EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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À CAUSE DE L’ÉVANGILE

Je fais tout à cause de l'Évangile, afin d’en avoir part. (1 Corinth. 9; 23.)

Qui de nous ne se sent pas humilié en présence d’une telle déclaration, d’un tel témoignage?

En tout cas, de pareilles paroles sont pour moi une condamnation. Car ce n’est pas un ange qui tient ce langage, mais un homme comme moi, en proie à de nombreuses luttes, embûches, tentations, par le fait même qu’il sert la cause de l’Évangile.

Ces fortes paroles sortent de la plume de l’apôtre Paul. «Je fais tout à cause de l’Évangile.»

Toutes ses actions sont mesurées, à cette règle admirable qu’est l’Évangile. Il la possède en lui-même. Il n’a pas besoin d’être instruit par les hommes ou même par la loi mosaïque.

Avant d’agir il consulte cette lumière et cette puissance divines, il trouve en elles un conseiller et une force.

Doit-il s’abstenir de parler?

Il le sait et il le peut.

Doit-il censurer, menacer, reprendre, intervenir dans des cas graves?

Il le sait et il le peut aussi.

Oui, l’Évangile n’est pas seulement une lumière lui indiquant son devoir — ce qui est déjà beaucoup —, mais une force, sa force, sa puissance.

L’Évangile est-il notre règle de conduite? Ou bien est-ce la gloire de ce monde, la fortune, le science, l’orgueil de la vie?

Laissons-nous juger à la lumière de cette parole: «Je fais tout à cause de l’Évangile afin d’y avoir part.»

Si l’Évangile est à la fois une lumière et une force, il est aussi une promesse.

Quelle belle association! Lumière, force et promesse.

C’est ce que fait le soleil dans le domaine de la nature. Il éclaire, fortifie et renferme les plus belles promesses. Il possède en lui-même, pour les terrains propices, toutes les moissons de l’avenir. Ces rayons répandent journellement à profusion des trésors inestimables.

Le laisser éclairer, pénétrer, réchauffer, mais c’est la vie qui se répand avec abondance!

OUI, JE FAIS TOUT À CAUSE DE L’ÉVANGILE, ENFIN D’Y AVOIR PART.

Mes dispositions intérieures sont telles que l’Évangile porte ses fruits en moi et je m’en rassasie déjà maintenant. Je goûte les puissances du siècle à venir, comme le dit l’apôtre. Mon horizon s’élargit.

C’est une part infinie qui m’est échue. Non pas les joies, les trésors de ce monde qui peuvent être limités, mais j’ai part à l’Évangile et je le répète, c’est une part infinie.

Je n'ai qu’à prendre, prendre encore,

ET LA PROVISION NE DIMINUE PAS.

Voilà le lot réservé à tout chrétien fidèle. Imitons l’apôtre et faisons tout à cause de l’Évangile, afin d’y avoir part.

En avant 1910 07 02