Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE III

Progrès du Réveil.

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Nous avons relevé le caractère spontané, et en quelque sorte universel, des origines du réveil de Pentecôte. Le mouvement s'est développé depuis dans des conditions analogues. Il n'a Il n’a toujours pas de centre unique, ni de chef. Certes, il y a eu des serviteurs de Dieu qui ont été employés d’une manière toute particulière dans la diffusion du message, mais la liberté souveraine de l’Esprit demeure au premier plan. On n’assiste pas à l’exécution d’un projet humain, mais à un développement organique. Mentionnons simplement quelques étapes.
Aux États-Unis même, des Assemblées de Pentecôte assez nombreuses se sont formées. Un de leurs principaux chefs est M. Stanley Frodsham qui a composé un ouvrage détaillé sur l'histoire du mouvement.

En Grande-Bretagne, les nouvelles reçues dès 1906 du mouvement d'Amérique, provoquèrent un redoublement d'ardeur, suivi des manifestations de Pentecôte. M. T.-B. Barratt est intimement associé au développement du réveil dans les Îles Britanniques et en Scandinavie. Pasteur méthodiste à Christiana (Oslo), en Norvège, il se rendit en 1906 aux États-Unis pour une tournée de collectes. Son voyage échoua à cet égard. Mais il fut mis en rapport avec des chrétiens baptisés du Saint-Esprit et revint en Europe avec une expérience chrétienne renouvelée. Le berceau, en quelque sorte, du mouvement en Grande-Bretagne fut la ville de Sunderland. Un témoin de ces débuts écrit :
« Le pasteur Boddy, de l’Église Anglicane, entendit parler du réveil de Pentecôte qui avait éclaté en Norvège ; il se rendit dans ce pays et fut convaincu que les manifestations de Pentecôte étaient une visitation de Dieu à son peuple. En septembre 1907, durant une visite du pasteur Barratt, de Norvège, le Saint-Esprit commença de descendre à Sunderland. Les premières ondées de la pluie de l'arrière-saison devinrent une puissante 'effusion en 1908... À Sunderland, le petit ruisseau. devint une grande rivière qui atteignit Lytham, Preston, Bradford, et diverses villes du Pays de Galles, d'Écosse et de l'Irlande. Des milliers furent baptisés dans le Saint-Esprit, parlèrent de nouvelles langues et glorifièrent le Seigneur qui n'avait fait aucune différence entre eux et les 120 chrétiens dont parle le chapitre 2 du livre des Actes. (Nelson Parr, cité par Frodsham, dans With signs following, p. 89).

Au début, on chercha à entraîner l'Église anglicane tout entière dans le mouvement. Mais une forte opposition prévalut, et les chrétiens baptisés dans le Saint-Esprit commencèrent de former des Assemblées séparées. Vers 1914 on voit poindre dans ces Assemblées la puissante personnalité de George Jeffreys qui devait bientôt devenir le chef d'un Réveil de Pentecôte, très puissant aujourd'hui. Nous consacrerons notre prochain chapitre à son oeuvre.
Les Assemblées d'Angleterre se montrèrent dès le début animées d'un grand zèle missionnaire. Sans avoir de, Société de Missions, les Églises de Pentecôte envoient leurs missionnaires jusque dans les contrées les plus, lointaines, et ceux-ci gardent le contact le plus étroit avec les chrétiens qui prient pour eux et subviennent à leurs frais. Le même fait caractérise le mouvement de Pentecôte qui est très florissant dans les pays scandinaves, Suède, Norvège, Finlande.. C'est ainsi que des missionnaires baptisés du Saint-Esprit sont répandus dans toutes les parties du monde, au Congo belge, au Transvaal, en Chine, au Japon, au Mexique, aux Indes, etc. Nous avons nous-mêmes rencontré à Londres une jeune fille finlandaise qui, après avoir suivi les cours d'une école biblique, se disposait à partir seule pour la Chine, soutenue par les prières et les subsides de l'Église dans laquelle elle s'était convertie à Jésus-Christ.

L'union étroite établie entre la vie de l'église locale, l'évangélisation et la mission, est un des traits les plus caractéristiques du mouvement de Pentecôte dans les pays que nous venons de mentionner. Cette union se traduit d'une manière très heureuse dans la composition même de la revue mensuelle que publient les Assemblées de Dieu en Grande-Bretagne sous le titre de Redemption Tidings (Nouvelles de la Rédemption). La revue contient des articles d'édification et de spiritualité, mais les pages centrales sont consacrées à la publication des lettres reçues des missions lointaines, de Chine, des Indes ou du Mexique. Puis Les dernières pages contiennent les nouvelles des réunions d'appel qui se tiennent dans le pays, les annonces relatives aux nouvelles campagnes à entreprendre. Les groupements de chrétiens sont ainsi maintenus dans une atmosphère constante de conquête et de réveil. Nous avons parlé de Redemption Tidings. La même remarque s'appliquerait à l'Elim Evangel, le journal du mouvement de George Jeffreys, avec cette réserve que l'évangélisation des Îles Britanniques y tient une beaucoup plus grande place, et les missions lointaines une place moindre.

En Scandinavie,
nous l'avons dit, le réveil est florissant. Une des caractéristiques du mouvement, surtout en Suède, est que, à côté des assemblées nouvelles qui forment comme une nouvelle dénomination, il y a un réveil analogue, avec le baptême du Saint-Esprit, dans de nombreuses églises appartenant aux anciennes dénominations, principalement les baptistes. M. Donald Gee, un pasteur et théologien anglais, qui est regardé comme un des docteurs du mouvement, a visité récemment la Finlande, et y a trouvé des chrétiens affiliés à ce Réveil au nombre de plus de 10.000. M. Barratt fut naturellement l'initiateur de l'oeuvre dans les pays scandinaves ; en Suède, elle eut à sa tête dès le début, le pasteur Lewi Pethrus, de Stockholm.

Au sujet de la Russie, M. Donald Gee écrit :
« Un frère du nom de Varonaeff, qui avait une situation confortable aux États-Unis, fut sensible aux besoins de ses compatriotes d'origine, et il quitta New-York pour la Bulgarie, d'où il se rendit à Odessa. Il envoya de là des nouvelles d'une grande « Convention » de Pentecôte qui se tint en octobre 1927, et il annonça qu'il y avait plus de trois cents églises ou groupes dans la Russie des Soviets, et que plus de cent prédicateurs ou délégués s'étaient rendus à la rencontre d'Odessa. Il y avait, disait-il, un travail de Pentecôte à Moscou et à Leningrad. Depuis lors la persécution religieuse a commencé en Russie, et il est très difficile de rester en contact avec cette oeuvre. On a appris par Madame Varonaeff que son mari avait été déporté en Sibérie ; mais qu'elle-même, aidée de quelques autres, s'efforce de conserver à l'oeuvre son organisation.. » (Redemption Tidings, octobre 1932).
Nous ne pouvons pas mentionner tous les pays où l'oeuvre s'est étendue, encore moins tracer l'histoire de ces mouvements. Nous ne pouvons cependant passer sous silence les réelles victoires remportées dans l'Amérique latine. La plupart des États ont été touchés, et le nombre des convertis, tous d'origine catholique naturellement, égale souvent et dépasse quelquefois ce qui a pu être obtenu jusqu'ici par les autres oeuvres protestantes. En Europe, le message du Réveil de Pentecôte a pénétré dans presque tous les pays. En dehors de la Grande-Bretagne et des pays scandinaves cependant, aucun résultat de grande envergure n'a été atteint jusqu'à ce jour.

La France et la Belgique possèdent depuis janvier 1930 des évangélistes de Pentecôte, M. et Madame Douglas Scott, originaires des environs de Londres. L'attention n'a guère été attirée sur eux dans les milieux protestants que depuis janvier 1932, date à laquelle ils prêtèrent leur concours à un pasteur de Privas (Ardèche) pour une campagne de Réveil. Jusque-là, M. Scott, que viennent entourer l'un après l'autre des collaborateurs de France, de Belgique ou de Suisse, avait fondé des assemblées de Pentecôte, composées de prosélytes d'origine catholique. La plus importante de ces assemblées se trouve au Havre : d’autres sont en voie de progression à Rouen, à Liévin, à Calais, à Lyon. En Belgique, on a vu se reproduire le même fait qu'en Suède : une église déjà existante (dirigée par le pasteur H. de Worm) a accepté le message du baptême, du Saint-Esprit. Il est certain que le travail de M. Scott, plus que tout récit concernant les autres pays, a attiré l'attention de beaucoup de protestants de langue française sur la question des dons spirituels. Quelques membres des églises protestantes se sont engagés, personnellement dans ces voies en apparence nouvelles, d'autres cherchent, d'autres s'interrogent. C'est surtout pour essayer d'éclairer le sujet dans l'esprit de nos coreligionnaires que nous avons composé cette brochure. Mais avant de parler de la valeur des principes et des expériences que le mouvement de Pentecôte met en lumière, nous voudrions parler en détail du mouvement d'Elim, que nous avons pu approcher personnellement d'assez près.

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