Le livre dont nous offrons la traduction aux protestants de langue
française, est excellent de tout point. Nous n'en avons jamais lu qui
nous ait fait autant de bien. On y trouve la pure doctrine de Christ
avec la pure morale de Christ, fondues dans la sainte Vie de Christ,
racontée par un homme qui a expérimenté tout ce qu'il enseigne. On
voit qu'il sait ce qu'est le péché, qu'il a éprouvé les douleurs de la
repentance, goûté les joies du pardon, subi le travail de la
régénération, et que les puissances du siècle à venir agissent en lui.
Nous croyons que son livre est unique en son genre. Nous
ne sachions pas que l'Église protestante possède une Vie de Jésus
écrite à ce point de vue et dans cet esprit. Certainement il en existe
de très édifiantes, telles que celles de Néander en Allemagne, celle
de M. de Pressensé en France, celle de Riggenbach en Suisse ;
mais ces ouvrages qui renferment une nourriture spirituelle, très
saine et très solide, ont tous, plus ou moins, un caractère polémique
et, pour cette raison, s'adressent à un public plus cultivé que le
commun des fidèles. Et cependant ceux-ci ont besoin, comme les autres,
de connaître la sainte Vie de Jésus. Il y avait donc, sous ce rapport,
une lacune dans la littérature religieuse de nos églises, et cette
lacune, le livre de M. le pasteur Asmis, nous semble la combler
admirablement.
Ce n'est pas qu'il néglige les questions de critique. Il
les résout, mais sans faire de polémique ; en sorte qu'il faut
être quelque peu versé dans la connaissance de la matière pour
découvrir la science de bon aloi que l'auteur a déposée dans son
livre. Pour notre part, nous regardons cet ouvrage comme le manuel du
disciple de Christ, après la Bible. Et nous sommes
convaincu que le pasteur y trouvera d'excellents éléments de
prédication, comme le laïque y puisera d'abondants éléments
d'édification. Veuille le Seigneur en bénir richement la lecture
Strasbourg, Août 1892.
Comme il existe déjà, sur la Vie de Jésus, plusieurs ouvrages inspirés par une foi sincère au Fils de Dieu, on pourrait me demander pourquoi j'ai écrit ce livre. Voici ma réponse : C'est que je ne pouvais pas ne pas l'écrire. On pourrait aussi me demander pourquoi je l'ai publié. Je dirai que c'est pour répondre à un besoin. En effet, la communauté chrétienne a certainement besoin d'une exposition de la Vie de Jésus faite dans la foi, et qui l'introduise dans l'ensemble historique des événements de cette sainte Vie, sans l'exposer aux erreurs d'une critique incrédule et sans l'astreindre à recourir aux armes de l'érudition théologique. Mon travail répond-il dans une certaine mesure à ce besoin ? C'est une question qu'il ne m'appartient pas de résoudre. Cependant le Seigneur, qui m'a contraint d'écrire, ne laissera sans doute pas mon livre privé de sa bénédiction. Qu'il accorde sa paix à tous ceux qui aiment son avènement !
Mai 1888.
R. A.
Un jeune homme vint un jour visiter un chrétien âgé et lui demanda la
permission de discuter avec lui sur la vérité de l'Évangile. Il
commença par lui déclarer franchement qu'il était complètement
incrédule. Le vieux disciple lui dit qu'avant d'entrer en discussion,
il désirait savoir si lui, jeune homme, voulait avoir raison ou s'il
souhaitait d'être vaincu. Après un moment de réflexion, le jeune homme
répondit, qu'en réalité il désirait être vaincu. Dans ce cas, lui dit
son interlocuteur, en lui tendant la main, nous pourrons nous
entendre.
C'est à des âmes disposées comme celle de ce jeune homme
que ces pages pourront être utiles. L'incrédulité a inoculé son
poison, au sein de l'Église chrétienne, jusque dans les plus modestes
paroisses de campagne, en sorte que les chrétiens qui ont conservé
dans toute sa naïveté la foi de leurs jeunes années, doivent être bien
rares. La plupart sont obligés de lutter contre l'insinuante tentation
de se demander : Dieu a-t-il vraiment
dit cela ? Cependant le souvenir de la paix que
leur donnait la foi naïve est resté vivant : Si l'on pouvait être
affranchi du doute, comme ou serait reconnaissant et heureux !
Quiconque peut étudier la Vie de Jésus avec un coeur
ainsi disposé, et s'écrier en soupirant : Je
crois, Seigneur, aide-moi dans mon incrédulité !
peut être assuré être secouru.
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