Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Se décharger pour porter

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Malgré la bonne volonté, malgré le désir d’être agréable au Seigneur, il est des fardeaux que l’on ne peut porter en dépit de l’exhortation de Paul:
Portez les fardeaux (les charges) les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. Galates 6: 2

Notre impossibilité à porter ces charges qui écrasent nos frères et soeurs dans la foi n’est pas la conséquence de notre manque d’amour pour eux; cette impossibilité, lorsqu’elle existe, nous touche profondément et ne pourra jamais nous laisser insensible car:
Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui... 1 Corinthiens 12: 26
Si plusieurs d’entre nous peuvent se permettre cette réflexion, c’est bien parce que nous ne sommes pas entrés dans la catégorie de ceux et celles dont l’amour s’est refroidi: une attitude qui expliquerait une incapacité à porter le fardeau de celui qui a donné sa vie à Christ et qui plie sous le poids de l’épreuve.

D’ailleurs il faut bien reconnaître que
si nous souffrons de notre impuissance à secourir, c’est bien parce que notre coeur n’est pas encore endurci et qu’il reste sensible à l’état de santé de celui qui, comme nous, est au bénéfice de l’amour de Dieu.
(A nous d’être vigilants afin de ne pas perdre cet amour fraternel en faisant attention à ce que le péché, qui déferle sur le monde, ne vienne pas éclabousser nos vêtements blancs et n’arrive, peu à peu, à s’incruster dans notre vie: “
... parce que l'iniquité prévaudra, l'amour de plusieurs sera refroidi” Matthieu 24; 12).
Ainsi l’amour fraternel n’est pas mis en cause et il ne fait aucun doute que nous constatons de plus en plus notre incapacité à accomplir la loi de Christ chaque fois que nous tentons vainement de t
irer derrière nous celui qui a besoin d’être porté!

Tirer un enfant fatigué pour le faire avancer ne le soulagera pas dans sa marche!

Au contraire il pourrait tomber, s’égratigner, se blesser. L’idéal serait de le prendre dans ses bras!
Mais quand on a les bras chargés, qu'on a même de la peine à savoir où l’on pose les pieds à cause du manque de visibilité, il est bien difficile d’en faire plus.
Dans cette circonstance particulière, le mieux serait de trouver une aire de repos, un banc où l’on puisse déposer ses paquets et prendre un temps pour renouveler ses forces.

N’est-ce pas la même chose dans le domaine de la vie chrétienne?

N’y a-t-il pas eu des moments où nous étions tellement chargés que nous avions bien du mal à être à l’écoute de celui qui cherchait un coeur fraternel pour partager ses soucis, que nos prières pour lui n’étaient qu’une façon de le tirer par la main sans que cela allège son pesant fardeau tant nous manquions de conviction!

Je pense à ceux qui sont venus frapper à ma porte pour chercher un encouragement alors que j’étais découragé, sans force et que j’attendais moi-même la délivrance.

Tous ceux qui ont vécu cette expérience savent qu’il est difficile d’avoir une oreille attentive: les pensées allant tour à tour de nos épreuves personnelles à celles de notre interlocuteur.
Reconnaissons que c’est un miracle, que c’est la grâce de Dieu qui s’est manifestée lorsque les visiteurs nous ont quittés dans un meilleur état qu’ils n’étaient entrés, fortifiés et encouragés par plus faible qu’eux!

Oui, quelle grâce de voir la main de Dieu toucher le coeur de notre frère dans la détresse, quelle grâce d’être le témoin de l‘infinie bonté de Dieu qui s’est abaissé à utiliser le vil instrument que nous étions,
serviteur à qui il a donné, par la même occasion, des forces nouvelles afin qu’il ne marche plus le dos courbé.
Cette situation nous amène à comprendre que cette méthode n’est pas la meilleure car c’est acculés dans nos retranchements que nous avons été mis au pied du mur par l’arrivée d’un frère que nous n’aurions certainement pas invité en raison de notre mauvaise santé spirituelle, ne désirant pas prendre une charge supplémentaire.

Le Seigneur a quelque chose de mieux à nous offrir afin que rien n’entrave le ministère de témoin de Christ qui a été confié à chacun. Son conseil est le seul qui puisse nous permettre d’accomplir joyeusement la part de travail qu’il nous demande de faire en portant le fardeau de ceux qui sont opprimés:
... déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. 1 Pierre 5: 7

Nous connaissons tous cette invitation que nous savons partager avec ceux et celles qui passent par l’épreuve pour qu’eux-mêmes s’encouragent à mettre leur confiance dans le Seigneur!
Dieu sait si ce texte n’est pas parfois utiliser pour nous “débarrasser” gentiment du frère en utilisant des arguments bibliques qui sont l’exacte vérité mais qui cachent aussi notre désarroi intérieur, notre incapacité à prendre en charge le “blessé”.

Au fait, ce texte ne m’est-il pas aussi destiné à moi qui ne peut pas me charger du fardeau de mon frère parce j’en ai déjà par dessus la tête?

Eh oui...! La Parole de Dieu, qui est bonne pour les autres, peut aussi avoir des effets bénéfiques pour notre vie si nous voulons la prendre pour notre compte lorsque nous sommes aussi dans la détresse.
En la mettant de côté, en l’écartant de nos pensées, notre conduite aura tendance à se calquer sur celles des scribes et des pharisiens que le Seigneur Jésus reprenait:
Faites donc et observez tout ce qu'ils vous disent; mais n'agissez pas selon leurs œuvres. Car ils disent, et ne font pas. Matthieu 23: 3

Notre façon de nous comporter dans l’épreuve fait aussi partie du témoignage. Notre foi ne consiste pas seulement à citer des textes bibliques pour que d’autres les mettre en pratique, mais à les expérimenter personnellement afin que notre vécu soit aussi une “lettre de Christ”.

On a souvent l’impression que
plus un texte biblique est facile à comprendre, plus il est difficile de le mettre en pratique!
En effet, quoi de plus simple que de déposer son fardeau au pied du Seigneur?
Mais quelle difficulté à le laisser là et à poursuivre sa route sans le reprendre! Combien il est pénible d’aller de l’avant en marchant à reculons! Nous n’avons pas été créés pour nous déplacer de cette façon et pourtant c’est ce que nous faisons lorsque nous ne quittons pas des yeux le fardeau que nous avons déposé!

Déposé ou mis en consigne?

La consigne permet de déposer ses bagages afin d’en être libérés pour un temps, puis d’avoir la possibilité de les reprendre pour poursuivre sa route.

Qu’ai-je fait de mes soucis?

Cette question s’adresse à celui qui est invité à porter les charges de son frère et au frère lui-même qui a besoin d’être déchargé!
Tout le monde n’a pas la même force et les “petites” épreuves du frère qui vient nous trouver sont aussi insurmontables pour lui que les “terribles” difficultés qui nous accablent.
... déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. 1 Pierre 5: 7

Pour que ce verset devienne une réalité concrète dans notre vie, que le Seigneur Jésus ne devienne pas une consigne automatique qui ne garderait que pour un temps les “bagages” que nous lui avons déposés, il nous faut revenir un peu en arrière et relever un petit “ET”, une charnière qui relie deux pensées qui vont de concert:

Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu'il vous élève au temps convenable;

et

déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous. 1 Pierre 5: 6-7

On ne peut pas se décharger sur le Seigneur n’importe comment, il est indispensable de s’humilier devant Lui, de reconnaître notre incapacité à résoudre la situation dans laquelle nous nous trouvons.

Aucune “relation d’aide”, payante ou non, ne pourra proposer mieux que ce que les Saintes Écritures nous demandent de faire sans que nous ayons besoin de notre porte-monnaie!

Il est vrai que s’humilier devant le Seigneur peut coûter cher, très cher: notre capital de fierté se dévalue vite lorsque nous prenons cette option! Mais ça aussi c’est la sanctification!

“Oui Seigneur, je ne peux plus me battre, je suis fatigué de vivre la situation dans laquelle je me trouve. Ce fardeau est trop lourd pour mes épaules et
je suis conscient que toutes mes luttes, tous mes combats n’ont pas apporté la délivrance espérée. J’ai voulu combattre en ton Nom, résister en ton Nom sans trop bien savoir si tu approuvais mes démarches.

Je ne vois plus le chemin, je ne vois plus ta main, je n’ai plus à coeur de porter les fardeaux de mes frères et soeurs dans la difficulté tant l’épreuve dans laquelle je me trouve, me cache l’horizon.

Comme Pierre je suis en train de couler, je ne peux pas marcher là où tu as marché et, comme ton serviteur je ne puis que crier:

Seigneur, SAUVE-MOI!”

S.O.S.
Save our soul (Sauve notre âme)

Dans l’épreuve, nous sommes tous au même niveau, tous dans un marécage qui veut nous engloutir. Si nous nous débattons pour en sortir par nous-mêmes, nous risquons de nous enfoncer davantage et d’être hors service pour l’oeuvre de Dieu.

Seigneur, sauve-moi!
Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit, et lui dit:
Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté? Matthieu 14: 30-31


Il est bon d'attendre en silence Le secours de l'Éternel. Lamentations de Jérémie 3: 26

Car il est de la justice de Dieu de rendre l'affliction à ceux qui vous affligent,
et de vous donner, à vous qui êtes affligés, du repos avec nous, lorsque le Seigneur Jésus apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance... 2 Thessaloniciens 1: 6-7


 © J-M Ravé 10 mai 2003
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