Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE VIII.

CROIS, ET TU SERAS SAUVÉ.

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Genèse XV, 6. Ésaïe XXVI, 4. Hab. II, 4.

Matthieu VIII, 8-13. Marc II, 5. Jean VI, 29.

Actes V, 43. 1 Timothée I, 16. 1 Jean V, 10.



Le Saint-Esprit seul peut nous amener au pied de la croix et nous attacher au Sauveur. Celui qui pense pouvoir se passer du Saint-Esprit a encore besoin d'apprendre son état de péché et de misère. L'Évangile ne serait pas une bonne nouvelle pour ceux qui sont morts dans leurs péchés, s'il ne leur parlait de l'amour et de la puissance de l'Esprit divin aussi explicitement qu'il annonce l'amour et la puissance de notre divin substitut.

Sans oublier cela, nous pouvons cependant chercher à connaître quel est, d'après l'Écriture, le lien personnel qui nous unit à la croix de Christ, et nous rend participants du pardon et de la vie que cette croix nous révèle.

Il est écrit : « Vous êtes sauvés par grâce, par la foi; cela ne vient point de vous, c'est un don de Dieu. » (Eph. II, B.)

La foi est donc le lien, le lien unique, entre le pécheur et Celui qui a voulu porter son péché. Ce n'est pas la foi en tant qu'exercice de notre esprit, nous mettant en état de recevoir le pardon. Ce n'est pas la foi, en tant que devoir religieux, devant opérer en nous de manière à décider si l'on peut ainsi dire Christ à nous faire participer aux bienfaits de son oeuvre. C'est la foi toute simple qui reçoit le témoignage de Dieu sur son Fils. Ce n'est pas la foi considérée comme la source de la sainteté et portant en elle-même le germe de toute bonne oeuvre et de tout progrès spirituel; c'est la foi toute seule, qui reconnaît la parfaite suffisance du grand sacrifice offert pour le péché, et la vérité du témoignage du Père quant à cette suffisance ; comme saint Paul l'écrit aux Thessaloniciens : « Vous avez ajouté foi au témoignage que nous en avons rendu. », (2. Thess. I, 10.) C'est la foi qui croit Dieu sur parole, lorsqu'Il déclare que « Christ est mort pour les méchants » (Rom. V, 6,) et que la vie que contient cette mort pour les pécheurs s'acquiert « sans argent et sans aucun prix. » (Es. LV, 1.)

Apprenons de Dieu Lui-même ce qu'est la foi. Plus nous pouvons tourner vers les paroles de Dieu même les regards et la conscience du pécheur, plus nous pouvons être assurés de le bien diriger, et de nous assurer la présence de cet Esprit vivifiant qui peut seul donner la vie aux aveugles. La grande difficulté pour celui qui cherche le salut, c'est de commencer par désapprendre beaucoup de ce qui a été expérimenté ou appris. De là l'importance d'étudier directement les paroles divines qui nous « rendent sages à salut. » Car à la fois elles détruisent ce qui est faux et imparfait, et enseignent ce qui est vrai et parfait.

Remarquons combien souvent et fortement la Parole de Dieu revient sur la foi. «Il est impossible de lui être agréable sans la foi. » (Héb. XI, 6.) «- C'est dans cet Evangile que la justice de Dieu est révélée de foi en foi, selon qu'il est écrit «Le juste vivra par la foi.» (Rom. I, 17.) « La justice de Dieu qui est par la foi en Jésus-Christ, en tous ceux et sur tous ceux qui croient. » (Rom. III, 22.) « ... Que Dieu avait destiné pour être une victime propitiatoire par la foi en son sang, afin de faire paraître sa justice... en sorte qu'on reconnaisse qu'Il est juste et qu'Il justifie celui qui a la foi en Jésus. » (v. 23-26.) «Celui qui croira sera sauvé. » (Marc. XVI, 16.) «A tous ceux qui l'ont reçu, Il leur a donné le droit d'être faits enfants de Dieu ; savoir à ceux qui croient en son nom. » (Jean I, 12.) « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut que le Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu'Il a donné son Fils unique au monde, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. Celui qui croit en Lui ne sera point condamné; mais celui qui ne croit point est déjà condamné, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. » (Jean III, 14-18.)

« Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; mais celui qui ne croit point au Fils ne verra point la vie. » (Jean III, 36.) « Celui qui écoute mes paroles et qui croit à Celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle.. » (Jean V, 24.) «C'est ici l'oeuvre de Dieu, que vous croyiez en celui qu'Il a envoyé. » (Jean VI, 29.) «Celui qui croit en moi n'aura jamais soif. » - « C'est ici la volonté de Celui qui m'a envoyé, que quiconque contemple le Fils et croit en Lui ait la vie éternelle. » (Jean VI, 35, 40.) « Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort; et quiconque vit et croit en moi ne mourra point pour toujours., » (Jean XI, 25, 26.) « Je suis venu au monde, moi, la lumière, afin que quiconque croit en moi ne demeure point dans les ténèbres. » (Jean XII, 46.) « Ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie par son nom. » (Jean XX, 31.)

« C'est par Lui que tous ceux qui croient sont justifiés de toutes choses. » (Act. XIII, 39.) Crois au Seigneur Jésus-Christ, et tu seras sauvé.» (Act. XVI, 31.) « Tous les prophètes rendent de Lui ce témoignage que quiconque croira en Lui recevra la rémission des péchés par son nom. » (Act. X, 43.) « A l'égard de celui qui n'a point travaillé, mais qui croit en Celui qui justifie le pécheur, sa foi lui est imputée à justice. » (Rom. IV, 5.) « Christ est la fin de la loi, en justice, à tout croyant. » (Rom. X, 4.) « Si tu confesses le Seigneur Jésus de ta bouche, et que tu croies dans ton coeur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé. » (v. 9.) « Il a plu à Dieu de sauver par la folie de là prédication ceux qui croiraient. » (1 Cor. I, 21.) son commandement, que nous croyions au nom de Jésus-Christ, son Fils. » (I Jean III, 23.) «Nous avons connu l'amour que Dieu a pour nous, et nous l'avons cru. » (I Jean IV, 16.) « Quiconque croit que Jésus est le Christ est né de Dieu. » (1 Jean V, 1.) «Celui qui croit au Fils de Dieu a le témoignage de Dieu en soi-même. Celui qui ne croît point à Dieu le fait menteur, car il n'a pas cru au témoignage que Dieu a rendu de son Fils. » (1 Jean V, 10.) « Celui qui ne croira point sera condamné. » (Marc XVI, 16.)

Voilà quelques-uns des passages de l'Ecriture qui nous enseignent quel est le lien entre le pécheur et le grand salut qui lui est offert. C'est notre foi au témoignage de Dieu touchant son amour gratuit et l'oeuvre de son Fils, qui nous rend participants des grâces que ce témoignage nous révèle. Ces versets n'attribuent à notre foi aucune vertu salutaire ou méritoire. Ils nous montrent que la paix et la consolation de l'âme est tout entière dans l'objet de la foi, dans la personne ou la vérité qu'elle saisit. Cependant elle déclare solennellement, la nécessité de la foi, et combien est grand le péché de l'incrédulité. Dieu demande une foi immédiate de la part de tous ceux qui entendent son témoignage. Mais il ne tient nul compte de la propre justice de ceux qui cherchent à s'attirer sa faveur par des actes de foi, dont la religion consiste dans ces actes de foi accomplis d'une certaine manière, et qui trouvent leur sécurité à penser à ces actes de foi et à s'appesantir sur leur excellence.

Parfois le mot de confiance se trouve là où nous aurions attendu celui de foi. La raison en est simple : le témoignage que ta foi reçoit est un témoignage rendu à une personne et à sa bonté, en sorte que, dans un cas semblable, la foi au témoignage et la confiance dans la personne à laquelle ce témoignage est rendu, sont inséparables. Recevoir le témoignage de Dieu, c'est avoir confiance en Dieu Lui-même, et en Jésus-Christ, son Fils. Voilà pourquoi l'Ecriture parle de cette confiance comme de ce qui nous sauve, comme si elle disait au pécheur : Telle est la miséricorde de Dieu, que vous n'avez qu'à vous remettre entre ses mains, quelque désespérée que soit votre situation, et qu'à lui confier le sain de votre âme, pour être sauvé.

Ailleurs il est dit que nous sommes sauvés par la connaissance de Dieu ou de Christ, c'est-à-dire simplement en connaissant Dieu tel qu'Il s'est révélé à' nous en Jésus-Christ. (Es. LIII, Il ; 1 Tim. III, 4; 2 Pierre II, 20.) Jésus dit: « C'est ici la vie éternelle, qu'ils te connaissent toi qui es le seul vrai Dieu, et Jésus Christ que tu as envoyé. » (Jean XVII, 3.)

Et comme pour rendre la simplicité plus simple, l'apôtre, parlant des faits de la mort, de l'ensevelissement et de la résurrection de Christ, s'exprime ainsi : « Par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l'ai annoncé... » (1 Cor. XV, 2.)

Ainsi nous sommes mis en contact avec le salut par la foi, par la confiance, par la connaissance, par le souvenir même. Cependant le salut ne réside pas dans un acte de foi, de confiance, de connaissance ou de souvenir, mais dans la personne qui en est l'objet.

Le salut n'est pas non plus accordé comme une récompense de la foi ou de la connaissance. Ce sont les choses que nous croyons et que nous connaissons qui sont le salut. Nous ne sommes pas davantage sauvés ou consolés en pensant à nos actes de foi, fussions-nous assurés que nous les avons accomplis d'une manière agréable à Dieu, et propre à nous attirer son approbation. Ce serait ériger la foi en oeuvre méritoire, et la grâce cesserait d'être grâce. Ce serait faire de la foi une portion de l'oeuvre de Christ ; ce serait comme un dernier coup donné à la grande oeuvre du Fils de Dieu pour la rendre complète et parfaitement applicable au pécheur, comme pécheur. Ce sont de tristes consolateurs que la foi et la confiance pour un homme qui cherche en elles l'apaisement de sa conscience. J'aperçois la lumière en me servant de mes yeux, non pas en cherchant à en analyser la constitution scientifique.

Ainsi je reçois la paix en croyant, non pas en pensant à ma foi, et en me prouvant à moi-même qu'elle est de bon aloi. Nous pourrions aussi bien tirer de l'eau des sables du désert, que la paix d'un acte de foi. La foi au Seigneur Jésus-Christ est tout pour nous; la foi à notre foi n'est rien.

Ainsi la foi est ce lien qui nous unit au Fils de Dieu, parce que c'est uniquement par le moyen de la vérité connue et acceptée que l'âme peut s'attacher à Lui. La foi n'arrive que dans la mesure où elle saisit Christ, et elle le saisît en s'emparant de la vérité et du témoignage qu'elle lui rend. « La foi vient de l'ouïe; et ce qu'on entend vient de la Parole de Dieu, dit l'apôtre. » « Vous connaîtrez la vérité, dit le Seigneur, et la vérité vous affranchira. » (Jean VIII, 32.) « Parce que je dis la vérité, vous ne me croyez point; et si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas? » (Jean VIII, 45, 46.) Remarquons aussi des expressions telles que celles-ci « Ceux qui ont connu la vérité » (1 Tim. IV, 3) « ceux qui sont rebelles à la vérité » (Rom. II, 8) « la vérité qui est en Jésus » (Eph. IV, 21); « la foi en la vérité » (2 Thess. II, 13); « la voie de la vérité « (2 Pierre II, 2) ; « nous sommes de la vérité » (1 Jean III, 19); «privés de la vérité» (1 Tim. VI, 5); « sanctifie-les par ta vérité » (Jean XVII, 11); « l'Esprit de vérité vous conduira dans toute la vérité. » (Jean XVI, 13.) Les avertissements de notre Seigneur à ce sujet, dans la parabole du semeur, sont bien solennels. « La semence, c'est la Parole de Dieu; ceux qui la reçoivent le long du chemin, ce sont ceux qui l'écoutent; mais le diable vient qui ôte cette parole de leur coeur; de peur qu'en croyant ils ne soient sauvés. » (Luc VIII, 11, 12.) Comme aussi ces paroles du disciple bien-aimé : « Celui qui l'a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est véritable; et il sait qu'il dit vrai, afin que vous croyiez. » (Jean XIX, 35.) « Ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie par son nom. » (Jean XX, 31.)

L'homme naturel hait cette doctrine de Christ et de son oeuvre expiatoire, parce qu'il hait le Christ lui-même. « Ils m'ont haï, » dit le Sauveur, « ils m'ont haï sans cause. » (Ps. LXIX, 4.) Ce n'est pas l'erreur que hait l'homme, c'est la vérité; de là la nécessité pour le Saint-Esprit de détruire cette haine, afin de donner au pécheur le désir au moins de connaître la vérité en Celui qui est la vérité. Dieu, cependant, ne reste point en arrière pour nous donner cet Esprit; et les premières lueurs de recherche de la vérité nous montrent déjà dans ce travail de l'âme quelque chose de plus que cc la chair et le sang. »

Toutefois, si la puissance de l'Esprit divin est nécessaire pour faire de nous des croyants, ce n'est pas que la foi soit une chose mystérieuse, un effort de l'âme qui doive être en quelque sorte habilement dirigé, mais simplement à cause de notre aversion pour la vérité que nous devons croire, et de notre inimitié pour Celui qui réclame notre confiance. Il y faut toute la puissance de Dieu, bien que la foi soit, de tous les exercices de notre esprit, le plus simple. Il ne faut ni exalter la foi de manière à ne lui donner aucune valeur justificative intrinsèque; ni vouloir la réduire au point de faire croire superflue l'oeuvre du Saint-Esprit. Plus le pécheur verra les choses simplement, plus il reconnaîtra combien est coupable son obstination à ne pas croire, et combien il a, besoin du Saint-Esprit pour, surmonter l'opposition naturelle de son coeur à recevoir la vérité. La difficulté de croire à sa vraie racine dans la propre justice, et les combats que le pécheur livre pour croire, ses efforts pour arriver à la confiance, ne sont que l'indice et l'expression de cette propre justice et de l'orgueil spirituel, l'intensité même de ces combats donnant la mesure de la force de la propre justice. Aussi est-il inutile de vouloir consoler une âme troublée, en lui représentant ces efforts comme une preuve que la foi existe en elle. Ils sont la preuve de son ignorance ou de son incrédulité. Les doutes ne sont pas les meilleures preuves de la foi, et les efforts pour parvenir à la foi comme à une oeuvre ardue ne font que constater l'aveuglement où une âme se trouve quant à la suffisance de l'oeuvre propitiatoire du Fils de Dieu.

Le pécheur a plutôt de la peine à accepter de ne rien faire pour effectuer une réconciliation pour laquelle tout a été accompli il y a dix-huit siècles, sur la croix de Celui qui, « n'ayant point connu le péché, a été fait péché pour nous, afin que nous fussions justice de Dieu en Lui. » (2 Cor. V, 21.),

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