Les sermons d'après Pâques m'ont
laissé un souvenir inoubliable et
pourtant il ne s'est rien produit de sensationnel.
Mais c'est à ce moment-là que notre
conseil presbytéral a fait de tels
progrès dans l'unité qu'il est devenu
une communauté véritable.
Le pasteur nous a dit :
- Vous êtes mes auxiliaires, vous qui
voulez porter avec moi la responsabilité de
faire entendre la parole de Dieu dans la commune de
Lindenkopf.
Il a dit qu'il voulait éviter tout
désordre extérieur, que nous
étions tous Allemands et que nous aimions
notre patrie, que nous devions obéir
à l'autorité établie par Dieu
et non critiquer ses ordres, qu'il ne devait
protester que si l'on s'attaquait aux commandements
de Dieu.
Il a dit en outre que c'est avec nous
d'abord qu'il voulait tout discuter, que dans
l'Eglise on manquait encore de résolution et
de clarté, que plus tard peut-être on
comprendrait mieux là aussi ce qui
était en jeu.
Nous nous sommes réunis à peu
près tous les quinze jours et avons
constaté combien le pasteur prenait sa
fonction au sérieux, par quelles luttes
intérieures il passait, examinant sans cesse
si ce qu'il disait et faisait était
juste.
Le curieux de la chose, c'est que l'attaque
dirigée contre l'Eglise a eu pour
conséquence immédiate que ses membres
sont devenus conscients de leur responsabilité. On
avait
subi le sermon chaque dimanche, peut-être
parfois emporté quelques bonnes
idées, mais pour le reste, les affaires du
monde allaient leur petit train. Que l'Eglise est
le sel de la terre et la lumière du monde,
on n'y pensait plus du tout, pas plus qu'à
ce mot de Luther que le pasteur a cité une
fois : « La prière de
l'Eglise empêche que le monde ne
s'écroule ! »
Nous étions donc là, nous les
sept du conseil presbytéral, réunis
avec le pasteur et nous rapprenions tout à
partir des premiers éléments, nous
faisions notre apprentissage auprès du
Christ ; oui, nous étions comme les
écoliers qui pour la première fois
ont l'abécédaire en main et se
mettent à épeler.
Moi aussi, j'avais quelque chose de la foi
chrétienne. Ma mère était une
femme pieuse ; nous, les enfants, nous avions
grandi aux enseignements de la Bible et aux chants
du livre de cantiques et je ne m'étais
jamais lassé d'en feuilleter toujours
à nouveau les pages jaunies et
usées.
Comment, du reste, aurais-je pu vivre sans
cette lumière sur mon sentier dans les dures
épreuves de chaque jour ? On
tâtonne comme un aveugle quand on n'a pas
cette lumière.
Mais ce n'était guère qu'une
lanterne de bicyclette, une mauvaise chandelle qui
ne faisait qu'une petite tache lumineuse devant
moi. Ce qui me manquait, ce qui nous manque
à tous, c'était de voir plus loin,
devant nous, de savoir pourquoi le monde est comme
il est, de reconnaître la délivrance
que Dieu tient prête pour nous et pour le
monde entier.
Car tout a complètement
changé. Jusqu'ici, nous vivions bien
tranquilles, dans une paix de cimetière et
le monde extérieur ne se souciait pas de
troubler notre tranquillité ; mais
voilà que le monde pénètre
chez nous, franchit les murs, veut tout prendre et
nous prendre aussi notre paix et notre
tranquillité. Alors les tombeaux reprennent
vie, ils se réveillent.
Qu'est-ce que nous savions, en somme ?
Bien peu de chose : que le travail rend les
mains calleuses, qu'il n'y a pas de justice au
monde et qu'on n'y peut rien changer, qu'enfin
l'essentiel était pour chacun d'obtenir le
salut pour soi-même.
Mais, à présent, tout prenait
un autre sens. Quand je me représente les
figures de ceux qui étaient
rassemblés pendant ces heures-là,
quel réveil je constate. Quelle germination
dans nos caboches jusqu'alors si dures ! Que
d'aperçus nouveaux sur la vie et le monde,
pour nous qui étions à peine sortis
de notre village, sauf pendant la
guerre !
Voilà la Bible qui bouleversait
toutes les opinions et toutes les formules,
même celles de la politique et les
remplaçait par le jugement de Dieu sur le
monde.
Même pour Rautter, son socialisme
avait tout à coup l'air râpé.
Il disait :
- Aime ton prochain comme toi-même,
voilà le vrai socialisme :
À quoi le pasteur
répondait :
- D'accord, mais pourquoi donc ne le
faites-vous pas ? Pourquoi ne commencez-vous
pas ?
- Qui peut le faire ? disait Rautter
songeur. Il faudrait être des hommes
différents, des hommes nouveaux !
Une fois, le meunier s'est gratté
derrière l'oreille et a dit :
- Je croyais savoir comment marchent les
choses du monde et m'entendre à mes
affaires : dans ce village, il n'y a pas de
ferme comme la mienne ; tout de même, je
n'en sais pas plus qu'un catéchumène
et je dois tout recommencer.
C'était la même chose pour nous
tous. Le pasteur nous a bien dressés et nous
avons constaté que la Bible est un
maître merveilleux et entrevu ce que serait
une Église qui ne s'inclinerait que devant
la Parole de Dieu.
Bientôt, on a entendu parler de ce
mouvement qui se développait à
l'intérieur de l'Eglise et qui prenait le
nom de « chrétien
allemand ».
Il nous semblait qu'il n'y avait rien
là de nouveau, car, nous aussi, nous
étions des Allemands et des
chrétiens. Mais ensuite, le pasteur nous a
raconté ce que ces gens voulaient et nous a
lu un passage d'une feuille de propagande. Voici ce
qui y était écrit (je l'ai
encore) : « Notre base est le
Christianisme positif : nous professons la foi
en Christ, affirmative et conforme à notre
mentalité, comme il convient à
l'esprit luthérien allemand et à une
piété héroïque. Nous
voulons que notre Église participe au
réveil de l'âme
allemande. »
Nous ne comprenions pas du tout que cela ne
devait rien donner de bon.
Le meunier a dit :
- Je peux signer sans hésiter ce qui
est écrit là. Nous, les paysans, nous
sommes tous d'ici, aussi haut que remonte notre
registre paroissial : et vous aussi, Holzschuh
et Rautter, vous êtes des enfants de
Lindenkopf et pas d'hier ; toujours ce pays a
été allemand et nous nous sentons
aussi des Allemands.
Et le vieux Rocker :
- Ils parlent donc dans leur programme du
parti du Christianisme positif ; cela ne peut
pas être quelque chose de mauvais, pourvu
qu'ils s'y tiennent. Il n'existe qu'un seul
Christianisme, n'est-ce pas, et
« positif », je ne sais pas au
juste ce que ça veut dire, mais je crois que
ça signifie « Christianisme
véritable ou
légitime ».
Chacun a donné son avis, Rautter
comme les autres. Il a dit :
- Si on ne parlait pas tant d'être
Allemands ! nous autres ouvriers, nous sommes
des Allemands, on l'a bien vu en 1914 et pourtant
on nous a toujours traités comme des parias.
Je ne comprends pas pourquoi on fait un tel foin du
mot
Allemand,
surtout dans un appel de l'Eglise.
- Voilà justement, a répondu
le pasteur, par où ils laissent passer le
bout de l'oreille !
« Pour qui me prenez-vous,
dites ? Pour un Hottentot ? Moi aussi, je
suis Allemand, mais je ne veux pas en parler tout
le temps. Le caractère allemand, c'est
quelque chose de profond, de secret au fond du
coeur, il n'est pas nécessaire de discuter
là-dessus, il est comme il est et personne
ne peut nous l'enlever. Je n'ai rien à dire
si l'État y insiste dans des discours et
dans toutes les occasions possibles.
Peut-être que beaucoup ont oublié
qu'ils sont Allemands et on le leur rappelle :
mais l'Eglise ?
« Cet appel, c'est un piège
dans lequel beaucoup vont tomber.
« Ils croient que si partout
maintenant le patriotisme est le mot d'ordre,
l'Eglise elle aussi doit emboîter le
pas !
« Toujours on a dit que l'Eglise
devait emboîter le pas : on l'a dit
à propos de l'empire, du socialisme et,
à présent, du national-socialisme.
Toutes les fois que quelque chose de nouveau
apparaît, l'Eglise elle aussi doit changer de
couleur.
« Vous pouvez me croire : moi
aussi, je me suis laissé prendre à
cet appel ; moi non plus, je n'ai rien
soupçonné. Mais, tout à coup,
il m'est venu à l'idée :
L'Eglise, qu'est-ce qu'elle a fait au fond pendant
ces vingt dernières années et depuis
beaucoup plus longtemps ? Elle s'est mise
à la remorque de toutes sortes de
puissances. Elle a toujours ajouté un peu
d'encens à tout ce qui se passait dans le
monde et avec cela elle a manqué de dire
avec une entière franchise ce que son
Maître lui a ordonné.
« Peu à peu, en examinant
de près cet appel, on découvre ce qui
se cache derrière ces mots : un
christianisme conforme à notre
mentalité, qui convient au génie allemand.
Comprenez-vous ce que cela veut dire ? Cela
veut dire que le Christ, à qui toute
puissance a été donnée dans le
ciel et sur la terre, doit se conformer au
génie allemand, que sa parole ne vaut que
dans la mesure où le bonhomme Michel peut
s'en servir, que nous autres Allemands, nous
voulons prendre dans l'Évangile ce qui nous
plaît, que « l'âme
allemande », comme ils disent là,
doit dominer sur le Maître du monde.
« Nous devons être
parfaitement d'accord et affermir nos convictions
quant au véritable caractère de
l'Eglise.
« Autrefois nous pensions que
lorsque les peuples et les États voulaient
entreprendre quelque chose ou accomplir quelque
chose de grand, il suffisait d'en appeler à
l'Eglise pour forcer Dieu en quelque sorte à
donner sa bénédiction et que tout
irait bien. Aide-toi, le Ciel t'aidera !
L'homme ordonnait, Dieu devait obéir.
« Puis est venue la grande guerre
et la révolution et à présent
une autre révolution, mais aucun n'en a
tiré la moindre leçon, tout au
contraire : maintenant plus que jamais, on
veut que l'Eglise participe au réveil de
l'âme allemande, on va chercher le sang et le
sol ou je ne sais quoi pour en pétrir un
Dieu allemand, un Dieu fait de notre chair et de
notre sang.
Mais ne vous y trompez pas, on ne se moque
pas de Dieu ! Vous vous rappelez encore,
Rautter, que j'ai dit une fois qu'il fallait que
les choses changent ?
Rautter opine du bonnet :
- Oui, Monsieur le pasteur, vous l'avez
dit.
Le pasteur continue :
Jusqu'ici, c'est nous qui avons parlé
et nous n'avons pas laissé la parole
à Dieu. À présent, nous
voulons écouter ce que Dieu veut nous dire.
Car les choses ne peuvent changer que si nous
faisons Dieu notre Seigneur, que si nous
l'écoutons, si nous lui obéissons et si nous le
croyons capable, lui, de produire ce changement.
« Croyez-moi, l'Allemagne
entière soupire maintenant après la
véritable Église, une Église
qui ne parle plus pour plaire aux hommes, mais qui
proclame les hauts faits et les promesses de Dieu.
Beaucoup sont las des mots humains et veulent
entendre la Parole de Dieu.
« Voilà qu'un professeur de
Bonn a lancé un court appel d'où
ressort clairement ceci : l'Évangile
est la force de Dieu, c'est Jésus-Christ et
il est aussi libre que Dieu lui-même et
n'admet pas d'autres dieux à
côté de lui. L'Eglise
évangélique sert cet
Évangile-là et n'attend de secours
à toutes les misères que de ce seul
Dieu.
« Est-ce que vous pouvez me
suivre ? Est-ce que vous sentez la
différence d'avec le passé ?
Est-ce que vous comprenez que là est la
liberté, l'indépendance à
l'égard de tout être
humain ?
« Donc, vous savez ce que je veux
faire ici à Lindenkopf. Non me mêler
des affaires de l'État, ni ériger un
régime clérical comme on dit, mais
donner à notre peuple le secours
éternel qui seul peut l'aider : la
Parole de Dieu. Voulez-vous en
être ? »
J'ai essayé de reconstruire à
peu près ce qui a été dit
à ce moment-là.
Cela a secoué notre torpeur et,
malgré nos différences, nous a unis,
nous les conseillers presbytéraux, comme le
mortier joint les briques.
Plus d'une fois, quand nous avions fini, le
pasteur nous a emmenés au lit de son
fils.
Là, sa femme nous accueillait, nous
serrait la main et nous remerciait de tenir bon
à côté de son mari.
Mais nous refusions les remerciements, nous
disions que c'était tout naturel. Une fois,
elle a dit qu'elle croyait qu'on
n'en était qu'au début, qu'il lui
semblait sentir des menaces dans l'air.
Alors nous avons répondu :
- Ce qui doit arriver arrivera !
Mais le pasteur et sa femme n'avaient pas
peur.
Et puis, encore un été, encore
un automne ont passé. Dans notre
village, il ne pénétrait pas
grand'chose du dehors. Chez nous aussi, bien
entendu, les haut-parleurs criaient et les discours
enflammés créaient une
atmosphère fiévreuse dans les
maisons, on affichait de nouvelles lois, les
uniformes poussaient comme ça du pavé
et celui qui voulait se faire bien voir du parti
allait le soir faire l'exercice et faisait
demi-tour à droite, demi-tour à
gauche, comme les recrues. Mais, parmi nous, tout
cela trouvait peu d'amateurs. On faisait son
travail comme d'habitude. Les paysans ne se
laissaient pas griser et se tenaient à
l'écart de tout ; et de nous autres
bûcherons et cheminots, il n'y en a que
quelques-uns qui ont été volontaires,
par peur de perdre leur place.
Pour nous, les bûcherons, quand nous
étions dehors au travail, que les haches
résonnaient, que les scies grinçaient
et que nos courtes pipes fumaient, nous oubliions
toutes ces histoires : nous étions des
hommes libres.
Quant aux choses qui se passaient dans
l'Eglise allemande, le pasteur en gardait le souci
pour lui seul en général. Il disait
qu'il ne voulait pas nous tourmenter sans
nécessité et il laissait seulement
entrevoir que les chrétiens-allemands
s'étaient emparés par la ruse et par
la force des positions les plus importantes dans
l'Eglise et qu'ils y avaient été
aidés par de hauts fonctionnaires
officiels.
Et il a dit encore qu'on avait
installé un évêque d'Empire, que celui-ci aussi
était pris parmi les
chrétiens-allemands et qu'il essayait de
l'emporter par tous les moyens, mais qu'il
rencontrait de l'opposition.
Un dimanche de novembre, la chose suivante
s'est passée à l'église,
chose qui nous a étonnés, nous aussi,
vu que le pasteur avait fait exprès de ne
pas avertir le conseil presbytéral.
Après le culte, il a prié
l'assemblée de rester encore un moment et il
a dit :
« Jusqu'à présent,
je n'ai pas voulu que notre Église soit
mêlée à des affaires qui ne
regardent que notre village et j'ai aussi cru que
ce n'était que passager et que tout se
calmerait.
« Mais maintenant il faut que je
vous dise qu'au sein de notre Église
évangélique, partout dans le pays,
des gens se sont levés qui tâchent
d'introduire un autre esprit dans notre
Église, ce n'est plus le Christ qui doit
être maître, mais pour citer l'un
d'entr'eux, « l'esprit du
national-socialisme et sa
volonté ».
« Je vous le dis
franchement : Je n'ai rien contre le
national-socialisme qui veut apporter une vie
nouvelle à notre peuple et ce qui se passe
dans le gouvernement ne me regarde pas. Mais ici,
dans l'Eglise, je n'admettrai pas, tant que
j'occuperai cette chaire qu'on remplace, ici
même et par je ne sais quoi, notre Seigneur
Jésus-Christ. Et beaucoup de pasteurs sont
de mon côté. Ils ont formé une
association pour sauver l'Eglise du péril
menaçant, avec ce mot d'ordre :
« Nous avons à prêcher le
Christ et rien d'autre ».
Une rumeur a parcouru les bancs de
l'église et le pasteur s'est
arrêté un peu, enveloppant
l'assemblée du regard. Puis il a
continué.
« Jusqu'à ce jour, je
croyais que ceux qui propagent des erreurs et qui
s'appellent
« chrétiens-allemands »
criaient beaucoup, mais qu'il n'y avait pas
grand'chose là-derrière. Mais
maintenant il y a eu une grande manifestation dans
le Palais des Sports à Berlin, où des
milliers d'hommes sont accourus, parmi lesquels
beaucoup de chefs des
chrétiens-allemands.
« Dans cette assemblée, on
s'est attaqué à la Bible.
« On a appelé l'Ancien
Testament un livre juif de morale
intéressée, plein
« d'histoire de maquignons et
d'entremetteurs », et on a
réclamé que l'Ancien Testament
disparaisse de l'Eglise.
« Ensuite, on a demandé
qu'on corrige le Nouveau-Testament lui aussi
« en enlevant toutes les falsifications
et les récits superstitieux que le rabbin
Paul y a fait entrer ».
« On a entendu des propos tels que
celui-ci : « Si nous, les
nationaux-socialistes, nous avons honte d'acheter
une cravate chez le juif, nous devrions être
d'autant plus honteux de lui emprunter notre
religion intime.
« Je dois protester contre ces
affirmations : la Bible n'est pas un livre
juif, mais la base indestructible de notre
Église. L'Ancien Testament est la Parole de
Dieu, comme le Nouveau Testament.
« Si les prétentions des
chrétiens-allemands réussissent, nous
ne sommes plus chrétiens, mais pire que des
païens.
« Je dois vous dire ce qui est en
jeu. Ils veulent que l'État mette l'Eglise
au pas, comme une société de
gymnastique. On veut lui refuser le droit
d'annoncer l'Évangile tout entier, mais lui
faire prêcher ce que la politique lui
ordonne.
« Mais je te dis ceci, paroisse de
Lindenkopf : je ne me soumettrai pas,
même si aucun de vous n'est avec moi ;
je ne laisserai pas entrer ces erreurs dans notre
Église !
À ces mots, il s'est tourné,
est descendu de chaire et l'orgue a joué la
sortie.
Alors il y a eu une grande émotion
dans le village. La commune était vraiment
troublée dans sa paix. Même les
indifférents se sont rendu compte qu'on
s'était attaqué à d'anciennes
traditions et il n'y a eu qu'une seule voix dans le
village ; les gens du parti se taisaient
complètement.
On se pressait à la porte du
presbytère, beaucoup de gens se sont fait
montrer le texte même du discours du Palais
des Sports et dans toutes les maisons on ne parlait
que de ça.
On voyait maintenant combien de ce
Christianisme, que chacun tenait de son père
et de sa mère, restait dormant dans les
âmes et plus d'un se rappelait ce qu'il avait
entendu dire dans son enfance. Mais on voyait
aussi, comme c'est souvent le cas dans les
villages, que d'autres défendaient la
tradition simplement parce que c'était la
tradition, parce qu'ils en avaient l'habitude et
qu'ils se méfiaient des nouveautés.
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