Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE I

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« Ce sont ici les paroles que Moïse dit à tout Israël, en deçà du Jourdain, dans le désert, dans la plaine, vis-à-vis de Suph, entre Paran et Thophel, Laban, Hatséroth, et Di-Zahab. Il y a onze journées depuis Horeb, par le chemin de la montagne de Séhir, jusqu'à Kadès-Barnéa » (Deut. 1, 1-2)

 

L'écrivain inspiré a, soin de nous donner les renseignements les plus précis, quant à l'endroit où les paroles de ce Livre furent prononcées, aux oreilles du peuple. Israël n'avait pas encore traversé le Jourdain. Ils en étaient tout près. Toute la situation est décrite avec une minutie qui montre l'importance que Dieu mettait à tout ce qui concernait son peuple. Il veillait sur eux de jour et de nuit. Chaque étape de leur voyage était dirigée par Lui. Rien n'était trop petit pour qu'il s'en occupât ; rien n'était trop grand pour sa puissance.

S'il en était ainsi pour Israël dans le désert de jadis, il en est encore ainsi maintenant pour l'Eglise dans son ensemble et pour chaque membre en particulier. Les yeux d'un Père sont continuellement sur nous, ses bras éternels sont autour de nous de jour et de nuit. « Il ne retire pas ses yeux de dessus le juste» (Job 36, 7). Il s'est chargé de tous nos besoins, de tous nos soucis. Il nous invite à nous décharger sur Lui de notre fardeau, qu'il soit gros on petit, avec la douce conviction qu'il prend soin de nous.

 

Tout cela est merveilleux et rempli de consolation, bien propre à tranquilliser le coeur, quoi qu'il arrive. Mais le croyons-nous ? Croyons-nous réellement que le « possesseur des cieux et de la terre » (Gen. 14, 19) est notre Père, et qu'il s'est chargé de pourvoir à tous nos besoins, du commencement à la fin ? Hélas ! il est à craindre que nous ne connaissions guère la puissance de ces grandes mais simples vérités. Nous en parlons, nous en faisons profession, mais avec tout cela, nous prouvons par notre vie de chaque jour, combien peu nous nous les approprions. Si nous étions bien convaincus que Dieu pourvoit à tous nos besoins, si « toutes nos sources étaient en Lui » (Ps. 87, 7), pourrions-nous rechercher de pauvres sources terrestres, qui tarissent si promptement et désappointent nos coeurs ? Évidemment non.

Nous nous imaginons souvent que nous vivons de foi, tandis qu'en réalité nous nous reposons sur quelque appui humain, qui nous manquera tôt ou tard. N'en est-il pas ainsi, lecteur ? Ne sommes-nous pas constamment portés à abandonner la source d'eau vive, pour nous creuser des citernes crevassées qui ne peuvent contenir de l'eau ? Et cependant nous croyons vivre de foi ! Nous faisons profession de ne nous attendre qu'à Dieu seul pour suppléer à nos besoins, quels qu'ils soient, tandis qu'en réalité, nous nous arrêtons à quelque source terrestre et y cherchons quelque chose. Est-il surprenant que nous soyons désappointés ? Comment pourrait-il en être autrement ? Notre Dieu ne veut pas que nous comptions sur quelqu'un d'autre ou sur autre chose que sur Lui-même. En maint endroit de sa Parole, il nous a donné ses pensées quant au vrai caractère et au résultat certain de la confiance humaine. Prenons ce passage si solennel du prophète Jérémie : « Maudit l'homme qui se confie en l'homme, et qui fait de la chair son bras, et dont le coeur se retire de l'Éternel ! Et il sera comme un dénué dans le désert, et il ne verra pas quand le bien arrivera, mais il demeurera dans des lieux secs au désert, dans un pays de sel et inhabité ». Puis remarquez le contraste : « Béni l'homme qui se confie en l'Eternel, et de qui l'Eternel est la confiance ! Il sera comme un arbre planté près des eaux; et il étendra ses racines vers le courant ; et il ne s'apercevra pas quand la chaleur viendra, et sa feuille sera toujours verte ; et dans l'année de la sécheresse il ne craindra pas, et il ne cessera de porter du fruit » (Jér. 17, 5-8).

 

Nous avons ici, dans un langage divinement clair et éloquent, les deux côtés de cet important sujet. La confiance terrestre amène une malédiction certaine ; son résultat est la stérilité et la désolation. Dieu, dans sa fidélité même, fera tarir toutes les sources humaines, fera écrouler tous les appuis humains, afin que nous apprenions quelle est la folie de ceux qui se détournent de Lui. Quelles images frappantes que celles employées dans le passage cité : « les lieux secs du désert », - « une terre salée et inhabitée ». Telles sont les figures employées par le Saint-Esprit pour représenter la confiance en l'homme.

 

D'un autre côté, quoi de plus beau, de plus rafraîchissant que les images adoptées pour représenter toutes les bénédictions de la confiance simple et entière en l'Éternel : - un arbre planté près des eaux, qui étend ses racines le long d'une eau courante, - la feuille toujours verte, - le fruit ne cessant jamais ! Il en est de même de l'homme qui se confie en l'Eternel et dont l'Eternel est l'espérance. Il est nourri par ces sources éternelles qui coulent du coeur de Dieu. Il boit gratuitement de la fontaine d'eau vive. Il trouve toutes ses sources dans le Dieu vivant. La chaleur peut survenir, mais il ne s'en aperçoit point. L'année de la sécheresse peut arriver, il ne s'en met point en peine. Des milliers de ruisseaux tributaires peuvent tarir, il ne s'en doute pas, parce qu'il ne dépend pas d'eux. Il habite à côté de la fontaine jaillissante. Il ne manquera jamais de rien. Il vit par la foi.

 

Et maintenant, puisque nous sommes sur ce sujet, tâchons de comprendre bien clairement ce que c'est que vivre de foi ; et demandons-nous si tel est notre cas. On parle souvent de la vie de foi d'une manière peu intelligente. On croit que c'est simplement se confier en Dieu pour la nourriture et le vêtement. On cite certaines personnes n'ayant ni fortune, ni revenu assuré, comme « vivant de foi », comme si la vie glorieuse et merveilleuse de la foi n'avait pas une sphère plus vaste, une portée plus haute que les choses temporelles et la satisfaction de nos besoins.

Nous ne saurions protester avec trop de force, contre cette misérable appréciation de la vie de la foi. Elle en limite la sphère, en abaisse la portée d'une manière intolérable pour quiconque en connaît quelque peu les saints et précieux mystères. Pouvons-nous admettre un instant qu'un chrétien qui se trouve avoir un revenu assuré, doive pour cela être privé du privilège de vivre de foi ? Cette vie bénie ne s'élève-t-elle pas plus haut que la confiance en Dieu pour nos besoins temporels ? Ne nous donne-t-elle pas de Dieu une idée plus élevée que celle-ci - il ne nous laissera pas mourir de faim ni privés de vêtements ?

Loin de nous une telle pensée !La vie de la foi ne doit pas être comprise de la sorte. Ce serait la déprécier grandement et faire un tort grave à ceux qui sont appelés à vivre de cette vie. Quelle est la signification de ces quelques paroles : « Le juste vivra de foi » ? Nous les trouvons pour la première fois dans Habakuc 2, 4. Elles sont citées par l'apôtre en Rom. 1, 17, où il pose le solide fondement du christianisme. Il les cite encore en Gal. 3, 11, où il cherche anxieusement à ramener ces églises ensorcelées au fondement solide qu'elles abandonnaient dans leur folie. Enfin ces paroles se trouvent une quatrième fois au chap. 10, 38, de l'épître aux Hébreux, où l'apôtre avertit ses frères du danger de rejeter leur confiance et de renoncer à atteindre le but.

Tout cela nous montre l'immense importance et la valeur pratique de ces quelques mots: « Le juste vivra de foi ». A qui s'appliquent-ils ? A quelques serviteurs du Seigneur qui n'ont pas' de revenu assuré ? Non ; ils s'adressent à chaque enfant de Dieu et sont l'heureux privilège de tous ceux à qui peut s'appliquer le titre de « juste ». C'est une funeste erreur de limiter ce privilège. C'est donner la prééminence à une portion de la vie de la foi qui devrait être à l'arrière-plan, si une classification était ici permise, car il ne doit pas y en avoir. La vie de la foi est une. La foi est le grand principe de la vie divine, du commencement à la fin. Nous sommes justifiés par la foi et nous vivons par la foi ; nous sommes debout par la foi, et nous marchons par la foi. Du début à l'issue de la course chrétienne, tout est par la foi.

C'est donc une funeste erreur que de distinguer certaines personnes, qui dépendent du Seigneur pour leurs besoins temporels, et de dire qu'elles vivent de foi, comme si elles étaient les seules à le faire. Souvent même, on les donne en exemple à l'Eglise de Dieu, comme quelque chose de merveilleux, et le reste des chrétiens est amené à croire que le privilège de vivre de foi est entièrement au-dessus de leur portée ; ils sont ainsi trompés quant au vrai caractère et à la sphère de la vie de foi, et leur vie morale en souffre matériellement.

 

Que le lecteur chrétien comprenne donc clairement que c'est son heureux privilège, quelle que soit sa position sociale, de vivre d'une vie de foi dans toute l'acception de ce mot. Il peut, selon sa mesure, prendre le langage de l'apôtre et dire : « Ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi » (Gal. 2, 20). Que personne ne lui ravisse ce précieux et saint privilège, qui appartient à tous les membres de la famille de la foi. Hélas ! trop souvent notre foi est faible, tandis qu'elle devrait toujours être forte, ferme et vigoureuse. Notre Dieu aime une foi ferme. Si nous étudions les évangiles, nous y verrons que rien ne réjouissait le coeur de Christ comme une foi qui Le comprenait, qui comptait largement sur Lui et qu'Il appelle « une grande foi ». Voyez, par exemple, la Syrophénicienne en Marc 7, et le centurion en Luc 7.

Il est vrai qu'il venait aussi au devant d'une petite foi - de la foi la plus faible. Il pouvait répondre à un : « Si tu veux », par un miséricordieux : « Je veux », - à un « Si tu peux », par un : « Le « Si tu peux », c'est : Crois ! toutes choses sont possibles à celui qui croit ». Le coeur du Sauveur était réjoui et son âme rafraîchie, lorsqu'il pouvait dire : « 0 femme, ta foi est grande ; qu'il te soit fait comme tu veux » (Matt. 15, 28).

Nous pouvons être assurés qu'il en est de même aujourd'hui que lorsque notre bien-aimé Seigneur était sur la terre. Il aime qu'on se confie en Lui, qu'on se serve de Lui, qu'on compte sur Lui en toute occasion et pour toutes choses. Nous ne saurions aller trop loin en comptant sur son amour ou sur sa force. Il n'y a rien de trop petit, rien de trop grand, pour Lui. Il a toute puissance dans le ciel et sur la terre. Il est chef sur toutes choses à l'Assemblée. Il soutient l'univers et tout ce qu'il renferme par la parole de sa puissance. Les philosophes parlent des forces et des lois de la nature. Le chrétien pense avec délices à Christ, à sa Parole, à sa toute-science, à sa toute-puissance. Toutes choses ont été créées ou subsistent par Lui.

Son amour ! Quel repos de savoir que le Tout-puissant créateur et conservateur de l'univers est l'ami éternel de nos âmes ; qu'il nous aime parfaitement ; que ses yeux sont toujours sur nous ; qu'il s'est chargé de pourvoir à tous nos besoins physiques, intellectuels ou spirituels. Il a des provisions pour toutes nos nécessités. Il est le trésor de Dieu pour nous.

Pourquoi chercherions-nous ailleurs ? Pourquoi faisons-nous, directement ou indirectement, connaître nos besoins à nos semblables et n'irions-nous pas tout droit à Jésus ? Nous faut-il de la sympathie ? Qui peut sympathiser avec nous comme notre miséricordieux Souverain Sacrificateur, touché par nos infirmités ? Avons-nous besoin de secours ? Qui pourrait nous secourir comme notre puissant ami, le possesseur de richesses incalculables ? Nous faut-il des conseils et des directions ? Qui peut nous en donner comme Celui qui est la sagesse même de Dieu, et qui nous a été fait sagesse de sa part ? N'affligeons pas son coeur aimant, ne déshonorons pas son nom glorieux en nous détournant de Lui. Luttons avec soin contre la tendance, qui nous est si naturelle, d'attendre des secours humains. Si nous nous tenons tout près de la Source, nous n'aurons jamais à nous plaindre de voir tarir les ruisseaux. En un mot, cherchons à vivre de foi, et par là à glorifier Dieu dans notre vie.

 

Revenons maintenant à notre chapitre, et tout d'abord, nous attirerons l'attention du lecteur sur le verset 2. C'est certainement une parenthèse bien remarquable « Il y a onze journées depuis Horeb, par le chemin de la montagne de ~ Séhir, jusqu'à Kadès-Barnéa ». Onze journées ! Et cependant ce trajet leur prit quarante années ! D'où cela vint-il ? Nous n'avons pas besoin d'aller loin pour trouver la réponse. N'en est-il pas de même pour nous ? Comme nous avançons lentement ! Que de tours et de détours ! Que de fois nous devons retourner en arrière et refaire le même chemin ! Nous avançons lentement, parce que nous apprenons lentement. Nous nous étonnons de ce qu'Israël ait mis quarante années à accomplir un voyage de onze jours ; nous aurions bien plus de raisons de nous en étonner pour nous-mêmes. Comme Israël, nous sommes retardés par notre incrédulité, par notre lenteur de coeur à croire ; mais nous sommes bien moins excusables, vu que nos privilèges sont bien plus élevés que les siens.

 

Les paroles de l'apôtre peuvent sûrement s'appliquer à beaucoup d'entre nous : « Car lorsque vous devriez être des docteurs, vu le temps, vous avez de nouveau besoin qu'on vous enseigne quels sont les premiers rudiments des oracles de Dieu, et vous êtes devenus tels, que vous avez besoin de lait et non de nourriture solide » (Héb. 5, 12). Notre Dieu est un maître fidèle et sage, aussi bien que clément et patient. Il ne nous permet pas d'apprendre superficiellement nos leçons. Quelquefois nous croyons en avoir bien appris une, et nous essayons de passer à une autre, mais notre sage instituteur sait ce qu'il en est ; il voit la nécessité d'une étude plus approfondie. Il ne veut pas que nous nous en tenions à la théorie ou à la surface. Il nous gardera, s'il le faut, des années aux éléments jusqu'à ce que nous puissions aller plus loin.

Si cela est humiliant pour nous et prouve notre lenteur à apprendre, quelle bonté du Seigneur de se donner tant de peine pour nous instruire (1).

« Et il arriva, en la quarantième année, au onzième mois, le premier jour du mois, que Moïse parla aux fils d'Israël, selon tout ce que l'Eternel lui avait commandé pour eux » (vers. 3). Ces quelques mots renferment un volume d'instructions pour tous ceux qui sont appelés à expliquer la Parole. Moïse donnait au peuple ce qu'il avait lui-même reçu de Dieu ; rien de plus, rien de moins. Il le mettait en contact immédiat avec la parole vivante de l'Eternel. C'est là, en tout temps, le grand principe du ministère. La parole de Dieu seule subsistera, car elle possède une puissance et une autorité divines.

 

Tous ceux donc qui enseignent dans l'Assemblée de Dieu devraient mettre un soin jaloux à prêcher la Parole dans toute sa pureté, dans toute sa simplicité ; à la donner à leurs auditeurs comme ils la reçoivent de Dieu ; à les mettre en face du vrai langage de la Sainte Ecriture. Ainsi seulement leur ministère s'adressera réellement aux coeurs et aux consciences de ceux qui les écoutent. Il liera l'âme à Dieu lui-même par le moyen de sa Parole, et produira une assurance et une fermeté qu'aucun enseignement humain ne donnera jamais.

 

Voyez l'apôtre Paul : ce fidèle serviteur de Christ cherchait à amener les âmes de ses auditeurs en contact direct et personnel avec Dieu lui-même. Il ne cherchait pas à les attacher à Paul. « Qui donc est Apollos, et qui Paul ? des serviteurs par lesquels vous avez cru » (1 Cor. 3, 5). Le but de tout faux ministère est de s'attacher les âmes. Ainsi le ministre est élevé ; Dieu est mis de côté ; et l'âme est laissée sans base divine sur laquelle se reposer.

Voyons ce que dit encore notre apôtre sur cet important sujet : « Car je vous ai communiqué avant toutes choses ce que j'ai aussi reçu », - rien de plus, rien de moins, - « que Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, et qu'il a été ressuscité le troisième jour, selon les Écritures » (1 Cor. 15, 1-4).

C'est de toute beauté et bien propre à attirer l'attention sérieuse de tous ceux qui désirent être de vrais ministres de Christ. L'apôtre avait soin de laisser le fleuve divin couler directement de sa source jaillissante, du coeur de Dieu, dans les âmes des Corinthiens. Il sentait que cela seul avait de la valeur. S'il avait cherché à se les attacher, il aurait déshonoré son Maître, leur aurait fait un grand tort, et lui-même en aurait assurément subi une perte en la journée de Christ.

Mais Paul était bien loin de chercher à se faire un parti. Notez ce qu'il dit à ses bien-aimés Thessaloniciens : « C'est pourquoi aussi nous, nous rendons sans cesse grâces à Dieu de ce que, ayant reçu de nous la parole de la prédication qui est de Dieu, vous avez accepté, non la parole des hommes, mais (ainsi qu'elle l'est véritablement) la parole de Dieu, laquelle aussi opère en vous qui croyez » (1 Thess. 2, 13).

 

Nous nous sentons pressés de recommander ce sujet si important à l'examen sérieux de l'Église. Si tous les soi-disant ministères de Christ suivaient l'exemple de Moïse et de Paul, nous verrions un état de choses bien différent dans l'Église professante. Mais, hélas ! il est de fait que l'Église de Christ, comme autrefois Israël, s'est complètement éloignée de l'autorité de sa Parole. Où que l'on aille, on voit pratiquer et enseigner des choses qui n'ont pas de fondement dans l'Écriture. Non seulement, on tolère, mais on sanctionne et on défend à outrance des choses qui sont en opposition directe avec l'Esprit de Christ. Si l'on demande où est l'autorité divine pour telle ou telle pratique, on nous répond que Christ ne nous a pas donné de directions pour ce qui concerne les affaires d'église, qu'il nous a laissé libres d'agir d'après nos consciences, notre jugement ou nos sentiments religieux ; qu'il est absurde d'exiger un : « ainsi a dit l'Eternel », pour tous les détails en rapport avec nos institutions religieuses ; qu'une large marge nous est laissée pour y faire entrer nos coutumes nationales et nos diverses manières de penser. On prétend que les chrétiens de profession sont libres de se former en soi-disant églises, de choisir la forme particulière de gouvernement de celles-ci, de faire leurs propres arrangements et de nommer leurs propres officiants.

En est-il ainsi ? se demandera le lecteur chrétien. Se peut-il que le Seigneur ait laissé son Église sans directions sur des points aussi importants ? Se peut-il que l'Église de Dieu soit plus mal partagée à cet égard que le peuple d'Israël ? Dans nos études des livres de l'Exode, du Lévitique et des Nombres, nous avons vu quels soins admirables l'Éternel prenait pour instruire son peuple des plus minutieux détails en rapport avec leur culte public et leur vie privée. Tout ce qui concernait le tabernacle, le temple, la sacrificature, les ordonnances , les fêtes et les sacrifices, les solennités périodiques, les années, les mois, les jours, les heures même, tout était prescrit et arrangé avec une précision divine. Rien n'était laissé au jugement de l'homme, à sa sagesse, à sa raison ; sa conscience n'avait absolument rien à voir dans tout cela. S'il en eût été autrement, nous n'aurions jamais eu cet admirable et profond système typique, que la plume inspirée de Moïse nous a, présenté. Si Israël avait eu la liberté d'agir comme on voudrait nous faire croire que l'Église en a la liberté, quelle confusion, combien de querelles, de divisions, de partis en auraient été l'inévitable résultat !

Il n'en était point ainsi. La parole de Dieu elle-même décidait de tout. « Selon tout ce que l'Éternel avait commandé à Moïse ». Cette phrase si significative précédait tout ce qui était prescrit et tout ce qui était défendu à Israël. Leurs institutions nationales, leurs habitudes domestiques, leur vie publique et privée, - tout dépendait de ce commandement : « Ainsi a dit l'Éternel ». Il n'y avait pas lieu à ce qu'un membre de la congrégation pût dire : « Je ne puis voir ceci » ; ou « je ne puis comprendre ou approuver cela ». Un tel langage aurait été considéré comme un fruit de la volonté propre. Tout aussi bien aurait-il pu dire : « Je ne puis être d'accord avec l'Eternel ». Dieu lui-même avait donné pour toutes choses des directions si claires et si simples, qu'il n'y avait plus de place pour des discussions humaines. Dans toute l'économie mosaïque, il n'y avait pas la largeur d'un cheveu où l'homme pût faire entrer son opinion ou son jugement. L'homme ne pouvait rien ajouter à ce vaste système d'ombres et de types divins, exposés dans un langage si simple et si compréhensible, que tout ce qu'Israël avait à faire c'était d'obéir - non pas raisonner, discuter argumenter, mais obéir.

 

Hélas ! ils faillirent, nous le savons. Ils firent leur propre volonté ; ils suivirent leur propre chemin, ils firent « chacun ce qui était bon à ses yeux » (Juges 21, 25). Ils s'écartèrent de la parole de Dieu, pour suivre l'imagination et les conseils de leurs méchants coeurs ; ils s'attirèrent ainsi la colère et l'indignation dont ils souffrent encore aujourd'hui.

 

Mais tout cela n'a rien à faire avec le point qui nous occupe maintenant. Israël avait les oracles de Dieu, et ces oracles étaient divinement suffisants pour le guider en toutes choses. Il n'y avait aucune place laissée pour les commandements et les doctrines des hommes. La parole de l'Éternel prévoyait chaque circonstance, répondait à toutes les exigences, et cette parole était si claire qu'un commentaire humain était inutile.

 

L'Eglise de Dieu est-elle plus mal partagée que l'Israël de jadis, sous le rapport de la direction et de l'autorité ? Les chrétiens sont-ils chargés de choisir et d'organiser eux-mêmes ce qui concerne le culte et le service de Dieu ? Y a-t-il là matière à discussions humaines ? La parole de Dieu est-elle suffisante ou ne l'est-elle pas ? A-t-elle laissé quelque chose sans y pourvoir ? Écoutons le témoignage suivant : « Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne oeuvre » (2 Tim. 3, 16, 17).

Voilà qui est concluant. L'Ecriture Sainte renferme tout ce qu'il faut à l'homme de Dieu pour le rendre accompli, et propre à tout ce qui peut être appelé une « bonne oeuvre ». Or, si cela est vrai quant à l'homme de Dieu individuellement, cela est vrai aussi quant à l'Église de Dieu collectivement. L'Ecriture est pleinement suffisante pour l'un et pour l'autre, elle l'est pour tous. Dieu soit béni de ce qu'il en est ainsi ! Quelle grâce immense d'avoir un guide écrit ! Sans cela que ferions-nous ? Que deviendrions-nous ? De quel côté nous tournerions-nous ? Si nous étions laissés à la merci des traditions et des arrangements humains pour les choses de Dieu, quelle confusion désespérante ! Quel conflit d'opinions !

 

On nous dira peut-être que bien que nous soyons en possession des Saintes Écritures, nous avons. néanmoins des sectes, des partis, des confessions, des écoles théologiques innombrables. D'où cela vient-il ? Simplement de ce que nous refusons de nous soumettre moralement à l'autorité de l'Ecriture Sainte. C'est le secret du mal, la vraie cause de toutes les sectes et de tous les partis, qui sont la honte et l'opprobre de l'Eglise de Dieu.

C'est en vain que l'on prendra la défense de cet état de choses, en disant qu'il est le résultat naturel du libre examen et du jugement personnel dont se vante et se glorifie la chrétienté protestante. Nous ne saurions croire un instant qu'une raison semblable subsistera devant le tribunal du Christ. Nous croyons au contraire que cette liberté de pensée, que cette indépendance de jugement si vantées, sont en opposition directe avec l'esprit d'obéissance implicite et respectueuse qui est due à notre adorable Seigneur et Maître. De quel droit un serviteur exercerait-il son jugement personnel, lorsque son maître lui a. clairement exprimé sa volonté ? Son devoir est simplement d'obéir, non de raisonner ou de questionner. Il manque à, ce devoir en exerçant son jugement particulier.

 

On convient de tout cela lorsqu'il s'agit (les choses terrestres, mais dans les choses de Dieu, les hommes se croient libres de juger par eux-mêmes. C'est une fatale erreur. Dieu nous a donné sa Parole, et cette Parole est si claire que nul ne saurait s'y tromper. Si donc nous nous laissions tous guider par elle, si nous nous inclinions tous, dans un esprit d'implicite obéissance, devant sa divine autorité, il ne saurait y avoir ni opinions contradictoires, ni sectes diverses. Il est impossible que l'Ecriture Sainte puisse enseigner des doctrines contradictoires. Elle ne saurait prêcher à l'un l'anglicanisme, à l'autre le presbytérianisme, à un troisième le méthodisme. Elle ne saurait absolument pas donner des bases opposées à diverses écoles de la pensée. Ce serait faire insulte au volume divin, que de lui attribuer toutes les tristes divisions de l'église professante ; une pensée aussi impie fera frissonner une âme pieuse. L'Ecriture ne peut se contredire ; par conséquent si deux hommes ou si dix milliers d'hommes sont enseignés exclusivement par l'Écriture, ils penseront tous de même.

Voyez ce que l'apôtre dit à l'église de Corinthe et à nous aussi : « Or je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus Christ », - remarquez la force de cet appel, - « à parler tous un même langage, et à ce qu'il n'y ait pas de divisions parmi vous, mais que vous soyez parfaitement unis, dans un même sentiment et dans un même avis » (1 Cor. 1, 10).

Que fallait-il faire pour obtenir ce résultat béni ? Fallait-il que chacun se permît de juger par soi-même ? Hélas ! ce fut précisément cela qui donna naissance à toutes les divisions, à toutes les disputes de l'assemblée de Corinthe, et lui attira la sévère remontrance du Saint-Esprit. Ces pauvres Corinthiens croyaient qu'ils avaient le droit de penser, de juger, de choisir par eux-mêmes, et quel en fut le résultat ? « Car, mes frères, il m'a été dit de vous, par ceux qui sont de chez Chloé, qu'il y a des dissensions parmi vous. Or voici ce que je dis, c'est que chacun de vous dit : Moi, je suis de Paul ; et moi, d'Apollos ; et moi, de Céphas ; et moi, de Christ. Le Christ est-il divisé ? » (1 Cor. 1, 11, 12).

Nous avons ici le jugement particulier et ses tristes et immanquables fruits. Un homme a tout autant de droit qu'un autre à juger par lui-même, et aucun n'a le droit d'imposer ses opinions à ses semblables. Que faut-il donc faire ? Jeter aux quatre vents nos pensées particulières, et nous soumettre avec révérence à l'autorité suprême et absolue de l'Écriture. Sinon, comment l'apôtre pouvait-il supplier les Corinthiens de « parler tous le même langage et d'être parfaitement unis dans un même sentiment et dans un même avis ? » Qui est-ce qui devait prescrire le « langage » qu'ils devaient tous « parler » ? Dans le « sentiment » ou dans « l'avis » de qui, devaient-ils « être parfaitement unis ? » Est-ce que tel membre de l'Assemblée, quelque doué qu'il pût être, avait le moindre droit de prescrire ce que ses frères devaient dire, penser ou croire ? Certainement non. Il n'y avait qu'une autorité absolue, parce qu'elle était divine, à laquelle tous étaient tenus, ou plutôt avaient le privilège de se soumettre. Les opinions humaines, la conscience, la raison, le jugement, sont sans aucune valeur en matière d'autorité. La parole de Dieu est la seule autorité, et si nous sommes tous gouvernés par elle, nous « parlerons tous le même langage », et il n'y aura pas de divisions parmi nous, car « nous serons parfaitement unis dans un même sentiment et dans un même avis ».

Condition admirable ! mais qui, hélas ! n'est pas actuellement celle de l'Eglise de Dieu ; c'est pourquoi il est parfaitement évident que nous ne sommes pas tous gouvernés par une seule et même autorité suprême, absolue et suffisante, - la voix de l'Écriture Sainte - cette voix bénie qui n'a jamais de, note discordante, qui a toujours une harmonie divine pour l'oreille sanctifiée.

 

Voilà la racine de tout le mal. L'Église s'est éloignée de l'autorité de Christ, telle qu'elle est démontrée dans sa Parole. Tant que cela n'est pas reconnu, il est inutile de discuter les droits des divers systèmes ecclésiastiques ou théologiques. Si un homme ne reconnaît pas que c'est son devoir sacré d'éprouver tout système, quel qu'il soit, au creuset de la parole de Dieu, c'est en vain qu'on discutera avec lui. Si nous n'avons pas une autorité divine, un guide infaillible, comment est-il possible à qui que ce soit d'être certain qu'il marche dans le bon chemin ? S'il est vrai que nous avons la liberté de choisir nous-mêmes parmi les innombrables chemins qui nous entourent, alors, adieu à toute certitude, à la paix de l'âme, au repos du coeur, à toute sainte stabilité. Si nous ne pouvons pas dire de la place que nous occupons, du chemin que nous suivons, et du travail dans lequel nous sommes engagés : « C'est là ce que le Seigneur a commandé », nous pouvons être sûrs que nous sommes dans une fausse position, et plus tôt nous la quitterons mieux ce sera.

 

Grâce à Dieu, son enfant ou son serviteur n'est pas obligé de demeurer un instant en contact avec ce qui est mal. « Qu'il se retire de l'iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur » (2 Tim. 2, 19). Mais comment saurons-nous ce qui est iniquité ? Par la parole de Dieu. Tout ce qui est contraire à l'Écriture dans la doctrine ou dans la morale est iniquité, et je dois m'en retirer, coûte que coûte. C'est une question individuelle : « Quiconque ». « Celui qui a des oreilles » (Matt. 11, 15). « Celui qui vaincra ». « Si quelqu'un entend ma voix » (Apoc. 3, 20, 21).

Voilà le grand point : c'est la voix de Christ, non celle de cet excellent homme-ci ou de cet excellent homme-là ; ce n'est pas la voix de l'Église, celle des pères ou celle des conciles, mais la voix de notre bien-aimé Seigneur et Maître. C'est la conscience individuelle mise en contact direct avec la voix de Christ, la parole de Dieu vivante et éternelle, l'Ecriture Sainte. Pour être au clair et à l'abri de toute incertitude, il nous fallait une autorité suprême et inattaquable, un fanal immuable, et, grâce à Dieu, nous l'avons. Dieu a parlé, il nous a donné sa Parole, et c'est, à la fois, notre devoir, notre privilège, notre sécurité morale et notre bonheur que de lui obéir.

Il est de toute importance que rien ne vienne se placer entre la conscience et la révélation divine. On parle de l'autorité de la voix de l'Église.; de quelle Église ? Est-ce l'église grecque, latine, protestante, presbytérienne ? Toutes diffèrent entre elles, et il y a même des partis, des sectes, des dissensions dans chacune d'elles. Les conciles ont différé ; les pères se sont disputés ; les papes se sont excommuniés l'un l'autre. Dans l'église anglicane, nous avons la haute église, la basse et la large, chacune différant des autres. Dans l'église d'Écosse ou presbytérienne, il y a aussi trois grandes divisions. Et si, dans sa perplexité, une pauvre âme angoissée se détourne de ces grands systèmes, pour chercher la lumière parmi les dissidents, s'en trouvera-t-elle mieux ?

 

Cher lecteur, le cas est sans espoir. L'église professante tout entière s'est révoltée contre l'autorité de Christ, et ne saurait être un guide ou une autorité pour personne. Dans les chap. 2 et 3 de l'Apocalypse, nous voyons l'Église sous le jugement, et l'appel sept fois répété est : « Que celui qui a des oreilles écoute ». Écoute quoi ? La voix de l'Église ? Impossible ! Le Seigneur ne saurait nous dire d'écouter la voix de ce qui est soi-même sous le jugement. Qui doit-on donc écouter ? « Qu'il écoute ce que l'Esprit dit aux assemblées ».

 

Mais où cette voix se fait-elle entendre ? Seulement dans les Saintes Écritures données de Dieu, dans sa grâce infinie, pour guider nos âmes dans le chemin de la paix et de la vérité, malgré la ruine totale de l'Eglise et les ténèbres et la confusion dans la chrétienté baptisée. Le langage humain ne saurait trouver de termes pour exprimer le bonheur de posséder une autorité et un guide divin et infaillible pour notre route ici-bas. Mais rappelons-nous, que nous sommes responsables de la manière dont nous suivons ce guide et nous soumettons à cette autorité. Il est vain et même dangereux moralement de faire profession d'avoir un guide et une autorité divine, si nous ne nous y soumettons pas entièrement. C'est là ce qui caractérisait les Juifs, aux jours de notre Seigneur. Ils avaient les Écritures, mais ils ne leur obéissaient pas. Et l'un des plus tristes caractères de la chrétienté de notre temps,. c'est qu'elle se vante de posséder la Bible, tout en mettant hardiment de côté son autorité.

 

Nous sentons profondément le sérieux de tout ceci, et nous le mettons sur la conscience du lecteur chrétien. La parole de Dieu est virtuellement mise de côté parmi nous. De toutes parts, on pratique et on sanctionne des choses qui, non seulement ne sont pas fondées sur l'Ecriture, mais qui lui sont diamétralement opposées.

Nous sommes persuadés que ce qui caractérisera tous ceux qui veulent marcher fidèlement dans ces dernières heures de l'histoire terrestre de l'Église, c'est un profond respect pour la parole de Dieu, et un attachement sincère à la personne de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. Ces deux choses sont liées ensemble par un anneau sacré et indestructible.

 

« L'Éternel, notre Dieu, nous parla en Horeb, disant : Vous avez assez demeuré dans cette montagne. Tournez-vous, et partez, et allez à la montagne des Amoréens et dans tous les lieux voisins, dans la plaine, dans la montagne, et dans le pays plat, et dans le midi, et sur le rivage de la mer, au pays des Cananéens et au Liban, jusqu'au grand fleuve, le fleuve Euphrate » (vers. 6, 7).

 

Nous verrons, en parcourant ce Livre, que I'Eternel s'y adresse à son peuple, d'une manière beaucoup plus directe et plus simple, que dans les trois livres précédents. Nous savons, par le livre des Nombres, que les mouvements du camp étaient dirigés par la nuée, et annoncés par le son de la trompette. Mais, dans ce cinquième livre, il n'est fait allusion ni à l'un ni à l'autre ; c'est beaucoup plus simple et familier : « L'Éternel, notre Dieu, nous parla en Horeb, disant : Vous avez assez demeuré dans cette montagne ».

C'est de toute beauté, et cela nous rappelle l'admirable simplicité des temps des patriarches, lorsque l'Éternel leur parlait comme un homme parle à son ami.

Mais dans l'Exode, le Lévitique et les Nombres, nous avons quelque chose de tout à fait différent. Nous y voyons se déployer un vaste système de types et d'images, de rites, d'ordonnances et de cérémonies, qui étaient imposés au peuple pour un temps, et dont la signification nous est donnée dans l'épître aux Hébreux (Héb. 9, 8-10).

Sous ce système, les enfants d'Israël étaient tenus à distance de Dieu. Il n'en était pas pour eux comme du temps de leurs pères, dans le livre de la Genèse. Dieu était comme voilé. Les traits principaux des cérémonies lévitiques étaient, quant à ce qui concernait le peuple, servitude, obscurité, éloignement. Mais, d'un autre côté, leurs types et leurs images représentaient le grand sacrifice, qui est le fondement de tous les conseils merveilleux de Dieu, et par le moyen duquel il peut, en toute justice et d'accord avec l'amour de son coeur, s'acquérir un peuple qui lui est cher, à la louange de la gloire de sa grâce.


1) Le voyage d'Israël de Horeb à Kadès-Barnéa représente l'histoire de beaucoup d'âmes cherchant la paix. Plusieurs des bien-aimés du Seigneur s'en vont, année après année, doutant, craignant, ne connaissant jamais le bonheur de la liberté par laquelle Christ affranchit son peuple. Il est triste de voir dans quel déplorable état beaucoup d'âmes sont retenues par le légalisme, par un faux enseignement, etc. Il est rare, de nos jours, de trouver une âme fermement établie dans la paix de l'Évangile. On considère comme une bonne chose, comme une marque d'humilité, d'être toujours dans le doute. On traite la confiance de présomption. En un mot. tout est renversé l'Évangile n'est pas connu ; les âmes sont sous la loi au lieu d'être sous la grâce ; on les tient à distance au lieu de leur apprendre à s'approcher de Dieu. La religion du temps actuel est un mélange déplorable de Christ et du moi; de la loi et de la grâce; de la foi et des oeuvres ; et les âmes sont laissées dans une complète confusion. Sûrement cet état de choses demande l'attention la plus grande de tous ceux qui occupent la place si sérieuse de docteurs et de prédicateurs dans l'église professante. Un jour solennel s'approche où ils auront tous à rendre compte de leur ministère.

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