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73. Le mysticisme. - Eckart.

Pendant que la scolastique s'approche de son déclin, il se forme en Allemagne et en Flandre une école mystique, d'autant plus remarquable que ses docteurs les plus éminents n'appartiennent pas à l'ordre des franciscains, mais les uns à celui des dominicains , les autres à la congrégation des chanoines réguliers de Saint-Augustin, et que tous écrivent en langue vulgaire. Leur théologie ne pénétra pas dans les universités, elle n'était professée que dans les écoles de quelques couvents, d'où elle ne sortait que pour se répandre dans le monde laïque (45). De même que leurs prédécesseurs , ces mystiques nouveaux suivent Denis de l'Aréopage ; ils aiment à citer Hugues et Richard de Saint-Victor, mais au lieu de combiner le mysticisme avec la scolastique ils le lui opposent ; et s'ils se rattachent à Albert le Grand et à Thomas d'Aquin , c'est pour transformer leurs doctrines tantôt en une spéculation plus profonde, tantôt en une piété plus intime. Ils ne se contentent pas de démontrer dialectiquement les dogmes, ils veulent que l'âme tout entière, principe divin dans l'homme, saisisse Dieu et s'unisse à lui.

Le premier en date de ces docteurs est le frèreThierry de Fribourg,qui enseigna dans les couvents de Paris et de Cologne, et qui en 1304 assista au chapitre général des dominicains à Toulouse ; il forme la transition entre le mysticisme qui se sert encore des formes scolastiques, et celui qui s'en affranchit. Il fut dépassé et éclipsé par maîtreEckart, qu'on rencontre pour la première fois vers la fin du treizième siècle comme prieur à Erfurt et vicaire de la Thuringe (46). En 1300 il professe à Paris; en 1304 il est élu provincial de la Saxe ; en 1307, lors du chapitre tenu à Strasbourg, le général de l'ordre le nomme vicaire général de la Bohême. En 1311 il est de nouveau à Paris, faisant des cours sur les Sentences; de 1314 à 1316 on le trouve au couvent de Strasbourg comme professeur de théologie ; plus tard il enseigne à Francfort, et enfin à Cologne, où ses doctrines excitèrent les soupçons de l'archevêque ; on venait de condamner en cette ville quelques beghards hérétiques. En 1325 des plaintes furent portées devant le chapitre général des dominicains, réuni à Venise, contre des frères qui en Allemagne répandaient des opinions pouvant induire en erreur les ignorants; l'assemblée chargea Gervaise, prieur d'Angers , de faire une enquête; Jean XXII délégua au frèreNicolas de Strasbourg, qui était lui-même un mystique (47), l'office de l'inquisition dans le sein même de l'ordre. Eckart fut déclaré innocent. En 1327 l'archevêque de Cologne recommença les poursuites contre lui, en inculpant aussi Nicolas; tous deux protestèrent et en appelèrent au pape. On avait réuni un certain nombre de propositions d'Eckart, qu'on représentait comme identiques avec celles des frères du libre esprit ; il déclara publiquement que, si on lui prouvait qu'il avait enseigné ou prêché des erreurs, il les désavouerait, mais qu'il était certain qu'on l'avait mal compris. Pendant que durait l'examen de sa cause, il mourut. Ce ne fut que le 27 mars 1329 que Jean XXII publia une bulle condamnant dix-sept propositions d'Eckart comme hérétiques, et rejetant onze autres comme malsonnantes, téméraires et suspectes, tout en ajoutant que le maître les avait rétractées.

On n'a de lui que des sermons, quelques petits traités et un assez grand nombre de fragments, Sprüche, recueillis par ses disciples, le tout en langue allemande ; il est un des créateurs du langage philosophique et théologique de sa nation. Au moment même où se prépare le triomphe du nominalisme, Eckart professe un réalisme beaucoup plus conséquent que celui des scolastiques; il ne s'inquiète pas des idées générales d'espèce ou de genre, il ne conserve que la notion de l'être, qui seule exprime ce qui est réel , universel, nécessaire. L'être n'appartient qu'à Dieu, Dieu est l'être unique, mais il n'est pas une simple abstraction, il est l'être vivant et pensant, il est esprit. Il faut distinguer entre Dieu et divinité ; celle-ci est l'être conçu comme n'agissant pas, «l'éternelle et profonde obscurité, l'abîme où Dieu est inconnu à lui-même» elle devient Dieu en sortant de ces ténèbres, en se manifestant, c'est alors que Dieu se reconnaît. En se pensant, il s'énonce dans le Verbe, il s'engendre dans le Fils et crée par lui le monde. Sans la création Dieu n'aurait pas été Dieu; comme l'être est éternel, sa manifestation l'est aussi ; on ne peut pas dire que Dieu a créé le monde à tel ou tel moment, il le crée éternellement. Éternellement aussi toutes choses rentrent et demeurent en Dieu, de sorte qu'il est permis d'affirmer que « toutes choses sont Dieu et que Dieu est toutes choses ». Les créatures sont animées 'du désir de revenir à leur origine, au repos en Dieu ; l'homme surtout éprouve ce désir, qui lui fait rechercher et aimer les choses terrestres, parce qu'elles sont toutes pleines de Dieu. Celui-ci nous ramène à lui par l'amour, qui est le Saint-Esprit, procédant du Père et du Fils et les unissant pour constituer l'unité suprême. L'homme , après avoir entrevu Dieu dans la nature ou dans la diversité, doit s'élever à son tour à l'unité. Dans son propre esprit il trouve celui de Dieu, et à mesure qu'il en prend conscience, c'est Dieu qui se reconnaît lui-même dans « l'étincelle incréée » déposée au fond de l'âme; « son connaître devient le mien, Dieu et moi nous sommes Un ».

Trois choses empêchent l'homme d'arriver à ce point, « la matérialité, la variété et la temporalité (Zeitlichkeit) ». Leur pouvoir est tel que l'étincelle incréée de l'âme serait restée à jamais obscurcie, si Dieu n'était pas intervenu en se manifestant en Jésus-Christ, l'homme-dieu idéal. Dieu nous a révélé par lui « qu'au fond nous sommes tous le même fils ». Savoir cela, c'est le salut, la félicité. On s'y prépare en supprimant par la pensée toutes les différences et en renonçant aux créatures et au moi personnel ; celui qui cherche Dieu pour le bonheur ou la consolation qu'il procure, ne le cherche pas réellement. Quand on a renoncé à tout ce qui n'est pas Dieu, on est prêt à le recevoir lui-même ; c'est le moment de la naissance du Verbe dans l'âme, on n'a plus rien à demander, on se tait pour entendre incessamment le Verbe, la volonté humaine ne diffère plus de la volonté divine ; « si Dieu voulait que je pèche, je ne devrais pas vouloir ne pas pécher ».

Eckart est un des penseurs les plus originaux du moyen âge. A première vue on est frappé des analogies que présente sa spéculation avec celle de Scot Érigène; mais il n'existe aucune preuve qu'il ait connu le philosophe du neuvième siècle; tout d'ailleurs a un aspect si spontané, si vivant chez lui, qu'on n'a pas besoin de chercher au loin la source de ses pensées. En ne s'arrêtant qu'à quelques-unes de ses propositions, on pourrait le prendre pour un panthéiste ; mais il en a d'autres où il maintient la différence essentielle entre le créateur et la créature, et où il déclare que l'union avec Dieu n'est qu'un don de la grâce ; il était persuadé qu'en attribuant à certaines de ses paroles un sens hérétique, on en donnait une fausse interprétation ; mais il faut convenir qu'en les prenant à la lettre et en les séparant de celles qui les mitigeaient, on pouvait les trouver dangereuses. Son système est le produit d'une exaltation religieuse, qui ne craint pas les hyperboles ; c'est une théosophie, pour laquelle les faits et les dogmes du christianisme ne sont que des enveloppes qu'il faut percer pour arriver à la pensée divine éternelle. Malgré la bulle de 1329, Eckart resta en vénération chez les religieux de son ordre ; son enseignement, toujours noble et souvent poétique dans la forme, avait eu un vif attrait pour les esprits dégoûtés de la scolastique raisonneuse; de nombreux disciples reproduisirent ses doctrines, sans beaucoup les modifier.

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74. Le mysticisme, suite. - Suso. Tauler. Ruysbroek.

Parmi ceux des disciples d'Eckart qui sont restés le plus fidèles à sa doctrine, le plus connu estHenri Suso, né en 1295 à Uberlingen, sur le lac de Constance ; son père, un chevalier de Berg, était un homme de moeurs rudes ; sa mère, appartenant à la famille des Sus, une femme douce et pieuse. A l'âge de treize ans il entra chez les dominicains, fit ses études à Cologne, revint au couvent de Constance et mourut en 1365 à Ulm (48). Dans ses traités il suit Eckart, qu'il appelle le saint maître, et qu'il défend contre ceux qui lui reprochaient des tendances panthéistes. Ses doctrines sur l'essence divine, sur les rapports de Dieu et du monde, sur l'union avec lui, sont celles d'Eckart ; ce qui lui est propre, c'est la forme symbolique, on peut presque dire romantique, dont il les a revêtues; doué de plus d'imagination que de talent spéculatif, les idées deviennent pour lui des images ; il personnifie la sagesse éternelle tantôt par le Christ, tantôt par la Vierge; la sagesse est son amour, sa Minne; sa vie entière lui est consacrée ; pour lui témoigner son dévouement, il s'impose les mortifications les plus douloureuses ; elle lui apparaît dans des visions, il s'entretient avec elle , il la décrit en poète plutôt qu'en théologien ; c'est là ce qui fait le charme de ses écrits.

 

Un autre dominicain se rattachant à Eckart, mais plus positif et plus pratique, esprit supérieur sachant garder son indépendance, estJean Tauler,né vers 1300, fils d'un bourgeois notable de Strasbourg. On ignore en quelle année il entra dans l'ordre ; dans tous les cas il eût été trop jeune pour suivre les leçons de maître Eckart, à l'époque où celui-ci avait enseigné la théologie dans le couvent de Strasbourg ; mais il peut avoir été son disciple à Cologne, où il vint terminer ses études. De retour dans sa ville natale, Tauler la trouva frappée de l'interdit, à cause de son attachement à Louis de Bavière ; le clergé séculier et régulier avait continué de célébrer le culte ; ce n'est qu'en 1339 que les dominicains se soumirent aux ordres du pape ; le magistrat les expulsa. Au commencement de cette année Tauler est à Bâle, en rapport avec les amis de Dieu et toujours fidèle au roi Louis. Peu après on le retrouve à Strasbourg. Pendant les ravages de la mort noire il fut un de ceux qui, malgré l'interdit, se dévouèrent à consoler le peuple. Vers 1350 Il fut visité par un laïque, que les contemporains n'appellent que le grand ami de Dieu dans l'Oberland, et qui acheva de le confirmer dans sa direction. Il mourut en 1361 (49).

Son mysticisme, tel qu'il l'a prêché dans l'église de son couvent, repose sur les mêmes idées spéculatives que celui d'Eckart, mais il ne s'égare pas autant dans les régions périlleuses de la métaphysique; il ne spiritualise pas les faits et les dogmes, il insiste sur le péché et sur la rédemption. Le renoncement au monde et au moi, l'élévation à Dieu sans l'intermédiaire d'images, l'union avec lui par l'amour, la naissance du Verbe dans l'âme, l'imitation de Jésus-Christ par la patience et la charité, l'insuffisance du mérite des oeuvres extérieures, l'inutilité de la pauvreté et des pratiques ascétiques pour arriver à la perfection de la vie en Dieu, tels sont les sujets de sa prédication ; pleine de chaleur et dépourvue de tout appareil scolastique, elle faisait une profonde impression sur les âmes.

 

Il reste à nommer le FlamandJean Ruysbroek,né en 1293 après avoir fait des études assez médiocres, il devint vicaire d'une des églises de Bruxelles ; dans sa soixantième année il se retira au couvent des chanoines réguliers de Groendal ; il en fut élu prieur et mourut en 1381. Parmi ses nombreux traités mystiques, tous écrits en langue flamande, les principaux sont le livre des noces spirituelles, le miroir de la félicité et une apologie de la contemplation (50). Pratique comme Tauler, Ruysbroek a combattu les vices de ses contemporains ; il a réfuté en outre les erreurs des frères du libre esprit, très nombreux dans les Pays-Bas. Dans sa partie spéculative son mysticisme ne diffère guère de celui d'Eckart ; ce qui l'occupe surtout c'est la description des degrés qu'il faut franchir pour arriver à l'union avec Dieu ; sous ce rapport il suit la tradition de l'école de Saint Victor. Les degrés sont au nombre de trois, la vie active, la vie intime, la vie contemplative. Dans la première on se rapproche de Dieu par la pratique des vertus, par les bonnes oeuvres, par les pénitences ; c'est la vie des commençants. Au second degré, qui est celui des « progressants » , l'âme tend à s'affranchir des choses et des images extérieures ; elle renonce à l'affection pour les créatures. Le degré le plus élevé est celui de la vie contemplative, « la vie vitale par excellence, la vie superessentielle » ; elle consiste en un savoir sans mode et sans différence, en une intuition immédiate, où tout est absorbé dans un abîme sans fond, où l'on ne distingue plus entre le rien et le quelque chose. Dans les tableaux qu'il fait de cet état bienheureux, Ruysbroek est si prodigue d'exagérations, que lui aussi semble tomber dans le panthéisme, bien qu'il proteste contre ceux qui identifient le créateur et la créature. Vers 1408 une traduction latine des Noces spirituelles étant tombée entre les mains de Gerson, celui-ci la soumit à une censure sévère; un des chanoines du Groendal, Jean de Schonhoven, en prit la défense en disant que dans les passages critiqués Ruysbroek ne s'était exprimé que par figures ; Gerson admit cette excuse, mais jugea que pour ne pas s'exposer à être mal interprété, il aurait fallu parler un langage plus clair (51). C'eût été difficile; car comment dire clairement ce dont on ne peut pas se faire une idée nette? Il y a peu de mystiques qui se soient perdus comme Ruysbroek dans les sphères obscures, où l'on veut contempler Dieu et où l'on ne retrouve que l'abstraction du nihilum oeternum.


Table des matières

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45 C. Schmidt, Études sur le mysticisme allemand au quatorzième siècle, dans les Mémoires de l'Académie des sciences morales et polit., savants étrangers, 1847 T. 2. - Böhringer, Die deutschen Mystiker des vierzehnten und fünfzehnten Jahrhunderts. Zurich 1855. - Greith, Dic deutsche Mystik im Predigerorden. Fribourg 1861. - Preger, Vorarbeiten zu einer Geschichte der deutschen Mystik. Zeitschrift für hist. Theol 1869, 1re livr. - Le même, Geschichte der deutschen Mystik im Mittelalter. Leipzig 1874, T 1 et 2.

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46 On le croyait originaire de Strasbourg ; d'après Preger, T. 1, p. 325, il était Saxon. - Ses oeuvres chez Pfeiffer, Deutsche Mystiker des vierzehnten Jahrh. Leipzig 1857, T. 2, p. 1 ; la 2e partie n'a pas paru. - G. Schmidt, Meister Eckart. Theol. Studien und Krit., 1839, 3e livr. - Martensen, M. E., eine theologische Studie. Hambourg 1842. - Bach, M. E. der Vater der deutschen Speculation. Vienne 1864. - Heidrich, Das theologische System des M. E. Posen 1864, in-4°. - Lasson, Meister Eckart. Berlin 1868. - Jundt, Essai sur le mysticisme spéculatif de M. E. Strasb. 1871. - Linsenmann, Der ethische Gharakter, der Lehre Eckarts. Tubingue 1873, in-4°. - Preger, T. 1, p. 309.

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47 On a de lui quelques sermons. Pfeiffer, Deutsche Mystiker, T. 1, p. 261. Un traité manuscrit de lui de adventu Christi a existé à l'ancienne bibl. de Strasbourg.

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48 Les ouvrages de Suso furent publiés à Augsbourg 1482, 1512, in-f° en paraphrase latine par le chartreux Surius, Cologne 1555 et plusieurs fois; en allemand moderne par Diepenbrock, 1829, 3e éd. Augsb. 1854, et par le P. Denifle, Augsb. 1878 ; cette nouvelle traduction est faite « d'après le plus ancien manuscrit » ; le savant dominicain aurait rendu un meilleur service en donnant le texte même de ce manuscrit. La version de Surius a servi de base à une traduction française et à une italienne.

Les principaux écrits de Suso sont: Von, der ewigen Weisheit, qu'il a traduit lui-même en latin sous le titre de Horologium aeternae sapientiae; ce texte latin a été plusieurs fois imprimé à la fin du quinzième siècle. Il en existe une version française, faite en 1389 par un franciscain lorrain nommé Jean ; la Bibl. nationale en possède six beaux manuscrits in-f°, et on en a des éditions de Paris 1494, 1499, 1530. - Von der Wahrheit ; tract. en français d'après Surius, Paris 1701. - Une collection de lettres à diverses religieuses. Dic Briefe Suso's, nach einer Handschrift des fünfzehnten Jahrh., herausgegeben von Preger. Leipzig 1867. - L'autobiographie de Suso. - Chavin, La vie et les épîtres de Henri Suso. Paris 1842.

C. Schmidt, Ber Mystiker IL Suso. Theol. Studien und Kritik., 1843. 4e livr., d'après un manuscrit de la fin du quatorzième siècle, orné de miniatures, qu'avait possédé la bibl. de Strasbourg. - Preger, T. 2. p. 309.

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49 La 1re édition des sermons de Tauler est celle de Leipzig 1498 in-4° la meilleure jusqu'à présent est celle de Bâle 1522, in-f°. En allemand moderne plusieurs fois, surtout Francfort 1826, 3 P., nouv. éd. par Hamberger, Francf. 1864. il en existe une trad. hollandaise, Anvers 1593, in-4°, et une anglaise (25 sermons), Londres 1857, in-4°.. Les recueils publiés, en allemand à Cologne 1543, in-f°, et en latin. ib., 1553, in-f°, contiennent, outre les sermons, un grand nombre de pièces qu'on a "ses à tort sous le nom de Tauler, ces pièces ont été traduites en hollandais, en français, en italien, en espagnol. ou attribuait aussi à Tauler un traité généralement intitulé Nachfolgung des armen Lebens Christi , Francf. 1621 , 1833. Le P. Denifle, qui l'a publié de nouveau sous le titre Das Buch der geistlichen Armuth, Munich 1877, démontre qu'il ne peut pas être de Tauler. Nous nous rangeons du même avis, en nous fondant sur le fait que l'auteur du traité demande, comme le faisaient les franciscains rigides, la pauvreté dans le sens le plus littéral; Tauler a eu l'esprit trop élevé pour faire de la mendicité une condition indispensable de la perfection.

Je ne cite que pour mémoire mon travail : Joh. Tauler von Strassburg. Hambourg 1841 - il contient quelques erreurs qui ne me permettent pas de le recommander. - Les rapports de Tauler avec l'ami de Dieu sont racontés. mêlés à des fictions, dans un traité joint aux anciennes éditions des sermons et publié par moi d'après un manuscrit de la fin du quatorzième siècle : Bericht über Taulers Bekehrung, Strasb. 1875. Le P. Denifle, Taulers kritisch untersucht, Strasb. 1879, prétend que le maître de l'Écriture dont il est parlé dans cet écrit n'est pas Tauler, mais un personnage imaginaire ; ses raisons ne me, paraissent pas convaincantes; j'y reviendrai peut-être un jour. La partie de l'ouvrage de M. Preger qui traitera de Tauler n'a pas encore paru ; l'auteur en a communiqué les principaux résultats dans la nouvelle édition de l'Encyclopédie de Herzog, article Tauler.

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50 Vier Schriften von Joh. Rusbroek in niederdeutscher Sprache (herausg. von Arnswaldt), Hanovre 1848. - Rusbrochii opera, latine reddita per Laur. Surium. Cologne 1552, in-f°. - Rusberi (sic) de ornatu spiritualium nuptiarum libri tres, avec une préface de Lefèvre d'Etaples , Paris 1512.

L'ornement des noces spirituelles, trad. par un chartreux de Paris. Toulouse

1619. - Engelhardt, Richard von S. Victor und Joli. Ruysbroek. Erlangen

1838. - Böhringer, Dic deutschen -Mystiker, p. 442.

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51 Gersonis opera, éd. Dupin. T. 1, P. 1, p. 59, 63, 78.

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