Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

La Prospérité des méchants

Oui, Dieu est bon pour Israël,
Pour ceux qui ont le coeur pur.
Toutefois mon pied allait fléchir,
Mes pas étaient sur le point de glisser;
Car je portais envie aux orgueilleux
En voyant le bonheur des méchants.
Rien ne les tourmente jusqu'à leur mort,
Et leur corps est chargé d'embonpoint;
Ils n'ont aucune part aux souffrances humaines,
Ils ne sont point frappés comme le reste des hommes.
Aussi l'orgueil leur sert de collier,
La violence est le vêtement qui les enveloppe;
L'iniquité sort de leurs entrailles,
Les pensées de leur coeur se font jour.
Ils raillent, et parlent méchamment d'opprimer;
Ils profèrent des discours hautains,
Ils élèvent leur bouche jusqu'aux cieux,
Et leur langue se promène sur la terre.
Voilà pourquoi son peuple se tourne de leur côté,
Il avale l'eau abondamment,
Et il dit: « Comment saurait-il,
Comment le Très-Haut connaîtrait-il ?»
Ainsi sont les méchants:
Toujours heureux ils accroissent leurs richesses.
C'est donc en vain que j'ai purifié mon coeur,
Et que j'ai lavé mes mains dans l'innocence:
Chaque jour je suis frappé.
Tous les matins mon châtiment est là.
Si je disais : « Je veux parler comme eux,
Voici, je trahirais la race de tes enfants,
J'ai donc cherché à comprendre ces mystères
Mais la tâche a été trop pénible pour moi,
Jusqu'à ce que j'aie pénétré dans les sanctuaires de Dieu,
Et que j'eusse pris garde au sort final des méchants.
Oui tu les places sur des voies glissantes,
Tu les fais tomber et les mets en ruines.
Eh quoi ! En un instant les voilà détruits
Ils sont enlevés, anéantis par une fin soudaine!
Tel un songe quand on s'éveille,
Ainsi, Seigneur, quand tu le lèves,
Tu les dissipes comme de vains fantômes.

Ps. 73 / 1-20


Les questions les plus graves, les plus dangereuses, disons même les plus « subversives » que l'homme puisse se poser, la Bible les pose avec une franchise et une violence qui dépassent de beaucoup les nôtres. On l'oublie trop facilement. Il nous semble volontiers que les chrétiens sont de braves gens qui se bouchent les yeux et de la tête desquels aucun démenti ne pourra enlever l'idée qu'ils s'y sont mise. En tout cas, les chrétiens donnent souvent aux incrédules l'impression de préférer leurs illusions à une vérité trop brutale qu'ils ne veulent pas voir en face. Et le malheur est qu'il en est souvent ainsi, que le Dieu des chrétiens est une pieuse illusion que l'on s'efforce tout au fond de son coeur de tenir à l'abri des coups durs de la réalité et des questions sommaires du bon sens : « Que fait ton Dieu pendant que les hommes se battent ? Pendant que l'injustice, le mensonge et la violence triomphent ? Si Dieu existait, il ne permettrait pas ces choses. » Et beaucoup de croyants sont là qui tremblent et qui pensent : «Ne me dites pas cela, car mon Dieu n'y résisterait pas. Vous avez raison, mais je ne veux pas le savoir. » Cette espèce de fuite devant les vrais problèmes, qui caractérise bien souvent l'attitude chrétienne, confirme les incrédules dans leur idée que nous sommes des gens peu sérieux, des gens qui ne sont pas allés jusqu'au fond des choses, qui n'ont pas vraiment souffert, et ne se sont jamais posé les grandes questions du mal et de la douleur, des gens qui vivent dans un décor religieux, et non dans la réalité.

Si cela est, hélas, vrai pour beaucoup de soi-disant chrétiens, c'est assurément faux pour les hommes de la Bible. Car personne autant qu'eux n'a regardé les choses en face. Personne autant qu'eux n'a posé directement les questions que l'incrédulité croit être seule à poser. A cet égard, le Psaume 73 est merveilleusement et infiniment utile. Il nous montre bien que la foi chrétienne ne repose pas sur une ignorance des vraies questions, mais sur une connaissance qui les a traversées, qui les a surmontées et vidées de tout leur venin.

En effet, il n'est guère pour nous de venin plus dangereux que celui des questions que l'on n'ose pas poser, et rien n'oppresse autant les gens du dehors que cette impression de nous fermer à la réalité et de vivre obstinément dans un univers fictif. Rien ne peut nuire davantage à notre témoignage. Etant sous les armes, parmi les soldats, qui malgré leur couche de christianisme n'ont pour la plupart aucune idée de l'Evangile, on constatera qu'il y a pour beaucoup un véritable soulagement, non pas même à voir les chrétiens répondre à certaines questions, mais déjà simplement à les entendre les poser.

«Tiens, se disent les hommes, il y a donc des chrétiens qui sont avec nous, qui sont aux prises avec les mêmes problèmes ! Il y a donc des chrétiens pour qui la foi est un combat et une victoire sur le doute et non un simple voile jeté sur lui. La foi pourrait donc être quelque chose d'authentique. Elle pourrait venir à bout des objections brutales que nous fait chaque jour la souffrance sous toutes ses formes. » C'est à ce combat et à cette victoire de la foi que nous assistons dans le Psaume 73. Un combat où la force de l'ennemi n'est pas masquée mais est au contraire mise en évidence. Ecoutez plutôt :

Le Psaume commence par ce cri de victoire: Oui, Dieu est bon pour Israël, pour ceux qui ont le coeur pur. Oui, la bonté de Dieu est le dernier mot de tout. Mais cette profession de foi, cette victoire est l'issue d'un combat terrible, d'un vrai corps à corps avec l'angoisse, c'est le port où le psalmiste n'est parvenu qu'après avoir traversé une effroyable tempête. « Dieu est bon pour l'Eglise ! » Cette certitude a coûté cher à Asaph. Elle n'a rien d'une évidence. C'est une connaissance qu'il a dû conquérir de haute lutte contre les doutes les plus graves. Elle n'est pas une de ces pacotilles religieuses que l'on se procure à peu de frais dans les magasins du bon Dieu. Pour tout dire, la bonté du Dieu d'Israël n'a rien à faire avec le bon Dieu. Voici des mois que, je l'espère bien, la grande épreuve a balayé de votre coeur toute « bondieuserie» possible. Et c'est seulement quand tous les bons dieux de la terre ont fait naufrage dans notre souffrance, quand l'épreuve nous a libérés de toute certitude non authentique, que nous pouvons, par delà le feu qui consume notre iniquité, par derrière le creuset de la colère divine, entrevoir la bonté du Dieu d'Israël. Oui, Dieu est bon pour Israël! Maintenant qu'il a retrouvé cette assurance, Asaph peut nous dire par où il a passé :

Cependant mes pieds ont failli broncher. Il s'en est fallu de peu que j'aie glissé. Glisser ? Qu'entend par là le Psalmiste ? Quelque tentation charnelle: colère mensonge ou vol ? Non pas, il s'agit d'une glissade bien autrement grave, autrement profonde que les péchés que nous voyons, il s'agit de la tentation du désespoir, de la glissade définitive dans l'incrédulité. Il s'en est fallu de peu que l'homme de Dieu, Asaph, ne glisse hors de la foi en la bonté de Dieu et eu sa justice. Lequel d'entre nous n'a pas connu ces derniers temps la tentation du désespoir, la pensée démoniaque que Dieu pourrait ne pas être bon et le monde être un enfer définitif, à jamais le royaume du Malin. Cette pensée avait effleuré Asaph quand il avait regardé le monde bien en face, et qu'il avait vu la prospérité des méchants, le triomphe de l'orgueil .et de la violence, la santé et la paix des incrédules.

En effet, j'ai porté envie aux orgueilleux, quand j'ai vu la prospérité des méchants ! Il peut arriver qu'au travers d'un excès de souffrances on se dise : après tout, pourquoi ne pas être comme ces hommes à qui tout est permis et à qui tout réussit ? On vit tout aussi bien sans Dieu. On vit même beaucoup mieux. On se tire décidément mieux d'affaire avec de l'orgueil, de la confiance en soi et de la violence, qu'avec de l'humilité, de la confiance en Dieu et de la douceur. Car la vie sans Dieu est une vie facile, plaisante, agréable. «Les impies, constate Asaph, sont exempts de souffrance. Ils ont la santé qui est assurément un des plus grands biens. Ils n'ont aucune part aux peines de la mort; ils ne sont point frappés avec les autres humains. » C'est encore plus singulier, cela, car on entend souvent répéter que la mort n'est pas une peine pour le croyant (c'est même un des lieux communs des réunions religieuses), tandis qu'elle serait terrible pour l'incrédule. Cela n'est pas exact. Asaph en tout cas constate le contraire, et nous pouvons tous aussi le constater. Le païen meurt souvent avec une facilité déconcertante, l'incrédule ne ressent pas du tout comme les chrétiens l'horreur de la mort. Son mépris de la vie humaine lui rend la mort aisée. Il est parvenu à glorifier la mort, à en faire une sorte de déesse, d'amie, de compagne poétique. Mais pour le croyant, la mort est salaire du péché, le royaume du Diable. C'est une peine effroyable qu'il ressent chaque jour, dont il souffre sans cesse, jusqu'à ce que Dieu l'anéantisse.

Non seulement l'impie vit en bonne santé et en sécurité, mais encore il parle bien. Il se vante de ses violences, il sème la calomnie sur la terre, il ricane. «Aussi attire-t-il à sa cause une foule de gens qui boivent avidement ses paroles. » Il est inutile que j'insiste sur ce tableau. Il est plus que jamais la photographie de notre temps. Nous ne connaissons que trop la puissance inouïe de la propagande et comment elle parvient à submerger le monde et à s'infiltrer dans les derniers recoins de l'opinion publique.

Et Asaph conclut: «Tels sont les méchants : toujours heureux, ils amassent des richesses... C'est donc en vain que j'ai gardé mon coeur pur et que j'ai lavé mes mains dans l'innocence; car je suis frappé tous les jours... »

Evidemment, tout cela est encore facile à dire. Mais quand on le constate dans la réalité, quand on touche du doigt la tranquillité, le succès de ceux qui se moquent de la volonté de Dieu, quand on voit des hommes et des femmes dont toute la vie est un service de Dieu et du prochain et sur lesquels le malheur, la maladie, l'injustice s'abat systématiquement, quand on imagine le sort d'une population bombardée et ces petits peuples protestants submergés par la vague infernale du nihilisme, la question devient déchirante, insupportable même: Où est la justice de Dieu ? Où est la Providence ? Quel est donc le sens de la foi et du service de Dieu dans tout cela? Il peut arriver qu'écrasés par la souffrance, nous disions comme le psalmiste: C'est donc en vain que j'ai gardé mon coeur pur et mes mains dans l'innocence, car je suis frappé tous les jours. La foi serait-elle vaine, serait-elle vide de sens, serait-elle illusoire ? Est-ce que Dieu se moquerait de nous ? Est-ce que nous serions des dupes ? Il faudrait tout de même savoir à quoi s'en tenir, savoir si oui ou non notre foi est vaine, et si c'est en vain que l'on met sa confiance en Jésus-Christ. Il vaut la peine de le savoir pour ne pas se laisser duper plus longtemps. C'est ici le moment de ne pas reculer, de ne pas fermer les yeux, de ne pas se laisser glisser, de ne pas se réfugier dans la phrase des lâches : « Il ne faut pas chercher à comprendre. » Car il faut justement, il faut maintenant ou jamais chercher à comprendre, et c'est ce que fait Asaph: « J'ai donc cherché à comprendre.» Mais la tâche a été trop pénible pour moi, ajoute-t-il. Comment pourrions-nous expliquer toute l'injustice du monde et l'atrocité d'innombrables existences ?

Quand le malheur est vraiment là, quand l'injustice s'accomplit sous nos yeux, que peuvent les arguments ? C'est un mur contre lequel on ne peut que se casser la tête. On cherche à comprendre, et l'on ne comprend pas. On a beau sonder son coeur et son intelligence, interroger toute la sagesse humaine, il n'existe nulle part au monde une explication, un apaisement. Nous restons dans la nuit et dans l'angoisse: le monde partout nous démontre l'absence de Dieu, et nous sommes livrés à cette absence jusqu'au moment (et c'est le grand moment, c'est l'heure de Jésus-Christ), jusqu'au moment où, avec Asaph, nous entrons dans les sanctuaires du Dieu fort et où nous prenons garde à la fin de ces gens-là.

C'est ici les paroles décisives, le tournant de ce psaume. Prenons garde à la fin des incroyants. Cette fin ne peut signifier ici la mort des méchants sur la terre, puisque nous venons de voir qu'ils n'ont pas part aux peines de la mort, qu'ils meurent plus facilement que les croyants. C'est une autre fin à laquelle nous devons prendre garde, c'est au but final de toute existence humaine. Cela, nous ne le pouvons pas sans entrer dans le sanctuaire de Dieu, sans être introduits par Dieu en sa présence et cela veut dire sans qu'Il nous donne son Fils bien-aimé. Pour nous, nous ne voyons que le monde présent et l'injustice présente, et la misère sans fin et la mort sans fin. Mais en Jésus-Christ, qui est le vivant sanctuaire de Dieu, nous voyons tout d'un coup apparaître la fin, le but éternel de toutes choses : le jugement dernier, le grand règlement de comptes. C'est Jésus qui apporte avec Lui la fin, c'est-à-dire le juste jugement de toute vie. Hors de lui rien n'a de fin, rien n'a de but. Et ce psaume est vraiment comme le commentaire du chapitre 15 de l'épître aux Corinthiens : Si les morts ne ressuscitent pas, si le Christ n'est pas ressuscité, c'est-à-dire si vous ne trouvez pas en lui votre destinée éternelle, s'il n'y a pas en lui le dernier mot sur tout ce qui se passe, alors votre foi est vaine. C'est en vain que vous avez gardé votre coeur pur et lavé vos mains dans son innocence, en vain que vous cherchez à comprendre, car il n'y aura jamais rien à comprendre. Vous faites bien d'envier les orgueilleux. Ils ont raison et ce sont eux qui triompheront en dernier ressort. Si Christ n'est pas ressuscité, si Christ ne revient pas pour juger les vivants et les morts, alors oui, nous qui avons espéré en lui, nous sommes les plus misérables des hommes, nous sommes de lamentables dupes.

C'est donc l'accès au sanctuaire de Dieu, la connaissance de Christ ressuscité qui seule retient le psalmiste de la glissade et qui seule peut empêcher chacun de nous de verser dans l'abîme du désespoir, ou de se ruer dans la course à la domination universelle. Dans le sanctuaire de Dieu, dans l'attente de Celui qui vient, nous pouvons comprendre enfin : Pour l'instant, Dieu patiente encore et laisse le monde aller son train et les méchants prospérer, voulant, non pas la mort du méchant, mais sa conversion et sa vie. C'est là justement une manifestation de sa bonté, ce temps où Dieu suspend les arrêts de sa justice pour appeler tout homme à la repentance et à la foi en Jésus-Christ. C'est le temps dans lequel il nous est demandé «d'aimer nos ennemis... » (Matthieu 5. 44-45). C'est forcément le temps où ceux qui obéissent souffriront des impies comme Dieu en a souffert, et porteront la croix de leur Seigneur. Pourquoi voudriez-vous que les méchants se conduisent mieux envers les chrétiens qu'envers le Christ lui-même. Pourquoi la guerre, pourquoi la persécution nous étonnent-elles plus que la croix?.

Pour l'instant, Dieu supporte encore l'iniquité du monde et notre iniquité. Cela ne lui est pas facile, il la supporte dans sa propre chair. «Christ est en agonie jusqu'à la fin du monde.» Mais le jour approche où Il ne la supportera plus, où le Crucifié apparaîtra dans la gloire éternelle et prononcera le dernier mot, le mot sans appel, la juste sentence qui révélera à tout homme son véritable état. Et pour les méchants, pour nous-mêmes aussi, si nous n'appartenons pas à Jésus-Christ, ce mot sera : ruine soudaine, écroulement. Tout ce qui s'élève sera abaissé.

« Oui, tu les mets sur un terrain glissant; tu les fais tomber et ils s'écroulent... Enlevés et consumés par une destruction soudaine ! Ainsi, Seigneur, quand tu te lèves, tu les dissipes comme de vains fantômes. » La gloire du Seigneur, quand elle se lèvera au dernier jour, dissipera comme un fantôme tout ce que nous appelons la réalité, toute la vie de ceux qui n'ont pas été ensevelis avec Christ. Comme un fantôme! Est-ce possible ? Voilà notre question du début toute retournée: Ce n'est pas le croyant, c'est l'incrédule qui vit dans l'illusion, dans un monde illusoire. Ce n'est pas l'existence de Dieu et de son Royaume qui n'est qu'un rêve, mais bien notre existence sans Lui et celle de tous les royaumes de ce monde.

Ce qui nous apparaît comme atrocement réel, ce déchaînement démoniaque, cette montagne de souffrance, ce triomphe du péché et de la mort, il apparaîtra à la lumière du jugement dernier que ce n'est qu'un cauchemar, que le démon loin de faire quelque chose de réel, de substantiel, ne peut que prêter un masque de réalité à des fantasmagories. Déjà la Bible est toute pleine des signes de ce jugement: les murailles de Jéricho s'écroulent, la tempête est apaisée, les démons s'enfuient, la justice des pharisiens s'effondre, les paralytiques se lèvent, la lèpre s'évanouit, les muets crient de joie, la pierre du tombeau est roulée. En présence de Jésus-Christ, la réalité de ce monde devient fantomatique. Les peuples hypnotisés par le serpent se réveillent de leur léthargie. Toute l'histoire de l'humanité se dissipe comme un songe. Quand le matin de l'éternité se lèvera sur le monde, rien ne subsistera, sinon le temps que Dieu en Jésus-Christ est venu passer sur la terre et ce que les hommes auront accompli dans la foi en cette venue, dans l'attente du Seigneur et de sa justice.

Pour l'instant, nous voici placés devant cette alternative : être un fantôme, ou bien être un croyant. Un fantôme bien portant, sans doute, sûr et certain d'exister, ou bien un enfant de Dieu brisé et misérable peut-être, mais comblé d'espérance. L'incroyant peut prospérer, être heureux et vaincre, ce n'est jamais que la prospérité, le bonheur et la victoire d'un fantôme. Le croyant peut être accablé de douleur et d'angoisse, c'est au moins la douleur et l'angoisse d'un homme réel.

Il n'y a pas d'autre choix dans la perspective du jugement dernier : notre vie est un songe, ou bien notre vie c'est Jésus-Christ.


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