Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LES LIVRES DE LA BIBLE.

suite

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LE PENTATEUQUE


LE PENTATEUQUE

- Intégrité et authenticité du Pentateuque.

I. - Tous les exemplaires complets des manuscrits de l'Ancien-Testament commencent par le Pentateuque. Ou l'appelait, chez les Juifs, de divers noms, la loi, ou plus complètement, les cinq cinquièmes de la loi, ou encore , les cinq cinquièmes, chaque livre étant appelé un cinquième (Hhimmashîn). En hébreu, chacun des livres tire son nom des premiers mots par lesquels il commence. Les noms français sont traduits du grec des Septante, et se rapportent en général au sujet du livre. Le nom de Pentateuque signifie, dans le grec alexandrin , les cinq volumes, et il fut probablement employé pour la première fois par des critiques alexandrins, à qui l'on attribue aussi la division de l'ouvrage de Moïse en cinq parties.

Les premiers doutes, quant à la personne de l'auteur du Pentateuque, sont d'environ trois mille ans postérieurs à la publication de ce vieux et vénérable, monument de l'ancien monde et de l'ancien peuple de Dieu. Aucune trace de doute sur cette question ne se découvre nulle part chez aucun écrivain , chez aucun peuple avant le treizième siècle de notre ère. Les preuves abondent en faveur de l'opinion reçue dans l'Eglise, qui attribue à Moïse les cinq livres qui portent son nom.

 

1° La tradition juive est unanime sur ce point. Le livre qui plusieurs fois désigne lui-même Moïse comme son auteur (Deut. , XXVIII, 58-61; XXXI, 9, 24, 26. Exode, XVII, 14; XXIV, 4-7; XXXIV, 27, 28. Nomb. , XXXIII, 2) , est en outre, cité, par presque tous les écrivains sacrés, comme étant l'ouvrage de Moïse (Josué , I, 7, 8 ; XXIII, 6, cf. XXIV, 26; VIII, 32, 34. 1 Rois, II, 3, 2 Rois, XXII, 8. 2 Chron. , XXXIV, 14). Il l'est également par notre Seigneur et par ses apôtres (Matth., XV, 4; V, 17 , 18, etc.).

Les citations proprement dites du Pentateuque dans l'Ancien-Testament commencent avec Josué , vers l'an 1451 , et se poursuivent pendant plus de mille ans sans interruption , comme sans contestation , jusqu'à la clôture du recueil , 430 ans avant Christ. Les coïncidences entre le Pentateuque et les livres postérieurs sont, en outre, si nombreuses, et les citations si précises , que si , par quelque accident, la loi se fût perdue, elle aurait pu être reconstruite quant à son idée générale et dans plusieurs de ses détails, au moyen des fragments épars dans les autres portions de l'Ecriture : les livres postérieurs renfermant eux-mêmes de fréquentes et claires allusions au Pentateuque. - Cf. 2 Rois , XIV, 6 , et Deut. , XXIV , 16. - 2 Rois , XXIII , 2- 25. Lév., XXVI , 3-45. Deut. , XXVII, 14 à XXVIII 63. - Esdras, III, 2- 6. Lév. , VI et VII. - Néh. , 1, 7 , 8. Lév., XXVI. Deut., IV, 26 , 27. - Esaïe, I, 9. Gen., XIX , 2-4. - Esaïe, XII. Exode, XV, 2. - Michée, VI , 5. - Nomb. , XXII , 5. - Amos, II , 9. Nomb. XXI, 21-24. Amos. , IV , 11. Gen. , XIX , 21, 25 etc.

 

2° L'histoire profane, naturellement postérieure à l'Ecriture, rend également témoignage à la tradition universelle.

Mahomet, né en 569, reconnaît l'inspiration de Moïse, et lui attribue les livres qui portent son nom. Julien l'Apostat , né en 331 , admet que des personnes, directement instruites de Dieu, ont vécu autrefois parmi les Israélites, et il n'élève aucun doute sur l'auteur des cinq livres attribués à Moïse. Porphyre, né en 233, reconnaît également leur authenticité. Nicolas de Damas, orateur célèbre, et Strabon le géographe, tous deux contemporains d'Auguste, attribuent le Pentateuque à Moïse, de même que Tacite , Juvénal et Longin, l'an 273.

 

3° Les preuves internes viennent aussi à l'appui de la tradition.

- a. Ces cinq livres ont évidemment été écrits par un Hébreu , parlant parfaitement l'hébreu, et plein du sentiment national.

- b. Ils ont été écrits par un Hébreu qui connaissait l'Arabie et l'Egypte , leurs habitudes , leur littérature , leur législation, leurs sciences (Gen., XIII , 10 ; XL, 11 , 46 ; XLII , 9 ; XLVII , 20-26. Deut. , XI , 10. Nomb. , XIII, 22).

- c. Il y a une corrélation si exacte , un rapport si intime entre le récit et les lois , entre l'histoire et les institutions, que les unes et les autres ne peuvent avoir qu'un seul et même auteur.

- d. L'accord entre le style des différents livres et les circonstances où vécut Moïse , le plan qu'il eut en vue, n'est pas moins remarquable. Le premier récit de l'Exode et des Nombres est sec , rapide , entrecoupé. Celui du Deutéronome est plus égal , plus mûri. L'histoire antédiluvienne est brève et simple ; celle des Juifs explicite et complète; le tout témoigne de l'unité du plan ; on reconnaît partout un dessein bien suivi , un seul et même auteur.

 

II. - Les preuves de l'antiquité et de l'authenticité des livres de Moïse ne sont pas moins décisives, quoique, dans un sens, elles le soient peut-être moins que pour d'autres ouvrages historiques, la plupart des faits rapportés dans le Pentateuque ne pouvant se trouver que là, et nulle part ailleurs. Plusieurs de ces faits, et les plus importants, sont cependant confirmés par les traditions unanimes de tous les anciens peuples.

Josèphe invoque , à l'appui des assertions du Pentateuque, une foule de documents et de traditions, et des livres qui existaient encore de son temps, soixante-dix ans après le Christ, et il s'en sert pour confirmer l'histoire du déluge, celle de la délivrance d'Egypte et celle de l'expulsion des Cananéens. D'un autre côté la création achevée en six jours ou périodes distinctes , la division du temps en semaines, la sainteté du septième jour, l'état d'innocence de l'âge d'or, la promesse d'un puissant libérateur, le déluge, l'arche, sont des traditions qui se sont conservées chez presque tous les peuples, et qui, bien qu'étrangement altérées, existaient dans tout l'Orient à l'époque même où vivait Moïse.

L'histoire, l'ethnographie et la géologie dans ceux de leurs résultats qu'on peut regarder comme acquis, viennent à l'appui de plusieurs affirmations qui sont particulières au Pentateuque, et que longtemps on avait cru pouvoir rejeter comme erronées.

 

- a. Aucune nation n'a une histoire croyable, admissible, ou même intelligible, antérieure à l'époque du déluge. Les dynasties remontent tout au plus, d'après les calculs qui leur donnent le plus d'âge, à 2200 ans avant le Christ. Le règne de Yoa, le premier empereur chinois mentionné par Confucius (450 ans avant le Christ) ne peut pas remonter au-delà de l'an 2500 avant le Christ, et toute l'histoire de cet immense peuple n'offre aucune espèce de certitude et de garantie avant l'an 782. La célèbre chronologie des Indous ne remonte pas plus haut que l'an 2256, et là nous trouvons Boudha, qui n'est peut-être , sous un autre nom, que la personnification de Noé. Ce témoignage rendu à la vérité du récit biblique par des hommes versés dans la connaissance des plus anciens systèmes chronologiques , a d'autant plus de valeur qu'aucun d'eux ne peut être suspecté d'avoir voulu être utile à la cause de l'authenticité du Pentateuque.

 

- b. L'ethnographie, dans sa triple division philologique , physiologique et éthique, parle également en faveur du récit de Moïse. Les systèmes mythologiques de l'Inde, de la Chine, de la Grèce et de la Scandinavie sont réellement identiques, et, d'un autre côté toutes les nations sémitiques sont monothéistes , ce qui indique dans chaque cas une identité d'origine. On reconnaît généralement que toutes les langues connues peuvent se réduire à un très petit nombre de familles principales, l'indo-européen, le sémitique, l'ugro-tartare, le malais, le transfeugétique que distingue surtout son caractère monosyllabique, l'américain, l'africain ; et les savants les plus distingués reconnaissent que toutes les langues du globe, malgré leurs grandes divergences, offrent encore assez d'affinités pour plaider en faveur d'une origine commune. Philologiquement et physiologiquement, dit Herder, la race humaine est un tout progressif qui n'a qu'une seule et même origine.

 

- c. Le témoignage de la géologie est également important. Son résultat le plus positif, c'est la date relativement récente des derniers grands changements géologiques de notre globe. La condition actuelle du globe ne compte pas plus de cinq ou six mille ans d'existence.

Indépendamment de ces raisons extérieures , les preuves internes pourraient suffire. La simplicité d'un style sans art, la multiplicité des généalogies, l'impartialité de l'auteur qui n'hésite pas à raconter les fautes de son peuple et les siennes propres (voyez l'histoire d'Abraham, d'Isaac et de Jacob; voyez aussi Deut. , XXVI, 5. Exode, II, 14. Nomb. , XX, 10-13) , tout porte le cachet de la vérité. Ajoutons-y le fait même de l'existence du judaïsme, qui ne s'explique que par l'authenticité du récit mosaïque : ce sont les livres de Moïse qui, seuls, donnent l'histoire des institutions juives et les motifs qui doivent les faire accepter et respecter.

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- Analyse du Pentateuque.

Dans le canon juif, le Pentateuque est toujours considéré à part du reste des Ecritures, comme formant la base de la théocratie. Le nom de loi (thorah) qui lui est donné, désigne le principal sujet du livre, quoique cependant l'idée-mère, le point central, se trouve dans le fait de l'alliance contractée entre Dieu et Israël. L'Ancien-Testament tout entier est l'histoire de cette alliance, de ses conditions, de son développement progressif, jusqu'au jour où elle fait place à l'Evangile.

Les événements racontés dans le Pentateuque peuvent être classés comme suite:

GENESE.

- La création (I et II) la chute et le monde antédiluvien (III- VI) ;

- le déluge (VII et VIII ) , conséquence de la corruption du genre humain;

- la bénédiction de Noé et la repopulation de la terre (IX et X) ;

- la dispersion (XI) ;

- vocation et histoire d'Abraham (XII-XXV) ;

-, d'Isaac (XXVI et XXVII) ;

- de Jacob , etc. , jusqu'à la mort de Joseph (XXVIII-L).

Période totale de deux mille trois cent soixante-neuf ans.

 

EXODE.

- Les Israélites après la mort de Joseph (I ) -

- Naissance et jeunesse de Moïse (II-VI) ;

- la sortie d'Egypte (VII-XV, 21) ;

- première année du voyage, l'alliance , lois morales et autres, le tabernacle (XV, 22-XL).

Période de cent quarante-cinq ans.

 

LÉVITIQUE.

- Lois sur les sacrifices (I-VII)

- sur la sacrificature lévitique (VIII-X) ;

- sur les purifications (XI-XXII)

- sur les fêtes, etc. (XXIII-XXVII).

Un mois.

 

NOMBRES.

- Dénombrement du peuple (I-IV)

- événements depuis la seconde jusqu'à la trente-neuvième année, lois diverses (V-X, 10).

- Voyages des Israélites (X, 11-XXXVI).

Environ trente-neuf ans.

 

DEUTÉRONOME, ou répétition de la loi.

- 1° Sommaire des privilèges et de l'histoire des Israélites (I-IV , 40).

- 2° Sommaire de leurs lois morales, civiles et cérémonielles (IV, 41-XXVI).

- 3° Directions sur ce qu'il faudra faire après avoir passé le Jourdain; les bénédictions et les malédictions (XXVII-XXVIII).

- 4° Exhortation à l'obéissance (XXIX et XXX).

- 5° Histoire des faits subséquents, avec le cantique de Moïse (XXXI et XXXII).

- 6° Bénédiction de Moïse (XXXIII).

- 7° Récit de sa mort (XXXIV).

Période de cinq à huit semaines.

 

Il y a quelques passages qui doivent avoir été ajoutés après la mort de Moïse: le chapitre XXXIV du Deutéronome qui raconte sa mort et sa sépulture; la liste supplémentaire des chefs édomites (Gen. , XXXVI, 31- 39). Dans plusieurs passages, le nom postérieur d'un endroit est substitué au nom ancien ou lui est adjoint ; ainsi Dan est mis à la place de Laïs (Gen. , XIV, 11, cf. Josué, XIX, 47. - Cf. encore Gen., XIII, 18. Josué, XIV , 45. - Gen., XIII, 3; XXVIII, 19. - Gen. , XIV, 2, 7, 8. - Deut., III, 9; IV, 48).

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