Une seule attitude convient à la
vie consacrée pour connaître la
plénitude de Dieu : celle de la
confiance et de l'obéissance.
Nous avons à peine besoin de
nous arrêter ici sur la
nécessité de
l'obéissance ; nous dirons simplement
qu'elle est l'essence même de la
consécration, qui n'est autre chose que
l'abandon absolu de nos volontés en faveur
de la volonté d'un autre, à savoir de
notre Seigneur et Maître. Comme toute la
catastrophe de la chute se résume dans
l'accomplissement de notre volonté propre,
toute la bénédiction de la vie
nouvelle est comprise dans ces mots :
« Me voici, ô Dieu, pour faire ta
volonté. »
Dans la consécration est
inclue l'obéissance ; dans
l'obéissance est inclue la
consécration. Cette consécration, qui
est un acte suprême d'obéissance,
marque et indique un commencement d'habitude, une vie
d'obéissance au Saint-Esprit, à qui
nous nous sommes livrés. L'obéissance
est tellement impliquée dans l'idée
même de consécration que nous n'y
insisterons pas davantage dans les brèves
limites qui nous sont assignées, et
présenterons maintenant quelques
pensées sur la notion qui va de pair avec
elle, celle de la confiance.
1. Ayez confiance qu'il habite
en
vous. Il y a, nous l'avons vu, tel
enseignement erroné qui essaie d'expliquer
notre impuissance et notre stérilité
spirituelle en affirmant que nous n'avons pas
reçu le don du Saint-Esprit, qu'il nous faut avant
tout attendre la
promesse
du Consolateur, et que quand il entrera en nous, il
fera disparaître notre faiblesse. Nous avons
essayé de montrer simplement que cela est
contraire à l'Écriture, et une source
de confusion et d'erreur ; que le croyant ne
consacre pas sa vie pour que l'Esprit entre en lui,
mais parce qu'il est entré ; que
l'entrée du Saint-Esprit n'est pas le point
culminant, mais le point de départ de la vie
du croyant ; que son habitation en nous n'est
pas la clef de voûte, mais le fondement
même de l'édifice entier de notre vie
intérieure et de notre service
extérieur. Pourtant, nous sommes si
habitués aux anciennes idées sur ce
sujet que la première chose que nous
faisons, après avoir livré et
consacré à Jésus notre vie,
c'est d'examiner s'il entre en nous, c'est
d'attendre sa promesse, c'est de compter qu'il
viendra. Eh bien, c'est par opposition à
toute cette manière de faire que nous
pressons l'enfant de Dieu d'avoir confiance que le
Saint-Esprit habite en lui. Ne l'attendez pas, cet
événement, croyez-y ; n'y
comptez pas, acceptez le ; ne le cherchez pas,
reconnaissez-le ; il s'agit non de
s'édifier dans ce but, mais de
s'édifier sur cette base solide.
« Quoi !
direz-vous,
je dois accepter comme un fait antérieur
à ma pleine consécration la
présence de l'Esprit en moi, sans qu'il y
entre par la suite d'une manière sensible,
sans qu'aucune expérience frappante ou
émouvante me prouve qu'il accepte ma vie
consacrée ! »
Précisément. Acceptez
le fait que l'Esprit habite en
vous, exactement comme vous avez accepté le
fait de la rémission de vos
péchés quand vous avez cru en
Jésus-Christ, vous en avez une preuve mille
fois plus certaine et rassurante que vos sentiments
si mobiles, c'est l'éternelle, l'immuable
Parole de Dieu.
La Parole est claire. Dieu vous
demande une seule chose, à savoir que vous
vous examiniez vous-même pour voir si vous
êtes dans la foi, c'est-à-dire
croyant
(2
Cor. XIII, 5). Si oui, il vous
affirme qu'il demeure en vous ; il
répète que votre corps est le temple
du Saint-Esprit, qui est en vous, que vous avez
reçu de Dieu, qui habite en vous pour
toujours
(I
Cor. III, 16).
Il ne vous demande pas
d'inspecter vos émotions, mais de vous en
tenir à sa Parole. Il ne vous demande
pas d'attendre un sentiment, mais de vous appuyer
sur un fait, acceptant sa simple parole comme la
preuve du fait.
Alors, indépendamment de
toute conscience de son habitation, comme vous
croyez à sa présence en vous, que
vous l'acceptez, la reconnaisse, et agissez
d'après elle, vous trouvez bientôt que
c'est un fait glorieux. Un bon vieux
chrétien de couleur, a qui on demandait
comment il avait eu conscience de l'habitation de
l'Esprit dans son coeur répondit :
« Croyez précisément qu'il
y est, et il y est. » Ainsi mes
bien-aimés, ayez confiance qu'il demeure en
vous. Ne liiez pas cela, ne l'attendez pis, mais
croyez-le et acceptez-le. Comme le bon vieux
frère Lawrence, « pratiquez
la présence de Dieu » et
bientôt vous l'expérimenterez.
« Agissez comme si
j'étais en vous et vous reconnaîtrez
que je suis en vous. » Vous vous aiderez
beaucoup à avoir confiance qu'il habite en
vous, si seulement vous saisissez une
vérité importante qui trouve ici sa
place ; la voici :
Il faut distinguer
entre
l'habitation du Saint-Esprit en nous, et la
manifestation du Saint-Esprit dans sa
plénitude. Par
« habitation », nous voulons
dire sa présence en nous - par
« manifestation », le sentiment conscient de sa
présence.
Or, l'habitation du Saint-Esprit en nous
dépend de notre union avec Christ, par la
foi, comme nous l'avons vu. Mais la manifestation du
Saint-Esprit dépend
de notre obéissance à ses
commandements
(Jean
XIV, 21).
Ainsi donc, l'habitation du
Saint-Esprit en nous dépend d'un acte
que nous avons à accomplir, sa manifestation
dépend d'un état dans lequel
il nous faut rester. Pour obtenir la
première, il faut s'unir à
Christ, pour la seconde, il faut vivre en
communion avec lui, par l'obéissance. La
première est opérée par Dieu
et devient un fait permanent dans la vie du
croyant, indépendamment du sentiment ou de
la conscience qu'il en a.
La chose est sûre :
« C'est par Dieu que vous êtes
en Christ Jésus
( I
Cor. I, 30). » C'est
Dieu qui vous a uni, enfant de Dieu, à
Jésus-Christ, et uni pour toujours.
Lors de cette union, le Saint-Esprit est
entré en vous, et y est venu pour y habiter éternellement
(Jean
XIV, 16). L'habitation du
Saint-Esprit en vous pour toujours est aussi bien
un fait que le pardon de vos péchés
par Jésus, pour toujours. Si vous êtes
un enfant de Dieu, l'Esprit demeure en
vous ; si vous
êtes
un enfant obéissant, l'Esprit se
manifestera en vous.
Votre naissance n'a pas
dépendu de vous ; vous êtes
né de Dieu ; mais votre marche
dépend de vous, et avec elle la
manifestation de l'Esprit. Habitation
devrait être associée avec adoption ; manifestation avec
obéissance et communion.
Ainsi donc, l'adoption est un
don de
Dieu irrévocable, de même que
l'habitation de l'Esprit en nous. Mais
l'obéissance et la communion étant en
grande partie entre nos mains, sont variables, et
il en est de même par conséquent de la
manifestation ; c'est l'une des erreurs les
plus mortelles dans lesquelles nous tombons, que de
faire de la manifestation le témoin de
l'habitation au lieu d'en faire le témoin de
notre obéissance envers celui qui
déjà habite en nous, et de notre
communion avec lui. Ne doutez jamais de
l'habitation de l'Esprit en vous quand vous ne
sentez pas sa présence, pas plus que vous ne
doutez de la mort de Jésus pour vous quoique
vous ne sentiez pas cette mort.
Si nous ne sommes sauvés
qu'autant que nous sentons qu'il y habite, malheur
à nous ! car alors l'Esprit cesserait
de demeurer en nous et nous serions des hommes et
des femmes perdus, chaque fois que nous
broncherions et désobéirions dans
notre marche avec Dieu ! Quelle erreur
effrayante et désastreuse. Si, au contraire,
nous croyons que l'habitation du Saint-Esprit en
nous dépend d'un fait immuable -
notre union éternelle avec Christ par la
foi, - mais que le sentiment de cette habitation
dépend d'un état variable, - c'est-à-dire
de la
fidélité de notre marche avec
Dieu ; - alors tout affaiblissement spirituel,
au lieu de nous faire douter de la présence
de l'Esprit en nous, nous portera à
rechercher la cause qui nous a fait perdre le
radieux éclat de cette glorieuse
présence.
Vous voyez par là qu'un
second objet est proposé à votre
confiance.
2. Ayez la confiance qu'il se
manifestera. Ne dictez pas au Saint-Esprit
quelle sorte de sentiment de sa plénitude
vous désirez. N'insistez pas sur une vague
soudaine d'émotions débordantes. Ne
vous arrêtez pas à l'expérience
lue ou entendue d'une autre personne, en attendant
que Dieu la répète en vous.
Remettez-vous à lui pour tout cela.
Nous sommes enclins, lors de la
conversion comme lors de la consécration,
à venir au Seigneur avec une idée
préconçue du genre exact
d'expérience que nous allons avoir. Ne
sommes-nous pas presque invariablement
désappointés ? Pourquoi ?
Parce que Dieu sait beaucoup mieux que nous comment
il doit nous faire sentir à chacun sa
grâce. Est-ce que notre consécration,
pour faire et accepter sa volonté au lieu de
la nôtre, n'implique pas une tendre
soumission envers lui au sujet de la manifestation
comme pour tout autre sujet, et la douce
acceptation de la mesure exacte de plénitude
qu'il juge la meilleure pour nous ? Paul avait
des manifestations si étonnantes des
réalités spirituelles, qu'il avait
besoin d'une écharde dans la chair,
« de peur de trop
s'enorgueillir ». Cela nous montre que le
Seigneur sait
exactement
quelle forme et quel degré de
plénitude donner à chacun pour nous
garder de l'orgueil spirituel ou de l'exaltation.
Que la manifestation soit soudaine ou graduelle,
calme ou triomphante ; que ce soit une grande
paix ou une grande puissance, peu
importe.
Ce qui importe, c'est que nous
remplissions les conditions de la promesse,
et Dieu de son côté prendra soin d'accomplir cette promesse.
Quiconque
s'attache à la croix de Christ dans une
pleine et entière consécration, s'en
remettant à Dieu pour tout ce qui concerne
son expérience de la plénitude,
atteindra plus tôt et plus abondamment la
bénédiction que celui qui, ignorant
les conditions prescrites à un disciple
fidèle, perd son temps à attendre des
langues de feu et le bruit d'un vent
impétueux et violent.
Rien n'est plus nuisible que
d'être constamment à examiner sa vie
intérieure pour voir si Dieu accomplit sa
promesse dans notre expérience. C'est
ressembler à l'enfant qui déterre
à chaque instant la semence pour voir si
elle a germé. La question de l'expérience de la plénitude
de l'Esprit appartient au Seigneur. C'est l'oeuvre
de sa seule grâce. Il a fait cette
promesse : « Je me
manifesterai ; c'est ma part de
l'affaire ; laissez-la-moi. »
Notre préoccupation
suprême doit être de remplir les
conditions qui nous sont assignées et
grâce auxquelles la bénédiction
de Dieu vient, puis d'avoir confiance que Dieu fait
sa part. Moins nous sommes anxieux au sujet de la
manifestation de sa plénitude, plus
tôt elle se produit. Une
foi parfaite en Dieu, nous l'avons vu, c'est la
condition essentielle. Mais dans l'examen de chaque
impulsion de nos sentiments, n'y a-t-il pas une
subtile incrédulité, la crainte que,
peut-être, Dieu ne sera pas fidèle
alors que nous nous le sommes ? Au fond, ne
sommes-nous pas plus soucieux de la
bénédiction, de la joie, du sentiment de la plénitude de
l'Esprit, qu'avides, désireux,
empressés de livrer notre vie à notre
Sauveur, même si aucun sentiment n'en devait
résulter ? Ainsi donc,
bien-aimés, que votre consécration
soit honnête, complète ;
occupez-vous de cela seul, et laissez tout le reste
à Dieu.
3. Conservez à l'Esprit votre
confiance pendant qu'il opère en vous. C'est le point qui
réclame la foi la
plus simple et la plus résolue.
Considérez tout d'abord que vous avez
été absolument incapable de
façonner, de modeler, de purifier
vous-même la vie que vous venez d'abandonner
entre ses mains. De combien d'erreurs et de chutes
elle a été remplie. Comme elle a
été loin de votre propre idéal
humain, sans parler de l'idéal de
Dieu ! Combien pécheresse, faible et
inconstante ! Tant que par vos efforts vous
avez essayé, peiné et lutté
pour la développer, la tâche vous a
paru colossale et le résultat
désespérant ! « Car ce
n'est pas contre la chair et le sang que vous avez
à combattre, mais contre les dominations,
contre les puissances, contre les princes de ce
monde de ténèbres », contre
ceux qui sourient avec mépris de vos
efforts.
Vous ne connaissez pas la force
du
mal ; vous ne connaissez
pas
le pouvoir de la vie du moi ; vous ne
connaissez pas la puissance avec laquelle Dieu
tient tête à l'un et à l'autre.
Sans Dieu vous ignoreriez l'armure dont vous avez
besoin, l'épée à manier, les
luttes à livrer, la crise qui vous attend,
comment le vieil homme sera dépouillé
et le nouvel homme revêtu, quel lot vous est
assigné et quel champ d'activité Dieu
vous prépare. Quand vous calculez combien il
est désespérant pour vous, mortels,
d'avoir à mouler, à façonner
une vie immortelle dont l'utilité, la
portée et la destinée atteignent par
leurs conséquences les mystérieuses
profondeurs de l'éternité, ne
comprenez-vous pas la folie d'essayer d'être
maître de cette vie et de la diriger, au lieu
de la remettre au Saint-Esprit qui en est
l'auteur ? Pouvez-vous faire autre chose que
de la lui confier pleinement et absolument, vous
qui êtes si incapable, et ne pouvez en aucun
cas réussir à la former, soit pour
son rôle terrestre, soit pour son rôle
éternel ?
Par contre, vous pouvez vous
confier
simplement et absolument à l'Esprit pour
inspirer la vie que vous lui avez
abandonnée. N'est-ce pas lui qui vous a
créé ? Ne vous connaît-il
pas comme le Dieu qui sonde tout peut seul vous
connaître ? N'est-il pas instruit de vos
péchés et de vos faiblesses, de votre
sensualité, de vos échecs, de vos
capacités et talents, du passé que
vous regrettez, du présent qui vous
mécontente et de l'avenir inconnu et
éternel ? Ne sait-il pas exactement
quand vous avez besoin d'être
châtié, quand vous
avez besoin d'être repris ? quand il
faut vous faire sentir le poids de la croix, ou
vous fortifier du rayonnement de sa propre
joie ? quand employer le bistouri, et quand
verser le baume adoucissant ? comment mouler
et façonner, ciseler et tailler, entraver ou
fortifier, piler, marteler ou polir, jusqu'à
ce que la statue soit ce qu'il veut - l'image du
Fils ? Ainsi donc, confiance en lui Quand il
vous conduit dans ses sentiers épineux quand
il vous met en présence d'un avenir sombre
et menaçant ; quand il vous enferme
dans ses difficultés pénibles et
mystérieuses dans toutes ces circonstances,
tenez-vous tranquilles ; dites-vous :
« C'est Dieu qui
opère », et FIEZ-VOUS à
lui. Car l'Esprit doit nécessairement
travailler en vous avant de travailler par vous. Il
faut qu'il affine l'or avant de
l'employer comme une monnaie de bon aloi - le choix
de sa frappe. Et si vous ne restez pas sous sa main
quand même il opère douloureusement,
comment pourra-t-il rendre votre vie plus profonde,
plus large, plus riche, selon ses
desseins
Peu importe si ses
procédés sont étranges,
mystérieux, déconcertants même,
si sa façon d'opérer n'est pas celle
que vous aimeriez, s'il ne vous fait pas
faire les expériences que vous attendiez. Il
se peut en effet que vous n'y compreniez rien, mais Lui
comprend, « car c'est Dieu qui opère en
vous ? » Vous ne voudriez pas vous
soustraire à ses mains, même si vous
le pouviez, n'est-il pas vrai ? Maintenez-lui
donc votre confiance pendant tout son travail
intérieur.
4. Enfin, ayez confiance en lui
pour
qu'il travaille par vous. Travailler pour
Dieu est une chose, Dieu travaillant par
nous en est une autre. Nous sommes souvent avides
de la première, mais Dieu l'est toujours de
la seconde. L'un des résultats les plus
importants de la vie d'abandon, c'est que cette
attitude permet à Dieu d'accomplir par nous sa
parfaite
volonté.
Car c'est Dieu qui est à l'oeuvre dans
l'évangélisation du monde ;
c'est Dieu qui en a formé les plans, c'est
Dieu qui a la puissance de les exécuter
successivement. Le Dieu qui gouverne l'univers n'a
pas besoin que nous nous tracassions pour lui. Tout
en appréciant nos bonnes intentions, il peut
trouver qu'elles contrecarrent les siennes. Il
demande, non pas nos plans, mais nos vies,
pour exécuter ses plans par notre
moyen.
Voilà ce que Dieu fera
certainement de toute vie qui lui est
consacrée, si nous voulons simplement croire
qu'il le fait, et le suivre. Sa Parole est claire
à ce sujet. « Car nous avons
été créés en
Jésus-Christ pour les bonnes oeuvres, que
Dieu a préparées d'avance, afin
que nous y marchions
(Eph.
II, 10). » Dieu a
établi en Jésus-Christ un plan de
bonnes oeuvres et sitôt qu'un membre du corps
de Christ se livre complètement à lui
pour accomplir les oeuvres... qu'il a
ordonnées, il assigne ou
révèle à ce membre les oeuvres
spéciales dans lesquelles il aura
à marcher. C'est une promesse
évidente de direction, non seulement pour la
vie pratique, mais pour les oeuvres que Dieu a
préparées pour chacun de ses enfants
dès « avant la
fondation du monde ».
Est-ce difficile à croire
pour vous, bien-aimé ? Ce Dieu aurait
un but pour chaque goutte de rosée qui
brille au soleil du matin, pour chaque brin d'herbe
qui s'élance de terre, pour toute fleur qui
éclôt sur la montagne ou dans la
plaine, et il n'aurait aucun plan pour la vie des
hommes et des femmes en faveur de qui toutes ces
choses sont créées ? C'est bien cela qui serait au plus
haut point incroyable ! Et si vous répondez
que des myriades de vies de ses enfants semblent
flotter à la dérive sur le cours
d'une existence sans but, - c'est vrai,
hélas ! Mais Dieu ne peut pas
révéler sa volonté à un
moi qui n'a pas disparu ; ni ses plans
à un moi rempli de ses propres plans. Ces
plans et ces vies du moi voilent l'oeil spirituel
par lequel nous pourrions voir les plans de Dieu et
la volonté de Dieu. Mais quand vous livrez
entièrement votre vie à Dieu, il
enlève ce voile, et tôt ou tard, il
vous montre ce que vous avez à faire.
Voilà la
vérité, quelque obscure que soit
actuellement votre route, quelque pénible et
compliquée que soit votre situation
présente. Vous pouvez avoir à
attendre ; soyez patients. Dieu vous
dégagera assurément de toutes vos
entraves et accomplira pour vous sa volonté
bénie, si vous voulez vous confier et
obéir à sa direction. Bien des
âmes, autrefois si enveloppées
qu'elles semblaient devoir désespérer
de la liberté, servent aujourd'hui de
témoins de Christ dans de sombres pays
lointains.
Nous avons un ami qui, tôt
après sa conversion, fut
amené à comprendre le glorieux
privilège d'une vie consacrée.
C'était un homme d'affaires, lié
à son comptoir, dans une situation qui
semblait lui fermer l'accès à tout
ministère. Lisant un jour un article
édifiant dans un journal religieux, il
demanda à l'auteur la permission de
l'imprimer et de le répandre gratuitement.
L'autorisation lui fut joyeusement accordée,
et la petite brochure sortie de la presse à
main de notre ami, alla porter la
bénédiction à tous ceux
qu'elle put atteindre. Des lettres de
pécheurs convertis par son moyen, d'enfants
de Dieu vivifié par cette lecture arrivaient
des prisons du Wisconsin, des camps de bois du
Michigan, de tous les bouts du pays et des champs
missionnaires lointains. Deux ans plus tard,
grâce à des offrandes volontaires, un
million de traités avaient été
expédiés et la Parole de Dieu
répandue avec des résultats que
seule, l'éternité
révélera. Notre homme d'affaires est
un des plus heureux serviteurs du Roi des rois, car
il fait l'oeuvre même que Dieu lui destinait,
et qu'il lui confia aussitôt que sa vie lui
fut consacrée. C'est ainsi que Dieu fera
sortir des ténèbres et de
l'incertitude chacun de ses enfants, et les
conduira dans la lumière et dans la joie
d'un service préparé pour eux,
remplis de sa puissance, et qui fera le bonheur de
leur vie, s'ils consentent à se confier en celui qui opère en
eux, et
désire travailler puissamment par. eux.
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