Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE V.

DE L'INTERPRÉTATION DE LA BIBLE.

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- Des précautions à prendre dans l'étude de la Bible.

1. - La nécessité d'une étude attentive et spéciale des Ecritures ressort du fait que les différents livres de la Bible ont été écrits dans des circonstances différentes les unes des autres.

Ces livres ont été composés par des hommes de conditions et de cultures diverses, par des prêtres comme Esdras, des poètes comme Salomon, des prophètes comme Esaïe, des hommes de guerre comme David , des bouviers comme Amos, des hommes d'Etat comme Daniel, des hommes instruits comme Moïse et Paul, des pêcheurs ignorants et sans lettres comme Pierre et Jean.

Le premier de ces auteurs, Moïse, vivait quatre cents ans avant le siège de Troie, neuf cents ans avant les plus anciens sages de la Grèce et de l'Asie, Thalès, Pythagore, Confucius; le dernier, Jean, est venu quinze cents ans après.

Ces livres ont été écrits en des lieux différents : au centre de l'Asie , au milieu des sables de l'Arabie, dans les déserts de la Judée, sous les portiques du temple, dans les écoles des prophètes à Béthel et Jérico, dans les palais de Babylone, sur les rivages idolâtres de Kébar, au milieu des villes civilisées de l'Occident; les allusions , les figures, les expressions, les comparaisons étant puisées dans des moeurs, des coutumes, des contrées si différentes entre elles et si différentes des nôtres, nous ne pouvons les comprendre que par une étude sérieuse et parfois laborieuse.

Ajoutez encore à ces difficultés celles qui résultent de la diversité des sujets : Moïse écrivant des lois, Josué de l'histoire, David des psaumes , Salomon des proverbes , Esaïe des oracles, les apôtres une monographie ou des épîtres; la diversité des auditeurs ou des lecteurs auxquels ces livres sont adressés; quelques-uns, comme Esaïe ou Nahum, écrits, en partie du moins, pour des païens, d'autres exclusivement pour des Juifs; un Evangile pour les chrétiens d'entre les Hébreux, un autre pour les chrétiens d'entre les Gentils; les épîtres aux Corinthiens pour des gens qui ne veulent souffrir aucun joug ni aucune autorité, l'épître aux Galates pour ceux qui voulaient replacer les prosélytes chrétiens sous le joug de la loi mosaïque, l'épître aux Romains en partie pour des gens pleins d'une propre justice pharisaïque, celle de Jacques pour des professants extérieurs qui se croyaient dispensés de la pratique des oeuvres.

 

II - Indépendamment des diverses circonstances qui précèdent , il se rencontre une nouvelle difficulté non moins grande dans le fait, que la Bible ne contient que des vérités spirituelles et religieuses , et qu'elle n'a pour les exprimer et les rendre intelligibles que des expressions humaines et terrestres.

Déjà le langage vulgaire des hommes, dès qu'il s'élève à des sujets spirituels, est obligé d'emprunter aux choses extérieures des expressions , des comparaisons ou des analogies; cela est vrai dès qu'il s'agit de la pensée ou de ses actes; cela était vrai, surtout aux premiers âges du monde, et lorsque les langues étaient encore pou formées et peu développées. Le langage est toujours plein de figures quand il est encore jeune, qu'il s'agisse des peuples ou des individus. L'esprit, dans son étymologie, n'est autre chose que le souffle. L'intelligence voit, aperçoit, découvre la vérité, son travail consistant à faire dans le domaine de la pensée la même opération que l'oeil dans le domaine de la nature. Réfléchir signifie proprement ployer en arrière, disposer autour de soi ses pensées comme pour les examiner mieux. L'attention, la tension vers la direction, est un travail de l'esprit pareil à celui de l'oeil qui se dirige incessamment, qui est tendu vers un même objet. C'est un fait, ou, si l'on veut, une faiblesse de l'esprit humain qu'il ne puisse saisir les notions abstraites qu'autant qu'elles sont revêtues de formes empruntées aux objets visibles et extérieurs.

Dieu a approprié ses communications à cette nécessité de notre nature; il procède des choses connues à la révélation des choses inconnues; il se révèle lui-même , et pour se faire connaître , il se sert de mots , de termes, d'expressions qui représentent à notre intelligence une idée qui nous soit familière. S'il parle de lui, c'est avec des images humaines; s'il parle des cieux, il les décrit en empruntant aux scènes de la nature terrestre quelques-unes de ses comparaisons.

Il y a même plus. Dieu ayant fait l'homme à son image et ayant imprimé à la terre son cachet, il se sert de ces copies terrestres , de ces manifestations matérielles pour élever jusqu'à lui nos pensées et nous rappeler sa propre image. Le nom de visible est un reflet du monde invisible. Les pensées spirituelles ont d'abord pris corps dans des symboles terrestres - ces symboles sont devenus à leur tour le moyen de nous rappeler les vérités spirituelles. Pour l'homme pieux, les deux mondes , visible et invisible, sont si intimement unis qu'il lui est difficile de les séparer dans sa pensée. Le monde de la nature lui est un emblème et un témoin vivant du monde des esprits. Ils sortent tous deux de la même main ; la terre est l'ombre du ciel et nous parle de Dieu. Les saints hommes de tous les temps ont retrouvé sur la terre les souvenirs du paradis, comme ils y ont entrevu les promesses du monde à venir. De là aussi le langage figuré de la Bible, et tant d'expressions qui ne se comprennent que par cette analogie.

Il n'est pas nécessaire de faire remarquer tout ce qu'il y a de vivant, de riche et de poétique dans ce style plein d'images, et combien il parle davantage au coeur, à l'imagination et à l'intelligence que ne le ferait un style sec et dogmatique , une description prosaïque en langue vulgaire.

 

III. - S'il importe peu de savoir les noms que les grammairiens donnent aux différents genres de figures connues en rhétorique, il importe cependant de bien distinguer ces figures les unes des autres, au moins dans la plupart des cas.

On appelle TROPE, ou figure proprement dite , l'emploi d'un mot dans un sens qui ne lui est pas ordinaire (soyez fervents d'esprit) , à moins que l'usage n'ait à la longue remplacé le sens primitif par le sens nouveau. Ainsi bénir signifie proprement en hébreu : ployer le genou mais l'idée religieuse nouvelle s'est tellement substituée à l'idée matérielle, qu'on ne peut plus dire qu'il y ait trope dans l'emploi de ce mot.

Il y a MÉTAPHOREquand il y a quelque ressemblance entre l'objet désigné et le mot signifiant autre chose par lequel on le caractérise. Juda est un faon de lion (Gen. , XLIX, 9). Je suis le vrai cep (Jean, XV, 1 ). Vous êtes le labourage de Dieu et l'édifice de Dieu (1 Cor. , III, 9).

L'emploi d'un mot pour un autre est appelé SYNECDOQUElorsqu'il y a , non pas ressemblance , mais rapport entre l'objet désigné et le mot par lequel on le désigne , ainsi , quand on dit la coupe pour désigner ce qu'elle contient (1 Cor., XI, 27 ), ou quand une partie est prise pour le tout, ma chair pour mon corps (Ps. XVI, 9).

Quand ce rapport n'est pas visible ou quand il n'existe que dans la pensée, comme, par exemple, quand on met la cause pour l'effet, ou le signe pour la chose signifiée , on dit qu'il y a MÉTONYMIE. Ainsi, Jean, XIII, 8 : Si je ne te lave , tu n'auras point de part avec moi. Cette figure trouve son explication dans ces paroles : Le baptême (qui nous sauve) , C'est l'engagement d'une bonne conscience devant Dieu ( 1 Pierre, III, 21 ).

Ce ne sont cependant pas les mots seulement , ce sont quelquefois des phrases entières qui sont prises dans un sens figuré on doit distinguer alors :

L'ALLÉGORIE, c'est-à-dire un enchaînement de métaphores bien soutenues, qui, à côté du sens naturel, semblent exiger une interprétation spirituelle ou morale. Quelquefois l'allégorie est pure, c'est-à-dire qu'elle ne renferme aucun mot qui laisse entrevoir directement l'application qui en doit être faite : ainsi la parabole de J'enfant prodigue ; d'autres fois elle est mixte , c'est-à-dire qu'elle finit par trahir son sens réel et profond, comme au Ps. LXXX. Les versets 16 et 17 disent clairement que c'est des juifs qu'il est question sous l'image de la vigne.

La PARABOLE: c'est une allégorie sous forme de récit, restreinte dans les limites de faits possibles et naturels ; la parabole du semeur, etc.

La FABLE, allégorie historique, dont les détails, par leur nature même, indiquent que la chose n'a pu avoir lieu telle qu'elle est racontée (Juges, IX, 6-24. 2 Rois, XIV, 9. 2 Chron. , XXV, 18).

L'ÉNIGME, allégorie dont la signification est profonde, cachée et difficile à découvrir (Juges, XIV, 41. Prov., XXX, 15-21 ).

Quand la ressemblance entre la chose signifiée et la chose qui la représente ne se trouve pas dans les mots, mais dans les faits, dans quelque personne ou dans quelque institution, par exemple, on donne le nom deTYPEà l'objet ou à la personne qui , outre sa valeur et sa signification propre, a encore une valeur figurée, Le type est une métaphore, non en paroles , mais en action. Il joint au sens littéral un sens moral.

LE SYMBOLE est un type en quelque sorte rétroactif; au lieu de diriger la pensée et les désirs vers les choses futures, il rappelle le souvenir des choses passées, ou bien encore il présente sous une forme extérieure et sensible, la perpétuité des promesses divines et des grâces spirituelles qui s'y rattachent. C'est ainsi que le baptême est le signe visible et matériel, le symbole des biens spirituels que Dieu a promis aux fidèles. Le pain et le vin de la cène sont également les symboles du corps et du sang de Christ, offerts en expiation pour nos péchés (voyez aussi 1 Rois, XI, 30. 2 Rois, XIII, 14-19. Jér., XXVII, 2-8 ; XIII, 1-7 ; XVIII , 2-10).

La Pâque est tout à la fois un symbole et un type. Elle rappelait aux Israélites une délivrance passée ; elle leur annonçait pour l'avenir une délivrance plus grande.

Ces figures si nombreuses et si diverses (que l'on peut du reste ramener à quatre genres principaux, le trope ou figure de mots, l'allégorie , le type et le symbole) se retrouvent dans toutes les langues, mais surtout dans les langues anciennes et dans les langues orientales en particulier. La Bible en est pleine , et si l'on veut éviter toute erreur, il importe avant tout de se rendre bien compte de la valeur réelle de chaque figure et de la portée qu'on peut lui donner dans l'interprétation.

Qu'on se rappelle maintenant ces différentes circonstances , diversité d'auteurs , diversité d'époques, diversité de pays, diversité de sujets, diversité de styles , histoire , législation, prophéties , oracles mystérieux et précis tout ensemble, langues mortes, langage habituellement figuré qu'on se rappelle aussi l'étendue d'un sujet qui embrasse le temps et l'éternité, le monde physique et le monde moral ; on comprendra que l'étude de l'Ecriture soit véritablement une étude , et qu'elle exige des soins et une attention particulière.

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- De l'esprit dans lequel la Bible doit être étudiée.

I. - Il est essentiel, quand on entreprend l'étude de la Parole De Dieu , d'apporter à ce travail des dispositions humbles et pieuses, le désir de connaître, une attention recueillie et sérieuse, un esprit de recherches et une soumission absolue aux directions intérieures de cet Esprit que Dieu ne refuse à aucun de ceux qui le lui demandent.

On trouvera peut-être que ce n'est pas là une règle bien savante, mais elle n'en est pas moins essentielle pour la vraie application de toutes les règles de l'herméneutique proprement dite. C'est d'ailleurs une règle admise pour l'étude de toutes les sciences et de tous les arts. Pour apprécier sainement la poésie , il faut le goût de la poésie. Pour l'étude de la philosophie , il faut un esprit philosophique. Pour l'étude de l'histoire naturelle, il faut cet esprit d'induction et d'observation que recommandait Bacon. Il faut également, pour l'étude de la religion , un esprit religieux.

L'homme a besoin d'être instruit de Dieu, non point d'une manière spéciale à cause des difficultés que présente le langage biblique, ni même à cause des profondeurs de la doctrine chrétienne (et , en effet, les choses les moins comprises sont ordinairement celles qui sont les plus clairement révélées), mais parce que , sans cet enseignement d'en haut, l'homme n'apprendra pas, ne pourra ni ne voudra connaître ces vérités élevées qui ne sont pleinement comprises que de celui qui les sent par le coeur. Quand Jésus-Christ parut, la lumière luit dans les ténèbres, mais les ténèbres ne la reçurent point. L'oeil spirituel est obscurci par les affections terrestres; des ombres l'environnent , et l'organe lui-même est altéré. Cet aveuglement a produit l'ignorance ou l'inintelligence des vérités les plus simples. Cette ignorance, à son tour , éloigne l'homme de la vie de Dieu (Ephés., IV, 18). La source de toute lumière , c'est Dieu; c'est lui qui seul pouvait donner aux Ephésiens l'esprit de sagesse et de révélation (Ephés., I, 17 ). C'est lui seul aussi qui peut préserver d'erreur et de doute, et guider l'âme en toute vérité. Si quelqu'un manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu. Si quelqu'un veut faire sa volonté, il connaîtra de sa doctrine, si elle est de Dieu. Une docilité enfantine, un coeur obéissant, la persévérance dans la prière sont nécessaires à l'étude de la vérité divine.

La Bible elle-même nous donne cette règle fondamentale. Et notre Seigneur, dans son entretien avec Nicodème (Jean, III, 3), lui dit : Si un homme n'est pas né de nouveau , il ne peut voir le royaume de Dieu ; il n'en comprendra ni la nature ni les bénédictions.

(Voyez encore 1 Cor. , II, 14; I, 21 ; XII, 8. 2 Cor. , IV, 1-6. 1 Jean , II, 20, 27. 1 Pierre, II, 12. Jacq. , I, 21. 2 Tim., III, 13. Ps. XXV, 4, 5; CXIX, 12.)

 

II - Il est nécessaire d'ajouter, pour éviter toute confusion et toute conclusion hasardée que l'on pourrait tirer de ce qui vient d'être dit touchant l'enseignement de l'Esprit, que Dieu ne révèle à personne, quelque docile, pieux et obéissant qu'il soit, une autre sagesse et une autre doctrine que celle qui nous est révélée dans sa Parole. Il ne veut pas nous rendre sages au-delà de ce qui est écrit. Christ ouvrit l'esprit de ses apôtres pour entendre les Ecritures (Luc, XXIV, 45) , et le coeur de Lydie afin qu'elle se rendit attentive aux choses que Paul disait (Actes, XVI, 14). Si David demande que Dieu dessille ses yeux, c'est afin qu'il regarde aux merveilles de sa loi (Ps. CXIX, 18). La Bible est ainsi le sujet, l'objet de l'enseignement divin; elle en est aussi le moyen et la méthode. La Bible par la Bible. Tout ce qui lui est contraire, tout ce qu'on peut y ajouter, tout ce qui est en dehors d'elle est sans valeur et ne peut être attribué qu'à l'esprit de ténèbres,

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- Des règles d'interprétation de la Bible. 

1. IL FAUT, AUTANT QUE POSSIBLE, PRENDRE LES MOTS DANS LEUR SENS ORDINAIRE ET USUEL.

- Les écrivains sacrés parlaient et écrivaient pour être compris; il est évident qu'ils ont dû se servir de mots connus et les employer dans le Sens qu'on leur donnait habituellement. Déterminer ce sens usuel des mots et des phrases est donc la première chose à faire, une première règle très simple à observer. Cette règle s'applique au langage figuré comme au langage littéral.

Que les écrivains inspirés nous disent en langue vulgaire Il n'y en a aucun qui fasse le bien, ou en style figuré: Toute chair a corrompu sa voie sur la terre, ils expriment une seule et même vérité sous deux formes différentes (Rom. , III , 12. Gen., VI , 12 ). Il disent que la repentance est nécessaire au pardon (Esaïe, LV, 7) ; ils ajoutent que l'une et l'autre , la repentance et le pardon , sont des dons de Dieu (Actes, V, 31 ). Le langage du prophète et celui de l'Apôtre sont également simples. En général, et pour l'exposé de toutes les grandes doctrines de l'Evangile , le langage de la Bible est remarquablement simple , clair et précis. L'existence et les perfections de Dieu, l'unité du Père , du Fils et du Saint-Esprit, la chute de l'homme, la corruption de la nature humaine, notre responsabilité morale, la rédemption par le sacrifice expiatoire de Jésus-Christ, le renouvellement du coeur par l'influence du Saint-Esprit, la libre et souveraine grâce de Dieu, la sanctification des chrétiens, leur bonheur éternel, tout est nettement exposé dans de nombreux passages dont les termes ne peuvent signifier que cela , ou bien ils ne signifient plus rien.

Mais si l'on doit poser en règle d'interprétation l'obligation de prendre les mots dans leur sens naturel, cela ne signifie pas qu'on doive les prendre dans un sens littéral. Au contraire, chaque langue a des locutions particulières qui lui sont propres, et les comprendre littéralement serait leur ôter leur sens vrai.

 

II. IL FAUT PRENDRE LES MOTS DANS LE SENS INDIQUÉ PAR L'ENSEMBLE DE LA PHRASE.

- Le sens d'un mot peut varier en effet suivant le sens général d'une phrase ou d'un raisonnement; il importe donc de bien déterminer toujours qu'elle est l'idée particulière que l'écrivain peut avoir en vue, et de se guider d'après cela pour la détermination du sens que le mot peut avoir.

La même règle qui nous oblige à tenir compte du contexte nous aide à décider si un mot doit être pris au propre ou au figuré.

Les figures employées par les écrivains sacrés sont en général empruntées à l'analogie des faits ou des phénomènes matériels.

 

III. IL FAUT TENIR COMPTE DU CONTEXTE.

- Quelquefois, en effet, l'ensemble de la phrase ne suffit pas pour déterminer le sens d'un mot; il faut remonter plus haut, et voir ce qui précède et ce qui suit. On trouve alors :

1° Des mots ou des passages dont le sens est expliqué par les écrivains eux-mêmes, soit par des définitions , soit par des exemples, soit par des expressions qui en précisent la signification et la portée.

2° En l'absence d'une définition positive, le sens d'un mot est quelquefois déterminé, soit par l'emploi d'un mot synonyme, soit par l'opposition d'un mot contraire.

3° Quelquefois un mot, exprimant une idée générale et absolue, doit être pris dans un sens particulier, restreint, que détermine, soit une circonstance particulière, soit l'ensemble des déclarations de l'Ecriture sur un point de doctrine.

4° Il faut encore apporter une grande attention , soit aux parenthèses qui interrompent le sens de la phrase, soit aux particules qui servent, au contraire, à relier, mais dans un sens et avec une idée particulière, différents membres de phrase, ou les différentes parties d'un argument.

Ajoutons, enfin, que le contexte peut quelquefois seul déterminer si une expression doit être prise au sens littéral ou au figuré, et ce point de vue est, en certains cas, fort important.

 

IV. IL FAUT TENIR COMPTE DU BUT GÉNÉRAL DU LIVRE.

Cette règle n'est que l'extension de la précédente, dans le cas où le contexte ne suffirait pas à dissiper le doute, à faire disparaître toute obscurité. Les auteurs inspirés résument quelquefois eux-mêmes les matières qu'ils traitent plus spécialement, soit dans un livre, soit dans un fragment ou dans une section de livre.

 

V. IL FAUT EXPLIQUER L'ECRITURE PAR L'ECRITURE.

- Cette règle est à la fois simple , facile et naturelle. Les choses de Dieu ne peuvent se comprendre que par l'Esprit de Dieu (1 Cor. , II, 10-13). Ce n'est que de cette manière qu'on peut arriver, non seulement à l'intelligence de certains passages en particulier, mais encore à la certitude quant à la doctrine des Ecritures sur les points de foi et de morale.

Une doctrine n'est véritablement scripturaire que lorsqu'elle renferme et résume toutes les déclarations de l'Ecriture en ce qui la concerne ; un devoir n'est véritablement scripturaire que lorsqu'il renferme, en motifs, mobiles et réserves, toutes les prescriptions et tous les enseignements de la Parole de Dieu. Il en est de l'étude de l'Ecriture comme de l'étude des oeuvres de Dieu dans la nature ; on examine d'abord chaque fait, chaque phénomène en particulier, et l'on cherche à se rendre compte des détails; puis on classifie les observations recueillies, on compare les phénomènes semblables ou dissemblables, et l'on en tire des conséquences qui s'appellent alors des lois générales.

Pour déterminer le sens exact d'un passage de la Bible et jusqu'à quel point les mots doivent être pris dans un sens figuré, il faut donc se demander avant tout quel est le sens des mots employés. S'ils n'ont qu'un sens, il n'y a aucune difficulté. S'ils en ont plusieurs, il faut rechercher celui que recommande plus particulièrement le reste de la phrase. Si là encore on en trouve plusieurs, on examinera celui qui s'accorde le mieux avec le contexte , puis celui que réclame le but général de l'auteur ou du fragment que l'on étudie, puis enfin celui qui concorde le mieux avec le reste des Ecritures , celui qui est le plus conforme à l'analogie de la foi. Si alors il reste encore deux sens possibles, c'est qu'ils sont vrais tous les deux, ou bien il faut attendre d'ailleurs et du temps des lumières ultérieures.

Ces règles devraient être observées partout et toujours, non seulement pour le style figuré, mais encore pour le style ordinaire et littéral ; qu'il s'agisse d'histoire ou de prophétie , d'allégorie ou d'enseignement , peu importe. Il n'y a pas à cet égard deux règles d'interprétation différentes.

On s'attend, sans doute, à rencontrer plus de figures dans le langage poétique que dans le style simple de la narration; mais les règles restent les mêmes, à cela près qu'on a plus souvent l'occasion de les appliquer dans un cas que dans l'autre.

Ajoutons que ces règles sont les mêmes qui président à toute espèce d'interprétation , soit qu'il s'agisse d'une langue étrangère quelconque ou même de notre propre langue on cherche à fixer la valeur et le sens exact des expressions par le sens ordinaire du mot, par le sens que l'on suppose être dans l'intention de celui qui parle, par l'ensemble de son discours ou de sa disposition d'esprit.

 

VI. - Les règles exposées plus haut reposent sur des principes communs à toutes les langues

- Il importe, en effet, de ne pas l'oublier, car ces principes servent à la fois à justifier les règles et à en faciliter l'application.

Pour la plus grande partie de la Bible, il suffit, en général , de savoir de quoi il s'agit, et de comprendre la langue dans laquelle on essaie de lire. Si on lit l'Ecriture Sainte dans la langue vulgaire , à quelque page qu'on l'ouvre , pourvu qu'on sache à peu près de quoi il est question, la lecture sera facile. Il n'y a pas d'exemple possible d'un passage obscur dont on puisse supposer raisonnablement qu'il renferme une doctrine qui ne serait exposée et développée nulle part ailleurs.

Aussi les règles qu'on a indiquées n'ont pas pour objet de faciliter la recherche du sens de passages simples et clairs, mais d'aider à déterminer le sens de passages obscurs ou douteux. Or, comme sur beaucoup de points nous sommes appelés à comparer les Ecritures dans le but de prouver et d'établir certaines vérités, comme cette comparaison des Ecritures est une partie de notre tâche, qu'elle est un moyen d'instruction , et qu'elle nous ouvre les trésors de la grâce et de la vérité divine salutaire à tous les hommes , Il importe au plus humble chrétien de bien se rendre compte de ces règles et de savoir les appliquer. La révélation doit être l'étude de notre vie, et c'est la volonté, de Dieu que nos études , nos travaux et nos prières arrivent à nous en donner une intelligence toujours plus claire.

A cet égard, l'homme est tellement sous la dépendance de l'Esprit de Dieu bénissant ses efforts , qu'un chrétien humble et persévérant dans la prière acquerra, dans l'intelligence des Ecritures , une connaissance plus sûre et plus étendue que tel autre, mieux doué peut-être, et plus savant, mais dont la piété sera moins fervente. L'exercice d'un esprit docile , attentif et recueilli, est donc un des principes les plus importants à rappeler pour l'interprétation des Ecritures.

Le vrai sens d'un passage ne se trouve pas toujours dans le sens littéral des mots, ni dans telle interprétation qu'on pourrait supposer , si même elle renfermait une vérité absolue, mais il est dans ce qu'ont voulu dire, les auteurs sacrés, ou quelquefois encore le Saint-Esprit, alors que les écrivains inspirés n'auraient qu'imparfaitement compris sur le moment les paroles qui leur étaient suggérées.

Mais comme c'est dans les mots que le sens est enveloppé, il s'agit de comprendre ce que signifient ces mots. C'est l'usage de la langue qui pourra seul le fixer, et cet usage, c'est autant que possible par l'Ecriture qu'il faut le déterminer.

Une fois ce sens acquis, il faut prendre les mots dans leur signification ordinaire , à moins qu'elle ne soit en désaccord positif, soit avec le sens de la phrase ou du fragment, soit avec l'analogie de la foi.

De deux interprétations, on doit généralement préférer celle qui pouvait se présenter le plus naturellement aux auditeurs ou aux lecteurs primitifs, plus familiers que nous avec, le langage pittoresque et figuré de l'Orient.

Le sens doit toujours convenir au contexte.

Le but spécial d'un passage ou le raisonnement d'un écrivain peut, s'il est clair et précis, indiquer, entre deux sens possibles, celui qui doit être choisi, à l'exclusion de l'autre.

Pour qu'un passage parallèle serve à fixer le sens d'un mot, il faut, ou bien qu'il renferme le même mot dans un autre contexte , ou, au contraire, que, dans un contexte analogue, il se serve d'un mot différent.

Une doctrine fondée sur un seul passage ne saurait être dans l'analogie la foi.

On ne peut dans la discussion en appeler à l'analogie de la foi , qu'autant que la doctrine dont il s'agit est acceptée de part et d'autre; sans cela le raisonnement serait vicieux et sans effet. - De même , si les deux sens possibles d'un même passage sont tous les deux conformes à l'analogie de la foi, on ne peut plus l'invoquer ni d'un côté ni de l'autre.

La théologie comprend l'étude de l'ensemble des Ecritures - elle est le sens même, des Ecritures, complété , limité, restreint, expliqué par les Ecritures elles-mêmes. La théologie scripturaire n'est pas une chose, et l'interprétation ou le sens des Ecritures une autre chose. La théologie est l'exposition intelligente et fidèle de tout ce que le livre de Dieu révèle en fait d'histoire, de doctrines et de préceptes.

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- Interprétation du langage symbolique de la Bible.

L'interprétation du langage symbolique ou figuré présente des difficultés de plus d'un genre. - On pourra du reste se faire une idée générale de la nature du langage symbolique par les exemples suivants, dont l'interprétation n'est guère contestée.

 

ADULTERE, infidélité, infraction à l'alliance, symbole de l'idolâtrie, surtout chez un peuple qui a connu la vérité (Jér. , III, 8. Apoc. , II, 22).

AIRAIN, symbole de l'endurcissement stupide ( Esaïe, XLVIII , 4. Jér. , VI, 28) , ou de la force et de la fermeté (Ps. CVII, 16).

ARBRES, symbole des docteurs (Exode, XXXI, 5-9), du commun peuple (Apoc. , VII, 1 ; VIII , 7).

ARC, symbole de la bataille et de la victoire (Apoc., VI, 2) ; - quelquefois de la déception (Osée , VII, 16. Jér. , IX, 3), parce que l'arc est sujet à se rompre ou à tirer faux.

BABYLONE, symbole d'une puissance idolâtre, persécutrice de l'Eglise, s'emploie surtout en parlant de Rome païenne ou papale (Esaïe, XLVII, 12. Apoc. , XVII, 18).

BALANCE, symbole d'une exacte appréciation (Job, XXXI, 6); - ou, quand il s'agit de l'achat de denrées alimentaires, symbole de la disette et de la cherté (Lév., XXVI, 26. Ezéch. , IV, 16. Apoc. , VI, 5).

BETE, symbole d'un pouvoir usurpateur et tyrannique, ou quelquefois simplement d'un pouvoir temporel (Dan. VII, 3, 17. Exode, XXXIV, 28).

Les bêtes suivantes sont spécialement mentionnées.

L'ABEILLE, symbole des rois d'Assyrie (Esaïe, VII, 18), qui sont également représentés par cet emblème dans les hiéroglyphes; quelquefois aussi, d'une manière générale , symbole d'une puissance envahissante et féroce (Deut. , 1, 41. Ps. CXVIII, 12).

Le BÉLIER, symbole des rois en général (Esaïe, XIV, 9. Zach. , X, 3, dans l'hébreu) et du roi de Perse en particulier (Dan. , VIII, 3, 4, 20).

LeBOUC, symbole des rois macédoniens, et spécialement d'Alexandre (Dan. , VIII, 5-7) ; des méchants en général (Matth., XXV, 32, 33).

Le CHEVAL, symbole des préparatifs de guerre et de conquête (Zach. , X , 3), - de la rapidité (Joel, 11, 4 ). - Aller à cheval, c'est dominer, surmonter (Deut. , XXXII, 13. Esaïe, LVIII, 14).

Le CHIEN, symbole de l'impureté et de l'apostasie ( Prov. , XXVI, 11. Philip. , III, 2. Apoc. , XXII, 15) , - de la vigilance (Esaïe, LXVI, 10).

Le CROCODILE, (hébreu) léviathan (Job, VII, 12. Esaïe, XXVII, 11 ; LI, 9. Ezéch. , XXIX, 3 ; XXXII, 2. Ps. LXXIV, 14) , symbole de l'Egypte, et en général de tout pouvoir antichrétien (Apoc. , XI, 18 ; XIII , 1).

Le LÉOPARD, symbole d'un ennemi cruel et perfide (Esaïe, XI, 6. Jér., V, 6. Hah. , 1, 8. Dan. , VII, 6. Apoc. , XIII, 2).

Le LION, symbole d'une puissance énergique et dominatrice (2 Rois, XXIII, 33. Rom., III, 8. Dan., VII, 4 Apoc., V, 5).

L'OURS, symbole d'un ennemi aveugle, téméraire et féroce (Prov. , XVII, 12. Esaïe, XI, 7. Apoc. , XIII, 2).

Les SAUTERELLES, symbole d'une armée dévastatrice (Joël, 1, 2. Apoc. , IX; au verset 11 , leur chef est appelé Abaddon ou Apollyon, c'est-à-dire le destructeur).

Le TAUREAU, symbole d'un ennemi furieux et puissant (Ps. XXII, 12. Ezéch., XXXIX, 18); - les veaux ou jeunes taureaux (Jér., L, 27) sont les gens du commun; les étables sont les maisons et les villes.

 

BRAS, symbole de la force et du pouvoir (Ps. X, 15. Esaïe, LII, 10). - Bras étendu, c'est un pouvoir non interrompu dans son exercice.

CHARIOT, symbole de gouvernement et de protection (2 Rois, II, 12. Ps. LXXX, 8). - Esaïe, XXI, 7, se rapporte à Cyrus et à Darius, d'après Lowth ; - Zach. , VI, 1 , ce sont les quatre grandes monarchies; - Ps. LXVIII, 17. Esaïe, LXVI, 15, ce sont les armées célestes.

CHÉRUBINS. Ils sont le symbole, d'après Wemyss, de la gloire royale de Dieu; d'après Parkhust, de la Trinité et de la nature humaine de Christ; d'après Sowman, Pierce, Mackensie , des anges; d'après Taylor, de l'excellence des serviteurs de Dieu; d'après Mède, des anges, et dans l'Apocalypse des rachetés; d'après Rindi , de l'Eglise; d'après Bachr, de la création dans ce qu'elle a de plus élevé d'après le plus grand nombre, des perfections de Dieu se manifestant sous toutes les formes (voyez Gen., III, 24. Exode, XXV, 18 , 22; XXXVII, 7, 9. Lév., XVI , 2. Nomb., VII , 8, 9. 1 Rois, VI , 23; VIII, 7. 2 Chron., III, 10, 43. Ezéch.,I, 10).

CIEL et TERRE se prend dans un triple sens, invisible et moral, visible et littéral, politique. Dans ce dernier sens , le ciel est le symbole de ceux qui gouvernent; la terre, du peuple; l'ensemble, un royaume, un Etat (Esaïe, II, 15, 16; LXV, 17. Jér. , IV, 23, 24.. Matth., XXIV, 29). - Tomber du ciel, c'est perdre sa dignité les cieux ouverts, c'est une nouvelle phase dans le monde politique; Une porte ouverte dans le ciel, c'est le commencement d'un gouvernement nouveau (voyez Aggée, II, 6-22). Le soleil, ce sont les autorités supérieures ou la lune et les étoiles, secondaires (Esaïe, XXIV, 21, 23. Joël , II, 10. Apoc. XII, 4).

CLEFS, symbole de l'autorité, du droit d'ouvrir et de fermer (Esaïe, XXII, 22. Apoc. , 1, 18; III, 7; XX, 1).

CORNE, symbole de la puissance (Amos, VI, 13. Héb. Deut., XXXIII, 17; voyez Josué, XVII, 14-18. 1 Rois, XXII, 11. Michée, IV, 13), - de la dignité royale (Jér., XLVIII, 25. Dan. , VIII, 9. Apoc. , XIII, 1). Les cornes de l'autel, quand on les touchait, étaient un asile sûr (Exode, XXI, 14. Amos , III, 14. Jér. , XVII, 1). Des cornes ou des rayons sont représentés comme faisant partie de la gloire de Dieu (Deut. , XXXII, 2. Hab. , III, 4 , hébreu) ; la tradition en attribue aussi A Moïse.

COULEURS. Elles sont en général un symbole facile A saisir dans toutes les littératures:

le NOIR représente l'angoisse et l'affliction (Job , XXX, 30. Apoc. , VI , 5-12);

le PALE, une maladie mortelle (Apoc. , VI, 8) ;

le ROUGE, le sang ou la victoire (Zach. , VI, 2. Apoc. , XII, 3), ou ce qui ne peut pas être effacé (Esaïe, 1, 18) ;

le BLANC, la beauté et la sainteté, (Ecclés. , IX, 8. Apoc. , III, 1) ; le blanc brillant et éclatant était la couleur de la royauté et du sacerdoce chez les Juifs, comme le pourpre chez les Romains.

 

COUPE, symbole d'une luxure provocante (Apoc., XVII, 11), des rites idolâtres (1 Cor. , X, 21), de la portion qui revient à quelqu'un (Apoc. , XIV, 10 ; XVIII, 16).

COURONNE, symbole d'une autorité, déléguée (Lév. , VIII, 9), ou de l'autorité impériale et de la victoire (Apoc. , XIX, 12; grec , diadème).

CUIRASSE, tout ce qui sert à protéger les parties vitales et à jeter la terreur dans le coeur de l'ennemi (Esaïe, LIX, 17. 1 Thes. , V , 18. Apoc. , IX, 9).

EGYPTE, symbole d'un pouvoir orgueilleux et persécuteur , tel que celui de Rome (Apoc. , XI, 8).

ENCENS, symbole de la prière (Ps. CXLI, 2. Apoc. , VIII , 4. Mal. , I, 11). On le brûlait avec du feu pris de l'autel des parfums.

FEU, symbole de la Parole de Dieu (Jér. , XXIII, 29. Hah., III, 5) , de la destruction (Esaïe, XLII, 25. Zach., XIII, 9), - de la purification (Mal. , III, 2) , - de la persécution (1 Pierre, 1, 7) , - du châtiment et de la souffrance (Marc, IX, 44).

FORET, symbole d'une ville ou d'un royaume; les grands arbres en sont les chefs et les gouverneurs (Esaïe, X, 17-34; XXXII, 19. Jér. , XXI, 14; Ezéch. , XX, 16).

FRONT(caractères écrits sur le), symbole qui s'appliquait, suivant la nature (les signes écrits, à un prêtre (Lév., XIX, 28), à un serviteur ou à un soldat (voyez Apoc., XXII, 4). Les sectateurs des idoles portaient sur leur front une marque, un nom ou un nombre (Apoc. , XIII, 16).

GRENOUILLES, ennemis impurs et impudents (Apoc., XVI, 13).

HARPE, symbole de la joie et de la louange (Ps. XLIX, 5; XXXIII, 2). On s'en servait spécialement après une victoire (2 Chron. , XX, 28. Esaïe, XXX, 32. Apoc., XIV, 1, 9).

IVRESSE, symbole de la folie du péché (Jér. , LI, 7) et de l'étourdissement; de la stupéfaction produite par les jugements de Dieu (Esaïe, XXIX, 9).

LAMPE (C'est plutôt ainsi que devrait se traduire le mot chandelier de nos versions) ; symbole de la lumière, de la joie, de la vérité et du gouvernement (Apoc. , II, 5. voyez Exode, XXV , 31, 32. 1 Rois, XI, 36, c'est-à-dire il ne manquera jamais de successeurs. Ps. CXXXII, 17).

LIVRE, le livre du témoignage donné au roi était un des signes de l'inauguration de son règne (2 Rois, XI, 12). - Un livre écrit en dedans et en dehors, symbole d'une longue série d'évènements; un livre scellé, symbole du secret ; manger un livre, symbole d'une étude sérieuse et attentive (Jér. , XV, 16. Apoc., X, 9) ; le livre de vie, celui où sont enregistrés les noms des rachetés (voyez Esdras, II, 62. Apoc., III, 5) ; un livre ouvert, les préliminaires d'un jugement (Apoc. , XX, 12).

MAINS, symbole de l'action , de l'activité mains pures , mains teintes de sang, sont des figures qui se comprennent aisément (Ps. XC, 17. Job, IX, 30. 1 Tim., II, 8. Esaïe, I, 15). Laver ses mains , symbole d'expiation ou protestation d'innocence (1 Cor., VI, 11. 1 Tim., II, 8). - Symbole de puissance : la droite, place d'honneur (Marc, XVI, 19). - La main d'association , communauté de droits et de bénédictions (Gal. , II, 9). - Tendre les mains vers quelqu'un, c'est se rendre à lui en l'implorant (Ps. LXVIII, 31. 2 Chron. , XXX, 8). - Lever la main droite, c'est prêter serment (Gen. , XIV, 22. Dan. , XII , 7). - Des marques sur les mains, symbole de servitude et d'idolâtrie (Zach. , XIII, 6). Les mains placées sur la tête d'un autre, symbole d'une transmission, soit bonne, soit mauvaise, de bénédiction , d'autorité ou de culpabilité (Gen. , XLVIII, 14-20. Dan. , X, 10). La main de l'Eternel sur un prophète signifie une influence spirituelle (1 Rois, XVIII, 46. Ezéch. , 1, 3; III, 22) ; son doigt, une influence moindre; son bras, une plus grande.

MANGER, symbole de la méditation et de la communion avec la vérité (Esaïe, LV, 1, 2), - des conséquences d'une conduite antérieure (Ezéch. , XVIII, 2), - de la destruction du bonheur, de la paix ou de la propriété d'un autre (Apoc., XVII, 16. Ps. XXVII, 2).

MANNE, symbole de la nourriture céleste et immortelle (Apoc., 11, 17. Voyez Exode, XVI, 33, 34).

MARIAGE, symbole de l'union et de la fidélité dans l'alliance avec Dieu, et ainsi de la perfection (Esaïe , LIV, 1-6. Apoc., XIX, 17).

MERE, l'auteur d'une chose quelconque (Apoc. , XVII, 5) ; - une ville, dont les habitants sont par conséquent ses enfants (2 Sam., XX, 19. Esaïe, XLIX, 23) ; - une métropole, dont les villes environnantes sont les enfants (Esaïe, L, 1. Osée, II, 2, 5) ; - l'Eglise du Nouveau-Testament (Gal. , IV, 26).

MESURES et PARTAGES, symbole de la conquête et de l'occupation (Esaïe, LIII, 12. Zach. , II, 2. Amos, VII, 17). Partager de nouveau, c'est reprendre possession.

MOISSONS époque de destruction (Jér., II, 33. Esaïe, XVII, 5. Apoc., XIV, 14-18); la faucille représente les moyens de destruction (Joël, III, 13) ; - époque de l'entière délivrance, alors que les bons seront recueillis; ainsi (d'après Horsley) Osée, VI, 11 le champ de travail de l'Eglise (Matth., IX, 26).

MONTAGNE symbole de grandeur et de stabilité (Esaïe , II , 2. Dan., II, 35).

PIERRES PRÉCIEUSES, symbole de magnificence, de beauté et de variété. Chaque pierre avait une signification particulière ; suivant les Hébreux, l'améthyste procurait des songes, le diamant était le symbole, de la dureté.

POISSONS, les conducteurs du peuple (Esaïe, XXIX, 4, 5. Hah., I, 14).

PREMIERS-NÉS, symbole de Jésus-Christ. Ils avaient l'autorité sur leurs frères plus jeunes (Gen. , XX, 37). Ils étaient les prêtres de la famille (Exode, XXIV, 5), - ils étaient consacrés à Dieu (Exode, XIII, 1 , 13) , et sanctifiaient leur famille en acceptant cette consécration. Ils avaient une double part d'héritage ( Deut. , XXI, 17 , cf. Héb. , II, 10, 11 ; III, 1. Col., I, 12).

RAISINS MURS, Symbole d'un peuple prêt pour le châtiment (Apoc. , XIV, 18) ; - glanés, grappillés, symbole d'un peuple emmené en captivité (Jér. , LII , 28-32).

SOUFREsymbole de tourments (Job, XVIII, 15. Ps. XI, 6. Apoc., XIV, 10 ; XX, 10).

TREMBLEMENT DE TERRE, symbole d'une violente agitation politique ou sociale (Joël, II, 10. Aggée, II, 21. Apoc. , VI, 12).

TROMPETTE, signes précurseurs d'importants évènements (Apoc., VIII, 6, etc.).

VENT, agitation de l'air, symbole de violentes commotions ; les vents retenus, symbole de tranquillité (Apoc. , XVII, 1).

VETEMENTS, symbole de qualités intérieures et morales; des vêtements blancs, symbole de pureté, de sainteté (Ps. LI, 7), de bonheur (Esaïe, LII, 1. Apoc., III, 4. Zach., III, 3). Donner des vêtements était un signe de faveur et d'amitié (1 Sam., XVII, 4).

VIERGES, c'est-à-dire des serviteurs fidèles non souillés par l'idolâtrie (Apoc., XIV, 4)

VIGNE, symbole d'une luxuriante fécondité (Jér., II, 21. Osée, XIV, 7. Apoc., XIV, 18). - Vendange, symbole de destruction (Apoc., XIV, 19).

YEUX, symbole de connaissance, de gloire , de fidélité (Zach. , IV, 10) , de gouvernement (Nomb., X, 31). Le mauvais oeil signifie l'envie; le bon , la libéralité, la miséricorde.

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- Signification des noms propres de la Bible.

I. - Les noms que l'on trouve dans l'Ecriture, soit pour les personnes, soit pour les choses, ont ordinairement une signification remarquable. Il est avantageux au lecteur de les comprendre pour saisir le sens de beaucoup de passages. Plusieurs de ces noms ont été donnés par Dieu lui-même, d'autres imposés dans un esprit de prophétie, et beaucoup tiraient leur origine de quelque circonstance de l'histoire.

Les personnes ou les choses ont parfois plusieurs noms, et l'on se sert de l'un ou de l'autre.

Les noms ont aussi une orthographe variée dans le Nouveau-Testament, suivant qu'ils sont pris dans la traduction grecque de l'Ancien-Testament. Les terminaisons ont été aussi quelquefois conservées, mais rarement.

 

II. - Nous indiquerons ici, pour l'intelligence des Ecritures, les principaux noms propres de l'Ancien et du Nouveau-Testament, et leur signification dans les langues originales, savoir :

 

- AARON , montagneux, une montagne de force.

- ABEL, une vapeur, une vanité.

- ABEL-MITSRAïN, deuil de l'Egypte (Gen., L , 11).

- ABIATHAR, excellent père. -

- ABRAHAM, père d'une multitude (Gen. , XVII, 5).

- ABRAM, père élevé.

-ACELDAMA, le champ du sang (Actes,1, 19).

- ADAM vient du mot adamah , terre.

- AGABUS,sauterelle.

- AGAR, étrangère, Craintive.

- AGUR, qui rassemble.

- AHOLA, son tabernacle.

- AHOLIBA, Mon tabernacle en elle.

- ANANIAS, la nuée de l'Eternel.

- ANNE, miséricordieux, qui exauce.

- ASAPH , qui rassemble, qui achève.

- ASER, heureux (Gen., XXX, 13).

 

- BABEL ou BABYLONE, confusion (Gen. , XI, 9).

- BALAAM vieillesse.

- BALAC dévastateur.

- BARNABAS, fils de consolation (Actes, IV, 36).

- BÉER-SÉBAH, le Puits du serment (Gen., XXI, 31).

- BELSATSAR, maître.

- BENJAMIN, fils de la droite.

- BÉNONI, fils de ma douleur (Gen. , XXXV, 18).

- BÉTHEL, maison de Dieu (Gen. , XXVIII, 17-19).

- BÉTHESDA., la maison de miséricorde.

- BETHLÉHEM, maison du pain.

- BOANERGES , fils de tonnerre (Marc, III, 17).

- BOKIM, le lieu des pleurs (Juges, II, 4, 5).

 

- CAïN, acquisition (Gen., IV, 4).

- CAïPHE, investigateur.

-CALVAIRE, place du crâne.

- CAPERNAUM, champ de repentance ou de plaisir.

- CÉPHAS , pierre, rocher (Jean,I, 42).

 

- DAN, jugement, juge (Gen., XXX, 6).

- DAVID, bien-aimé.

- DINA, jugement.

 

- EBEN-HÉZER, la pierre du secours (1 Sam., VII, 12).

- EDEN, plaisir, délices.

- ELI, mon Dieu (Matth., XXVII , 46).

- ELIHÉSER, le secours de Dieu (Exode, XVIII, 4).

- ELYIMAS, enchanteur (Actes, XIII, 8).

- EMMANUEL, Dieu avec nous (Matth., 1, 23).

- ENDS, homme, mortel.

- EPHRAïN, fertile, qui porte du fruit (Gen., XLI, 52).

- EVE, vie, vivante, vivifiante (Gen. , III, 20).

 

- GAD, Une troupe (Gen., XXX, 11).

- GALAAD, nuée de témoins.

- GAL-HED, le monceau du témoignage (Gen., XXXI, 48).

- GÉDÉON, destructeur.

- GOLGOTHA, Monceau de crânes (Matth. , XXVII, 33).

- GOLIATH, grand, illustre.

- GOMORRHE , peuple rebelle.

- GUERSON, étranger là (Exode, II, 22).

 

- HACAN, perturbateur.

- HALLELUIA, louez le Seigneur.

- HAMMON-GOG la multitude de Gog (Ezéch., XXXIX, 11).

- HED, témoin (Josué, XXII, 34).

- HOLKATH-HATZURIM le champ des forts (2 Sam. , 11, 16).

- HEiN-HAK-KORE, la source de celui qui crie (Juges, XV, 19).

- HÉNOC, dédié.

- HESEK, querelle, violence (Gen. , XXVI, 20).

 

- I-CABOD, où est la gloire (1 Sam., IV, 21).

- ISAAC, rire, joie (Gen. , XVII, 17-19).

- ISMAEL , Dieu a exaucé (Gen. , XVI, 11).

- ISRAEL, prince de Dieu, victorieux de Dieu (Gen. , XXXII, 28).

- ISSACAR, salaire, recompense (Gen. , XXX, 18).

 

- JACOB, supplanteur (Gen. , XXV, 26).

- JAHBETS, douleur (1 Chron., IV, 9).

- JÉDIDJA, chéri de l'Eternel (2 Sam. , XII, 25).

- JÉGAR-SAHADUTHA, le Monceau du témoignage (Gen., XXXI , 47).

- JÉRUBBAHAL, que BAHAL se venge (Juges, VI, 32).

- JESUS sauveur (Matth., 1, 21).

- JOSEPH, accroissement (Gen. , XXX, 24).

- JOSIAS, le feu de l'Eternel.

- JOSUÉ , sauveur.

- JUBAL, trompette.

- JUDA, louange de Dieu (Gen., XXIX, 35).

 

- KÉNANJA, colonne de l'Eternel (1 Chron., XV, 22).

- KIBROTH-TAAVA, sépultures de la convoitise (Nomb., XI, 34).

 

- LÉA , lasse , fatiguée.

- LÉVI , uni , joint ( Gen. , XXIX, 34).

- LO-HAMMI, celui qui n'est pas mon peuple (Osée, 1, 9).

- LO-RUHAMA, celui qui n'a point obtenu miséricorde (Osée, 1, 6).

- LOT, enveloppé, caché.

 

- MAGOR-MISSABID, frayeur tout autour (Jér., XX, 3).

- MAHANAJIM, deux camps, deux armées (Gen., XXXII , 2).

- MAHANÉ-DAN, les tentes de Dan (Juges, XVIII, 12).

- MAHER-SALLALHAS-BAZ, Celui qui se hâte de piller (Esaïe , VIII, 3, 4).

- MANASSÉ, oubli (Gen. , XLI, 51).

- MANOAH, repos, un présent.

- MARA, amertume (Ruth, 1, 20).

- MARAN-ATHA, le Seigneur vient.

- MASSA, tentation (Exode, XVII, 17).

- MATTHIAS , don de l'Eternel.

- MELCHISÉDEC, roi de justice.

- MÉRIBA, dispute , contestation (Exode, XVII, 7).

- MICA, pauvre , affligé.

- MITSPA, une sentinelle (Gen. , XXXI, 49).

- MOïSE, tiré dehors (Exode , 11, 10).

- MORIJAH, amertume de L'Eternel.

 

- NABAL, insensé.

- NABOTH, paroles, prophéties.

- NAOMI, belle, agréable.

- NÉBUCADNETSAR, triste de jugement.

- NEBUZAR-ADAN, prophétie de jugements.

- NÉHÉMIE, consolation de l'Eternel.

- NEPHTALI , ma lutte (Gen. , XXX , 8).

- NOD, fugitif.

- NOÉ, repos , consolation (Gen. , V, 29).

 

- OBED un serviteur.

- ONAN , douleur.

- ONÉSIME utile.

 

- PELEG, division (Gen. X, 25).

- PÉNIEL, la vision ou la face de Dieu (Gen. , XXXII, 30).

- PERES , divisé.

- PÉRETS-HUZA, brèche de HUZA (2 Sam. , VI , 8).

- PHARES , brèche, rupture (Gen. , XXXVIII, 29).

- PI-HAHIROTH, le passage de la liberté.

- PUR, le sort (Esther, III, 7).

 

- RACHEL , brebis.

- RAMATH-LEHI, l'éminence de la mâchoire (Juges, XV, 17).

- RÉHOBOTH, espaces, places (Gen., XXVI, 22).

- RUBEN, la vision du fils (Gen., XXIX, 32).

- RUHAMA, qui a obtenu miséricorde.

 

- SALOMON, pacifique.

- SAMUEL , demandé de Dieu exaucé de Dieu (1 Sam. , 1, 20).

- SAPHIRA, qui déclare, belle.

- SARA, dame, princesse.

- SARAï , madame.

- SÉDÉCIAS, la justice de l'Eternel.

- SELAH-HAMMAHLEKOTH le rocher des divisions ( 1 Sam. , XXIII, 28).

- SETH , posé, placé (Gen. , IV , 25).

- SIMEON écoutant (Gen. , XXIX, 33).

- SITNAH discussion , querelle (Gen., XXVI, 21).

- SUCCOTH, tentes, cabanes (Gen. , XXXIII, 17).

 

- TABBÉRAH, incendie (Nomb. , XI , 3).

- THÉKEL, poids.

- TSAPHEATH- PAHNEAH le révélateur des secrets.

- TUBAL-CAïN possession terrestre.

 

- ZABULON habitation (Gen. , XXX, 20).

- ZACHÉE, pur, juste.

- ZAMZUMMIM , très-scélérats.

- ZARA , le père (Gen. , XXXVIII, 30).

- ZOROBABEL , exilé A Babylone.

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