Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE II

Le secret de la pureté

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« Je vous nettoierai de toutes vos souillures et toutes vos idoles. » (Ezéch. 36,25).

« Le sang de Jésus-Christ nous purifie de tout péché.» (1 Jean1,7).

« Je le veux, sois nettoyé. » (Matth. 8,3).


Nous avons vu que la première condition requise pour être saint, c'est de savoir ce qui nous a empêché de l'être dans le passé. Et pour cela, nous avons dû faire un sérieux examen de nous-mêmes, examen qui nous a révélé toute notre indulgence, toutes nos excuses à l'égard du péché : voilà le secret de nos défaites. La seconde condition est de savoir ce qu'il faut faire pour être débarrassé de notre péché ; et la question que nous devons nous poser est la suivante : quelle transformation doit subir mon coeur pour les mauvaises pensées, les mauvais désirs qui s'y trouvaient d'ordinaire ne s'y trouvent plus désormais ? Comment chasser ma mauvaise humeur ? Comment retenir ma langue pour qu'elle ne profère plus de paroles égoïstes, amères, méchantes ? En un mot, que dois-je faire pour être purifié ? Pour répondre à cette question, nous allons prendre pour thème l'histoire du lépreux (Matth.8,1).

Cette histoire nous montre les trois phases successives par lesquelles nous devons passer pour être purifiés.

 

1. Il nous faut éprouver le besoin de cette purification. « Quand il fut descendu de la montagne, » nous dit Matthieu, « de grandes multitudes le suivirent, et, voici un lépreux vint à lui. » Un lépreux !Regardez-le ! Ne sentez-vous pas chez lui le besoin d'être purifié ? Quelle dégradation physique ! Quel type accompli d'impureté, n'est-ce pas ! Ce lépreux est repoussant comme la mort. Il porte sur lui le sceau de la mort. Voyez son visage, ses membres tuméfiés, sa tête blanchie, sa bouche pleine d'ulcères, dégageant une odeur nauséabonde. Toute sa personne inspire la répulsion et le dégoût. Et il en est parfaitement conscient. Cet homme sait qu'il est lépreux. Il n'est victime d'aucune illusion à ce sujet, et en particulier de celle qui fait croire à certains phtisiques une amélioration de leur état, alors qu'ils s'avancent chaque jour vers la mort. Il ne veut pas non plus illusionner les autres en leur persuadant qu'il se porte comme tout le monde. Il marche tête nue couvert du vêtement des lépreux et de ses lèvres, jour après jour, sort le cri lamentable : « impur !impur ! »

Dans ce lépreux, vous n'avez pas seulement le spectacle de la misère consciente et incapable de se sentir elle-même, mais aussi de la misère désespérée qui attend la mort. Sa maladie est incurable, il n'attend rien des hommes. Mais voici une chance inespérée de guérison qui s'offre à lui. Il ne la laisse pas passer. Il s'y accroche avec l'énergie du désespoir ; il sort de sa solitude, viole la loi cérémonielle, et s'expose à être lapidé par la foule pour pouvoir se jeter aux pieds du Sauveur.

Vous qui cherchez la sainteté, regardez ce lépreux. C'est votre propre image. Reconnaissez-vous la ressemblance ? Le péché, cette lèpre affreuse, s'est emparé de vous. Votre sang en est corrompu et empoisonné. Vous êtes un lépreux, mais êtes-vous un lépreux conscient ? sentez-vous le besoin d'être purifié ? Gloire à Dieu s'il en est ainsi ! Gloire à Dieu si, tellement convaincu de votre orgueil, de votre avarice, de votre médisance, de vos paroles coupables, de votre vie sans prières, vous avez pu vous écrier : « Nous sommes tous devenus comme une chose souillée, et toute notre justice est comme le linge le plus souillé ; nous sommes tous tombés comme la feuille, et nos iniquités nous ont emportés comme le vent. » (Es. 64, 5.)

Mais si vous êtes conscient de votre lèpre, savez-vous que vous ne pouvez vous purifier vous-même, que cette oeuvre est une grâce d'En-Haut qu'il vous faut recevoir pour échapper à l'enfer ? Lecteur, voyez-vous ce qu'il y a d'urgent dans la question que je vous pose ? Rappelez-vous que «  sans la sainteté nul ne verra le seigneur » (Héb. 12, 14.) Christ est-il pour vous un inconnu en matière de sainteté ? Il était autrefois pour vous un inconnu en matière de piété. Depuis lors, vous avez fait l'expérience qu'il est votre justice. Il faut que vous réalisiez qu'Il est aussi votre sanctification. (1 Cor. 1, 30.)

 

2. Mais il ne suffit pas de sentir le besoin de purification, il faut la demander. Revenons au lépreux. Il nous a dit ce que nous étions, il va maintenant nous dire ce que nous devons faire. Trois choses chez lui sont dignes d'être imitées :

a) Tout d'abord, il vint à Jésus. Cela signifie qu'il croyait Jésus seul capable de le guérir. Sa confiance de jadis dans les hommes ou dans les choses se reportait tout entière sur Jésus et Jésus seul. Voilà ce que nous devrions considérer, quand nous voulons atteindre la sainteté. L'essentiel pour nous, ce n'est pas d'entendre tel ou tel homme, d'aller dans tel ou tel lieu, mais de venir à Jésus. A ses pieds seulement, nous pouvons être bénis.

Ces mots : il vint à Jésus, contiennent encore un autre enseignement. Quel contraste, n'est-ce pas, entre cette foule et ce pauvre lépreux ! L'évangile de Matthieu nous dit que lorsque Jésus fut descendu de la montagne, de grandes multitudes le suivirent. Et voici, un lépreux vint à Lui. Les foules suivent Jésus, tandis que le lépreux vint à Lui. Entre suivre et venir, il y a tout un monde, la différence qui existe entre curiosité et besoin. La curiosité peut nous engager à suivre Jésus, le besoin seul peut nous faire venir à Lui. Oh ! puissions-nous faire comme ce lépreux, venir à Jésus pour le voir, l'entendre, le rencontrer personnellement.

b) La deuxième chose que nous devons imiter chez ce lépreux, c'est son attitude vis-à-vis de Jésus. « il se prosterna devant lui, et il lui dit : seigneur ! » Ce simple mot : Seigneur, nous montre que pour le lépreux jésus était un prophète et plus qu'un prophète. Plus nous sentons notre misère, plus la personne de jésus s'élève à nos yeux. Voilà pourquoi les aveugles, les impotents, les lépreux eurent du Christ une connaissance autrement complète et autrement haute que celle des docteurs d'Israël. Voilà pourquoi ce lépreux s'adresse à Jésus en l'appelant : Seigneur ! et en se prosternant devant Lui dans un abandon complet de lui-même. Voulons-nous nous agenouiller de cette façon aux pieds de notre Maître et lui dire ce mot qu'au sein de notre souillure son Esprit nous inspirera, ce simple mot : seigneur ! et le lui dire en nous abandonnant à Lui sans réserve et sans partage ? C'est à ce prix seulement que nous pouvons être purifiés.

c) Ce lépreux nous donne enfin un troisième exemple. Il prie Jésus. Ces quelques mots : « Seigneur ! si tu veux tu peux me nettoyer » sont un modèle de prière. Elle est courte. Elle est directe. Elle va droit au but. Et par dessus tout, elle repose sur une foi inébranlable en la puissance de jésus, puissance illimitée que rien ne peut arrêter et pour laquelle tout est possible. Lorsque nous avons une foi semblable, nous honorons Dieu et nous provoquons en quelque sorte une réponse de sa part. En présence de la foi admirable de ce pauvre homme, Jésus pouvait-il ne pas le guérir ? O vous qui, cherchant la sainteté, voyez tant de souillures dans votre âme, pouvez-vous prier comme cet homme ? Puissiez-vous vous agenouiller comme lui aux pieds du Christ de Dieu et lui dire : « Seigneur ! si tu veux tu peux me nettoyer » Croyez-vous que Jésus puisse le faire ? Croyez-vous qu'il puisse chasser vos pensées impures , votre envie, votre malice, votre orgueil, votre mauvaise humeur, vous purifier complètement ? Homme de petite foi, avez-vous cessé de douter de la puissance de Dieu ? Pouvez-vous dire maintenant : Dieu peut me purifier ? Dans ce cas, votre délivrance est prochaine, et vous êtes dans les conditions requises pour faire un pas en avant dans le chemin de la sainteté.

3. Ce pas en avant consiste à recevoir la purification après l'avoir demandée.

Voyez cette scène, comme elle est simple et grande tout à la fois. Il faudrait, pour la décrire, non pas une plume, mais un pinceau d'artiste. Regardez-la avec les yeux de l'âme, pour apercevoir tout ce qu'elle fait éclater de vie et de puissance. Voici le Maître dans toute la force de sa jeunesse, dans tout l'éclat de ce ministère qui commence. A ses pieds, agenouillé dans une humble et suppliante attitude, le lépreux, l'horrible, le repoussant lépreux ! A quelques pas, la foule curieuse, étonnée, qui s'avance pour voir puis recule d'épouvante en face de cette loque souillée. Mais voici qu'au milieu du plus profond silence, ceux qui sont au premier rang ont entendu cet appel désespéré : « Seigneur ! si tu veux tu peux me nettoyer » alors, on voit les mains bénissantes du Christ qui s'abaissent vers le misérable ; elles touchent ce corps couvert d'ulcères, ces plaies qui sont pour tous un objet de répulsion. On entend la voix du Maître : « Je le veux, sois nettoyé » . A l'instant même, un rayonnement de vie traverse le visage du lépreux ; la santé s'épanouit sur cette face blême et décharnée ; l'étrange expression de désespoir a fait place à une joie débordante. Cette joie brille dans ses yeux. Regardez-le : sa démarche n'est plus débile, chancelante, mais ferme et assurée. Son corps cassé, ses membres crispées ont repris leur position normale. L'esclave est devenu un homme. Et tout cela, dans un moment ! Un miracle vient de s'accomplir. Le lépreux a été nettoyé.

Examinons avec soin comment cette guérison fut reçue par cet homme. Evidemment il accepta comme un don, et comme un don venant directement du Christ. La main du Seigneur se posa sur lui et fit entrer dans son corps malade, souillé, tombant déjà en décomposition, une puissance extraordinaire qui purifia son sang, pénétra dans toutes les fibres de son être, expulsa tous les germes de mort et redonna à tous ses organes comme des ruisseaux de vigueur et de santé.

Le lépreux reçut à l'instant ce principe de vie. N'oublions pas ces mots : « et aussitôt sa lèpre le quitta ». Il en est toujours ainsi quand le Seigneur travaille. N'attendons pas une guérison graduelle venant de la pratique d'une médecine compliquée - mais une guérison immédiate, reçue comme un don de notre sauveur.

Voilà le moyen, et j'ajoute le seul moyen par lequel vous puissiez être purifié, cher lecteur. Il n'y en a pas d'autre. Les plus grands efforts de notre volonté, la discipline morale la plus sévère, la plus persévérante, ne chasseront jamais complètement de votre coeur la haine, l'envie, l'égoïsme. Seul, Jésus en est capable. Seul, Jésus peut et veut le faire, à une condition toutefois : c'est que vous le vouliez aussi. Pourquoi rester à la merci de votre péché, puisse que vous pouvez en être délivré, en venant, comme le lépreux, vers Jésus et en disant : « Seigneur ! si tu veux tu peux me nettoyer ». dites-lui cela dans un entier abandon de vous-même, et vous entendrez sa réponse : « Je le veux, sois nettoyé » . vous sentirez sa main percée posée sur vous ; vous sentirez l'Esprit de Dieu entrer dans votre coeur, prendre possession de tout votre être. Et alors vous sentirez monter dans votre âme des énergies de vie nouvelle. Et alors vous serez purifié. La vieille convoitise, la vieille malice, la vieille haine, la vieille avarice, le vieil égoïsme ne pourront supporter la présence du Saint-Esprit et disparaîtront. La vie chassera la mort, la lumière chassera les ténèbres, la pureté chassera le péché. Vous serez purifié.

Ne croyez pas que le changement soit trop merveilleux pour être possible ; trop merveilleux pour être possible à l'homme, j'en conviens, mais pour Dieu il y a-t-il quelque d'impossible ? y a-t-il quelque chose de bon et de grand qu'il ne puisse accomplir ? Lui « qui n'a pas épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas toute choses en lui ? ». (Rom 8, 32).

Jésus peut vous purifier. Jésus veut vous purifier. Ecoutez sa voix.


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