Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LA CRÉATION ou LA PREMIÈRE PAGE DE LA BIBLE



CHAPITRE VII

LE SOLEIL, LA LUNE ET LES ÉTOILES

« Et Dieu dit : « Qu'il y ait des luminaires dans l'étendue des cieux pour séparer le jour d'avec la nuit, et qu'ils soient pour signes et pour jours et pour années ; et qu'ils soient pour luminaires dans l'étendue des cieux pour donner la lumière sur la terre. » Et il fût ainsi. Et Dieu fit (littér. prépara) les deux grands luminaires, le grand luminaire pour dominer sur le jour, et le petit luminaire pour dominer sur la nuit; et les étoiles. Et Dieu les plaça dans l'étendue des cieux pour donner de la lumière sur la terre, et pour dominer de jour et de nuit et pour séparer la lumière d'avec les ténèbres. Et Dieu vit que cela était bon. Et il y eut soir, et il y eut matin :
- quatrième jour. »
(Gen. I, 14-19).

La Bible vient de nous dire que la première végétation, dont les restes forment notre charbon, avait pris naissance avant que le soleil eût éclairé la terre : donc sous l'action d'une autre lumière que celle qui nous est connue, probablement d'une lumière distribuée uniformément sur le globe entier. D'où venait cette lumière ? Nous n'en savons rien. Il y a dans la création beaucoup de mystères devant lesquels nous devons nous incliner sans comprendre en reconnaissant les limites de notre savoir. Mais nous savons qu'au quatrième jour de la création deux grands luminaires apparurent dans les cieux, ayant pour mission, l'un de gouverner les jours, et l'autre les nuits. Remarquons la différence du terme biblique employé pour décrire leur apparition ; ce n'est plus « barah » créa, mais « asah » prépara. En réalité le soleil existait déjà, bien que sous une autre forme, sans doute comme une dense nébuleuse. Pour se condenser en masse compacte et devenir un foyer d'intense lumière, capable d'entretenir la vie de tous les êtres qui allaient peupler le globe terrestre, il a dû employer nécessairement, en raison de son immense volume, une période bien plus longue que ce qu'il a fallu de temps à notre petit globe pour se refroidir et se former. Des astronomes comme Flammarion, Lord Kelvin, Th. Moldenhauer (Das Weltall) et d'autres le reconnaissent, et enseignent maintenant que la terre s'est formée en globe des millions d'années avant le soleil, et Mars de même longtemps avant la terre. Donc, ici encore on constate l'harmonie entre la science humaine et la Parole de Dieu.

Le soleil, pour régir le jour, et la lune pour régir la nuit, servent donc à séparer la lumière d'avec les ténèbres et à diviser la durée infinie en périodes de temps régulières. C'est là déjà une tâche importante, vu que nos meilleures horloges ne sauraient à la longue marquer les heures avec une parfaite exactitude. Les corps célestes seuls jamais n'avancent ni ne retardent d'une fraction de seconde ; ce sont des chronomètres à toute épreuve. Sans eux, quelle confusion sur la terre ! Qu'on se figure ce que serait notre vie s'il n'existait aucune répartition du temps en jours et en nuits, en mois et en années : « Pour dominer sur le jour et la nuit et pour séparer la lumière d'avec les ténèbres. » Quelle immense influence ces astres n'exercent-ils pas sur toute la création terrestre dont ils règlent la vie ! Le jour, des millions d'humains et aussi d'animaux domestiques et autres travaillent, qui la nuit se reposent ; d'autres, au contraire, dorment le jour et cherchent de nuit leur proie. La fleur s'ouvre le jour, la plante, l'arbre exhalent de l'oxygène, puis la nuit de l'acide carbonique. Les végétaux, les insectes, les oiseaux de passage, les poissons qui, dans les profondeurs de la mer émigrent régulièrement en leur temps, tous connaissent les temps et les saisons que Dieu a fixés par le soleil et la lune. La création connaît les temps, ces grandes choses dont l'origine est dans les cieux ; et la Parole de Dieu prête aux « temps et aux saisons » une importance majeure, à travers l'histoire du monde depuis la création jusqu'à l'accomplissement de toutes choses. Rappelons seulement ces passages-ci : « Lorsque les temps furent accomplis », la parole de Jésus : « Mon heure n'est pas encore venue, » et bien d'autres dans Daniel et l'Apocalypse.

Cependant le soleil et la lune n'existent pas uniquement pour nous éclairer et pour marquer les divisions du temps. Leur mission est autrement plus grande, et nous ne pouvons, faibles mortels, en estimer l'étendue ou en marquer les limites. Tout d'abord ils sont là pour proclamer, aux yeux immortels d'une multitude innombrable d'anges, le pouvoir et la magnificence du Créateur, et Lui seul sait pleinement pourquoi Il les a créés. Ce que nous pouvons toutefois comprendre, c'est que le soleil n'éclaire pas seulement notre petit globe terrestre, mais beaucoup d'autres planètes encore : les astronomes en comptent plus de 300. L'immense force d'attraction qui se dégage de notre soleil les contraint de se mouvoir autour de lui comme dans un cercle enchanté, et elles se voient entraînées avec lui dans son vol à travers l'immensité. Pour exprimer la force avec laquelle le soleil empêche notre globe de s'enfuir, Flammarion dit que celui-ci devrait pour cela rompre un câble en fils d'acier de plus de 5000 kilomètres de diamètre ! Et que dire de Saturne on de Jupiter ?

Pourquoi la Bible cite-t-elle le soleil et la lune comme les astres principaux de l'univers, alors que d'après les observations et les calculs des savants, il en existe dans l'espace des milliers plus grands que le soleil et plus encore que la lune ? Parce que Dieu, comme nous l'avons dit, donne sa parole à l'humanité tout entière et se met à son point de vue, à la portée de son intelligence et de ses connaissances. Pour elle le soleil et la lune sont et restent les corps célestes principaux. Un simple catalogue des 20 millions d'étoiles de la voie lactée, avec leur ascension et leur déclinaison, sans autres explications, remplirait plus de 500 gros volumes ; quel profit en retireraient des millions d'êtres humains auxquels la Bible est adressée ? Ce qu'il nous faut, dans cette vie si courte et si précaire, si pleine de travaux et de peines, ce n'est pas une encyclopédie des sciences naturelles, mais un guide à travers les ténèbres et un Sauveur qui ôte et porte le péché du monde.

Ainsi il est d'usage d'exagérer la portée des découvertes de Galilée et de Copernic, et de répéter qu'elles ont arraché l'homme à la foi enfantine des premiers temps. Mais les anciens, par exemple Pythagore, connaissaient et enseignaient déjà clairement le système dit de Copernic, qu'ils avaient eux-mêmes fort probablement reçu des Chaldéens (voir : « De Pythagore à Newton » par M. Poincaré de l'Institut). Les Égyptiens savaient déjà que Mercure et Vénus tournent autour du soleil ; et Aristarque de Samos, 300 ans avant Jésus-Christ, que Sirius est un soleil plus gros que le nôtre ; et ils vivaient comme nous. Ce n'est point autour du soleil dont ils ne savent que peu de chose ou rien, que gravite la vie matérielle et intellectuelle des peuples et même des milliers de gens civilisés et instruits, mais bien autour de cette petite terre, leur demeure. C'est même sur la très petite partie de cette terre qu'ils connaissent ou celle plus petite encore qu'ils possèdent, que se concentrent leurs intérêts et leur activité, leurs craintes et leurs espérances. Comme le système de Copernic n'a rien changé à l'histoire du monde, ni à son commerce et à son industrie, ni aux exploits des conquérants tels que César, Alexandre, Napoléon, ainsi si l'on prouvait demain que notre terre ne tourne pas autour du soleil, mais bien autour de Canope, soleil cinq milliards ( !) de fois plus grand que le nôtre, cela n'aurait que fort peu ou point du tout d'influence sur la vie de l'humanité, sur les principes ou le caractère, la morale et la religion de centaines de millions d'humains. La terre est et restera toujours le domaine assigné par Dieu à l'homme, le centre et l'objet de sa vie.

La terre, notre planète, le soleil et la lune, voilà les trois types des principaux corps célestes. Il n'y a pas seulement un soleil, car les étoiles que nous appelons fixes, quoiqu'elles volent toutes avec une rapidité effrayante dans leurs orbites, sont aussi des soleils. Notre terre n'est pas la seule qui tourne autour de notre soleil ; et bien d'autres planètes sont aussi entourées de lunes ou satellites.

Quand Moïse ajoute au verset 16, comme en parenthèse, ces trois mots : « et les étoiles », il comprend ici tous les mondes, étoiles ou planètes qui brillent dans la voûte céleste, ce que tous les peuples et nous aussi appelons du nom commun d'étoiles. Elles sont belles, ces planètes, ces soeurs de notre terre, qu'un commun destin et une même force enchaînent à l'énorme corps central. D'abord Mercure, lourd comme un boulet de fer, baigné dans les chauds rayons du soleil autour duquel il court bien plus vite que la terre ; le soleil y paraît huit fois plus grand que de notre globe. Puis Vénus, l'étoile du soir et du matin, soeur peut-être jumelle de la terre, qu'elle égale en poids et en volume. D'après les pointes inégales de son croissant, Schröter et d'autres astronomes lui attribuent des montagnes de 40,000 mètres de hauteur ! Quels paysages ! Quelles cataractes se précipitent de ces hauteurs dans les profondeurs des vallées ! Au delà de notre planète vient Mars, avec ses deux toutes petites lunes et ses neiges polaires, qui, comme les nôtres, augmentent en hiver et diminuent en été ; avec ses mers bleues et ses continents jaunâtres, et l'énigme de ses doubles canaux larges de 300 kilomètres ! S'ils sont artificiels, c'est l'ouvrage d'une race de géants comme la terre n'en a jamais vus. Plus loin volent des centaines d'astéroïdes, petits mondes, dont quelques-uns n'ont que dix kilomètres de diamètre. Un homme en ferait le tour en une couple d'heures, vu surtout l'extrême légèreté des corps à leur surface. Puis vient le géant Jupiter, gros comme 1400 terres, accompagné de quatre grands et de trois petits satellites, couvert d'immenses bandes nuageuses et toujours changeantes, sous lesquelles se cache le noyau de la planète. Une grande tache rougeâtre de milliers de kilomètres d'étendue est, peut-être, le reflet sur ces nuages de champs de lave incandescente, rejetée par la planète encore partiellement en fusion. Plus loin Saturne, énorme aussi, léger comme le liège, autour duquel se balancent d'immenses anneaux peut-être composés d'innombrables météores. Puis, plus loin, à des centaines de millions de kilomètres, les pâles mondes d'Uranus et de Neptune, parcourant lentement leurs grandes orbites ; et qui sait combien d'autres planètes non encore découvertes tournent lentement bien loin de notre soleil ?

Ces planètes que nous connaissons ont chacune leur atmosphère propre, leurs jours, leurs nuits, leurs saisons, et paraissent avoir aussi des nuages et des vents, des continents, des mers et des neiges polaires. La vie organique y existe-t-elle aussi ? Y a-t-il là de la végétation, des organismes semblables à nos animaux, des êtres inférieurs ou supérieurs aux hommes ? Cela est plus que probable, et celui qui répète encore que la terre doit être seule habitable raisonne comme le poisson philosophe d'Arago qui est persuadé, que hors de l'eau toute vie est impossible. Les objections d'esprits timides et étroits, fondées sur ce que Mercure serait trop chaud pour nous, et Neptune trop froid ou trop obscur pour nous, ont perdu toute valeur depuis que nous savons que dans des conditions bien autrement défavorables à la vie que celles de toutes les planètes, dans une température toujours au-dessous de zéro, dans des ténèbres absolues, sous une pression d'eau épouvantable, Dieu, nous ignorons dans quel but, a créé, au fond des océans, des êtres aux formes les plus variées, délicats, richement colorés. Le professeur Pictet a démontré que par un froid de - 155° les acides n'agissent plus sur les métaux, mais que les bacilles supportent fort bien une longue immersion dans l'air liquide à - 213°. La vie organique est donc plus forte que la vie inorganique ! « La cellule vivante », dit de même Flammarion, « ne peut être tuée par aucun froid ; les microbes pourraient se rendre à travers les espaces interplanétaires d'un monde à l'autre ».

Nous savons, maintenant, que non seulement l'étoile Algol mais bien d'autres aussi sont entourées d'énormes planètes ayant jusqu'à 900,000 kilomètres de diamètre, et se mouvant autour de leurs soleils avec une inconcevable rapidité en deux, trois, quatre jours ou même en deux heures et quelques minutes ! Quelles merveilles de vie le Dieu de la vie n'aura-t-il pas créées sur ces mondes inondés, bien plus que la terre, de lumière et de force ! Qui oserait prétendre qu'Il n'a allumé des millions de soleils que pour éclairer le vide, et pour qu'ils répandent inutilement leurs trésors de chaleur dans l'espace glacé ? Nous disons donc que, selon la science actuelle, toutes les planètes du système solaire sont parfaitement habitables, c'est-à-dire peuvent être le siège d'une riche vie organique. Nous croyons qu'elles le sont, qu'elles l'ont été ou qu'elles le seront (la terre pendant un long temps ne le fut pas), et nous dirons avec Herder : « Qu'en somme sur chacune des soeurs de notre terre vit ce qui peut vivre sur elle ». Nous tenons pour indigne d'un chrétien la conception d'après laquelle le Dieu qui sur notre terre a répandu à profusion la vie, même là où nous ne l'aurions jamais cherchée et l'avons longtemps ignorée, n'aurait créé ces mondes que pour les laisser rouler sans but et sans fin, énormes boulets inertes, à travers les siècles et les espaces. Aurons-nous un jour une preuve directe de la vie sur ces planètes ? Peut-être, par des météores qui pourraient nous apporter des débris d'organismes, comme quelques savants le croient de celui tombé à Orgueil. Pourrons-nous jamais entrer en communication avec des êtres d'autres mondes ? Cela est fort douteux et n'entre peut-être pas dans les desseins de Dieu.

Parmi ces planètes d'une masse énorme (notre petite terre contient mille milliards de kilomètres cubes !) volent en tous sens d'innombrables comètes dont Képler déjà disait qu'il y en a plus dans les cieux que de poissons dans la mer ; flammes éthérées, des milliers de fois plus légères que l'air, disait l'astronome Babinet, qui les nommait « des riens visibles ». Arrivant peut-être d'étoiles inconnues, lentement d'abord, puis plus rapides, et enfin avec une vitesse vertigineuse, elles se précipitent sur le soleil, en rasent la surface, et puis, chargées de chaleur et de force, s'enfuient de nouveau dans de lointains espaces, où elles se meuvent, comme celle de 1680, si lentement qu'un piéton pourrait les dépasser. Aucun savant n'a encore osé émettre une opinion sur leur origine, leurs effets ou leur but dans l'univers.

La lune, qui éclaire nos nuits d'une lumière si douce, n'est point unique dans son genre. D'autres planètes sont escortées de même, soit d'un seul, soit de plusieurs satellites. Le nôtre est éloigné de la terre de 85,000 lieues. La surface en est semée de hautes montagnes escarpées, représentant pour la plupart de grandes enceintes, des cirques, des cratères munis d'un pic central ; mais ni eaux, ni mers, ni lacs, ni fleuves, ni forêts n'en rompent la grande et sévère uniformité. On a pu évaluer la hauteur de ces montagnes d'après l'ombre qu'elles projettent, et on a trouvé que plusieurs d'entre elles dépassent considérablement en altitude le Mont-Blanc, la plus haute montagne de l'Europe. La lune paraît n'avoir pas d'atmosphère, ou a tout au plus une atmosphère 800 fois moins dense que la nôtre ; c'est-à-dire que pour nous elle n'en serait pas une, et nous y péririons asphyxiés (et pourtant, dit Flammarion, même un air si léger pèserait encore sur la lune quatre cents millions de kilos par mille carré). Aussi le ciel vu de là, au lieu d'être bleu, est-il d'un noir profond, et le soleil y apparaît, non 12 heures mais quinze jours de suite, répandant sur ce paysage désert une lumière si vive, une chaleur si intense que certains métaux y fondraient facilement.
Autour du soleil les étoiles brillent en plein midi d'une lumière étincelante, parce qu'aucune vapeur n'en tempère l'éclat. Quand, sa quinzaine accomplie, le soleil se couche soudain, sans crépuscule préalable, une nuit morne envahit les profondes vallées, tandis que les hautes cimes restent vivement éclairées quelque temps encore. Mais alors resplendit au zénith, pour un spectateur placé au centre du disque lunaire tourné vers nous - car nous ne voyons jamais l'autre côté de la lune - un magnifique globe à demi éclairé, 15 fois plus grand que nous ne voyons la lune. À mesure que la nuit avance, ce globe, immobile au centre du ciel, s'éclaire de plus en plus, et à minuit précis brille comme « pleine terre » et verse une lumière 15 fois plus forte que notre pleine lune sur les grandioses paysages lunaires. Quel magnifique sujet d'étude pour les yeux des Sélénites - et qui est absolument sûr qu'il n'en existe pas ? - que ce grand globe argenté, tournant rapidement, 15 fois en une nuit sur lui-même, jamais obscurci par aucune vapeur ou aucun nuage !
Les calottes de glace aux deux pôles sont d'une blancheur éblouissante, et croissent et diminuent alternativement. Ses mers, plus ou moins bleuâtres selon leur profondeur, se distinguent facilement des continents avec leurs déserts jaunâtres, leurs sombres forêts, leurs plaines cultivées, où, selon les saisons, des teintes vert tendre alternent avec le jaune des épis. L'oeil humain ne verrait de la lune aucun des monuments ou des travaux dont l'homme s'enorgueillit, mais bien les phénomènes de la nature, la floraison des petits iris ou des tulipes qui couvrent les plaines du Don ou de la Tartarie d'azur et d'écarlate ; et surtout les chutes de neige qui teignent en blanc dans l'espace d'une nuit des pays entiers. Tout cela et surtout nos nuages, ces taches grises toujours changeantes, ramassées en groupes, ou étendues en longues traînées qui voilent de temps à autre toutes les formes de ce monde céleste, seraient pour nous, si nous habitions la lune, des énigmes aussi insondables que les doubles canaux de Mars.

Nous avons parlé de la surface de la lune dépourvue d'air, d'eau, de vie. Cela paraît être vrai des grandes montagnes rocheuses, des plateaux circulaires qui couvrent une grande partie de notre satellite. Mais de nouvelles observations, faites avec de meilleurs instruments, semblent prouver que le cratère Linnée, par exemple, émet quelquefois des vapeurs ou fumées blanchâtres qui en voilent les contours ; donc il y aurait encore là-haut des gaz. Dans les plaines ou bas-fonds on observe aussi des taches qui, claires le matin, deviennent obscures à midi et redeviennent claires le soir ; peut-être des mousses et des lichens, restes d'une ancienne végétation ? Ainsi la lune ne serait pas encore tout à fait morte, et quelques restes d'une vie, peut-être autrefois riche et variée, existeraient encore parmi ces énormes obélisques et ces pyramides de lave refroidie.

Passer de la lune au soleil, c'est passer d'un monde de silence et de mort à une fournaise embrasée, à un océan toujours agité d'une lumière, d'une chaleur.. d'une force et d'une vie telles que nous ne pouvons nous en faire une idée. Ce globe colossal est 1,1200,000 fois plus grand que la terre ; c'est-à-dire que si nous nous le représentons comme une sphère creuse, et la terre à son centre, la lune pourrait tourner autour d'elle à sa distance actuelle, et il resterait encore autour des deux astres un espace de 50,000 lieues de largeur !
C'est un océan incandescent d'oxygène, de métaux, de fer, de magnésium et d'autres matières en fusion.

L'astronome peut voir d'ici sur le soleil des explosions vraiment gigantesques, auprès desquelles celles de nos volcans ne sont que des pétards d'enfants, et qui doivent être accompagnées de détonations des milliers de fois plus fortes que nos tonnerres. Des colonnes d'hydrogène enflammé sont lancées de l'intérieur par des forces effroyables, en quelques minutes, à des centaines de milliers de kilomètres de hauteur. Là elles s'épanouissent en magnifiques gerbes de feu rose, semblables quelquefois à des épis ou à des palmes ; bientôt, déchirées par les cyclones solaires, elles retombent en pluie de feu sur le globe incandescent, où souvent des gouffres tourbillonnants les engloutissent. Ces abîmes, quelquefois d'un diamètre dix fois plus grand que la terre, sont les taches solaires, qui nous paraissent noires à travers le verre protecteur du télescope, mais qui sont en réalité bien plus lumineuses que la flamme du magnésium. Notre lumière n'est qu'une obscurité, notre chaleur que du froid, et nos cyclones les plus terribles sont de légers zéphirs comparés aux ouragans qui bouleversent sans trêve ces mers de feu, et les soulèvent en vagues plus hautes que les Alpes ou l'Himalaya. La terre tombant sur le soleil, ne serait qu'une petite boule de cire dans un haut fourneau ; une flammèche ! une petite explosion ! et elle aurait disparu. De ce foyer rayonnent sans cesse des masses incalculables de lumière, de chaleur, d'électricité et d'autres forces dans tout le système solaire, et bien au delà, jusqu'à ce qu'elles se mêlent à celles qui émanent du double soleil le plus proche de nous, alpha de la constellation du Cygne.

Car les étoiles aussi, dont nous admirons la douce et tranquille lumière, sont des mondes incandescents, parmi lesquels il s'en trouve de bien plus grands que notre soleil, d'une lumière et d'une chaleur bien plus intenses. Sirius, par exemple, la plus belle étoile de notre ciel, égale, d'après les observations les plus récentes, 5000 soleils comme le nôtre. Mais qu'est-il lui-même en comparaison du rouge Arcturus que l'astronome Elwin évalue à 550,000 fois notre soleil ? Et celui-ci est encore bien dépassé par Canope, que des observations récentes portent à cinq mille millions de fois notre astre central ! (Bulletin de la Soc. astron. de Paris, 1907.) Puis il y a nombre d'étoiles variables qui, par périodes régulières, diminuent d'éclat et ensuite vont en augmentant de nouveau. Parfois aussi deux, trois ou quatre soleils de couleurs différentes réunis forment un groupe, une famille, et, sur les planètes qu'ils régissent, des jours dorés et des jours bleus alternent avec des jours verts ou pourpres, et les nuits, à leur tour, y sont éclairées par des lunes multicolores. Ainsi nous voyons, dans la constellation d'Andromède, un soleil vert et un bleu, qui se meuvent autour d'un soleil orangé. Quelquefois un grand soleil blanc central semble être le chef et le berger d'un groupe nombreux d'étoiles colorées, Dieu demande à Job Peux-tu nouer les liens des Pléïades oui délier les chaînes de l'Orion, ou conduis-tu la grande Ourse avec ses petits ? (Job. XXXVIII, 31-32.) Or nous savons maintenant que les Pléïades forment un tout complexe et que les belles étoiles de la grande Ourse, quoique séparées par des espaces incommensurables, offrent le même type de spectre lumineux, et voguent de conserve comme une flotte de vaisseaux vers le même point de l'univers ; de même les étoiles d'Orion, et quelques autres familles de soleils. (Proctor, « Other Worlds than ours », p. 268.) Quels sont les liens, les forces, qui les relient entre elles ? Quels sont les buts vers lesquels elles volent ? Arriveront-elles jamais dans leur course aux confins de l'univers ? Qu'y a-t-il là où cet univers finit ? - Les cieux des cieux de Jéhova.

La création du quatrième jour continue ; des étoiles scintillent actuellement au ciel, qui manquent dans les anciens catalogues ; d'autres se sont éteintes après des embrasements qui ont rempli des milliards et des milliards de kilomètres de leurs flammes. Mondes naissants ! mondes disparus !

Au mois de février de l'année passée des ondes lumineuses, qui nous arrivaient après une course rapide comme l'éclair de la constellation de Persée, nous ont appris que là-bas, il y a 63 ans, deux soleils s'étaient heurtés et transformés, par ce terrible choc, en une immense nébuleuse ou masse de gaz enflammé. Ces soleils étaient-ils entourés de planètes ? Est-ce que sur ces terres des êtres pensants ont observé, d'abord avec indifférence, puis avec un intérêt scientifique, bientôt avec inquiétude, puis avec effroi, avec terreur, un soleil ennemi fondre sur eux, devenir toujours plus colossal, remplir la moitié du ciel, les aveugler de sa lumière, les dessécher, les brûler de sa chaleur ? - puis, avec un fracas de dix mille tonnerres, catastrophe ! anéantissement ! Plus rien que des gaz brûlants ! - « Les cieux passeront avec le fracas d'une effroyable tempête. Les éléments embrasés seront dissous, et la terre sera entièrement brûlée avec tout ce qu'elle contient. » (Il Pierre III, 10.)

Oui, ils passeront ces cieux avec tous leurs mondes. « Tu as jadis fondé la terre et les cieux sont les oeuvres de tes mains ; eux, ils vieilliront tous comme un habit et tu les changeras comme un vêtement ; mais Toi, tu es le même ». (Ps. 102, 25-26.) « Toute l'armée des cieux se fondra, et les cieux seront roulés comme un livre, et toute leur armée tombera comme une feuille tombe de la vigne et comme ce qui tombe du figuier » (Es. 34, 4). Il est aussi écrit : En ce jour l'Éternel punira l'armée d'en haut, en haut, et les rois de la terre sur la terre ». (Es. XXIV, 21.) Mais nous croyons à Celui « qui a réconcilié toutes choses avec lui, soit les choses qui sont sur la terre, soit celles qui sont dans les cieux, ayant fait la paix par le sang de sa croix » (Col. I, 20).

Si notre terre périt un jour par le feu, nous attendons « une nouvelle terre où la justice habite ». « Tu n'auras plus le soleil pour la lumière du jour, et la lueur de la lune ne t'éclairera plus ; mais l'Éternel sera pour toi une lumière éternelle, et ton Dieu sera ta gloire » (Esaïe, LX, 19).

Quelles raisons n'avons-nous pas de nous écrier avec David : « Quand je contemple tes cieux, l'ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu as préparées : qu'est-ce que l'homme que tu te souviennes de lui, et le fils de l'homme que tu le visites ? » (Ps. VIII, 3-4.)

Les cieux racontent la gloire du Dieu fort, et l'étendue donne à connaître les oeuvres de ses mains. (Ps. XIX, 1 - 2)



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