EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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DEUX TRAITS DE LA VIE DE TANTE EMMA DU LOCLE

Racontés par un pasteur.

Nos lecteurs se rappellent le merveilleux cas de transformation radicale que nous avons relaté il y a quinze jours sous le titre: Un Miracle au vingtième siècle».

Nous sommes heureux d’y ajouter le témoignage suivant, qui ne fait que confirmer la profondeur de la réalité, de la conversion de cette femme relevée de si bas, et si glorieusement métamorphosée par Dieu.

Un jour, aux Eplatures, par un de ces dégels de printemps qui faisait de la grand’route une mer de boue où s’enfonçait le pied tout entier, Emma Julie passait devant la cure; ma femme la vit s'avancer péniblement, brassant la boue et succombant sous son ballot de colportage; elle lui cria depuis la fenêtre ouverte:

— Pauvre Emma, vous avez beaucoup de peine aujourd’hui.

— Ça ne fait rien! Gloire à Dieu! répondit-elle, et continua sa route sans même se reposer un instant.

Une autre fois, les écoliers du Crêt-du-Locle se moquaient d’elle et quelqu’un lui dit:

— C'est bien méchant de se moquer ainsi de vous.

— CELA NE FAIT RIEN, répondit-elle gaiement, POURVU QUE LE SEIGNEUR JÉSUS NE SE MOQUE PAS DE MOI!

Ce sont là les deux traits qui me restent d’Emma-Julie, et j’ai pu constater plus d’une fois combien sa foi simple et confiante avait été en bénédiction à ceux à qui elle causait. Je l’ai aussi souvent citée à ceux qui critiquaient votre Armée du Salut pour dire que là où les Églises ou d’autres chrétiens n’avaient rien pu faire, c’est l’Armée du Salut qui a été l’instrument de Dieu pour sauver cette âme.

En avant 1910 07 09

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ERREUR MAUDITE

Il y a des insensés qui après avoir passé leur vie dans l’incrédulité et dans l’erreur, et après avoir renié Dieu par leurs paroles et leurs actions, n’ont pas le courage d’avouer qu’ils s’étaient trompés.

Quant à moi, j’éprouve le besoin de déclarer que c’est une erreur maudite qui m'a longtemps aveuglé; maintenant seulement, je vois clair, et celui qui me voit et me connaît doit avouer que si je prononce ces paroles, ce n’est pas que mes facultés intellectuelles soient affaiblies; car jamais mon esprit n’a été plus lucide ni sa force plus grande qu’en ce moment.

Des dernières paroles d’Henri Heine.

En avant 1910 07 09