Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

PREFACE DE LA PREMIERE ÉDITION

Nous aurions aimé parler, dans ce livre, du témoignage archéologique au Nouveau Testament, mais l'espace nous a manqué. L'Ancien Testament offre tant de points de contact avec l'histoire profane qu'il faudrait, pour les mettre tous en lumière, un ouvrage bien plus étendu que le nôtre. Ne pouvant tout dire, nous avons cherché à dire L'essentiel et d'une manière aussi succincte que possible. Au reste, une étude telle que la nôtre ne peut être complète, non seulement à cause du grand nombre de découvertes passées ou présentes, mais aussi et surtout à cause des découvertes plus nombreuses encore que l'avenir nous réserve. Il y a encore du travail pour deux siècles, nous disent les archéologues. Nous espérons que ces quelques pages contribueront à donner à plusieurs un goût toujours plus prononcé pour cette admirable science qui a de si beaux jours devant elle, après avoir donné de si magnifiques révélations du passé. L'amour de la Bible conduit toujours à l'amour de l'histoire. La Bible ne redoute aucune vérité elle mène à toutes les formes de la vérité, comme elle détourne de toutes les formes du mensonge.

Nous remercions vivement tous ceux qui ont facilité notre tâche, soit par leurs leçons autorisées, comme celtes que nous avons recueillies des professeurs d'archéologie du Musée du Louvre et du British Muséum, soit par le prêt de livres précieux et difficiles d'accès.

Nous ne regretterons pas notre peine, si elle peut contribuer à servir les âmes par quelque lumière.

Asnières, 1er juin 1927.



PREFACE DE LA DEUXIEME ÉDITION

Cette préface sera courte. Il nous suffira de dire que depuis 1928 (date de la parution de la première édition de ce livre) toutes les découvertes archéologiques ont confirmé, sans la moindre exception, et de la manière la plus précise, les récits sacrés. Tous les archéologues modernes sont d'accord pour proclamer avec Sir Marston que la « Bible a dit vrai ». Leurs divergences portent sur des questions secondaires de chronologie, mais non sur L'accord de L'archéologie avec la Bible.

Nous sommes persuadé que les découvertes de L'avenir apporteront le même témoignage et révéleront, plus encore que celles du passé, la complète faillite de la critique négative, de ce que l'on a appelé fort improprement la « Haute Critique ». Les fameux « résultats acquis » de cette critique ont été contredits pour tous les travaux des archéologues modernes, en particulier ceux de Ras Shamra, comme ils avaient déjà été contredits par les fouilles du passé. Il est incontestable que ces thèses (devant lesquelles tes « experts » voulaient qu'on s'inclinât sans discussion) ne résistent pas à l'examen des découvertes. Ces thèses, que rien ne justifie, proviennent non de l'étude respectueuse des faits mais d'un parti-pris hostile à l'Inspiration intégrale de la Bible, d'une dogmatique opposée à la notion du surnaturel et surtout à la doctrine de la Rédemption par L'Agneau de Dieu.

Nous n'abordons pas dans ce livre le sujet si passionnant de l'archéologie du Nouveau Testament. Ce sera, Dieu voulant, pour plus tard.

Notre première édition nous a valu de nombreux messages d'approbation et de reconnaissance. Puisse-t-il en être ainsi de la. seconde, que nous présentons avec confiance au public ; dans la certitude de glorifier par ce livre la Sainte Parole de Dieu et dans l'espoir que beaucoup d'âmes viendront ainsi non seulement à la Bible, mais au Dieu de la Bible, le Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.

Courbevoie, 15 juillet 1939.


INTRODUCTION

Il n'est peut-être pas inutile de légitimer le choix de notre sujet. On a coutume, dans certains milieux, de penser que la Bible ne doit pas être considérée du point de vue historique, mais uniquement du point de vue de son enseignement moral et religieux. Il est de bon ton de proclamer que la véracité de l'Ecriture sainte est une question de peu d'importance et qu'il est possible d'être un ami fervent et éclairé de la Bible, tout en rejetant le témoignage qu'elle rend au passé. Nous sommes environnés de soi-disant symbolistes qui prétendent posséder l'art de dégager la vérité spirituelle cachée derrière le mensonge historique !

Mais ces sophismes ne sauraient nous séduire, ni nous tromper. Nous savons bien à quelles tragiques conclusions les attaques portées contre la véracité des récits sacrés mènent un grand nombre d'âmes. Ils sont, encore la majorité ceux qui n'arrivent pas à trouver édification dans l'erreur ou dans le faux et qui, logiquement, rejettent l'autorité spirituelle d'un livre dont on sape l'autorité historique.

Qu'on le veuille ou non, la Bible est une histoire, une histoire qui se donne comme telle, et, plus encore, une histoire qui se donne comme vitale, comme essentielle à la connaissance de Dieu et de ses rapports avec l'humanité. La Bible est l'histoire « sainte », l'histoire du salut, don magnifique du Dieu saint à l'homme perdu. Il est urgent, pour nous, de savoir si cette histoire est vraie ou si elle n'est qu'un mythe. Si elle est vraie, elle nous oblige, elle a autorité sur nous ; elle nous pousse à faire l'expérience de ce salut qu'elle nous révèle. Si elle est fausse, de quel droit veut-on nous amener à rechercher la délivrance qu'elle nous propose ? La Bible est un testament, le testament d'un glorieux héritage. Mais si l'on vient nous prouver que le testament est erroné, comment pourra-t-on nous blâmer de ne pas accepter l'héritage, dont le testament est la garantie ?

Rien n'est plus funeste à la foi que la négation de la valeur historique du saint Livre. Ce qui le prouve, ce ne sont pas seulement les nombreuses victimes des théories négatives, mais c'est aussi le fait évident que tous les ennemis plus ou moins déclarés de la Révélation portent atteinte aux documents qui nous la font connaître. Leur unanimité à cet égard est frappante.

Mais l'uniformité de l'attaque est aussi l'uniformité de la défaite. Il est, en effet, de plus en plus manifeste que les efforts accomplis de tous côtés pour trouver la Bible en faute aboutissent à un échec complet. Non seulement les récits sacrés portent en eux-mêmes leur propre apologie par la sainteté des écrivains et la sublimité de leur enseignement, mais ils trouvent une admirable défense dans les confirmations éclatantes que leur apporte l'histoire profane. Par une Providence qui excite notre reconnaissance, à l'heure où les calomnies redoublent contre les Ecritures, les fouilles des archéologues en Egypte, en Palestine, en Asie-Mineure, en Assyrie, en Chaldée, ne cessent de prouver la parfaite exactitude de leur information. Jamais cette protestation du passé contre les aberrations du présent n'a été plus éloquente, plus pressante. Un des conservateurs du British Museum nous disait un jour : « La Bible est le livre de l'archéologue. » Il n'est pas un archéologue, à l'heure actuelle, qui ne témoigne de son respect pour les écrits des prophètes, car chaque nouvelle découverte vient leur apporter un nouveau témoignage. Le Seigneur disait, au jour des Rameaux : « Si ceux-ci se taisent, les pierres mêmes crieront. » Beaucoup, hélas! se taisent ; d'autres parlent, mais trop timidement ; d'autres parlent, mais pour nier ou pour insuffler un demi-scepticisme ; mais « les pierres crient » à leur manière, que la Parole de l'Eternel est vraie, qu'elle est digne de notre entière confiance.

 

Notre but, dans cet ouvrage qui aurait pu être beaucoup plus étendu, est de faire connaître quelques-unes de ces confirmations incontestables apportées PAR l'archéologie à la Bible. Sans doute nous ne faisons pas dépendre notre foi des coups de pioche des terrassiers, ni des inscriptions des bas-reliefs ; nous savons que le salut est par la foi en Celui que la Bible exalte, le Dieu des prophètes et des apôtres, notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ; mais nous croyons que la foi en Lui nous attache au Livre qui chante « ses richesses insondables » et que ce qui fortifie notre confiance au Livre, fortifie aussi notre confiance au Héros du Livre. Nous croyons qu'il est légitime d'écouter ce cri des pierres que Dieu nous fait entendre et qu'il est nécessaire de montrer que les théories attentatoires, à des degrés divers, à la véracité du texte sacré, sont toujours contredites par la science historique. La critique négative n'a pour elle que le parti-pris ; le texte sacré a toujours pour lui l'archéologie.

C'est là ce que déclarent avec force les plus grands archéologues des temps modernes, les Edouard Naville, les Flinders Petrie, les Sayce, les Pinches, les William Ramsay, les Kyle, et tant d'autres. Nous ne pouvons mieux faire que de leur donner la parole; ils diront, mieux que nous ne le pouvons, les conclusions auxquelles les ont amenés leurs admirables travaux

... « Les faits historiques étudiés à la lumière des nouvelles méthodes, écrit le très regretté Ed. Naville, sont la base de la théorie que je présente... M'appuyant sur les arguments que m'a fournis la méthode historique, « j'ai eu le front », pour employer les expressions du Dr Briggs, l'un des critiques les plus conservateurs, « de rompre en visière avec la science de l'Ancien Testament dans tout le monde ». En revanche, on remarquera que la nouvelle ligne que j'ai suivie m'a ramené à l'ancienne vue traditionnelle sur la composition de plusieurs livres de l'Ecriture (1). »

A. Sayce écrit de son côté : « Le ton arrogant adopté parfois par la Haute critique n'a produit que de fâcheux résultats... Des assertions sans fondement ont été mises sur le même niveau que des faits certains, des conclusions hâtives ont été présentées comme des principes de science... Si l'archéologue osait suggérer que les faits qu'il avait découverts ne concordaient pas avec les théories du critique, on lui rappelait qu'il n'était pas un philologue... Avant d'accepter les conclusions du critique nous devons les mettre à l'épreuve, et cette épreuve n'est possible qu'à la lumière des monuments de l'Antiquité. Là seulement nous pouvons trouver les documents contemporains qui nous apportent un tableau vivant de l'époque et nous montrent si les tableaux donnés par les récits bibliques sont exacts ou si c'est la version des critiques qui est la vraie... L'archéologie orientale a confirmé le récit biblique d'une manière remarquable et condamné le scepticisme d'une critique hâtive ... ... L'histoire du passé, que la critique avait reléguée dans les limbes du doute, a été reconstruite par la découverte et l'étude des anciens monuments (2). »

 

Ecoutons maintenant l'archéologue Kyle, qui a eu le bonheur de découvrir en 1926 les ruines de Kirjath-Sépher : « L'archéologue cherche à connaître les faits tels qu'ils sont et non tels qu'ils auraient dû se produire selon telle ou telle théorie... Le problème ne consiste pas, dans la vie, la littérature et l'histoire, à déterminer des possibilités, mais à reconnaître ce qui s'est vraiment produit ; non pas à imaginer les diverses formes qu'un événement a pu revêtir, mais à discerner la manière précise dont cet événement s'est manifesté... L'histoire n'est, en définitive, que la vie écrite... Aucune théorie critique concernant la Bible ne peut être adoptée si elle n'a pas été éprouvée et confirmée par les faits d'ordre archéologique... Les archéologues ont vérifié la Bible sur un grand nombre de points. Ils ont, sans doute, appris bien des faits dont la Bible ne parle pas ; mais il est très important de mettre en lumière que, au cours de leurs multiples investigations, ils n'ont rien trouvé qui porte atteinte à la valeur narrative de la Bible. Aussi leur amour et leur confiance en la Bible ont-ils été plus intenses que jamais, parce qu'ils ont été convaincus qu'il est moralement impossible que la Bible se soit trompée dans ses données historiques sans que les archéologues s'en soient aperçus (3). »

Notre voeu ardent, en composant cet ouvrage, a été de dissiper des malentendus, de réfuter les accusations portées contre le saint Livre, de donner confiance en sa scrupuleuse exactitude, et de pousser au moins quelques âmes à se consacrer sans réserve à Celui dont les Ecritures ne cessent de parler avec l'autorité que donne l'Esprit de vérité.

1) Ed. NAVILLE, L'Archéologie de l'Ancien Testament, n. 6.

2) A. SAYCE, The Higher Criticism and the Verdict of the Monuments, P. 5, 162, 171.

3) M. KYLE, The Deciding Voice of the Monuments in Biblical Criticism. P. 36, 40, 295.

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