Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

PRÉFACE

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Le présent volume, retardé par le désistement de 31. Jacques Marty, auquel une blessure de guerre a interdit la collaboration promise, étudie la période qui s'étend de Constantin à Charlemagne, grande histoire qui, si elle n'a pas l'attrait émouvant de celle de l'Église naissante et adolescente, n'en a pas moins. l'intérêt qui s'attache à l'activité de son âge mûr. Il fait revivre les grandes personnalités d'Athanase, Basile de Césarée, Grégoire de Nazianze, Jean Chrysostome, Jérôme, Augustin, Grégoire-le-Grand et bien d'autres. Il retrace la courbe conquérante du christianisme, L'évolution de ses croyances et dé ses rites, son passage graduel au catholicisme romain, large affluent aux bouches multiples, qui a donné non seulement sa couleur mais son nom au courant primitif où il s'est jeté. Il montre la puissance morale de cette religion si vivace, qui, se désolidarisant d'un monde vieilli tombé en ruines, a construit un édifice social nouveau, fusion des idées et des coutumes apportées par les races barbares en ébullition, et des éléments de la civilisation antique qui méritaient de survivre.

Ce tome, comme le précédent, a été écrit avec une entière sincérité, L'auteur, très attaché au christianisme du Christ, d'ont il a senti dans les âmes vraiment évangéliques L'incomparable force spirituelle, mais réfractaire au sacrifice de L'histoire au panégyrique, s'est appliqué à peindre, avec une sympathie visible, les mérites et les bienfaits, de l'Église, mais sans dissimuler ses fautes ni ses erreurs. Il a dû réagir contre la tendance des ouvrages purement laïques à la sous-estimer, et contre la piété filiale qui pousse les chrétiens à l'exalter.

L'histoire, en effet, n'est pas seulement une résurrection, elle est aussi une révision, Elle passe au crible les faits transmis et leurs appréciations traditionnelles, résolue à réduire à leur juste valeur des réputations exagérées ou des condamnations précipitées. De plus, celui qui retrace une évolution historique ne peut se dispenser de la juger. Il doit constater si elle suit bien la ligne marquée par son principe ou si elle s'en écarte. C'est ainsi que nous avons dû noter, à plusieurs reprises et non sans regret, les floraisons adventices et les fruits inattendus qui, sous l'action, de greffes diverses, ont paru sur le grand arbre de l'Église, .. déviation des idées dogmatiques, morales, sociales et ecclésiastiques, révélées dans le Nouveau Testament.

Puisse notre exposé mettre en pleine lumière ce qu'a coûté au christianisme son infidélité au Christ, son seul vrai Chef, et ce qu'il peut gagner à le suivre désormais de toute son âme et de toute sa pensée !

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Avis bibliographique

 

Pour les sources de l'histoire racontée dans notre Tome Il, nous renvoyons aux Préliminaires du 1er.

Rappelons simplement celles que nous fournit l'antiquité : la Chronique d'Eusèbe, évêque de Césarée, continuée par Jérôme, et son Histoire ecclésiastique, complétée par Rufin ; le De Viris illustribus, de Jérôme, continué par Gennadius, de Marseille, et Isidore, de Séville ; les Histoires ecclésiastiques de 'Socrate, Sozomène, Théodoret et Philostorge ; les Chroniques, de Sulpice Sévère et de Grégoire de Tours, la Bibliothèque du patriarche Photius, les écrits de Philaster et d'Épiphane contre les hérésies.

Parmi les travaux récents, qu'il faut consulter, signalons, après la monumentale Patrologie de l'abbé Migne en 379 volumes, l'édition des Écrivains ecclésiastiques latins, publiée à, Vienne, en Autriche, depuis 1866 (Corpus de Vienne), -celle des Écrivains grecs. chrétiens, publiée à Leipzig depuis 1877 (Corpus de Berlin), et la Patrologie orientale de Graffin et Nau (Paris, 1903 es) ; la célèbre collection de Gebhardt et Harnack, Textes et Recherches pour L'histoire de l'ancienne Littérature chrétienne (à Leipzig depuis 1882 : en abrégé TU), la série Textes et Documents pour l'étude historique. du christianisme, éditée depuis 1904 à Paris, sous la direction de Hemmer et Paul Lejay ; la Revue d'Histoire et de Littérature religieuses (en abrégé : Revue Loisy) ; l'Histoire des Dogmes de Harnack (4e éd. 1909), les Manuels de Patrologie de Bardenhewer (3e éd. 1910 et de l'abbé Tixeront (1927). Nommons aussi, avec gratitude, deux publications déjà anciennes mais toujours utiles, l'Encyclopédie des Sciences religieuses de F. Lichtenberger (Encycl. Licht.), et le Tableau de l'Éloquence chrétienne au IVe siècle, de Villemain (en abrégé: Tableau).

Insistons enfin sur plusieurs grands ouvrages que nous avons largement utilisés : l'Histoire ancienne de l'Église, en quatre volumes, de Mgr Duchesne, ancien directeur de l'École française de Rome. (chez Fontemoing, à Paris, Tome II, 21, éd. 1905, - en abrégé : Hist. de l'Église) ; l'Histoire littéraire de l'Afrique chrétienne, depuis les Origines jusqu'à L'Invasion arabe, par Paul Monceaux, membre de l'Institut (sept vol. Paris 1901-1923) ; l'Histoire de la Littérature latine chrétienne, de Pierre de Labriolle, professeur à la Sorbonne (Paris, 1920) ; l'Histoire de la Littérature grecque chrétienne, d'Aimé Puech, membre de l'Institut (T. III, Paris, 1930) ; La Fin, du Monde antique et le Début du Moyen-Age, par Ferdinand Lot, membre de l'Institut (Paris, 1927), et les Barbares, de Louis Halphen, professeur à la Faculté des lettres de Bordeaux.

(Paris, 1926).

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