Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

VIII

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 Nécessité de la foi dans l'oeuvre du salut. 


- Mais laissons là toutes ces objections, venant des hommes, contre le Christ et son oeuvre rédemptrice ! Celui qui est décidé à ne point croire en lui, ou qui en est incapable, ne croira jamais, alors même qu'on lui donnerait, avec toute la clarté désirable, toutes les explications possibles. - Quiconque croit en Lui, le voit par les yeux de l'esprit, écoute ses paroles et il s'écrie, comme Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Il n'a pas besoin de preuves, pas plus qu'il ne faut lui prouver que le soleil réchauffe, que la nourriture le fortifie, qu'une blessure le fait souffrir et que l'amour le réjouit.

Il eût été facile à Dieu, assurément, de mettre en pleine lumière tout ce qui concerne Christ et de l'appuyer de preuves tellement irréfutables que les hommes n'en eussent pas plus douté que du fait que deux fois deux font quatre. Mais alors que serait devenue la foi ?


La foi seule nous rend agréables à Dieu.

- Le seul moyen par lequel l'homme puisse honorer Dieu, c'est de croire en Lui sans preuves et sans le comprendre ; c'est de croire qu'« Il a donné son Fils unique au monde, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle. »

Quiconque croit cela, même en dépit de sa raison, celui-là honore Dieu et Dieu l'honorera un jour. Mais celui qui dit : « Tant que je ne comprendrai pas cela, et que je ne pourrai pas le faire concorder avec ma raison, je ne pourrai pas non plus croire », celui-là fait Dieu menteur, car il ne croit pas au témoignage que Dieu a rendu à son fils. (1 Jean 5: 10.)

Se fondant sur sa raison bornée, laquelle est incapable de lui expliquer les choses les plus simples, les faits journaliers de cette vie terrestre, l'homme se prétend autorisé à rejeter le salut éternel que Dieu lui offre ! Ce même Dieu lui dira alors un jour, et avec raison : « Puisque tu as aussi peu de confiance en ma toute-puissance, en ma bonté, en ma véracité, au point de te refuser à croire ce que je t'affirme à chaque page de ma Parole, tu n'as qu'à continuer à porter tes péchés, que tu n'as pas voulu te laisser ôter, sous prétexte que la chose serait incompréhensible et contraire à ta raison ! Comme si j'étais obligé d'agir selon les règles de ta faible raison humaine, que dis-je ? comme si un être déchu comme toi était capable de concevoir les pensées de Dieu ! »


Folie de l'homme niant la divinité de Jésus-Christ tout en voulant l'honorer.

- Si, malgré tout cela, il t'est impossible de croire que ce fils du charpentier fût Dieu de toute éternité - eh bien ! ne parle plus de Lui ! Ne dis pas : Je veux bien l'honorer et l'aimer comme un grand docteur et notre modèle, et comme le meilleur des hommes ! - Car ce n'est certes pas ainsi que tu pourras lui être agréable.
Supposons que tu tiennes pareil langage à l'empereur d'Allemagne, en disant : « Je vous considère comme un brave homme, voire même comme un homme distingué. Je vous tiens aussi pour un bon soldat et pour un fonctionnaire très capable. Mais je ne puis croire que vous soyez l'empereur, ni vous respecter comme tell » Crois-tu, ô homme, qu'il te saurait gré de la bonne opinion que tu aurais de ses qualités ?

Or, ici il y a plus que l'empereur : il est ici question du Seigneur des seigneurs et du Roi des rois ! (Apoc. 6: 10.) Et tant que tu lui refuseras ses titres véritables et légitimes ; tant que tu ne le reconnaîtras pas pour ce que lui-même déclare être, tu ne pourras que l'offenser par les attributs que tu voudras bien lui concéder encore.

Ne pas croire au témoignage que Jésus se rend à lui-même, c'est faire Christ menteur. Et penses-tu qu'au grand jour de sa venue en gloire il te saura gré du tribut d'admiration seulement humaine que tu auras daigné lui accorder ? ! Certes pas, car Il a dit : « Si vous ne croyez pas que c'est moi, vous mourrez dans vos péchés. » (Jean 8: 21.)




IX


Gloire éternelle du Sauveur ressuscité, fruit de son abaissement profond et volontaire.

- Si donc nous avons cru en Jésus comme notre Sauveur et si nous avons reconnu en Lui le Fils du Dieu vivant, alors il nous faut aussi contempler la gloire de la Parole faite chair, après avoir considéré avec admiration son abaissement volontaire. « L'honneur est pour vous qui croyez. » (1 Pierre 2 : 7.)
Car Il fut glorieux déjà pendant les jours de sa chair, pour tous ceux qui le contemplèrent avec les yeux de l'esprit et pour quiconque, étant né de l'Esprit, écouta sa voix et comprit ses paroles.

Tout d'abord, quoique dépourvu de tout ce qui constitue la beauté extérieure de la personne, Jésus était un homme sans péché. - Figurez-vous l'homme que vous aimez et que vous respectez le plus : pourquoi donc l'aimez-vous et le respectez-vous ? Vous répondrez : C'est parce qu'il est aimable, bienveillant, noble, généreux, pur ; en un mot parce qu'il est bon. Et il vous semblera qu'avec toutes ces qualités vous ne pourrez jamais assez l'aimer, l'admirer, le respecter. Pourtant, toutes ces bonnes qualités, cette personne ne les possède encore qu'à un faible degré. Au fond, chez le meilleur d'entre nous, hommes pécheurs que nous sommes, ces qualités n'existent qu'à l'état négatif ou relatif. De même que notre bonheur ne consiste que dans l'absence de malheur.

Notre paix dans l'absence de conflits, notre santé dans l'absence de maladies, ainsi notre bonté n'est au fond qu'une moindre mesure de méchanceté, notre générosité aussi ne sera que l'absence d'égoïsme et d'avarice. Et quand même nous n'accomplissons que la dixième partie, à peine, de ce que Dieu attend de nous, nous nous croyons déjà des hommes actifs et vertueux.

Cela fait voir combien ce que nous croyons connaître de façon très certaine, nous est encore imparfaitement connu. Et quant à notre véracité, elle n'est qu'un moindre mensonge. « Car la vérité n'est point en nous. » Et quand nous nous appliquons le plus à dire la vérité, ce que nous disons n'en est pas moins un énoncé défectueux, incorrect et imparfait de ce qui est, et par conséquent inexact, alors même que les mots seraient vrais.

Mais en Christ, au contraire, abondaient la véritable charité avec la vérité absolue et le parfait oubli de soi-même. Il possédait au plus haut degré et sans l'ombre d'une imperfection, tout ce que l'on peut aimer et admirer chez un homme. Combien une pareille perfection devait être bienfaisante ! Avec quelle paisible assurance ses disciples devaient chercher en Lui leur appui ! Avec quelle confiance ne devaient-ils pas regarder à Lui ! Il nous est bien difficile de nous faire une idée même affaiblie de tout cela.

Sans doute que pour tous ceux qui n'étaient pas droits de coeur, qui étaient remplis d'eux-mêmes, d'orgueil et d'impureté, la présence seule de Jésus devait être un vrai tourment. Ne rencontrons-nous pas parfois des hommes qui, quoique encore pécheurs par leur nature humaine, vivent tellement en communion avec Dieu que leur seul regard est une censure pour l'impie, pour tel homme qui se sent en conflit avec le monde et avec lui-même ? Les sentiments qui animent cette sorte de gens doivent ressembler à ceux qu'exprimaient ces démons qui criaient : « Jésus, FILS DE DIEU, qu'y a-t-il entre toi et nous ? Es-tu venu pour nous tourmenter avant le temps ? (Matt. 8 : 29.)

Telle était au fond la véritable cause de la haine féroce de ses ennemis. La présence de la sainte personne de Jésus les condamnait, jugeait ces hommes, opérait le triage entre les bons et les méchants et révélait l'esprit dont chacun était animé, dans son entourage. - Les uns tombaient à ses pieds pour l'adorer, tandis que les autres grinçaient des dents et saisissaient des pierres pour le lapider. Aucun de ceux qui entraient en contact avec le Christ ne pouvait rester indifférent.

D'autre part, Jésus était une autorité infaillible. En tout et en tout lieu l'âme humaine soupire après une semblable autorité, après une règle, une direction, un modèle sûrs. Que de pas, de courses, de recherches l'homme ne ferait-il pas pour découvrir un livre ou un homme qu'il puisse prendre pour guide et pour autorité en matière de religion, ou aussi d'art, de science ou de politique ! Et comme on sait se cramponner aux paroles de chrétiens vénérés, quand ils semblent nous offrir une règle spirituelle, avec des consolations et de la sécurité ! Voyez ces millions de catholiques romains qui croient sincèrement à l'autorité du Pape, à son infaillibilité en matière de religion ! Cela répond à leur besoin d'avoir une autorité directrice absolue sur laquelle ils s'appuyent !

En Jésus-Christ ses disciples avaient trouvé une semblable autorité, mais alors bien plus forte et telle qu'elle se légitimait elle-même à leurs yeux et à chaque instant, d'une façon absolue, comme le soleil qui démontre par sa seule présence son pouvoir éclairant.

Où que fût Jésus, où qu'il allât, qu'il parlât ou qu'il se tût, quelque chose qu'il dît ou qu'il fît, toujours c'était ce qu'il y avait de plus juste, de plus absolument vrai. Il n'y avait rien à redire, rien à ajouter, rien de trop, ou de trop peu ; on sentait aussitôt que c'était la parfaite vérité, susceptible d'une application immédiate. L'on n'avait plus qu'a admirer, chaque fois à nouveau, une existence aussi parfaitement équilibrée, qui jusque dans ses moindres détails offrait un étonnant sujet de réflexions.

Combien devait être bienfaisant pour chacun le contact avec la personne de Christ, de celui qui, étant né de la vérité, ne pouvait, durant les jours de sa chair, que s'affliger chaque jour, ainsi que le fait tout chrétien à notre époque, à la vue de tous les mensonges qui enveloppent notre monde ! Ne sentons-nous pas nous-mêmes que tous, le plus souvent, nous vivons, involontairement ou inconsciemment, du plus au moins en dehors du vrai ? Combien nous sommes incapables d'être véritablement nous-mêmes, et de nous montrer tels que nous sommes réellement ! Au lieu de cela, que faisons-nous ? Soit par politesse, soit par préjugés, par faiblesse ou par orgueil, par crainte des hommes ou par amour du monde, ou par désir d'être approuvés de lui, toujours nous voudrions être ou paraître plus que nous ne sommes en réalité.

Dans la personne de Christ nous trouvons par contre un homme qui toujours et partout, dans les petites comme dans les grandes choses, s'est montré et a été vrai et véridique, parce qu'il était la vérité en personne. Aussi a-t-on pu voir découler de cette véracité absolue toutes les vertus qui s'offrent séparément à notre admiration chez telles ou telles personnes.

Citons, par exemple, le courage de Jésus. C'est assurément une belle chose qu'un homme courageux, qui sait manifester son opinion, sans crainte quelconque, et sans se laisser détourner par les circonstances et par son entourage ; un homme dont le seul regard fait voir qu'il ne connaît ni hésitations ni tremblement, une personne qu'on ne saurait faire ni chanceler ni céder.

Eh bien, en Christ nous voyons tout cela porté au plus haut degré de perfection. Qu'il fût entouré d'une foule menaçante, sur le point de le lapider, que des mères lui apportassent leurs petits enfants pour qu'Il les bénît ; que les flots de la mer eussent rempli à moitié la barque, ou bien qu'assis sur la montagne, il s'occupât à consoler des pauvres : partout il restait le même, sans peur, sans un regard anxieux, ni front soucieux : quelle sécurité, quelle tranquillité ne devait-on pas ressentir auprès d'un tel homme !
Jésus n'était pas non plus changeant. L'homme le plus bienveillant a des moments de contrariété, auxquels il pourra être sec et bref avec son meilleur ami, auxquels il n'est pas trop agréable d'avoir affaire avec lui et où il vaut mieux le laisser seul.
Christ, au contraire, n'eut jamais de caprices il n'a jamais manifesté de l'humeur ni de l'impatience. À quelque heure que ce fût, quand ses disciples regardaient à lui, toujours son regard, doux et profond à la fois, se fixait sur eux avec le même amour et le même sérieux plein d'amabilité et d'empressement à leur répondre.

Le plus grand homme, le génie le plus puissant, riche par l'esprit et l'étendue de ses connaissances, doué des plus précieuses qualités, n'en a pas moins certaines faiblesses, telles mesquineries indignes de lui, au point que l'on a pu dire un jour ce mot : « Nul n'est un grand homme pour son valet de chambre ! »

Remarquez encore comment chacun, même le meilleur d'entre nous, sait jouer son rôle. Suivant les circonstances il dira ceci, ou bien s'exprimera comme cela, afin de rester à la hauteur de sa position sociale ou de sa condition spirituelle. Il en résulte que l'on peut oublier son rôle, pour un instant, et se montrer alors avec son homme naturel, ordinaire, ayant conservé bien des dispositions qui cadrent mal avec le titre, le nom, l'uniforme ou la robe que l'on porte.

Mais pour Christ, oublier son rôle était chose impossible, car il n'en jouait aucun. Il ne voulait pas se poser en grand homme, en homme pieux, le Fils de Dieu, puisqu'il était en réalité tout cela. Et c'est pourquoi il n'y avait chez lui aucune parole, aucun regard, aucune expression, aucun mouvement de la tête, rien dans sa démarche ou sa tenue qui ne fût harmonieux, qui ne fût absolument d'accord avec tout l'ensemble de sa personne, rien qui laissât l'impression qu'il eût mieux valu le voir autre.

Soit que Jésus parlât de sa venue au monde, pour servir ; soit qu'il prononçât, avec un calme divin, cette majestueuse parole : « Vous m'appelez Seigneur et Maître, et vous faites bien, car je le suis », jamais ses auditeurs ne purent éprouver la plus faible impression d'une humilité affectée ou d'une vanité se complaisant en elle-même. Et quel homme pourrait tenir ce langage comme Jésus ? Aucun. Car ce que le Sauveur disait de lui, il l'était bien réellement, entièrement, d'une façon absolue et complète, telle que chacun de ses auditeurs pouvait sentir en son coeur se formuler cette conviction Oui, c'est bien cela ! Tu dis vrai ! Tu es sincère ! »
Mais que seraient toutes les qualités d'un homme sans la bonté, sans une bonté sincère ? Être un homme bon ; y a-t-il quelque chose de plus élevé ?

Or Christ fut bon, non pas seulement en principe, ou en théorie ; non pas seulement dans un sens négatif, en ce qu'il fut sans péché et ne commit jamais aucun mal, n'en a jamais dit, ni même pensé. Non, sa bonté bienveillante fut positive, chaude, vivante, dépourvue de toute sentimentalité, autant que de manifestations exagérées. Elle fut de bon aloi, profonde et sincère, comme tout ce qui était en lui.

Quel est l'homme qui ait su, comme lui, consoler les malades et les misérables, les pauvres et les pécheurs ? Il ne se bornait pas à de bonnes paroles, à de banales consolations. Il ne leur disait point de ne pas trop se tourmenter, que le mieux viendrait un jour, qu'il suffit de prendre courage, et tant d'autres propos qui sont la menue monnaie que nous prodiguons chaque jour aux malheureux. Non pas ! mais voici ce qu'il leur disait :
« Bienheureux les pauvres, car le royaume des cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. - Vous aurez de l'angoisse au monde, mais ayez bon courage, j'ai vaincu le monde. »

Chacune de ces paroles n'est-elle pas comme un roc sur lequel on peut bâtir sa maison ? Chacune, comme un oreiller, pour y reposer en toute confiance sa tête fatiguée et mourir bienheureux ?

À toutes ses paroles Jésus joignait l'action, et non pas à moitié, mais tout entière. À l'aveugle il ne promet pas un remède qui pourra lui rendre un peu de vue. Aux malades, il ne se contente pas d'adoucir leurs souffrances. Mais il dit au premier : « Vois ! » et au malade : « Lève-toi et marche ! » Au lépreux : « Sois net ! » et tout cela s'accomplit aussitôt.
Et à tous ceux qui se sentaient écrasés sous le poids de leurs fautes, il leur enlevait leur fardeau en disant. « Prends courage, tes péchés te sont pardonnés ! » Voilà les vraies consolations, de véritables secours !

Et quelle bonté envers ses disciples ! avec quels ménagements et quelle patience il supporte, dans leurs relations journalières, leurs faiblesses, leurs fautes et leurs défauts (car ils étaient des hommes comme nous) ! Ainsi la présomption et la vivacité d'un Pierre et même l'avarice et l'impiété d'un Judas ! Que de choses il y avait à reprendre en eux ! Et pourtant, malgré tous les reproches fondés qu'il eût pu leur adresser, le seul qu'il leur fait est un reproche d'amour.
Il ne leur représente ni leur ingratitude, ni leur égoïsme, ni leur orgueil, ni combien ils sont indignes de son amour, et qu'un Dieu s'occupe d'eux. Ce qui le fait souffrir le plus, c'est leur incrédulité, « leur manque de confiance en son amour » ; c'est qu'ils ne lui demandent pas plus de choses ; qu'ils ne prient pas assez ; qu'ils n'attendent pas assez de Lui, qui se montre toujours prêt à faire tout pour eux, à leur accorder tout son secours sans mesure. C'est là tout ce qu'il leur reproche, et cela avec amour, tout ce qu'il blâme et ce qui l'afflige en eux.

Et quelle paternelle bonté dans ses rapports avec ses disciples. « Petits enfants », tel est le nom que Jésus se plaît à leur donner. « Je ne vous appelle pas serviteurs, mais mes amis. » Et avant de mourir, il oublie le sort affreux qui l'attend et dont son âme frémit si fort, pour les consoler par ces mots : « Que votre coeur ne se trouble point, je vais vous préparer le lieu et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi avec moi. » (Jean 14 : 1-3.)

Ah ! combien nous comprenons leur tristesse quand Jésus leur eut dit qu'il s'en allait pour un peu de temps et qu'ils ne le verraient plus ! Et puis, lorsque après cela ils virent leur maître, qui n'avait fait que du bien, qui avait consolé et aidé quiconque réclamait son secours, - lorsqu'ils le virent traîné à la mort par une foule aveugle et forcenée, pour succomber sur la croix à une mort affreuse, au milieu des tortures, - ils avaient certes de quoi être désolés.

Aucun fils témoin de la mort du meilleur et du plus affectueux des pères, aucune veuve pleurant auprès du lit de mort de son époux, aucun ami s'affligeant sur la tombe de son plus ancien ami, n'a jamais fait une aussi grande perte que les disciples de Jésus en la personne du Christ, qui était à la fois leur père et leur frère, leur consolateur et leur maître, leur Messie et leur Dieu,
Aussi comprenons-nous qu'ils n'en crurent pas leurs yeux quand, après sa résurrection, Jésus se présenta au milieu d'eux et que, de joie, ils ne croyaient pas à sa réalité.

Remarquons aussi la tendresse infinie avec laquelle il montra à Pierre qu'il lui avait pardonné son triple reniement, sa lâcheté et ses blasphèmes en cette circonstance.

Si Jésus avait agi à la façon des hommes, et même de bien des chrétiens, il eût, bien qu'amicalement, au moins apostrophé son disciple, en lui disant :
«Ne te l'avais-je pas dit que tu me renierais ? Mais tu n'as pas voulu me croire ; tu as eu la présomption de vouloir marcher à la mort avec moi ! Vois-tu, c'est ce qui arrive quand on s'appuie sur ses propres forces. Puisse cette expérience te servir de sérieux avertissement pour l'avenir ! »

Rien de tout cela, au contraire ! Avec son amour infini, le Seigneur regarde son disciple, qui vient de jurer avec imprécation qu'il ne le connaît pas ! - Et puis, plus tard, il lui demande par trois fois : « Simon, m'aimes-tu ? » lui offrant par là l'occasion de réparer son triple reniement par une triple réponse affirmative. Sur quoi Jésus rétablit son disciple dans son apostolat par ces mots trois fois répétés : « Pais mes agneaux ! » sans les accompagner d'une seule parole de reproche, ni même de douce exhortation.

Combien le coeur de Pierre a dû se fondre en lui, en se voyant l'objet d'un procédé aussi charitable ; se fondre de honte et de repentir d'avoir pu renier un tel maître ! Et, d'autre part, quelle émotion et quel amour n'a-t-il pas dû éprouver en présence de tant de bonté ! Certes, pour n'en être pas touché soi-même, il faut ne pas connaître ces sentiments-là.

Ainsi Christ fut l'homme tel qu'il doit être l'image de Dieu. Et il est venu au monde précisément pour nous faire voir ce que nous pourrions être, si nous n'étions pas des êtres déchus et séparés de Dieu !
C'est assurément une belle, une magnifique image, bien propre à nous consoler de toutes les affligeantes contre-façons de l'image divine, que nous rencontrons trop souvent dans ce monde et qui nous conduisent à nous demander si fréquemment, à la vue de telle ou telle créature humaine : Est-ce que celle-ci serait, elle aussi, à l'image de Dieu ?




X


Christ, la Parole de Dieu, le vrai Dieu.

- Or Christ n'est pas uniquement, comme nous venons de le voir, l'image de l'homme parfait, de l'homme tel qu'il doit être. Il était en même temps le « logos », la Parole qui était au commencement avec Dieu. Et c'est essentiellement comme tel qu'il est grand et glorieux.


C'est un triste symptôme de l'état de notre âme que de constater de nos jours combien la parole a perdu de son poids, de son prix, de sa valeur, et cela à ce point que nous ne l'envisageons le plus souvent que comme un son fugitif que le vent a bientôt emporté.

Pour tout homme, au contraire, le langage devrait être comme une constante exhalation de l'âme vivante, une permanente manifestation de ce qui est éternel au sein du domaine temporel, et par ce fait la suprême expression de l'action humaine.
Effectivement, de même que Dieu a créé le monde par sa Parole, par sa parole à lui l'homme peut fonder ou renverser des villes, déclarer la guerre ou faire la paix, enfin déployer une immense activité, tant pour le bien que pour le mal.
Et cependant combien n'abuse-t-on pas de cette force et de ce pouvoir, aujourd'hui peut-être plus que jamais ! Sans parler de toutes les conversations, de tous les propos mensongers ou impies, quel flot de paroles ne laissons-nous pas sortir de nos lèvres, le plus souvent des propos inconsidérés ou insignifiants, parfois même ineptes ou insipides, ou bien des mots ou manières de parler qui sortent de la bouche, mais non pas du coeur. - Dans les relations sociales, dans les visites de convenance, de félicitations ou de condoléances, on répète quelques phrases banales, auxquelles on répond par des expressions de convention, tout aussi peu sincères : à tel point que l'on semble parfois s'étonner quand telle personne paraît prendre ces locutions au sérieux.

Quelle triste preuve n'avons-nous pas là de ce qu'il y a de creux, de terre à terre, d'ignorance et de vide dans beaucoup d'âmes ! Et quelle pesante responsabilité ne nous préparons-nous pas ainsi, pour le jour du jugement ! Car Dieu prend nos paroles plus au sérieux que nous-mêmes. Elles ont plus de valeur à ses yeux qu'aux nôtres, hélas ! Elles sont toutes inscrites dans son Livre, afin qu'un jour elles soient examinées à fond, l'une après l'autre, pour nous en demander compte, et cela non pas seulement pour ce que nous aurions prononcé de mauvais, mais même aussi d'inutile. Le Seigneur n'a-t-il pas dit : « Je vous le dis, au jour du jugement les hommes rendront compte de toute parole vaine qu'ils auront proférée. Car par tes paroles tu seras justifié et par tes paroles tu seras condamné. » (Matth. 12: 36-37.)

Toute parole prononcée est une oeuvre, bonne ou mauvaise, et à peine prononcée elle est gravée avec une pointe de diamant dans le grand phonographe de l'univers. Et le jour viendra, soit à notre confusion, soit à notre joie, où elle résonnera dans le gramophone à l'instant où l'ange en touchera le levier.

La grandeur et la puissance d'un homme se mesure à la grandeur et au pouvoir de sa parole. C'est ce que prouvent, dans l'histoire du monde, les vies des grands législateurs et des réformateurs, hommes dont l'influence s'exerce encore de nos jours sur leurs nations. Nous le démontrons nous-mêmes par le fait que nous identifions souvent les paroles avec les hommes qui les ont prononcées. Nous parlons, en effet, de Goethe, du Dante, de Virgile ou d'Homère comme si nous avions vu leurs personnes, tandis que nous ne connaissons que leurs oeuvres, qui nous ont transmis leurs paroles.

Voilà pourquoi Christ attribue le plus de poids à ses paroles, telles que celles-ci : « Si vous croyez à ma parole » - « la parole que je dis le jugera au dernier jour » ; - « le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. » (Matt. 24 : 35) - Ce qui est plus grand et plus important encore que les miracles de Jésus, c'est lorsqu'il dit : « S'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader, quand même quelqu'un des morts ressusciterait. » (Luc 16 : 31.) Tandis que des Juifs ont pu dire de Christ et avec raison : « Jamais homme n'a parlé comme cet homme ! » (Jean 7 : 46), Jésus a promis à ceux qui croiraient en lui qu'ils feraient des miracles semblables et même plus grands que les siens. Mais jamais homme ne prononcera des paroles d'une plus grande portée. Pierre aussi le reconnaît quand il dit : non pas, « Nous te suivons parce que nous avons vu tes miracles », mais plutôt en disant : À qui irions-nous, Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle ! » (Jean 6: 68.)

Ce passage est la condamnation de « ceux qui disent de nos jours, comme de tout temps : « Oui, je croirais bien, moi aussi, si j'avais vu ses miracles ! » Et en effet, ils possèdent la Parole, qui est plus grande que ses oeuvres, et malgré cela ils ne veulent pas croire en Christ, c'est-à-dire lui obéir.

C'est bien le lieu de dire ici, à l'adresse de l'époque actuelle, si sceptique, si énervée et, par ce fait, si antipathique à l'égard des miracles : Nous ne jugeons pas nécessaire de discuter ici les miracles de Christ plus longtemps et plus en détail. Et cela pour cette raison que, si Christ est Dieu, il va de soi que le miracle est alors l'élément où il se meut et où il commande en toute liberté. Rousseau, ce philosophe qui n'était rien moins que chrétien, ne s'écrie-t-il pas : « Celui qui se demanderait encore si Dieu peut faire des miracles, est digne des petites maisons. »

En un mot : Dieu est le miracle par excellence ; et celui qui ne croit pas aux miracles, ne croit pas en Dieu, lors même qu'il penserait y croire, ce qui veut dire qu'il est incapable de saisir l'un et l'autre. - Or, c'est à leurs effets que l'on peut reconnaître que les paroles de Christ sont plus puissantes que toutes les paroles prononcées par quelque homme que ce soit. Sa venue au monde pour y prononcer des paroles de vie éternelle, c'est là ce qui a soulevé le monde ancien hors de ses gonds,
Il est vrai que d'autres martyrs sont morts comme lui sur une croix, ont réveillé des morts et guéri des malades. Mais lequel a jamais fait d'aussi grandes choses par sa simple parole ?

Il y a dix-neuf cents ans que l'empereur Tibère, à cette époque-là maître de Rome et du monde ancien, se trouvait en résidence dans sa splendide villa de l'île de Capri. Dans le port flottaient de rapides galères, toujours prêtes à porter ses ordres vers tous les points de l'horizon. De nombreuses légions romaines obéissaient au moindre de ses gestes. Le Sénat siégeant à Rome tremblait lui-même à sa parole impériale. Et c'est cependant à ce même Sénat que cet empereur, blasé et las de la vie, tourmenté de sinistres remords, adressait un jour ces mots tracés avec son crayon d'or : « Vénérables pères, que les dieux me punissent encore plus qu'ils ne le font, si je sais ce que je dois ou ne dois pas vous écrire ! »

C'est à cette époque-là que, dans une lointaine petite province du vaste empire de Tibère, un inconnu, un de ses sujets, absolument ignoré de lui, assis sur l'une des collines qui dominent le lac de Génézareth, entouré de quelques pauvres pêcheurs, de mendiants et de femmes du peuple, portant des enfants malades sur les bras, sous le poids des soucis du pain quotidien, - que cet homme leur adressait ces paroles : « Heureux vous, pauvres, car le royaume des cieux est à vous. - Heureux vous qui avez faim ici-bas, car vous serez rassasiés. - Heureux vous qui pleurez, car vous serez consolés. - Ne vous mettez point en souci de ce que vous mangerez, ou de ce que vous boirez, de quoi vous serez vêtus, car votre Père céleste sait que vous avez besoin de toutes ces choses. » Et Jésus appuyait ses paroles consolantes en dirigeant les regards de ses auditeurs vers les lis fleuris qui se montraient à leurs pieds, ou vers les oiseaux des cieux qui volaient au-dessus de leurs têtes.

Où est à présent l'empereur Tibère avec toutes ses légions, ses palais et leur magnificence ? Et le Sénat de l'empire de Rome, où est-il ? Demandez-le à ces milliers de gens qui, tout autour de vous, peinent pour gagner leur pain à la sueur de leur visage. Ils n'en savent rien, et n'ont pas même entendu prononcer leurs noms.

Mais les paroles de ce pauvre du pays d'Israël, elles retentissent encore à travers le monde, où des centaines de missionnaires les proclament à tous les peuples de la terre. Elles sont prêchées dans des milliers d'églises, lues dans des millions de Bibles, en toutes langues, consolant toujours les pauvres, fortifiant les faibles et apprenant aux hommes à supporter la vie avec patience et à mourir bienheureux.


La prière dominicale.

- Lorsque les disciples de Jésus lui demandent de leur apprendre à prier, ce sont encore sept paroles qu'il prononça, paroles tellement simples qu'un enfant peut les répéter, et en même temps si profondes que personne au monde ne serait capable d'en épuiser le sens. - Ce n'est pas uniquement une magnifique prière que nous avons dans l'oraison dominicale, renfermant l'expression de tous les besoins de l'homme, et dans laquelle chacun peut introduire tous les sujets de requêtes qu'il a sur le coeur : c'est une prière que tout chrétien peut, après Christ, répéter chaque jour, sans s'en rassasier et sans se lasser, une prière qui lui apporte journellement de nouvelles forces, conformes à ses besoins. En un mot, il y a là tout un domaine d'ordre spirituel qui se découvre aux regards de l'enfant de Dieu et que nul homme ne saura jamais épuiser.

Nous croyons voir, dans ces sept paroles, quelque chose comme le vol d'un aigle qui nous porterait sur l'aile de la pensée au travers du monde entier : les cieux, la terre et les enfers. On y trouve tout d'abord l'Esprit saint, qui au-dedans de l'homme s'adresse à Dieu en ces mots : « Notre Père qui es aux cieux ! » S'élançant ainsi bien loin et bien haut pardessus cette pauvre terre, vers le Créateur, notre céleste Père, cette prière nous fait voir en lui le père commun à tous les chrétiens, à tous les hommes, voire même à toutes les créatures de l'univers. Jésus le contemple comme le seul être véritable : « qui es » dans sa lumière inaccessible, de toute éternité ; dans son suprême et troisième ciel, comme Dieu et Père éternel, porté par les séraphins, entouré de chérubins, pleins d'yeux au dedans et au dehors, disant continuellement : « Saint, saint, saint est l'Éternel des armées ! Que son nom soit sanctifié ! »

Ils contemplent dans le Dieu éternel l'Être véritable (tu es), et dans les créations incessantes de l'Univers : le Devenir. Ils ne sont pas troublés de notre humaine misère. La révolte de Satan ne les émeut pas non plus, pas plus que ses légions. Le passé et l'avenir, ils les voient réunis dans la divinité, et ils se sentent bien élevés au-dessus de tout ce qui se passe et finit ici-bas. Ils contemplent éternellement un seul Dieu, saint en lui-même, saint dans sa création, saint dans tous les cieux, dans tous les enfers, saint dans toutes les formes infinies de son existence éternelle, et haut élevé dans une majestueuse et incessante paix, bien au-dessus de tout ce qui arrive, soit en bien, soit en mal. - Et c'est à peine si nous, pauvres humains, nous pouvons sonder le sens profond de ces mots : « Ton nom soit sanctifié. »

Par la deuxième demande, l'esprit s'envole dans le deuxième ciel, où se trouvent assemblés, autour de Dieu et du Fils sauveur de l'univers, les patriarches, prophètes et apôtres qui supplient : « Que ton règne vienne ! » Ici nous contemplons les éternels décrets de l'oeuvre rédemptrice. Daigne, Seigneur, les achever bientôt et délivrer tes élus ! Sauve, ô Dieu, toutes tes créatures qui, comme nous, soupirent et sont en travail en attendant la révélation des enfants de Dieu ! Sauve-les et viens prendre possession de ton royaume et le donner en partage à tous ceux que tu as jugés et rendus dignes de travailler à ton oeuvre de rédemption, afin qu'ils soient assis avec nous à ta table ! « Que ton règne vienne ! »




Ensuite, l'Esprit quitte les trois sphères supérieures, où l'on n'entend retentir que le divin « ton », pour venir planer au-dessus des bas lieux de notre terre qui nous a été donnée. Dominant du regard la vie terrestre tout entière, il résume toute l'activité de l'ensemble des créatures dans cette unique requête : Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien. »

Il ne s'agit ici pas uniquement du pain du corps, de l'aliment, en même temps que du vêtement et du logement, mais encore du pain de l'âme, du pain vivant de la pensée et de toutes les forces dont l'homme a journellement besoin, pour ses recherches et ses découvertes, pour créer et pour agir, pour les arts et les sciences, pour penser et pour connaître ! Donne-nous aujourd'hui le pain quotidien de notre âme, et puis aussi celui de l'esprit, Seigneur ! C'est de Dieu qu'est sorti l'esprit qui est en nous, et chaque créature ne peut être nourrie que de son propre élément: donne-lui donc cet aliment divin de la foi, de l'espérance et de la charité.

Et donne-le nous aujourd'hui, car ce jour tu l'as donné à l'homme pour marcher et pour agir : hier et demain sont à toi, Seigneur ! tu te les es réservés. Donne aujourd'hui respiration de vie à l'animal ; à la plante sa sève et sa poussée vivace, son mouvement, son être ; aux cristaux et aux atomes leurs forces ; à l'eau son libre écoulement ; à l'air son souffle et au feu son pouvoir consumant. Car c'est en Toi que tout ce qui existe a la vie : Donne, ô Dieu, à ta création tout entière aujourd'hui son pain quotidien.

Et après cela l'esprit descend, par le vol de la pensée, jusqu'à cet enfer qui, remontant du fond de ses abîmes, vient pénétrer ce bas monde, en se mêlant dans le coeur de l'homme au paradis descendu des hauteurs célestes. C'est ici le domaine du péché commis, de la faute encore reconnue. C'est ici que se révèle la grande opposition, le grand déchirement ; c'est ici que se rencontrent et qu'entrent en lutte la colère et l'amour de Dieu. C'est le lieu où s'accomplit non pas la volonté de Dieu, mais celle de l'homme, car les enfers sont la négation des cieux. Seigneur ! quitte-nous nos dettes, comme nous les quittons à nos débiteurs !

Puis descendant dans un abîme de notre coeur encore plus profond, de notre coeur charnel, nous y rencontrons la tentation. Ce sont ces régions-là que hantent les esprits hostiles à la venue du règne de Dieu. Ils sollicitent de jour et de nuit l'âme humaine, en lui murmurant ces mots : « Renonce à ton Dieu et entre dans nos rangs pour dire avec nous : que ton règne ne vienne pas ! Nous fonderons ensemble et pour l'éternité un règne à nous ! »
Dans ce sombre domaine de la colère, on peut voir son Maître rôdant comme un lion rugissant, cherchant qui il pourrait dévorer. C'est pourquoi nous disons au Seigneur : « Ne nous induis pas en tentation ! »

L'Esprit, plongeant son regard encore plus bas, au plus profond des enfers, y aperçoit alors le dieu du mal, assis sur un trône haut élevé, entouré lui aussi de ses anges, de séraphins et de chérubins déchus, hurlant vers le Dieu du bien des malédictions éternelles. Et l'on entend celui qui est assis sur le trône jurer par son tourment que le mal sera à jamais son Dieu. À la vue de cette éternelle nuit, l'esprit frémit et pousse, le coeur oppressé, ce soupir : « Délivre-nous du malin ! »

Aussitôt l'esprit, s'élançant à nouveau vers la lumière, à travers les enfers, et la terre, et les cieux, pousse ce cri consolateur, car c'est à Toi, malgré tout, toujours et partout, même dans les enfers, qu'appartiennent le règne, et le pouvoir de délivrer de la puissance du malin, et la puissance, pour donner le pain de vie à toute la création, et la gloire dans tous les cieux ! Et par l'esprit l'âme s'assure qu'il en est bien ainsi, que cela a toujours été, et que cela sera d'éternité en éternité, et il finit par ce cri de triomphe : Oui ! Amen ! En vérité, en vérité !

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