SECTION V. - Des secours extérieurs qui peuvent être employés pour l'interprétation de la Bible. (Suite 5)

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§ 105. Géographie. - La Bible nous transporte de prime-abord sur les hauts plateaux de l'Arménie et dans les fertiles plaines qui s'étendent entre l'Euphrate et le Tigre; elle nous y montre le berceau de l'humanité nouvelle, sortie de l'arche après le déluge. L'orgueil et l'idolâtrie du pays de Sinhar amenèrent la dispersion ; Sem et ses descendants occupèrent les contrées situées entre la mer Noire et l'Océan Indien; Cam, l'Afrique; puis, au bout de quelque temps, Japhet l'Europe , et quelques portions de l'Asie.

De l'Ararat, en marchant vers le sud-ouest, on arrive aux montagnes du Liban, et l'on se trouve au centre des contrées de la Bible. Si de là on regarde vers le midi , on trouve à gauche, au-delà du désert de Syrie, l'Euphrate et le Tigre qui, prenant leur source en Arménie , vont se jeter dans le golfe Persique, comprenant entre leurs eaux presque parallèles toute la contrée de la Mésopotamie , dont le nom même signifie « entre les fleuves. » C'est sur leurs rivages que se formèrent les premières sociétés humaines, que se fondèrent les premières cités : sur l'Euphrate, Babylone; sur le Tigre, Ninive.

Entre l'Euphrate et le plat pays, à l'est du Jourdain, est l'Arabie-Déserte; plus , au sud, l'Arabie-Pétrée ou rocheuse, dont Pétra est la capitale; plus au sud encore, et touchant à l'Océan Indien et au golfe Persique , est l'Arabie-Heureuse , qui fournissait, soit directement , soit indirectement , par son transit et son commerce, de l'or et toutes sortes de richesses alimentaires à l'ancien monde.

Du Liban, toujours en regardant vers le sud, mais plus près de nous, nous voyons la Palestine, ses montagnes, ses plaines, ses rivages; au nord sont les côtes de la Phénicie, avec leurs ports, Tyr et Sidon; au midi , le pays des Philistins.

Si nous nous plaçons sur l'Hermon , à l'endroit où semblent se réunir le Liban et l'Antiliban, et que nous regardions vers le nord, nous avons devant nous deux chaînes de montagnes presque parallèles qui parcourent la Syrie dans toute sa longueur et vont se perdre dans l'Asie-Mineure; ce sont le Liban et l'Antiliban; la vallée qui les sépare s'appelle la Syrie-Creuse on Célésyrie , quelquefois aussi la plaine du Liban ; elle a pour capitale Baalbec, la cité du soleil. Vers le sud de l'Hermon, les mêmes chaînes semblent renaître; elles traversent la Palestine du nord au sud, et vont se perdre, l'une à gauche, dans la mer Rouge, l'autre à droite, dans la presqu'île du Sinaï, si célèbre dans l'histoire du peuple de Dieu. - A l'ouest de cette presqu'île se trouve l'Egypte.

A gauche de l'Hermon, et tout près de nous, se trouve la cité de Damas , toujours fameuse par son fanatisme et par la fertilité de ses vergers; à droite les eaux bleues et calmes de la Méditerranée, qui relient le commerce de l'Europe avec les marchés de l'Orient; puis, un peu plus loin , « les îles de la mer, » Chypre, Crète, Malte et la Sicile. Au nord-ouest est l'Asie-Mineure, dont les nombreuses provinces sont nommées dans les Actes et dans les Epîtres. Passant à l'ouest et traversant la mer Egée , on arrive dans l'Hellade, Grèce , ou Achaïe; la Macédoine est au nord, la Thrace au nord-est. L'Illyrie s'étend au nord-ouest de la Macédoine. De l'autre côté de l'Adriatique est Brindes, la première ville de l'Italie que l'on rencontre; on traverse les Apennins, et au pied de leur versant occidental on trouve Rome, la capitale de l'ancien monde. Par terre en passant les Alpes, ou par mer, à travers le golfe de Gênes, on atteint les Gaules; puis , en poursuivant à l'ouest, les Pyrénées, au sud-ouest l'Espagne, et enfin Tarsis. De là, en longeant la côte septentrionale de l'Afrique, on revient par l'Egypte au Carmel et au Liban.

De ces hauteurs où nous nous retrouvons , et toujours en regardant vers le sud, nous avons à gauche , au-delà du Jourdain, les hautes montagnes de Galaad, et les gras pâturages de Basan. Cette contrée est verdoyante et d'un aspect magnifique. Les vallées, dit Buckingham , sont couvertes d'oliviers, les champs sont jaunes d'épis, les coteaux sont chargés de vignobles (voyez Nomb., XXXII, 1 - 4). Plus au sud s'étendaient les territoires de Hammon , de Moab et d'Edom.

Entre ces montagnes du pays de Galaad et la chaîne du Liban qui se prolonge au sud-ouest sous les noms successifs de montagnes de Nephtali, d'Ephraïm ou d'Israël, et de Juda, s'étend la vallée du Jourdain; elle comprend le lac de Génézareth, le Jourdain lui-même et la mer Morte. La longueur totale du Jourdain est d'à peu près 200 kilomètres ; la largeur du lac de Génézareth, de 8 à 10 (cf. Matth., XIV , 23, avec Jean, VI, 19). - A l'ouest des montagnes, le long de la nier, sont, du nord au sud, le district de Tyr, les plaines de Saron et la contrée des Philistins. Au sud , à partir de Gaza , vient le désert; c'est là qu'aboutissent les rivages, comme la plaine se perd dans les déserts du Sinaï , et le district au-delà le Jourdain dans les solitudes de l'Idumée.

Presque adossée à la vallée du Jourdain dans sa partie septentrionale, on peut distinguer la vallée de Jizréhel, presque triangulaire, qui aboutit au Carmel sur la Méditerranée, et dont les deux autres côtés sont formés par les montagnes de Nephtali et par les monts de Guilboah. Cette vallée a porté d'abord le nom d'Esdraelon, et plus tard celui de Méguiddo. Le Kison, « l'ancienne rivière, » la traverse dans toute sa longueur, et va se jeter dans la Méditerranée , non loin d'Acco on Saint-Jean-d'Acre. Sur les collines situées au nord se trouve la petite ville de Nazareth. Cette vallée a été le témoin des victoires de Débora et de Barac, de Gédéon, des Philistins dans leur dernière bataille contre Saül, d'Achab sur Ben-Hadad, des Egyptiens sous Josias; là se sont rencontrés les Juifs contre Vespasien, Saladin et les croisés, Bonaparte et les Turcs ; là, sur ce champ de bataille de tant de peuples, se livrera encore à la fin des temps un combat plus acharné, plus sanglant, et définitif. Le Tabor s'élevait au nord de la vallée et la dominait.

Si l'on fait sur chaque ville ou sur chaque localité mentionnée dans l'Ecriture un travail de ce genre, on ne peut manquer d'y trouver un grand intérêt et une intelligence plus vive de l'histoire sainte.

A moitié distance de Jérusalem à Béersébah , à 25 ou 30 kilomètres de chacune de ces villes , s'élève encore aujourd'hui l'une des plus anciennes villes du monde, Hébron , maintenant habitée par six mille Arabes. C'est là que vécurent Abraham , Isaac et Jacob; c'est là qu'ils reçurent la promesse et le signe de l'alliance ; c'est là qu'ils furent enterrés , eux et leurs femmes. Lors du voyage des espions , en Canaan , les enfants de Hanak y étaient établis. Josué en détruisit les habitants et en donna le territoire à Caleb. Rebâtie , elle devint une des villes lévitiques. C'est là que David fut sacré roi d'Israël , qu'Abner fut assassiné, qu'Absalon établit le quartier général des révoltés, que furent pendus, au-dessus d'un des étangs (dont quelques-uns existent encore) , les assassins d'Is-Boseth.

A 28 kilomètres à l'est de Jérusalem, dans une contrée rocheuse et déserte, par une route dangereuse, que, du temps de saint Jérôme, on appelait la route sanglante , on trouvait Jérico. C'est en vue de ses murailles que la manne cessa de tomber. Sous Josué elle fut détruite de fond en comble, et une malédiction fut prononcée contre quiconque tenterait de la reconstruire ; cette malédiction s'accomplit cinq cent vingt ans après sur la famille de Hiel. Aux jours d'Elisée on trouvait dans son voisinage une école de prophètes. Hérode-le-Grand y mourut. Notre Seigneur y passa , et descendit chez Zachée.

Entre Jérico et le Jourdain était Guilgal. C'est la qu'après avoir traversé le fleuve les Israélites élevèrent un autel de douze pierres tirées du Jourdain. Là Samuel offrait les sacrifices , là il rendait la justice chaque année ; là il reconnut Saül pour roi. Là se trouvait aussi une école de prophètes. Sous Hosias, Jotham et Achaz , elle redevient un centre d'idolâtrie, et les prophètes Montent à la brèche pour combattre l'erreur. La ville dans laquelle l'alliance avec Dieu avait été renouvelée pour la première fois depuis Sinaï, retomba dans le paganisme et devint un objet §exécration (Osée, lX, 15 ).

L'histoire de Silo est celle de bien d'autres villes, d'abord bénie de Dieu, puis rejetée. Josué l'avait choisie pour y placer le tabernacle, et il y demeura en effet pendant quatre cents ans , jusqu'aux jours d'Héli ; mais voyez Jér., VII, 12 , 14; XXVI, 6, 9.

Quand on se rappelle que c'est à Béersébah que demeurait Abraham, que c'est là qu'il revint après avoir offert Isaac en sacrifice à Dieu qui ne l'accepta pas, que c'est là qu'il reçut les promesses, là qu'il fit alliance avec Abimélec, là qu'Isaac renouvela cette alliance, on comprend les motifs qui décidèrent Jacob à offrir des sacrifices en ce lieu rempli de tant de souvenirs de famille, et qui devait lui être si cher (Gen., XLVI, 1. Cf. XXII, 19 ; XXVI, 23-25).

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§ 106. Géographie (suite ). La Palestine. - Une courte notice sur la contrée qui a été le théâtre principal de presque tous les événements de l'histoire sainte jettera du jour sur plusieurs passages , soit de l'Ancien, soit du Nouveau-Testament.

Noms. Elle est appelée le monde , la terre, le pays ( Luc , II, 1; IV, 25; XXI, 26. Actes, XI, 28. Jacq. , V, 17 ). C'est dans ce sens qu'il est dit que Salomon régna depuis le fleuve (d'Euphrate) jusqu'aux bouts de la terre (Ps. LXXII, 8 ). Prises dans un sens prophétique ces paroles se sont accomplies en Jésus-Christ d'une manière bien plus exacte encore. Au sud était l'Arabie, et à sa frontière orientale la plus éloignée de la mer, était la ville de Sébah, dont il est dit que la reine vint des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon.

Mais cette désignation générale , facile à comprendre pour les habitants du pays , ne suffisait pas comme nom , et n'est pas un nom proprement dit. La contrée, habitée primitivement par les enfants de Canaan , fils de Cam , porta d'abord le nom de ses possesseurs; on rappela Canaan. Elle prit ensuite le nom de ses nouveaux maîtres, et s'appela Israël du nom de Jacob. Puis, après l'exil, la tribu de Juda étant revenue presque seule, lui donna son nom, et le pays fut appelé la Judée (Ps. LXXVI, 1 ). Il est aussi souvent appelé la terre de la promesse, en souvenir de l'alliance que Dieu fit avec Abraham et sa postérité (Gen., XII, 7 ; XIII, 15. Exode, XV, 14. Héb. , XI, 9) ; ou bien encore terre de l'Eternel (Lév., XXV, 23) , terre sainte (Zach., II, 12 ). Le nom de Palestine vient ou des Philistins, ou des Pali (bergers) qui en occupaient les rivages méridionaux.

Il est bon d'observer que les limites du pays désigné sous ces différents noms ont varié d'une époque à l'autre, et souvent d'une manière considérable.

Etendue et divisions territoriales. La longueur totale du pays de Canaan, depuis Dan jusqu'à Béersébah, était d'environ 400 kilomètres ; la plus grande largeur de 180 à 200.

Sept siècles après la dispersion il fut occupé par les Cananéens qui le partagèrent entre dix peuplades différentes , lesquelles plus tard se réduisirent à sept ; celle des Amorrhéens était la principale, et son nom sert quelquefois à les désigner toutes (Gen. , XV , 16-21. Deut., VII, 1 ). A la même époque, et lorsque les Israélites entrèrent dans le pays de Canaan, d'autres peuplades assez importantes vivaient dans son voisinage immédiat, quelques-unes mêmes dans l'enceinte de ses limites, les Philistins, les Moabites, les Madianites, les Hammonites, les Hamalécites et les Edomites. - Josué divisa le pays en douze parts, une pour chaque tribu , en donnant cependant deux parts à la famille de Joseph (Ephraïm et Manassé) , et disséminant l'héritage de Lévi sur tout le territoire.

Au nord étaient Aser, Nephtali , Zabulon et Issacar ; ce fut plus tard la Galilée des Gentils, et la Galilée proprement dite.

Au centre : Ephraïm , et la demi-tribu de Manassé; plus tard la Samarie.

Au sud : Juda, Benjamin, Dan et Siméon ; plus tard la Judée.

Au-delà du Jourdain : Ruben, Gad et la demi-tribu de Manassé; plus tard la Pérée.

Sous le règne de Salomon, le royaume s'accrut notablement par l'adjonction de nouveaux territoires, et la division des tribus devint moins marquée. Le pays fut cependant encore partagé en douze districts, chacun sous les ordres d'un intendant spécial, essentiellement préposé aux vivres ( 1 Rois, IV, 7-19 ).

A la mort de Salomon dix tribus se révoltèrent; elles refusèrent de reconnaître pour roi Roboam son fils , et constituèrent à part le royaume d'Israël, dont Sichem fut d'abord la capitale. Les deux autres tribus, Juda et Benjamin, avec quelques parties de Dan et de Siméon , formèrent le royaume de Juda , dont Jérusalem resta la capitale. Ce schisme ne prit fin , au bout de deux cent cinquante-quatre ans , que par l'invasion de Salmanéser, roi d'Assyrie, qui détruisit le royaume d'Israël ; son territoire fut dès-lors successivement occupé par les Assyriens , les Grecs, les Juifs sous les Maccabées, et les Romains.

A l'époque de notre Seigneur il était divisé en cinq provinces :

la Galilée , qui fut le principal théâtre de son activité et de son ministère, et qui lui donna le plus grand nombre de ses disciples (Esaïe, IX, 1. Matth., II, 22, 23 ; XXVI, 69 ; XXVIII, 7, 16. Luc, IV, 14). Ce district était méprisé des vrais Juifs à cause de la distance qui le séparait de Jérusalem, à cause de ses relations avec les Samaritains, et à cause de la grossièreté de son dialecte (Marc, XIV, 70).

La Samarie, qui comprenait les tribus du milieu et séparait la Galilée de la Judée ( Jean, IV, 4 ).

La Judée, qui répondait, à peu de chose près, à l'ancien royaume de Juda.

La Pérée, ou la contrée au-delà du Jourdain ; elle renfermait l'Abilène dont Lysanias était le tétrarque (Luc, III, 1 ) , la Trachonite , l'Iturée ou Auranite ( 1 Chron., I, 31), ou Havran (Ezéch., XLVII, 16, 18), la Gaulonite, la Batanée , l'ancien Basan , mais moins étendue , la Pérée propre (entre l'Arnon et le Jabbok) ou Jean fut décapité, et la Décapole, ou le district des dix villes.

L'Idumée, province qui fut ajoutée par les Romains. Elle comprenait l'extrême frontière méridionale de la Judée et les quartiers voisins de l'Arabie.

Plus tard ces divisions subirent de nouveaux changements. An cinquième siècle la Palestine ne comptait plus que trois provinces, la Judée et la Samarie, la Galilée et la Trachonite, la Pérée et l'Idumée. A l'époque des croisades, des sièges épiscopaux furent établis dans les principales villes. Sous le gouvernement actuel de la Turquie, toute la contrée est divisée en pachaliks, qui sont subordonnés aux deux pachaliks principaux de Saint-Jean-d'Acre et de Damas.

Pour l'intelligence des Evangiles, il est bon de se rappeler les changements qui eurent lien soit dans le gouvernement, soit dans la division territoriale à cette époque.

HÉRODE-LE-GRAND ( 37 ans avant Christ jusqu'à 3 ans avant Christ ) règne sur le pays tout entier , et voit naître Jésus qui doit s'enfuir en Egypte. - A sa mort, il lègue

LA JUDÉE , LA SAMARIE ET L'IDUMÉE

LA GALILÉE ET LA PÉRÉE

LA TRACHONITE ET L'ITURÉE

(dont le revenu annuel était de 400 talents, ou 25 millions de francs) à son fils

(Revenu, 200 talents) à son fils

Revenu, 100 talents) à son fils

Archélaus, qui bientôt est banni , et la province est administrée par des procurateurs , dont le plus célèbre fut

Hérode-Antipas , qui fait décapiter Jean-Baptiste.

Philippe-Hérode (Jean, IV).

Ponce-Pilate, mort l'an 36.

Banni en 40.

Il meurt en 37.

HÉRODE-AGRIPPA (Actes, XII), petit-fils d'Hérode-le-Grand , règne de nouveau sur le pays tout entier (41-44). Il meurt en 44.

Gouverneurs romains Fadus Alexandre. Félix (4 me gouverneur). Festus (5 me gouverneur).

Agrippa , fils d'Hérode-Agrippa, tétrarque de la Trachonite , ne tarda pas à régner aussi sur la Galilée. Paul plaide devant lui à Césarée (Actes , XXV, 26).

Topographie du pays. La Palestine est extrêmement montagneuse, et présente un aspect et des sites très-pittoresques. Les cimes les plus élevées du Liban et du Sinaï (qui en est éloigné d'environ 200 lieues ) ont une hauteur de plus de 3,000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le Jourdain, qui jaillit des flancs du Liban, se jette dans le lac de Tibériade dont le niveau est d'environ 200 mètres inférieur au niveau de la mer. A la mer Morte , la différence entre les deux niveaux est de 400 mètres, et comme la profondeur de la mer Morte est en quelques endroits de 400 mètres, le sol se trouve être, dans ces endroits, à 800 mètres au-dessous du niveau de la Méditerranée. - Depuis les plaines de Jizréhel le terrain va toujours s'élevant peu à peu vers le sud; Jérusalem est déjà de 1,300 mètres plus élevé que la mer Morte; plus au sud, les montagnes de Juda sont plus élevées encore; mais vers l'est le sol s'abaisse rapidement, et Jérico, à 28 kilomètres de Jérusalem, est déjà de 1100 mètres plus bas. On peut voir par là combien sont exacts et précis les détails donnés par l'Ecriture (Luc, X, 10. Jean, VII, 10. Actes, XXIV, 1 , cf. Gen., XXVI, 2; XLVI , 3).

Plusieurs des montagnes de la Palestine sont remplies de cavernes. Leurs flancs offrent d'abondants pâturages (Amos, I, 2) et l'on trouve parfois des champs de blé jusque sur les sommets les plus élevés. Dans les crevasses des rochers , et partout où se trouve un peu de terre végétale, fleurissent l'olivier et le figuier. Les vallées présentent la plus luxuriante végétation, et les lieux les plus déserts sont d'immenses pâturages, impropres au labour, mais riches en herbe , et quelquefois boisés. Les produits de tous les climats se sont donné rendez-vous en Palestine , et la même colline porte souvent , à côté du figuier et du palmier des tropiques, le chêne et le sapin des zones tempérées. Un climat trop doux, trop chaud, eût vicié le caractère énergique de ce peuple; un pays trop sévère, un climat trop rude l'eussent poussé en dehors de ses limites, et jeté dans des alliances étrangères avec ses voisins idolâtres. Des montagnes qui portent du blé, des figues et des olives, les hauteurs neigeuses du Liban, les chaleurs de la vallée du Jourdain, des pâturages et des terres labourées, tout semble avoir été calculé et réuni exprès dans l'intérêt du peuple élu, et approprié aux conditions de son existence. C'était véritablement un pays découlant de lait et de miel, un bon pays, un pays de torrents d'eaux qui découlent des vallées et des collines.

Population. A l'époque de David la population du royaume s'élevait à quatre ou cinq millions d'habitants environ (cf. 2 Sam., XXIV, 9). Lors de la conquête, sous Josué, le peuple hébreu comptait six cent un mille sept cent trente hommes en état de porter les armes, et comme le pays présente une surface d'à peu près 30, 000 Kilom. carrés , il y avait pour chacun d'eux environ 5 hectares. La population actuelle de la Syrie, dont le territoire est quatre fois plus considérable que le royaume de David, n'est plus que d'un million et demi d'habitants. Cette population a même de la peine à vivre , et une bonne partie des terres sont complètement incultes. Son ancienne fertilité est attribuée dans l'Ecriture à la bénédiction spéciale de Dieu , et sa stérilité actuelle est annoncée comme une conséquence de sa grande colère (Lév., XXVI, 3-5. Deut., VII, 12-11; XI, 8-15 ; XXVIII, 1-12. Cf. XXIX, 23-25, XXVIII, 16-42).


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