Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

IX

AU MEURTRE!

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« Qui me suit possède pour sa route une lumière vivante. »

Quelque part dans le monde vit en retraite un ex-inspecteur d'autobus, jadis employé à la Compagnie Londonienne des Transports en Commun, qui lira ces lignes avec joie. Il saura que j'ai tenu promesse, car il désirait fort me voir un jour ou l'autre conter à d'autres ce qui va suivre.

Toujours j'ai pris soin de me montrer courtois avec les agents de nos services publics. Les usagers en général ne font guère effort pour les comprendre : l'homme en uniforme se heurte pourtant à de bien drôles d'individus. Qui donc songe à l'encourager ou même, mais oui, à le remercier ? Par ailleurs on le suppose d'office devoir lui toujours se conduire avec déférence, patience, abnégation. Il doit encaisser l'impertinence ou la rudesse. Les questions les plus ineptes, les récriminations les moins fondées, les caractères les plus hargneux, tout ce qui rend le travail excédant, tout et tous s'imposent à lui, sans lui laisser presque aucun recours possible.

Le strict devoir d'un honnête homme, habitué des bus, métros, postes, chemins de fer, exige de nous que nous apportions toute notre aide à ces serviteurs publics desquels dépend le cours ordinaire de notre vie, surtout en ces temps de hâte enfiévrée, de masses humaines sans cesse en mouvement et d'énervements continuels.

Dans mes courses à la recherche des hommes, bien des fois j'en ai rencontré parmi eux de semblables à celui auquel je viens de faire allusion, désireux de rencontrer le Maître.

 

Ce soir-là, je rentrais après une visite dans les plus sélects quartiers de Londres-Ouest, où j'avais manqué un rendez-vous. Et fort déçu, je pris l'autobus, montant sur l'impériale (1), suivant mon habitude préférée, ou du moins ce que je croyais être ma préférence personnelle. Peut-être une autre impulsion plus clairvoyante me poussa-t-elle inconsciemment. Car cet autobus allait tout juste me permettre de retrouver d'un coup deux êtres que le Seigneur voulait à Lui et pour qui les ferventes prières de leurs amis ne pouvaient être exaucées que juste à cet endroit-là.

Devant moi, étaient assis deux hommes et sur le siège en avant une jeune fille. Il ne me fallut pas beaucoup d'observation pour me rendre compte que ces individus s'intéressaient grandement à la jeune personne en avant. Certains mots me parvinrent et comme j'avais souvent eu maille à partir avec cette sorte de personnages je compris. clair comme le jour, leurs intentions louches. Sans éveiller leur suspicion je les suivais du coin de l'oeil, persuadé de plus en plus qu'ils tramaient une sale affaire et bien décidé à leur mettre quelques bâtons dans les roues. Quant à la jeune personne, on l'aurait cru ivre ou malade ou peut-être droguée : c'était elle qui devait servir de victime.

Nous atteignîmes le carrefour de Gardener's Corner d'où divergent deux vastes avenues. il avait entendu ces hommes demander leur billet pour un arrêt beaucoup plus éloigné mais sitôt le bus arrêté, il se levèrent en hâte et se saisirent de la jeune fille pour l'aider à en faire autant. Il était plus que temps d'agir.

- Dites-moi. Laissez donc cette gamine tranquille, fis-je fermement.

Se tournant vers moi, tenant chacun la pauvre créature par un bras - et il me fut alors possible de voir qu'elle était fort jeune - ils me demandèrent d'un ton furieux de quoi je me mêlais.

Je me levai et leur barrai la route. Ils portaient des costumes fort élégants, hélas ! d'une coupe où je reconnaissais trop bien le « milieu ». La jeune fille n'offrait aucune résistance, presque inerte. Il fallait agir avec promptitude. je me précipitai donc en bas avant eux et appelai le receveur. Mais il poinçonnait ses billets à l'autre extrémité du bus, tout près du conducteur et semblait ne pas entendre. Pendant ce temps, mes deux malandrins avaient dégringolé l'escalier et sauté sur le trottoir. Quant à la jeune fille, elle gisait inanimée sur un siège. Nous la transportâmes en bas et je crus la reconnaître pour une habitante de mon quartier. Rapidement j'expliquai au receveur ce qui s'était passé, lui montrai ma carte et nous appelâmes par téléphone le poste de police le plus proche. Un agent nous arriva bientôt, accompagné d'un inspecteur de la Compagnie des Transports. je leur racontai l'affaire. L'agent me connaissait et m'aida aussitôt à transporter la jeune fille au poste. En route d'ailleurs elle commença à retrouver ses esprits et bientôt fut capable de répondre à nos questions.

Elle travaillait dans un magasin du West-End, et venait de faire quelques emplettes. Puis elle était entrée dans un tea-room. Deux hommes avaient pris place à la même table qu'elle. La conversation s'était engagée, peut-être trop facilement de sa part et elle ne se souvenait plus de rien, sauf une vague idée d'avoir pris quelque part un autobus.

Avec l'assentiment du commissaire de police, je proposai de la raccompagner chez elle, pas très loin de là. Comme nous y arrivions, nous rencontrâmes un groupe de voisins ; depuis des heures ils la cherchaient dans les environs et parurent fort soulagés de nous voir, bien que son état leur parut assez alarmant :

- Vous devriez d'abord la conduire chez moi, suggéra l'un d'entre eux. Sa pauvre mère recevrait un choc terrible, si elle la retrouvait en cet état.

J'appris alors que la maman avait totalement perdu la vue et dépendait de sa fille, une brave petite, me dit-on. Quand j'eus raconté un peu ce que je savais, plusieurs supposèrent qu'elle avait dû boire quelque chose. Bref on se montra plein de prévenances et peu après je pus moi-même expliquer toute l'affaire à la mère. Puis je pris congé, promettant de revenir le lendemain.

Ce que je fis. La jeune fille, encore sous l'émotion de cette aventure, me pria de téléphoner moi-même à son patron : elle craignait tant de perdre sa place ! Tout au contraire, une courte conversation avec cet homme important, non seulement me rassura sur le cas de la jeune fille, mais m'arracha la promesse de venir bientôt à son magasin pour y lancer, avec son appui, des réunions d'études bibliques parmi le personnel. Dieu conduit les choses à merveille, si nous Le laissons nous diriger.

A peine avais-je échangé quelques phrases avec la mère et la fille que j'eus la certitude de me trouver là encore devant une âme à gagner.

Mais on me révéla un autre côté très ennuyeux de l'histoire. Le sac à main de la jeune fille avait disparu avec toute sa paie de la quinzaine, emporté sans aucun doute par les deux acolytes, se vengeant ainsi de leur déconfiture.

L'unique pièce où habitaient les deux femmes, au rez-de-chaussée d'un bloc de bâtiment, laissait voir aisément aux passants si l'aveugle ne manquait de rien. Après un long entretien, on me demanda de prier Dieu. La jeune fille que ces événements avaient tant secouée, se disait prête à servir le Christ. La mère, autrefois croyante, après toutes ses déceptions, avait abandonné toute pratique religieuse.

- Jadis certes j'ai connu dans mon église beaucoup de joie. Puis j'ai rencontré un homme, qui a ruiné toute ma vie. Que Dieu lui pardonne. J'ignore ou il se cache. Moi aussi j'ai besoin de pardon. Priez pour moi et pour ma fille. Car voyez-vous, je n'ai jamais su lui parler de l'évangile. J'étais si révoltée ; tout le monde m'abandonnait. Pourtant aujourd'hui, le Seigneur me montre encore Sa bienveillance. Hier soir, du temps que la nuit venait et ma fille ne rentrait pas, mon coeur se serrait. S'il lui arrivait malheur, je ne pourrais plus continuer à vivre. Et Il vous a envoyé juste à point pour la retrouver et me la ramener. Comment L'en remercier assez ?

Sans mot dire, la jeune fille suivait, attentive. Elle se joignit à nous pour prier.

Or c'est tout juste en cet instant qu'un passant nous vit à travers la fenêtre. Il attendit donc et quand nous nous relevâmes de dessus nos genoux, il heurta la porte.

J'allai ouvrir. Devant moi se tenait l'inspecteur de la Compagnie des Transports vu la veille. Il me dit sa joie de me retrouver là et m'expliqua le but de sa visite :

- Voici ce que nous avons trouvé dans l'autobus, me dit-il en me tendant le sac à main perdu. Sachant ce qui s'était passé, j'ai demandé au commissaire de police la liberté de le rapporter aujourd'hui pour que la vieille dame ne se mette point en peine. Le bulletin de paie et tout l'argent se trouvent intacts à l'intérieur.

Il avait dû enfreindre quelque peu les règlements des objets perdus et retrouvés en un lieu public. De toute manière il venait de loin. Pourtant il me parut devant moi assez gauche et emprunté.

- Grand merci ! dis-je. Je vais remettre tout ceci à la jeune fille. Mais au fait, ne préféreriez-vous pas le faire vous-même ?

- Oui, volontiers. Seulement j'aimerais aussi beaucoup vous voir un instant, je veux dire : pour un entretien particulier si possible.

La mère et la fille l'invitèrent à entrer. Il le fit et nous dit comment en jetant un coup d'oeil à l'intérieur il nous avait surpris tous à genoux.

- C'est à ce sujet que j'aimerais vous parler, m'expliqua-t-il en me prenant à part.

Mais je lui dis brièvement que s'il voulait m'attendre un peu, j'avais encore à faire avec ces deux dames. Puis nous rentrerions ensemble. Il acquiesça avec joie.. Et je repris l'entretien précédent que la jeune fille voulut conclure par une déclaration.

- Dès maintenant me voici décidée à suivre le Christ. Il m'a si merveilleusement sauvée 1 je lui dois plus que vous ne le pensez. Voici longtemps que son Esprit m'appelle. Laissez-moi vous dire tout ce qui s'est passé hier. Croyez-moi, ce n'est pas volontairement que j'ai bu. Mais je me souviens fort bien avoir accepté avec ces hommes une conversation assez folle. Là-dessus j'avalais mon verre de lait et ne me souviens plus de rien sinon, mais bien vaguement, d'avoir été entraînée ici et là au milieu de grands éclats de rire. Comme dans un rêve, il me semblait combattre sans y parvenir pour retourner auprès de ma mère. Puis c'est un grand trou dans ma tête jusqu'au moment où l'on m'a aidée à sortir de l'autobus et c'était vous. On a dû mettre une drogue dans mon lait car, Dieu m'est témoin que jamais je n'aurais voulu de moi-même donner à ma mère un tel choc. Maintenant je suis certaine que vous avez été envoyé à mon aide par le Christ. Je veux donc Le servir. D'ailleurs, parmi mes camarades du magasin, il en est beaucoup qui ont aussi besoin de Lui.

Elle ne se doutait pas que par téléphone, un certain plan venait d'être dressé en ce sens. Le Maître y avait mis la main. Quant à l'inspecteur il ignorait tout autant que bientôt il y jouerait son rôle.

Nous partîmes ensemble, bientôt engagés dans un de ces merveilleux entretiens qu'aucun homme ne peut prévoir ni diriger d'avance, mais qui découlent aisément de toute obéissance volontairement acceptée par un disciple du Christ. A peine dehors, l'homme rompit le silence.

- Vous souvenez-vous du conducteur de l'autobus ? - Voyons. Voulez-vous dire de ce jeune gars bien bâti, de figure avenante ?

- Savez-vous qui c'est ?

- Pas la moindre idée.

- Lui. il se rappelle fort bien qu'il y a déjà des années vous avez été l'instrument de la conversion de son père, en de curieuses circonstances. Et ses paroles n'ont cessé de me poursuivre, car j'ai deux garçons pour qui je ne suis pas sans crainte. Puis-je vous en parler ? Il faut vous dire tout de suite que j'ai pris la sale habitude de boire. Deux fois déjà j'ai failli perdre ma place. Dieu semble vous avoir mis sur ma route pour m'aider à me tirer de là.

Je l'arrêtai d'un geste.

- Aucun être au monde ne peut cela, mon ami. je suis incapable de sauver qui que ce soit : Un seul possède ce pouvoir.

- Je sais. Ne pourriez-vous pas me parler de Lui ? Ce jeune conducteur avait lui aussi un père ivrogne et le foyer s'en allait à la dérive. Et puis, m'a dit ce garçon, tout a changé grâce à la religion.

Je l'arrêtai encore :

- Non ! non ! pas grâce à la « religion » mais grâce à Jésus-Christ ou plutôt par Jésus-Christ.

Il me jeta un regard étonné.

- Ce n'est donc pas la même chose ?

- Point du tout. je crains fort que beaucoup de gens très religieux, piliers d'église, ne connaissent pas le secret du salut comme vous avez besoin de le connaître. Ils ne connaissent pas le Christ. Ils ne peuvent pas devenir entre Ses mains les instruments qu'il voudrait Mais parlez-moi un peu de ce garçon. Qui est son père ?

- Le père travaillait à la Brasserie, par ici et on y tenait beaucoup à cause de sa dextérité en certains travaux. Il touchait une bonne paie mais qu'en arrivait-il à la maison ? Avec cela dur avec la femme et les trois enfants. Cet employé d'hier était l'aîné, âgé de dix ans quand il vous rencontra. Dans le quartier. vous avez tenu une campagne de réunions, tous les soirs. pour expliquer aux électeurs du district les avantages d'une nouvelle loi à présenter au Parlement. Chaque soir le père de ce garçon servait d'homme de mains aux opposants pour faire du tapage. Chaque soir au retour il se glorifiait d'avoir cassé quelques vitres, abîmé le mobilier ou malmené le conférencier.

Or, un soir il revint tout drôle. et bien que pris de boisson comme à l'habitude, il dit sans détour à sa femme qu'il en avait maintenant assez vu pour désirer changer de vie. il ajouta qu'il voulait aller encore à la réunion le lendemain pour signer un engagement d'abstinence. Il ne voulait plus de sa vie passée, Serments d'ivrogne ? Le garçon les entendit et se résolut à le suivre à la réunion. D'après ce qu'il m'a dit hier, j'ai cru comprendre que vous êtes en effet, monté sur l'estrade, la tête entourée d'un pansement et qu'après le meeting vous les avez emmenés tous deux jusqu'à une église toute proche où l'on signa l'engagement mais ou il arriva aussi un incident plus grave.

Ici le lecteur me permettra de continuer le récit moi-même. L'histoire en question me revenait très claire à l'esprit. pour bien des raisons, mais en particulier pour celle-ci que j'avais été en effet fort malmené par une bande de voyous décidés à me faire payer cher mon attitude énergique en faveur d'une certaine loi de protection de l'enfance malheureuse consistant à limiter la vente des boissons alcooliques. Nous avions pu réunir quelques centaines de citoyens, hommes et femmes, pour un meeting de plein air. Notre succès dut, sans doute, exciter la jalousie du parti adverse. On m'attendit au coin d'une rue sombre et je fus à l'improviste attaqué par derrière. Le premier coup reçu en plein crâne me laissa presque abruti. je pus tout juste me retourner pour me défendre et je me vis entouré d'une douzaine de gaillards bien capables de m'imposer silence à tout jamais. Comme ils me bourraient de coups, je m'appuyais contre une porte juste au moment ou un terrible coup de poing m'atteignit en pleine figure et me jeta sur la porte qui s'ouvrit. Dans la boutique se trouvait un brave commerçant juif en train d'astiquer les nickels de ses boites à bonbons. Il cria de toutes ses forces

- Au meurtre!

Les sacripants le frappèrent: de l'une de ses boîtes au point de l'aveugler. Puis ils s'enfuirent et je restais sur le carreau avec quelques dents en moins et pas mal de douloureuses contusions. La foule déjà accourait et l'on me ramena chez moi presque aussi mort que vif. La police vint me voir pour me conseiller de ne pas me montrer au meeting du lendemain, mais c'était le dernier de notre campagne et nous avions décide de tout faire pour obtenir le vote de cette loi. Je répondis donc que si mes forces me le permettaient, je ne voyais aucune raison d'y manquer.

J'ignorais, bien sur, que le père de ce garçon, actuellement l'employé de l'autobus, fut l'un de ceux qui dans la foule avait aidé à me transporter chez moi. Et je ne sus que plus tard sa réflexion en m'entendant répondre ainsi

- Ben ! si l'patron y va, moi j'y serai aussi.

Il y fut en effet, ce samedi soir, et vous savez comment il se décida à suivre le Christ. De mes yeux, je pus constater la transformation de cet homme, le changement de son foyer. Et voici que maintenant, des années après, j'allais récolter une nouvelle moisson de cette semence « jetée avec larmes ».

Comme j'ajoutais ces quelques détails à son histoire, mon inspecteur paraissait fort ému. Nous suivions une petite ruelle, jadis tristement célèbre par les exploits de la « bande à Jack le Tueur ». En ce coin désert, dont mon nouvel ami ignorait le passé, je dis :

- Nous voici en un lieu tranquille et personne pour nous voir que Dieu. Même debout, nous pouvons dire à Dieu que vous désirez Son pardon et Sa force pour tenir ferme.

Ainsi fut fait, en cette sinistre ruelle, devenue pour un moment un lieu de paix et de force.

Bien qu'il habitât loin de chez moi, nous nous rencontrâmes souvent depuis. Mais la distance ne compte pas pour deux coeurs dont Jésus a tiré les destinées l'une avec l'autre.

Souvent aussi je suis allé à Oxford Street (2) dans ce grand magasin où après l'heure du travail, et après les études bibliques que nous avions avec les employés, il venait attendre la jeune fille pour la raccompagner chez elle. Me croiriez-vous si j'ajoute que bientôt un cercle d'employés de la Cie des Transports de Londres se réunissait dans la maison même de l'inspecteur, où venait régulièrement le jeune conducteur.

On peut le dire, nous courons tous un terrible danger au milieu de nos vies si rapidement emportées au rythme des moyens de locomotion les plus modernes, nous risquons oublier que les hommes de notre temps éprouvent aujourd'hui, comme toujours, les mêmes faiblesses et les mêmes désirs, les mêmes sentiments et les mêmes émois.

Oh ! certes, bien des coeurs peuvent rester parfaitement indifférents a la vieille, vieille histoire d'amour que nous conte la Bible. Mais je vous certifie qu'il en existe tout autant persuadés que le Dieu vivant serait pour eux une source de vie, de bonheur, si seulement ils pouvaient le rencontrer.

Trouver ces gens-là, c'est notre tâche et il s'en trouve partout. Les guider vers le Christ ressuscité, le Dieu de la Vie, tous nous pouvons le faire.

Pourquoi ne le feriez-vous pas, vous aussi ?

 




1. A Londres, les autobus sont à deux étages avec une impériale.

2. La rue des Grands Magasins, à Londres.

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