Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

XII

TRAHISON.

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 Dans quelle mesure mon maître Jonathan participa-t-il à la trahison de Judas qui vendit son Seigneur pour trente pièces d'argent, c'est quelque chose qu'il est difficile de dire. Souvent, dans la suite, il me raconta la terrible épreuve par laquelle il passa, cette nuit-là et le jour suivant. Et de tout ce qu'il me dit, je puis apporter l'assurance que jamais il n'eut d'autre pensée que de hâter l'heure de la manifestation glorieuse du Messie. Qu'il ait péché par erreur, et aussi par orgueil, et certainement par zèle, J'en suis convaincu. Jamais pourtant, j'en suis persuadé, le motif sordide qui fit de Judas l'homme exécré du ciel et de la terre n'effleura sa pensée. D'ailleurs, il demeura toujours assuré que Judas n'avait eu d'autre but, en vendant aux autorités le secret de la cachette de Jésus, cette nuit-là, que de forcer le Maître à affirmer avec force et dans une victoire éclatante, son autorité et sa puissance divines. À entendre Jonathan, leur pensée, lorsqu'ils causaient à deux dans la ruelle qui va chez Simon, où Jésus et les siens mangèrent la Pâque, était d'obliger Jésus à sortir d'une inaction qui, si elle devait se prolonger, amènerait l'échec de tout le mouvement préparé par Jonathan et quelques autres, en vue de seconder le Messie dans son oeuvre de purification et de justice.
Je crois fermement que ce fut là la pensée de Jonathan. Quant à Judas, l'opinion de tous nos frères, c'est qu'il commit son crime pour de l'argent ; car il était avare.

Lorsque je les vis tous deux dans la ruelle, je me sentis gêné et je compris que quelque chose se tramait entre eux, en dehors de la pleine lumière. J'étais allé voir si Jean ou quelque autre des disciples ne sortait pas de la maison. J'avais hâte de savoir ce que Jésus avait pu leur dire. Peut-être Jonathan avait-il eu, de son côté, le même souci. Judas était sorti le premier et n'avait pas fait dix pas que Jonathan l'avait rejoint.
Ils se causèrent longtemps et à voix basse. Lorsque je les aperçus ensemble pour la première fois, ils étaient sur le point de se séparer. Je ne pus entendre de leur conversation que quelques mots qui ne m'apprirent rien.

Lorsque Judas fut parti, et que je me trouvai en présence de Jonathan, je ne sus d'abord que balbutier quelques mots incohérents. Comme si j'étais de connivence avec lui, je lui demandai pour quand était le signal attendu. Il me regarda longuement avec ses yeux de fièvre.
- Demain, dit-il, il y aura du nouveau, et même avant cela !

Une flamme de passion intense brûlait au fond de son regard. Gêné pour je ne savais guère quel motif, je me détournai et trouvai hâtivement une excuse pour partir. Il me retint.
- C'est pour bientôt. Il vient de refaire dans le secret le miracle de la plaine de Bethsaïda, au bord du lac : il vient de rompre le pain et de le distribuer. Judas a beau hausser les épaules, je sais que c'est le signe du Messie. Le Christ de Dieu donnera au monde le pain céleste, comme Dieu jadis, au temps de Moïse, a donné la manne à nos pères dans le désert.
- Pourquoi Judas est-il parti seul ? demandai-je.

Une vive lueur traversa ses yeux et s'éteignit.
- Suis-je gardien des pas de Judas ? dit-il brutalement. Judas est un fou dont l'âme brûle bizarrement. Il ne comprend pas tout ce que fait et tout ce que dit Jésus. Alors, parfois, il va son chemin et Jésus va le sien. Mais il revient toujours à son Maître, et celui-ci le reprend.

Comme je me disposais à partir, il me retint vivement.
- Elias, dit-il, je ne sais si je rentrerai ce soir, et je sais que mon frère Simon doit s'absenter tard dans la nuit. Il faut qu'il finisse d'abord son travail maudit, ajouta-t-il entre deux grimaces. Il ne reviendra que demain. Peut-être ferais-tu bien de ne pas quitter la maison. Les femmes seraient seules.

Je m'inclinai sans répondre et je partis. Mais je me promettais bien de ne pas me coucher, moi non plus, cette nuit-là. Jonathan m'intriguait autant que Judas au visage si sombre. Et je sentais - comment ne l'aurais-je pas senti - que quelque chose se préparait mystérieusement, et où celui que j'aimais maintenant passionnément, quoique avec crainte, devait jouer un rôle essentiel.
J'allai trouver Joanna qui m'attendait avec une anxiété douloureuse, et lui dis tout ce que je savais.
Ce n'était certes pas grand'chose. Mais interroger davantage Jonathan était inutile. D'ailleurs, il ne devait pas rentrer avant plusieurs heures.

Lorsque je racontai à Joanna que j'avais surpris son père en conciliabule avec Judas, l'homme de Kérioth, elle me regarda avec un air d'épouvante.
- Oh, dit-elle, j'ai peur de cet homme, j'ai peur de mon père. Ce sont des hommes de violence. Ils n'ont pas compris le message d'amour de Jésus. Ils n'ont, eux, qu'un coeur rempli de haine. Ils sont ennemis de Dieu !

Elle me parlait, le regard fixe et comme agrandi par une terreur dont je ne voyais pas la raison.
- Mais, dis-je, pourquoi craindre ? S'il est de Dieu, il échappera à leurs contraintes, ou à leurs complots, ou à leurs embûches ! Il suivra tout droit son chemin
- Elias, reprit-elle, le Messie mourra, il l'a dit.
- Ce n'est pas possible ! criai-je à tue-tête.
- Et malheur à ceux par qui le crime sera commis, ajouta-t-elle.

Et elle éclata en sanglots !

Je ne savais que dire ni que faire. Malgré mes supplications, elle continuait à pleurer et tout son corps était secoué en spasmes violents. Je ne pouvais comprendre encore ! Mais le coeur de Joanna savait ce que ma tête ne pouvait encore saisir. Elle pleurait à l'avance la mort de Jésus et la défaite de Dieu. Était-ce la première fois que Dieu était mis en échec par son peuple ingrat et endurci ? Elle pleurait sur l'incompréhension de notre peuple, et sur le rôle de son propre père !

Lorsqu'elle se fut apaisée, elle se tourna vers moi :
- Tu ne comprends donc pas, Elias ? Tu m'as raconté qu'il leur a donné le pain, en disant : ceci est mon corps ! Oui, il est le Messie ! Il restaurera le peuple, il le nourrira, lui rendra la vie, mais ce sera par le don de sa vie, de sa chair déchirée et rompue. Tu ne te souviens pas, Elias, des paroles du prophète ? « C'est par ses meurtrissures que nous avons la vie ! »

Je sursautai. Je n'avais jamais pensé à cela ! Joanna, elle, devinait, Joanna était une sainte, une enfant de Dieu. Le monde n'avait jamais pénétré en elle. Elle avait le regard pur, le coeur pur : sur son coeur devait s'inscrire la parole de Dieu, et elle ne disait que ce qu'elle entendait Dieu lui dire. Joanna ne pouvait que dire vrai. Et la vérité qu'elle me disait me glaçait d'épouvante.
Ce n'était pourtant pas la première fois qu'elle me parlait de l'événement dont la fatalité lui apparaissait avec tant de clarté ! Mais, maintenant, nous étions sur le seuil même de la chambre pleine d'angoisse et de deuil.
Cependant, j'essayai de me secouer et de me refuser encore à croire ce qui semblait à ma fiancée l'horrible inévitable, devant quoi il nous fallait courber la tête.
Je dis : « Tu verras, Joanna, que nous nous trompons !
Demain sera le jour de triomphe pour notre Messie bien-aimé ! Tu verras ! »
Elle ne me répondit mot, mais laissa couler ses larmes sur son visage qui pourtant essayait de sourire.
Alors, je fus comme un possédé et je me démenai dans la chambre comme un homme hors de sens. Dans la cour, nous entendions le marteau de Simon, le frère de Jonathan, qui frappait rageusement sur ses poutres. Il avait hâte de terminer l'odieuse corvée que l'officier de la cohorte lui avait imposée.

N'y tenant plus, je sortis. La nuit était maintenant complètement tombée. Les bruits de la ville s'étouffaient peu à peu et s'ensevelissaient dans un silence lourd et oppressant. J'allai dans la ruelle. Mais j'attendis en vain que parût Jean, ou l'un des disciples, ou Jésus lui-même. Ils étaient déjà partis ; où, je ne savais.

Lorsque je rentrai dans la maison de Simon, le fils d'Ezra, tout le monde était couché. Je ne pouvais songer à dormir. Je résolus d'aller me baigner dans le torrent qui coulait à l'est des murs de la ville, au pied du mont des Oliviers. J'avais découvert un endroit discret, et une ou deux fois déjà, j'étais allé reposer dans les eaux fraîches, mes membres que la chaleur et une oisiveté inaccoutumée rendaient las et pesants. Je m'enveloppai d'un simple linge et je partis dans la nuit dont les ombres s'épaississaient. Ce devait être la fin de la deuxième veille de la nuit. Je pus sortir sans encombre de la ville, par la porte qui va à Béthanie, et nul ne me demanda où j'allais. Beaucoup de pèlerins, en effet, ont coutume de passer la nuit dans les jardins et sur les coteaux qui entourent la cité de David.
J'allai sans hésiter à l'endroit que j'avais choisi, et bientôt, j'étais allongé de tout mon long dans l'eau du torrent, si peu profonde qu'en tout endroit de son cours, on pouvait le traverser à gué ou en sautant d'une pierre sur l'autre.

Je pense que j'aurais volontiers passé la nuit entière en cet endroit. Lorsque je fus sorti de l'eau, je m'étendis sur l'herbe, le visage tourné vers le ciel sans fond. Les hautes murailles et le temple qui les couronnait me cachaient une partie du firmament. Je me sentais comme écrasé par cette masse sombre. Et je pensais à la parole de Jésus que Jean m'avait rapportée, et qui signifiait que, tout cela fût-il jeté en bas, il le rebâtirait en trois jours.

Sur ma gauche, s'élevaient les pentes douces du Mont des Oliviers. Je distinguais quelques arbres, tout près de moi, ainsi que la haie haute qui entourait un jardin, ce jardin dont j'appris le nom plus tard - Gethsémané. Quelques palmiers agitaient, au souffle de la nuit, leurs palmes noires. Le silence était parfumé, et je sentais s'apaiser en moi mes craintes les plus vives. Je me disais, tellement mon âme était imprégnée de la solennité du lieu et de l'heure, que Dieu règne, et que les hommes ne peuvent rien contre sa majesté.

Je ne sais combien de temps dura ma contemplation immobile et silencieuse. Je fus arraché du charme où je me complaisais, par un bruit de voix et de pas d'hommes. En un instant je fus sur pied et, accroupi derrière les rochers qui constituaient ma cachette, je me mis à rechercher d'où venait tout ce bruit. Une troupe d'hommes traversait le torrent à quelques pas de l'endroit où je me trouvais. Ils portaient quelques torches, et à la lueur des flammes rouges, je découvris, aux reflets qui éclataient par moments sur les cuirasses et les casques, que parmi ces hommes, il y avait des soldats romains. Ils s'arrêtèrent à la haie du jardin. S'il avait fait jour, j'aurais distingué sans difficulté les traits de chacun d'eux.

C'est alors que je vis un homme s'emparer d'une torche et dire, assez haut pour que je l'entendisse : « Suivez-moi ! Celui à qui je donnerai un baiser, saisissez-le : c'est lui ». Et comme il se retournait, je reconnus son visage, maintenant en pleine lumière, et que la flamme dansante balayait tour à tour de traces rouges et d'ombres sinistres. C'était Judas Iscariot, l'un des Douze.
Une angoisse terrible m'étreignit le coeur, et pendant un long moment, je fus comme paralysé. Était-ce un rêve, ou bien la sinistre réalité ? Ainsi parmi les Douze, il y avait un traître ! Et c'était Judas ! Ce ne pouvait être que Judas ; tout, sur son visage, trahissait celui qui calcule et qui est incapable d'aimer parce qu'il calcule. Une ombre d'horreur m'envahissait l'âme.

Depuis un instant toute la troupe était entrée dans le jardin. je m'enveloppai vivement dans mon drap et je me mis à courir vers la porte par où le dernier porte-torche avait disparu. Mais au moment où j'allais pénétrer à mon tour par la poterne, une main me saisit fortement au bras et me retint.
- Où vas-tu, Elias ?

Je me trouvais, en proie à une panique indescriptible, en présence de Jonathan, mon maître !
- Laisse donc ! Tu vas contempler leur confusion ! Comme la cire fond au feu, tu vas les voir disparaître devant l'élu de Dieu ! Laisse ! Tu vas le voir sortir de cet antre comme un lion rugissant à la première flèche qui le touche. Nous allons le voir, le vainqueur ! Il fallait bien qu'on l'attaquât pour le décider à attaquer à son tour ! Voici l'heure de Dieu, Elias, l'heure de la grande épouvante, l'heure de la grande angoisse ! Ils sont entrés avec leurs bâtons et leurs épées. Tu vas les voir sortir, leurs armes brisées comme des fétus de paille ! Ils sont entrés pleins de l'orgueil de leur force, porteurs des ordres du César maudit, du Sanhédrin aveugle, et des sacrificateurs traîtres à Jéhova ! Tu vas les voir sortir, leur orgueil réduit à néant, écrasés par l'éclat de sa gloire !

Jonathan m'avait lâché. J'allais crier, tellement sa main crispée sur mon bras me causait de douleur. Je m'appuyai contre un arbre, silencieux. La silhouette noire de Jonathan s'agitait devant moi. Je devinais son visage plus que je ne le voyais. Mais il parlait et je suivais du regard, non pas son visage, mais sa voix. Elle était âpre et stridente, et parfois grondante comme celle d'un fauve. Et quand il ricanait, il semblait que c'était un démon.
Il parla encore un long moment ! « Châtie, ô Dieu, tes ennemis ! Écrase-les, piétine-les, comme le vigneron foule le fruit au pressoir ! Nourris la terre de leur sang, et les moissons seront douces à notre bouche. Jette leurs entrailles dans le torrent, et leurs corps au feu de la Géhenne ! Arrache de leur bouche la langue qui a proféré le mensonge, et de leurs mains les doigts qui ont accompli les actes que tu condamnes ! Parais dans le feu et le soufre ! Détruis leurs palais, écrase sous les décombres et leurs femmes et leurs enfants à la mamelle, afin qu'ils sachent que tu es Dieu ! »

À ce moment un homme parut qui portait une torche.
Il sortait du jardin. Mon maître s'était tu, et en quelques bonds s'était approché de l'homme.
- Eh bien ?
- L'homme est là, répondit l'autre. Il n'a opposé aucune résistance.

Sa torche levée au bout de son bras éclaira le visage de Jonathan qui m'apparut hideux. Je m'approchai vivement.
Déjà d'autres étaient sortis du jardin. Bientôt, je vis Jésus, que je reconnus à sa robe blanche. Ses bras étaient liés le long du corps. Son visage, violemment éclairé par les flambeaux, m'apparaissait calme bien qu'infiniment triste et comme fatigué. La petite troupe fit une pause, comme pour attendre que tous fussent sortis de l'ombre du jardin.
Puis, je ne vis plus qu'une chose : ses mains liées. Je ne sais plus à quoi je pensais à ce moment-là. je ne pensais pas, sans doute ; j'étais étourdi comme si j'avais reçu sur la tête un coup de maillet. J'étais hébété, perdu, et tout tournoyait en moi. Je ne voyais que ses mains liées. Avec étonnement, je considérais ces hommes, que la flamme des torches faisait de visage étrange et d'accoutrement bizarre. Je remarquai vaguement qu'un soldat romain me regardait fixement. Je cherchai des figures connues pourquoi ? Je n'aurais su le dire. Peut-être voulais-je revoir encore une fois le visage de l'homme qui avait trahi son ami. Je ne le vis point. Et obstinément mon regard fixait ces mains que les cordes tenaient étroitement liées.

Ainsi, il était vaincu ! Il était vaincu ! Oh ! Un sanglot immense, irrésistible, me montait du plus profond des entrailles et me suffoquait. J'aurais voulu crier, et je ne pouvais pas. Je luttais désespérément contre l'invisible main qui m'étreignait à la gorge.
Soudain, Jonathan bondit. Il avait tiré une épée de dessous son vêtement
- Faut-il frapper de l'épée ?

Il avait crié comme on pousse un rugissement. À peine eut-il jeté ces mots, qu'un autre homme avait de l'ombre, lui aussi armé d'une épée. Je le reconnus sur-le-champ. C'était Simon Pierre. Et j'entrevis, dans l'espace d'une lueur fugitive, non loin de lui, les deux visages de Jacques et de Jean.

Il est difficile de prendre des légionnaires romains au dépourvu. À peine Jonathan et Pierre eurent-ils brandi leurs armes, que déjà plusieurs d'entre les hommes de la cohorte se portaient en avant, l'épée au poing. C'est alors que pour la première fois j'entendis la voix du Maître. Elle s'éleva claire, forte, autoritaire, et à son bruit, tout tumulte s'apaisa et les hommes s'immobilisèrent :
- Remettez l'épée au fourreau ! Car ceux qui prendront l'épée périront par l'épée.

Jésus avait fait quelques pas en avant. Il s'avança entre les hommes qui se surveillaient avec le regard aigu des combattants qui ne veulent pas se laisser surprendre. Il se tourna vers Pierre :
- Crois-tu, dit-il, que je ne pourrais pas invoquer mon Père, qui me donnerait aussitôt plus de douze légions d'anges ?

Nous restâmes un moment silencieux, comme dans l'attente de je ne sais quelle intervention surnaturelle. Nos ennemis eux-mêmes semblaient interloqués, en tout cas fortement impressionnés.
Tout à coup nous entendîmes une sorte de hurlement. C'était Jonathan qui riait sauvagement, d'un rire démoniaque. Je fus secoué d'horreur.
- Ah, faux Christ, faux Christ, menteur !

Il jeta son épée par terre et se précipita sur Jésus, comme pour le souffleter. Un soldat s'interposa et rendit impossible cette ignominie contre laquelle, encore aujourd'hui comme à ce moment-là, ma chair en même temps que mon coeur se soulève et se révolte.
Alors, oh ! que son ricanement était horrible à entendre - Jonathan prit la fuite. La lune s'était levée, éclairant étrangement toute la scène. Jonathan courait, les deux bras dressés vers le ciel. Et nous entendîmes plusieurs fois encore son hurlement de démon.
Mais déjà Pierre, Jacques et Jean couraient aussi, comme des fous. L'épouvante les avait saisis. Alors, je fus pris moi aussi d'une affreuse panique. je poussai un cri et je me mis à courir. Pourtant un homme, un soldat romain, essaya de me retenir. Sa main ne put saisir que le drap dont j'étais vêtu. je me débattis avec violence, et lui laissant l'étoffe entre les mains, je m'enfuis tout nu et hurlant.

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