On ne saurait donner trop de valeur et
d'importance à la parole de Dieu dans le moment actuel. On en
attaque l'autorité et l'intégrité de tous côtés et de toute espèce
de manières. « Si les fondements sont détruits, que fera le
juste ? » (Psaume 11, 3).
Les pensées et les principes de
l'incrédulité ne sont plus limités à quelques esprits spéculateurs,
comme c'était le cas il y a cinquante ans, mais ils sont maintenant
adoptés par un grand nombre de ceux qui devraient être les fidèles
gardiens du christianisme et les défenseurs de la Bible, en tant que
révélée de Dieu.
De cette manière une multitude d'âmes
simples sont induites en erreur. Si le discours que l'on vient
d'entendre à été agréable à l'oreille, les auditeurs sont
satisfaits, et la conscience n'étant pas mise en activité, peu de
personnes songent à le juger d'après la parole de Dieu.
Mais quelle sera, en présence de l'éternité,
la condition d'âmes immortelles, sous un tel ministère ? Sur
qui repose le poids de la responsabilité ? De belles théories
ne réveilleront jamais une âme endormie dans le péché. Il faut que
le pécheur perdu soit mis en présence de la simple parole de Dieu et
des réalités solennelles de l'éternité. Là tout est clair, positif
et absolu : « La parole du Seigneur demeure
éternellement » (1 Pierre 1, 25).
Le livre du Deutéronome est bien propre à
contrebalancer le relâchement et le vague de l'enseignement de nos
jours. Le législateur juif y met avec instance les paroles de
l'Éternel sur le coeur d'Israël. Ce n'est pas un livre de
cérémonies, mais d'exhortations au peuple, à garder les
commandements, les statuts et les jugements de l'Éternel.
Une obéissance et une soumission implicite à
la volonté révélée de Dieu sont, en tout temps, le premier devoir de
l'homme. Moïse parle aux enfants d'Israël comme un père ; il les
exhorte de la manière la plus tendre et la plus touchante. « Et
maintenant », leur dit-il, « écoutez les statuts et les ordonnances
que je vous enseigne... Vous n'ajouterez rien à la parole que je
vous commande, et vous n'en retrancherez rien, afin de garder les
commandements de l'Éternel, votre Dieu, que je vous commande ».
Et encore : « Tu les lieras comme un signe sur ta main, et
elles te seront pour fronteau entre les yeux, et tu les écriras sur
les poteaux de ta maison et sur tes portes » (Deut. 4, 1,
2 ; 6, 8, 9).
La prospérité du peuple, individuellement et
comme nation, dépendait de leur fidèle observance de ces lois si
souvent répétées. Les négliger, c'était attirer sur eux le déplaisir
et les châtiments du Dieu d'Israël.
Le lecteur trouvera dans ces pages l'ample
développement et l'application pratique de ces diverses exhortations
et de ces avertissements
L'auteur ne s'est pas borné à ce qu'enseigne
le Deutéronome, mais il a développé ce qu'il suggère. De cette
manière, nous y rencontrerons toutes les grandes vérités du
christianisme et y trouverons des applications au chrétien, à la
famille et à l'Eglise de Dieu
Veuille le Seigneur, dans sa bonté, se
servir de ces pages pour la gloire de son nom, l'avancement de son
peuple, et le salut éternel de beaucoup de précieuses âmes A. M.
Le caractère de ce Livre est tout aussi distinct
que celui de chacune des quatre autres portions du Pentateuque. À
juger d'après le titre du livre, nous pourrions supposer qu'il n'est
qu'une répétition des précédents. Mais ce serait une erreur :
Dieu ne se répète jamais, ni dans sa Parole, ni dans ses oeuvres. Où
que nous discernions notre Dieu, que ce soit dans les pages sacrées
ou dans le vaste champ de la création, nous voyons une variété
infinie, une plénitude divine, un plan arrêté ; et notre
faculté de discerner et d'apprécier ces choses, sera en proportion
de notre spiritualité. Le fait est que, du commencement à la fin du
volume inspiré, il ne se trouve pas une phrase superflue, un mot de
trop, ni un argument qui n'ait sa signification propre et son
application directe. Si nous ne voyons pas cela, nous avons encore à
apprendre quelle est la force, la profondeur et la signification de
ces paroles : « Toute Écriture est inspirée de Dieu »
(2 Tim. 3, 16).
Paroles précieuses ! Plût à Dieu
qu'elles fussent mieux comprises de nos jours. Le relâchement à cet
égard se répand d'une manière effrayante dans l'église professante.
En maints endroits, il est de bon ton de se moquer de la foi à une
entière inspiration ; on considère cela comme un signe
d'ignorance ou d'enfantillage. On pense faire preuve d'un grand
savoir et d'un esprit très développé, en critiquant le précieux
volume de Dieu et en y trouvant des imperfections. Les hommes se
permettent de porter leur jugement sur la Bible, comme si elle
n'était qu'une composition humaine. Au fond, c'est Dieu lui-même
qu'ils jugent. Le résultat de tout cela est l'obscurité et la
confusion les plus complètes, soit pour ces savants docteurs
eux-mêmes, soit pour ceux qui les écoutent. Quelle sera la destinée
éternelle de tous ceux qui auront à répondre devant le tribunal du
Christ, pour avoir blasphémé la parole de Dieu et égaré un si grand
nombre d'âmes par leur enseignement infidèle ?
Le livre du Deutéronome occupe une place
tout à fait distincte dans le volume inspiré. Les paroles par
lesquelles il s'ouvre suffisent pour le prouver : « Ce
sont ici les paroles que Moïse dit à tout Israël, en deçà du
Jourdain, dans le désert, dans la plaine, vis-à-vis de Suph, entre
Paran et Thophel, Laban, Hatséroth, et Di-Zahab » (v. 1).
Les Israélites étaient arrivés sur la rive
orientale du Jourdain ; ils allaient entrer dans le pays de la
promesse. Leur pèlerinage dans le désert était près de finir, comme
nous l'apprend le v. 3 : « Et il arriva, en la quarantième
année, au onzième mois, le premier jour du mois, que Moïse parla aux
fils d'Israël, selon tout ce que l'Éternel lui avait commandé pour
eux ».
Ainsi, non seulement nous avons l'époque et
le lieu indiqués avec une précision divine, mais nous apprenons
encore, par les paroles que nous venons de citer, que les
communications faites au peuple dans les plaines de Moab, étaient
bien loin d'être une répétition de ce que nous avons trouvé dans nos
études des livres de l'Exode, du Lévitique et des Nombres. Le vers.
69 du chap. 28 de notre livre nous en donne encore une preuve
évidente : « Ce sont là les paroles de l'alliance que
l'Éternel commanda à, Moïse de faire avec les fils d'Israël dans le
pays de Moab, outre l'alliance qu'il avait faite avec eux à
Horeb ».
Le lecteur remarquera qu'il est question de
deux alliances : l'une en Horeb, l'autre au pays de Moab ;
or nous verrons que cette dernière, loin d'être une répétition de la
précédente, en est aussi distincte que possible.
Le livre du Deutéronome a une place qui lui
est propre. Le but qu'il se propose est aussi distinct que possible.
Du commencement à la fin, il cherche à inculquer la grande leçon de
l'obéissance. Et cela, non seulement quant à la lettre, mais dans un
esprit d'amour et de crainte, - d'une obéissance fondée sur des
relations d'intimité, - d'une obéissance stimulée par le sentiment
d'obligations morales les plus positives.
Le vieux législateur, le fidèle et bien-aimé
serviteur de l'Éternel, allait prendre congé de la congrégation. Il
s'en allait au ciel, et les enfants d'Israël étaient sur le point de
traverser le Jourdain ; - c'est ce qui rend ses dernières
exhortations solennelles et touchantes au suprême degré. Il passe en
revue toute leur vie dans le désert. Il rappelle les circonstances
et les phases de leurs quarante années de pèlerinage, d'une manière
bien propre à toucher le coeur. Ces précieux discours possèdent un
charme incomparable, résultant autant des circonstances au milieu
desquelles ils furent prononcés, que de l'importance de leurs divins
sujets. Ils s'adressent à nous avec autant d'à-propos qu'à ceux
auxquels ils étaient destinés,
N'en est-il pas ainsi de toute
l'Écriture ? Ne sommes-nous pas sans cesse frappés de sa
merveilleuse puissance d'adaptation à nos propres circonstances et à
notre état d'âme ? Elle nous parle avec le même à propos et la
même fraîcheur que si elle était dictée aujourd'hui même et exprès
pour nous. Rien ne ressemble à l'Écriture. Prenez un écrit humain de
la même date que le Deutéronome ; si vous pouviez trouver un
volume quelconque écrit il y a trois mille ans, que
verriez-vous ? Une relique curieuse de l'antiquité ; une
chose digne d'être placée au Musée britannique, à côté d'une momie
égyptienne, mais n'ayant aucune application à nous ou à notre
temps ; un document suranné sans utilité pour nous, ne traitant
que d'un ordre de choses et d'un état de la société, depuis
longtemps passés et tombés dans l'oubli.
La Bible, au contraire, est le Livre du jour
présent. C'est le Livre même de Dieu, sa parfaite révélation. C'est
sa propre voix, s'adressant à chacun de nous. C'est un livre pour
tous les âges, pour toutes les classes, pour toutes les conditions.
Elle parle un langage si simple qu'un enfant peut le comprendre, et
en même temps si profond que la plus vaste intelligence ne peut
l'épuiser. Avant tout, elle va droit au coeur ; elle touche les
sources les plus cachées de notre être moral ; elle nous juge
complètement. En un mot, comme nous le dit l'apôtre inspiré, elle
est « vivante et opérante, et plus pénétrante qu'aucune épée à
deux tranchants, et atteignant jusqu'à la division de l'âme et de
l'esprit, des jointures et des moelles ; et elle discerne les
pensées et les intentions du coeur » (Héb. 4, 12).
Remarquez encore l'ampleur merveilleuse de
ses conceptions. Elle s'occupe aussi minutieusement des coutumes,
des moeurs et des maximes du dix-neuvième siècle de l'ère
chrétienne, que de celles des premiers âges de la vie humaine. Elle
montre une connaissance parfaite de l'homme à tous les degrés de son
histoire. La vie de l'homme, dans toutes les périodes de son
développement, est décrite de main de maître dans ce volume
admirable que notre Dieu a composé pour notre instruction.
Quel privilège de posséder un tel
Livre ! d'avoir entre les mains une Révélation divine ! de
posséder l'histoire, donnée par Dieu, du passé, du présent et de
l'avenir !
Mais ce Livre juge l'homme, sa conduite, son
coeur. Il lui dit la vérité sur tout ce qui le concerne. Pour cette
raison, l'homme n'aime pas le Livre de Dieu. Un homme inconverti
préférera de beaucoup un journal ou un roman à la Bible. Il aimera
mieux le rapport d'un procès criminel qu'un chapitre du Nouveau
Testament.
Pour cette raison aussi, les incrédules ont
de tout temps travaillé fort et ferme pour découvrir des
imperfections et des contradictions dans les Saintes Écritures. Les
ennemis de la Bible ne se trouvent pas seulement dans les classes
vulgaires et démoralisées, mais parmi les gens instruits, cultivés,
de bonne société. Tout comme il en était du temps des apôtres :
« de méchants hommes de la populace » et « des femmes
de qualité qui servaient Dieu », trouvèrent un point sur lequel
ils étaient d'accord, savoir le rejet de la parole de Dieu et de
ceux qui la prêchaient fidèlement. (comp. Actes 13, 50, avec 17, 5).
De même, nous voyons des hommes qui diffèrent sur presque tous les
autres sujets, être d'accord dans leur opposition positive à la
Bible. On laisse les autres livres tranquilles. Les hommes ne se
donnent pas la peine de chercher des défauts dans Virgile, Horace,
Homère ou Hérodote, mais ils ne peuvent supporter la Bible, parce
qu'elle les met à nu et leur dit la vérité sur eux-mêmes et sur le
monde auquel ils appartiennent.
N'en fut-il pas exactement de même pour la
Parole vivante, le Fils de Dieu, le Seigneur Jésus Christ, quand il
était sur la terre ? Les hommes le haïssaient, parce qu'il leur
disait la vérité. Son ministère, ses paroles, sa conduite, sa vie
entière étaient un témoignage contre le monde ; de là son
opposition amère et persistante. D'autres pouvaient passer
tranquillement leur chemin, mais lui était surveillé, épié,
persécuté à chaque pas qu'il faisait. Les conducteurs et les
docteurs du peuple « cherchaient à l'enlacer dans ses
paroles » (Matt. 22, 15), afin d'avoir un prétexte pour le
livrer au gouverneur. Ainsi en fut-il durant sa vie merveilleuse
puis lorsque l'Être béni fut cloué à la croix entre deux
malfaiteurs, on laissa ces derniers en paix on ne les accabla point
d'injures, les principaux sacrificateurs et les gouverneurs ne
hochaient pas la tête en se raillant d'eux. Non, toutes les
insultes, toutes les moqueries, toutes les paroles cruelles et sans
pitié étaient à l'adresse du divin crucifié.
Il est de toute importance que nous
comprenions bien d'où provient réellement l'opposition à la parole
de Dieu - que ce soit à la Parole vivante ou à la Parole écrite. Le
diable hait la parole de Dieu d'une parfaite haine ; il se sert
des savants incrédules pour écrire des livres destinés à prouver que
la Bible n'est pas la parole de Dieu ; qu'elle ne saurait
l'être, vu qu'il s'y trouve des erreurs et des contradictions, et
qu'il y a dans l'Ancien Testament des lois, des institutions, des
coutumes et des cérémonies indignes d'un Dieu bon et miséricordieux.
À cette catégorie d'arguments, nous n'avons
qu'une courte réponse à faire ; de tous ces savants incrédules,
nous disons simplement : « Ils n'entendent ni ce qu'ils
disent, ni ce sur quoi ils insistent » (1 Tim. 1, 7). Il se
peut qu'ils soient très instruits, très savants, de profonds
philosophes, versés dans la littérature, très compétents pour
trancher une question difficile, pour discuter un sujet
scientifique. Il se peut encore qu'ils soient très aimables,
estimables dans leur vie privée, et respectés au dehors, mais en
tant qu'inconvertis et ne possédant pas l'Esprit de Dieu, ils sont
parfaitement incapables de porter un jugement à l'égard des Saintes
Écritures. Si quelqu'un, ignorant l'astronomie, se permettait de
juger les principes du système de Copernic, ces mêmes hommes dont
nous parlons, le déclareraient totalement incompétent et
dédaigneraient de l'écouter. En un mot, personne n'a le droit
d'émettre une opinion sur un sujet qui lui est inconnu. C'est là un
principe reconnu de chacun, et par conséquent son application au cas
qui nous occupe ne peut pas être mise en question.
L'apôtre nous dit que : « L'homme
animal ne reçoit pas les choses qui sont de l'Esprit de Dieu, car
elles lui sont folie ; et il ne peut les connaître, parce
qu'elles se discernent spirituellement » (1 Cor. 2, 14). Voilà
qui est concluant. Il parle de l'homme dans son état naturel,
quelque cultivé qu'il puisse être. Il ne parle pas d'une certaine
classe d'hommes, mais simplement de l'homme inconverti, de l'homme
ne possédant pas l'Esprit de Dieu, de l'homme naturel, que ce soit
un savant philosophe ou un pauvre ignorant. « Il ne peut
connaître les choses qui sont de l'Esprit de Dieu ». Comment
donc peut-il porter un jugement sur la parole de Dieu ? Comment
peut-il se permettre de décider de ce qui est digne de Dieu et de ce
qui ne l'est pas ? Et s'il a l'audace de le faire, qui devrait
l'écouter ? Personne. Ses arguments sont sans fondements, ses
théories misérables, ses livres de la pauvre maculature. D'après le
principe invoqué plus haut, nous écartons la totalité des écrivains
rationalistes. Un aveugle, discutant sur l'ombre et la lumière,
aurait plus de droit à être écouté, qu'un homme inconverti discutant
sur l'inspiration des Écritures. Des savants peuvent, sans doute,
être appelés à donner leur opinion sur le sens de tel ou tel
passage, mais ceci est tout à fait différent du fait de prononcer un
jugement sur la Révélation, que Dieu nous a donnée. Nous maintenons
que nul homme ne peut le faire. Ce n'est que par l'Esprit qui a
lui-même inspiré les Saintes Écritures, que celles-ci peuvent être
comprises et appréciées. Il nous faut recevoir la parole de Dieu sur
le pied de sa propre autorité. Si l'homme peut la juger et en
raisonner, elle n'est plus du tout la parole de Dieu. Dieu nous
a-t-il donné une Révélation, oui ou non ? S'il nous l'a donnée,
elle doit être parfaite à tous égards et, comme telle, au-dessus de
tout jugement humain. L'homme n'est pas plus capable de juger
l'Écriture qu'il ne l'est de juger Dieu. C'est l'Écriture qui juge
l'homme et non l'homme l'Écriture.
Rien n'est plus méprisable que les livres
écrits par les incrédules contre la Bible. Chaque page, chaque ligne
prouvent la vérité de ces paroles de l'apôtre : « L'homme
animal ne reçoit pas les choses qui sont de l'Esprit de Dieu ;
et il ne peut les connaître, parce qu'elles se discernent
spirituellement » (1 Cor. 2, 14). Leur grossière ignorance du
sujet qu'ils cherchent à traiter n'est égalée que par leur
présomption et leur manque de respect. Les livres humains ont la
chance d'un examen impartial ; mais quand on s'approche du
précieux livre de Dieu avec la certitude préconçue qu'il n'est pas
une Révélation divine, c'est parce que l'on a écouté les incrédules,
qui nous disent que Dieu ne peut pas nous donner une révélation
écrite de sa volonté.
Que c'est étrange, les hommes peuvent nous
révéler leurs pensées (et les incrédules l'ont assez fait), mais
Dieu ne le pourrait pas ! Pourquoi donc Dieu ne pourrait-il pas
révéler sa volonté à ses créatures ? Pour la seule raison que
les incrédules le veulent ainsi ! La question posée par le
serpent ancien dans le jardin d'Eden, il y a près de six mille ans,
a été répétée de siècle en siècle par toute espèce de sceptiques, de
rationalistes et d'incrédules : « Quoi, Dieu a
dit ? » Nous répondons avec bonheur : Oui, béni soit
son saint Nom, il a parlé - il nous e parlé. Il a révélé sa
volonté ; il nous a donné les Saintes Écritures. « Toute
Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour
convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que
l'homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute
bonne oeuvre ». Et encore : « Car toutes les choses
qui ont été écrites auparavant, ont été écrites pour notre
instruction, afin que, par la patience et par la consolation des
Écritures, nous ayons espérance » (2 Tim. 3, 16, 17 ; Rom.
15, 4). Le Seigneur soit béni pour de telles paroles
Elles nous assurent que toute l'Écriture est
donnée de Dieu, et que toute l'Écriture nous est donnée. Précieux
lien entre l'âme et Dieu ! Dieu a parlé - a parlé à nous. Sa
Parole est un rocher, contre lequel toutes les vagues de
l'incrédulité se brisent dans leur misérable impuissance, le
laissant debout dans sa puissance divine et éternelle. Rien ne peut
ébranler la parole de Dieu. Toutes les puissances combinées de la
terre et de l'enfer ne peuvent l'affaiblir. Elle reste immuable dans
sa gloire morale, en dépit de tous les assauts de l'ennemi, siècle
après siècle. « Éternel ! ta Parole est établie à toujours
dans les cieux » (Ps. 119, 89). Que nous reste-t-il à
faire ? Simplement ceci : « J'ai caché ta Parole dans
mon coeur, afin que je ne pèche pas contre toi » (Ps. 119, 11).
C'est là le secret de la paix. Le coeur est lié au coeur même de
Dieu par le moyen de sa précieuse Parole. Pour celui qui a vraiment
appris, par grâce, à croire à la parole de Dieu et à se reposer sur
l'autorité de l'Écriture Sainte, tous les livres qui ont jamais été
dictés par l'incrédulité sont sans aucune valeur. Ils montrent
l'ignorance et la coupable présomption de leurs auteurs ; mais
quant à l'Écriture ils la laissent ce qu'elle a toujours été et sera
toujours : « fondée dans les cieux », aussi ferme que
le trône de Dieu (1). Les
assauts des incrédules ne peuvent ébranler ni le trône de Dieu, ni
sa Parole. Béni soit son Nom, ils ne peuvent non plus ébranler la
paix qui remplit le coeur de celui qui se repose sur ce fondement
inattaquable. « Grande est la paix de ceux qui aiment ta loi,
et pour eux il n'y a pas de chute » (Ps. 119, 165). « La
parole de notre Dieu demeure à toujours » (Esaïe 40, 8).
« Or c'est cette parole qui vous a été annoncée » (1
Pierre 1, 25).
Nous avons ici de nouveau le même précieux
lien. La Parole qui nous a atteints sous forme de la bonne nouvelle,
est la parole de l'Éternel qui subsiste à toujours et, par
conséquent, notre paix et notre salut sont aussi stables que la
Parole sur laquelle ils sont fondés. Si toute chair est comme
l'herbe et toute la gloire de l'homme comme la fleur de l'herbe,
alors de quelle valeur seront les arguments des incrédules ?
Ils n'ont pas plus de valeur que l'herbe séchée ou la fleur fanée,
et c'est ce qu'ils reconnaîtront tôt ou tard. Quelle coupable folie
que de contester contre la parole de Dieu, contre la seule chose au
monde qui puisse donner paix et consolation à de pauvres coeurs
fatigués ; contre cette Parole qui apporte la bonne nouvelle du
salut aux pauvres pécheurs perdus, et qui l'apporte de la part de
Dieu !
On nous demandera peut-être :
« Comment savons-nous que le livre que nous appelons la Bible
est bien la parole de Dieu ? » question qui a troublé
beaucoup d'âmes. Notre réponse est bien simple : Celui qui nous
a donné ce livre précieux peut aussi nous donner la certitude qu'il
est de Lui. Le même Esprit, qui a inspiré les divers écrivains des
Saintes Écritures, peut nous faire comprendre que ces Écritures sont
la voix même de Dieu s'adressant à nous. Mais il nous faut l'Esprit
pour cela, car, comme nous l'avons déjà vu : « L'homme
animal ne, reçoit pas les choses qui sont de l'Esprit de Dieu, et il
ne peut les connaître, parce qu'elles se discernent
spirituellement » (1 Cor. 2, 14). Si le Saint-Esprit ne nous
enseigne pas avec certitude que la Bible est la parole de Dieu,
aucun homme ou assemblée d'hommes ne pourront le faire, et, d'un
autre côté, si l'Esprit nous donne cette assurance bénie, nous
n'avons besoin d'aucun témoignage humain.
L'ombre d'un doute sur cette si importante
question serait un véritable tourment. Mais qui peut nous donner la
certitude ? Dieu seul. Si tous les hommes sur la terre étaient
d'accord pour reconnaître l'autorité des Saintes Écritures ; si
tous les conciles qui se sont jamais assemblés, tous les docteurs et
tous les pères qui ont enseigné ou écrit en faveur de l'inspiration
plénière ; si l'Église universelle, c'est-à-dire chaque
dénomination de la chrétienté, donnaient leur assentiment à cette
vérité que la Bible est vraiment la parole de Dieu ; en un mot,
si nous avions toute l'autorité humaine qu'il soit possible d'avoir
par rapport à la divinité de cette Parole, tout cela serait
insuffisant comme fondement de certitude, et si notre foi était
basée sur une telle autorité, elle serait sans valeur aucune. Dieu
seul peut nous donner la certitude qu'il a parlé dans sa Parole, et
quand il la donne, tous les arguments, tous les raisonnements,
toutes les chicanes des incrédules anciens et modernes ne sont que
comme la fumée qui s'échappe d'un toit, ou la poussière soulevée par
le vent. Le vrai croyant les repousse comme autant de choses sans
valeur, et se repose en paix sur cette Révélation que notre Dieu a
daigné nous donner.
Prenons un exemple. Un père écrit une lettre
à son fils à Canton, lettre toute remplie de l'affection et de la
tendresse de son coeur de père. Il lui parle de ses affaires et de
ses projets, de tout ce qu'il pense pouvoir intéresser le coeur d'un
fils - de tout ce que lui suggère son coeur de père. Le fils passe
au bureau de poste à Canton pour demander s'il n'y a pas une lettre
de son père. Un employé lui répond qu'il n'y a pas de lettre, que
son père n'a pas écrit et ne saurait écrire, ne saurait communiquer
ses pensées par ce moyen, que c'est folie à lui de le croire.. Un
autre employé s'avance et lui dit : « Oui, il y a bien ici
une lettre pour vous, mais vous ne pourriez la comprendre elle vous
est tout à fait inutile, et même elle ne vous ferait que du mal, car
vous n'êtes pas capable de la lire convenablement. Laissez-la entre
nos mains, et nous vous en expliquerons les portions que nous
considérerons pouvoir vous être utiles ». Le premier de ces
deux employés représente l'incrédulité, le second la superstition.
L'un et l'autre voudraient priver le fils de la lettre si longtemps
désirée, des précieuses communications venant du coeur de son père.
Mais quelle serait sa réponse à ces indignes employés ? Une
réponse très brève et allant droit au but, nous pouvons en être
certains. Au premier, il dirait : « Je sais que mon père
peut me communiquer ses pensées dans une lettre, et qu'il l'a
fait ». Il dirait au second : « Je sais que mon père
peut me faire comprendre sa lettre beaucoup mieux que vous ne le
pouvez ». Et à tous deux il dirait d'un ton ferme et décidé
« Donnez-moi à l'instant la lettre de mon père elle m'est
adressée et personne n'à le droit de me la refuser ».
C'est ainsi qu'un chrétien au coeur simple,
devrait répondre à l'audacieuse incrédulité et à l'ignorante
superstition, ces deux principaux agents du diable en nos
jours : « Mon père m'a communiqué ses pensées, et il peut
me faire comprendre ses communications ». « Toute Écriture
est inspirée de Dieu », et « toutes les choses qui ont été
écrites auparavant, ont été écrites pour notre instruction ».
Réponse admirable à tous les ennemis de la précieuse Révélation de
Dieu, qu'ils soient rationalistes ou ritualistes !
Nous ne chercherons pas à nous excuser
auprès du lecteur pour cette longue introduction au livre du
Deutéronome. Nous sommes trop heureux de cette occasion d'apporter
notre faible témoignage à la grande vérité de la divine inspiration
des Saintes Écritures. Nous sentons que c'est notre devoir, comme
aussi notre grand privilège, d'insister auprès de tous ceux qui nous
liront sur l'immense importance, sur l'absolue nécessité d'une
entière certitude à cet égard. Nous devons à tout prix maintenir
fidèlement l'autorité divine, et par conséquent la suprématie
absolue de la parole de Dieu en tous temps, en tous lieux et pour
tous les besoins. Nous devons croire que l'Écriture ayant été donnée
de Dieu est complète dans le sens le plus élevé et le plus large de
ce mot ; qu'elle n'a pas besoin d'une autorité humaine pour
l'accréditer, ni d'une voix humaine pour la vanter ; elle parle
pour elle-même et se recommande elle-même. Tout ce que nous avons à
faire c'est de croire et d'obéir, non de raisonner ou de discuter.
Dieu a parlé ; notre devoir est d'écouter et de lui accorder
une respectueuse et implicite obéissance.
C'est là le grand point fondamental du livre
du Deutéronome, comme nous le verrons par la suite de notre
étude ; et il n'y a jamais eu dans l'histoire de l'Église de
Dieu, un moment où il fût plus urgent d'insister auprès de la
conscience humaine sur la nécessité d'une obéissance implicite à la
parole de Dieu. Hélas ! elle ne se fait que peu sentir. La
plupart des chrétiens professants semblent croire qu'ils ont le
droit de penser par eux-mêmes ; de suivre leur propre raison,
leur propre jugement ou leur conscience. Ils ne croient pas que la
Bible soit un livre-indicateur, divin et universel. Ils pensent que,
dans beaucoup de choses, il nous est permis de choisir nous-mêmes.
De là les innombrables partis, sectes, confessions et écoles
théologiques. Si l'on accorde l'autorité aux opinions humaines,
alors il va sans dire qu'un homme a autant de droit qu'un autre à
penser ce qu'il veut ; et c'est ainsi que l'église professante
est devenue un proverbe et un synonyme de division.
Quel est le souverain remède pour ce mal si
largement répandu ? C'est une soumission absolue et complète à
l'autorité de l'Écriture Sainte. Ce n'est pas l'homme allant à
l'Écriture, afin de voir ses opinions et ses idées confirmées ;
c'est l'homme allant à l'Écriture pour y trouver les pensées de Dieu
sur toutes choses, et inclinant tout son être moral devant
l'autorité divine. Tel est le besoin pressant de l'époque actuelle.
Il y aura sans doute des divergences dans nos appréciations ou nos
explications des Écritures ; mais ce sur quoi nous insistons
tout particulièrement auprès de tous les chrétiens, c'est l'attitude
du coeur, exprimée dans ces précieuses paroles du Psalmiste :
« J'ai caché ta Parole dans mon coeur, afin que je ne pèche pas
contre toi » (Ps. 119, 11). Nous pouvons être sûrs que cela est
agréable à Dieu, car il dit : « C'est à celui-ci que je
regarderai : à l'affligé et à celui qui a l'esprit contrit et
qui tremble à ma parole » (Esaïe 66, 2).
C'est là le secret de toute sécurité morale.
Notre connaissance des Écritures peut être fort limitée, mais si
notre respect pour elles est profond, nous serons préservés de mille
erreurs et nous croîtrons dans la connaissance de Dieu, de Christ et
de la Parole écrite. Nous puiserons avec bonheur à ces sources vives
et inépuisables, et nous nous promènerons avec ravissement dans ces
verts pâturages, que la grâce ouvre si généreusement au troupeau de
Christ. C'est ainsi que la vie divine sera entretenue et
fortifiée ; la parole de Dieu deviendra de plus en plus
précieuse à nos âmes, et le puissant ministère du Saint-Esprit nous
en fera connaître toujours mieux la profondeur, la plénitude, la
majesté et la gloire morale. Nous serons entièrement délivrés des
influences desséchantes des systèmes théologiques quels qu'ils
soient ! Nous pourrons dire aux promoteurs de toutes les écoles
de théologie sous le soleil, que quels que soient les éléments de
vérité qu'ils puissent trouver dans leurs systèmes, nous les
possédons avec une perfection divine dans la parole de Dieu ;
ni tordus, ni tourmentés, afin de les faire entrer dans un système,
mais étant tous à leur vraie place dans le vaste cercle de la
révélation divine, dont le centre éternel est la personne bénie de
notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ.
1) En faisant allusion aux écrivains incrédules, nous, devons nous rappeler que les plus dangereux sont ceux qui s'appellent chrétiens. Autrefois, quand on prononçait le mot « incrédule», on pensait immédiatement à Voltaire ou à Paine; maintenant, hélas! ce mot peut s'appliquer à maints docteurs et ministres de,l'église professante. Quelle chose effrayante!
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