Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

DE LA VIE SOCIALE ET DOMESTIQUE DES ISRAÉLITES.

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DES HABITATIONS.

I. Les premières demeures qui servirent aux hommes pour se garantir de l'intempérie du ciel et des attaques des animaux sauvages, furent sans doute des cavernes, comme il s'en trouve en grand nombre dans l'Orient (Gen.; XIX, 30). Plus tard les patriarches, comme nomades, habitaient sous des tentes; dans les déserts, les Israélites habitaient également dans des huttes construites de branches d'arbres. Ce ne fut qu'après leur entrée dans le pays de Canaan qu'ils élevèrent des demeures fixes, des maisons.

 

II Les maisons des Israélites étaient ordinairement bâties de briques cuites, ou même simplement séchées au four, ce qui assurait à leurs constructions ni grande solidité, ni longue durée (Matth. , VII, 25. Ezéch. , XII, 5, 7; XIII, 14. Job, I, 19). Il y avait cependant quelques maisons qui étaient faites de pierre, et les palais étaient construits en pierre de taille, ou même en marbre blanc (Lév., XIV, 40 , 42. 1 Rois, VII, 9. 1 Chron., XXIX, 2).

Le mortier, la chaux ou le gypse , et peut-être aussi l'asphalte , servaient de ciment dans les constructions (Jér., XLIII, 9. Esaïe, XXXIII, 12. Deut., XXVII, 4. Gen., XI, 3), et un enduit de chaux venait recouvrir les parois extérieures (Lév., XIV, 41. Matth. , XXIII, 27. Ezéch., XIII,10); pour les palais, cette couche était coloriée (Jér., XXII, 14). La charpente était ordinairement en sycomore , quelquefois , mais rarement , en olivier, en cèdre ou en sandal (Jér. , XXII, 14. 1 Rois, VI, 15-33). Les maisons n'avaient le plus souvent qu'un rez-de-chaussée, cependant quelquefois un ou plusieurs étages (Actes, XX, 8, 9. 1 Rois, VII, 4. 2 Rois, 1, 2) ; elles étaient bâties en carré, entourant une petite cour et ne renfermant qu'un petit nombre de chambres. - Sur la porte se lisait ordinairement un passage de la loi (1).

Les chambres étaient éclairées par de petites fenêtres garnies de jalousies et de rideaux, donnant plus souvent sur la cour que sur la rue.

Les toits formaient des terrasses enduites d'argile ou de bitume, ou bien pavées en briques, et entourées d'une balustrade; on y établissait dans la belle saison des tentes, où l'on séjournait pendant le jour, et même pendant la nuit (1 Sam., IX, 25. Jér., XIX, 13. 2 Sam., XI, 2; XVI, 22). On s'y rendait également pour se livrer à la prière. Au-dessus de la terrasse s'élevaient encore quelquefois plusieurs chambres, dites chambres hautes (Actes, 1, 13; IX, 39; X, 9).

La partie la plus reculée de la maison servait de demeure aux femmes. Les personnes riches avaient un appartement d'hiver (Juges, III, 20). A défaut de cheminées, inconnues aux Orientaux, les Israélites avaient recours à des fourneaux ou brasiers (Jér., XXXVI, 22).

 

III. Les meubles consistaient en des sophas ou sièges, formés de coussins et couverts de tapis, sur lesquels on s'asseyait pendant le jour, et qui servaient de lits pendant la nuit des tables très basses, des lampes, des armoires, etc, etc.

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DES VETEMENTS.

Nos premiers parents se couvrirent de feuilles de figuier (Gen., III, 7) ; ensuite ils eurent des vêtements de peaux (Gen., III, 21) ; mais déjà, sous Jacob, les Israélites connaissaient l'art de filer, de tisser et de teindre la laine (Gen., XXXVII, 3 ; XIV, 23). Pendant leur séjour en Egypte, ils se perfectionnèrent dans cette industrie (1 Chron. , IV, 21). La soie fut inconnue chez les Hébreux jusqu'à la captivité de Babylone. La couleur blanche était la plus en vogue chez les Israélites.

 

II. Quant à la nature et à la forme des vêtements en usage chez les Hébreux, nous manquons de renseignements exacts à cet égard ; il est probable qu'elles différaient peu de celles des habits que l'on voit encore aujourd'hui en ces contrées.

Pour chaussures, les Israélites portaient des sandales, ou semelles en cuir et en bois, attachées avec des courroies autour des jambes; c'était une des fonctions des esclaves de lier et de délier ces courroies (Marc, 1 , 7. Matth., III , 11). - L'usage des bas est inconnu aux Orientaux, de là la coutume d'offrir aux voyageurs de l'eau pour se laver les pieds.

La tête était couverte d'une espèce de tiare ou bonnet haut et pointu. Les Israélites portaient aussi des turbans de différentes formes, c'est-à-dire des mouchoirs ou châles qui entouraient plusieurs fois la tête. Ils ne se découvraient jamais en signe de respect , ni dans le temple, ni devant les hommes.

Les Hébreux laissaient croître leur barbe et y attachaient un haut prix, car c'était la marque distinctive des hommes libres (Lév., XIX, 27. 2 Sam., XX, 9). Ils prenaient également grand soin de leur chevelure , et regardaient comme une honte, ou du moins comme un grand désagrément, d'avoir la tête chauve ( 2 Rois, II, 23). Ils avaient la coutume d'oindre les cheveux et la barbe d'une huile odoriférante (Matth., VI , 17. Luc, VII, 46).

L'habillement des femmes différait peu de celui des hommes ; elles se couvraient la tête d'un bonnet ou d'une mitre à laquelle s'attachait un voile qu'elles baissaient ou relevaient à volonté.

Comme ornement, les Hébreux portaient des bagues, qui servaient en même temps de sceaux ou de cachets (Gen., XXIV, 22). Les femmes avaient un grand nombre de bagues aux doigts, et se paraient en outre de bracelets, de colliers, de boucles d'oreilles, de diadèmes, etc. (Ezéch., XVI, 11 -13. Esaïe, III, 18-24). Elles connaissaient aussi les parfums, les miroirs en métal poli, etc. (Exode , XXXVIII, 8), et même le fard (Jér., IV, 30. Ezéch., XXIII, 40).

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DES ALIMENTS.

Il serait inutile d'entrer dans de grands détails à ce sujet; nous nous bornerons donc à parler de quelques particularités qu'il importe de connaître pour l'intelligence des Ecritures.

Les hommes mangèrent d'abord le blé dans son état naturel, sans aucune préparation ensuite on le fit rôtir, et on le broya entre deux pierres cela donna lieu à l'invention des moulins. Abraham employait déjà la farine (Gen., XVIII, 6), et Moïse (Deut., XXIV, 6) parle des meules. - Le pain se faisait en forme de gâteau plat ; on le cuisait tantôt sur la cendre chaude (Gen., XVIII, 6) , tantôt dans des trous creusés dans la terre et garnis de pierres plates.

Certains aliments étaient défendus aux Hébreux ; nous les trouvons indiqués par Moïse (Lév., XI. Deut., XIV). Cette défense était fondée sur divers motifs; quelques aliments furent interdits, parce qu'ils sont nuisibles à la santé, surtout dans les climats chauds ; d'autres parce qu'ils auraient pu donner occasion à des superstitions et à des actes d'idolâtrie (Exode, XXXIV, 15) ; d'autres enfin, pour empêcher la destruction d'animaux indispensables à l'agriculture, tels que chevaux, ânes, etc.

La boisson ordinaire des Hébreux était l'eau et le lait. Noé connaissait déjà le vin (Gen., IX, 20, 21 ; XIV, 48) ; plus tard il est fait mention de la cervoise ou bière, faite avec de l'orge (Nomb., VI, 3) ; du vin de palmier, de dattes, de figues, de pommes, et d'une boisson enivrante, faite avec le lait de chameau.

Les Israélites prenaient leur principal repas le soir (Luc, XIV, 24. Jean, XII, 2) ; ils ne faisaient qu'une légère collation à midi. Ils se lavaient les mains avant de se mettre à table (Matth., XV, 2) , et prononçaient ensuite une prière (I Sam., IX, 13. 1 Cor., X, 30). Les plats se posaient ordinairement sur un simple tapis étendu par terre ; les convives étaient assis, les jambes croisées, ou plutôt couchés sur des coussins (Jean , XIII, 23, 25. Amos, VI , 4).

L'usage des cuillers, des assiettes , des couteaux et des fourchettes était inconnu aux anciens Israélites ; pour manger la soupe, ils y trempaient le pain ou plutôt les gâteaux (Jean, XIII, 26) ; les viandes étaient coupées en petits morceaux avant d'être placées sur la table ; les gâteaux leur servaient de plats, et de petites baguettes d'ivoire ou de bois tenaient lieu de fourchettes.

On avait coutume de placer devant chaque convive la portion qui lui était destinée, et l'on donnait à ceux que l'on voulait honorer une double ou même une quadruple et quintuple portion (Gen., XLIII, 34. 1 Sam., 1, 4, 5),

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DES MARIAGES ET DES RELATIONS ENTRE LES PARENTS ET LEURS ENFANTS.

I. Le mariage est indiqué comme une institution divine (Gen., 1, 27). Lémec déjà prit plusieurs femmes (Gen., IV, 19). Moïse ne défendit point la polygamie, c'est-à-dire la faculté d'épouser plusieurs femmes, mais il fit tous ses efforts pour la restreindre (Deut., XVII, 17), surtout en établissant des lois portant que le mari devait doter la femme, l'entretenir et lui assurer un douaire. - Nous voyons par l'histoire que la polygamie, chez les Israélites, devint de plus en plus rare, et après la captivité nous n'en trouvons plus de traces.

C'étaient les parents qui arrangeaient le plus souvent les mariages, sans trop consulter les inclinations des futurs époux (Gen., XXI, 24 ; XXIV, 1 , etc. Juges, XIV, 1 -4). Lorsqu'un mariage était convenu , le jeune homme, en présence de deux témoins, offrait à la jeune fille une pièce d'argent ou un anneau, et déclarait son intention de l'épouser. La femme n'apportait à son mari que ses vêtements et sa parure ; c'est le mari qui payait une certaine somme au père de son épouse et fournissait en outre la dot qui constituait le douaire , lequel revenait à la femme en cas de divorce ou de veuvage.

Les fiançailles liaient les époux , et ne pouvaient être annulées qu'au moyen du divorce. Les noces suivaient quelquefois immédiatement les fiançailles, d'autres fois un espace de plusieurs mois les en séparait (Matth., I , 48. Luc, II, 5).

La. célébration du mariage n'était , chez les Israélites , qu'une cérémonie de famille dans laquelle la religion et ses ministres n'intervenaient en aucune façon. Le père servait de sacrificateur ; il unissait les mains des époux, et leur donnait la bénédiction nuptiale : Que le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob soit avec vous, et qu'il vous fasse prospérer en toutes choses! Vivez vertueusement! .(Gen., XXIV, 60. Ruth, IV, 11.)

A cette bénédiction paternelle succédaient les fêtes et réjouissances, qui duraient pendant sept jours, comme nous le voyons par les noces de Jacob (Gen., XXIX, 28) et de Samson (Juges, XIV, 12, 15, 17). Ceux qui étaient conviés aux noces offraient des présents aux époux. - Pendant la durée des fêtes, l'épouse demeurait chez ses parents ; le soir du septième jour, l'époux, accompagné de jeunes gens, amis de l'époux (Matth., IX, 15. Juges, XIV, 11) conduisait son épouse en grande pompe dans sa demeure l'épouse, de son côté, était accompagnée d'une troupe de jeunes filles (Matth., XXV, 1-13). Les époux étaient précédés de flambeaux, et leur suite chantait des épithalames ou chants de noces.

 

II. La loi de Moïse interdit le mariage dans certains degrés de parenté (Lév., XVIII, 7-19), et ordonne, de l'autre côté, le lévirat ou le mariage d'obligation, c'est-à-dire, que lorsqu'un mari venait à mourir sans enfants, son frère, ou, a défaut de frère, son plus proche parent, était obligé d'épouser sa veuve, afin d'obtenir un rejeton qui pût perpétuer le nom et succéder aux biens du défunt (Ruth, I, 11 , 13). - Le premier enfant né dans le lévirat était regardé comme l'enfant du défunt; s'il y en avait d'autres, ils appartenaient au second mari.

Pour calmer la funeste passion de la jalousie entre époux, Moïse institua le sacrifice de jalousie, véritable ordalie du jugement de Dieu (Nomb., V, 11 -31).

Moïse permit le divorce (Matth., XIX, 8) ; mais il chercha à le rendre moins fréquent en l'assujettissant à une multitude de formalités (Deut., XXIV, 1 , etc.). - Les prophètes s'élèvent avec, force contre le divorce (Michée, II , 9. Mal. ., II , 14).

 

III. Les premiers-nés jouissaient, chez les Israélites, de grandes prérogatives; ils avaient une autorité patriarcale sur le reste de la famille (Gen., XXVII, 29 ; XLIX , 8), et recevaient une plus forte portion de l'héritage de leurs pères (Deut., XXI, 17).

La loi de Sinaï punissait de mort les enfants désobéissants et rebelles (Deut., XXI, 18-21). Les fils étaient obligés d'entretenir leurs père et mère dans leur vieillesse. - Les filles n'obtenaient aucune part dans l'héritage de leur père lorsqu'il y avait des fils; mais elles étaient confiées à la protection et aux soins de leurs frères. - S'il n'y avait point de fils, les filles héritaient des biens fonds et des autres possessions de leur père; mais elles étaient alors obligées d'épouser un Israélite de la même tribu et , autant que possible, de la même famille. À défaut d'enfants, les plus proches parents recueillaient la succession.

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DES FUNÉRAILLES ET DU DEUIL CHIEZ LES ISRAÉLITES.

I. Les Egyptiens avaient coutume de conserver pendant longtemps les corps de leurs parents et amis avant de procéder aux funérailles, quelquefois pendant soixante-dix jours; la loi de Moïse fixe un terme de sept jours (Nomb., XIX, 14). Après la captivité, les Israélites ensevelissaient leurs morts beaucoup plus tôt (Actes, V, 6, 10).

Les Israélites avaient appris des Egyptiens l'art d'embaumer leurs morts ; mais ils ne s'en servaient que pour les corps des riches, cette opération entraînant des frais considérables. Joseph fit embaumer le corps de son père Jacob, ce qui dura quarante jours (Gen., L, 2, 3, 26). Les femmes qui avaient suivi le Sauveur pendant son ministère terrestre se préparèrent à rendre à son corps le même honneur (Jean, XIX, 39, 40. Luc, XXIII , 56; XXIV, 1. 2 Chron., XVI, 44). Le cadavre, enveloppé d'un linceul et de bandelettes de toile (Jean, XI, 44), était ensuite placé dans un cercueil de bois de sycomore, quelquefois de pierre ce cercueil imitait la forme humaine, particulièrement quant à la tète ; il restait ouvert jusqu'au lieu de la sépulture, où il était porté sur une civière (Luc, VII , 14-15).

Les tombeaux des Israélites étaient toujours hors des villes (Luc, VII, 12. Jean, XI, 30, 31) ; ceux des rois et de quelques prophètes sur le mont Sion faisaient seuls exception (1 Rois , II, 10 ; 2 Rois , X , 35. 2 Chron., XVI, 14; XXVIII, 27) ; c'étaient le plus souvent des grottes, des cavernes, soit formées par la nature , soit creusées de main d'homme (Gen., XXIII, 9. Jean, XIX, 41. Matth., VIII, 28); on en fermait l'entrée avec des pierres (Jean, XI, 38. Matth., XXVIII, 2). - Ordinairement chaque famille avait son tombeau particulier; il y avait cependant aussi des cimetières publics (Matth., XXVII, 7. 2 Rois, XXIII, 6).

Dans la suite, on orna les tombeaux de magnifiques mausolées (Matth., XXIII, 29). Ils étaient soigneusement entretenus et blanchis, probablement afin que les passants pussent plus facilement les apercevoir, et ainsi éviter la souillure (Matth., XXIII, 27. Luc, XI, 44).

Les Hébreux n'avaient point coutume de brûler leurs morts, comme cela se pratiquait presque chez tous les autres peuples anciens.

 

II. Le deuil, chez les Israélites, durait ordinairement sept jours; pour des personnes de distinction, trente et même soixante-dix jours (Gen., L, 3. Nomb. , XX, 29. Deut., XXXIV, 8. 1 Sam., XXXI, 13). En signe de deuil, ils déchiraient leurs vêtements ; ils se couvraient d'un vêtement grossier, de couleur sombre, appelé sac à cause de sa forme, s'asseyaient par terre, et répandaient de la cendre sur leurs têtes (Gen., XXXVII, 34. Matth. , XI, 21. Dan., IX, 3); ils se rasaient les cheveux et la barbe, jeûnaient, se déchiraient le visage, quoique ce dernier usage fût défendu. par Moïse (Lév., XIX, 28) ; ils négligeaient les ablutions et les bains ; ils louaient des femmes qui pleuraient sur les morts en jetant de hauts cris; il y avait même, dans les maisons de deuil, des joueurs de flûte et d'autres instruments (Matth., IX, 23. 2 Chron., XXXV, 25).

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DE L'AGRICULTURE, DES MÉTIERS, DES ARTS ET DES SCIENCES CHEZ LES HÉBREUX.

I. Le sol fertile de la Palestine était particulièrement propre à ]'agriculture , aussi voyons-nous que les Israélites s'y adonnèrent avec grand succès et cultivèrent toute espèce de blés. - Comme instrument de labourage, la Bible fait mention de la charrue; elle était traînée par des boeufs; de chars ou charrettes, attelés de boeufs, de vaches, d'ânes et même de chameaux. Moïse défendit d'atteler ensemble un boeuf et un âne, ce dernier étant trop faible pour travailler de concert avec le boeuf (Deut., XXII, 10). - La Bible rapporte que le blé rendait jusqu'à cinquante et cent pour un (Gen., XXVI, 12. Matth. , XIII, 8, etc.).

L'aire ou le lieu pour battre le blé était un emplacement ouvert au milieu des champs; le soi en était couvert d'une couche d'argile afin de le rendre plus uni et plus dur. Pour séparer le grain des épis, on se servait de gros bâtons, fléaux (Esaïe, XXVIII , 27, 28), ou bien on faisait fouler les gerbes par des boeufs ou des ânes (Deut., XXV, 4). La Bible parle également de chariots à battre le blé (Esaïe, XXVIII, 27, 28). - Pour séparer le blé de la balle, on se servait du van, instrument en bois ou en osier, avec lequel on secouait le blé de manière à ce que le vent pût enlever la balle (Matth., III, 12).

Les Hébreux s'occupaient aussi avec soin du jardinage, soit pour cultiver les légumes (1 Rois, XXI, 2), soit pour avoir des jardins d'agrément où l'on entretenait des plantes rares, et même des animaux (Cant., IV, 13, 14). Ils connaissaient l'art de greffer les arbres fruitiers (Rom., XI, 47).

Tout en s'occupant de l'agriculture, les Hébreux donnaient aussi leurs soins aux nombreux troupeaux, qui trouvaient une abondante nourriture dans les vastes pâturages de la Palestine. - Leurs troupeaux consistaient en boeufs, vaches, chameaux, ânes, chèvres; il y avait peu de chevaux. - Ils élevaient aussi des abeilles. - La vigne était cultivée avec le plus grand succès; les raisins atteignaient en Palestine, une grosseur extraordinaire (Nomb., XIII, 24).

 

II Nous trouvons chez les Hébreux la plupart des métiers exercés chez nous; la Bible parle de menuisiers, charpentiers, tisserands, potiers, teinturiers, ouvriers en or, argent, fer et autres métaux, etc. Les travaux exécutés dans le désert pour la construction et l'ameublement du tabernacle, nous prouvent que les Israélites avaient profité de leur long séjour en Egypte, ce pays célèbre par ses arts comme par ses sciences.

 

III. L'art d'écrire était connu aux Hébreux depuis leur séjour en Egypte; on écrivit d'abord sur des peaux d'animaux, sur des feuilles de palmier, sur l'écorce des arbres, sur la toile, plus tard sur le papyrus avec de l'encre (Jér., XXXVI, 18), ou avec un burin sur des tablettes enduites de cire (Jér. , XVII, 1. Hab. , II, 2). - Les lois et d'autres écrits d'un intérêt général étaient gravés sur la pierre (Exode, XXXI, 18. Job, XIX, 24).

L'architecture ne s'éleva jamais à un haut degré de perfection et de splendeur chez les Israélites, parce qu'il existait chez eux peu d'édifices publics. - Il en fut de même de la sculpture et de la peinture ; elles restèrent toujours dans l'enfance, car la religion de Moïse défendait toute représentation quelconque pour le culte.

La musique fut cultivée chez les Israélites dès la plus haute antiquité (Gen., IV. 21) ; la musique vocale et instrumentale faisait partie importante du culte public (1 Chron., XVI, 5; XXIII, 4, 5, etc. Esdras, III, 40).

Comme instruments à cordes, la Bible mentionne la lyre ou la cithare, à huit ou dix cordes; la harpe; un autre instrument dit psaltérion (Ps. XXXIII, 2).

Instruments à vent: l'uggab, flûte composée de plusieurs roseaux de différentes longueurs; il y avait d'autres espèces de flûtes et des cors, des trompettes, des trompes, et plusieurs autres dont la forme et le son nous sont inconnus.

 

IV. Parmi les sciences, les Israélites cultivaient l'histoire, la chronologie, la géographie et l'histoire naturelle, mais seulement en tant qu'elles se rapportaient à leur peuple et à leur patrie : les divers livres de l'Ancien-Testament en font foi. Nous ignorons jusqu'à quel point ils avaient fait des progrès dans l'astronomie, la médecine, et d'autres sciences.

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DU COMMERCE CHEZ LES ISRAÉLITES.

I. On comprend que le commerce soit une chose aussi vieille que le monde, et que les échanges aient commencé dès les premiers temps entre les bergers, les laboureurs et les fabricants. Aux jours des patriarches, ce mode d'échange subsistait encore; mais il avait pris un caractère plus mercantile que lorsque l'humanité ne formait qu'un petit nombre de familles; on voit déjà des marchands proprement dits; mais comme l'argent monnayé n'existait pas, on donnait des denrées pour d'autres denrées, chacune ayant une valeur déterminée. Les caravanes ismaélites traversaient Canaan pour se rendre en Egypte; leurs chameaux portaient des drogues, du baume, de la myrrhe; une d'entre elles achète un jeune esclave, et le paie vingt pièces d'argent (Gen., XXXVII, 25, 28), car l'argent aussi était une marchandise qui se pesait (Gen. , XXIII, 16), et que l'on estimait selon le plus ou le moins de degré de pureté.

 

II. Le pays de Canaan était, par sa position géographique, très propre au commerce, puisqu'il présente d'un côté un littoral de 40 lieues environ, avec plusieurs ports commodes pour communiquer avec l'Egypte, la Phénicie, l'Asie-Mineure, les îles de la Méditerranée et l'Europe, et que du côté de la terre plusieurs grandes routes fréquentées par les caravanes offraient des communications promptes et faciles avec l'Arabie, la Perse, l'Inde, etc. Toutefois, ce ne fut que plusieurs siècles après la conquête de Canaan que les Israélites songèrent à profiter de ces grands avantages. Moïse ayant surtout dirigé l'attention de son peuple vers l'agriculture et l'industrie, la Palestine offrait peu de produits propres à l'exportation. Ce ne fut qu'après les conquêtes de David et de Salomon que le commerce commença à fleurir chez les Israélites.

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DES MONNAIES , DES POIDS ET DES MESURES MENTIONNÉS DANS LA BIBLE.

Les Hébreux ne connurent que fort tard l'argent monnayé, car les plus anciennes monnaies hébraïques aujourd'hui connues remontent au siècle des Maccabées. Jusqu'aux jours de l'exil, on les voit peser l'argent et l'or dans le commerce (Gen., XXIII, 16; XXIV, 22; XXXVII, 28; XLIII, 21. 2 Sam., XVIII, 12. Jér., XXXII, 9) ; c'est pourquoi les noms des monnaies et ceux des poids sont absolument les mêmes. - Les poids dont les marchands se servaient ordinairement s'appelaient pierres ; on les portait dans un sachet ou bourse (Michée, VI, 11).

Les différentes monnaies, poids et mesures dont parlent les écrivains sacrés, ne sont pas tous d'origine juive. Quelques-uns sont grecs, d'autres romains. Lorsque les peuples de l'Occident s'établirent en Orient, avec leur gouvernement, ils introduisirent leur monnaie et leur politique. Il est difficile de faire des calculs exacts sur ces monnaies et ces mesures, car les savants diffèrent d'opinion là-dessus. - Les tables suivantes sont extraites de ce qui a été fait de plus exact.

 

1. MONNAIES

1° De cuivre.(valeur établie en 1860 en Franc français)

1. La pite (Marc, XII, 42). Elle pesait la moitié d'un grain d'orge et ne valait pas tout-à-fait un demi-centime. . . . , » 1/2 ct

2. Le quadrin (Matth., V, 26) . . . . . . » 01 ct

3. l'as (Matth., X, 29), le dixième d'un sou romain, environ . . . . . . . . . » 02 ct

 

2° D'argent.(valeur établie en 1860 en Franc français)

1. L'obole (Exode, XXX, 13), environ. » 15 ct

2. Le sol, denier ou drachme (Matth., XX, 2), le quart d'un sicle . . . . . . . . » 80 ct

3. Le demi-sicle (Exode, XXXVIII, 26) . 1,45 fr.

4. Le sicle (Exode, XXX, 13), ou pièce d'argent (Esaïe, VII, 23), ou statère (Matth., XVII, 27) , portant. d'un côté la verge d'Aaron, et de l'autre le vase de la manne . . . . . . . . . . . . . 2,90 fr.

5. Le marc ou la livre (Luc, XIX, 13), 50 sicles . . . . . . . . . . . . . . 145 fr.

6. Le talent, 60 marcs ou livres. . . . , 8,700 fr.

 

3° D'or(valeur établie en 1860 en Franc français)

1. Le sicle d'or valait environ quatorze fois , celui d'argent . . . . . . . . . . . . 40fr. »

2. Le talent d'or, 3000 sicles . . . . . . . 120,000 fr. »

 

II. POIDS.

1. Le gerah , environ 12 grains.

2. Le bekah, 12 gerahs : 120 grains.

3. Le sicle, 2 bekahs: 1 once.

4. La mine, 60 sicles: 60 onces.

5. Le talent , 50 mines : environ 2 kilogr. 4/2.

 

III. MESURES.

1° Mesures de longueur.

1. Le doigt (Jér., LII, 21), la largeur du pouce d'un homme, environ 1 pouce.

2. La paume (Exode, XXV, 25) , 4 doigts, 4 pouces.

3. La coudée (Gen., VI, 15), 6 paumes, 2 pieds.

4. La brasse (Actes, XXVII, 28), 4 coudées, 8 pieds.

5. La canne (Ezéch., XL, 3-5), 12 pieds.

6. Le cordeau (Ezéch., XL, 3-5), 80 coudées, 160 pieds.

7. Le stade (Luc, XXIV, 13), mesure grecque, environ un quart d'heure de marche.

8. La lieue (Matth., V, 41 ).

9. Le chemin d'un sabbat, environ une demi-lieue.

 

2° Mesures liquides.

1. Le log équivalait à six coquilles d'oeuf pleines (Lév., XIV, 10).

2. Le hin (Exode, XXIX-, 40).

3. Le bath (1 Rois, VII, 26), 6 hins.

4. Le homer ou core (Ezéch, , XLV, 14. Esaïe, V, 10) 10 baths.

 

3° Mesures sèches.

1. Le pot ou sextarius (Marc, VII, 4).

2. Le kab (2 Rois, VI, 25), mesure équivalente à vingt-quatre coquilles d'oeuf, ou 2 litres.

3. Le homer (Exode, XVI , 36) , ou le dixième d'un épha.

4. Le seah, mesure de farine.

5. L'épha ou bath (Ezéch., XLV, 11).

6. Le homer (Nomb., XI, 32. Osée, III, 2).

 

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DE LA DIVISION DU TEMPS CHEZ LES HÉBREUX.

I. Des jours. Les Hébreux comptaient les jours civils depuis un coucher du soleil à l'autre. La division du jour naturel en douze heures ne leur fut point connue avant la captivité de Babylone; antérieurement, ils distinguaient dans la journée six temps, savoir :

1° le crépuscule ou de grand matin (Jean, XX, 1. Matth., XXVIII, 1);

- 2° le lever du soleil;

- 3° le commencement de la chaleur (Gen., XVIII, 1. 1 Sam., XI, 11), environ depuis neuf heures;

- 4° la grande chaleur ou midi;

- 5° le temps du vent (Gen., III, 8. Cant., II, 17), quelques heures avant le coucher du soleil, vers trois heures;

6° le soir, qui commençait avec le coucher du soleil.

 

La Bible parle, dans l'histoire du roi Ezéchias, d'un cadran solaire (2 Rois, XX, 9-11. Esaïe, XXXVIII, 8). - Le prophète Daniel parle de la troisième, neuvième, etc. , heure du jour; et du temps de Jésus-Christ, cette division en heures était généralement adoptée.

On divisait alors le jour naturel, depuis le lever jusqu'au coucher du soleil, en douze parties égales, Voici la correspondance des heures chez les Hébreux avec notre division de la journée.


Heures selon notre manière de compter.

Matinée. 7, 8 , 9 ,10, 11 , 12

Midi. 1, 2, 3

Relevée. 4, 5, 6.


Heures chez les Hébreux. 

Matinée. 3, 4 , 5, 6.

Midi. 7, 8, 9.

Relevée. 10, II , 12 (1).

De cette manière de compter les heures, il résulte qu'elles étaient de différentes longueurs, selon que le jour naturel était plus ou moins long.

Les Hébreux divisaient la nuit d'abord en trois veilles ou gardes :

- la première, depuis le coucher du soleil jusqu'à dix heures (Lam. , II, 19) ;

- la seconde, de dix à deux heures (Juges, VII, 19) ;

- la troisième, de deux à six heures du matin, appelée veille du matin (Exode, XIV, 24) , ou l'heure où le coq chante (Marc, XIII, 35).

Dans le Nouveau-Testament, l'on compte, à l'exemple des Romains, quatre veilles :

- la première, de six à neuf heures;

- la seconde, de neuf heures à minuit;

- la troisième, de minuit à trois heures;

- la quatrième, de trois à six heures du matin (Marc, VI, 48).

 

II. Des semaines.

Le mot hébreu shebouah, employé pour semaine, signifie sept, une septaine, si l'on peut former ce mot (1). Pour les Juifs comme pour les chrétiens, la division de l'année et des mois en semaines est d'origine divine; elle remonte à la création. Les Hébreux ont compté par semaines, c'est-à-dire par période de sept jours, longtemps avant Moïse (Gen., II, 3; VII, 4; VIII, 10; XXIX, 27, 28).

Chez les Israélites, la semaine commençait avec le soir du samedi; les différents jours de la semaine n'avaient point, comme chez nous, des noms particuliers, mais l'on disait - le premier jour de la semaine, c'est-à-dire dimanche (Marc, XVI, 2); le second jour de la semaine, lundi, et ainsi de suite.

 

III. Des mois de l'année.

Les mois des Israélites étaient lunaires. Le mois commençait avec la nouvelle lune, et toute l'organisation des fêtes mosaïques est basée sur une année lunaire. Comme les mois des Juifs suivaient la marCHe de la lune, ils étaient alternativement de vingt-neuf et de trente jours ; leur année était nécessairement plus courte que la nôtre et ne comptait que trois cent cinquante-quatre jours et huit heures. Pour la faire correspondre avec l'année solaire, ils devaient par conséquent intercaler, tous les deux ou trois ans, un mois supplémentaire qui se plaçait après le mois adar, le douzième de l'année sacrée , et qu'on appelait pour cette raison second adar (beadar ou veadar).

Jusqu'à la captivité, les Israélites désignèrent les différents mois par le rang qu'ils occupaient, disant : le premier mois , le second mois, le quatrième jour du troisième mois, etc. Un seul mois, celui qui commençait l'année sacrée, se trouve désigné par un nom particulier, savoir: abib ou mois des épis (Exode, XXIII, 15; XIII, 4). - Pendant la captivité, ils adoptèrent les noms des mois en usage chez les Babyloniens. Nous les indiquerons ci-après.

IV. De l'année.

L'année des Hébreux se divisait en six saisons, composées chacune d'un mois et de deux demi-mois. Ils avaient deux époques, à dater desquelles ils comptaient le commencement de l'année, suivant les objets en vue; ils avaient ainsi deux années différentes qui s'enchâssaient l'une dans l'autre, l'année sacrée et l'année civile. Cette dernière commençait, comme encore chez les Juifs de nos jours, au mois de tisri (mi-septembre); elle servait pour régler les jubilés et toutes les affaires civiles (Lév. , XXV, 8-10). L'autre, l'année sacrée, commençait au mois d'abib ou nisam (mi-mars) , parce que c'était dans ce mois que les Israélites furent délivrés de la captivité de l'Egypte (Exode, XII, 2). C'est d'après elle que se réglaient les fêtes et les services religieux; la fête de Pâque, qui tombait au milieu du premier mois, était comme la dédicace ou la mère des autres solennités.

1° Année civile.

- 1) tisri ou ethanim (1 Rois, VIII , 2. 2 Chron., V, 3), correspondant à notre fin de septembre et commencement d'octobre ; nous n'indiquerons , pour abréger, que le mois de septembre

- 2) marchesvan ou bul (1 Rois, VI, 38), octobre;

- 3) kisleu (Néh., I, 1. Zach., VII, 1), novembre;

- 4) tébeth (Esther, II, 16), décembre;

- 5) scébat (Zach., I, 7), janvier;

- 6) adar (Esdras, VI, 45. Esther, III, 7), février, suivi de beadar, quand il y avait lieu;

- 7) nisan ou abib (Exode, XII; XIII, 4. Néh., II, 4. Esther, III, 7), mars;

- 8) jiar, jyar ou zif (1 Rois, VI, 1 , 37), avril;

- 9) sivan (Esther, VIII, 9), mai;

- 10) thaminuz, juin;

- 11) ab ou af, juillet,

- 12) elul (Néh., VI, 15), août.

- Les noms de tisri, marchesvan, jiar, thammuz et ab ne se trouvent pas dans la Bible.

 

2° Année sacrée.

Elle commençait avec le septième mois de l'année civile, et se rapprochait davantage de la nôtre; elle comptait les mois dans l'ordre suivant :

- 1 ) abib (mars);

- 2) jiar;

- 3) sivan;

- 4) thammuz;

- 5) ab;

- 6) elul;

- 7) tisri;

- 8) bul;

- 9) kisleu;

- 10) tébeth;

- 11) scébat;

- 12) adar.

- Le mois intercalaire, beadar, était le dernier de l'année sacrée.

 

V. De l'ère nationale.

Les Hébreux n'eurent d'abord point d'ère nationale, c'est-à-dire de point fixe d'où ils auraient commencé à compter les années. Le Pentateuque compte d'après les générations, ensuite on compta d'après les règnes des rois., Voyez les deux livres des Rois et les deux livres des Chroniques. Après la captivité, les Israélites adoptèrent l'ère grecque ou des Séleucides, qui commence avec l'an 311 avant l'ère chrétienne ; ou bien ils comptaient depuis la destruction du Temple, l'été de l'an 588 avant l'ère chrétienne , ou depuis leur délivrance par les Maccabées, dans l'automne de l'an 443 avant l'ère chrétienne.

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