Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CHAPITRE IX

DE L'ASSURANCE DE LA VIE ÉTERNELLE.

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 Un chrétien a dit: « Je suis aussi fermement convaincu de l'existence d'une autre vie et d'une vie meilleure qui attend les fidèles, que je puis l'être de l'existence du soleil. » Il y a pour les croyans un paradis plein de délices, dont le nom est la montagne de Sion, la ville de Dieu, la nouvelle Jérusalem, le sein d'Abraham (ou maintenant plutôt de Jésus), le pays du repos, la Canaan céleste. C'est pour y vivre que nous avons été tous créés, et que nous avons été rachetés, lavés, blanchis par le sang de l'Agneau.

Mais hélas! combien y a-t-il peu de gens qui tournent sérieusement leurs pas du côté de la cité d'en haut? Ah ! la plupart des hommes ne croient pas réellement à l'existence future ; autrement ils mèneraient ici-bas une vie bien différente. Mais moi, je crois à une vie éternelle, à une félicité sans fin, à une existence permanente qui ne sera pas comme notre vie d'ici-bas, fugitive et pleine de douleurs, qui ne sera pas comme la vie des inconvertis, une longue mort.

Je crois, ainsi que tous mes compagnons de voyage, je crois qu'il y a pour nous, pour moi misérable, une vie éternelle après notre temps d'épreuves et de souffrances. Souvent je soupire après le ciel, et je dis avec le Psalmiste (CXX) : « Hélas que je suis malheureux de demeurer dans les tentes de Kédar, avec ceux qui haïssent la paix ! » Je le confesse, je crois à la vie éternelle, et la désire de tout mon coeur. Oui, je le sais, « je verrai les biens de l'Éternel dans la terre des vivants » (Ps. XXVII).

Mon Sauveur a vaincu ! Mon Sauveur me guide et me soutient. C'est une chose certaine: bientôt je chanterai au milieu des choeurs éternels le cantique de l'Agneau immolé. Alléluiah ! Il me donnera lit haut la vie éternelle, mon coeur glorifiera Dieu d'éternité en éternité.

Les portes de Jérusalem sont ouvertes nuit et jour, sont ouvertes à tous. Mais personne n'y entre qui n'ait d'abord lavé sa robe dans le sang de l'Agneau, et qui n'ait en outre marché sur les pas de l'Agneau.

Mais il en est qui imaginent avoir une foi réelle à la vie éternelle et bienheureuse, tandis qu'ils vivent ici-bas dans l'indifférence, dans l'insouciance, dans la mondanité, et qu'opiniâtrement attachés aux choses de la terre, ils ne pensent pas à suivre le chemin de la repentance et de la foi, on que du moins ils ne font pas leur affaire essentielle d'y marcher avec fidélité et persévérance jusqu'à la fin.

Que le fidèle aussi se tienne sur ses gardes ! S'il perd de vue l'éternité, il est exposé aussitôt à de grands dangers. Il marchera ait contraire à pas redoublés dans le chemin de Sion, si non content d'avoir une espérance vivante de la vie bienheureuse, il l'a chaque jour et chaque heure présente à son esprit, s'il a toujours devant les yeux les portes et les tours de la cité céleste. Oh ! que dans toutes nos occupations et nos épreuves, nous puissions toujours dire en toute vérité : Je crois à la vie éternelle! Pourquoi m'inquiéter et me tourmenter des choses d'ici-bas? ». Que nous nous demandions constamment si ce que nous projetons est d'un intérêt, d'une utilité éternelle. Oui, Seigneur ! prépare-nous toi-même à la félicité des Cieux. Amen !


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DERNIÈRE INVITATION ADRESSÉE AUX PÉCHEURS.


« Hâte-toi; sauve ta vie; ne regarde pas derrière toi; ne t'arrête nulle part jusqu'à ce que tu sois arrivé au haut de la montagne, afin que tu ne périsses point ! » (Gen. XIX, 22.)

Pauvres âmes, qui n'avez pas encore songé sérieusement à vous convertir avec sincérité et à suivre la voie du salut! Vous, qui demeurez tranquilles au milieu de la Sodome spirituelle de ce monde, écoutez-moi. Le jour du Seigneur approche ! Le temps de son jugement terrible est près ! Hâtez-vous donc de sortir de votre sécurité, et de chercher un refuge contre la colère à venir, qui va éclater au jour où le Seigneur viendra avec des flammes de feu exercer la vengeance sur les rebelles qui auront repoussé son Évangile de paix.

Ne voyez-vous pis que le monde est plongé dans le mal, et que toute chair a corrompu sa voie ? Ne comprendrez-vous point enfin les signes du temps ? N'en est-il pis de nos jours comme au temps de Noé ? Peu, bien peu de gens s'effrayent de leur état de péché, quittent le train désordonné de ce monde, pour suivre la voie étroite, la voie du salut; la masse des hommes reste sur la voie large. Mais ce n'est pas pour vous une raison de vous tranquilliser. Dieu n'a jamais ménagé les pécheurs à cause de leur grande multitude.

Sauvez-vous avec le petit nombre pour échapper aux dernières et terribles plaies que la colère de Dieu va répandre sur le monde, et qui sont déjà suspendues sur vos têtes. Nous sommes aux derniers temps, disait saint Jean. Nous pouvons dire, nous, nous sommes à la dernière heure. Et bientôt peut-être : Nous sommes au dernier instant ! Dieu n'attend plus que, votre conversion ; car il ne peut rien faire jusqu'à ce que le nombre des élus soit complété; il petit l'être à chaque moment, et alors viendra la fin.

Dieu vous a envoyé souvent un Loth et des anges pour vous engager à sortir de Sodome. Au nom de votre éternel bonheur, ne tournez pas en dérision les appels de la miséricorde divine. Ne vous asseyez pas au banc des moqueurs. Bientôt la scène va changer, il y aura pour les rieurs de ce monde des pleurs et des grincemens de dents. Ne méprisez donc pas les invitations à la conversion qui vous sont adressées. Ne vous joignez pas à la multitude furieuse qui s'élève contre tout ce qui est bien, qui assaillit la maison du juste Lot, et qui, ivre de péché et de sang, n'a plus de sens pour entendre les avertissemens de Dieu et pour voir le feu prêt à la consumer.

Hâtez-vous; ne dormez pas dans Sodome. Ne cherchez pas votre bonheur, votre repos en ce monde, dans les choses de ce monde, dans les convoitises, les richesses, les plaisirs, les vanités, l'orgueil. Rien de tout cela ne peut nourrir votre âme et lui donner la vie ; toutes ces choses passent comme la fleur de l'herbe ; elles n'ont pas plus de valeur que le potage de lentilles du profane Ésaü. Que l'amour de ces choses périssables ne vous empêche donc pas de vous convertir et de vous sauver. Bientôt vous allez tout quitter, et le feu dévorera tous ces objets.

Hâtez-vous donc; je vous le répète. La chair et le sang voudraient toujours différer la conversion; mais il faut lutter contr'eux et prendre courageusement la résolution, non pas de se changer soi-même, puisqu'on ne le peut pas, mais de venir à Jésus et de se tenir attaché à lui, sans plus courir de côté et d'autre et sans retourner jamais en arrière. Lot lui-même montrait de la disposition à tarder, oubliant l'imminence du danger. Mais quel sort affreux il eût éprouvé s'il eût attendu le lever du dernier soleil qui éclaira Sodome ! quelle inexprimable angoisse vint surprendre, au milieu de leur sécurité, les habitans de cette ville impure ! Bien des fois le soleil s'est levé sur vous ! que de jours de répit et de grâce le Seigneur vous a accordés! N'abusez plus de sa patience. Le soleil qui se levait sur la terre éclairait le salut de Lot, la ruine de Sodome. Peut-être le soleil de la grâce s'est levé aujourd'hui sur vous pour la dernière fois. Oh! que bénie serait cette journée, si elle était celle de votre conversion !

Écoutez la voix des pasteurs et des chrétiens zélés et fidèles qui vous exhortent, et qui cherchent à vous emmener hors de la ville maudite, comme les anges emmenèrent Lot en le saisissant, quand ils virent qu'il tardait. Laissez là tous vos prétextes et toutes vos vaines excuses ; ne songez plus à autre chose qu'à votre salut.

Si vous êtes encore dans les murs de Sodome, si vous vivez dans les oeuvres manifestes de la chair (Gal. V), tremblez, criez à Dieu, demandez lui d'envoyer son ange pour vous tirer de là. Si vous êtes déjà hors de la. ville, mais encore sur son territoire; si vous ne commettez plus de péchés grossiers, mais que votre coeur soit encore dur, orgueilleux, terrestre, étranger à l'amour de Dieu, ne vous croyez pas en sûreté malgré l'intégrité de votre conduite extérieure et malgré vos belles apparences de piété; ne vous arrêtez pas, marchez, courez pour éviter la destruction. Fuyez la terre de malédiction, et cherchez le royaume de Dieu qui consiste, non en paroles, mais en efficace.

N'emportez rien avec vous; tout ce qui vient de Sodome, est souillé et éloignerait de vous la bénédiction céleste,

Faites usage de toutes les forces, de tous les moyens que Dieu vous accorde pour vous sauver. Priez, profitez de la société et des conseils des âmes sincères, joignez-vous à ceux qui ont à coeur de fuir la colère divine quelque petit que soit leur nombre, courez avec eux vers le lieu que Dieu vous désigne.

Si déjà vous êtes loin de Sodome, que rien ne vous arrête dans votre course. Ne vous contentez pas de faire la moitié du chemin. Ne vous détournez pas de la voie qui vous est tracée; ne cessez pas de veiller, de prier, de faire usage de tous les moyens de grâce. Mais que ces choses soient pour vous des moyens et non pas le but. Qu'elles servent à vous donner des forces pour accélérer votre marche; qu'elles ne deviennent pas pour vous un appui pour vous endormir, un oreiller de paresse pour cesser d'avancer. Ne regardez pas en arrière , pour vous enorgueillir du chemin que vous avez fait, ne vous croyez pas encore sauvés, parce que vous êtes hors de Sodome; prenez garde d'écouter la parole sans la mettre en pratique, n'endurcissez pas vos coeurs. « Souvenez-vous de la femme de Lot, elle s'arrêta sur le chemin et devint une statue de sel. »

Vous ne pouvez sans doute assez rendre grâces à Dieu de ce qu'il vous a donné les moyens et l'occasion de vous sauver, et de ce que déjà vous êtes en route. Mais vous êtes à peine à l'entrée de la carrière ; hâtez-vous, en avant; courez à Tsohar la petite ville, pour que vos âmes vivent; arrivez à la repentance, à la petitesse, à la pauvreté d'esprit. Et puisque vous ne pouvez rien par vous-mêmes, demandez au Seigneur qu'il vous fasse arriver à Tsohar.

Vous y êtes arrivés? réjouissez-vous, vous êtes en sûreté. Car Dieu ne rejette aucun pêcheur repentant qui fuit de Sodome, qui vient lui demander grâce, qui ne s'arrête pas en chemin, et qui ne se borne pas à des désirs de salut passagers et infructueux. Les flammes de la colère divine poursuivent le pécheur jusqu'au Tsohar de la vraie repentance ; mais là elles se changent à cause de Christ en flammes d'amour et de miséricorde.

Pleurez alors d'avoir demeuré si long-temps à Sodome , d'avoir quitté la société d'Abraham et des enfans de Dieu pour les gras pâturages de la terre et pour le riche paradis du monde. Pleurez tous ceux qui sont restés dans Sodome et ont méprisé les appels de Dieu, ou s'en sont irrités. Reconnaissez combien le Seigneur a été bon pour vous. Mais avouez aussi que voyant vos retards, il vous a saisi -un peu rudement pour vous arracher aux flammes.

Mais il n'y a point encore pour votre pauvre âme de vrai repos dans Tsohar. Vous craignez comme Lot; -sauvez-vous du côté de la montagne d'où vient le secours de l'Éternel (Ps. CXXI), montez sur le rocher qui est Christ habitez dans ses blessures. Là se trouvent la paix parfaite et le salut. N'oubliez jamais sans doute ce que vous avez éprouvé à Tsohar, le terrible jugement de Dieu, vos angoisses, votre miraculeuse délivrance , tant de grâces si peu méritées. Mais gravissez la montagne qui est devant vous; montez-là avec foi, simplicité et prières. Ne vous laissez pas effrayer par sa majestueuse élévation, mais osez avancer. Le Seigneur y a placé les magnifiques richesses de sa grâce, et la main qui vous a saisi et vous a entraîné hors de Sodome, vous fera parvenir au sommet de la montagne.

Les flancs sont escarpés et la route pénible, et vous apprendrez que la foi a ses difficultés et ses combats. Souvent il vous semblera impossible de vous élever à de telles hauteurs. Souvent vous vous fatiguerez, ou parfois un vertige vous saisira quand vous regarderez la hauteur de ce mont dont la cime atteint le ciel, la longueur, la largeur et la profondeur de l'amour de Dieu. Mais ne vous arrêtez pas, ne vous découragez pas, regardez à Christ, le chef et le consommateur de la foi. Vos doutes et vos frayeurs se changeront en une joie dont vous pressentez à peine la grandeur.

Arrivés sur la montagne, vous y trouverez le repos de vos âmes. Vous y êtes réellement bienheureux. Vous êtes délivrés de la condamnation et du jugement. Félicité inappréciable à laquelle atteignent bien peu d'âmes, hélas ! car la plupart se rebutent. Ils couraient bien: qui les a donc arrêtés ? (Gal. V).

Mais quelque précieuse que soit cette délivrance, sachez que tout n'est pas encore fait. Vous avez encore en vous un ennemi dangereux, c'est votre chair, c'est votre vieil homme. Sacrifiez-le à l'Éternel sur la montagne. Liez les pieds et les mains à la volonté propre, aux désirs charnels, et crucifiez-les. Pénétrez par la foi dans la communion aux souffrances de Jésus et mourez à vous-mêmes.

Veillez sur votre âme, veillez sans cesse sur les grâces que vous avez reçues. Ne vous laissez pas enivrer par la complaisance en soi-même, ni endormir par les voluptés; votre esprit et peut-être votre corps en seraient souillés. Prenez garde à ceux avec qui vous vous liez. Craignez de retomber dans les anciennes habitudes et les péchés de Sodome. Que le nom du Seigneur ne soit pas blasphémé à cause de vous!

Pour être sur la montagne, ne croyez point être parvenus déjà au dernier sommet, qui plonge dans l'éternité ; mais souvenez-vous bien de tout le chemin qu'il vous reste à parcourir. Suivez les directions de l'Esprit saint; allez de foi en foi; passez du Thabor au Golgotha, de Golgotha au mont des Oliviers, du mont des Oliviers à la montagne de Sion. Recevez grâces sur grâces jusqu'à ce que vous soyez à la porte des Cieux, où vous réunissant aux vierges sages qui ont suivi le Seigneur, vous entonnerez le cantique de l'Agneau, et direz. « J'ai combattu le bon combat, j'ai gardé la foi jusqu'à la fin, la couronne de justice m'est réservée» (2 Tim. IV).

O Sauveur puissant et miséricordieux! Toi qui est le chemin, la vérité et la vie ! Sois loué et glorifié de ce que tu nous as ouvert par ton sanglant sacrifice le chemin du salut et l'entrée du royaume des Cieux, et sois béni de ce que tu nous a révélé dans ta sainte parole cette oeuvre de miséricorde et d'amour. Fais que nos murs en soient sans cesse occupés. Réveille tour, ceux qui sont plongés dans l'indifférence et dans une fausse sécurité, et qui, ne sentant pas le danger de leur état de péché, méprisent le salut qui leur est offert. Oh oui ! réveille en tous lieux les âmes, pour que ton nom soit magnifié partout. Prends surtout pitié de ceux qui sont appelés à conduire leurs frères. Fais leur la grâce de n'avoir d'autre pensée, d'autre souci que de sauver leurs âmes et celles de leurs auditeurs. Qu'ils sentent vivement le prix de ces âmes immortelles que tu as rachetées par ton sang plus précieux que l'univers tout entier, et qu'ils apprennent avant tout à connaître par leur propre expérience le chemin de la repentance et de la foi qu'ils doivent montrer aux autres. Bénis les ouvriers et les pasteurs fidèles. Qu'ils ne travaillent pas en vain ; qu'ils ne bâtissent pas avec du chaume et de la paille, Qu'ils soyent diligens et soigneux.
O Pasteur suprême ! Sauveur charitable ! Fais nous la grâce de ne pas abandonner même les pécheurs obstinés, malgré les douleurs qu'ils nous causent, et de travailler à les sauver, afin que leur perte ne puisse nous être imputée.. Que nous soyons fidèles dans notre ministère à leur égard, puisque c'est la fidélité seule que tu demandes, et non pas le succès. Répare nos manquemens, subviens à nos misères. Daigne aussi bénir ce livre, qu'il serve à ta gloire et au bien de tes enfans qui cheminent en ce monde, entourés de périls, et qui peuvent si facilement être détournés de de la bonne voie par les séductions de Satan, de la chair et de leur propre esprit, Oh brise bientôt l'ennemi sous nos pieds ; rassemble nous des quatre vents des Cieux, afin que, réunis devant ton trône, nous n'ayons plus qu'à te bénir et à te louer, pendant toute l'Eternité, ô notre Dieu, Père, Fils et Saint Esprit! Amen

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