Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE VI

LA PERSONNE ET L'OEUVRE DE NOTRE REPRÉSENTANT.

-------

Deut. XVIII, 15-19. Esaïe IX, 6. Esaïe LIII, 8. Jérémie XXIII, 6.

Daniel IX, 24-26. Zacharie IX, 9. Jean I, 14. Luc IV, 18.

Romains VII, 34. Philipp. II, 7,8. 1 Timothée III, 16. Hébreux. XIII, 12.



La vie nous est acquise par la mort, et la grâce abonde envers nous par la justice. Voilà ce que nous avons vu d'une manière générale. Mais nous avons quelque chose de plus à apprendre sur Celui qui a vécu et qui est mort à la place du pécheur, et comme son représentant (substitut). Plus nous connaîtrons sa personne et son oeuvre, plus nous serons satisfaits, dans notre coeur et dans notre conscience, du secours que Dieu nous a accordé dans notre profonde détresse.

Celui qui a porté nos péchés, c'est le Fils de Dieu, le Fils éternel du Père. Il est écrit de lui : « La Parole était au commencement; la Parole était avec Dieu, et cette Parole était Dieu. » (Jean I, 1.) Il est « la splendeur de sa gloire, et l'image empreinte de sa personne. » (Hébr. 1, 3.) « Je suis en mon Père et mon Père est en moi. » (Jean XIV, 10.) « Celui qui m'a vu a vu mon Père; celui qui m'écoute écoute celui qui m'a envoyé. » Il est « la Parole faite chair » . (Jean I, 14); « Dieu manifesté en chair » (1 Tim. III, 1-6); «Jésus-Christ venu en chair. » (1 Jean IV, 3.) Son nom est « Emmanuel, Dieu avec nous » (És. VII, 14; Matt. 1, 23); « Jésus, c'est-à-dire Sauveur » (Matt, 1, 21), « Christ, l'oint, » auquel Dieu «, ne donne pas l'esprit par mesure » (Jean III, 34), (le Fils unique du Père, plein de grâce et de vérité. » (Jean I, 14.)

Il est venu « prêcher l'Evangile du Royaume, » ou «l'Evangile du règne de Dieu» (Marc I, 14), nous le voyons enseigner les multitudes qui s'assemblaient autour de lui (Marc IV, 1), guérir les malades, ouvrir les yeux des aveugles, ressusciter les morts (Matt. IV, 23, 24); recevoir les pécheurs et manger avec eux. (Luc XV, 2.) « Il est venu pour chercher et sauver ce qui était perdu.» (Luc XIX, 10.) Partout où Il allait, Il prononçait des paroles de grâce telles qu'on n'en avait jamais entendu sortir de la bouche d'aucun homme : « Je suis le chemin, la vérité et la vie, nul ne vient au Père que par moi. » (Jean XIV, 6.) Dans toute sa vie terrestre Il se montre comme le Sauveur; et nous le voyons toujours semblable au berger qui cherche sa brebis perdue, ou à la femme qui cherche sa drachme perdue; ou au Père de la parabole, qui attend son fils égaré. Il est « puissant pour sauver » (És. LXIII, 1); « Il peut toujours sauver » (Héb. VII, 25.) Il est venu pour être « le Sauveur du monde. » (I Jean IV, 14.)

Toutes ces choses qui ont été écrites de Jésus sont de bonnes nouvelles pour le pécheur, bien faites pour le remplir de confiance envers Dieu, pour lui faire sentir que Dieu a réellement pris sa cause en main, et que les pensées de Dieu envers lui sont des pensées non pas de colère, mais de grâce et de paix. Le ciel est descendu sur la terre! Il y a de la bonne volonté envers l'homme. Il ne tombera pas dans les mains de son grand ennemi. Dieu a pris son parti; Il est intervenu entre Satan et le pécheur. Ce monde n'est pas destiné nécessairement à périr, ni tous ses habitants à être éternellement exilés loin de Dieu. Les ténèbres se dissipent et la vraie lumière resplendit.

Cependant, pour cette oeuvre il faut plus que la personne, que la naissance, que la vie même de Christ. Que le Fils de Dieu, né d'une vierge, ait revêtu une humanité véritable, mais sans péché ; qu'Il soit devenu os de nos os et chair de notre chair; qu'Il ait été réellement « la postérité de la femme; » qu'Il ait demeuré parmi nous la durée d'une vie d'homme, cela n'est que le commencement des bonnes nouvelles ; c'est l'alpha, mais pas l'oméga. C'est là ce que nous représentait, comme aux Israélites, le voile du temple. Ce voile était le type de « sa chair » (Héb. X, 20); et aussi longtemps qu'il demeurait entier, il n'était pas possible de pénétrer dans le lieu de la présence de Dieu. Celui qui voulait l'adorer devait, sinon soutenir son regard courroucé, du moins se tenir à distance. Le voile disait au pécheur : La divinité est au dedans; mais vous n'y pouvez pénétrer sans que quelque chose de plus ait été fait. Par lui encore le Saint-Esprit nous enseignait que la voie vers le lieu très-saint n'était pas encore frayée. La rupture du voile, c'est-à-dire la crucifixion de « la Parole faite chair, » voilà ce qui on ouvrit l'accès.

Aussi le Saint-Esprit résume la bonne nouvelle de l'Évangile en un petit nombre de points principaux, qui sont ceux-ci : Christ a été crucifié. Christ est mort. Christ a été enseveli. Christ est ressuscité des morts. Christ est monté au ciel. Christ est assis à la droite de Dieu, comme notre « avocat auprès du Père » (I Jean II, 1), « toujours vivant pour intercéder pour nous. » (Rom. VIII, 34; Héb. VII, 25.)

Voilà les principaux faits qui constituent cette bonne nouvelle. Ils sont peu nombreux, ils sont simples, tellement qu'un enfant peut les retenir et les comprendre. Ce sont les coupes qui contiennent l'eau vivante pour l'âme altérée; les paniers d'or dans lesquels Dieu a déposé le pain de vie, le vrai pain qui est descendu du ciel : si quelqu'un en mange, il vivra éternellement Ce sont les volumes dans les courtes mais bienheureuses pages desquels est racontée l'histoire de la miséricorde de Dieu, histoire si simple, que même «l'insensé» peut la lire et la comprendre; si vraie et si assurée, que toute la sagesse du monde et toutes les ruses de l'enfer ne la peuvent ébranler.

Connaître cette histoire, c'est le salut. Elle est le fondement même de notre confiance, car elle est la révélation du Nom de Dieu. Et il est écrit : « Ceux qui connaissent ton nom s'assureront sur toi. » (Ps. lX, 11.).

Suivons la prédication des apôtres; nous retrouvons ces mêmes faits servant de texte à leur enseignement. Pierre annonce à Jérusalem (Act. II, 29-36) que Jésus de Nazareth, après avoir été crucifié, avait été ressuscité des morts, puis élevé sur le trône de Dieu, étant fait « Seigneur et Christ. » Voilà ce qu'il appelait de « bonnes nouvelles. » Saint Paul traite à Antioche les mêmes sujets. Il raconte les faits relatifs à la mort et à la résurrection de Jésus, et voici l'application 'qu'il en fait : « Sachez donc, mes frères, que c'est par Lui que la rémission des péchés vous est annoncée, et que c'est par Lui que tous ceux qui croient sont justifiés. » (Actes XIII, 39, 40.) Et ailleurs : « Je veux aussi vous faire souvenir de l'Évangile que je vous ai annoncé, et que vous avez reçu, dans lequel vous persévérez, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l'ai annoncé; autrement vous auriez cru en vain. Or, je vous ai enseigné avant toutes choses ce que j'avais aussi reçu, savoir que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures ; et qu'Il a été enseveli, et qu'Il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures. C'est là ce que nous prêchons, et ce que vous avez cru. » (1-Cor. XV, 1, 4, 11.)

Telle était la prédication apostolique ; tel était l'Évangile de Paul. Il racontait quelques faits de l'histoire de Christ, insistant sur l'évidence de leur vérité et de leur authenticité, afin que tous ceux qui l'entendaient puissent croire et être sauvés. Ces faits annonçaient l'amour gratuit de Dieu envers le pécheur; ils révélaient le grand salut qui lui est offert. C'est cet Evangile qui est la « puissance de Dieu pour le salut de tous ceux qui croient, car c'est là que la justice de Dieu est révélée de foi en foi. » (Rom. I, 16, 11.) Il n'impose aucun fardeau : « fais ceci, ou cela, travaille et prie, use des moyens de grâce » ce qui est la loi, et non pas l'Evangile; mais Christ a fait tout ce qu'il fallait. il l'a fait lorsqu'Il a été livré pour nos offenses, et qu'il est ressuscité pour notre justification. » (Rom. IV, 25.) Il l'a fait, lorsqu' « Il a fait la paix par le sang de sa croix. » (Col. 1, 20.) « Tout est accompli.» (Jean XIX, 30.) Son oeuvre est si complète qu'il ne nous reste rien à faire, qu'à goûter la joie de savoir qu'Il a tout accompli. » Voici quel est ce témoignage ; c'est que Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est en son Fils. » (l Jean V, 11.)

Recueillons encore quelques « paroles véritables » de Dieu concernant Christ et son oeuvre; nous y trouverons la divine interprétation des faits que nous venons de citer. Nous y verrons le sens que le Saint-Esprit attache à ces choses, afin que « notre foi soit fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. » (1 Cor. II, 5.) Le Seigneur Lui-même, avant de quitter la terre, dissipe par ce moyen l'incrédulité de ceux qui doutaient autour de Lui. Il leur rappelle la Parole écrite : « C'est ainsi qu'il est écrit, et qu'il fallait que le Christ souffrît, et qu'Il ressuscitât des morts le troisième jour; et qu'on prêchât en son nom la repentance et la rémission des péchés, parmi toutes les nations, en commençant par Jérusalem. » (Luc XXIV, 46, 47.)

Ecoutez donc la parole du Seigneur, car le ciel et la terre passeront, mais ses paroles ne passeront point : « Il a été livré pour nos offenses, et Il est ressuscité pour notre justification.» (Rom. IV, 25.) « Dieu ne nous a point destinés à être les objets de sa colère; mais Il nous a destinés à la possession du salut par notre Seigneur Jésus-Christ, qui est mort pour nous, afin que soit que nous veillions, soit que nous dormions, nous vivions tous ensemble avec Lui. » (1 Thess. V, 9, 10.) « C'est par cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l'oblation du corps de Jésus-Christ, laquelle a été faite une seule fois. » (Héb. X,10.) « Christ est. mort en son temps pour des méchants. » (Rom. V, 6.) « Christ est celui qui est mort, et qui, de plus, est ressuscité, qui est assis à la droite de Dieu, et qui intercède même pour nous. » (Rom. VIII, 34.) « Il s'est donné soi-même pour nos péchés.» (Gal. I, 4.) « Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, ayant été fait malédiction pour nous. » (Gal. III, 13.), « En Lui nous avons la rédemption par son sang, c'est-à-dire la rémission des péchés selon les richesses de sa grâce. » (Eph. I, 7.) « Il s'est abaissé Lui-même, s'étant rendu obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix.» (Phi. II, 8.) « Souviens-toi que Jésus-Christ, qui est de la race de David, est ressuscité des morts, selon mon Évangile. » (2 Tim. II, 8.) « Il s'est donné Lui-même pour nous.» (Tite II, 14). «Christ a été offert une fois, pour porter les péchés de plusieurs. » (Héb. IX, 28.) « Jésus, afin de pouvoir sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. » (Héb. XIII, 12.) « Christ à souffert pour nous.» (1 Pierre II, 21.) « Il a porté nos péchés en son corps sur le bois. » (I Pierre 11, 24.) « Christ a souffert une fois pour les péchés, Lui, juste, pour nous, injustes.» (1 Pierre III, 18.) « Christ a souffert pour nous dans la chair. » (1 Pierre IV, 1.) « Il a fait la propitiation pour nos péchés. » (1 Jean II, 2.) « A celui qui nous a aimés, et qui nous a rachetés de nos péchés par son sang. » (Apoc. I, 5.) « Je suis vivant; j'ai été mort; mais maintenant je suis vivant au siècle des siècles. » (Apoc. I, 18.) « Tu as été immolé, et tu nous as rachetés à Dieu par ton sang. » (Ap. V, 9.)

Voilà autant de vérités divines écrites dans un langage divin. Elles sont fidèles et véritables, car elles viennent de « Celui qui ne peut mentir; et elles sont aussi vraies dans ces derniers temps qu'elles l'étaient il y a dix-huit siècles. « La Parole de notre Dieu demeure éternellement. » (ES. XL, 8; 1 Pierre I, 25.) Nous y trouvons l'expression authentique des faits que les apôtres prêchaient; et nous y apprenons comment le salut d'un Dieu juste a pu arriver jusqu'à l'homme injuste. Jésus est mort ! Voilà la dette payée, la peine subie, la mort pour la mort ! Il a été enseveli; voilà la preuve que cette mort était bien une mort réelle, exigeant une sépulture comme la nôtre. Il est ressuscité; Dieu déclare ainsi que Lui, le juste Juge, est satisfait du paiement, aussi bien que de Celui qui l'a offert.

Que pourrait demander le pécheur de plus que ce qui a pleinement satisfait le Seigneur du ciel et de la terre ? Si cela ne suffit pas, « Christ est mort en vain. »

Voilà comment Dieu « a fait approcher la justice.» (Es. XLVI, 13.) « Ne dis point en ton coeur: qui montera au ciel? c'est vouloir en faire descendre Christ; ou: qui descendra dans l'abîme? C'est rappeler Christ d'entre les morts, La justice est près de toi. Elle est aussi près que la parole qui nous l'annonce et qui frappe nos oreilles. » (Rom. X, 8.) Nous n'avons rien à faire pour la rapprocher de nous; et nous ne le pourrions pas, car elle est là, à notre portée; si nous nous efforçons, pour combler quelque distance imaginaire, d'exciter nos sentiments et nos dispositions, nous n'y réussirons pas; non-seulement parce que nos efforts ne pourraient pas opérer cela; mais parce que la chose est déjà faite. Dieu, encore une fois, a rapproché sa justice du pécheur. L'oeuvre de la foi n'est pas de travailler, mais de cesser de travailler; non pas de faire quelque chose, mais d'accepter ce qui a été fait; non pas de rapprocher la justice, mais de se réjouir de ce que Dieu l'a fait. C'est là « la Parole de la vérité, qui est l'Evangile. » (Col. I, 5.)

Chapitre précédent Table des matières Chapitre suivant