Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Porter comme il a porté?

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Dans un message précédent (Se décharger pour porter), nous avons été invités à nous décharger afin de porter les charges des autres.

Nous avions alors relevé que "plus un texte biblique est facile à comprendre, plus il est difficile de le mettre en pratique"; ce sera encore le cas aujourd'hui!
 
Au cours de la quinzaine écoulée, il est possible que nous ayons pu nous décharger sur Jésus-Christ des fardeaux qui encombraient notre coeur, de ces soucis qui viennent nous tourmenter, nous miner et qui nous empêchent d'être bien disposés à aider ceux qui sont dans la peine.
 
L'effort ne consiste pas à se décharger: un sac à dos devenu trop pesant dans la marche, tombe presque de lui-même.
Accomplir ce geste devant le Seigneur, se décharger sur LUI de TOUS nos soucis, provoque un allégement qui nous ferait presque planer tant le coeur devient léger.
Pensez donc: ce souci qui m'obsédait presque jour et nuit, qui rongeait ma tranquillité, qui venait même me troubler dans mes lectures bibliques au point de devoir revenir en arrière afin d'en reprendre le fil, ce souci, déposé et abandonné au pied du Maître, n'est plus là comme un tyran pour me harceler!
Certes il n'y a pas de gloire à reconnaître que l'on est fatigué, pas d'honneur à laisser tomber la charge qui nous fait plier. Par contre, il faut une confiance bien ancrée dans le Seigneur, une foi ferme pour résister à la TENTATION de reprendre ce que nous avons déposé!
 
L'effort consiste bel et bien à laisser son sac à dos et croire que l'on peut continuer la route sans lui, croyant que le Seigneur saura gérer, à notre avantage, les peines, les chagrins que nous lui avons abandonnés.
Ai-je confiance en Celui qui a donné sa vie pour me sauver de la condamnation éternelle ou ai-je plus confiance dans mes propres forces, ces forces qui s'amenuisent sous le poids de mon fardeau?
 
... déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. 1 Pierre 5: 7
 
Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu... Romains 8. 28
 
Avec notre intelligence, "nous savons", mais dans la pratique nous avons des efforts à faire pour nous abandonner entre les mains de notre Père céleste.
A ce jour, nous avons peut-être repris le fardeau qui nous accablait. Si c'est le cas, il est encore possible de le re- déposer et de se préparer à porter celui de notre frère.
 
Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. Galates 6: 2
 
Les fardeaux que nous portons nous-mêmes et qui sont la conséquence de notre engagement à suivre le Christ, ou le résultat de nos dérapages, sont des fardeaux lourds à porter.
Par contre, le fardeau de notre frère sera bien plus léger à nos épaules parce que ce sera le levier de l'amour fraternel qui nous aura fait agir.
 
En relisant ce texte de l'Ecriture (Galates 6: 2), en réfléchissant sur son contenu, je me demandais comment il fallait faire pour porter le fardeau de l'un de mes frères dans l'épreuve, comment je devais concrètement mettre en pratique ce commandement.
 
Si la prière est utile, INDISPENSABLE, il faut être conscient que, dans de nombreux cas, il faut aller plus loin pour accomplir la loi de Christ.
Plus loin que la prière d'intercession, plus loin que les paroles réconfortantes: il faut mettre la main à la pâte!
Je pensais alors à ce sac à dos qui pèse sur les épaules de celui qui est à bout de force et près à abandonner la marche alors que l'arrivée est au bout du chemin, je pensais au Seigneur Jésus qui a porté la peine de mon péché:
 
Cependant, ce sont nos souffrances qu'il a portées, C'est de nos douleurs qu'il s'est chargé; Et nous l'avons considéré comme puni, Frappé de Dieu, et humilié. Esaïe 53:4
 
... afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par Esaïe, le prophète: Il a pris nos infirmités, et il s'est chargé de nos maladies. Matthieu 8:17
 
Il a porté, il s'est chargé, il a pris... !
Ces textes sont parlants et démontrent qu'il s'est investi à fond, qu'il a été jusqu'au bout afin que le poids de notre péché ne nous fasse plus sombrer dans la perdition éternelle.
Le Seigneur ne s'est pas contenté de prier, de conseiller, d'exhorter! Il a été jusqu'au bout, se chargeant lui-même de nos péchés.
Il n'a pas agi symboliquement, il l'a fait concrètement, à tel point que Dieu l'a abandonné sur la croix en raison du péché qui masquait, pour un temps, la sainteté du Fils de Dieu.
Sur cette croix infâme nos souillures le recouvraient!
 
Il a souffert à notre place la condamnation de notre péché. Ce péché, dans sa plus profonde horreur, ne fera jamais autant souffrir le coupable que ce que Christ, l'innocent, a souffert!
 
Dans notre engagement, dans notre mission à porter les fardeaux des autres, nous n'irons jamais aussi loin que Christ a été.
Ainsi Dieu ne nous demande pas l'impossible quand il nous invite à secourir notre frère lorsqu'il est dans la détresse et qu'il ne sait plus comment s'en sortir.
 
Plus que des mots...: des actes!
Il est facile, lors d'une randonnée, de se charger du sac à dos de celui qui est fatigué et qui a du mal à avancer. C'est un acte concret qui soulage efficacement celui qui est à nos côtés et qui peut continuer à avancer.
Dans cet exemple les paroles d'encouragements seraient de peu d'utilité et n'allégeraient surtout pas notre compagnon de route.
 
Même si une parole dite à propos est agréable (Proverbes 15: 23), il y a des circonstances où la Parole de Dieu nous demande d'agir, car une foi sans action, sans oeuvre, est une foi stérile!
 
Mes frères, que sert-il à quelqu'un de dire qu'il a la foi, s'il n'a pas les oeuvres? La foi peut-elle le sauver?
Si un frère ou une soeur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, et que l'un d'entre vous leur dise: Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez! et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il? Jacques 2: 14-16
 
... ne te détourne pas de ton semblable. Esaïe 58: 7
 
Il y a donc du péché en celui qui sait faire le bien, et qui ne le fait pas. Jacques 4: 17 (Version David Martin)
 
Ainsi, dans de nombreuses situations, porter le fardeau de notre frère c'est aussi s'investir pour le secourir, pour le soutenir!
 
Il va de soi qu'avant toute action, la prière AVEC lui et POUR lui est indispensable afin que le Saint-Esprit nous guide sur la façon dont nous allons nous investir.
 
Porter le fardeau de mon frère c'est transpirer à sa place.
En portant le sac à dos de mon frère, je "souffrirai" à sa place tandis que lui sera heureux parce qu'une main charitable aura secouru.
Si le Seigneur a mis sur notre route un "naufragé" qui ne sait plus comment faire pour s'en sortir, sachons qu'il l'a fait parce qu'il sait que nous avons les "dons", les capacités pour être un bon samaritain: c'est lui qui nous les a donnés afin que nous les fassions fructifier.
 
L'amour fraternel ne consiste pas uniquement à chanter des cantiques, à prendre la sainte cène ensemble, mais aussi à manifester d'une manière pratique notre engagement. Cette attitude permettra au monde de connaître notre véritable identité sans que nous ayons à la présenter par des paroles dont il n'a que faire.
 
A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres. Jean 13: 35
 
Malheureusement aujourd'hui, l'Église de la fin des temps, dans bien des régions, a tendance à ne plus assumer le secours des brebis de son troupeau.
Combien de frères et de soeurs dans la foi, fidèles à leur assemblée, sont des inconnus de la communauté, des inconnus que l'on salue à peine et que l'on ignore une fois dans la rue?
 
Ce drame en conduit quelques-uns à préférer la compagnie d'un monde qui sait accomplir des oeuvres charitables à faire rougir les chrétiens blasés de notre siècle.
 
Nous avons un défi à relever!
Celui de montrer que Christ habite en nous et qu'il nous donne les capacités de faire le bien.
Le christianisme a su dans le passé et malgré toutes les imperfections des hommes, imprimer sa marque d'amour et de compassion.
Les plus grandes oeuvres humanitaires sont les fruits d'un christianisme vécu pour le prochain (excepté les "Restos du coeur" dont la renommée nous fait regretter que cette association n'est pas pour étendard la croix de Christ!).
Le même monde est toujours devant nous pour faire le bien. Nous ne devons pas attendre que notre frère se tourne vers lui pour se décharger de difficultés que les enfants de Dieu ne veulent pas supporter; attendre et le secourir par la suite en lui reprochant de ne pas avoir partagé son problème!
 
Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. Galates 6: 2
 
Dieu nous a fait la grâce de nous libérer de nos chaînes, de nous secourir dans les difficultés; il a renouvelé nos forces.
L'a-t-il fait pour que nous puissions vivre notre petite vie dans la tranquillité coulant des jours paisibles à l'abri du regard de celui qui souffre ou pour que nous soyons au moins comme le bon samaritain?
 
... ne te détourne pas de ton semblable.
Alors ta lumière poindra comme l'aurore,
Et ta guérison germera promptement;
Ta justice marchera devant toi,
Et la gloire de l'Éternel t'accompagnera.
(Lire Esaïe 58: 7 - 14)
  
 © J-M Ravé 24 mai 2003
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