse, c'est de compter qu'il viendra. Eh bien, c'est par opposition à toute cette manière de faire que nous pressons l'enfant de Dieu d'avoir confiance que le Saint-Esprit habite en lui. Ne l'attendez pas, cet événement, croyez-y ; n'y comptez pas, acceptez le ; ne le cherchez pas, reconnaissez-le ; il s'agit non de s'édifier dans ce but, mais de s'édifier sur cette base solide.

« Quoi ! direz-vous, je dois accepter comme un fait antérieur à ma pleine consécration la présence de l'Esprit en moi, sans qu'il y entre par la suite d'une manière sensible, sans qu'aucune expérience frappante ou émouvante me prouve qu'il accepte ma vie consacrée ! »

Précisément. Acceptez le fait que l'Esprit habite en vous, exactement comme vous avez accepté le fait de la rémission de vos péchés quand vous avez cru en Jésus-Christ, vous en avez une preuve mille fois plus certaine et rassurante que vos sentiments si mobiles, c'est l'éternelle, l'immuable Parole de Dieu.

La Parole est claire. Dieu vous demande une seule chose, à savoir que vous vous examiniez vous-même pour voir si vous êtes dans la foi, c'est-à-dire croyant (2 Cor. XIII, 5). Si oui, il vous affirme qu'il demeure en vous ; il répète que votre corps est le temple du Saint-Esprit, qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, qui habite en vous pour toujours (I Cor. III, 16).

Il ne vous demande pas d'inspecter vos émotions, mais de vous en tenir à sa Parole. Il ne vous demande pas d'attendre un sentiment, mais de vous appuyer sur un fait, acceptant sa simple parole comme la preuve du fait.

Alors, indépendamment de toute conscience de son habitation, comme vous croyez à sa présence en vous, que vous l'acceptez, la reconnaisse, et agissez d'après elle, vous trouvez bientôt que c'est un fait glorieux. Un bon vieux chrétien de couleur, a qui on demandait comment il avait eu conscience de l'habitation de l'Esprit dans son coeur répondit : « Croyez précisément qu'il y est, et il y est. » Ainsi mes bien-aimés, ayez confiance qu'il demeure en vous. Ne liiez pas cela, ne l'attendez pis, mais croyez-le et acceptez-le. Comme le bon vieux frère Lawrence, « pratiquez la présence de Dieu » et bientôt vous l'expérimenterez. « Agissez comme si j'étais en vous et vous reconnaîtrez que je suis en vous. » Vous vous aiderez beaucoup à avoir confiance qu'il habite en vous, si seulement vous saisissez une vérité importante qui trouve ici sa place ; la voici :

Il faut distinguer entre l'habitation du Saint-Esprit en nous, et la manifestation du Saint-Esprit dans sa plénitude. Par « habitation », nous voulons dire sa présence en nous - par « manifestation », le sentiment conscient de sa présence. Or, l'habitation du Saint-Esprit en nous dépend de notre union avec Christ, par la foi, comme nous l'avons vu. Mais la manifestation du Saint-Esprit dépend de notre obéissance à ses commandements (Jean XIV, 21).

Ainsi donc, l'habitation du Saint-Esprit en nous dépend d'un acte que nous avons à accomplir, sa manifestation dépend d'un état dans lequel il nous faut rester. Pour obtenir la première, il faut s'unir à Christ, pour la seconde, il faut vivre en communion avec lui, par l'obéissance. La première est opérée par Dieu et devient un fait permanent dans la vie du croyant, indépendamment du sentiment ou de la conscience qu'il en a.

La chose est sûre : « C'est par Dieu que vous êtes en Christ Jésus ( I Cor. I, 30). » C'est Dieu qui vous a uni, enfant de Dieu, à Jésus-Christ, et uni pour toujours. Lors de cette union, le Saint-Esprit est entré en vous, et y est venu pour y habiter éternellement (Jean XIV, 16). L'habitation du Saint-Esprit en vous pour toujours est aussi bien un fait que le pardon de vos péchés par Jésus, pour toujours. Si vous êtes un enfant de Dieu, l'Esprit demeure en vous ; si vous êtes un enfant obéissant, l'Esprit se manifestera en vous.

Votre naissance n'a pas dépendu de vous ; vous êtes né de Dieu ; mais votre marche dépend de vous, et avec elle la manifestation de l'Esprit. Habitation devrait être associée avec adoption ; manifestation avec obéissance et communion.

Ainsi donc, l'adoption est un don de Dieu irrévocable, de même que l'habitation de l'Esprit en nous. Mais l'obéissance et la communion étant en grande partie entre nos mains, sont variables, et il en est de même par conséquent de la manifestation ; c'est l'une des erreurs les plus mortelles dans lesquelles nous tombons, que de faire de la manifestation le témoin de l'habitation au lieu d'en faire le témoin de notre obéissance envers celui qui déjà habite en nous, et de notre communion avec lui. Ne doutez jamais de l'habitation de l'Esprit en vous quand vous ne sentez pas sa présence, pas plus que vous ne doutez de la mort de Jésus pour vous quoique vous ne sentiez pas cette mort.

Si nous ne sommes sauvés qu'autant que nous sentons qu'il y habite, malheur à nous ! car alors l'Esprit cesserait de demeurer en nous et nous serions des hommes et des femmes perdus, chaque fois que nous broncherions et désobéirions dans notre marche avec Dieu ! Quelle erreur effrayante et désastreuse. Si, au contraire, nous croyons que l'habitation du Saint-Esprit en nous dépend d'un fait immuable - notre union éternelle avec Christ par la foi, - mais que le sentiment de cette habitation dépend d'un état variable, - c'est-à-dire de la fidélité de notre marche avec Dieu ; - alors tout affaiblissement spirituel, au lieu de nous faire douter de la présence de l'Esprit en nous, nous portera à rechercher la cause qui nous a fait perdre le radieux éclat de cette glorieuse présence.
Vous voyez par là qu'un second objet est proposé à votre confiance.


2. Ayez la confiance qu'il se manifestera.
Ne dictez pas au Saint-Esprit quelle sorte de sentiment de sa plénitude vous désirez. N'insistez pas sur une vague soudaine d'émotions débordantes. Ne vous arrêtez pas à l'expérience lue ou entendue d'une autre personne, en attendant que Dieu la répète en vous. Remettez-vous à lui pour tout cela.

Nous sommes enclins, lors de la conversion comme lors de la consécration, à venir au Seigneur avec une idée préconçue du genre exact d'expérience que nous allons avoir. Ne sommes-nous pas presque invariablement désappointés ? Pourquoi ? Parce que Dieu sait beaucoup mieux que nous comment il doit nous faire sentir à chacun sa grâce. Est-ce que notre consécration, pour faire et accepter sa volonté au lieu de la nôtre, n'implique pas une tendre soumission envers lui au sujet de la manifestation comme pour tout autre sujet, et la douce acceptation de la mesure exacte de plénitude qu'il juge la meilleure pour nous ? Paul avait des manifestations si étonnantes des réalités spirituelles, qu'il avait besoin d'une écharde dans la chair, « de peur de trop s'enorgueillir ». Cela nous montre que le Seigneur sait exactement quelle forme et quel degré de plénitude donner à chacun pour nous garder de l'orgueil spirituel ou de l'exaltation. Que la manifestation soit soudaine ou graduelle, calme ou triomphante ; que ce soit une grande paix ou une grande puissance, peu importe.

Ce qui importe, c'est que nous remplissions les conditions de la promesse, et Dieu de son côté prendra soin d'accomplir cette promesse. Quiconque s'attache à la croix de Christ dans une pleine et entière consécration, s'en remettant à Dieu pour tout ce qui concerne son expérience de la plénitude, atteindra plus tôt et plus abondamment la bénédiction que celui qui, ignorant les conditions prescrites à un disciple fidèle, perd son temps à attendre des langues de feu et le bruit d'un vent impétueux et violent.

Rien n'est plus nuisible que d'être constamment à examiner sa vie intérieure pour voir si Dieu accomplit sa promesse dans notre expérience. C'est ressembler à l'enfant qui déterre à chaque instant la semence pour voir si elle a germé. La question de l'expérience de la plénitude de l'Esprit appartient au Seigneur. C'est l'oeuvre de sa seule grâce. Il a fait cette promesse : « Je me manifesterai ; c'est ma part de l'affaire ; laissez-la-moi. »

Notre préoccupation suprême doit être de remplir les conditions qui nous sont assignées et grâce auxquelles la bénédiction de Dieu vient, puis d'avoir confiance que Dieu fait sa part. Moins nous sommes anxieux au sujet de la manifestation de sa plénitude, plus tôt elle se produit. Une foi parfaite en Dieu, nous l'avons vu, c'est la condition essentielle. Mais dans l'examen de chaque impulsion de nos sentiments, n'y a-t-il pas une subtile incrédulité, la crainte que, peut-être, Dieu ne sera pas fidèle alors que nous nous le sommes ? Au fond, ne sommes-nous pas plus soucieux de la bénédiction, de la joie, du sentiment de la plénitude de l'Esprit, qu'avides, désireux, empressés de livrer notre vie à notre Sauveur, même si aucun sentiment n'en devait résulter ? Ainsi donc, bien-aimés, que votre consécration soit honnête, complète ; occupez-vous de cela seul, et laissez tout le reste à Dieu.


3. Conservez à l'Esprit votre confiance pendant qu'il opère en vous.
C'est le point qui réclame la foi la plus simple et la plus résolue. Considérez tout d'abord que vous avez été absolument incapable de façonner, de modeler, de purifier vous-même la vie que vous venez d'abandonner entre ses mains. De combien d'erreurs et de chutes elle a été remplie. Comme elle a été loin de votre propre idéal humain, sans parler de l'idéal de Dieu ! Combien pécheresse, faible et inconstante ! Tant que par vos efforts vous avez essayé, peiné et lutté pour la développer, la tâche vous a paru colossale et le résultat désespérant ! « Car ce n'est pas contre la chair et le sang que vous avez à combattre, mais contre les dominations, contre les puissances, contre les princes de ce monde de ténèbres », contre ceux qui sourient avec mépris de vos efforts.

Vous ne connaissez pas la force du mal ; vous ne connaissez pas le pouvoir de la vie du moi ; vous ne connaissez pas la puissance avec laquelle Dieu tient tête à l'un et à l'autre. Sans Dieu vous ignoreriez l'armure dont vous avez besoin, l'épée à manier, les luttes à livrer, la crise qui vous attend, comment le vieil homme sera dépouillé et le nouvel homme revêtu, quel lot vous est assigné et quel champ d'activité Dieu vous prépare. Quand vous calculez combien il est désespérant pour vous, mortels, d'avoir à mouler, à façonner une vie immortelle dont l'utilité, la portée et la destinée atteignent par leurs conséquences les mystérieuses profondeurs de l'éternité, ne comprenez-vous pas la folie d'essayer d'être maître de cette vie et de la diriger, au lieu de la remettre au Saint-Esprit qui en est l'auteur ? Pouvez-vous faire autre chose que de la lui confier pleinement et absolument, vous qui êtes si incapable, et ne pouvez en aucun cas réussir à la former, soit pour son rôle terrestre, soit pour son rôle éternel ?

Par contre, vous pouvez vous confier simplement et absolument à l'Esprit pour inspirer la vie que vous lui avez abandonnée. N'est-ce pas lui qui vous a créé ? Ne vous connaît-il pas comme le Dieu qui sonde tout peut seul vous connaître ? N'est-il pas instruit de vos péchés et de vos faiblesses, de votre sensualité, de vos échecs, de vos capacités et talents, du passé que vous regrettez, du présent qui vous mécontente et de l'avenir inconnu et éternel ? Ne sait-il pas exactement quand vous avez besoin d'être châtié, quand vous avez besoin d'être repris ? quand il faut vous faire sentir le poids de la croix, ou vous fortifier du rayonnement de sa propre joie ? quand employer le bistouri, et quand verser le baume adoucissant ? comment mouler et façonner, ciseler et tailler, entraver ou fortifier, piler, marteler ou polir, jusqu'à ce que la statue soit ce qu'il veut - l'image du Fils ? Ainsi donc, confiance en lui Quand il vous conduit dans ses sentiers épineux quand il vous met en présence d'un avenir sombre et menaçant ; quand il vous enferme dans ses difficultés pénibles et mystérieuses dans toutes ces circonstances, tenez-vous tranquilles ; dites-vous : « C'est Dieu qui opère », et FIEZ-VOUS à lui. Car l'Esprit doit nécessairement travailler en vous avant de travailler par vous. Il faut qu'il affine l'or avant de l'employer comme une monnaie de bon aloi - le choix de sa frappe. Et si vous ne restez pas sous sa main quand même il opère douloureusement, comment pourra-t-il rendre votre vie plus profonde, plus large, plus riche, selon ses desseins

Peu importe si ses procédés sont étranges, mystérieux, déconcertants même, si sa façon d'opérer n'est pas celle que vous aimeriez, s'il ne vous fait pas faire les expériences que vous attendiez. Il se peut en effet que vous n'y compreniez rien, mais Lui comprend, « car c'est Dieu qui opère en vous ? » Vous ne voudriez pas vous soustraire à ses mains, même si vous le pouviez, n'est-il pas vrai ? Maintenez-lui donc votre confiance pendant tout son travail intérieur.


4. Enfin, ayez confiance en lui pour qu'il travaille par vous.
Travailler pour Dieu est une chose, Dieu travaillant par nous en est une autre. Nous sommes souvent avides de la première, mais Dieu l'est toujours de la seconde. L'un des résultats les plus importants de la vie d'abandon, c'est que cette attitude permet à Dieu d'accomplir par nous sa parfaite volonté. Car c'est Dieu qui est à l'oeuvre dans l'évangélisation du monde ; c'est Dieu qui en a formé les plans, c'est Dieu qui a la puissance de les exécuter successivement. Le Dieu qui gouverne l'univers n'a pas besoin que nous nous tracassions pour lui. Tout en appréciant nos bonnes intentions, il peut trouver qu'elles contrecarrent les siennes. Il demande, non pas nos plans, mais nos vies, pour exécuter ses plans par notre moyen.

Voilà ce que Dieu fera certainement de toute vie qui lui est consacrée, si nous voulons simplement croire qu'il le fait, et le suivre. Sa Parole est claire à ce sujet. « Car nous avons été créés en Jésus-Christ pour les bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin que nous y marchions (Eph. II, 10). » Dieu a établi en Jésus-Christ un plan de bonnes oeuvres et sitôt qu'un membre du corps de Christ se livre complètement à lui pour accomplir les oeuvres... qu'il a ordonnées, il assigne ou révèle à ce membre les oeuvres spéciales dans lesquelles il aura à marcher. C'est une promesse évidente de direction, non seulement pour la vie pratique, mais pour les oeuvres que Dieu a préparées pour chacun de ses enfants dès « avant la fondation du monde ».
Est-ce difficile à croire pour vous, bien-aimé ? Ce Dieu aurait un but pour chaque goutte de rosée qui brille au soleil du matin, pour chaque brin d'herbe qui s'élance de terre, pour toute fleur qui éclôt sur la montagne ou dans la plaine, et il n'aurait aucun plan pour la vie des hommes et des femmes en faveur de qui toutes ces choses sont créées ? C'est bien cela qui serait au plus haut point incroyable ! Et si vous répondez que des myriades de vies de ses enfants semblent flotter à la dérive sur le cours d'une existence sans but, - c'est vrai, hélas ! Mais Dieu ne peut pas révéler sa volonté à un moi qui n'a pas disparu ; ni ses plans à un moi rempli de ses propres plans. Ces plans et ces vies du moi voilent l'oeil spirituel par lequel nous pourrions voir les plans de Dieu et la volonté de Dieu. Mais quand vous livrez entièrement votre vie à Dieu, il enlève ce voile, et tôt ou tard, il vous montre ce que vous avez à faire.

Voilà la vérité, quelque obscure que soit actuellement votre route, quelque pénible et compliquée que soit votre situation présente. Vous pouvez avoir à attendre ; soyez patients. Dieu vous dégagera assurément de toutes vos entraves et accomplira pour vous sa volonté bénie, si vous voulez vous confier et obéir à sa direction. Bien des âmes, autrefois si enveloppées qu'elles semblaient devoir désespérer de la liberté, servent aujourd'hui de témoins de Christ dans de sombres pays lointains.

Nous avons un ami qui, tôt après sa conversion, fut amené à comprendre le glorieux privilège d'une vie consacrée. C'était un homme d'affaires, lié à son comptoir, dans une situation qui semblait lui fermer l'accès à tout ministère. Lisant un jour un article édifiant dans un journal religieux, il demanda à l'auteur la permission de l'imprimer et de le répandre gratuitement. L'autorisation lui fut joyeusement accordée, et la petite brochure sortie de la presse à main de notre ami, alla porter la bénédiction à tous ceux qu'elle put atteindre. Des lettres de pécheurs convertis par son moyen, d'enfants de Dieu vivifié par cette lecture arrivaient des prisons du Wisconsin, des camps de bois du Michigan, de tous les bouts du pays et des champs missionnaires lointains. Deux ans plus tard, grâce à des offrandes volontaires, un million de traités avaient été expédiés et la Parole de Dieu répandue avec des résultats que seule, l'éternité révélera. Notre homme d'affaires est un des plus heureux serviteurs du Roi des rois, car il fait l'oeuvre même que Dieu lui destinait, et qu'il lui confia aussitôt que sa vie lui fut consacrée. C'est ainsi que Dieu fera sortir des ténèbres et de l'incertitude chacun de ses enfants, et les conduira dans la lumière et dans la joie d'un service préparé pour eux, remplis de sa puissance, et qui fera le bonheur de leur vie, s'ils consentent à se confier en celui qui opère en eux, et désire travailler puissamment par. eux.

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