Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE IX.

CROYEZ MAINTENANT.

-------

Psaume XCV, 7-9. Esaïe LVI, 6.

Amos V, 4. Jean XII, 36.

Hébreux IV, 7-13. Apocalypse XXI, 6.



Vous êtes sincère. Prenez garde de ne pas faire de votre sincérité votre Christ, et de ne pas y trouver un prétexte pour ne pas vous confier au Sauveur immédiatement. Vous pensez que votre sincérité vous conduira à la foi, si seulement elle est assez profonde et assez durable.

Cependant, la sincérité elle-même peut recevoir une mauvaise direction et devenir une incrédulité sincère, ou une substitution de la sincérité à la foi simple au Sauveur. Aussi ne cherchez pas à tranquilliser votre conscience par la pensée de votre sincérité. Ce que Dieu demande, c'est une foi simple dans le témoignage qu'Il a rendu de son Fils. Vous dites: A défaut de la foi que je ne puis lui offrir, je lui apporte ma sincérité, et j'espère par elle obtenir de Lui la foi. C'est une pensée de propre justice. C'est que vous regardez la foi et la sincérité comme des choses que vous devez faire pour Dieu, afin de vous assurer sa faveur. Vous dites : La foi est le don de Dieu, mais la sincérité vient de moi, aussi vais-je combattre, prier, travailler, espérant que bientôt, Dieu prendra pitié de vos efforts, et osant à peine vous avouer qu'il y aurait quelque injustice en Lui à n'en pas tenir compte. Si Dieu avait indiqué l'incrédulité sincère comme un moyen d'arriver à la foi, vous auriez raison. Mais je ne vois cela nulle part, et ce n'est pas ainsi que les apôtres préparaient à la foi leurs nouveaux disciples. Ils les mettaient directement face à face avec l'objet suprême de la foi, et leur recommandaient, au nom du Dieu vivant, de croire, comme Jésus naguère commandait à l'homme qui avait la main sèche, de l'étendre. Le Seigneur ne lui indiqua aucuns procédés préparatoires. Ces procédés et ces moyens ne sont que des inventions de l'homme qui pense échapper ainsi à la pensée redoutable de son absolue impuissance ; qu'un plan de l'homme pour aider Dieu à le sauver; qu'une échelle qu'il se construit à lui-même pour sortir de cet affreux abîme, toujours avec l'espérance que Dieu, touché de ses efforts, fera le reste.

Mais remarquez que Dieu qui, « commande à tous les hommes de se repentir, » n'a jamais donné aucunes directions pour obtenir la repentance. Il a commandé aux pécheurs de croire, mais sans indiquer aucune préparation nécessaire qu'ils aient à subir, pour le contraindre en quelque sorte de leur accorder une chose qu'Il est à l'avance tout prêt à faire. C'est ainsi qu'Il les amène à la foi. « En les renfermant tous dans la rébellion, » Il les amène à sentir tout ensemble l'étendue de leur faiblesse et de leur culpabilité, et les oblige à abandonner toute espérance de pouvoir se sauver eux-mêmes. Il les chasse de tout refuge de mensonge et leur montre que leurs efforts prolongés sont des entraves sur leur chemin, et non des secours, de vains prétextes de le persuader de faire ce qu'Il est tout disposé à faire pour eux.

Ce combat pour arriver à la foi est une grande manifestation de la 'justice propre. Croire n'est pas faire un effort; c'est cesser de travailler: et ce combat pour avoir la foi est simplement la tentative du. pécheur de faire un travail de ce qui n'en est pas un. Les pécheurs ont bien de la peine à se défaire de tout ce qui leur inspire confiance pour se laisser tomber dans les bras de Christ. Pourquoi? si ce n'est parce qu'ils ont plus de confiance en leurs propres moyens qu'en Celui qui leur parle dans l'Évangile. Aussi voudrais-je les mettre en garde contre tous ces efforts préliminaires pour arriver à la foi. Croyez-vous donc que Dieu doive être fléchi par des arguments et des supplications qui durent des mois ou des années, pour que l'oeuvre de Christ se trouve suffisamment accomplie, et pour que Dieu Lui-même consente à vous donner la foi? Dès maintenant, Dieu veut vous bénir; tous vos efforts ne sauraient rendre le Saint-Esprit plus disposé qu'il ne l'est en ce moment à vous donner la foi. Mais c'est la propre justice qui vous empêche de le reconnaître ; et je ne ferais que vous encourager, si j'entrais dans vos vues.

Vous dites que vous ne pouvez changer votre coeur, ni faire rien de bon. Je le dis comme vous ; mais, je vais plus loin. J'affirme que vous ne vous doutez pas du degré de votre faiblesse et de votre culpabilité. Voilà précisément ce qui vous éloigne de Dieu, et Dieu de vous.

Dieu vous commande de croire et de vous repentir. C'est à vos risques et périls que vous essayez de substituer à cette obligation si directe. une sorte d'effort préparatoire qui peut peut-être endormir votre conscience, sans améliorer, à aucun degré, votre situation. Nous sommes sauvés par la foi; et en nous approchant de Dieu, nous devons tenir pour certain qu'Il accomplira sa Parole et agira d'une manière digne de Lui. En Lui nous invoquons un Dieu parfaitement favorable, généreux de son salut, qu'Il nous offre avec instance.

Aussi longtemps que vous vous refusez à croire, vous le faites menteur, » vous rejetez la vérité.

Oui, encore une fois, Dieu vous ordonne de croire et votre incrédulité est le plus grand de vos péchés et c'est en vous le révélant à vous-même que Dieu, vous contraint à croire. Mais si vous cherchez à atténuer ce péché, si vous pensez le pallier par vos efforts, et en diminuer la gravité, alors vous séduisez votre conscience, et vous repoussez la main divine.

Ce que je voudrais vous faire comprendre, c'est que l'incrédulité est un grand péché. Y persévérer, c'est persévérer dans le plus grand péché; et y persévérer sous prétexte de ne pouvoir faire autrement, c'est aggraver encore ce péché. L'ivrogne dit : « C'est plus fort que moi. » Le jureur dit : « C'est plus fort que moi. » L'incrédule dit : « C'est plus fort que moi. » Admettez-vous l'excuse de l'ivrogne? ou lui dites-vous qu'il devrait en avoir honte, et qu'il ne fait qu'empirer sa faute? Lui dites-vous : Je sais que vous ne pouvez vous affranchir de cette habitude; mais allez, et priez Dieu de vous donner le pouvoir de vous en affranchir, et peut-être qu'Il vous entendra et qu'Il vous le donnera? Que serait-ce autre chose que de l'engager à se livrer alternativement à la boisson et à la prière, parce que peut-être Dieu, entendant ses prières d'ivrogne, le rendrait tempérant? Et ce que vous ne feriez pas pour l'ivrognerie, pourquoi le feriez-vous pour l'incrédulité? Montrez plutôt à un pécheur que dire: « Je ne puis vaincre mon incrédulité, » c'est prononcer sa propre condamnation. Cela revient à dire : « Je ne puis m'empêcher de douter de Dieu; je ne puis faire autrement que haïr Dieu; je ne puis faire autrement que faire Dieu menteur, » - et qu'il pourrait dire avec autant de raison. «Je ne puis faire autrement que voler, mentir ou jurer.»

Ne vous habituez pas à considérer l'incrédulité comme un malheur : c'est un péché. Elle a sa racine dans ce coeur, « désespérément malin. » Qu'il faut qu'il soit mauvais, en effet, pour ne pas même croire ! Si la dureté de notre coeur et notre faiblesse atténuaient notre culpabilité, alors, plus nous serions méchants, moins nous serions responsables et coupables. Le pécheur qui aime le péché au point de ne pouvoir s'en séparer, est le plus coupable.

Oh! la culpabilité d'une heure ou d'un acte d'incrédulité ! Combien plus d'une vie entière ! Si commettre un vol est un acte répréhensible, combien plus le sera l'habitude de ce vice ! Nous jugeons sévèrement un homme qui se laisse aller à l'ivrognerie; combien plus un homme qui est toujours intempérant ! Eh bien ! celui qui ne croit pas en Jésus-Christ persévère dans son incrédulité. Sa vie est toute d'incrédulité, et son culte, s'il a un culte, est une hypocrisie; il vit habituellement dans le péché des péchés.

Oh! que la pensée de cette culpabilité touche votre conscience jusqu'au vif ! Tremblez à la pensée de ce que c'est que d'être, non pas à une heure ou à un moment donné, mais durant sa vie tout entière, un incrédule !

Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant