Je voudrais vous
sauver,
mais votre coeur ne crie pas vers moi.
(Osée
VII, 13-15.)
Il y a peu de temps à Paris, dans le
quartier de Mont-parnasse, devenu l'un des centres
de plaisir de la capitale, vous auriez pu
rencontrer un soir, assis sur un banc public, un
homme jeune encore, et proprement vêtu, qui
avait dressé à ses côtés
une pancarte où il avait écrit ces
mots : « Tout orgueil a une
fin ; je n'ai pas mangé depuis trois
jours ». Détresse physique et
morale de l'homme vaincu, obligé d'abdiquer
sa dignité, défendue avec courage
jusqu'aux limites du possible. Et son cri d'alarme,
il le jetait là, au milieu d'une foule, en
apparence joyeuse, mais au sein de laquelle
plusieurs cachaient derrière les masques de
la gaieté, l'horrible vide intérieur,
et l'agonie de l'âme affamée.
Autour de nous le monde souffre et
pleure ; des existences humaines
s'abîment dans le désespoir. Les
détresses sociales et les ruines morales
s'accumulent et s'appellent mutuellement. Notre
douleur chrétienne est faite sans doute de
notre capacité de sympathie, de notre
compassion pour tant de misères, criantes ou
secrètes, auxquelles aucun élan de
charité ne peut se flatter d'apporter le
remède suffisant. Mais ce
qui rend notre douleur plus pathétique
encore, c'est la protestation de notre foi: «
N'est-il pas un Dieu puissant qui veut le salut de
ses enfants perdus ? »
Certains consentiront à voir dans le
désordre universel une fatalité ou
l'inévitable retour d'une de ces crises de
l'histoire dont les lois économiques
annoncent la réapparition périodique;
d'autres attacheront à quelqu'audacieuse
réforme des constitutions et des lois
l'espoir d'un progrès possible. Vous,
chrétiens, vous saisissez le dramatique de
la situation humaine, parce qu'au-dessus des faits
et des apparences, vous voyez se dresser une
personne souveraine qui, de droit, peut jouer le
rôle capital, la personne du Dieu vivant qui
répète, génération
après génération, l'immuable
désir de son amour fidèle: « Je voudrais vous sauver ».
Jésus pleure sur la cité
aveugle et rebelle; il verse des larmes sur
Jérusalem, et voit s'approcher de ses murs
l'ombre de la mort, alors qu'il avait voulu lui
apporter le salut. Lorsque plane sur un monde, sur
un peuple, sur une âme, la menace de la
ruine, notre souffrance s'avive à la
pensée que Dieu dit encore à leur
sujet: « Je voudrais les sauver ».
L'obstination d'un pécheur,
l'infidélité d'une église, la
cécité d'une génération
projettent leur tristesse jusqu'au coeur même
de l'Invisible. A l'agonie de l'enfant perdu
répond le déchirement de l'âme
paternelle: « Je voudrais te sauver,
mais... ».
Dès avant Jésus-Christ, les
prophètes se sont appliqués à
préciser la portée de ce :
Mais... mélancolique, qui paralyse l'action
de l'Éternel.
Au VIIIe siècle avant notre
ère, Osée fut à Samarie un
annonciateur de la ruine. Loin de lui l'idée
que Dieu ne pourrait sauver que des dévots
sanctifiés qui auraient satisfait à
toutes les exigences minutieuses de la Loi !
Osée a été l'un des premiers
à glorifier d'émouvante façon les ressources d'amour qui sont en
Dieu. Il
compare cet amour divin à l'amour victorieux
de l'homme capable de pardonner à
l'épouse infidèle qui revient
à lui. Ce n'est point un prédicateur
impitoyable et dur qui vous parle, c'est un croyant
au coeur large ouvert, certain de la
miséricorde de son Dieu. Mais il n'en doit
pas moins déclarer : Il est des
conditions qui ne permettent pas à Dieu de
manifester tout son amour.
Je voudrais les sauver, dit
l'Éternel ; mais ils me fuient. Le
salut est dans une rencontre entre l'homme et Dieu,
et beaucoup évitent cette rencontre. Le
Christ passe. À son appel :
« Toi, suis-moi », les uns se
lèvent pour obéir, les autres se
dérobent. Le maître de maison fait
dire aux invités :
« Venez, car tout est
Prêt » ( Luc
XIV, 17). Mais plusieurs
retournent à leur champ, à leurs
affaires, à leurs plaisirs.
Fuir loin de Dieu !
programme de
Caïn et des Caïns de
tous les siècles que leurs crimes
amènent à redouter la face du
Souverain juge. Mais qui n'a jamais connu cette
tentation de fuir loin de Dieu ? L'instinct du
moindre effort, la peur du renoncement, la
complaisance au péché, vous ont
amenés à certaines heures à
renier la vraie beauté de vivre.
- Ceux qui vivent, ce sont ceux qui
luttent - pour rêver d'une existence
où vous n'auriez qu'à vous laisser
vivre. Recul devant la vocation humaine. Elle
ne vous permet ni l'inconscient
épanouissement de la fleur des champs, ni le
laisser-aller instinctif de la bête, mais
elle imprime, au tréfonds de votre
être, l'exigence de l'Excelsior divin :
« Viens à moi pour triompher de
toi-même et du monde, pour vivre comme mon
enfant. Car c'est à cela que tu es
destiné et c'est là ton
salut ».
Ils me fuient... pas uniquement
ceux-là qui désertent nos Temples,
mais vous aussi, chrétiens. Toujours
à nouveau, dans nos paroisses, nous
découvrons des frères, qui au moment
des angoisses, des tentations, des larmes, se
cachent ou se dérobent, comme s'ils avaient
peur d'entendre la seule voix qui relève, de
rencontrer le seul regard qui guérisse.
Ah ! si cette solitude farouche dont
s'enveloppe souvent l'homme pécheur ou
meurtri était la solitude sainte de la
prière ! Mais non ;
« ils me fuient », dit
l'Éternel. Ils n'entrent point dans le
silence de leur chambre pour relire
l'Évangile consolateur. C'est dans
l'agitation, dans le bruit de la foule, dans les
fatigues du sport, dans la futilité des
paroles vaines et des plaisirs rapides que beaucoup
cherchent à étouffer le remords, le
regret ou la crainte. Fuir Dieu !
Ah ! que cela est facile, alors que
tant vont et viennent
autour de vous, comme s'ils n'avaient jamais connu
la soif de Dieu, l'inquiétude religieuse de
l'âme. Fuir Dieu ! Comme cela est
pourtant impossible finalement à tous
ceux qui ont été, une fois au moins,
touchés par sa visite, atteints par sa
parole, saisis par son Christ. Le jour où
ils partent pour éviter sa rencontre,
ceux-là savent trop bien que Dieu les
attendra demain, à quelque nouveau contour
de la route et à l'heure où la
fatigue leur aura réappris la prière.
« Je voudrais vous sauver... mais
vous vous rassemblez pour avoir du blé et du
moût, et vous vous éloignez de
moi. » Expression antique d'une
tendance permanente de la race : le
matérialisme pratique, l'envahissement
de l'esprit par une unique préoccupation, le
manger et le boire, le travail et l'argent.
À l'époque d'Osée, Samarie ne
connaît qu'une passion, la passion politique,
ne discute qu'un problème, celui des
alliances à conclure en vue des guerres
prochaines. Les prophètes, qui ne sont point
des rêveurs perdus dans les nuées du
ciel, prennent une large part, comme champions du
vrai Dieu, à la vie nationale et ne
craignent pas d'intervenir dans les affaires
publiques. Mais la question qui est toujours
à leurs yeux la première, et toujours la plus urgente, c'est
celle de l'état spirituel de leur peuple.
Que l'on se réunisse pour parler des
affaires, des récoltes, des
intérêts privés et publics, il
le faut.
Mais vers quoi marche un peuple où
l'on ne s'assemble plus que pour cela, où
l'on ne sait plus se retrouver devant Dieu, pour se
repentir en face des exigences de sa Loi de justice
et d'amour ?
En toute époque difficile, les hommes
peuvent s'imaginer que seule importe la question du
pain. La conscience populaire a raison de
réclamer par la voix de ces enfants du
cortège du 1er mai : « Du
pain et du travail pour nos
papas ! » Mais là
où l'illusion commence, c'est là
où l'on veut oublier cette
vérité : il y aurait du pain
s'il y avait de la justice, de la moralité,
de l'amour. Il y aurait du pain si Dieu
n'était pas méprisé par tous,
petits et grands. « Il n'y a que le
matériel qui nous intéresse... du
pain ! et non point des paroles de
Dieu ! » Oh ! folie d'une
humanité qui ne voit pas que c'est la seule
action de Dieu qui peut faire refleurir la paix et
l'amour dans un monde qui meurt par la
méfiance, la haine et
l'incrédulité.
Nos coeurs se serrent devant les enfants de
nos chômeurs. Mais que surgisse aussi le
cortège de ceux qui pourraient crier :
« Rendez une âme à nos
parents ! » Troupe immense des
enfants dont les corps débiles, les regards
craintifs, les esprits alourdis dénoncent la
tyrannie alcoolique qui pèse sur eux, du
poids de plusieurs générations !
Et aussi ces nombreux enfants qui dans des berceaux
de misère - ou de luxe - se sont
éveillés à la vie dans des
foyers où nul ne devait leur apprendre
à distinguer le bien du mal, et où
l'exemple du mensonge ou du vice devait leur
être présenté comme une
manifestation de l'intelligence qui rend
débrouillard !
Dans notre patrie, à l'avant-garde
pour tout ce qui touche à l'instruction,
à la formation professionnelle, le souci de
forger des âmes s'est de plus en plus
effacé, en même temps que s'estompait
la foi des ancêtres, et dans mainte famille
s'est insinuée l'illusion du
matérialisme. « Je voudrais les
sauver, dit Dieu, mais il est des hommes pour
qui gagner est tout - et perdre son
âme : peu de chose. Ceux-là
sont trop loin de moi pour que mon bras les
atteigne et que ma voix les touche. »
« Je voudrais les sauver, mais ils
disent contre moi des paroles
mensongères. » Parmi ceux qui
fuient Dieu, en lui tournant le dos, il en est qui
se retournent, comme pour narguer l'adversaire
qu'ils évitent, et lui adresser insultes ou
critiques ironiques. Souvent l'incrédule
adopte simultanément deux attitudes
contradictoires : Il aime à rire de
Dieu comme s'il n'était rien ; à
l'attaquer comme s'il était le grand
responsable. À lui la faute s'il y a des
désastres, des iniquités, des
guerres ! Mensonge d'une humanité qui a
dit à Jésus :
« Nous ne voulons pas que tu
règnes sur nous » et qui
redoute pour elle l'accomplissement des menaces
divines : Hors de l'obéissance à
ma Loi, il n'y aura ni paix, ni espérance
pour toi.
L'homme a parcouru toute la gamme des mensonges
contre Dieu et ne
cesse
de la reparcourrir. Voici une des formes les plus
populaires aujourd'hui de ce que j'appelle les
calomnies antichrétiennes :
« Le Christ n'a rien changé
dans le monde ». Et ce qui m'alarme,
c'est moins de voir qu'il existe des colporteurs du
mensonge, mais c'est de constater combien sont
rares les âmes imperméables à
ce mensonge, capables de discerner
elles-mêmes le vrai du du faux. Moutons dans
le troupeau, beaucoup d'hommes après avoir
timidement réagi contre l'erreur
proclamée ou imprimée, finissent par
être gagnés par la contagion et par se
dire. « Si tant de gens
répètent cela, c'est peut-être
bien la vérité ».
Ah ! si la majorité seule devait
décider du vrai et du faux, le christianisme
eût été mort-né. Si vous
êtes aujourd'hui chrétiens, c'est
parce qu'aux jours anciens, quelques consciences,
sourdes aux cris de la foule : « Le
Christ est un imposteur ! », ont
maintenu face au monde incrédule et hostile,
la vérité qui avait brillé
dans leurs ténèbres :
« Celui-ci est le
Sauveur ! »
Ne laissez pas monter contre le ciel
l'assaut des mensonges de l'impiété. Si vous demeurez près de
l'Eglise
vivante, si vous travaillez dans ses oeuvres,
saluez ses victoires, communiez avec les âmes
qui prient et qui luttent, si vous vous approchez
des relevés du Christ, des consolés
par l'Évangile. si vous lisez les bulletins
de victoire de l'Eglise missionnaire, et saluez au
loin comme au près les miracles de l'Esprit,
vous ne risquerez plus de céder au flot, qui
chez nous aussi, voudrait noyer dans l'oubli du
mépris le nom sacré de
Jésus-Christ.
Pourtant même chez les
fidèles, peut exister le péril
d'opposer au Dieu qui veut notre salut des paroles
mensongères. Mensonge du disciple
ingrat. Voici que sonne l'heure de la
déception, de la vieillesse, de l'amertume,
du deuil. Sauras-tu dire :
« Quoi, nous recevrions de Dieu le
bien, et nous ne recevrions pas aussi le
mal ! » ( Job
II, 10.) Vous avez connu de ces
âmes fortes - et quel souvenir que celui de
ces rencontres-là - qui, au moment des plus
cruels dépouillements, avec cette
lucidité intérieure qui
éclaire le vrai paysage d'une existence,
continuaient à compter les bienfaits de
Dieu, à évoquer les heures
lumineuses, à scruter le sens secret de
l'épreuve, a dire oui à leur
souffrance avec une sérénité
paisible et grave. Mais combien d'autres descendues
dans la vulgarité de l'égoïsme,
n'ont-elles pas consenti à ne plus parler de
Dieu que comme d'un ennemi, d'un injuste, d'un
absent - oublieuses de l'exemple du
Crucifié.
Mensonge du disciple léger.
Voici l'homme qui n'a pas besoin que le Sauveur
vienne, puisque, satisfait, il ne présente
plus au ciel d'autre prière que le monologue
de son orgueil. Le pharisien rend grâce de ce
que tout va pour le mieux chez lui ( Luc
XVIII, 11.) - les bien portants
n'ont nul désir de la visite du
médecin divin.
Ah ! Si le salut signifie une vie dans
la paix et dans la plénitude, une vie dans
laquelle le pardon a purifié tout le
passé, et a ouvert un avenir où tout
est amour et joie, vous ne mentirez pas à
Dieu. en lui disant : « Je n'ai plus
besoin que tu viennes chez moi ». Vous ne
déguiserez pas votre misère. Vous
serez vrais devant Celui qui est la
vérité et il accourra à vous
comme un Sauveur.
« Je voudrais vous sauver, mais
votre coeur ne crie pas vers
moi ! » Voilà la parole
décisive qui vous pose à tous la
question capitale. Vous n'êtes pas de ceux
qui disent : Fuyons Dieu, ni de ceux qui
s'éloignent de Lui pour ne vivre qu'une
existence purement matérielle, ni de ceux
qui se plaisent dans les discours mensongers.
Soit ! Mais êtes-vous de ceux dont le
coeur crie vers Lui ?
Dieu ! le cri de mon
coeur ! Ah ! qu'elle est humaine dans sa grandeur
cette expression biblique. Dans le livre saint,
dans les pages brûlantes des
prophètes, dans l'Évangile de
l'amour, Dieu n'est pas le terme ultime d'une
savante ascension, le dernier mot d'une
intelligence qui après avoir scruté
les mystères de l'univers nommerait Dieu la
puissance inconnue qui s'y exprime. Dieu n'est pas
le Souverain lointain que je ne connaîtrai
jamais, mais qui par l'intermédiaire de
messagers accrédités, me dicte une
règle de conduite.
compliquée d'un programme de
cérémonies auquel j'ai à me
soumettre pour éviter le malheur et l'enfer.
Que pour d'autres, Dieu soit une idole sociale ou
intellectuelle, pour vous, chrétiens, c'est le Père, le Dieu
qui répond au
cri de votre coeur, de ce coeur de chair dont la
vie est d'aimer et d'être aimé, de ce
coeur blessé, que les plus nobles, les plus
grandes affections laissent encore
altéré d'un autre amour, celui qui
participerait à la sainteté du ciel
et à son éternité.
Comment ne répondrait-elle pas au
Dieu de l'Évangile, votre âme profonde
qui sait bien que tout ce qui est accordé
à la haine, à l'égoïsme,
à la méchanceté, est
donné à la mort, et que la flamme de
la vie, c'est l'amour ?
« Je voudrais vous sauver, mais
j'attends que votre coeur crie vers
moi ! » Nous comprendrions que le
coeur humain opposât son silence à un
Dieu qui ne parlerait que pour ordonner et
menacer ; mais voici un Dieu qui parle pour
sauver ! En Christ son amour brise toutes
les séparations des castes, des races, des
sagesses humaines, et étend ses bras sur la
terre entière, pour répéter
bientôt, dans toutes les langues, l'unique
message : Je veux te sauver ! L'Esprit et
le feu de la Pentecôte propagés
d'âge en âge veulent apporter la grande
nouvelle à tous, au païen, à
l'esclave, au coupable, au captif, à
l'enfant. À tous, la possibilité
s'ouvre d'une vie affranchie dans la
lumière.
Il semblerait que de la terre entière
dussent s'élever dans un concert unanime les
voix accordées des créatures
émues : « Seigneur, nous
venons à toi ! »
Hélas, dans les églises du Christ,
comme dans la Samarie de jadis, il se trouve des
hommes dont les lèvres murmurent les
prières traditionnelles, dont les oreilles
entendent les paroles inspirées, mais dont
le coeur ne s'est point encore
éveillé.
« Je voudrais vous
sauver... Oh ! cette attente de Dieu -
dans cette parole discrète, qui exprime un
voeu, un espoir. Pour que le salut soit
réel, il faut que le coeur l'appelle. Ce
cri du coeur, c'est la part de l'homme dans la
réalisation du salut.
Là où il jaillit des
profondeurs de l'être, là
s'opère le miracle. Dans l'histoire
évangélique et dans l'histoire
chrétienne, il est des âmes qui ont
été sauvées par un cri :
appel de l'âme en détresse implorant
le pardon, appel de l'homme touché par la
Grâce et qui se lève comme à
l'aurore d'un jour nouveau le jour du départ
pour la vie !
Ce cri du coeur, des jeunes, pour l'avoir
poussé dans les matins ensoleillés de
leur adolescence, ont été
gardés pour toujours, engagés
à jamais sur le chemin de la victoire. Ce
cri du coeur, d'autres, après avoir
longtemps erré, âmes partagées,
et esprits incertains, l'ont senti monter en eux,
alors que s'allongeaient déjà les
ombres du soir.
Je voudrais vous sauver. Il est
des
jours, oh ! Père, où nous nous
savons sauvés, alors que te regardant en
Christ nous nous sentons au bénéfice
de ta Grâce et de ton pardon. Mais parfois
aussi, la flamme baisse en nous ; nos
désirs se dirigent vers ce qui passe et ce
qui lasse et nous nous découvrons trop pauvres en
amour, trop peu
zélés à ton service pour oser
te dire : « Nous crions à
Toi ». Viens réveiller en nous
la soif de la vie divine, Et permets que dans
l'Eglise et dans le monde revienne bientôt
une de ces grandes époques de l'Esprit, un
temps où ce soit vraiment vers toi que
montent le cri des âmes, et l'appel des
foules sans berger, au-dessus desquelles nous
voyons paraître sur les montagnes de
l'avenir, comme jadis sur celles du passé,
le Christ d'amour, venu de ta part pour le salut du
monde.
1936.
Chapitre précédent | Table des matières | Chapitre suivant |