Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CONCLUSION

Quelques mots encore, et je finis.

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Vous qui jusqu'à présent avez repoussé avec dédain le livre de Dieu, méditez sur cette déclaration de l'Apôtre: «Prenez garde de ne mépriser point celui qui vous parle; car si ceux qui méprisaient celui qui leur parlait sur la terre ne sont point échappés, nous serons punis beaucoup plus, si nous nous détournons de Celui qui nous parle des cieux. Car aussi notre Dieu est un feu consumant (Héb., XII, 25-29.)

Un jeune homme, qui avait fait des Écritures le sujet des plus indignes moqueries, tomba malade. On appela un ministre de la religion, qui le trouva en proie à une affreuse agonie. Il essaya de le consoler; mais l'infortuné jeune homme lui répondit: À quoi bon me parler des compassions du Seigneur? je n'ai plus rien à espérer. Quand je me portais bien, j'étais tranquille; aujourd'hui, je vois la mort dans toute son horreur.

Mais regardez à Christ, reprit l'homme pieux. — Je vous dis, répliqua le mourant, que tout est inutile pour moi; il est trop tard! il est trop tard! Autrefois je pouvais prier; maintenant je ne le peux plus. Non! s'écria-t-il à plusieurs reprises, je ne peux plus prier!

Deux de ses anciens amis, étant survenus, essayèrent de le railler sur ses frayeurs. Mais le malade, se redressant tout à coup, et étendant la main, les dévoua à la justice du Dieu tout-puissant. D'autres vinrent sans obtenir plus de succès. Le malheureux, d'une voix qui faisait tressaillir d'épouvante les plus insensibles, prononçait sa propre condamnation. À mesure que la mort s'approchait, il semblait plus désespéré, et disait par intervalles: Ma Bible! oh! ma Bible! — Il retomba, se cacha la face, et, après une violente convulsion, il expira.

Ne vous exposez pas à une si effroyable fin. Qu'elle ne sonne jamais pour vous, l'heure, l'heure terrible, où vous seriez forcés de vous écrier, dans l'amertume de votre détresse: Christ ne me sert de rien; son sang répandu, ses invitations, ses promesses ne me servent de rien; je ne peux plus lire sa Parole; je ne peux plus prier!

Vous qui avez la Bible, mais qui ne la lisez point, quels que soient les motifs de cette négligence, vous êtes sans excuse devant le Seigneur. Vous serez bénis, si vous le voulez, et pourquoi ne le voulez-vous pas?

Le monde vous enseignera-t-il ce que vous devez faire pour être sauvés? Vous ouvrira-t-il la porte du ciel? Non, c'est Dieu seul; il ouvre et nul ne ferme; il ferme, et nul n'ouvre (Apoc., III, 7.). Hors de lui et de sa Parole, il n'y a ni science, ni sagesse, ni bonheur.

L'un des hommes les plus éminents de son siècle, Saumaise , qui avait étudié toute l'antiquité profane, et accompli des travaux qui attestent une immense érudition, disait en mourant: J'ai perdu le temps de ma vie, et si le Seigneur y ajoutait encore une année, je l'emploierais à lire les psaumes de David et les épîtres de saint Paul.

Que de fautes la lecture assidue des Écritures vous empêcherait de commettre! de quels malheurs elle vous garantirait!

Si j'avais écouté ma Bible, je ne serais pas ici, disait un vieux soldat qui venait d'être condamné par un conseil de guerre. J'avais une Bible dans ma jeunesse, mais je l'ai vendue. Oh! non, continuait-il en sanglotant, si j'avais écouté ma Bible, je ne serais pas ici!

Cette lamentable exclamation ne sera-t-elle pas répétée au-delà du tombeau par les insensés qui négligent l'étude de la Parole de Dieu? Ne diront-ils pas dans leur désespoir: Si nous avions écouté la Bible, nous ne serions pas ici!

Ils le diront, mais trop tard pour se convertir; et la sainte Parole, qui devait les arracher à l'abîme, ne servira plus, hélas! qu'à les y faire descendre.

Ne répondez point que vous lirez la Bible dans vos vieux jours, quand vous aurez plus de loisir. Si vous vieillissez loin d'elle et sans elle, il y a mille chances contre une que vous ne la lirez jamais.

La jeunesse est le temps des semailles; et celui qui ne sème pas, que moissonnera-t-il? Ayez pitié de vous-mêmes. Ne préparez pas à vos cheveux blancs les amertumes de l'incrédulité et les frayeurs de la mort. Ne vous amassez pas la colère pour le jour de la colère. Écoutez, écoutez le Dieu d'amour qui vous dit: Mon fils, donne-moi ton cœur! et qui vous promet en échange le bonheur éternel.

Vous qui lisez la Bible, mais qui n'en retirez aucun fruit; vous qui n'êtes ni éclairés par elle, ni sanctifiés, ni consolés, vous avez à faire un sérieux examen de conscience.

La Parole de Dieu a toujours en soi la même vertu, et c'est vous qui l'avez rendue stérile et impuissante. Vous n'avez pas, en lisant les Écritures, prié comme il fallait prier. Vous avez prétendu accomplir la moitié de votre délivrance, mériter par vos propres œuvres la moitié de votre bonheur, vous appuyer à demi sur Dieu, à demi sur le monde, et votre cœur partagé a été inconstant dans toutes ses voies.

Conscience! conscience! parle, et ne te tais point. Apprends à ces hommes qui se plaignent de la Bible que c'est d'eux seuls qu'ils doivent se plaindre. Déchire les voiles trompeurs dont ils se couvrent; enseigne-leur à tout demander, à tout espérer de Dieu, et reconduis-les à l'Écriture avec l'œil simple du petit enfant et l'humble cœur du péager.

Vous enfin qui, satisfaits d'avoir et de lire la Bible, paraissez oublier que vos frères en ont besoin comme vous, ne sentirez-vous pas combien cet oubli est condamnable devant Dieu et devant les hommes?

Soyez donc d'accord avec vous-mêmes; soyez conséquents dans vos convictions et dans vos espérances. Priez et donnez; faites plus, agissez de toutes vos forces, ou plutôt de toutes celles que le Seigneur vous accorde pour que sa Parole, portée aux quatre vents du ciel, comme une sainte semence, aille féconder les nations et créer un nouveau monde moral.

La prophétie annonce que la terre sera remplie de la connaissance de la gloire de l'Éternel, comme les eaux couvrent la mer (Habac, II, 14.). C'est à nous d'y mettre la main. Soyons actifs, généreux, persévérants, pleins de foi et du Saint-Esprit. Ne reculons pas lâchement devant les obstacles, et n'allons pas nous dire, en nous asseyant au bord de la route: Qui ôtera la pierre du sépulcre? Poursuivons notre chemin avec confiance, et quand nous arriverons, voici, la pierre sera ôtée par un bras plus puissant que le nôtre.

Dieu saint et bon, Père de Jésus-Christ, et qui nous permets, dans les grandes compassions, de te nommer notre Père; toi qui nous as donné ta Parole comme une lampe qui luit dans un lieu obscur, daigne en faire sentir à tous les hommes le prix infini!

Seigneur, achève ton ouvrage; renverse les barrières qui s'opposent encore à la propagation de ta sainte Écriture; ouvre-lui partout de nouvelles voies, et qu'elle puisse, d'une extrémité de la terre à l'autre, guérir ceux qui ont le cœur froissé, publier la liberté aux captifs, le recouvrement de la vue aux aveugles, et conduire nos pas au chemin de la paix, jusqu'à ce que tu nous reçoives dans tes tabernacles éternels!

FIN.


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