PRÉFACE
Cette brochure a été
publiée une première fois à
Toronto en 1912, et depuis lors, a paru en
différentes éditions au Canada, en
Angleterre et aux États-Unis.
Elle a été traduite aussi
en plusieurs langues. Une belle édition en
espagnol, pour l'Amérique du Sud, a
été publiée sous le titre de
« Las Marivillas del Libro »
par les soins de la Maison de la Bible de Los
Angeles.
Elle a paru ensuite en Syriaque, en
Chinois, en Japonais ; on a même
demandé qu'elle fût traduite en Telugu
et en Malayalam pour l'Inde.
Cette première édition
française paraît par les soins de
l'Éditeur avec l'espoir que beaucoup
d'âmes apprécieront sa grande valeur.
L'auteur l'accompagne également de ses
ferventes prières afin que, par ce moyen, le
Seigneur fortifie la foi et la connaissance
spirituelle de ses enfants. Il remercie vivement
les nombreux amis qui lui ont déjà
exprimé leur appréciation de cette
brochure, et prend la liberté de citer ici
le témoignage de feu son ami, le Docteur
Griffith Thomas, qui pendant toute sa vie, publia
les vérités de
l'Évangile :
« Tous ceux qui désirent
posséder un ouvrage d'un usage facile,
contenant les plus beaux témoignages de la
puissance de la Bible, devraient se procurer celle
belle et puissante brochure du Docteur Dyson Hague,
intitulé : « Le Livre
Merveilleux. » La manière dont il
expose la Vérité aidera ses lecteurs
à réaliser le but en faveur duquel le
directeur d'un collège canadien a
vécu et lutté avec tant d'ardeur, but
sacré en complète harmonie avec les
paroles du Christ : « Sanctifie-les
par Ta vérité, Ta parole est la
Vérité. »
1. - « Tes témoignages
sont merveilleux ! »
Tel est le cri d'enthousiasme que le Psalmiste
exhale
au verset 129 du Psaume 119. Ce cri
s'est répété à travers
les siècles par des milliers
d'âmes ; et à mesure que nous
avançons, le miracle du Livre nous
apparaît plus merveilleux. Plus nous
l'étudions, plus aussi nous comprenons que
la Bible n'est pas simplement un livre, mais le
Livre par excellence.
À son lit de mort, Walter Scott pria son
gendre de lui lire quelque chose « du
Livre. » À quoi Lockhart
répondit par la question :
« Quel livre ? » Il n'y a
qu'un Livre, répliqua le grand
romancier. Partout dans le monde, elle est
appelée Le Livre, à
côté duquel toutes les autres
publications s'effacent. Oui, la Parole de Dieu est
le seul livre parfait, éternel, universel.
C'est la Voix Divine ; tous les autres
livres ne sont que des échos
éphémères.
Le mot « bible » lui-même
signifie littéralement « le
livre ». C'est une traduction du titre
grec de la Bible : He Biblos, en
français : « le
Livre ». Dans le Nouveau Testament grec,
c'est le premier mot du premier chapitre du premier
livre : « Biblos
Geneseos » que l'on pourrait
rendre ainsi : la Bible de la genèse,
la Bible du commencement ou de l'origine, ou de la
source ; curieuse contrepartie des premiers
mots du premier chapitre de l'Ancien Testament. La
Bible convient à tous les temps, elle est
inaccessible et suprême dans sa grandeur,
unique dans sa magnificence, mystérieuse
dans sa supériorité et son
influence ; aussi élevée
au-dessus de tous les autres livres que le ciel
l'est au-dessus de la terre, et le Fils de Dieu
au-dessus des fils des hommes.
Voyez
Jean 1. 1-3 ;
3.31 et
17.17. (1re
Note).
2. -- Merveilleux par sa formation
Le fait même de son existence
éveille notre admiration. En étudiant
l'histoire et l'origine de la Parole divine,
l'homme est inévitablement frappé
d'étonnement quand il constate la
méthode mystérieuse de sa formation.
La Bible est un miracle littéraire, car elle
fut toujours un livre, et aujourd'hui encore, elle
est le livre de notre siècle. Jamais un
homme n'a reçu l'ordre d'en établir
le plan ; jamais non plus, les hommes qui
l'ont écrite ne se sont concertés
pour accomplir leur tâche.
La manière dont la Bible s'est
développée est un des mystères
des temps. Petit à petit, partie
après partie, siècle après
siècle, elle s'est formée de
fragments divers, écrits par des auteurs
n'ayant aucune intention de se consulter sur son
arrangement ou de faire quelque chose qui puisse
s'enchaîner et se suivre. Un homme
écrivait en Syrie, un autre en Arabie, un
troisième, en Italie ou en
Grèce ; quelques-uns de ces
écrivains vécurent à des
époques très
différentes ; la première partie
du Livre fut écrite quinze siècles
avant la naissance du dernier de ses auteurs.
(2e Note).
Maintenant, prenez n'importe quel autre livre et
pensez un peu à sa formation. Nous savons
à peu près comment les choses se
passent. Dans la plupart des cas, un homme
décide d'écrire. Il pense à
son sujet, rassemble et classe les matières
nécessaires, puis il se met à
l'oeuvre, écrivant lui-même ou dictant
ses idées. Enfin, l'ouvrage est
imprimé, et ce travail a pris des mois ou
des années, suivant son importance.
Un livre ordinaire peut prendre de un à dix
ans de travail, mais en
général une oeuvre
littéraire est produite par un homme
dans le temps de sa propre
génération.
Mais nous parlons d'un ouvrage remarquable,
écrit dans l'espace de mille cinq cents ans
au moins, embrassant la durée de soixante
générations des peuples les plus
célèbres de l'antiquité. Ce
fait élargit notre conception de Dieu ;
nous avons une idée toute nouvelle de sa
patience infinie, nous contemplons son attente
calme et sereine, car malgré l'effort
fébrile et l'agitation continuelle des
humains, Il procède lentement,
silencieusement à la formation
complète du Livre. Un peu ici, un peu
là ; ici un récit historique,
là une prophétie ; ici, un
poème, là une biographie ;
à la fin, après le temps
nécessaire, avec autant de
tranquillité que pour la construction du
temple
(1 Rois 6/7), le saint volume fut
achevé et présenté au monde
dans sa merveilleuse perfection. (3e
Note).
À la mort de Moïse, il n'était
composé que de cinq courtes parties ;
quand David monta sur le trône, il
était enrichi de quelques parchemins de
plus ; un à un, princes, sacrificateurs
et prophètes apportèrent leurs
pierres, petites ou grandes, à cet
édifice divin, et ainsi, au cours des
âges, l'Ancien Testament fut écrit et
complété, tel que nous le
possédons aujourd'hui. Comme Josèphe,
le célèbre historien juif le
déclare :
« Jamais depuis l'apparition de ce Livre,
on ne s'est hasardé à en retrancher
ou y ajouter quoi que ce soit ; car les Juifs,
bien que plusieurs siècles se soient
écoulés, ont depuis leur plus tendre
enfance été accoutumés
à parler du Livre comme des décrets,
des lois de Dieu. »
Mais si la formation des trente-neuf livres de
l'Ancien Testament est merveilleuse, la composition
des vingt-sept livres du Nouveau est
également surhumaine. Car au point de vue
littéraire, le Nouveau Testament est encore
un plus grand miracle que l'Ancien. Les Juifs
n'étaient pas des écrivains. Leur
enseignement était surtout oral et ils
avaient peu de penchants pour les oeuvres
littéraires. Tout, dans l'ambiance nationale
et spirituelle des Apôtres, était
défavorable à la composition d'un
récit écrit.
Pour leurs intelligences juives,
rien ne pouvait rivaliser avec l'Ancien Testament,
et celui-ci ne commandait aucun supplément.
Que le Nouveau Testament ait été
écrit par des Juifs est un vrai
miracle. (4e
Note). Et même, leur
Maître n'écrivait pas non plus.
Jésus n'a jamais écrit une ligne, si
nous sommes bien renseignés, et ne rechercha
jamais la publicité, et l'idée
d'écrire un jour une Bible
supplémentaire aux Escritures alors connues,
n'avait jamais effleuré ses disciples. Une
telle proposition les aurait fait, certainement,
reculer d'horreur. Cinquante ans après la
naissance de Jésus, il n'existait
probablement pas encore une ligne du Nouveau
Testament. Mais ensuite, par la direction et sous
l'influence du Saint-Esprit, sans aucune
collaboration humaine ni plan d'arrangement au
préalable, fragment après fragment,
ici une courte lettre, là une biographie, le
Nouveau Testament s'est formé.
Remarquons bien le fait, il n'y eut
aucune entente préalable. Matthieu, Marc,
Luc et Jean ne se sont pas réunis en petit
comité pour discuter solennellement, pour
prier et pour rechercher ensemble les instructions
du Saint-Esprit. Ils ne sont pas sortis d'une
semblable conférence, après avoir
décidé d'entreprendre chacun leur
tâche, en choisissant chacun leur sujet.
Matthieu présentant Christ comme Roi ;
Marc parlant de son oeuvre ; Luc le
décrivant comme homme et Jean le couronnant
comme Fils de Dieu. Non, rien de pareil !
Nous pouvons en dire autant des
épîtres. Paul et Jacques ne se sont
pas rencontrés, un beau jour, pour discuter
et prier afin d'écrire ensuite, l'un sur le
côté dogmatique, l'autre sur la
question pratique du christianisme. Ces hommes
écrivirent simplement, poussés par le
Saint-Esprit
(2 Pi. 1/21), obéissant
aux besoins présents des fidèles,
afin de donner un
enseignement bien nécessaire ou de
souligner quelque glorieuse
vérité ; ainsi la composition
fragmentaire de récits et de lettres a
formé cette unité miraculeuse que
nous appelons le Nouveau Testament.
Oui, le Livre est merveilleux ; il est
transcendant, absolument inexplicable. Sa formation
est un miracle de littérature. Westcott a
dit avec raison :
« On ne trouve aucune trace d'entente
projetée entre les différents livres
ou leurs auteurs ; encore moins, d'une
unité ou d'une perfection extérieure
dans la collection entière. Si tous ces
livres réunis forment un ensemble parfait,
cet ensemble est dû, non à une
coopération des auteurs, mais à la
volonté de Celui qui fut leur
inspirateur. »
En un mot, l'existence même de la Bible est
l'écrasante preuve que le Livre n'est pas
une production humaine, mais qu'il vient du Dieu
Tout-Puissant.
3. — Merveilleux par son
unification
Nous considérons la Bible comme un livre,
mais il nous arrive rarement de la regarder comme
une bibliothèque. Elle est pourtant
composée de soixante-six volumes
séparés, écrits en trois
langues différentes, par trente ou quarante
auteurs divers traitant les sujets les plus
variés, ayant vécu à
différentes époques et dans les
circonstances les plus diverses.
L'un de ces auteurs écrivit de l'histoire,
un autre une biographie, un troisième traita
des questions d'hygiène ; l'un
écrivit sur la théologie, un autre
fut poète, un troisième
prophétisa ; l'un traita des questions
de philosophie et de jurisprudence; un autre
établit des généalogies et
parla d'ethnologie ; un autre enfin raconta des
histoires et des aventures de voyage du plus haut
intérêt. (5e
Note). Si ces soixante-six
volumes étaient imprimés
séparément, en gros
caractères, sur un fort papier et
reliés en maroquin, ils formeraient à
eux seuls une petite bibliothèque.
Cependant, nous les possédons tous,
réunis en un petit volume qu'un enfant peut
aisément tenir en sa petite main !
Considérons un trait étrange et
remarquable. Les sujets traités par ce livre
sont, nous l'avons dit, des plus divers et souvent
difficiles à saisir, car il traite de la
question la plus abstraite qu'il soit possible
d'imaginer. Ayant vécu à des
époques différentes, les
différents auteurs ont été,
nous le savons, dans l'impossibilité de se
consulter ; pourtant, cette collection
variée de publications
hétérogènes ne forme pas
simplement un tout relié en un volume
extérieur, mais elle est unifiée par
Dieu, le véritable auteur de cette oeuvre
prodigieuse que chacun considère aujourd'hui
comme le livre unique ! C'est bien, en
effet, ce qu'il est, le miracle par excellence de
l'unité littéraire. (6e
Note).
4. — Merveilleux par son
actualité
Quand nous pensons à l'ancienneté
de la Bible, sa présence parmi nous
aujourd'hui est tout simplement un prodige. Voici
pourquoi : Nous savons tous que la pierre de
touche d'une oeuvre littéraire est justement
la durée de son existence. Pouvez-vous me
citer des ouvrages écrits il y a mille ans,
qu'on lit encore aujourd'hui ? Ils ont paru,
ils ont été lus, avec
intérêt peut-être, mais ils ont
disparu, mis de côté par la froide
main de l'oubli. Leur force et leur puissance, bien
réelles à l'époque, ont
passé pour toujours. Qui songe de nos jours
à lire ces livres qui jadis firent
fureur : L'Astice, le Gil Blas, ou
encore Paul et Virginie ? Leur
vérité est anéantie, leur
attrait s'est évanoui ; nous retrouvons
l'écho de
(1 Cor. 7/31) :
« La figure de ce monde
passe. » (7e Note).
Trouvez-moi un livre, vieux de
cinq cents ans, qui soit encore lu par notre
génération ! Il n'y en a pas.
Ceux qui étudient les classiques sont
obligés de connaître Horace et
Homère, ou bien Virgile, mais autrement, qui
donc à présent songerait à
lire tous ces auteurs ? Ce sont des livres
morts, en langues mortes. Car plus un livre
vieillit, moins il a de chance de survivre et
d'être lu par des peuples de
nationalité et de langue
différentes.
D'autre part, tel livre, écrit dans un pays,
ne sera pas goûté dans un autre.
L'Espagnol lit les auteurs de sa
patrie ; les Allemands, les Anglais,
les Français en font autant. Quelques
génies exceptionnels comme Dante, Goethe,
Dumas ou Shakespeare réussiront à
passer les frontières de leur pays. Pour ce
qui concerne la Turquie, la Chine ou le
Brésil, peu de gens pourront vous dire si
ces pays ont donné des
écrivains ; ils pourront encore moins
citer les noms des auteurs ou les titres de leurs
oeuvres. Quelle différence pour la
Bible ! C'est le seul livre au monde accusant
une origine miraculeuse. Elle a non seulement
triomphé du temps, mais elle a franchi
toutes les frontières établies entre
nations.
Sir William Jones a démontré que tous
les autres livres orientaux, fussent-ils aussi
poétiques que possible, aussi sages qu'on
puisse le désirer, doivent, pour être
rendus intelligibles et intéressants
à l'esprit occidental, subir une
transfusion. Il faut très souvent modifier
ou annuler de nombreux passages. N'est-il donc pas
curieux, que ce Livre oriental, — notre Bible,
— qu'il aille en Islande ou à
Madagascar, c'est le Livre qui fait appel à
l'esprit et au coeur de ceux qui le lisent. Prenez
le Coran, la « bible » des
Mahométans, et mettez-le à
côté de la Bible. Carlyle dit que le
Coran est considéré par les
Mahométans avec un respect tel que peu de
chrétiens en montrent pour leur Bible. Il
est lu tout entier chaque jour dans certaines
mosquées par un groupe de trente
prêtres qui se relayent pour cet office. Il y
a des docteurs mahométans qui l'ont lu
70.000 fois ! Mais, ajoute-t-il avec humour,
seul le sentiment du devoir ferait lire le Coran
tout entier à un européen. C'est une
lecture ennuyeuse à l'extrême ;
de grandes parties sont diffuses, pleines de
fatras, de mélanges fastidieux, de
répétitions sans fin, de phrases
entortillées, de complications lourdes et de
stupidités aussi abondantes
qu'insupportables ; en fait, il est
écrit aussi mal qu'un livre peut
l'être. (Héroes, page 59).
Prenez encore les soi-disant autres
« bibles ». Les Védas
des Hindous, par exemple, qui date de l'an
mille avant notre ère ; l'Avesta
des Parsis, qui date de l'an cinq cents
avant Jésus-Christ, ou la Tripitaka
(les Trois Corbeilles) des Bouddhistes de la
même époque, ou encore les
« Treize King » (texte
confucéen) des Chinois. Tous ces ouvrages
ont été traduits en, au moins, une
langue, outre celle dans laquelle ils ont
été écrits ; mais leur
publication a été si réduite
qu'elle est passée inaperçue. D'autre
part, ils n'excitent aucun intérêt. Et
cependant, la Bible a été
écrite en grande partie dans une langue
considérée comme morte, car
l'hébreu n'est ni parlé ni
écrit de nos jours, du moins pour la
majorité des peuples. Pourtant, ce livre
écrit dans une langue ignorée du plus
grand nombre, par des hommes morts depuis des
milliers d'années, est non seulement un
livre bien vivant, mais c'est le livre le plus
répandu dans le monde. (8e
Note.)
5. — Merveilleux par sa
circulation
Le vieux Livre est, de nos jours, le plus vendu
et le plus demandé. Il y a certainement des
gens qui s'imaginent que la Bible est un livre
d'autrefois, et qu'il ne se vend plus à
présent. Pourtant, songez à son
immense circulation
5. — Merveilleux par sa circulation
actuelle ! Un de mes amis a consacré
énormément de temps et d'attention
à se documenter à ce sujet, et a
calculé que par la trentaine de
Sociétés Bibliques et par les
diverses maisons d'édition dans la plupart
des pays, il sort de presse annuellement plus de
35.000.000 de Bibles. La Société
Biblique Britannique et Étrangère
publie à elle seule près de 12
millions d'exemplaires des Saintes Écritures
par an.
Les oeuvres littéraires les
plus connues, les plus appréciées,
ont été traduites tout au plus, en
soixante-dix langues. Mais voici un livre qui a
été traduit en plus de 900 langues
vivantes et qui fait de jour en jour de nouvelles
conquêtes. On le trouve dans la hutte des
Esquimaux comme dans les îles les plus
lointaines de la Mer du Sud. Et, chose remarquable,
le chiffonnier juif, le planteur chinois, le
marchand arabe et bien d'autres ont, et peuvent
apprendre leur propre langue par l'étude de
ce livre merveilleux.
On demandait récemment à un libraire
quel était l'ouvrage le plus en vogue
à notre époque. Il ne parla pas du
dernier roman ou d'une célèbre
étude scientifique. Non, le livre dont la
vente est supérieure à celle de tous
les autres est tout simplement la Bible. Les autres
volumes se vendent par milliers, la Bible par
millions d'exemplaires. (9e
Note.)
6. — Merveilleux par
l'intérêt qu'elle éveille
Notons un autre trait merveilleux ! La
Bible est le seul volume qui soit lu par toutes les
classes de la société et par toutes
sortes d'individus. Chacun sait qu'une personne
bien avertie au point de vue littéraire ne
lit pas un livre d'enfants, et ces derniers ne vont
pas s'attaquer à des traités de
philosophie ou de science. N'est-il pas
extraordinaire de penser qu'un livre qui
diffère tellement de tous les autres,
présente le même intérêt
pour l'enfant que pour le vieillard arrivé
au bord de la tombe ?
Il y a quelques années, une personne lisait
une histoire à ma petite fille.
« Que lisez-vous
là ? » demandai-je. —
« C'est l'histoire de
Joseph ! » répondit-elle. Et
la fillette de s'écrier avec ardeur :
« Je t'en prie, papa, ne l'interromps
pas, c'est tellement beau ! » Elle
écoutait avec délices cette histoire
écrite en hébreu et vieille
probablement de trois mille ans.
Dans une chambre voisine, se trouvait un vieux
savant, un des hommes les plus
célèbres du monde scientifique. Il
était penché sur le vieux volume,
lisant avec un profond respect et une
avidité plus grande encore les pages de ce
livre extraordinaire.
Ce simple fait n'est-il pas un
phénomène ? Un
célèbre savant de notre époque
se délecte à la lecture d'un livre
qui fait aussi la joie d'une petite fille !
Nous pouvons bien dire que c'est un fait unique et
sans précédent dans la
littérature. Nos enfants l'étudient
à la maison et dans les écoles du
dimanche, de grands savants tels que Newton,
Herschel, Faraday et Brewster, des hommes
d'État tels que Gladstone, Lincoln,
Stonewall et Jackson ont fait de ce Livre la joie
et le guide de leur vie. (10e
Note).
7. — Merveilleux par son langage
La Bible ne fut écrite ni à
Athènes, la patrie des belles-lettres de la
Grèce ; ni à Alexandrie en
Égypte. Elle fut écrite en Palestine,
par des hommes ignorants pour la plupart, et qui
reçurent leur inspiration des sources
mêmes de la sagesse. La plupart de ses
auteurs étaient ce que nous appellerions
aujourd'hui des illettrés. Non seulement, ne
connurent-ils pas les Universités de
l'époque, mais ils n'étaient ni des
intellectuels, ni des penseurs ; il a
été même dit que plusieurs
n'étaient pas capables de parler
correctement leur langue maternelle. Selon toute
probabilité, ni Jean, ni Pierre, ne
parlaient grammaticalement. Souvenez-vous que
Pierre fut reconnu à son dialecte et
à son accent. Il parlait galiléen
avec l'accent de sa province
(Matt. 26/73 ;
Act. 2/7 ;
4/13.) Voyez les
différents accents des différentes
provinces de France. Comme ils varient suivant les
régions !
Pierre et Jean étaient des hommes sans
instruction. Il est probable, qu'à cette
époque, Pierre ne parlait que le dialecte
araméen ; or, la prononciation de la
province du Nord différait beaucoup du
dialecte choisi de la Judée et de
Jérusalem. Par exemple, il y avait certaines
lettres, telles que le guttural Aleph — A
— qu'ils ne pouvaient prononcer
correctement.
Aucun des auteurs de la Bible n'avait une
réputation littéraire. Malgré
cela, Dieu, dans sa mystérieuse Providence,
l'a tellement débarrassée de tout
provincialisme, qu'elle est devenue le
modèle du pur langage des nations les plus
littéraires du monde.
Mais il y a plus. La Bible a
pénétré au Nord et au Midi,
à l'Orient et à l'Occident. Elle
entre pour une large part dans la formation de la
mentalité moderne, pourtant elle date de
toute antiquité. Elle influence les
progrès des grandes nations de l'Occident,
quoiqu'elle nous vienne du peuple le plus
conservateur de l'Orient. Tous ses auteurs sont des
Hébreux, et les Hébreux
étaient, par instinct, par tradition, par
éducation et par sentiment, le plus
étroit de tous les peuples. Le Juif
n'était pas seulement exclusif à
l'excès ; il n'avait aucun
intérêt quelconque pour les autres
nations. Pierre, par exemple, le grand
apôtre, fut d'une lenteur inconcevable
à comprendre qu'il devait s'occuper du salut
des Gentils ! Un miracle et une
révélation spéciale furent
seuls capables de vaincre son instinctive
résistance
(Act. 10/28.
Gal. 2/11-14.)
Comment expliquer ce fait ? Des hommes
ignorants, étroits, exclusifs,
aveuglés de préjugés ont
été capables d'écrire un livre
universel, propriété non seulement
des Juifs, mais aussi du monde entier ! Par la
puissance divine, ce vieux livre hébreu fut
si bien affranchi de tout exclusivisme rabbinique
et judaïque, que tous les peuples le lisent
facilement dans leur propre langue, sans jamais
songer à son ancienne origine orientale.
(11e Note).
L'Eglise catholique se vante d'une seule langue
pour la terre entière, mais ce langage
unique est une langue morte, le latin. Les
Sociétés Bibliques ont une gloire
bien supérieure, c'est celle d'avoir traduit
la Parole de Dieu en plus de six cents langues
vivantes. L'Eglise chrétienne, parle-t-elle
en langues ? demanda un jour
l'évêque de Londres. Oui ! fut la
prompte réponse, par les
Sociétés Bibliques, le miracle de la
Pentecôte a été
renouvelé
(Act. 2/9-11) !
8. — Merveilleux par sa
conservation
La Bible a subsisté à travers tous
les âges, malgré de terribles et
incessantes persécutions. Siècle
après siècle, les hommes ont
essayé de la brûler et de la
détruire. Les rois de la terre et les chefs
de l'église se sont ligués pour la
faire disparaître de la face du monde. En
l'an 303 de notre ère, l'empereur
Dioclétien entreprit contre elle la plus
formidable attaque qu'un livre eût connue. On
croyait avoir détruit toutes les Bibles et
des milliers de chrétiens
périrent ; sur le Livre
exterminé, un arc de triomphe fut
érigé portant l'inscription :
« Extincto nomine
Christianorum. » (Le mot chrétien
est effacé.) (12e
Note.)
Malgré cela, quelques années plus
tard, la Bible réapparut comme Noé
sortant de son arche, prête à
croître, à multiplier et à
remplir la terre. En l'an 325, dans le premier
concile général, Constantin la
reconnut comme le juge infaillible, contenant toute
la vérité.
Puis vinrent les longues
persécutions du moyen-âge. L'Eglise de
Rome priva le peuple des Saintes Écritures
et, pendant des siècles, ce fut un livre
à peu près inconnu. Quand Martin
Luther atteignit l'âge adulte, il n'avait
encore jamais vu une Bible de sa vie. Par les
édits, les malédictions et les bulles
des papes, le Livre fut brûlé et ses
lecteurs, condamnés par l'Inquisition,
furent livrés à la torture et aux
flammes des bûchers. On peut encore voir
à Londres l'endroit où, par ordre de
Rome, furent brûlés à grand
étalage, de grandes quantités de
Livres Saints.
Mais la pire des persécutions fut
peut-être celle qui commença vers la
fin du 17e siècle. La Bible fut alors
attaquée avec violence par des hommes qui
prétendaient à la liberté de
pensée. Des hommes comme Bolingbroke, Hume
et Voltaire se firent forts de pouvoir exterminer
les Écritures. Voltaire déclarait
même qu'un siècle après lui, on
ne trouverait plus aucune Bible dans le monde,
à l'exception peut-être d'un seul
exemplaire conservé à titre de
curiosité dans un musée
d'antiquités.
Puis vint le rationalisme
germanique, avec ses attaques les plus
acérées et les plus mortelles. Baur,
Strauss, l'Université de Tubingue se
lancèrent contre elle avec une rage
féroce. Mais comme il est
écrit : « Celui qui
siège dans les cieux rit, le Seigneur se
moque d'eux »
(Ps. 2.4.) La Parole de Dieu est
aujourd'hui plus vivante que jamais. Elle demeure
et demeurera à toujours. Ses adversaires ont
fait de leur mieux, ils ont dressé contre
elle leurs plus violentes batteries. Malgré
tout, la Parole du Seigneur a libre cours et Dieu
est glorifié. Son influence est plus grande
qu'elle ne le fut jamais. (13e
Note.)
« Pensez un peu, disait un
chrétien éloquent, cette Parole de
Dieu est toujours la même, toujours brillante
de jeunesse éternelle, c'est un organe sain,
une voix impérissable, un pas infaillible,
un oeil perçant ; elle est
parfaite. » Et en vérité,
à mesure que nous y pensons, nous pouvons
jeter le défi à notre siècle
orgueilleux comme le fit Moïse au sien et
s'écria : « Interroge les
temps anciens qui t'ont
précédé, depuis le jour
où Dieu créa l'homme sur la terre, et
d'une extrémité du ciel à
l'autre : Y eut-il jamais si grand
événement, et a-t-on jamais ouï
chose semblable ? »
(Deut. 4/32.)
Merveilles suprêmes !
Avant de terminer, j'aimerais encore
mentionner brièvement certaines choses qui
se présentent à mon esprit, et qui
sont les merveilles suprêmes de ce Livre
merveilleux.
|