« Ne méprisez pas ce mot !
Il nous a été, donné par Dieu,
ai-je entendu dire M. Jeffreys au cours d'une
réunion ». Et pour tous ceux qui
parlent l'anglais, pour les autres aussi, le mot
Foursquare est la bannière qui rassemble les
chrétiens qui se réclament d'une
expérience de Pentecôte. Là
où ceux du dehors parlent de
« pentecôtisme », les
convertis de ce mouvement répondraient qu'en
réalité, leur doctrine, c'est
l'Évangile Foursquare. « The
miraculous Foursquare Gospel », Le
miracle de l'Évangile Foursquare, c'est
le titre d'un des rares ouvrages qu'ait
publiés M. Jeffreys.
Foursquare signifie carré. L'autel des
holocaustes était carré
(Exode
38: 1), et la nouvelle
Jérusalem de la vision avait la forme
d'un carré
(Apocalypse
21: 16). Ce symbolisme du
carré signifie d'abord la solidité de
la révélation biblique. M. Jeffreys
aime l'expression : Foursquare on the word
of God, on pourrait traduire : se carrer
sur la Parole de Dieu. La Bible est acceptée
avec une foi entière, elle est
l'autorité suprême et sans appel. Le
grand effort du mouvement de Pentecôte est de
retrouver le sens de la Bible elle-même, et
non une doctrine élaborée à
l’aide de la Bible. « Vous
n’êtes pourtant pas les seuls à
prêcher la Bible en Angleterre, disais-je un
jour à m. Joseph Smith ? Il y a tel et
tel autres mouvements... — Oh, reprit-il, il y
a tels amis qui prêchent leurs propres
doctrines et qui se servent de la Bible pour les
confirmer ». C'est une boutade, mais qui
a un sens. L'autorité de la Bible, dans le
Foursquare, est plus une réalité
vivante et vécue qu'une théorie.
Quand M. Jeffreys, au début d'une
prédication, veut, selon les habitudes
anglo-saxonnes, détendre un peu l'auditoire,
il rappelle qu'il a été amené
à la conversion par un frère
darbyste. (Les darbystes se sont beaucoup
opposés à son oeuvre, dans le
développement de laquelle ils voient une
machination de Satan). George Jeffreys jeune se
croyait bon chrétien parce qu'il avait
été élevé dans une
famille pieuse. Mais le frère darbyste
revenait sans cesse à la charge en
disant : « Et que faites-vous de la
Parole de Dieu ? ». Ainsi le jeune
homme comprit la nécessité de la
nouvelle naissance. Mais quand il fut, non
seulement converti, mais inspiré, il revint
vers son ami darbyste qui fut horrifié de ce
développement imprévu. Et le jeune
évangéliste de lui
rétorquer : « Et que
faites-vous de la Parole de
Dieu ? ». D'aplomb sur la Parole
de Dieu, c'est le premier sens du message
Foursquare.
L'Évangile de ces croyants est Foursquare ensuite, parce qu'il se compose de quatre affirmations fondamentales :
- Jésus sauve
- Jésus guérit
- Jésus baptise du Saint-Esprit
- Jésus revient bientôt.
Jésus sauve.
À la base de tout le message, se trouve
l'appel à la conversion. « Il faut
que vous naissiez de
nouveau »
(Jean.
3: 7). Tous les maux des
Églises, leur sommeil spirituel, leurs
doctrines nouvelles qui critiquent la Bible, tout
cela vient au fond de ce que le message de la
conversion est laissé dans l'ombre.
C'est pour souligner ce point que les
chrétiens Foursquare sont si attachés
au baptême par immersion. Le vieux
procès débattu entre Calvin et les
Anabaptistes n'est pas clos. Dans quelle mesure le
protestantisme est-il biblique s'il admet avec l'Institution
que les enfants peuvent
être régénérés
non par la Parole de Dieu, qu'ils n'entendent pas,
mais « par la vertu du Seigneur, à
nous secrète et admirable, mais à lui
facile et aisée ? ». Quoi
qu'il en soit de ce point difficile, il est clair
que la plupart des protestants, même s'ils
ont été
régénérés par leur
baptême, comme le veut l'Église
anglicane, ou par une vertu, secrète
antérieurement à leur baptême,
comme le veut Calvin, n'en ont aucune connaissance
pratique, et vivent sans spiritualité et
sans communion personnelle 'avec Dieu.
Le Foursquare est aujourd'hui, par son
message de la nouvelle naissance, l'héritier
direct de Wesley, de Finney, ou de Spurgeon, et le
frère jumeau de l'Armée du Salut.
La conversion foursquare est essentiellement un
miracle. Là volonté libre de
l'homme n'est pas supprimée, mais elle ne
pourrait rien sans l'action de l'Esprit, et dans la
parole du prédicateur et dans le coeur de
l'auditeur. Aussi prêche-t-on aux
inconvertis, essentiellement Jésus-Christ et
Jésus-Christ crucifié. C'est cette
parole, qui, vivifiée par l'Esprit, agira
sur l'esprit du pécheur ou de
l’indifférent, le fera naître de
nouveau et l’unira au corps de
Jésus-Christ. On ne fait pas l’analyse
de la conversion qui a été
quelquefois proposée : d'abord on
éveillerait la repentance, puis on
présenterait la grâce. La
repentance est partie intégrante de la
grâce, elle est donné avec la
grâce. Elle n'est pas un état
psychologique par lequel il faudrait
obligatoirement passer, elle fait partie de l'acte
même par lequel on naît de nouveau. De
cette notion très surnaturelle de la
conversion, découlent et la grande audace
des prédicateurs que n'effraie jamais le
scepticisme des milieux où ils veulent
pénétrer, et le caractère
très joyeux de leur message. La conversion
est une délivrance qui s'opère
pendant les réunions et les campagnes. On ne
s'attardera pas à se lamenter sur l'horreur
du péché passé, on se
réjouira plutôt du commencement
nouveau qui est posé puisque les messagers
de Dieu sont venus avec la puissance de l'Esprit.
L'Évangile est une bonne nouvelle.
Jésus guérit
Le second angle du carré est la
guérison divine. On dit ordinairement
guérison par la foi, mais les croyants Foursquare ont renoncé
à cette
expression pour ne pas être confondus avec le
Scientisme, ou des procédés
psychologiques ou psychothérapiques.
La guérison à Laquelle ils croient
est l'oeuvre de Dieu même, par l'Esprit. Le
croyant prie, et Dieu exauce la prière de la
foi. Il n'y a pas place pour l'interposition
d'une théorie pseudo-scientifique. À
travers toute l'histoire de l'Église, de
nobles âmes ont cru à la
guérison divine. Mais on semble souvent
faire un grief au Foursquare de mettre, comme on
dit, le physique sur le même plan que le
spirituel, d'avoir une doctrine vulgaire, bonne
pour nourrir la crédulité des foules
superstitieuses et égoïstes. Il ne
s'agirait plus, semble-t-on alléguer, de
servir Dieu, mais de faire servir Dieu à
l'homme, et encore pour ce que l'homme a de plus
grossier, les besoins de son corps. Nous voudrions
supplier les chrétiens de prendre garde et
de ne pas juger si vite. Car des
intérêts spirituels de la plus haute
importance sont ici en jeu. Nous ne pouvons pas
traiter maintenant ce problème à
fond ; voici seulement quelques indications
qui aideront à la méditation de ces
problèmes.
1. —
Tout
d'abord est-il juste de tenir le corps pour
méprisable en lui-même ? Il est création de Dieu, et
création merveilleuse. Plus que cela, le
corps est de nature spirituelle, il fait pour ainsi
dire partie de l'esprit de l'homme qui, sans lui,
ne pourrait, ni s'exprimer ni agir sur le monde
créé.
Il y a une équivoque sur le mot spirituel. Beaucoup de
personnes l'emploient
comme un synonyme de abstrait, invisible. Il y aurait
la matière et
l'esprit, le sensible d'une part, le spirituel de
l'autre. Si l'on n'est pas spiritualiste, en
ce sens, ces personnes vous accusent de matérialisme. Mais
précisément, ce sens du mot spirituel
n'est pas chrétien. L'homme en
réalité est un tout indissoluble. La
Bible nous dit de glorifier Dieu dans nos corps et
dans nos esprits qui lui appartiennent. Il peut y
avoir, et il y a effectivement, un spirituel
concret, dans lequel le corps a sa place. Ainsi
l'Évangile de Jésus est spirituel,
mais il repose sur l’incarnation du Fils de
Dieu dans un corps d’homme.
La Croix est spirituelle, mais elle comprend le
sacrifice que Jésus a fait de son corps.
Le salut est spirituel, cependant, il a pour base
le sang versé par amour pour nous.
L’immortalité est spirituelle, et la
résurrection du corps en fait partie
intégrante.
Dans le même sens donc, la guérison du
corps peut être entièrement
spirituelle, et c'est bien pour cela que
Jésus l'a pratiquée.
2.
— En
second lieu, remarquons encore qu'il y a une
sagesse divine qui n'est pas la sagesse humaine.
Si vous annoncez l'imposition des mains aux
malades, les gens viendront, nous dit-on, pour leur
corps et non pour leur âme. Cela est bien
vrai, mais Dieu doit le savoir : et pourtant
les apôtres et les évangélistes
du livre des Actes pratiquaient ainsi. Ne
serait-ce pas qu'il y a dans les guérisons
miraculeuses un contenu spirituel qui risque
d'échapper à un jugement
superficiel ? C'est ce que nous croyons.
La maladie, loin d'être une chose physique et
grossière, est un état qui a des
répercussions profondes sur l'esprit de
l'homme. Elle est une expérience, une forme
de vie nouvelle, qui est riche de secrets. Elle
révèle au plus orgueilleux sa
faiblesse ; au plus indifférent, elle
donne une soif de secours. Que dirons-nous si Dieu,
dans sa miséricorde infinie, veut montrer
aux hommes, par un langage concret, qu'Il sait
répondre aux créatures qui sentent
leur faiblesse ? Vois-tu d'un mauvais oeil que
je sois bon ? Voulons-nous que
l'Évangile soit difficile à
comprendre, accessible seulement au
raisonnement ? Pourquoi Dieu ne
prêcherait-il pas par des actes ? Il
est possible que ces actes de miséricorde
ouvrent la porte des coeurs et les dispose à
comprendre tout d'un coup ce que c'est que le salut
par grâce. Dans tout miracle, il y a une
parabole, un enseignement. Et comme tout cela
devient réel quand la chose s'accomplit sous
mes yeux, voire dans mon propre être !
Tel est sûrement le sens spirituel des
miracles du livre des Actes, et, chose
merveilleuse, c'est aussi le fruit des campagnes
des évangélistes Foursquare.
Loin que la guérison nuise aux âmes,
tout comme dans la Bible qui nous dévoile
après tout le plan divin, elle ouvre
à l'Évangile total des portes qui
sont grandes et d'un accès efficace.
3.
— Enfin,
on accuse l'Évangile Foursquare de jeter un
blâme sur les chrétiens qui ont
souffert patiemment et glorifié Dieu dans la
maladie.
Incompréhensible reproche sur des
lèvres chrétiennes, car il
rejaillirait tout droit sur le Seigneur
Jésus lui-même : qu'on relise
à cet égard non seulement les
guérisons individuelles du Seigneur, mais
les passages où on Le voit guérissant
tous les malades sans distinction. Il y en a huit
dans saint Matthieu seul, sans compter les
parallèles
(Matthieu
4: 23 ; 8:16 ;
9:35 ;12:15 ;
14:14 ;
14:36 ;
15:30
et 21:14).
Quoiqu'il en soit, la
guérison divine ne jette de blâme sur
personne ; Ceux qui la pratiquent, professent
avant tout la soumission totale à la
souveraineté de Dieu. S'il y a
guérison, c'est l'oeuvre de Dieu :
peut-on le blâmer ? Et si le
chrétien est conduit à souffrir
longtemps, que Dieu soit encore
glorifié.
Oh ! comme nous voudrions supplier les
chrétiens de ne pas parler à la
légère de la maladie ! Nous
avons, entendu à ce sujet des paroles qui
nous déchirent encore le coeur. Certes il
est beau de voir Dieu glorifié dans la
souffrance, par un croyant qui se soumet et
obéit avec joie. Loin de moi la
pensée de rabaisser ce témoignage
merveilleux. Mais qu'il y a de souffrances
horribles cachées dans ce mot de maladie.
Que de vies brisées, que de
déceptions, que d'amertumes ! Notre
belle jeunesse serait-elle faite pour la
tuberculose, les foyers qui se fondent pour le
cancer ? Que d'héritages affreux dans
les tares qui résultent du
péché des parents ! Quand de
pauvres êtres cherchent la guérison,
ne les accusons pas de
grossièreté.
Songeons aussi combien la maladie est lamentable
quand il s'y joint la pauvreté et le souci
du pain pour soi et pour les siens. Il y a une
certaine satisfaction dans l'homme moderne à
posséder de belles cliniques et des
infirmières, des médecins et des
chirurgiens en renom, qu'il est de bon ton de
nommer comme des célébrités,
sans mettre Monsieur devant leur patronyme.
Si j'ai, comme on dit, les moyens de me faire
soigner, oh ! que je prenne garde quand je
suis tenté de dire que cette pauvre femme
est grossière parce que,
dévorée de soucis et de peines, elle
va demander à Dieu la guérison de son
enfant infirme. Les assurances sociales, me
dira-t-on, et les hôpitaux, lui donneront le
bénéfice de toute la médecine
des riches. Outre que celui qui parle ainsi n'irait
peut-être pas de bon gré
lui-même à l'hôpital, croit-on
sérieusement que les lois humaines peuvent
remplacer le surnaturel de l'Évangile ?
Il y a quelque chose de vrai dans tout ce qui
revêt le nom de social, y compris le
christianisme social, qui a été une
protestation légitime contre une orthodoxie
religieuse beaucoup trop théorique. Mais il
faut aller jusqu'au bout du christianisme
social ; il faut admettre celui que Dieu
même a institué, et où le bien
des créatures est assuré, sur la base
du sacrifice de Jésus-Christ, par la
prière exaucée, et, dans certains
cas, selon que Dieu le juge bon, par le miracle.
Pour ma part, j'ai eu une révélation
d'une extraordinaire intensité spirituelle
pendant que M. Jeffreys imposait les mains aux
malades dans une réunion, à Brighton.
Ce jour-là j'ai compris, comme je ne l'avais
jamais fait auparavant, ce que l'Évangile
veut dire quand il parle de LA COMPASSION DU
SEIGNEUR JÉSUS. J'ai reçu ce
jour-là un trésor qu'aucune objection
abstraite ne peut me faire renier.
Jésus baptise du Saint-Esprit et
Jésus revient bientôt.
Venons-en aux deux derniers angles de notre
carré. Du troisième, Jésus
baptise du Saint-Esprit, nous ne dirons rien
ici, car nous voulons consacrer notre prochain
chapitre à ce sujet. Reste enfin :
Jésus revient bientôt.
La doctrine du retour personnel de Jésus
à la fin des temps a été
remise en lumière dans la
chrétienté évangélique
surtout depuis un siècle. J.N. Darby et ses
disciples, les frères de Plymouth, ont
beaucoup contribué au renouveau de cette
espérance à laquelle on sait que
Luther attachait déjà une grande
importance. Elle n’est pas restée le
privilège des Darbistes ou plymouthistes, et
nombreux dans les Églises sont ceux qui ont
étudié de plus près la partie
apocalyptique des Écritures. Certes les
Églises traditionnelles sont loin de
s'attacher toutes à cette doctrine. Comme
toujours, les outrances de certains scrutateurs de
l'Apocalypse ont détourné :
d'elle bien des esprits sincères. D'autre
part, il y a bien des théologiens qui voient
dans l'idée du retour du Christ, une
hypothèse périmée, née
dans l'enthousiasme du christianisme primitif, mais
démentie par les faits.
L'adoption de cette doctrine comme un des angles
fondamentaux de l'Évangile peut être
regardé comme une conséquence de
l'autorité attribuée à la
Bible. Le Réveil de Pentecôte
s'efforce de voir toutes choses comme les voyait
l'Église primitive, puisqu'à celle-ci
furent confiées les règles
éternelles de la foi. Mais il y a plus
encore qu'une raison de fidélité
biblique.
Tout d'abord les croyants baptisés du
Saint-Esprit se sont trouvés
stupéfaits que des grâces si grandes
devinssent si simples et comme à la
portée de tous. Comment se fait-il qu'on n'y
ait pas pensé plus tôt ? Il n'y
avait qu'à prendre la Parole de Dieu au mot,
et Dieu, en qui il n'y a ni changement ni ombre de
variation, se montre disposé à agir
pour nous comme pour l'Église
primitive ! Que cette foi au baptême ait
été mise en eux, ils l'ont
regardé aussi comme une grâce. C'est
Dieu lui-même qui a pris l'initiative de
cette effusion de l'Esprit. Ne serait-ce pas un
signe de l'approche de la fin des temps ?
Avant l'achèvement de cette économie,
Dieu manifesterait puissamment sa volonté de
sauver par l'Évangile de Jésus. Le
mal grandit, l'incrédulité s'affirme,
les nations s'abîment dans les guerres et les
révolutions. Parallèlement à
ce mystère de l'antéchrist, Dieu
donnerait des grâces toutes spéciales
à l’Église, afin qu'elle puisse
tenir ferme et accomplir son oeuvre de salut.
Tous les mouvements de Réveil depuis et y
compris la Réforme ne s'orientent-ils pas
vers cette restauration sans cesse plus puissante
d'un christianisme semblable à celui des
origines ? Ainsi s'expliquerait que les
grâces surnaturelles, si indispensables au
début, le soient encore aujourd'hui, parce
que c'est la fin. S'emparant d'une image des
prophètes hébreux. M. Barratt
intitule un de ses livres : La pluie de
l'arrière-saison. La Bible promettait la
pluie de la première et de
l'arrière-saison
(Joël
2: 23) : la
Pentecôte des Actes, c'est la première
pluie. Nous sommes dans les temps de la
seconde.
La prédication du retour de Jésus
dans l'Évangile Foursquare n'a rien de
l'allure sombre et dure qu'elle a parfois
revêtu ailleurs. La note qui domine, c'est
l'espérance et la joie. « Heureux
jour ! Est-ce aujourd'hui le jour du
couronnement ? chante un beau
cantique ». C'est l'amour pour
Jésus qui s'exprime ici avant tout, le
désir de Le voir face à face. Il y a
aussi, croyons-nous, quelque chose de très
sainement chrétien dans le fait que
l'espérance de ces croyants vise beaucoup
plus à la résurrection du dernier
jour qu'à l'immortalité de
l'âme auprès du Christ dans la
période intermédiaire qui
sépare la mort (le sommeil terrestre) du
croyant, du retour du Sauveur à la fin des
temps. On pourrait soulever le même
problème du spirituel que tout
à l'heure.
À notre sens, la résurrection des
corps est spirituelle, et elle a une valeur
à tous points de vue supérieure au
stade d'esprits désincarnés sur
lequel la Bible donne très peu de
lumières. Selon une feuille populaire, notre
état après la mort (le sommeil) et
avant le retour du Sauveur, c'est un passage de la
troisième classe d'ici-bas à une
seconde beaucoup plus enviable : mais ce n'est
pas encore les premières. Il faut attendre
la résurrection.
Sur ce point, comme sur les
précédents, l'Évangile foursquare remet en valeur ce qu'il y a
de
tellement réel, de concret, de simple et de
profond à la fois, dans le message de
Jésus et des apôtres. Il est certes
à l'opposé de toutes les
subtilités de la théologie du
XIX° siècle, et d'un christianisme
abstrait, purement intellectuel, purement logique
ou même purement moraliste. Mais les simples
croyants qui ont pris le mot Foursquare pour
drapeau, n'auraient-ils pas atteint à des
vérités infiniment plus profondes,
— parce que divines et
révélées, —que notre
sagesse humaine ?
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