Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE VI.

DE LA LECTURE DE LA BIBLE.

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- Tous les hommes ont le droit de lire la Bible.

Le droit qu'ont tous les hommes de lire la Bible est prouvé par l'égalité de tous devant Dieu, - par le contenu de, la Bible, - par le commandement de Dieu , - et enfin par la tradition de l'Eglise.

 

I. - Le droit en question résulte de l'égalité originelle de tous les hommes. Cette égalité subsiste effectivement.

La naissance et la mort, la douleur et la joie, la faim et la soif, les sens et les sensations, les facultés intellectuelles, les besoins du coeur, la volonté et la conscience sont communs à tous les hommes; en un mot, la même nature leur est commune A tous. Les inégalités que nous rencontrons chez eux ne sont qu'accessoires, et fort accessoires. Car la richesse, la science et les distinctions sociales, seules causes de ces inégalités, ne font pas partie de l'homme lui-même, ne sont au fond que des modifications conventionnelles qui disparaissent dès qu'on se trouve en face des vraies réalités, comme dans la maladie , dans la mort, dans la conversion. Faites abstraction de ces qualités illusoires, et vous trouverez que l'homme est partout le même. La situation ne change rien à sa nature. Cette égalité, évidente par elle-même , est en outre confirmée par le souverain Législateur. Devant Dieu, tous les hommes sont égaux. Il leur impose les mêmes devoirs, les mêmes obligations. Il n'y aura qu'un jugement pour tous; car Dieu n'a pas égard à l'apparence des personnes : ce que nous avons appelé des accessoires n'a aucune valeur à ses yeux.

 

II - La Bible renferme des remèdes contre tous les maux spirituels et moraux dont les hommes peuvent être affectés. De plus, elle s'adresse à tous les sexes, à tous les âges, à tous les degrés de civilisation, à toutes les vocations, à tous les états. En effet, elle donne ses directions aux maris et à leurs femmes, aux enfants et aux parents. Elle a aussi un mot à dire aux serviteurs et aux maîtres; des leçons àdonner aux rois , aux juges , aux sujets. Elle parle aux commerçants, aux hommes de guerre , aux littérateurs, aux riches, aux classes souffrantes, etc. , etc.

Evidemment, elle veut être lue par tous ceux à qui elle s'adresse, c'est-à-dire par tous les hommes. Cela ressort encore davantage du caractère de son style. Quand la Bible parle au peuple, à l'enfant, à la femme, ou qu'elle expose des doctrines dont la connaissance est indispensable au salut, elle emploie le langage le plus simple et le plus intelligible qu'il soit possible d'imaginer. Quand , au contraire , elle traite des sujets philosophiques, elle parle le langage des philosophes (l'Ecclésiaste, le livre de Job) ou celui de la poésie (tous les prophètes). Elle est ce qu'aucun autre livre n'a même la prétention d'être, elle est tout A tous. Le germe et le véritable principe de toutes les sciences y sont renfermés, et rien n'y manque de ce qu'il est utile A tout homme de connaître.

 

III. - Dieu accorde explicitement à tous les hommes le droit qui nous occupe, en leur ordonnant de lire et de méditer sa Parole.

1° Pour procéder avec ordre, je citerai d'abord les préceptes que Dieu a donnés à ce sujet au peuple d'Israël : Ces paroles que je te commande aujourd'hui seront en ton coeur. Tu les enseigneras soigneusement à tes enfants, etc. (Deut., VI , 6-9; XI, 48-20 ; XXXI, 11-13 ; XXXII, 1547. Josué, 1, 8. Ps. 1, 2; XIX, 7, 81 CXIX, 97-100, 105, 130, 118. Esaïe, XXXIV, 1, 161 XXVIII, là. Ezéch., 11, 7).

La pratique des Juifs prouve qu'ils ont considéré l'étude des écrits de Moïse et des prophètes comme un devoir. De tout temps, la lecture publique et la lecture privée des oracles de Dieu ont été d'usage en Israël (Néh., VIII).

2° Le Nouveau-Testament se divise en trois parties : la partie historique, la partie épistolaire et la partie prophétique.

Ces deux dernières, qui forment à peu près la moitié du volume , annoncent elles-mêmes dans quel but elles ont été rédigées et par qui elles doivent être lues (Rom., 1, 7. 1 Cor., 1, 2. 2 Cor., 1, 1. Gal., 1, 1, 2. Ephés., 1, 1. Philip., 1, 1. Col., 1, 2; IV, 16, etc., etc.).

 

IV. - Le témoignage de l'Eglise proclame aussi le droit de tout homme de lire la Bible.

1°Ecoutons les PERES DE L'EGLISE.

 

CLÉMENT (disciple de Paul) : Vous avez lu l'Ecriture Sainte et vous en êtes bien instruits ; conservez-la dans votre mémoire et la repassez souvent dans votre esprit. Appliquez-vous avec soin aux Ecritures , qui sont les vrais oracles du Saint-Esprit.

IGNACE (disciple de Jean) : Pères, élevez vos enfants dans la discipline du Seigneur , leur enseignant les saintes Ecritures.

POLYCARPE (...) rien ne vous en reste caché.

CHRYSOSTôME: La lecture des Ecritures est un puissant préservatif contre le péché, et l'ignorance des Ecritures est un abîme dangereux.

THÉODORET: Que l'Evangile soit mis non seulement entre les mains des chefs de l'Eglise , mais des tailleurs, des forgerons, des artisans de toute sorte, et des femmes qu'elles soient instruites ou obligées de gagner leur vie.

JÉRÔME: Les laïques doivent abonder dans la connaissance des saintes lettres.

HILAIRE DE POITIERS: La Parole de Dieu, adressée à tous les hommes et profitant à tous les âges, doit être toujours devant nos pas comme une lampe ardente.

NIL , CYRILLE D'ALEXANDRIE, ANASTASE SINAïTE, JUSTIN MARTYR, THÉOPHILE D'ANTIOCHE recommandent aussi, même aux païens, la lecture des Ecritures.

ATHANASE, JERôME GRÉGOIRE DE NAZIANZE, THÉODORET, AMBROISE , AUGUSTIN , FULGENCE recommandent spécialement aux femmes la lecture des Ecritures.

 

Après les Pères, voici celui qu'on a quelquefois appelé le dernier des Pères. Postérieur de plusieurs siècles (il mourut en 1453), son témoignage en est d'autant plus remarquable. - Persévérez, ditBERNARD, persévérez à vous nourrir de la Parole de Dieu. Exercez-vous-y continuellement , jusqu'à ce que l'Esprit vous appelle à vous reposer de vos travaux.

 

2° Ecoutons les CONCILES.

Concile d'ORANGE, en 441 , et concile deVALENCE, en 524 : On lira désormais l'Evangile aux catéchumènes dans toutes les églises de nos provinces.

Concile IN TRULLO, en 692 : On passera toute la semaine de Pâques en fête et en dévotion s'appliquant à la lecture des saintes Ecritures.

Septième concile général de NICÉE: Il est enjoint aux prêtres demeurant chez les grands d'instruire les enfants et les domestiques, en leur lisant les divines Ecritures.

Le grand concile d'AIX-LA-CHAPELLE, en 816, ordonne aux religieuses (dans les paroles mêmes de Jérôme) d'aimer l'Ecriture-Sainte et de s'appliquer à la lire d'y élever les jeunes filles et de leur faire lire dans un ordre fixe tous les livres de l'Ancien et du Nouveau-Testament.

Concile de SAVONIERES, en 859 . Nous ordonnons qu'il soit établi partout des écoles des Saintes Ecritures.

 

3° Ecoutons les PAPES.

GRÉGOIRE 1er (le Grand). Tout ce qui peut édifier ou instruire est contenu dans le volume des saintes Ecritures ; c'est par elles seulement que les prédicateurs doivent enseigner les peuples; c'est dans les paroles de Dieu qu'il faut chercher la pensée de Dieu.

NICOLAS 1er JEAN VIII, INNOCENT III recommandent aussi la lecture des Ecritures.

Enfin,GRÉGOIRE IX nous dit : L'ignorance de l'Ecriture-Sainte étant une source d'erreurs, il est à propos que tous la lisent ou l'entendent lire.

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- La lecture pratique de la Bible.

1. - « Je ne connais pas , a dit John Newton, de meilleure manière d'étudier la Bible que de la lire d'un bout à l'autre, puis de la recommencer et de la recommencer encore. Peut-être la première fois trouverons-nous bien des passages dont nous ne retirerons que peu de profit; mais la deuxième fois il y en aura moins, et la troisième encore moins. » - Le prédicateur Arnold dit, dans un de ses sermons : « Toute l'Ecriture est pratique ; elle a pour objet de nous rendre meilleurs, et non de satisfaire notre curiosité »

Si la philosophie et l'étude des sciences n'ont de valeur qu'à la condition de se traduire pour la vie présente en une augmentation de ressources et de jouissances, l'Ecriture , elle aussi , n'a de valeur qu'à la condition d'augmenter la sagesse de l'homme et de le faire croître en sainteté. Chercher à comprendre le sens de ses déclarations, résumer ses doctrines en système, c'est n'avoir fait qu'une partie du travail, c'est n'avoir répondu qu'en partie au grand but pour lequel les Ecritures nous ont été données. Chaque précepte, chaque promesse doit trouver son application. Chaque verset doit ajouter à nos connaissances , vivifier nos coeurs, nous encourager, nous éclairer et nous guider dans le chemin du devoir. La méditation nous révélera la plénitude de la doctrine ; l'application de la vérité à la vie pratique récompensera surabondamment nos recherches et nos travaux , et nous fera faire des découvertes surprenantes.

L'étude pratique de la Bible est celle qui, à chaque page, travaille à déduire de chaque vérité toutes les conséquences pratiques qu'elle peut renfermer, et à les appliquer soit à nous-mêmes, soit à toutes les grandes questions de caractère ou d'expérience religieuse. Elle n'est pas distincte de l'interprétation , elle en est bien plutôt le couronnement et la fin. L'interprétation a pour but de répondre à la question : « Que signifient les mots, quel est le sens d'un passage déterminé? » La théologie systématique travaille à coordonner le sens de chaque passage avec l'ensemble du système. L'étude pratique de l'Ecriture pose cette question - « Que suppose, que renferme tel passage ? quelle vérité , quel devoir implique ou suggère-t-il quant à la vie en Dieu, quant à mon histoire personnelle ? » La base de cette étude , c'est l'harmonie constante qui existe entre la vérité divine et la vie morale. Elle suppose avant tout une connaissance générale des enseignements de l'Ecriture, et un esprit rempli du modèle des saines Paroles dans la foi et dans la charité qui est en Jésus-Christ (2 Tim. , I, 13). Avec cette connaissance préliminaire, les vérités bibliques sont si intimement unies les unes aux autres, qu'il sera très facile à un chrétien de se reconnaître et de se retrouver partout dans les Ecritures.

 

II - Pour l'étude pratique et morale de l'Ecriture, il convient de se rappeler les mêmes règles que lorsqu'il s'agit de son interprétation. Le mot, sa place dans la phrase, le rapport des mots avec le but général de l'auteur, leur rapport avec d'autres parties des Ecritures , sont autant de points à considérer, et dont l'examen attentif épuise toutes les leçons pratiques qui résultent des enseignements de la vérité de Dieu.

 

III. - Le Décalogue renferme, en substance, tous les préceptes de la morale chrétienne ; mais on ne doit pas oublier que ce n'est qu'un abrégé, et que, par conséquent, il est nécessaire, pour y reconnaître tous les devoirs du chrétien , de développer chacun de ses préceptes par le reste des Ecritures, et surtout par les instructions du Nouveau-Testament. Pour faciliter les recherches du lecteur de la Bible sur cet important sujet, nous donnons ici la nomenclature des principaux devoirs des chrétiens considérés comme membres de l'Eglise universelle et comme hommes.

 

- Devoirs des maris (l Sam., 1, 8. 1 Cor., VII, 3. Ephés., V , 28. Col. , III, 19. 1 Pierre , III, 7).

- Devoirs des femmes (Prov., XII, 4. 1 Cor., VII, 3. Ephés., V, 22. Col., III, 18).

- Devoirs des pères et des mères (Prov. , XIX, 18. Ephés. , VI , 4. Col. , III, 21).

- Devoirs des enfants (Prov., 1, 8. Ephés., VI, 1-3. Col. , III , 20).

- Culte particulier (Dan., VI, 13-16. Ps. I , 1-3 ; LV, 16, 17. Gen. , XXVIII, 17. Dan. , IX, 1-23. Deut., XI , 18 , 20).

- Culte domestique (Gen. , XVIII 17-19 ; XXXV , 1-3. Job, 1, 4, 5. Deut. , VI , 7-9 XI , 18 , 20. Josué , XXIV, 14, 15. 2 Sam. , VI 10-12).

- Education religieuse des enfants (Deut. , IV, 9. Prov., XIII, 24; XXII, 6, 15; XXIX, 15, 17 ; XXIII , 13 , 14. Col. , III , 21. Ephés. , VI, 4. Deut. , VI, 7; XI, 19. 1 Sam., III, 1, etc.; Ill,

- Devoirs des maîtres (Mal., III, 5. Ephés., VI, 9. Col., IV, 1).

- Devoirs des serviteurs (Prov., XIV, 35. Ephés., VI, 5-8. Col., III, 22-25. 1 Pierre, II, 18).

- Devoirs des magistrats (Michée, III, 9. Rom., XIII, 3-6. 1 Pierre, II, 13, 14).

- Devoirs des sujets (Dan., III, 15-18. Matth., XXII, 21. 1 Pierre, Il, 13, 15, 17).

- Devoirs des marchands et des artisans (Lév. , XIX, 35, 36. Deut. XXV, 13-15. Prov., XI, 1 ; XX, 10).

- Devoirs des vieillards (Tite, II, 2).

- Devoirs des femmes âgées (Tite, II, 3-5).

- Devoirs des jeunes hommes (Ecclés., XII, 1. 2. Tim., II, 22. Tite, II, 6. 1 Pierre, V, 5).

- Devoirs des jeunes femmes (1 Tim., II, 9, 10. Tite, II,4,5.

- Travail (Prov., VI, 6-11. Ephés., IV, 28. 1 Thes., IV, 10-12. 2 Thes., III, 8-12).

- Dettes (Deut. , XXIV, 14, 15. Ps. XXXVII, 21. Rom., XIII, 7, 8. 1 Thes., IV, 12).

- Procès (Prov., XIX, 11 ; XX, 3. 1 Cor., VI, 1-8).

- Conduite sage et honnête devant et envers tous (Matth. , V, 13-16; VII , 12. Rom. , XII, 17, 18. 1 Cor. , X, 31-33; XIII, 4, 5. 2 Cor., VIII, 20, 21. Gal. , V, 13. Ephés., V, 3, 4. Philip., II, 14, 15; IV, 5, 8. Col. , IV, 5, 6. 1 Thes. , II, 12; V, 5-22. Tite, III, 1 , 2. 1 Pierre, Il, 11 , 12, 15, 17 ; Ill, 15, 16).

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- Les promesses de la Bible.

I. - La foi aux promesses de l'Evangile est, par l'opération du Saint-Esprit, un puissant moyen de renouvellement et de sanctification pour l'homme. C'est la semence incorruptible de la Parole de Dieu reçue dans le coeur qui régénère et amène l'homme au caractère et à la confiance de l'enfant. C'est la foi qui le justifie; c'est la foi qui le sanctifie. La foi aux promesses - est notre bouclier, notre oeuvre, notre victoire, notre vie.

Les promesses générales de la Bible sont l'expression du conseil immuable de Dieu.

Il est très important de faire remarquer que parmi les promesses de l'Ancien-Testament, les unes peuvent recevoir une application générale, et être considérées comme s'adressant aux chrétiens de nos jours aussi bien qu'aux Israélites d'autrefois; tandis que d'autres, faites jadis spécialement aux Israélites fidèles à la loi de Dieu, n'étaient strictement que temporaires.

Telles sont toutes les promesses de paix et de prospérité de ce monde, qui concernaient uniquement la dispensation judaïque. Dieu encourageait ainsi les Juifs à garder sa loi, par la perspective des jouissances temporelles qui les attendaient au pays de Canaan.

Mais ces biens et cette Canaan terrestre n'étaient que l'image, ou plutôt que l'ombre (Héb. , VIII, 5; X, 4) des biens permanents et plu, excellents du repos éternel que Dieu réserve à ceux qui l'aiment et lui obéissent (1 Cor., II, 9).

C'est ainsi qu'Abraham (Héb., XI, 8-10) , que Moïse (Héb. , XI, 26) , que David (Ps. XVII, 14 , 15) , et tous les fidèles hébreux (Héb. , XI, 13-16) ont interprété ces promesses de bénédictions temporelles.

Sous la dispensation chrétienne , bien qu'il soit vrai que la piété a les promesses de la vie présente et de celle qui est à venir (1 Tim., IV, 8) , que Dieu a promis de pourvoir à tous nos besoins (Matth. , VI , 33. Philip. , IV, 19) et d'avoir soin de nous (1 Pierre, V , 7) , - toutefois, il ne faut pas oublier que le devoir du chrétien est de se détacher de ce monde (1 Jean , II, 15) , de renoncer à lui-même, et de se charger de sa croix pour suivre Jésus-Christ (Matth., XVI , 24).

C'est pourquoi les promesses de l'ancienne alliance, qui ont rapport au bonheur dans cette vie en général , ne sont pas applicables aux chrétiens aussi littéralement qu'elles l'étaient aux Juifs.

On ne doit pas oublier surtout que les promesses de l'Ecriture ne sont pas adressées uniquement à certains individus , mais qu'elles s'appliquent à certaines classes de personnes, à certains caractères particuliers. Il en résulte qu'elles concernent tous ceux qui appartiennent à ces diverses classes , et qui répondent à ces caractères particuliers. C'est ainsi que Paul , prenant cette promesse faite à Josué : Je ne te délaisserai point et je ne t'abandonnerai point (Josué, 1, 5), en fait l'application aux croyants hébreux (Héb. , XIII, 5). Et le même apôtre considère cette autre promesse, faite aux Israélites du temps de Moïse , comme appartenant au corps entier des croyants chrétiens (comparez Lév. , XXVI, 12, et Jér. , XXXII, 38 avec 2 Cor. , VI, 16-18). Nous pourrions faire d'autres citations du même genre.

Quant à l'époque où les promesses auront leur accomplissement, Dieu ne la détermine presque jamais. Il promet de délivrer le juste de tous les maux qui le pressent , mais il ne dit pas quand (Ps. XXXVII). Christ doit revenir une seconde fois pour nous emmener avec lui , mais personne ne connaît ni le jour ni l'heure de son avènement (Jean, XIV, 1-3). Se confier dans ses promesses doit être par conséquent un acte de patience et de foi. Celui qui croira ne se hâtera point (Esaïe, XXVIII, 16. Roui., I , 7. 2 Thes. , III , 5).

 

II - Les promesses que contient l'Ecriture ont pour but, non pas essentiellement de servir de base, de direction et de mesure à l'accomplissement du devoir, mais surtout de nous exercer à la piété et à la prière. - Dieu a promis de délivrer son Eglise et de détruire ses adversaires, mais ces promesses ne sont pas notre guide ni la règle de notre conduite. Toujours c'est le précepte qui doit être notre règle, bien que la promesse puisse nous servir d'encouragement et stimuler notre zèle et nos prières. - Daniel savait que les soixante-dix années de la captivité, touchaient à leur fin, lorsqu'il se prosterna devant Dieu pour lui demander de finir les désolations de Jérusalem (Dan. , IX , 2, 3). - Et quand les disciples eurent reçu la promesse du Saint-Esprit, ils persévéraient en prières jusqu'au moment où la promesse fut accomplie (Actes , I , 14).

Nous offrons à nos lecteurs les principales promesses spirituelles de Dieu à ses enfants tant pour cette vie que pour celle DANS l'autre monde , telles qu'elles sont contenues dans les Ecritures.

 

III. PROMESSES DE BÉNÉDICTIONS SPIRITUELLES POUR CETTE VIE.

- Promesses générales (Ps. XXV, 10 , 14. Esaïe, XXV, 6-8; XLIX, 9, 10. Luc, IV, 18, 19. Gal., VI, 46. Ephés. I, 3, 4, 7, 8. 2 Pierre, I , 3, 4).

- Justification (Nomb. XXIII, 21. Esaïe, XLV , 25. Ezéch. , XXXVI , 25. Rom. , III, 24; V, 1, 9,18, 19. 2 Cor., V, 21. Tite , III, 7).

- Pardon du péché (Ps. LXV , 3 ; C, III, 9-12. Esaïe, I, 18 - XLIII, 25. Jér., XXXI, 34; XXXIII, 8. Ezéch., XXXIII, 16. Dan., IX, 9. Michée , VII, 18, 19. Héb. , VIII, 12; X, 17).

- Réconciliation (Esaïe , LVII , 16-18. Rom., V, 9 , 10. 2 Cor. , V, 18, 19. Ephés., II, 13-17. Col., I, 21-23. Héb., X, 17).

- Adoption (Esaïe, LVI , 5; LXIII, 16. Jean, I, 12. Rom. , VIII, 14, 15; IX, 26. 2 Cor. , VI, 18. Gal. , III, 26 ; IV , 4-7. Ephés , I , 5 , 6. 1 Jean, III, 1, 2).

- Connaissance (Prov. , II, 5, 9. Esaïe, XXIX, 18, 24 -1 XLII , 7. Jér. , XXXI, 34. Matth., XI, 25. Luc, I, 77-79 ; IV, 18, 19. 2 Cor. , IV, 6. 1 Jean, V, 20).

- Sagesse Prov. , II, 6. Ecclés. , II, 26. Jacq. , I, 5).

- Enseignement (Ps. XXV, 8, 12; XXXII, 8. Jean, VII , 17).

- Direction (Ps. LXXIII, 24. Esaïe, XXX, 21 ; XL , 10, 11 ; XLIX, 10; LVIII, 11 ; LXI, 8. Jér. , XXIII, 4).

- Victoire sur le péché (Osée, XIV, 8. Jean, VIII, 32, 36; XV , 2. Rom. , VI, 6, 14 ; VII, 24, 25; VIII , 2-4. Gal. , V, 16).

- Victoire sur la tentation (Rom. , VIII, 37. 1 Cor., X, 13. 2 Cor., XII, 9. Héb. , II, 18. 2 Pierre, II, 9. 1 Jean , IV, 4).

- Victoire sur le monde (Jean, XVI, 33 ; XVII, 15. Gal. , I, 4; VI, 14; 1 Jean, IV, 4 ; V, 4, 5).

- Victoire sur le démon (Luc, XXII, 31, 32. Rom., XVI, 20. 1 Jean, II, 14 ; V, 18).

- Progrès dans la grâce (Job, XVII, 9. Ps. LXXXIV, 7. Prov. , IV, 18. Mal. , IV, 2. Matth. , XIII, 12. Jacq. , IV, 6).

- Persévérance (Ps. CXXV, 1-3; CXXXVIII, 8. Prov. , X, 25. Esaïe, XLV, 17. Jér. , XXXII, 40. 1 Cor., I, 8. 2 Cor., I, 21. Philip., 1, 6. 1 Thes., V, 23, 24. Thes. , III, 3. 1 Pierre, I, 5. 2 Pierre, I, 10. I Jean V, 18. Jude, 24).

- Afflictions sanctifiées (Deut. , VIII , 5. Job, V, 17, 18. Ps. CXIX, 67, 71 , 75. Prov., III, 12. Esaïe, 1 , 25. Osée , II, 6, 7. Zach. , XIII , 9. Jean, XV, 2. Rom. , V, 3, 4. 1 Cor. , XI, 32. 2 Cor. , IV , 16, 17. Héb., XII, 6, 7, 10, 11. Jacq., I, 12. 1 Pierre, I, 6, 7. Apoc. , III, 19).

- Paix de la conscience (Ps. LXXXV, 8. Esaïe, LIV, 10-13; LVII , 19. Jean, XIV, 27; XVI, 33. Philip. , IV, 7. Col. , III, 15 2 Thes. , III, 16).

- Consolation et espérance (Ps. XCIV, 19. Esaïe XII, 1 ; LI, 12; LVII, 18; LXI, 1-3 - LXVI, 11 , 13. 2 Cor., I, 3, 4; VII, 6. 2 Thes. , II, 16. Héb. , VI, 18, 19).

- Bonheur et joie en Dieu (Néh. , VIII, 10., Job, XXII, 26. Esaïe LI, 11. Hab., III, 18. Jean, XV, 11 ; XVI, 22. Rom. V, 2. 1 Pierre, 1, 8).

- Soutien à l'heure de la mort (Ps. XXIII, 4. Prov., XIV, 32. Esaïe, XXV, 8. Osée, XIII, 14. Rom. , VIII, 37-39. 1 Cor. , XV, 55-57. 2 Cor., IV, 16. 2 Tim., 1, 12. Héb., Il, 14, 15).

 

IV. PROMESSES DE BÉNÉDICTIONS DANS L'AUTRE MONDE.

- Délivrance de l'enfer (Prov., X, 2. Esaïe,, XLV, 17. Jean, III, 15 ; VIII, 51 . Rom. , V, 9. 1 Thes. , I, 10 Apoc., XX, 6).

- Bonheur aussitôt après la mort (Job, III, 17 , 18. Ps. LXXIII, 21. Esaïe, LVII, 2. Luc, XVI, 25; XXIII, 43. 2 Cor., V, 8. Philip. , I, 21 , 23. Héb., XII, 23. Apoc-, XIV, 13),

- Glorieuse résurrection (Job, XIX, 26, 27. Esaïe, XXVI , 19. Dan., XII, 2. Luc, XX, 35, 36. Jean, V, 28, 29; VI, 39, 40, 51; XI, 25. Rom. , VIII, 11. 1 Cor. , VI, 2, 3 ; XV, 21, 22, 42- 44, 51-54. 2 Cor., IV, 14; V, 1-4. Philip. , III, 21. 1 Thes. , IV, 14-17).

- Affranchissement du péché et de Satan (Jean, XIV , 2, 3; XVII, 22, 24. Rom. , II, 7 , 10; V,10, 17. 1 Cor. II, 9. 2 Thes., I, 5, 7, 10, 12. Héb. , IV, 9; IX , 15, 28; XI, 9, 10, 16. 1 Pierre, I, 9, 13. 2 Pierre , III, 13. 1 Jean, III, 2. Apoc. , Il, 10 ; III, 4; VII, 15-17; XI, 18; XXI, 22, 23; XXII, 5).

- Gloire ineffable (Dan. , XII, 3. Matth., XIII, 43. Rom. , VIII, 17 , 18, 29 ou 30. 2 Cor., IV, 17 , 18. Col. , III, 4. 2 Tim. , II, 10. 1 Pierre, IV, 13).

- Héritage céleste Actes, XXVI, 18. Ephés., 1, 48. Col., 1, 12; III, 24. Héb. , IX, 15. 1 Pierre, I, 3, 4).

- Bonheur en Dieu Ps. XVII , 15; XXXVI, 9. 1 Thes. , IV, 17. Apoc., XXII , 3 , 4).

- Vie éternelle Matth. , XXV, 46. Jean, VI, 47; X, 28. Rom. , Il , 7; V , 21 ; VI, 23. Tite, I, 2; III , 7. 1 Jean II, 25; V, 11 , 13).

 

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- Esquisse historique de la dissémination de la Bible depuis la version des Septante jusqu'à la fin du dix-huitième siècle.

II. - Plusieurs siècles avant l'ère chrétienne des traductions ont été faites de l'Ancien-Testament l'une en langue grecque et l'autre en langue caldéenne (1). L'ignorance ou se trouvaient alors les Juifs à l'égard de l'hébreu et leur connaissance des deux idiomes dont nous venons de parler avaient rendu ces traductions nécessaires.

Les traductions de la Bible en langues vulgaires sont aussi anciennes que l'Eglise, et plus nombreuses même que les pays qu'elle a conquis et les idiomes que parlent ses enfants. « La Bible hébraïque, dit Théodoret, n'est pas seulement traduite dans la langue des Grecs , mais aussi dans celles des Romains et des Egyptiens, des Perses et des Indiens, des Arméniens , des Scythes et des Sarmates, et, que je le dise en un seul mot, dans toutes les langues dont jusqu'à présent les nations se sont servies. » Les Pères de l'Eglise ne sont cependant pas les seuls témoins qui attestent ce fait; une foule de ces traductions, soit en entier, soit par fragments, existent encore aujourd'hui, comme nous l'avons vu ailleurs.

Dès les plus anciens temps de l'Eglise, la Parole de Dieu fut donc traduite en langues vulgaires et répandue parmi le peuple (1).

 

II - L'art de l'imprimerie date de 1450, mais on ne peut déterminer avec exactitude qui en est l'inventeur ; néanmoins, on est généralement d'accord pour reconnaître que le premier livre imprimé parut de 1450 à 1455, et que ce livre était une Vulgate latine. Cette édition fut connue plus tard sous le titre de Bible mazarine; il n'en existe que dix-huit exemplaires dans les diverses bibliothèques de l'Europe. En 1460, Pfiester imprima la Bible en allemand, à Bamberg. En 1462, Fust ou Faust publia une seconde édition de la Bible en allemand, à Mayence : la ville a donné son nom à l'édition. De 1461 à 1470, on publia en Allemagne sept éditions de la Bible, dont cinq en latin et deux en allemand.

En 1471, on imprima aussi la Bible en italien. Une version hollandaise parut en 1477 et une catalane en 1478 En 1488, on imprima toute la Bible en bohémien. En 1477 un moine Augustin publia en français une version de toute la Bible. De 1512 à 1530, Jacques Lefèvre publia une version de la Bible dans la même langue.

Il existait aussi des versions polonaises et danoises; mais elles ne furent imprimées qu'après la Réformation.

Panser, auteur qui fait autorité dans la matière, rapporte que de 1450 à 1500 on imprima quatre-vingts éditions de la Bible. On peut donc établir, sans exagération , qu'il a paru cent cinquante éditions de la Bible jusqu'à l'époque où les travaux de Luther prirent un caractère décisif. Or, en calculant chaque édition , en moyenne , à quatre cents exemplaires, on arrive à un total de soixante mille exemplaires des Ecritures répandus tant en latin que dans plusieurs langues de l'Europe centrale avant la Réformation du seizième siècle.

 

III. - Le 21 septembre 1522. parut la traduction allemande du Nouveau-Testament par Luther; on en imprima soixante-huit éditions dans l'espace de dix ans. L'Ancien Testament parut en 1530. La rapidité inconcevable avec laquelle la Bible se répandit dans toute l'Allemagne dépasse toute imagination. En 1555 déjà , il y en avait dix-sept éditions de Wittemberg, treize d'Augsbourg, douze de Bide, une d'Erfurt, une de Grimma, une de Leipzig, treize de Strasbourg. La Bible de Luther fut bientôt dans toutes les mains.

De toutes les versions modernes de la Bible , celle de Luther est une des plus estimées. Elle servit de base à la suédoise (1541) , à la danoise (1550), à l'islandaise (1584) , à la finlandaise avec ses dialectes (1642), etc.

Le P. Le Long rapporte que de 1550 à 1600 on publia au moins cent cinquante-sept éditions de la Bible entière ou du Testament en français, dont cent quatre éditions à Genève et quarante-trois ailleurs.

De 1471 à 1500, il parut neuf éditions de la traduction italienne de Malermi, et treize autres du même ouvrage jusqu'à 1570. De 1532 à 1579 , la traduction de Brucioli en la même langue fut réimprimée onze fois. On publia aussi à Genève une version italienne à l'usage des protestants en 1561. En 1562, on traduisit le Nouveau-Testament en roman ; la Bible entière fut traduite en 1679. On publia le Nouveau-Testament en moldave ou valaque à Belgrade , en 1648 , et l'Ancien - Testa ment à Bucharest , en 1668.

Ce fut aussi à Vienne qu'on imprima la première édition du Nouveau-Testament en grec moderne ; cette version fut faite par Maxime Kalliergi en 1638; elle fut depuis réimprimée plusieurs fois à Londres, et corrigée même et publiée à Halle par la pieuse reine Sophie-Louise de Prusse.

On imprima des portions de l'ancienne version slave à Cracovie et à Monténégro avant la fin du quinzième siècle; on imprima aussi plusieurs éditions des Evangiles de 1512 à 1562. Le tzar lwan Vassiliévilch fit préparer une révision du Nouveau-Testament en 1553. Quelques années après, Constantin , duc d'Ostrog , fit revoir tous les anciens manuscrits des Ecritures qu'il put se procurer par des savants à la fois versés dans la langue grecque et dans la langue slave. Il publia à ses frais, en 1580 , la première édition du Nouveau-Testament slave. En 1581 , il fit paraître la Bible entière dans la même langue; on en imprima une seconde édition en 1633. Pierre le Grand ne se borna pas à faire réimprimer les Ecritures (1) ; il ordonna , par un ukase de 1712, la révision de l'ancienne version slave. Ce travail , terminé quelques années avant sa mort, mais qui ne fut imprimé qu'en 1751 , sous le règne de l'impératrice Elisabeth , a servi dès lors de base a toutes les éditions de la Bible. On n'en compte pas moins de vingt de 1756 à 1813.

La reine Hedwige, femme de Jagellon, fit faire une Bible polonaise antérieurement à l'an 1390. Il n'en reste que quelques fragments. Depuis le milieu du seizième siècle , on a publié six versions différentes en polonais.

En 1571 , on imprima le Nouveau-Testament en français basque, à La Rochelle. Il fut traduit par un ministre de l'Eglise réformée et dédié à Jeanne d'Albret, reine de Navarre. Le Nouveau-Testament fut traduit en finlandais par Agricola, disciple de Luther, que le Réformateur recommanda à Gustave 1er, roi de Suède. On ignore l'époque où fut faite la traduction en lapon, mais la première édition imprimée parut en 1755. Jean Fischer, théologien allemand , fit une traduction en esthonien , en 1685. L'Ancien-Testament fut publié en 1689. La plus ancienne traduction hongroise d'une portion des Ecritures date de 1541 elle fut faite par Jean Sylvestre , natif de Hongrie; et Le Long parle de trois éditions du Nouveau-Testament publiées en 1574. La Bible entière parut en 1589. Elle fut traduite par Gaspard Carolé, pasteur. La septième édition en fut publiée à Cassel, en 1704. On a aussi exécuté des traductions hongroises pour les catholiques , mais on n'en a publié qu'une dont très peu d'exemplaires ont été mis en circulation.

 

IV. - Le roi de Wurtemberg a formé une bibliothèque qui contient environ neuf mille éditions différentes de la Bible, dont trois mille en des langues parlées en Europe. Adler en publia le catalogue en 1787. Nous nous bornerons à faire connaître le nombre de quelques éditions :

Latin (sept cent quatre-vingt-dix) , français (deux cent quatre-vingt-dix), italien (quarante-trois), (quinze), portugais (dix-huit) , allemand (mille quarante-trois, dont sept cent quatre-vingt-une de Luther) , saxon ( cent quinze), danois (cent seize), hollandais (deux cent soixante-quatorze) , suédois (quarante-cinq) , slavon (onze) , livonien (sept) , polonais (vingt) , bohémien (vingt et une) , lithuanien (six), finlandais (six), lapon (trois), hongrois (sept), etc.

Cette table , prise d'Adler , nous donne une faible idée de l'étendue des impressions des Ecritures pendant l'espace de deux cent cinquante années qui suivirent l'apparition de la Bible de Luther jusqu'à 1787.

 

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- Aperçu général des travaux des sociétés bibliques au dix-neuvième siècle. 

I. - Dès le commencement du dix-neuvième siècle , on a déployé beaucoup de zèle pour la traduction des Ecritures dans les diverses langues connues , et pour leur dissémination dans les contrées les plus éloignées du globe. On compte qu'il y a trois mille langues connues, dont quatre vingts sont des langues originales, et deux mille neuf cent vingt des dialectes. De ces langues, douze cents sont parlées en Amérique , deux cent soixante-dix-huit en Afrique , cinq cent quarante-cinq en Europe, et Mille , dans l'Asie et dans ses îles. On a déjà traduit la Bible en cent soixante-quinze langues environ. Parmi celles-ci est la langue anglaise, parlée par près de cinquante millions d'hommes, et partiellement en usage chez cent cinquante millions; le chinois, parlé par trois cent soixante millions; le birman , parlé par quinze ou vingt millions, et diverses autres langues. En sorte qu'on peut dire , avec probabilité , que plus de la moitié des habitants du globe peuvent actuellement lire la Bible en leur propre langue, s'il était possible de les en pourvoir.

 

II. - La Société biblique britannique et étrangère fut fondée en 1804. Depuis son origine jusqu'au 30 avril 1857 , elle a fait traduire la Bible en cent quatre langues ou dialectes , et l'a fait imprimer en cent cinquante-quatre. Le nombre d'exemplaires répandus s'élève déjà à trente-deux millions trois cent quatre-vingt-un mille sept cent cinquante neuf, et la Société a dépensé 4,493,090 livres sterling (112,327,250 fr.). Elle possède aujourd'hui trois mille quatre cent soixante-cinq Sociétés auxiliaires, et elle a des membres dans tous les pays de l'univers ; elle en compte parmi les tribus indigènes de la Nouvelle-Zélande, parmi celles de l'Amérique, et jusque parmi les Cafres et les Hottentots. D'autres Sociétés bibliques en Angleterre ont aussi été très utiles dans leur sphère d'activité.

En France et en Allemagne, il y a des Sociétés bibliques qui déploient une grande activité. La Société centrale de Prusse, fondée en 1805 , a distribué, depuis sa formation , un million neuf cent vingt-trois mille quatre cent vingt et un exemplaires des Ecritures , et la Société suédoise , instituée en 1808 , six cent quatre-vingt-dix-sept mille deux cent vingt-quatre volumes. L'agence de Stockholm , formée en 1832 , a écoulé cinq cent quatre-vingt-trois mille cent soixante-deux exemplaires des Ecritures.

La Société biblique de Saint-Pétersbourg, qui prit bientôt après le nom de Société biblique russe , fut fondée par Alexandre 1er le 15 décembre 1812 ; mais elle fut supprimée en 1826 par Nicolas 1er.

 

III. - La première Société biblique en Amérique fut établie, pense-t-on, en 1804, par quelques baptistes, à New-York. La Société biblique de Philadelphie fut instituée le 8 mai 1808, et ce fut elle qui pendant plusieurs années s'occupa des distributions gratuites. Elle eut des Sociétés auxiliaires dans divers Etats de l'Union, et elle poursuivit, comme étant la Société mère, ses travaux dans ce pays jusqu'à la fondation de la Société biblique américaine en 1816.

La Société biblique américaine, dont le siège central est à New-York, répand les Ecritures en cent quarante-huit langues ou dialectes, et les fait imprimer en cent soixante-quinze versions différentes. Le nombre d'exemplaires des Ecritures répandus par cette Société depuis son organisation en 1816 jusqu'au 30 avril 1857 , s'élève à douze millions quatre-vingt-quatorze mille quatre cent trente-quatre volumes, et elle a dépensé 6,131,908 dollars 73 ( 32,192,520 fr. 83 c. ). La Société se compose actuellement de trois mille membres, et elle travaille dans tous les pays.

Dans divers pays, et en particulier en Belgique et en France, la Bible est offerte à tous et portée jusque dans les localités les plus retirées, par des colporteurs au service des Sociétés bibliques.

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