Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE X

L'HOMME.

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« Puis Dieu dit : « Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux des cieux, sur les animaux domestiques et sur toute la terre, et sur tout reptile qui rampe sur la terre. » Dieu donc créa l'homme à son image. Il le créa à l'image de Dieu ; Il les créa mâle et femelle. Et Dieu les bénit et leur dit : « Croissez et multipliez et remplissez la terre et l'assujettissez et dominez sur les poissons de la mer et sur les oiseaux des cieux, et sur toute bête qui se meut sur la terre. » (Gen. I, 26.)

- Et l'Éternel Dieu forma l'homme, poussière du sol, et souffla en ses narines une respiration de vie, et l'homme devint une âme vivante. » (Gen. II, 7.)


La terre était donc achevée et débordait de vie. Mais ce magnifique domaine était encore sans maître. Alors Dieu, au lieu de prononcer simplement encore un de ces merveilleux « fiat », qui avaient transformé le chaos en un monde de gloire et de lumière, Dieu, sainte Trinité, prend conseil de Lui-même et dit « Faisons des hommes à notre image ».

À son image ! Quelle grandeur et quelle dignité! Le corps humain est donc, comme celui des anges, fait à l'image du corps du Christ, tel que Lui, « le premier-né des créatures », se montrera plein de gloire sur le Tabor, et, plus tard, à son disciple bien-aimé en venant lui donner la Révélation (Apoc. I, 12-16).

Nous ne comprenons plus ce corps déchu, conçu dans l'iniquité et souillé par le péché, et aucun penseur ni artiste n'a encore découvert la millième partie de ses mystères ; de ceux des pieds, symboles et organes du pouvoir sur l'espace ; des bras représentant et contenant la force d'exécution, de la tête, trônant sur le cou, siège de royauté avec les cinq princes des sens qui apportent au cerveau, derrière le front, les impressions de l'univers visible, pour qu'il en fasse des pensées ; mais le peu que nous comprenons de notre corps devrait suffire à nous remplir d'admiration.

« Créé à l'image de Dieu ! » Comme tel, la puissance de l'homme est vaste, sa liberté presque illimitée. Plantes et animaux sont remis entre ses mains. Il peut, à sa volonté, arracher une plante et la transplanter ailleurs. Cela nous paraît peu de chose ; mais, parmi les animaux de l'ordre le plus élevé, y en a-t-il un seul qui en fasse autant ? De toutes les créatures terrestres l'homme est la seule qui ait puissance sur le feu ; même le singe n'a jamais eu seulement l'idée d'alimenter le foyer causé par la foudre embrasant un arbre sec, et encore moins celle de s'en servir pour cuire sa nourriture ou pour forger des métaux. De même il est au pouvoir de l'homme ou de mettre à mort un animal, ou de le dompter, ou de l'apprivoiser ; et si, au lieu de regarder comme ses esclaves ces créatures d'ordre inférieur et de les traiter si souvent avec cruauté, il prenait à tâche de les gouverner avec douceur et bonté, en roi vraiment digne de l'être, il pourrait dès maintenant, dans une certaine mesure, satisfaire « l'ardent désir de toutes les créatures d'être délivrées de la servitude de la corruption » dont l'apôtre parle dans l'épître aux Romains.

L'homme, un vice-roi de Dieu sur la terre, fait à son image, souverain absolu de toutes ses créatures, médiateur entre elles et le Dieu qui leur donna la vie ! ... Hélas! qu'ont fait de lui Satan et le péché ? Un être digne de compassion, esclave de ses passions et de ses convoitises, gémissant sous le poids de toutes sortes de misères, de maladies, d'infirmités, arrosant la terre de sa sueur et de ses larmes, redoutant tous les êtres de la création, au lieu de les dominer ! Il craint les ardeurs du soleil et les froids courants d'air ; il craint le feu et l'eau, les animaux des champs et des forêts ; il craint la vie et redoute la mort ; toute sa science et toutes ses découvertes ne le protègent pas contre une légère secousse de l'écorce terrestre, ou l'éruption d'un volcan, ou un cyclone ; ou seulement contre l'invasion des chenilles ou des sauterelles ; ou contre les microbes, les bacilles invisibles qui attentent à sa santé et à sa vie ! Ah ! comment le roi de la terre est-il tombé si bas, et sa gloire s'est-elle évanouie !
Néanmoins il porte encore les traces de sa royauté.

Contrairement aux animaux dont le corps suit la direction du sol vers lequel est tournée leur face, l'homme marche debout, ne touchant la terre que des pieds, portant haut la tête et doué des aptitudes les plus diverses. Tandis que parmi les animaux les uns se distinguent par leur célérité, d'autres par leur force, ceux-ci par la finesse de leur ouïe, ceux-là par une vue perçante, il n'en est point qui, à l'instar de l'homme normalement constitué, réunisse en soi à tel point ces capacités différentes. On rapporte des prodiges de force de certains hommes herculéens qui surpassent, toutes proportions gardées, celle des chevaux et même des lions. Les animaux les plus agiles ont été dépassés, à la course, en vitesse et en endurance par des coureurs indiens. Quant à la vue, on sait que l'Arabe, chevauchant dans le désert, discerne à trois lieues de distance un cheval d'un chameau, et que certains habitants des régions glacées de la Sibérie distinguent nettement 4 des 7 satellites de Jupiter. L'homme n'est pas couvert de poils ou de plumes ou d'écailles comme les animaux, auxquels ce vêtement est indispensable, mais dont il diminue la sensibilité. L'homme, au contraire, grâce à sa peau délicate, est sensible à toutes les impressions, à toutes les influences du dehors. Et quel animal supporterait également comme l'homme les 50 degrés de froid de la Sibérie, et les 42 degrés de chaleur de Bassora ou du Sénégal, et pourrait aussi bien se mouvoir sur les plus hautes cimes que dans les profondeurs de la terre, comme les mineurs qui, à Falun en Suède, descendent jusqu'à 1000 mètres ?

Quant à l'époque de l'apparition de l'homme sur la terre, on est bien revenu des fantaisies de certains savants incrédules qui portaient l'âge de l'humanité à cinquante ou à cent mille ans, et dont quelques-uns, pour faire les choses largement, allaient sans l'ombre d'une preuve jusqu'à cinq cent mille. L'hypothèse d'une humanité qui aurait habité la terre si longtemps sans y laisser ni monument historique ou autre, ni trace, ni vestige de langage, de tradition, de légende, ou de religion, serait une absurdité psychologique aussi grande que serait le fait d'un enfant qui, après être resté stationnaire vingt ans, deviendrait en six mois un homme fait. Mais les savants sérieux parlent autrement et disent, comme le Dr. Beck dans son solide ouvrage « Der Urmensch » (L'homme primitif) : « Il faut réduire d'un zéro les cent mille ans prétendus » (p. 48). « Aucun fait ne prouve l'existence de l'homme dans la période tertiaire » (p. 53). Les âges de pierre, de bronze, de fer, auxquels on accordait des milliers d'années, n'ont pas été seulement successifs, mais souvent simultanés, et contemporains des grandes civilisations de Memphis et de Babylone. Les habitations lacustres, fondées mille ans avant l'ère chrétienne, existaient encore des siècles après elle ; et les crânes de Cromagnon, qui du reste accusent un plus grand développement cérébral que les nôtres, peuvent fort bien être postérieurs à la guerre de Troie et au temple de Salomon ; car le renne existait encore dans les Gaules du temps de César. Bien des gens se représentent les habitants des palafittes (habitations lacustres), avec leurs instruments de silex on de bronze, comme énormément éloignés de nous ; il n'en est rien. Les meilleurs connaisseurs de ces antiquités admettent pour l'âge du silex la date approximative de 1800 -1400 ans avant J. -C., et pour celui du bronze celle de 1400 à 800. (1) - En tout cas l'homme primitif, contemporain du mammouth et de l'ours des cavernes, a parfaitement place dans les quinze siècles bibliques compris entre la création et le déluge.

De tout temps - et comme on le voit encore aujourd'hui - il y a eu, à côté de nations civilisées, des peuplades reléguées par elles dans les pays moins favorisés, où elles sont devenues ou restées barbares. Aussi, non seulement des savants chrétiens comme le Dr Fraas, l'auteur de l'ouvrage bien connu en Allemagne : « Vor der Sintflut » (Avant le déluge), mais aussi l'historien du matérialisme, F. A. Lange, avouent que nous n'avons pas de preuves sérieuses contre la chronologie biblique, et que nous ne possédons pas un objet, crâne ou silex, dont on puisse dire avec certitude qu'il soit âgé de plus de cinq mille ans. « L'homme », dit d'Orbigny, « ne fut pas créé dès les premiers temps de l'époque quaternaire ; il ne parut que beaucoup plus tard, lorsque toute la nature fut complètement organisée comme nous la voyons maintenant ». Et le vicomte d'Archiac dit dans son « Histoire des progrès de la géologie » : « Il semble que la venue de l'homme sur la terre soit un phénomène à part dans l'ordre physique comme dans l'ordre moral. » Rejetons donc, comme ils le méritent, les efforts de l'incrédule pour repousser dans la nuit des temps l'origine d'un homme qui se serait à grand-peine émancipé des habitudes et du corps d'un singe, son ancêtre.

Considérons maintenant ce corps tiré de la poussière, que Dieu a fait à son image : c'est un chef-d'oeuvre ! - L'oeil, à lui seul un monde de nerfs et de muscles délicats, capable d'absorber des milliers de rayons lumineux et d'images, est délicatement casé dans sa boîte osseuse ; protégé par un couvercle de chair il peut à volonté s'élargir ou se rétrécir, selon qu'il a besoin de voir de près ou qu'il veut plonger dans le lointain. - Dans l'oreille résonnent comme les cordes d'une harpe, à chaque vibration de l'air, quatre mille trois cents fibres ténues.

Pour conserver à nos sens leur vitalité, Dieu nous a donné, les organes nutritifs. Par la bouche et le palais, l'estomac absorbe la nourriture convenable, et en peu d'heures la convertit en sang, ce liquide dont la Bible dit qu'en lui se trouve la vie ou l'âme. Un litre de sang contient cinq mille millions de globules, atomes vivants dont se bâtit notre corps ; sa masse tout entière passe par le coeur, centre vital de nos forces corporelles et organe mystérieux de notre sensibilité. Là se fait, jour et nuit, jusqu'au dernier soupir, le travail incessant, régulier d'une pompe, par lequel le sang, chassé à travers les artères les plus fines, parcourt pour les alimenter toutes les parties du corps, le cerveau, l'estomac et jusqu'aux extrémités des doigts et des orteils. Cette tâche accomplie, il retourne au coeur par les veines, mêlé d'impuretés dont il va se débarrasser par la combustion dans les poumons ; après quoi il recommence sa continuelle circulation. Si ce coeur était une machine en acier ou même en diamant, il s'userait vite à la besogne. Les poumons, de leur côté, travaillent de même, sans que nous en ayons conscience, aspirant constamment l'air frais par des milliers de cellules, afin d'accomplir la purification du sang.

Outre ces organes de la nutrition, de la circulation du sang et de la respiration, le corps humain est traversé en tous sens par un réseau serré de filaments blancs qui aboutissent à la moelle de la colonne vertébrale ou au cerveau : ce sont les nerfs, au moyen desquels l'âme sent ce qui se passe dans son corps, souffrance ou bien-être, froid ou chaleur. Et tous ces organes sont tellement reliés entre eux qu'aucun ne saurait subsister indépendamment des autres. Les nerfs et le cerveau ont besoin d'un afflux constant de sang nouveau. Si celui-ci venait à manquer une demi-minute seulement, ou si quelques gouttes allaient se répandre en dehors des vaisseaux sanguins, il s'en suivrait aussitôt une apoplexie, et peut-être une mort foudroyante. De même le coeur, pour s'acquitter de ses fonctions, a besoin des nerfs, et doit être alimenté par l'estomac ; il en est encore ainsi des poumons. Et tout ce travail se fait sans bruit, sans effort, sans que l'homme s'en préoccupe et lors même qu'il est plongé dans le plus profond sommeil. Le souffle de Dieu, la vie, anime ces merveilleux organes, et ils se meuvent et travaillent dans un accord parfait à l'entretien de la vie. « Je te célébrerai, » s'écrie David, « de ce que J'ai été fait d'une étrange et admirable manière ; tes oeuvres sont merveilleuses et mon âme le connaît bien. » (Ps. CXXXIX, 14.)

Le corps de l'homme est tout un monde déjà par sa composition, car il renferme tous les éléments principaux de la terre. Il respire de l'oxygène, de l'hydrogène, de l'azote et de l'acide carbonique ; le fer rougit son sang ; la chaux durcit ses os ; le phosphore lui sert dans le cerveau et dans les nerfs à penser et à sentir. Et comme tous les éléments se réduisent par la chaleur en gaz, c'est-à-dire en air, le chimiste allemand Liebig a pu dire : « La chimie nous apprend que l'homme est fait d'air condensé, s'habille d'air condensé, se nourrit d'air condensé et se détruit au moyen d'air condensé pour gagner quelques morceaux d'air condensé ». (Chemische Briefe, page 69.) Un autre savant, A. Buchner, remarque non moins spirituellement que sous la forme de 1,600 millions d'hommes, se promènent sur la terre 67 mille millions de kilos d'oxygène, 1,473 millions de kilos d'azote, 1150 millions de chlore, et presqu'autant de phosphore ; en plus - il les calcule tous - tant de kilos de soufre, de carbone, de natrium, de kalium (potassium), de magnésie, etc. Dans ce corps aussi ont lieu tous les phénomènes de la nature : forces moléculaires, attractions, courants électriques, instruments à cordes et à vent, leviers et tubes capillaires, tout y est, tout travaille et concourt à une parfaite harmonie. Si tu es depuis cinquante ans sur la terre, ô homme, mon frère ! ton coeur a déjà battu de joie et de douleur plus de deux mille millions de fois ; tu as respiré cinq cent millions de fois ; ta langue a prononcé des millions de paroles. Dans ton cerveau six cent millions de cellules (d'après Meynert ; d'après Beale bien plus encore) ont servi à ta pensée et à tes rêves de jour et de nuit ; car tu as dormi quinze ans ou plus. Ton estomac a changé plus de cinquante mille kilos de nourriture et de liquides en chair et en os, en sang, en ongles et en cheveux ; ton oeil a perçu d'innombrables millions d'ondes lumineuses et d'images, et ton oreille de sons divers, et tu en as fait ton image du monde.

Notre corps est encore à un autre point de vue un organisme étonnant. Chaque être considère le sien comme une possession permanente. Pourtant il n'en est rien. Notre corps est au contraire tellement variable et instable qu'il change et se transforme de minute en minute, sans que nous nous en apercevions. Nous savons que pour subsister il a besoin d'être constamment nourri. Or, le fait que, tout en absorbant et en s'assimilant tous les jours une quantité d'aliments assez considérable, le corps ne croît que de quelques grammes, prouve qu'il s'y opère une forte usure. En effet, ainsi que l'eau s'évapore au soleil, et que, même des corps solides comme les métaux ou le diamant, exposés à l'air perdent insensiblement de leur poids, de même en est-il pour les matières dont se compose notre corps.

L'on a depuis longtemps constaté que le corps humain se renouvelle tout entier tous les sept ans et sans qu'il lui reste une particule du corps précédent. Mais de nouvelles observations prouvent que ce changement graduel est encore plus rapide ; il diffère suivant les individus, leur âge, leur genre de vie ; il diffère aussi pour les différentes parties du corps, et s'opère peut-être déjà en 3 ans. En tout cas, un homme de 60 ans a changé au moins dix fois de corps, sans s'en être aperçu, et sans que son extérieur se soit modifié autrement qu'en trahissant les progrès de l'âge. Il y a donc, au milieu de toute cette variabilité et dans ce courant incessant de matière, comme un fond inaltérable, une unité, un centre de vie et de force, une âme qui a reçu le don de s'assimiler continuellement d'innombrables atomes, pour s'en créer un corps et l'entretenir, afin de pouvoir rester ainsi en contact permanent avec le monde extérieur. Cette âme a de plus la faculté de graver sur ce corps l'empreinte de sa nature, et donne à chacun des seize cent millions d'êtres humains sa physionomie propre.

Mais cette âme exprime aussi par son corps les principes dans lesquels elle vit. Regardez un homme, adonné depuis longtemps au vice. Ses traits sont peut-être réguliers, sa tenue soignée ; et pourtant sa figure déplaît, sa physionomie antipathique inspire la méfiance ou même le dégoût ; tandis qu'un autre, en paix avec Dieu et avec soi-même, a une expression qui tout de suite attire, inspire la confiance, même aux enfants et aux animaux domestiques, sans même qu'il prononce une parole. Comme Dieu créa l'homme à son image, ainsi l'âme se forme un corps selon son image, et à travers la chair de ce corps humain périssable rayonne toujours, plus ou moins, l'âme immortelle. Elle forme et moule sans cesse et frappe à son image individuelle une certaine quantité de matière, qu'elle perd et renouvelle continuellement, jusqu'à ce qu'elle ne suffise plus à ce travail. Car, remarquons-le bien : c'est aussi une illusion que de croire que notre corps s'use avec l'âge et meurt par suite de cette usure. Nous ne savons pas pourquoi, après avoir crû pendant vingt ans, il cesse de croître, quoique il demeure exactement dans les mêmes conditions d'existence. Nous savons tout aussi peu pourquoi, après avoir acquis son maximum de développement dans ce que nous appelons « la force de l'âge, » il commence à dépérir et à s'affaiblir de plus en plus, quoique l'homme âgé, le vieillard, jouisse souvent de plus de repos, de confort et d'une meilleure nourriture que le jeune homme. Dire que son corps est usé est au fond une absurdité, puisqu'à soixante-dix ans il n'a plus, depuis longtemps déjà, le corps qu'il avait à quarante.

Puisque l'homme renouvelle continuellement son corps, pourquoi ne peut-il pas, à soixante-dix ans, s'en refaire un tout aussi fort et aussi sain qu'à vingt ans ? Dire que ses forces diminuent est tout aussi peu rationnel ; la force de la vapeur diminue-t-elle dans une machine, une locomotive bien chauffée, dont on renouvelle soigneusement toutes les parties au fur et à mesure qu'elles s'usent ? On le voit, pour quiconque réfléchit, la croissance, le dépérissement et la mort du corps sont des énigmes ; aussi le naturaliste Swamerdam s'écriait-il, après y avoir longtemps réfléchi : « Je ne sais vraiment pas pourquoi nous mourons ! » Nos biologistes en sont encore, comme Bichat et Claude Bernard, à discuter s'il y a une cause de vieillesse et de mort inhérente à l'homme, ou seulement un concours de milieux, de facteurs, de circonstances nuisibles à la vie, et qui, peut-être, pourraient peu à peu être éliminées. Mais la Bible nous le dit : « Le salaire du péché, c'est la mort ». C'est parce que l'âme déchue a abandonné le Dieu qui est la source de toute vie, et employé ses forces « à la convoitise des yeux, à la convoitise de la chair et à l'orgueil de la vie ». C'est parce qu'elle vit d'une nourriture et sur un sol maudits à cause de l'homme (Gen. III, 17, 18), et dans une création déchue aussi, qui ne concorde plus avec ses besoins matériels et spirituels, qu'épuisée par le travail de la vie, elle abandonne enfin ce corps, qui tombe et meurt.

Mais Dieu n'abandonne pas l'oeuvre de ses mains et ne renonce jamais à ses desseins. Lui qui a créé ce corps, devenu mortel par le péché, il veut en son temps le ressusciter, le recréer glorieux et immortel.

« Mais quelqu'un dira : Comment ressuscitent les morts, et avec quel corps viendront-ils ? Insensé, ce que tu sèmes n'est pas vivifié, s'il ne meurt ; et, quant à ce que tu sèmes, tu ne sèmes pas le corps qui sera, mais le simple grain de blé, comme il se rencontre, ou de quelqu'autre semence ; mais Dieu lui donne un corps comme il a voulu, et à chacune des semences son propre corps. Ainsi en sera-t-il à la résurrection des morts : il est semé en corruption, il ressuscite en incorruptibilité ; il est semé en déshonneur, il ressuscite en gloire ; il est semé en faiblesse, il ressuscite en puissance ; il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel. S'il y a un corps animal, il y en a aussi un spirituel ; comme il est écrit : « Le premier homme devint une âme vivante, » le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant. - Le premier homme est de la terre, - poussière ; le second homme est du ciel. Tel qu'est celui de la poussière, tels aussi sont ceux qui sont poussière ; et tel qu'est le céleste, tels aussi sont les célestes. Et comme nous avons porté l'image de celui qui est poussière, nous porterons aussi l'image du céleste. » (I Cor. XV, 35-49.)

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