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 PREMIERE PÉRIODE

DE CHARLEMAGNE A GRÉGOIRE VII

(771 à 1073)

 

CHAPITRE PREMIER

LA PAPAUTÉ

 

1. Jusqu'à Nicolas 1er, 858(1)

Sous Charlemagne et ses premiers successeurs la situation des papes, qui longtemps avait été peu assurée, devient plus forte et, à mesure qu'ils étendent leur pouvoir, ils aspirent à une autorité plus haute.

Ils entretenaient encore des relations avec les empereurs byzantins, mais ne pouvant plus en attendre de secours efficaces contre les Lombards, ils s'appuyaient sur les Francs, seuls capables de les délivrer du voisinage inquiétant d'une race qu'ils détestaient. Lorsqu'en 770 il fut question de marier Charlemagne et Carloman, fils de Pépin, à des filles du roi Didier, Étienne III leur écrivit en termes violents pour les en détourner. Sourds à ces adjurations, les deux princes francs épousèrent chacun une princesse lombarde. Mais Carloman étant mort en 771,Charlemagneobligea sa veuve à se retirer auprès de son père à Pavie, et répudia bientôt après lui-même sa propre épouse. Dès lors Didier recommença ses incursions dans les domaines pontificaux. Le nouveau pape,Adrien 1er(depuis 772), appela Charlemagne à son aide; il vint en 774, mit fin à l'indépendance lombarde et prit le titre de roi des Lombards.

 

Pendant qu'il assiégeait encore Pavie, il se rendit à Rome pour y célébrer les fêtes de Pâques. A cette occasion Adrien lui demanda de confirmer la donation que Pépin avait faite àÉtienne III, et qui consistait dans le littoral de l'Adriatique depuis Ancône jusqu'à Rimini. Charlemagne y consentit; au dire du plus ancien biographe du pape, le roi lui aurait même fait une donation nouvelle, très considérable, comprenant aussi des provinces qu'il n'avait pas conquises, et d'autres dont il s'était réservé la souveraineté la Vénétie et l'Istrie ont appartenu encore longtemps aux empereurs grecs, et les duchés de Bénévent et de Spolète ont continué de dépendre de la royauté franque. Les papes n'ont jamais publié l'acte de cette donation ; on peut en conclure que, s'il existe encore dans les archives pontificales, il n'est pas aussi favorable que les chroniqueurs l'ont dit et que le saint-siège l'aurait désiré. Il paraît ressortir de quelques lettres d'Adrien à Charlemagne que ce dernier aurait promis la cession de quelques territoires, mais qu'il ne se hâtait pas d'exécuter cette promesse . Cependant le pape, tout en ne cessant de lui rappeler ses engagements, lui témoigna sa reconnaissance sous une forme très habile.

Dans une lettre de 777 il l'appela novus christianissinus Constantinus, pour avoir rendu à l'église de Rome les possessions que lui avaient enlevées les Lombards. Ce titre de nouveau Constantin devait exciter le roi des Francs à se montrer aussi libéral que, suivant une opinion qui commençait à se répandre, l'avait été le premier empereur chrétien. Adrien fait allusion dans sa lettre à des domaines et à des privilèges que Constantin avait accordés au pape Silvestre ; ce que Charlemagne et Pépin avaient donné, fut représenté comme une restitution.Léon III, successeur d'Adrien depuis la fin de 795, fit remettre à Charlemagne les clefs du tombeau de saint Pierre et la bannière de Rome, comme symboles de l'obligation pour le roi d'être le défenseur de l'église romaine; en même temps, comme aucun missus royal n'avait assisté à sa consécration, il demanda que Charlemagne en envoyât un pour recevoir de lui-même et du peuple le serment de fidélité.

Menacé par une faction puissante, il se trouvait dans une situation difficile ; il comprenait qu'il ne resterait pas maître à Rome, s'il ne s'appuyait pas sur un pouvoir assez fort pour maintenir les Romains dans la soumission. Charlemagne fit partir l'abbé Angilbert, qui reçut le serment. En 799, Léon, chassé par ses adversaires, et poursuivi d'accusations graves, se réfugia auprès du roi, qu'il ne trouva qu'au fond de la Westphalie, à Paderborn. Charlemagne le fit ramener à Rome; l'année suivante il y vint lui-même et réunit un concile pour examiner l'affaire ; les évêques assemblés déclarèrent qu'il ne leur appartenait pas de juger le siège apostolique, caput de toutes les églises, que le pape juge les évêques, mais qu'il n'est jugé par personne, «comme c'est l'usage depuis les anciens temps». Léon III se justifia par un serment.

Pour récompenser Charlemagne du service qu'il lui avait rendu en le réintégrant, il lui en rendit un autre en lui donnant la couronne impériale. Il est permis de croire que ce couronnement ne fut pas un acte improvisé dans un moment d'enthousiasme, comme il semblerait d'après les chroniqueurs; très probablement Charlemagne, avant d'embrasser la cause du pape, avait obtenu de lui une promesse; c'est d'autant plus vraisemblable que la plainte portée contre Léon d'avoir acheté son élection, ne. paraît pas avoir été sans fondement. Le 29 décembre 800 il posa sur la tète du roi franc la couronne de l'empire d'Occident. Il est douteux qu'en accomplissant cet acte, il ait eut pleine conscience du principe théocratique que le pouvoir séculier émane du siège de Rome; il ne voulait que s'assurer l'appui du souverain le plus puissant de l'Europe occidentale. Mais ce fut un précédent d'une portée très vaste; de même que le couronnement par le chef de l'église augmentait le prestige du nouvel empereur, l'autorité du pape, qui lui conférait ce titre, dut grandir aux yeux des hommes; on s'habitua à l'idée que le successeur de saint Pierre pouvait seul décerner la puissance temporelle la plus haute.

 

Depuis la fin de la domination lombarde, Charlemagne avait exercé à Rome les fonctions de patrice dans toute leur étendue; non seulement il était «défenseur de l'église», mais il avait pris tout le pouvoir qu'avait possédé jadis l'exarque de Ravenne. Désormais il renonça au titre de patrice pour prendre celui d'auguste et d'imperator ; le patriciat fut déféré au pape; Rome resta une ville impériale, une métropole italienne comme Ravenne et Milan.

D'après ce qui vient d'être dit on peut se faire une idée de ce qu'a été alors le pouvoir temporel des papes. Longtemps il y a eu à ce sujet deux opinions différentes; suivant l'une, les papes n'auraient eu que le domaine utile des territoires cédés par Pépin et par Charlemagne, c'est-à-dire le revenu et non le gouvernement ; d'après l'autre, ils y auraient exercé la souveraineté politique tout entière, sans restriction. Ni l'une ni l'autre de ces opinions n'est tout à fait exacte. En leur qualité de grands propriétaires fonciers, les papes ont eu, conformément aux coutumes de l'époque, un certain pouvoir administratif et judiciaire, ils ont perçu des impôts, ils ont nommé des régisseurs et des juges, ils ont même institué des fonctionnaires armés pour la garde de leurs domaines, mais en même temps ils ont dû fournir aux empereurs des contributions et des hommes de guerre , et laisser inspecter les provinces par les missi dominici. Ni les empereurs ni les papes n'ont possédé une souveraineté complète; elle a été partagée, mais de telle sorte que l'autorité politique supérieure a toujours appartenu aux empereurs. Cependant cet état de choses n'a pas pu manquer de contribuer à l'agrandissement du pouvoir pontifical ; les évêques de Rome, les plus riches et les plus puissants de la chrétienté occidentale, délivrés de la suprématie des Byzantins, feront tous leurs efforts pour se soustraire aussi à celle des Carolingiens affaiblis.

 

Pour le moment encore ils ne peuvent exercer leur autorité dans l'église qu'après avoir juré fidélité à l'empereur et avoir obtenu sa confirmation. En 816Étienne IVfut élu et consacré, sans que les officiers impériaux, présents à Rome, eussent eu le temps de recevoir les instructions de Louis le Débonnaire; ce fut une infraction à la règle établie. Étienne se rendit lui-même en France; à Reims il couronna l'empereur et l'impératrice, et il ne paraît pas avoir été blâmé à cause de sa consécration hâtive.

Son successeur,Pascal 1er, 817 à 824, obtint de Louis un privilège pour les possessions de l'église de Rome (2), mais dut se justifier plus tard devant des missi impériaux au sujet d'une grave accusation qu'on avait portée contre lui. En 824, après l'élection d'Eugène II, Louis envoya à Rome son filsLothaire, qui de nouveau fit jurer par les Romains de rester fidèles à l'empereur, et de ne jamais permettre qu'un pape nouvellement élu fût consacré sans avoir prêté le même serinent d'hommage en présence des envoyés impériaux.

 

Lorsque, par le traité de Verdun, Lothaire fut devenu roi d'Italie avec le titre d'empereur, les papes, ayant à faire à un prince moins puissant et presque toujours absent du pays qu'il devait gouverner, tentèrent de se passer du serment de la confirmation. Cela arriva en 844, après l'élection deSergius Il; Lothaire fit aussitôt partir son fils Louis, pour rappeler aux Romains qu'on ne devait consacrer un nouveau pape, à moins que l'empereur ne l'eût ordonné et que ses missi ne fussent présents. En 847 on consacraLéon IV, sans attendre les ordres impériaux ; cette fois-ci le prince ne réclama point. L'élection deBenoit IIIen 855 fut suivie de troubles; un parti voulait le cardinal Anastase, pour lequel se laissèrent gagner les envoyés de l'empereur ; mais une émeute ayant éclaté en faveur de Benoît, ils consentirent à ce qu'il fût consacré en leur présence.

 

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2. Les fausses décrétales et la donnation de Constantin

 

Aucun des papes dont il vient d'être question n'a joué un rôle éminent dans l'histoire de l'église ; le couronnement même de Charlemagne fut moins la preuve d'une grande conception politique que du besoin qu'avait Léon III de se créer un protecteur. Comme évêques de Rome les papes étaient soumis aux empereurs ; leur seigneurie temporelle était fondée, mais n'avait pas encore toute son indépendance ; personne en Occident ne contestait la primauté du siège apostolique, mais la suprématie absolue de celui qui l'occupait trouvait encore des contradicteurs. Lorsque, en 833,Grégoire IIIvint en France pour s'interposer comme médiateur entre Louis le Débonnaire et ses fils révoltés, les évêques du parti de l'empereur le traitèrent comme leur égal lui rappelèrent son serment de fidélité et le menacèrent de déposition et d'excommunication. Les circonstances n'avaient pas été favorables à des prétentions plus ambitieuses;d'ailleurs, jusqu'à Nicolas 1er pas un des papes du neuvième siècle n'aurait eu les qualités requises pour surmonter ces circonstances. Avec Nicolas la papauté se relève et reprend de nouvelles forces. Avant de parler de cet homme remarquable, il faut examiner un ouvrage et un document qui tous deux sont des fraudes , mais qui tous deux seront invoqués pendant longtemps à l'appui d'une extension illimitée du pouvoir pontifical. L'ouvrage est un recueil dedécrétales, le document une prétendue donation de Constantin.

 

Vers le milieu du neuvième siècle on vit paraître une collection de canons de conciles et de lettres décrétales de papes, dont l'auteur est appelé tantôt Isidorus mercator, tantôt Isidorus peccator, tantôt Isidore tout court. Ce nom signifie que l'auteur, quel qu'il fiât, a voulu faire passer son oeuvre comme étant de l'archevêque Isidore de Séville, auquel on attribuait un recueil du même genre, mais non falsifié. Pour distinguer le nouveau recueil, on le qualifie aujourd'hui dePseudo-Isidore(3). Il contient, outre un certain nombre de pièces authentiques, beaucoup de pièces fausses, composées d'éléments tirés de sources diverses ; le compilateur s'est borné à leur donner la forme épistolaire et à y mettre le nom de quelque ancien pape. Ce qui s'y rapporte au dogme, au culte, à la morale, n'est qu'une partie accessoire; le premier et principal dessein de l'auteur est de démontrer l'indépendance des évêques aussi bien à l'égard du pouvoir politique que des métropolitains et des conciles provinciaux. Toute la sollicitude de l'auteur est pour l'épiscopat; il veut mettre les évêques à l'abri de la justice séculière et des poursuites que pourraient diriger contre eux leurs propres supérieurs ; les procédures contre eux sont entourées de tant de difficultés, qu'une condamnation devient presque impossible. Les conciles devant lesquels doivent être portées les causes ne peuvent être convoqués que de l'agrément du pape ; toute sentence prononcée par un concile réuni a l'insu ou contre la volonté du pape est déclarée nulle; et lors même qu'un évêque est condamné régulièrement, il lui reste l'appel à Rome. Par ces différentes mesures l'autorité des conciles provinciaux, et par conséquent celle des métropolitains, est diminuée et celle des papes est agrandie en proportion. Il est dit en outre que dans les villes principales il doit y avoir des primats, supérieurs aux archevêques et en relation directe avec les papes. Ces derniers sont appelés évêques universels de l'église ; de la suprématie du siège de Rome, fondée sur la primauté de Pierre, on fait découler l'autorité souveraine de leurs décrets et l'obligation de l'obéissance pour toute la chrétienté. La hiérarchie, représentée par l'épiscopat, s'achevant dans la papauté et indépendante des pouvoirs laïques , tel est le système des fausses décrétales ; c'est par là que l'auteur a servi la cause du saint-siège, bien plus encore que celle de l'épiscopat.

Il reste la question : quand et où le recueil a-t-il été composé? L'époque peut être fixée peu avant 847; en cette année un diacre de Mayence, Benoît Lévita, acheva une collection de capitulaires, dans laquelle se rencontrent des matériaux pseudo-isidoriens. Le lieu de naissance est plus difficile à déterminer ; on a fait à ce sujet des hypothèses diverses ; tout ce qu'on peut dire avec quelque certitude , c'est que les fausses décrétales n'ont pas été fabriquées à Rome, mais dans l'église franque ; la seulement on signale des circonstances qui peuvent avoir inspiré à l'auteur l'idée de commettre sa fraude (4). C'est aussi en France, au concile de Chiersy en 857, qu'on a fait usage pour la première fois de quelques-unes des pièces fausses. A Rouie, au contraire , ou ne paraît pas avoir connu le recueil avant Nicolas 1er.

L'auteur a aussi compris dans sa compilation ce qu'on appelle la donation de Constantin. D'après cet acte, Constantin, aussitôt après son prétendu baptême par Silvestre, aurait donné à ce pape et à ses successeurs les droits politiques et ecclésiastiques les plus étendus, et au clergé romain de grands privilèges honorifiques : la chaire de Saint-Pierre, élevée plus haut que l'empire, doit avoir la suprématie sur les patriarcats d'Alexandrie, d'Antioche, de Jérusalem, de Byzance et sur toutes les églises du monde; le pape sera juge en tout ce qui concerne la foi et le culte; il portera les insignes impériaux.

Le clergé romain jouira des distinctions du sénat, il couvrira ses chevaux de housses blanches, et se chaussera de sandales blanches; enfin l'empereur abandonne au pape la souveraineté de Rome, des provinces et des villes de toute l'Italie ou des contrées occidentales (5).

 

Au premier coup d'oeil ce document révèle son caractère apocryphe, son origine romaine et son intention. Nous avons dit plus haut qu'en 777 Adrien 1er avait parlé dans une lettre à Charlemagne d'une donation de Constantin; l'acte lui-même existait-il à cette époque? S'il avait existé, le pape n'aurait pas Manqué sans doute de s'y appuyer expressément ; il est plus probable qu'il ne fut composé qu'un peu plus tard, pour fixer une opinion qu'on voulait faire prévaloir (6). La constante préoccupation des papes était qu'en Italie leur puissance devait prendre la place, non seulement de celle des Grecs et des Lombards, mais aussi de celle des Francs; pour donner un fondement historique à cette aspiration, on inventa un droit qu'on fit remonter jusqu'à Constantin ; à l'idée d'une donation de territoire, on ajouta celle que la papauté est élevée au-dessus de l'empire. Pendant le règne de Charlemagne il n'eût pas été prudent de manifester une pareille prétention ; sous ses successeurs plus faibles, et une fois que l'acte eut paru dans le recueil de Pseudo-Isidore, la papauté n'hésita plus à l'invoquer (7).


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1) Liber pontificalis notices biographiques sur les papes des neuf premiers siècles, recueillies à Rome. Le recueil fut commencé dans la première moitié du sixième siècle, puis continué successivement par divers auteurs jusqu'à la fin du neuvième. C'est à tort qu'on l'a attribué à Anastase, dit le bibliothécaire, abbé d'un couvent romain, mort en 886. Abbé Duchesne, Études sur le Liber pontificalis ; Bibliothèque des écoles de Rome et d'Athènes, 1877. - Publié par Bianchini, Rome 1718, 4 vol. in-f° par Vignoli, Rome 1724, 3 vol. in-4°) ; dans la Patrologie de Migne, T. 127 et 128. M. l'abbé Duchesne en a commencé une nouvelle édition critique, dont le 1er fascicule, in-4°, a paru à Paris en 1884, dans la susdite Bibliothèque. - Bayet, Les élections pontificales sous les Carolingiens ; Revue historique, 1884, 1re livr., p. 49. - Lorenz, Papstwahl und Kaiserthum. Berlin 1874.

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2) Chez Pertz, Monumenta Germanioe, T. 4, P. 2, p. 6. On n'a plus de ce privilège qu'un texte interpolé, que Theiner, Cod. dipl., T. 1, p. 2, donne encore comme authentique. V. aussi Sickel, Das Privilegium Ottos I. Innsbruck 1882, p. 55. - Les papes, qui ont régné entre Étienne, mort en 817, et Nicolas 1er, sont: Pascal 1er, 817 à 824; Eugène II, 824 à 827; Valentin, qui ne siégea que 40 jours; Grégoire IV, 827 à 844 - Sergius II, 844 à 847 ; Léon IV, 847 à 855; Benoît III, 855 à 858. Au treizième siècle surgit la fable qu'entre Léon IV et Benoît III les Romains auraient eu un pape féminin, lapapesse Jeanne. Voir la manière ingénieuse dont Döllinger explique l'origine de ce conte, Die Papstfabeln des Mittelalters. Munich 1863, p. 1.

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3) Publié d'abord par Merlin, Tomus primus quatuor conciliorum etc. Ysidoro auctore. Paris 1524, in-f°. Ce texte, assez fautif, fut reproduit en 1853 dans la Patrologie de Migne, T. 230. La première bonne édition critique est celle de Hinschius, Décrétales pseudo-isidorianoe et capitula Angilramni. Leipzig 1863.

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4) Kneist, De fontibus et consilio pseudo-isidorianoe collectionis. Göttingue 1832), in-4°. - Gieseler, 4e éd. T. 2, P. 1, p. 173. - Wasserschleben, Beiträge zur Geschichte der falschen Dekretalen. Breslau 1844, et un article du même dans l'Encyclopédie de Herzog, 1re éd., T. 12, p. 337. D'après ce savant, le recueil aurait été fait dans le diocèse de Mayence. Weizsäcker en place l'origine dans le diocèse de Reims ; Hinkmar und Pseudo-Isidor, Zeitschrift für hist. Theol., 1858. Une troisième opinion, moins probable, est soutenue par Langen, dans la Hist. Zeitschrift, 1882, 3e livr. : l'auteur serait Servat Loup, abbé de Ferrières, chargé en 849 d'une négociation avec le pape, au sujet de la Bretagne, qui cherchait à se soustraire à l'autorité ecclésiastique de l'archevêque de Tours.

Après avoir servi pendant des siècles à justifier le système des papes, les fausses décrétales sont abandonnées depuis longtemps par les catholiques eux-mêmes.

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5) Onnes Italioe seu occidentalium regionum provincias, loca et civitates. An onzième siècle on changea seu en et. Döllinger, Papstfabeln, p. 83.

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6) Döllinger, o. c., p. 76, place la rédaction entre 750 et 775. Langen, Hist. Zeitschrift, 1883, 3e livr., pense qu'Adrien 1er fit composer la pièce au printemps de 778. - D'après Grauert, Hist. Taschenbuch, Munich 1883, 4e livr., elle n'aurait été écrite qu'entre 840 et 850 à Saint-Denis. - Bayet, La fausse donation de Constantin, examen de quelques théories récentes ; Annuaire de la faculté des lettres de Lyon, 1884, 1er fascicule - l'auteur croit que la partie relative à la cession de l'Italie date du commencement de 774, mais qu'elle n'est peut-être qu'une interpolation ajoutée à un texte rédigé déjà sous Paul 1er.

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7) Pseudo-Isidore, éd. Hinschius, p. 249. Par extrait dans le Decretum Gratiani, dist. XLVI, cap. 13. - L'authenticité, contestée déjà au moyen âge et niée au seizième siècle par le cardinal Baronius, n'est plus acceptée par la science catholique.

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(La Bible: 1Thessaloniciens 5:21)

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