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81. Le, concile de Bâle - Eugène VI. - Félix V.

Leconcile de Bâledevait extirper l'hérésie hussite, réformer l'église et traiter avec les Grecs qui, menacés par les Turcs. avaient besoin des secours de l'Occident (9). L'ouverture était indiquée pour le 4 mars 1431. Eugène IV, à peine élu et ne voulant pas assister lui-même aux séances, désigna le cardinal Julien Césarini comme son légat; l'empereur Sigismond nomma protecteur de l'assemblée le duc Guillaume de Bavière, et promit pleine sécurité à tous ceux qui, pour les affaires du concile, se rendraient à Bâle. Le 4 mars il n'était encore arrivé en cette ville qu'un seul étranger, l'abbé du couvent de Vézelay en Bourgogne. Les autres membres ne vinrent que très lentement; ce n'est que le 23 juillet que la réunion, quoique peu nombreuse, put être ouverte provisoirement par deux délégués du légat, qui lui-même ne parut que plus tard; les lettres qu'il écrivit amenèrent peu à peu des prélats et des clercs en nombre suffisant pour qu'on pût entrer en matière.

Les Premières mesures que l'on prit eurent pour objet les hussites; au lieu de les menacer, le concile jugea prudent d'entrer en pourparlers avec eux. En s'écartant ainsi de la mission qu'il avait reçue d'extirper l'hérésie, il donna une preuve d'indépendance dont s'irrita le pape. Au mois de novembre, Eugène IV ordonna à Césarini de dissoudre le concile, pour le réunir de nouveau après dix-huit mois à Bologne, ville mieux située pour les négociations avec les Grecs. Le légat répondit que tout délai serait dangereux pour l'église; quant aux Grecs, on s'occuperait d'eux plus tard.

Le concile manifesta dès les premiers jours un zèle ardent pour les réformes. Il commença par régler la manière de voter. Au lieu de reprendre le système de Constance de voter par nations, qui risquait de faire prévaloir les intérêts nationaux au détriment des intérêts généraux, l'assemblée se partagea en quatre députations, pour les matières concernant la foi, la paix, la réforme et «les choses communes». Chaque députation fut composée de membres des différentes nations, sans égard à leur grade ; tous les quatre mois on les renouvelait par élection, et chacune choisissait son président. Quand l'une avait pris une résolution, celle-ci était communiquée aux trois autres, et quand deux d'entre elles s'étaient mises d'accord, l'affaire était portée devant l'assemblée plénière. Dans les députations on votait par tête, dans le concile par députation. Comme dans chacune de ces dernières la majorité était formée par les docteurs et par les dignitaires inférieurs, ce furent eux qui eurent l'influence prépondérante; de là le caractère démocratique du concile, la hardiesse croissante de ses délibérations, et les plaintes incessamment renouvelées du pape et des cardinaux.

 

La première cession générale eut lieu le 14 décembre 1431. Dans la seconde, le 15 février 1432, le concile sanctionna de nouveau les décrets de Constance sur la suprématie des conciles universels, et défendit à qui que ce fût de transférer la réunion dans une autre ville. Le 29 avril il invita le pape à venir à Bâle, en déclarant que s'il s'y refusait on passerait outre, le pape n'étant pas le maître de l'église, mais son serviteur. En même temps on entreprit d'exercer la souveraineté ecclésiastique dans toute son étendue; on décréta qu'en cas de vacance du saint-siège l'élection se ferait au lieu même du concile, que celui-ci publierait ses canons sous la forme des bulles pontificales avec un sceau en plomb, que pendant toute sa durée, le pape, s'il n'était pas présent, ne pourrait pas créer de cardinaux. On s'empara même du pouvoir administratif, en instituant un gouverneur pour Avignon et le comtat Venaissin. La guerre entre le concile et la papauté était déclarée.

Parmi les adversaires les plus passionnés de l'ancienne omnipotence pontificale se faisait remarquerNicolas de Cuse, alors archidiacre à Liège; il exposait les principes de Gerson, mais en tirait des conséquences que le chancelier de l'université de Paris aurait probablement désavouées (10) : le concile universel exerce en toutes choses la puissance supérieure ; le pape tient son pouvoir de Dieu, mais il le reçoit «médiatement » par les hommes; l'évêque de Rome a, comme successeur de saint Pierre, la primauté, mais il ne devient chef de l'église que si les représentants de celle-ci l'en jugent digne; ils ne sont pas obligés de le prendre, ils pourraient choisir tout autre prélat; quand on l'appelle à présider le concile, on lui confère un poste d'honneur (lui ne l'exempte pas de la juridiction de l'assemblée. Vers la même époque l'université de Paris écrivit au concile qu'ayant appris que le pape voulait le dissoudre, elle l'exhortait à lui résister comme jadis saint Paul avait résisté à saint Pierre.

Encouragés de la sorte, les pères passèrent des avertissements aux menaces. Comme Eugène IV refusa de se rendre à Bâle, on lui intenta un procès et on le cita à comparaître. En guerre avec le duc Visconti de Milan, chassé par les Romains révoltés, réfugié a Florence, abandonné de la plupart de ses cardinaux, sollicité par l'empereur et par d'autres princes, il offrit quelque, concessions. Par une bulle du 1er août 1433 il reconnut le concile depuis son ouverture, mais voulut que les députations fussent présidées chacune par un légat apostolique et qu'on révoquât les décrets contre sa personne, son autorité et sa liberté. On n'accepta pas cette bulle; Eugène dut la remplacer par une autre, du 15 décembre, d'après une formule rédigée par le concile lui-même; elle annulait toutes les restrictions et donnait l'assurance qu'il ne serait plus fait aucun obstacle à l'indépendance de l'assemblée. Les légats pour les quatre députations ne furent admis à les présider qu'à la fin d'avril 1434 ; on leur fit prêter serment de maintenir et de défendre les décrets sur la supériorité des conciles généraux; ils durent consentir aussi à ce que les actes de Bâle fussent publiés «au nom et avec lit bulle du concile», et non pas au nom et avec le sceau du pape.

Ces mesures, par lesquelles la réunion garantissait sa liberté, lui amenèrent de nouveaux membres. On ne parut plus douter dans le monde catholique de l'introduction d'une réforme efficace; partout éclatèrent les rancunes, amassées depuis longtemps contre la cour de Rome; on attaqua celle-ci avec une véhémence qui ne le cédait point à celle des hérétiques. L'Espagnol André d'Escobar, évêque de Mégare, transmit au cardinal Césarini, qui continuait de présider les assemblées plénières, un mémoire dans lequel il dit entre autres que la réforme doit être commencée par en haut, en posant des bornes au pouvoir spirituel et temporel des papes; que quand on aura réformé l'église dans son chef, il sera facile de la réformer aussi dans ses membres; que si l'église de Rome n'est pas purgée des vices qui la souillent, elle sera abandonnée des hommes, dépouillée de ses possessions et de ses privilèges, réduite à la servitude (11).

En exprimant ces idées l'évêque de Mégare n'était que l'organe de la majorité du concile. Celui-ci avançait depuis 1434 dans son oeuvre de réforme : il rétablit l'élection des évêques par les chapitres, supprima la plupart des réservations, fixa les garanties de connaissances et de moralité que devaient présenter ceux qui aspiraient aux dignités, prescrivit la tenue régulière des conciles diocésains et provinciaux pour le maintien de la discipline, restreignit le droit d'excommunication et d'interdit, défendit, sauf dans quelques cas extraordinaires, les appels à la curie romaine toutes les fois que les plaideurs auraient plus de quatre jours de chemin à faire pour se rendre a Rome, abolit les annates et les taxes pour la confirmation ou la collation &.bénéfices, et posa des règles sur l'élection et les devoirs des papes.

Ce n'étaient là, au fond, que des améliorations apportées au régime financier et gouvernemental de la papauté comme c'est de ce double régime que le clergé avait eu à souffrir le plus, elles lui suffirent; pour une vraie restauration de l'église, elles étaient insuffisantes. Eugène IV, naturellement, les trouva excessives; menacé, s'il ne les acceptait pas, d'être traité, comme Jean XXII 1 l'avait été à Constance, il fit partir pour Bâle le général des camaldules, Ambroise Traversari, chargé d'une protestation. Traversari fit une harangue sur les outrages infligés à la dignité pontificale; comme les pères ne s'en émurent point, il les qualifia de bêtes sauvages. Il réussit toutefois à détourner du côté du pape le légat Césarini, qui jusque-là était resté du côté du concile dans l'espoir de le modérer.

Dans l'intention de désarmer le concile, ou au moins de le diviser, Eugène IV fit insister de nouveau sur l'urgence de négocier avec les Grecs et de transférer à cet effet la réunion au delà des Alpes. La discussion sur cette question amena la rupture définitive avec le pape. La désunion s'était mise dans l'assemblée; les défenseurs d'Eugène ne se montraient pas moins violents que ses adversaires; dans la session du 7 mars 1437 il s'éleva un tel tumulte qu'on en vint presque aux mains; il fallut que la milice bâloise rétablît l'ordre. La majorité, ne voulant pas que le concile fût transféré dans une ville italienne, n'offrit que le choix entre Bâle, Avignon ou la Savoie; la minorité, ayant à sa tête les légats, décréta que le choix serait laissé au pape. Césarini et d'autres prélats se retirèrent; Césarini avait maintenu une certaine apparence d'union entre le chef et les représentants de l'église; son départ devait prouver que ceux-ci s'étaient mis en état de révolte ; s'appuyant sur le principe que le concile tient son autorité immédiatement de Jésus-Christ, ils se passèrent du légat et prirent pour président le Français Louis d'Allemand, cardinal-archevêque d'Arles, homme austère et intègre, qui demeura avec le concile jusqu'au bout.

 

Eugène IV ayant confirmé le décret de la minorité, la majorité le mit en accusation et le somma de comparaître en soixante jours. Il répondit par une bulle du 18 septembre, qui transférait le concile à Ferrare. Le 8 janvier 1438 il ouvrit en cette ville une réunion, qui bientôt après alla s'établir à Florence. Ce concile, qui s'augmentait chaque jour de prélats venant se rallier au pape, eut après de longs débats la courte satisfaction de voir les Grecs signer une formule d'union avec les Latins, qu'ils ne tardèrent pas à rétracter (12).

Les Bâlois traitèrent leconcile de Florencede conciliabule schismatique; le 28 janvier ils suspendirent Eugène comme contumace, rebelle, scandalisant l'église. Ce même jour ils prirent encore quelques mesures de réforme; ce furent les dernières; désormais toute leur activité se consuma dans leur lutte avec le pape.

Comme personne ne pouvait prévoir l'issue de cette lutte, il était de l'intérêt des princes d'assurer, en attendant, à leurs églises nationales le bénéfice des réformes décrétées à Bâle ; de son côté le concile, en guerre avec le saint-siège, avait besoin de se fortifier par l'appui des princes. Il envoya des députés en France, en même temps qu'Eugène IV en envoya d'autres. Une assemblée, tenue à Bourges en 1438, sous la présidence de Charles VII, désapprouva les procédures contre le pape, mais accepta les décrets de réforme avec quelques modifications, destinées à les mettre d'accord avec les coutumes du pays ; le 7 juillet le roi les publia commesanction pragmatique; celle-ci, enregistrée l'année suivante par le parlement, se compose presque mot pour mot des principaux canons de Bâle, notamment de ceux qui concernent la suprématie des conciles généraux, la liberté des élections épiscopales, la suppression des annates et des taxes de la chancellerie, sauf le salaire dû aux scribes, enfin le refus de reconnaître les réservations et les grâces expectatives (13). En Allemagne, où le trône était vacant par suite de la mort de Sigismond, les électeurs proclamèrent la neutralité entre le concile et le pape ; le 26 mars 1439, dans une diète tenue à Mayence, le nouvel empereur Albert II et les états, tout en restant neutres, acceptèrent les réformes pour l'église de l'empire (14).

Tout rapprochement entre le concile et le pape était devenu impossible ; les deux parties ne se renvoyaient plus que des récriminations. Ce fut en vain que l'empereur et d'autres princes tentèrent d'intervenir. Le concile, an lieu de se laisser ébranler par le blâme de la France et par la neutralité de l'Allemagne, s'enhardit en voyant que néanmoins ses réformes étaient acceptées ; il se montra de plus en plus intraitable. En juin 1439, après d'orageuses discussions, la majorité déposa Eugène IV comme coupable de rébellion, de simonie, d'hérésie, etc. La lecture du jugement fut suivie d'un Te deum d'actions de grâces.

Ce fut là pour le concile un embarras plutôt qu'un triomphe. Quelques membres rappelèrent qu'à Constance on avait fait l'expérience qu'avec un pape toute réforme était impossible; mais on n'osa pas recourir au moyen extrême de laisser l'église sans chef. La question était : qui devait élire ce chef? Il n'y avait plus à Bâle qu'un seul cardinal, l'archevêque d'Arles.. Pour former un conclave, on lui adjoignit trente-deux électeurs, désignés par un comité composé d'un abbé, d'un archidiacre et d'un chanoine; les électeurs furent, outre le cardinal, douze évêques, sept abbés et treize docteurs. Le 17 novembre 1439 ce collège élut le duc Amédée de Savoie qui, depuis qu'il était veuf, menait une vie d'anachorète dans son château de Ripaille près de Thonon. Il prit le nom deFélix Vet fut couronné à Bâle.

Ce nouveau schisme, produit par le concile lui-même, fit à celui-ci un tort irréparable ; on ne voulait plus de division dans l'église. Ceux des membres de l'aristocratie ecclésiastique qui jusqu'alors avaient assisté aux sessions, finirent par redouter la prépondérance du clergé inférieur et ses tendances révolutionnaires; à l'exception du cardinal d'Arles, ils quittèrent successivement la ville ; il ne resta que des docteurs, des chanoines, des religieux ; ce concile-croupion continua de siéger, tout en n'ayant plus ni considération ni autorité ; le 16 mai 1443 il tint sa quarante-cinquième et dernière session, mais ne se sépara définitivement que quelques années plus tard.

Eugène IV appela le nouveau pape loup ravisseur, Moloch, Cerbère, veau doré, Mahomet, antéchrist, et ceux qui l'avaient élu des fous, des barbares, des bêtes féroces. Ces injures ne remédièrent à rien ; il s'agissait de savoir si Félix V serait reconnu par les princes et par les églises nationales. Bien que la France et l'Allemagne eussent accepté les décrets de Bâle, la première ne se déclara point pour l'antipape et l'Allemagne maintint sa neutralité ; l'Angleterre et l'Italie restèrent , comme la France, fidèles à Eugène IV ; quelques autres pays suivirent l'exemple de l'empire en se proclamant neutres ; Félix ne fut reconnu que par la Savoie, par les rois d'Aragon et de Hongrie, par les dues de Bavière, de Tyrol et d'Autriche, par la confédération suisse et par la plupart des universités.


Table des matières

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9 Decreta concilii basiliensis, ed. Seb. Brant. s. 1. et a. (Bâle 1499), in-4°. - Mansi, T. 29 à 31. - Joh. de Ragusio, Initium et prosecutio basiliensis concilii , publié par Palacky dans les Monumenta conciliorum generalium soeculi XV; T. 1, Concilii basiliensis scriptores. Vienne 1857, in-f°. Le T. 2, qui a paru en 1873, contient, publiés par Birk, les 12 premiers des 19 livres de la Historia gestorum generalis synodi basiliensis par le cardinal Jean de Ségovie ; le manuscrit complet de cet ouvrage existe à la bibl. de Bâle ; on n'en connaissait qu'un extrait fait en 1480 par Aug. Patricius dans sa Summa conciliorum, publ. entre autres chez Harzheim, Concilia Germanioe. T. 5, p. 774. - Aeneas Silvius, Commentariorum de concilio Basileoe celebrato libri duo. Bâle 1577, et souvent. - Hefele, Conciliengeschichte, T. 7. - Le T. 2 du livre de Creighton cité au § 66.

A la bibl. nationale de Paris on conserve 7 volumes manuscrits relatifs au concile de Bâle ; 6 en proviennent de l'abbaye de Saint-Victor, un de la Sorbonne ; les plus importants sont le No 15622, expédition authentique et scellée des actes du concile, et les No, 15693 et 15624, journal du concile depuis le 8 février 1432 jusqu'au 6 décembre 1436; ces 3 volumes sont signés du notaire Brunet et ont la note collatio facta est in originalibus. Cinq autres manuscrits concernant le concile et provenant du collège de Navarre appartiennent à la bibl. Mazarine, No 1185 à 1189 ; ils paraissent avoir été réunis par le doyen Gilles Carlier, un des membres du concile et auteur de plusieurs traites contre les hussites. Schöpflin, Commentationes historicoe et criticae Bâle 1741, in-4°, p. 541 et suiv. , donne la liste des matières renfermées en ces 5 volumes; 2 autres recueils, dont il énumère également le contenu, ne se rapportent pas au concile de Bâle.

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10 De catholica concordantia libri III. Opera, Bâle 1565, in-f°. T. 2, p. 683. - De autoritate proesidendi in concilio generali, chez Düx, Der deutsche Cardinal Nie. von Gus. Ratisb. 1847, T. 1, p. 475.

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11 GubernacuIum conciliorum, écrit en 1434, chez Von der Hardt, Conc. const., T. 6, p. 131).

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12 Nous n'avons pas à donner ici des détails sur les négociations du concile de Florence avec les Grecs ; ils trouvent mieux leur place dans l'histoire (le l'église orientale. Nous nous bornons à citer: Zhishman, Unionsverhanellangen. Vienne 1858. - Pichler, Geschichte der kirchlichen Trennung zwischen dem Orient und dem Occident. Munich 1864 2 vol. - Monumenta spectantia ad unionem ecclesioe groecoe et romanoe, edd. Theiner et Miklosich. Turin 1872, in-4°. - Vast, Le cardinal Bessarion. Paris 1878, p. 37.

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13 La pragmatique sanction de Bourges, publ. par Pinson. Paris, 1666, in-f°, et dans les Ordonnances des rois de France de la 3e race. T. 13, p. 267. - Histoire contenant l'origine de la pragm. sanction... et les moyens dont les papes se sont servis pour l'abolir, dans les Traités des droits et libertés de l'église gallicane. Paris 1731, in-f°. T. 1.

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14 L'instrumentum acceptationis des princes allemands est publié par Horix dans ses Concordata nationis germ. integra. Francf. 1736, in-4°, et mieux par Koch, Sanctio pragmatica Germanorum illustrata. Strasb. 1789, in-4°.

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(La Bible: 1Thessaloniciens 5:21)

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