Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LES LIVRES DE LA BIBLE.

suite

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- Coup-d'oeil général sur les écrits prophétiques.

I. - L'esprit prophétique s'était réveillé aux jours de Samuel et de David. Il reprend dans la période qui nous occupe, dans cette dernière phase de l'histoire nationale des Juifs, une force et une activité nouvelles. Nous trouvons, se succédant les uns aux autres, seize prophètes dont les écrits nous sont restes, sans compter même les auteurs de quelques Psaumes, ni ces grands prophètes, Elie, Elisée, etc., qui exercèrent en Juda et en Israël une si grande influence, mais n'ont laissé aucun souvenir écrit de leur activité. De ceux dont les oracles nous ont été conservés, Jonas, Amos et Osée prêchèrent aux Israélites avant la destruction de Samarie, comme le firent également Esaïe et Michée, mais ceux-ci en s'adressant principalement au royaume de Juda. Après que les dix tribus eurent été emmenées en captivité, Jérémie prononça quelques oracles qui les concernaient; Ezéchiel fit de même. Mais le plus grand nombre des prophéties se rapportent dès cette époque, soit aux destinées de Juda, soit aux nations païennes , soit à l'Eglise.

Les instructions qui ressortent du développement nouveau de la prophétie sont aussi nombreuses qu'importantes; nous n'en relèverons ici que les principales.

 

1° Si l'on compare les prophéties avec les miracles de l'Ancien-Testament, on est frappé du fait que les miracles diminuent en nombre et en grandeur à mesure que la prophétie gagne en étendue et en clarté. Avant que commence la dernière ère prophétique, aux jours d'Elie, par exemple, les miracles sont encore fréquents, mais ils n'ont plus la grandeur de ceux de Moïse et de Josué. Maintenant ils ont complètement disparu. La révélation prophétique s'est agrandie, son horizon s'est étendu, et l'accomplissement de la prophétie tient lieu de toute autre preuve. De ce fait, déjà remarquable par lui-même, ressort aussi l'extrême importance de l'Evangile , puisque, pour établir d'une manière certaine la mission de Christ, toutes les évidences viennent se réunir. Le Sauveur accomplit les anciens oracles, il en prononce de nouveaux, et sa personne, comme sa vie, est un miracle perpétuel de puissance, de sagesse et d'amour.

 

2° Les prophéties sur les nations païennes deviennent de plus en plus claires, précises et nombreuses , à mesure que ces nations semblent plus près de triompher. Leurs victoires, et l'esprit d'orgueilleuse idolâtrie que ces victoires ne pouvaient manquer d'entretenir, étaient pour les vrais croyants de rudes épreuves, et parurent plus d'une fois ébranler le crédit de leur religion (Ps. LXXIX, LXXX , et Lam.). En conséquence, les prophètes se lèvent , ils flétrissent et condamnent l'orgueil des conquérants, ils fortifient la foi de l'Eglise par une série de prophéties annonçant la ruine définitive de ces mêmes nations dont les succès momentanés sont d'abord prédits. Voyez les oracles d'Esaïe adressés à divers peuples , ceux de Nahum contre l'Assyrie, ceux d'Habacuc contre les Caldéens, ceux d'Abdias contre Edom, ceux de Jérémie, d'Ezéchiel, de Daniel, etc.

 

3° La révélation divine, dans ses développements graduels, n'embrasse pas seulement un plus grand nombre de sujets, elle porte aussi sur un plus grand nombre de nations. Jonas et Nahum, dans leurs prophéties écrites, ne s'adressent qu'aux Gentils. Il en est à peu près de même d'Habacuc et d'Abdias; et dans la plupart des autres prophètes, des chapitres entiers sont souvent consacrés aux nations étrangères.

 

4° Remarquons encore que le déclin et la chute du royaume temporel de Dieu sur la terre (Juda aussi bien qu'Israël) servent à marquer dans la prophétie l'avènement d'un nouveau royaume spirituel. Tandis que la première dispensation approche rapidement de sa fin, les objets et les promesses de la seconde prennent une forme plus sensible et se dessinent plus nettement. Tous les prophètes qui annoncent la ruine, annoncent en même temps la restauration , et semblent, par une confusion que nous comprenons aujourd'hui , mêler à l'annonce de cette restauration, l'idée de bénédictions immenses, telles qu'on n'en a jamais connu de semblables. Nous pouvons, en présence de ces oracles, reconnaître l'éternité et l'immutabilité des desseins de Dieu.

 

5° Enfin, tandis que tous les prophètes sont d'accord à diriger les regards vers l'Evangile et vers le règne du Seigneur, ils ont tous aussi leur langage particulier approprié, soit aux circonstances du moment, soit au caractère de leurs auditeurs. Tous annoncent un glorieux avenir, et le même glorieux avenir, mais les expressions dont ils se servent sont empruntées, soit aux malheurs qui s'approchent, soit aux biens auxquels on aspire. Cet avenir est toujours le contraire de la calamité présente ou la perfection des biens dont, on jouit.

Après la captivité , la reconstruction du temple est le thème principal des prophéties. Aggée prédit sa gloire future (Il, 6-9) , et, sous le type de Zorobabel , les victoires de notre Seigneur (II, 21-23). Zacharie annonce son achèvement glorieux (I, 16, 17). Malachie apparaît après que le second temple eut été achevé ce qui manque de son temps , c'est un culte sincère et une sacrificature sainte et dévouée (I, 10 , 11 ; III, 1 -10). En conséquence, il annonce une nouvelle alliance et la venue d'un messager qui purifiera les fils de Lévi, de telle sorte que l'oblation de Juda et de Jérusalem sera agréable à l'Eternel comme aux Jours d'autrefois (III, 4).

On partage ordinairement les livres des prophètes en deux classes, dont la première renferme les prophéties les plus étendues, ce qui fait que les auteurs sont appelés les GRANDS PROPHETES. Dans la seconde classe sont réunies toutes les autres prophéties, qui se bornent à quelques pages, et dont, pour ce motif, les auteurs sont désignés sous le titre de PETITS PROPHETES. Chez les Grecs, les petits prophètes précèdent les grands mais chez les Latins, ce sont les grands prophètes qui occupent le premier rang Les seize prophètes fleurirent dans l'espace de trois cents années, qui s'écoulèrent depuis le règne d'Hozias jusqu'à la reconstruction du temple et de la ville de Jérusalem.

 

II - Ce qui doit surtout fixer l'attention du chrétien en lisant les écrits prophétiques, ce sont leurs prédictions multipliées concernant la venue d'un Messie, d'un Sauveur. Cette attente du peuple d'Israël se fondait sur la promesse de l'Eternel, lequel, au moment même où il prononça la sentence de condamnation contre l'homme pécheur, daigna lui annoncer aussi qu'il susciterait, dans la suite des siècles, un libérateur, un sauveur, qui le délivrerait du péché et de ses suites funestes (Gen., III, 15).

La venue du Messie a été, prédite dans les termes les plus significatifs ; sous des noms divers, sa dignité et l'importance de son caractère médiatorial se révèlent avec une clarté croissante, de la Genèse jusqu'à Malachie, le dernier des prophètes de l'Ancien-Testament.

Nous donnons ici , pour l'instruction du lecteur, la série des prophéties messianiques les plus remarquables, rangées dans l'ordre suivant :

 

GENESE.

- Victoire de Christ sur Satan (III, 15).

- Toutes les nations bénies en Christ (XXII, 16-18 ; XXVI , 2-4).

- La venue du Scilo ou de Christ, et l'assemblée des peuples vers lui (XLIX, 10 ).


NOMBRES.

- Christ, l'étoile procédée de Jacob ( XXIV, 15-19).


DEUTÉRONOME.

- Christ, le prophète comme Moïse (XVIII, 15)


PSAUMES.

- Conspiration du sanhédrin contre Christ (II, 1 , 2).

- Christ, le Fils de Dieu , ressuscité des morts pour être roi , pour régner (Il , 8).

- Toutes choses mises sous les pieds de Christ (VIII, 5 , 7).

- Résurrection de Christ (XVI, 8-11 ).

- Les souffrances de Christ (XXII, 1- 8 , 16-18).

- Christ venu pour faire la volonté de Dieu ( XL, 7-9 ).

- Christ trahi par Judas Iscariot (XLI, 9 ; LV , 13-16).

- Le royaume et la divinité de Christ (XLV, 2-8).

- Christ, l'auteur des dons spirituels (LXVIII, 18, 19).

- Le fiel donné à Christ comme boisson (LXIX, 21). -

- Domination spirituelle de Christ (LXXII-LXXXIX ; 19-29).

- Christ venant pour juger (XCVII, 4-7).

- Christ, le Seigneur de David , et un prince pour toujours ( CX , 1-4).

- Christ, la pierre rejetée par les architectes (CXVIII, 22 , 23).


PROVERBES.

- Christ, la sagesse de Dieu, son existence avec le Père dès le commencement (VIII , 23-36).

- Christ, le Fils de Dieu (XXX, 4).


ESAïE.

- Conversion des Gentils à la foi en Christ (II, 1-5. Michée , IV , 1 -4 ).

- Christ, ne d'une vierge (VII , 14).

- Christ, une pierre d'achoppement aux Juifs incrédules (VIII, 14).

- Christ, l'enfant qui nous est né (IX, 5 , ).

- Christ, la racine d'Isaï (XI, 1-10).

- Christ, la pierre de l'angle (XXVIII , 16 ).

- Christ, le prince de son peuple (XXXII, 4-3).

- Christ, au jour de la colère (XXXIV, 1-10).

- Miracles de Christ (XXXV, 3- 6).

- Jean , le précurseur de Christ (XL , 3-5).

- Humilité de Christ et conversion des Gentils (XLIII, 1-7). - Puissance et gloire de Christ (XLV, 22-25).

- Christ, la lumière des Gentils et le Sauveur du monde (XLIX, 5-12). - Incrédulité à l'égard de Christ et sa réjection par les juifs (LIII, 1-3).

- Souffrances et sacrifice de Christ pour l'amour des siens (LIII , 4-12).

- L'eau vive ou le Saint-Esprit donné par Christ (LV, 4-5). - Christ, la gloire de son Eglise (LX, 18-22).

- Christ, oint par l'Esprit ( LXI, 1-3).

- Christ punissant ses ennemis (LXIII , 1-6).


JEREMIE

- Christ , notre justice, suscité, pour sauver son peuple (XXIII, 5, 6).

- La nature spirituelle de la dispensation chrétienne (XXXI, 31-34.).


EZECHIEL

- Christ, sous la figure de David , représenté comme notre berger (XXXIV, 23-28).

- Un nouveau coeur donné au peuple de Dieu , à ceux qui croient en Christ ( XXXVI, 25- 28).


DANIEL.

- Le royaume de Christ triomphant de tout autre pouvoir (II, 44, 45).

- Christ, le Fils de Dieu, toujours présent avec son peuple (III, 24, 25).

- Domination et puissance de Christ, fils de l'homme (VII, 13, 14).

- L'époque déterminée pour la venue de Christ (Dan. , IX, 25-27).

- Venue de Christ au jugement et la résurrection des morts (XII, 1-3).


JOEL.

- Effusion du Saint-Esprit après l'ascension de Christ (II. 28-32).


JONAS

- Jonas, dans le ventre du poisson, préfigurant le séjour de Christ au sépulcre (II, 1 , 2).


MICHEE

- Christ né à Bethléhem ( V, 24).


AGGÉE.

- Christ, le désiré d'entre toutes les nations, paraissant dans le second temple (II, 6-9).


ZACHARIE.

- Christ, le Seigneur, manifesté en chair et habitant avec son peuple (II, 10-13).

- Entrée de Christ à Jérusalem sur le poulain d'une ânesse (IX, 9, 10).

- Les Juifs mènent deuil pour Christ qu'ils ont percé (XII, 10

- Union de Christ avec le Père (XIII, 7 ).


MALACHIE

- Jean , le précurseur de Christ (III, 1)

- L'Esprit de Christ, tout-puissant pour racheter du péché (III , 2, 3).

- Jean, dans l'esprit et la puissance d'Elie , prépare la voie de Christ (IV, 5, 6).

 

La promesse du Messie fut faite à nos premiers parents, et son renouvellement, dans les termes les plus simples , mais les plus forts, termine l'étonnante série des déclarations évangéliques de l'Ancien-Testament. Elles sont commises à la foi intelligente des fidèles du Nouveau-Testament; toutes ont été parfaitement accomplies pour leur paix et leur salut, dans la personne, l'office et le règne de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ , éternellement béni!

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- Les livres des grands prophètes.

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ESAïE (765-698).

- Le prophète Esaïe, dont le caractère, l'humilité, la compassion pour ceux à qui il parle, se manifestent en plusieurs passages de ses écrits ( VI, 5; LXVI, 2 ; XXI, 3; XVI, 9), n'a laissé très peu d'indications sur sa personne et sur son histoire. Il fut appelé au ministère prophétique sous le règne d'Hozias, qui mourut l'an 758 avant l'ère chrétienne, et il continua son ministère jusques après la mort d'Ezéchias, l'an 698 ; il doit donc avoir prophétisé environ soixante ans. On ne sait rien de positif sur sa famille. Son nom hébreu signifie salut de l'Eternel , et représente parfaitement son caractère et ses écrits. Notre Seigneur et ses apôtres le citent plus souvent qu'aucun autre prophète. Déjà chez les Juifs il jouissait d'un grand crédit ; les prophètes suivants, en particulier Jérémie, s'appuient constamment sur lui.

Les oracles d'Esaïe ne sont pas arrangés exactement selon l'ordre chronologique. Le livre , tel que nous le possédons, se divise en deux parties principales.


1re PARTIE ( I-XXXIX)

Discours prophétiques prononcés en diverses circonstances et à diverses époques, la plupart portant immédiatement sur des questions morales et religieuses et sur la prospérité de la nation. Cette partie se subdivise en quatre sections:

- a. Prophéties du temps d'Hozias (VI) de Jotham (II-V) d'Achaz (VII-X, 4) et d'Ezéchias (I ; X 1-XII) , concernant le royaume de Juda et celui d'Israël , l'avènement de l'Evangile et la venue du Messie pour juger.

- b. Prophéties contre des peuples païens, l'Assyrie, Babylone, Moab, l'Egypte, les Philistins, la Syrie, Edom et Tyr (XIII-XXIII) ; le chapitre XXII est dirigé contre un certain Sebna.

- c. Prophéties du temps d'Achaz et d'Ezéchias concernant le royaume de Juda (XXIV-XXXV).

- d. Notice historique (XXXVI-XXXIX).


2e PARTIE (XL-LXVI).

- Ensemble de prophéties concernant les malheurs du peuple exilé, composé probablement sous le règne de Manassé. Le prophète se transporte dans l'avenir, et son coup-d'oeil comprend toute la période qui s'étend de la captivité, à la fin de l'économie évangélique. L'objet de toute cette partie est résumé dans les deux premiers versets (XL, 1 , 2).

- Les principaux événements annonces ou sujets traités sont l'affranchissement des Juifs par Cyrus (environ deux cents ans avant sa naissance) , la ruine de leurs oppresseurs (XLIV, 28; XLV , 1-5; XLVII) ;

- le retour des Juifs en Judée , et le rétablissement de leur ancienne cité et de leur nationalité (XLIV, 28) ;

- la venue, le caractère, le ministère , les souffrances , la mort et la gloire du Messie (XL , 3, 4; XLII, 1-7; XLIX, 1 ; LV, 4, 5; LIII, 4-12; LXI, , 1 , 2; L, 6);

- la chute de l'idolâtrie, la vocation des Gentils ( XLIX, 5-12; LXV, 1) ;

- la méchanceté des Juifs consommée par la réjection du Messie, leur propre réjection, leur future conversion et leur relèvement, le triomphe définitif de l'Eglise (LIII, LIX, LXII, LXV).

Le prophète parle aussi de l'influence du Saint-Esprit, tout en faisant comprendre que la plénitude de son développement reste réservée pour les temps évangéliques (LXIII, 10-14 ; XLIV, 3).

Le grand nombre et la clarté des oracles qui se rapportent au Messie et à l'Evangile sont si remarquables , qu'ils ont valu à Esaïe le titre de prophète évangélique, et l'on pourrait presque ranger ses écrits au nombre des livres historiques du volume inspiré.

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JEREMIE (628-585).

- Fils De Hilkija, de la race sacerdotale, natif de Hanathoth, dans la tribu de Benjamin (I, 1 ; XXXII, 8) , prophétisait quelques années avant la destruction de Jérusalem.

Jérémie fut contemporain de Sophonie , d'Habacuc, d'Ezéchiel et de Daniel. Entre ses écrits et ceux d'Ezéchiel, il y a des points intéressants de ressemblance et de contraste. Les deux prophètes ont travaillé pour le même objet et à peu près à la même époque. L'un prophétisait en Palestine , l'autre en Caldée ; mais la substance de leurs oracles est la même. Seulement, la forme de l'expression, le genre de style, le caractère personnel des deux auteurs diffère complètement.

Les oracles de Jérémie ont été réunis sans égard à l'ordre chronologique dans lequel ils ont été prononcés. On ne peut dire au juste ni d'après quel principe ils ont été réunis dans la forme en laquelle ils nous sont parvenus, ni quel est leur véritable ordre chronologique.

Voici comment le docteur Blayney fixe la suite des chapitres:

- 1° Les prophéties qui ont été prononcées sous Josias (1-XII ).

- 2° Celles qui ont été prononcées sous Jéhojakim (XIII-XX, XXII, XXIII, XXV, XXVI, XXXV, XXXVI, XLV-XLVIII, XLIX, 1-33).

- 3° Sous Sédécias (XXI , XXIV, XXVII-XXXIV, XXXVII-XXXIX, XLIX, 34-39 ; L-LII).

- 4° Celles qui furent prononcées pendant le gouvernement de Guedalja et en Egypte (XL-XLIV ).

Le chapitre LII semble avoir été composé d'après les derniers chapitres de 2 Rois , XXIV, 18-XXV, 21 , et reproduit une partie des chapitres XXXIX et XL. On pourrait conclure de LI, 34, et de la date postérieure de certains faits, que le chapitre LII tout entier peut être l'ouvrage d'un auteur plus récent , très probablement d'Esdras.

Jérémie se donne comme l'auteur des prophéties qui portent son nom ; mais quelques-unes ont été écrites sous sa dictée par son disciple ( I, 1, 4, 6, 9; XXV, 13 ; XXIX, 1 ; XXX, 2; LI, 60 ; XLV 1 ).

On l'a regardé quelquefois comme le prophète des Gentils (I, 5-10 ). Il est sûr que plusieurs de ses oracles concernent les nations étrangères, et qu'il les leur a adressés publiquement (XXVII, 3) ; mais c'est principalement à Jérusalem qu'il a été envoyé son ministère le plus direct était pour la ville sainte.

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LES LAMENTATIONS.

- Ce livre est une espèce d'appendice aux prophéties de Jérémie, dont il parait avoir fait partie primitivement. Il exprime, avec une tendresse plaintive , la douleur du prophète, qui voit la ville et le temple de Jérusalem désolés, le peuple captif, les misères causées par la famine , la cessation du culte public , et toutes les calamités attirées sur ses concitoyens par leurs péchés. Le but principal du prophète est d'apprendre aux Juifs dans l'épreuve à ne pas mépriser le châtiment du Seigneur, et à ne pas perdre courage quand ils sont repris de lui mais à se convertir à Dieu par une vraie et profonde repentance, à confesser leurs péchés, et à compter humblement sur lui, pour leur pardon et leur délivrance.

La forme des Lamentations est tout-à-fait régulière. Les quatre premiers chapitres sont composés chacun de vingt-deux strophes acrostiches, suivant l'ordre alphabétique ; au chapitre III, les strophes sont de trois lignes, qui commencent toutes trois par la même lettre. Le chapitre V est un épilogue.

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EZÉCHIEL (595-574).

- Ce prophète, dont le nom signifie la force de Dieu ou l'Eternel fortifiera, était , comme Jérémie , prêtre en même temps que prophète. Il fut emmené captif par Nébucadnetsar au même temps que Jéhojakim, en 599 , onze ans avant la destruction de Jérusalem. Son ministère prophétique commença quatre ans après sa déportation, et toutes ses prophéties furent prononcées en Caldée, sur les rives du Kébar, fleuve qui se jette dans l'Euphrate à Carkémis, à 100 lieues au nord de Babylone. C'est Là qu'il demeurait (I, 1 ; VIII , 1) et qu'il perdit sa femme (XXIV, 18).

Il commença à prophétiser vers la cinquième année de la captivité de Jéhojakim (I, 1, 2) , c'est-à-dire pendant le règne de Sédécias, et il continua au moins jusqu'à la vingt-septième année de sa propre captivité (XXIX, 17).

Le point central de tous ses oracles , c'est la destruction de Jérusalem. Quelques-unes de ses prophéties sont antérieures, les autres postérieures à cet événement. Son but principal est d'abord d'appeler à la repentance ses compatriotes endormis dans une trompeuse sécurité, de les prémunir contre l'espérance illusoire que le secours de l'Egypte leur permettra de secouer le joug de Babylone (XVII, 15-17; cf. Jér. , XXXVII, 7) , et de les prévenir enfin que la destruction de la ville et du temple est non seulement inévitable, mais prochaine. Après cet événement, il s'occupe surtout à consoler les exilés en leur promettant, par le secours de Dieu, la délivrance , le retour dans leur patrie, et la reconstruction de la ville et du temple ; il leur fait entrevoir aussi, pour relever leur courage, de nouvelles bénédictions. Entre ces deux grandes divisions de son livre, c'est-à-dire du chapitre XXV au XXXIle, nous avons des prophéties contre des peuples étrangers, prononcées pour la plupart dans l'intervalle entre la première nouvelle du siège de Jérusalem par Nébucadnetsar et la nouvelle de la prise de la ville (XXIV, 2 ; XXXIII, 21 ). - Les dates de ses prophéties sont en général clairement indiquées.

Hoevernick divise en neuf sections distinctes le livre d'Ezéchiel, et ces sections sont assez naturelles pour qu'on puisse croire qu'elles ont été dans la pensée du prophète lui-même.

-1° Vocation d'Ezéchiel aux fonctions prophétiques (I-III, 21 ).

-2° Prédictions et figures symboliques, annonçant la prochaine destruction de Juda et de Jérusalem (III, 22-VII). -

-3° Un an et deux mois plus tard , le prophète voit en vision le temple souillé par le culte de Tammuz (Adonis), les jugements qui fondent sur Jérusalem et sur ses prêtres, un petit nombre seulement étant marqués pour être épargnés (VIII-XI).

- 4° Reproches et avertissements particuliers (XII-XIX).

- 5° Autre série d'oracles, prononcés environ un an après les précédents, lorsque Sédécias se fut révolté contre l'Egypte (XX-XXIII).

- 6° Le chapitre XXIV fut écrit deux ans et cinq mois plus tard , le jour même où commençait le siège de Jérusalem (XXIV, 1; cf. 2 Rois, XXV, 1 ).

- 7° Prophéties contre les nations étrangères (XXV- XXXII). - 8° Les oracles relatifs à Israël recommencent (XXXIII-XXXIX).

- 9° Représentations symboliques des temps du Messie : grandeur et beauté de la sainte cité et du nouveau temple (XL-XLVIII).

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DANIEL (606-531).

- On n'a guère sur Daniel d'autres détails que ceux que nous donne le livre qui porte son nom. Il n'était pas de famille sacerdotale, comme Jérémie et Ezéchiel ; il appartenait plutôt, comme Esaïe, à la tribu de Juda, et probablement à la race royale (Dan., I, 3, 6). Il fut amené à Babylone dans la quatrième année de Jéhojakim (606 ans avant J.-C. ) , huit ans avant Ezéchiel, âgé de douze ans suivant Ignace, de dix-huit selon Chrysostôme, selon toute apparence entre ces deux opinions (I, 4). Il fut placé à la cour de Nébucadnetsar, et instruit dans toute la science des Caldéens, à laquelle Dieu ajouta une science, une intelligence et une sagesse de beaucoup supérieures. Il mourut dans un âge avancé, ayant prophétisé pendant les soixante-dix ans de la captivité ( I, 21 ) ; sa dernière prophétie est même postérieure de deux ans au retour de l'exil, ayant été prononcée dans la troisième année de Cyrus. Il ne paraît pas avoir accompagné ses compagnons d'exil quand ils retournèrent à Jérusalem.

Le livre se divise en deux parties bien distinctes : l'une historique (I- VI) , l'autre prophétique (VII-XII). Les chapitres II (depuis le verset 4) à VII sont écrits en caldéen, le reste en hébreu.

La dernière moitié du livre a évidemment été écrite par Daniel lui-même; et quoique, dans la première , il soit mentionné à la troisième personne, on est généralement d'accord à penser qu'il est l'auteur de tout le livre. Ezéchiel, vers 584, parle de lui, et le cite comme un modèle de droiture et de sagesse, le plaçant au même rang que Job et Noé (XIV, 14, 20 ; XXVIII, 3). Notre Seigneur le désigne comme prophète (Matth., XXIV, 15). Paul fait allusion à lui (Héb. , XI, 33, 34), et dans l'Apocalypse, Jean lui emprunte son langage.

La seconde partie de Daniel peut, comme la première, se diviser en périodes distinctes.

- La première vision prophétique eut lieu la première année de Belsatsar (555) (VII) ;

- la seconde, deux ans plus tard (553) (VIII) ;

- la troisième (IX), la première année de Darius le Mède (538) ;

- la dernière , la troisième année de Cyrus (534) (X-XII). - Le songe de Nébucadnetsar (II) est également prophétique.

 

Les prédictions de Daniel ont toute la précision de l'histoire; on les a longtemps considérées comme une des preuves les plus importantes de la divine inspiration des Ecritures.

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- Les livres des petits prophètes.

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OSEE (800-725).

- Tout ce que l'on sait de la personne du prophète Osée, c'est qu'il était fils d'un certain, Béeri, qui est, du reste, complètement inconnu. On ignore même s'il appartenait au royaume de Juda ou à celui des dix tribus; mais cette dernière opinion, qui est la plus généralement reçue, est aussi la plus probable. Le temps auquel il vécut est indiqué au premier verset qui sert de titre à tout le recueil. Il a prophétisé sous le règne des six ou sept derniers rois d'Israël, depuis Jéroboam Il jusqu'à Hozias , pendant une période d'au moins soixante années. Il était contemporain d'Esaïe , et commença peut-être son ministère quelque temps avant lui (Esaïe, I, 1. Osée, I, 1).

Ses prophéties s'adressent presque exclusivement aux dix tribus; ce n'est qu'en passant qu'il parle de Juda; et quant aux nations étrangères, il n'a pas un mot pour elles.

Le prophète parlant à la première personne (III, 1-3), il n'y a aucun doute que ces prophéties n'aient été recueillies par Osée lui-même. Plusieurs de ses oracles ont été accomplis à la lettre, et le livre est cité par Matthieu, par Paul et par notre Seigneur (Matth., II, 15. Rom., IX, 25, 26. 1 Cor., _XV, 55. Matth., IX, 12, 13; XII, 7)

Si l'on pense à la longue carrière prophétique d'Osée, on peut s'étonner que ses écrits soient si peu nombreux ; mais il est plus que probable, pour lui comme pour d'autres prophètes, que son livre est bien loin de contenir tous les oracles , tous les discours qu'il a prononcés. Le Saint-Esprit a veillé à la conservation de ceux-là seulement qui pouvaient avoir une utilité permanente et durable pour les Juifs et pour le monde.

Le langage d'Osée renferme de nombreuses difficultés.

L'occasion de chaque oracle n'est jamais indiquée par l'auteur et ne ressort que rarement Du contexte.

Parmi les plus remarquables des prédictions d'Osée, il faut noter celles qui annoncent les captivités et les souffrances d'Israël ( V, 5-7 ; IX, 3, 6-11 ; X, 5, 6, 15 ; XIII, 16),

- la délivrance de Juda menacée par Sanchérib, une figure du salut qui est en Christ (I, 7; cf. 2 Rois,

XIX, 35),

- le châtiment de Juda et de ses villes (V, 10 ; VIII, 14) ,

- l'état actuel des Juifs ( III, 4),

- leur future conversion et leur union avec les Gentils sous le règne du Messie (I, 10, 11 ; II, 23; III, 5 ; XIV, 4-8),

- la vocation de notre Sauveur hors d'Egypte (XI, 1. cf. Matth. , II, 15; VI, 2. Cf. 1 Cor., XV, 4),

- enfin, d'une manière indirecte, peu claire sans doute, furtive, mais pourtant de nature à réveiller l'espérance, la délivrance d'Israël de la mort et de la puissance du sépulcre (XIII, 14. Cf. 1 Cor., XV, 55).

 

Les chapitres VI, XIII et XIV sont tout particulièrement riches en directions propres à éveiller les sentiments de repentance et de foi qui conviennent à l'Eglise et aux chrétiens de tous les temps.

Le livre se divise en deux parties : la première (I-III) renferme un récit symbolique; la seconde (IV-XIV) , des discours prophétiques.

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JOEL.

- La Bible ne nous dit pas autre chose de Joël, sinon qu'il était fils de Péthuel ; la tradition est également muette à son sujet. On croit qu'il était de la tribu de Ruben, et l'on peut conclure de ses écrits qu'il vécut dans le royaume de Juda, probablement pas plus tard que le règne d'Hosias (810 à 758).

Joël était contemporain d'Osée et d'Amos; et tandis que ces derniers s'adressaient à Israël, il s'adressa surtout à Juda.

Dans le premier chapitre (I-II , 11) le prophète décrit avec une grande énergie une prochaine désolation du pays, l'invasion de Plusieurs armées de sauterelles et une affreuse sécheresse.

Puis il exhorte le peuple à la repentance, à la prière et au jeûne ( II, 12- 17). Il annonce en termes exprès l'effusion du Saint-Esprit (II, 18-31 ; cf. Actes, II, 1-21 ; X , 43 ) et la destruction de Jérusalem.

Au chapitre III, il prédit le rassemblement des nations dans la vallée de Josaphat (le jugement de l'Eternel) et leur destruction, l'établissement de Jérusalem comme la sainte cite, et le glorieux état de paix et de prospérité dont jouira l'Eglise aux jours du Messie.

Joël était tenu en grande vénération par les anciens; il est cité par Pierre et Paul (Actes, Il. Rom., X, 13).

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AMOS.

- Amos paraît avoir été contemporain d'Osée, et avoir, comme lui, exercé son ministère au milieu des dix tribus. Il était originaire de Tékoah dans la tribu de Juda, et exerça d'abord la profession de berger, ou de bouvier, s'occupant parfois à cueillir des figues sauvages (VII, 14). Il n'était ni prophète ni fils de prophète (III, 8; VIT, 15).

On voit par VII, 8 et VIII, 1 , 2, qu'Amos se donne comme l'auteur du livre qui porte son nom. Son caractère prophétique est établi par le témoignage d'Etienne le premier martyr , par celui de Jacques et par l'accomplissement de ses prophéties (Actes, VII, 42, 13; XV, 15-17). Son livre se trouve dans tous les anciens catalogues des ouvrages inspirés. Il forme trois paragraphes où se trouvent :

1° Les menaces du jugement de Dieu contre les Syriens, les Tyriens, les Edomites, les Hammonites et les Moabites (I-II, 3).

- 2° Les menaces de Dieu contre les Juifs sans repentance, et les invitations à revenir à lui par un sincère repentir (II , 4-IX, 10).

- 3° Les promesses évangéliques faites aux âmes pieuses pour les consoler (IX, 11-15).

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ABDIAS ( 588-583 ).

Le temps auquel Abdias prononça sa prophétie ne peut être déterminé d'une manière certaine. L'histoire et la personne du prophète sont peu connues; plusieurs personnages éminents, portant le même nom, sont mentionnés dans l'Ecriture. Contemporain de Jérémie et d'Ezéchiel, le prophète traite les mêmes sujets, et ses écrits rappellent les leurs en plusieurs passages

(cf. 5 et 4, Jér. , XLIX, 9 , 10. - 6-8, Jér. , XLIX, 6, 7. - 9, Ezéch., XXV, 13. - 12 , Ezéch., XXXV, 15).

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JONAS.

- Jonas succéda à Elisée, dont il était peut être le disciple, comme messager de Dieu auprès des dix tribus, et parut de cent vingt à cent quatre-vingts ans environ après la mort de Salomon On ne connaît autre chose de son histoire que l'épisode qui nous en a été conservé dans le livre qui porte son nom, mais on est d'accord à reconnaître qu'il est un des plus anciens prophètes dont nous possédions les écrits.

Le livre de Jonas, à l'exception du chapitre II, est un simple récit. Il forme deux paragraphes.

1° Il raconte la première mission de Jonas, sa désobéissance et sa punition ( I et II).

- 2° Il expose la seconde mission et les succès du prophète (III et IV).

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MICHÉE (758-699).

- Le prophète, Michée s'appelle lui-même Morasçtite, du nom de son lieu d'origine Morésoth, près de Gath, village de peu d'importance, situé au sud de Juda (I, 1, 15). Il paraît avoir commencé son ministère peu de temps après qu'Osée , Amos et Esaïe eurent commencé le leur; les sujets qu'il traite sont les mêmes; ses conseils, ses avertissements, ses exhortations à Israël et à Juda sont les mêmes. Michée rédigea lui-même ses prophéties (III, 1 , 8). Il est désigné comme prophète par Jérémie, et dans le Nouveau-Testament (Matth., II , 5. Jean, VII, 42). Il est cité Soph. , III, 19. Ezéch., XXII, 27. Esaïe, 11, 2-4; XLI, 15, et par notre Seigneur (Matth. , X, 35, 36).

- Son livre peut se diviser en trois parties.

1° Il décrit la ruine prochaine des deux royaumes (I). Il s'adresse ensuite aux princes, aux grands, aux prophètes et au peuple, et leur reproche leurs péchés avec des menaces qui laissent toujours entrevoir des promesses de miséricorde (II et III).

- 2° Il dévoile dans l'avenir des jours meilleurs; il montre l'Eglise heureuse, bénie et glorieuse sous le sceptre et le gouvernement du Messie, (IV et V).

- 3° Retour à la première partie. Le prophète fait ressortir combien sont raisonnables, pures et justes les exigences de Dieu, et il les met en contraste avec l'ingratitude, l'injustice et les superstitions du peuple, cause de sa ruine (VI et VII).

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NAHUM (720-698).

- Le nom du prophète signifie consolation. Il était d'Elkos; c'est tout ce qu'on sait de sa personne, et encore Elkos est-il complètement inconnu.

On suppose qu'il prophétisa en Juda, après que les dix tribus eurent été emmenées captives, et entre les deux invasions de Sanchérib.

Le livre de Nahum est sans égal pour la sublimité des descriptions; c'est tout un poème. Il s'ouvre par un solennel hommage rendu à la puissance divine (2-8), puis il s'adresse aux Assyriens (9-14) ; les versets 12 et 13 sont une parenthèse ayant pour but de consoler les Israélites par la perspective d'un prochain repos et de leur future restauration. Le chapître Il décrit le siège et la ruine de Ninive. Au Ille il revient sur ce sujet, et indique les causes de la condamnation , les désordres de Ninive , ses péchés, sa méchanceté. Le prophète rappelle l'exemple de No-Ammon (Thèbes), en Egypte, pour illustrer par un grand souvenir les malheurs prochains qu'il prophétise (III, 8-10).

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HABACUC (642-598).

- On ne sait rien de positif ni sur la famille ni sur la vie de ce prophète.

Le livre qui porte son nom a évidemment été écrit par lui (I, 1 ; II, 1 , 2) , et il est cité comme l'ouvrage d'un prophète inspiré, par plusieurs auteurs du Nouveau-Testament (Héb., X, 37, 38. Rom., I, 17. Gal., III, 11. Actes, XIII, 41 ). Il forme deux paragraphes.

1° Il renferme une espèce de dialogue entre Dieu et le prophète sur la perversité des Juifs, et leur punition par l'armée féroce des Caldéens (l et II).

- 2° Il donne une méditation ou hymne du prophète, d'un style très élevé ; il y encourage les Juifs pieux à se confier en Dieu pour leur salut (III),

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SOPHONIE 610-609).

- On croit que Sophonie, dont le nom signifie l'Eternel a gardé, a prophétisé vers le commencement du règne de Josias, et, dans tous les cas , avant la dix-huitième année de ce règne qui vit tomber les autels de Bahal. On ne sait de sa personne que ce qu'il en dit lui-même dans le titre de son livre.

Il a concentré dans la courte prophétie qui reste de lui, le résumé des prophéties qu'il dut prononcer pendant la durée de son ministère public.

Le chapitre I renferme des menaces générales contre Juda et tous ceux qui se sont adonnés à l'idolâtrie.

Au chapitre II, nous avons l'annonce des jugements contre les Philistins , et spécialement contre les riverains de la Méditerranée (les Kéréthiens), contre les Moabites, les Hammonites et les Ethiopiens; puis le prophète décrit la désolation de Ninive : ces prophéties commencèrent toutes à s'accomplir par les conquêtes de Nébucadnetsar.

Au chapitre III, Sophonie revient sur Jérusalem , et après de nombreux reproches et de solennels avertissements, il termine en donnant aux justes l'assurance qu'ils seront épargnés au jour de la vengeance , et en annonçant une restauration future et des jours de paix pour le peuple de Dieu aux derniers temps.

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AGGEE (520-518).

- On suppose généralement qu'Aggée est né dans la captivité et qu'il a quitté Babylone avec Zorobabel (Esdras, II, 2). Il est le premier des trois prophètes qui furent suscités de Dieu au retour de l'exil pour fortifier les Juifs et les exhorter ; il eut pour mission spéciale d'encourager Zorobabel et Jéhosuah , le souverain sacrificateur, à recommencer les travaux du temple, interrompus depuis près de quatorze ans par les Samaritains et par d'autres adversaires, dont les artifices ne tendaient à rien moins qu'à réduire à néant le décret de Cyrus (Esd., IV, 21).

Le livre d'Aggée contient quatre messages distincts (I , 1, II, 1 , 10 , 20 ) , qui furent adressés au peuple dans l'espace de quatre mois. Ils sont si courts qu'on peut penser qu'ils renferment seulement le sommaire des prophéties originales.

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ZACHARIE (520-510).

- Fils de Barachie , et petit-fils de Hiddo, Zacharie appartenait probablement à la famille sacerdotale (Néh., XII , 4 ) ; il était fort jeune encore lorsqu'il quitta la terre de l'exil avec Zorobabel et Jéhosuah. Zacharie commença à prophétiser environ deux mois après Aggée (I , 1 . Esdras, V , 1 ; VI, 14; Aggée, 1 , 4 ) , dans la seconde année de Darius Hystaspe , et il continua pendant deux ans environ ( VII , 1 ). Son but est le même que celui d'Aggée : il presse les Juifs de reconstruire le temple.

Zacharie a lui-même recueilli ses discours et ses visions (I , 9 ; II, 2). Il est très souvent cité dans le Nouveau-Testament, et c'est , après Esaïe, celui de, prophètes qui renferme le plus grand nombre d'allusions directes au caractère et à la venue du Sauveur.

- Son livre se divise en trois parties bien distinctes.

1° Neuf visions, indépendamment du prologue et des avertissements renfermés I, 4-6 (I-VI).

- 2° Des envoyés de Babylone viennent consulter les sacrificateurs et les prophètes pour leur demander si l'Eternel a sanctifié les fêtes de deuil établies au commencement de la captivité, en mémorial de la ville et du temple détruits (VII et VIII).

- 3° La troisième partie contient l'histoire des Juifs et de l'Eglise jusqu'à la fin des temps (IX-XIV).

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MALACHIE (420-397 ).

- Malachie (mon messager, mon ange) est le dernier des prophètes de l'Ancien-Testament , comme Néhémie est le dernier de ses historiens; le temps de son ministère coïncide avec celui de l'administration de Néhémie. - Il vécut entre l'an 436 et 397 avant Jésus-Christ.

Malachie commence son livre en rappelant aux Juifs

comment Dieu les a préférés à Edom, Jacob à Esaü) et il leur reproche leur ingratitude pour une si grande grâce; il censure les prêtres (I, 6; II , 1 ) et le peuple (II,11 ). Il rappelle la sainteté de l'institution du mariage (verset 15). Il annonce qu'ils seront rejetés et maudits et que Dieu se fera un nom redouté parmi les nations parce qu'il est travaillé et fatigué de l'impiété d'Israël ( I et II).

Puis il prophétise la venue du précurseur, l'avènement du Messie dans le temple, lequel purifiera le culte et ceux qui le rendent, par sa doctrine, par ses jugements et par sa grâce; le bonheur du petit nombre des élus qui, dans des temps de corruption, prendront conseil les uns des autres pour se fortifier par la pensée et la foi religieuse; Dieu les préservera , et fera comprendre enfin à tous les hommes qu'ils sont siens, et qu'ils doivent se convertir (III-IV , 1).

Il termine en annonçant que la délivrance est proche, que le précurseur du Soleil de justice va venir, et il recommande à tous, en attendant son arrivée, qu'ils aient à observer exactement la loi donnée en Horeb (Luc, I, 47).

Les dernières prophéties de l'Ecriture sont identiques avec les premières. Elles condamnent le mal et promettent la délivrance. Elles maintiennent l'autorité de la première révélation et laissent entrevoir la seconde. Le prophète est encore un docteur, et ses dernières paroles sont tout ensemble une proclamation de la loi, un appel à l'obéissance, spirituelle, et l'annonce de l'Evangile et de sa gloire salutaire (Mal., IV, 2-6).

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