Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

TROISIÈME RECHERCHE

DE QUELLE IMPORTANCE IL EST DE PRATIQUER LA SANCTIFICATION.


Il n'est donc pas Chrétien, l'homme qui ne désire pas ressembler à Jésus.
Non, il n'est pas de Christ, celui qui ne veut pas marcher comme Christ a marché lui-même!
«L'affection de la chair n'est pas la vie de Dieu: elle est la mort.»

L'âme qui ne recherche pas la Sainteté, ne fut donc jamais unie à Celui qui est LE SAINT.

En vain donc un homme dira qu'il connaît Jésus et qu'il en communion avec lui; qu'il est dans la foi; qu'il a renoncé à sa propre justice; qu'il n'a d'espoir qu'au sang de l'Agneau; qu'il possède en son cœur le témoignage de l'Esprit; qu'il est donc assuré d'être un enfant de Dieu.
En vain aussi cet homme parlera-t-il en théologien sur la Grâce et le Salut; en vain saura-t-il prier avec abondance et ferveur, et proclamer avec puissance les vérités de la foi;... si ce disciple-là, tout admiré qu'il est peut-être, et tout entouré qu'il est d'une multitude qui l'écoute, marche dans les ténèbres et ne garde pas les commandements du seigneur, «il n'est qu'un menteur, dit l'Esprit-Saint, et il n'agît pas selon la vérité; car en Dieu, qui est lumière, il n'est point de ténèbres- 1 Jean I, 5-7; II, 4.

Et c'est ici que je voudrais conjurer chacun de vous d'être recueilli et très grave en la présence de l'Éternel, et de rechercher, sans préjugé, dans sa conscience et dans l'habitude de sa vie, quel est le caractère de sa religion.
Je voudrais donc vous engager, ô mes Amis! à bien considérer, qu'il est une fausse Sainteté, une spécieuse imitation de la foi, qui, sous une belle apparence de dévotion et d'intégrité, n'est qu'un produit de l'orgueil, une ruse et une tromperie de Satan, une fatale illusion qui endort les âmes, les enveloppe d'un filet de sécurité, et finalement les perd. Oui, je voudrais ranimer votre pur entendement, et vous amener à ce sérieux examen, de peur que, séduits par la plus funeste erreur, vous ne soyez enfin trouvés avoir rêvé le salut et la vie sans les avoir jamais connus.

Oh! examinez-vous donc et vous éprouvez vous-mêmes, afin de voir si la Sanctification, si l'amour et la recherche de la céleste Sainteté est en vous.
Si votre conduite est vraiment celle des Chrétiens;
Si c'est de la vie de Christ que vous vivez;
Si votre marche ici-bas est bien l'œuvre de cet Esprit qui n'est pas du monde, mais de Dieu!
Qui de vous craindrait cet examen?
Qui de vous s'en éloignerait, par la peur de voir que jusqu'à ce jour il s'est abusé sur sa croyance, et que toutes ses œuvres de justice n'ont été que «le retentissement de l'airain et le bruit de la cymbale?»

Ah! combien ne vous est-il pas meilleur de connaître «votre pauvreté, votre aveuglement, votre misère et votre nudité, que de vous vanter sans raison d'être riches, vêtus et dans l'abondance!»
C'est pourquoi, reportez courageusement; vos yeux sur le cours de votre vie, et voyez si les caractères de la vraie Sanctification s'y sont trouvés. 

Recherchez d'abord si son Principe vous a fait agir: si votre adoption en Christ a été la source de votre obéissance; si ç'a été comme enfants de Dieu, comme assurés d'être ses élus, que vous l'avez écouté, que vous l'avez craint; si donc vous vous êtes réjouis de la justification de votre âme, avant que de vous appliquer aux œuvres de Sainteté; si vous avez dit à Dieu, en les pratiquant, Tu es mon Père et je suis aimé de toi: c'est pourquoi, Seigneur! je te sers avec amour? - Apoc. III, 17.

Recherchez, aussi, si la Substance de ces bonnes œuvres a été Jésus, révélé en vous par le Père, uni à votre âme par la foi, et puissamment manifesté à votre cœur, comme la vie éternelle et glorieuse.

Voyez et reconnaissez, sans erreur, si le Fils de Dieu a été réellement pour vous la lumière qui éclairait votre sentier, la joie et l'énergie de votre âme, le modèle de vos actions et leur beauté: en un mot, si c'est de Christ que vous avez été revêtus au milieu du monde, et si c'est lui que vous avez reproduit dans vos mœurs.

Recherchez enfin si vos œuvres ont été accomplies dans votre intention par l'efficace du Saint-Esprit; si, enseignes par lui, vous avez su discerner la volonté de Dieu; si vous l'avez trouvée «bonne, agréable et parfaite;» si donc vos pensées et votre obéissance, soumises par cet Esprit au Seigneur Jésus, ont eu pour but la gloire du Fils de Dieu; si vous l'avez confessé devant les hommes; si vous avez pris et porté sa croix sans honte, et si ses adorateurs et ses amis ont été par vous avoués, fréquentés, accueillis et soutenus.

Voyez, voyez ces choses par vous-mêmes et avec le plus grand soin; car que vous en reviendra-t-il, si, vous étant trompés jusqu'à ce jour, vous vous trompez encore jusqu'à la fin de cette vie?
Si votre Sanctification n'a été jusqu'à présent que de la morale humaine, quel gain sera-ce pour vous que de la continuer?
Si, contents que vous avez été dans votre ignorance ou dans vos illusions, d'être d'honnêtes gens devant le monde, des cœurs compatissants et charitables, des personnes de dévotion, des modèles de décence religieuse, vous vous contentez encore de cela, quel profit vous sera-ce, finalement, de n'avoir été que des Chrétiens d'éducation et d'habitude, de n'avoir eu de piété que dans l'imagination, et de vous être nourris d'émotions, de rêveries et du plus trompeur espoir?

Dites, Hommes séduits! quelle sera la valeur de cette fausse monnaie, en ce jour décisif où Dieu la pèsera dans la balance fidèle de sa Parole, où les secrets des cœurs seront manifestes, où l'Évangile aura son entier, son éternel accomplissement? 

«Voilà, vous dit maintenant cette Loi parfaite, vous portez le nom de Chrétiens, vous vous reposez en confiance sur la lettre de l'Évangile, et vous vous vantez du nom du Sauveur. Vous connaissez aussi sa volonté et savez discerner ce qui lui est contraire, instruits que vous êtes par sa loi....
Mais oubliez-vous que cet homme-là n'est pas Chrétien, qui ne l'est qu'au-dehors, par le baptême d'eau, lequel ne concerne que la chair; et que celui-là seul est en effet Chrétien, qui est tel intérieurement, par le baptême du cœur, qui est celui de l'Esprit, et non de la lettre, et dont la louange n'est pas des hommes, mais est de Dieu?
»

Oubliez-vous donc, ajoute-t-elle, que si votre service n'est que celui des lèvres, des cérémonies et des formes, il n'est pas celui que demande le Père, qui n'a pas requis de vous que vous entriez dans son Tabernacle avec des cœurs incirconcis, et que vous lui rendiez un culte où ne se trouve ni la vérité ni l'Esprit: un culte mort à ses yeux et inutile pour vos âmes? - Rom. II, 16; Jean IV, 23.

Il doit donc vous suffire, vous dirai-je en insistant sur ces paroles, d'avoir été, peut-être, jusqu'à ce jour des sarments couverts de feuilles, il est vrai, mais dépourvus des fruits du Vrai Cep; c'est-à-dire d'avoir été Chrétiens, d'avoir été saints, d'avoir été religieux comme on l'est dans le monde.
C'est comme on l'est dans le ciel, qu'il vous faut l'être maintenant; car c'est en l'étant ainsi dès la terre, que vous continuerez à l'être aux cieux.
Si vous n'avez été que Chrétiens charnels ici-bas, vous ne serez dans l'éternité que des Chrétiens réprouvés, qu'un métal de faux aloi, qu'un peuple au rang des hypocrites. Car Dieu l'a déclaré: Lui-même, en ce jour-là, sera «comme celui qui se tient au fourneau et qui affine l'or et l'argent.»

Vos œuvres d'à présent oui, vos Bonnes Oeuvres, vos vertus, passeront à son essai; et qui de vous présumerait de le tromper, ou penserait qu'il se trompera lui-même, et qu'il oubliera ce qu'il a dit aux hommes, ce qu'il vous redit à cette heure, Sans la Sanctification, nul ne verra Dieu? Mal. III, 3.

Paroles positives et sans équivoque!
Point de Sanctification sur la terre: point de salut dans le ciel; point de vue de Dieu; point de félicité!

Mais, déclarent-elles aussi, Point de Sainteté où n'est pas l'Esprit-Saint, l'Esprit de Jésus, l'Esprit d'adoption.
Donc, concluent-elles, ce n'est pas à vous qu'appartient le ciel, si ce n'est par l'Esprit de foi, de paix, d'amour de Dieu et des frères, de communion avec Jésus, d'espérance de sa gloire, qui vous anime et vous fait agir!...

Oh! quelle conclusion! disent ceux de vous que cela concerne.... Que nous faut-il donc faire?
Ce que Dieu vous dit, et qui est aussi facile à comprendre que doux à pratiquer: «Amendez-vous, prononce-t-il, croyez en Jésus, et soyez baptisés de cet Esprit» qui vous manque, et qui seul peut vous sanctifier.

Oui, amendez-vous et croyez en Jésus; car ce n'est pas croire en lui que d'être dans un Évangile imaginaire, dans l'orgueil de sa propre justice, dans une religion sentimentale ou rêveuse, dans une dévotion factice, où l'âme se forme et façonne elle-même en Chrétien, puis vient féliciter Dieu de l'acquisition qu'il va faire d'elle pour orner son royaume.
Non, croire en Jésus n'est pas cela; mais c'est croire en effet, et de cœur, ce que Dieu dit de Jésus.

C'est donc être humilié, d'abord comme un pauvre pécheur qui n'a ni dignité, ni justice, ni œuvres, ni vertus qu'il puisse présenter à Dieu; et c'est reconnaître, pour soi-même, que s'il n'est point de Sauveur, l'on est perdu, et perdu justement.

C'est croire ensuite, et de tout son cœur, que Dieu a donné au monde un Sauveur; non pas un Aide, qui vînt assister le pécheur en ses efforts, mais UN SAUVEUR, un Rédempteur, qui a déjà, et pour l'éternité, sauvé complètement ceux pour lesquels il a été donné de Dieu, et qui seul, par conséquent, est la vie éternelle, le salut.

C'est croire, par cela même, en lui, en se tournant vers ce Sauveur avec confiance, comme le débiteur failli se repose sur la caution qui le relève; et en recevant d'un cœur reconnaissant cette promesse de Dieu, «Celui qui croit au Fils a la vie éternelle.»

C'est donc croire, sur la Parole de Dieu, qu'on a la vie en Jésus, par la foi en lui, et qu'on est ainsi, dans cette grâce, un pécheur justifié, un homme racheté de la malédiction, un enfant de Dieu; un Chrétien. - Jean III, 16; Rom. VI, 23; Jean VI, 47.

Croyez ainsi, et vous recevrez l'accomplissement de la Promesse, le don de l'Esprit-Saint; et alors, du rocher de votre cœur, frappé par la puissante Parole de Jésus, sortira l'eau de Sainteté, qui jaillira jusque dans la vie éternelle.
Alors, connaissant la charité du Père envers vous, vous voudrez lui rendre amour pour amour, en gardant ses statuts, en imitant votre Sauveur, en vivant de sa vie; et vos œuvres seront enfin des œuvres bonnes, parce qu'elles auront un bon Principe, une bonne Substance et une bonne Efficace; car elles seront faîtes en Jésus et pour lui.

C'est là le chemin, et il n'en est point d'autre. C'est ainsi, ô Enfants des hommes! c'est par la foi en Jésus, dans sa lumière, selon sa Parole et par son Esprit, que se commence, se poursuit et s'achève la Sanctification.
O Vous donc qui ne la pratiquez pas, et qui marchez dans les sentiers de la mort! croyez en Jésus, et vous deviendrez saints! Que vos âmes écoutent et reçoivent les paroles de la vie, et elles vivront, et leurs œuvres aussi seront vivantes.

Et que vous dirai-je, à Vous qui, par l'ineffable don du Père, avez reçu gratuitement de croire en Jésus et d'être baptisés de son Esprit !... Ah! bien-aimés Frères! vous dirai-je, c'est à nous, Enfants de Dieu, Rachetés de Christ, Temples de l'Esprit-Saint, à rechercher d'un cœur fidèle cette Sanctification qui est la volonté de notre Seigneur.

C'est à nous, Troupeau de ce bon Berger, à l'aimer et à le suivre au travers d'une génération qui le méconnaît, au milieu de laquelle, hélas! il est presque un étranger, un intrus, et qui, dans son ignorance, nous croit ennemis de la Sainteté, parce que nous sommes amis de la Grâce.

C'est à nous, Enfants de lumière, à la détromper, en faisant briller à ses yeux la lampe bien ardente et pure de notre piété sincère, de notre charité soutenue, de notre modération et de notre paix, comme aussi, de notre joie céleste, de notre vivante et ferme attente du salut.

Oui, bien-aimés Frères! c'est à nous à bien comprendre quel est ce privilège que la Grâce de l'Éternel nous a donné, d'être les serviteurs du Dieu vivant, d'être ses fils et ses filles, d’être «des vaisseaux à honneur, mis à part pour le service d'un tel Seigneur, et destinés à la Sainteté!» (2 Tim. II, 21.) 

C'est à nous à sentir tout ce que dit le Sauveur, quand il nous rappelle que nous sommes le sel de la terre, des témoins pour la vérité de l'Évangile, pour le grand Nom de notre Dieu, pour la gloire de notre Roi clément, tout-puissant et magnifique.

C'est à nous, Peuple enseigné de Dieu, à discerner, que comme Noé, ayant été averti par l'Éternel des choses qui ne se voyaient pas encore, craignit et bâtit l'Arche pour la conservation de sa famille, et par cette œuvre de sa foi, condamna le monde incrédule, (Héb. XI, 57), de même, nous aussi, avertis que nous sommes des choses de l'éternité que nous ne voyons pas; sachant que ce monde sera jugé, que le feu consumera cette terre, et que «les impies ne subsisteront pas dans l'assemblée des justes,» nous devons, avec la même foi que Noé, et sur les mêmes promesses, bâtir, à la vue de nos contemporains, le solide édifice d'une vraie Sanctification, et par elle, porter chaque jour témoignage que nous ne sommes du monde ni par notre croyance, ni par nos mœurs; ni par notre obéissance actuelle, ni par notre espérance de l'éternité.

Ne sera-ce pas ainsi, mes Frères! que nous fermerons la bouche aux gens ignorants ou malins qui élèvent contre notre très sainte foi l'accusation qu'elle est ennemie de la Sainteté, parce qu'elle récuse les Oeuvres, comme moyen de salut? 

Qu'auront-ils à dire, lorsqu'ils vous verront marcher de force en force au chemin de lumière, et vous appliquer sans relâche et pleins d'ardeur, à toute bonne œuvre?

Diront-ils, alors, que la Grâce est dangereuse et que sa prédication corrompt le peuple, ou supposeront-ils que «le Chrétien pèche pour que cette Grâce abonde,» lorsqu'ils vous verront haïr le péché et vous appliquer à la justice?
Ne seront-ils pas, au contraire, confus et réduits au silence?

Comme aussi, Chrétiens! n'est-ce pas votre sainte conversation qui doit gagner à la cause de la glorieuse liberté des Enfants de Dieu, ceux de nos Frères que leurs doutes ou leurs craintes retiennent encore dans le monde?
Quand ils verront avec quelle joie vous portez le joug de Jésus; avec quelle franchise vous vous chargez de sa croix; avec quelle constance vous «fuyez le mal et vous vous collez au Bien;» avec quelle loyauté vous servez le Seigneur; et, en même temps, avec quelle joyeuse espérance vous approchez de la rencontre de votre Dieu, ils comprendront, enfin, que c'est «un peuple affranchi» qui combat sous la bannière de Christ, et que ce n'est pas suivre et confesser ce grand Roi, que se tenir en arrière, loin de son opprobre, loin de ses enfants, loin de cette allégresse que l'Église doit montrer en se rendant vers sa patrie. 

Mais, surtout, mes Frères bien-aimés! n'est-ce pas en vous appliquant, chaque jour, à la Sanctification, que d'un côté «vous vous affermirez dans la jouissance de votre vocation céleste et de l'élection souveraine de l'Éternel,» et que d'un autre côté, «vous vous préparerez une marche libre et glorieuse vers le Royaume de Dieu?»

Regardez de quelle manière plusieurs Disciples se traînent dans le sentier de la Grâce, au lieu d'y courir avec chant de triomphe.
D'où cela vient-il?
Pourquoi cette tristesse, ce mécontentement et ces plaintes, comme s'ils n'avaient reçu de Dieu qu'un demi-salut?
Ah! c'est qu'ils sont infidèles, négligents et lâches dans la Sanctification. Ils portent peu de fruits, et notre Père les honore peu. Ils s'inquiètent peu de vivre avec Jésus et de l'imiter, et «Jésus ne vient point souper avec eux, et n'habite point dans leur cœur.»

Voyez, au contraire, avec quelle sérénité, quelle égalité de marche, quelle fermeté et quel courage, d'autres Disciples se hâtent sur le beau chemin de la Grâce. La paix les entoure, la force les soutient, la résignation les console, et l'espérance semble les introduire déjà dans la vue et la possession du repos des cieux.
D'où cela vient-il?
Ont-ils reçu un meilleur, un plus complet Sauveur que celui de leurs frères. Ah! ce qu'ils ont reçu, ce qu'ils retiennent avec soin, c'est d'être «fidèles dans le peu» qu'ils possèdent; c'est «de mettre à la banque le talent qui leur est confié», c'est de «ne pas contrister l'Esprit» qui les enseigne et les guide; c'est de «se proposer constamment Jésus comme leur modèle; c'est de ramener sur lui tous leurs regards, et de poursuivre simplement, mais sincèrement aussi, la portion du chemin qui leur est ouverte, et qu'ils doivent fournir aujourd'hui.»

Car c'est aujourd'hui, Chrétiens! et non pas hier, ni demain, que notre Sanctification doit s'opérer, doit s'avancer. Nous sommes à Jésus, et... c'est aujourd'hui. Hier n'est plus; notre vie est une vapeur; demain est donc pour nous... l'éternité!

Aujourd'hui, aujourd'hui donc, ô mes Frères! aimons et servons ce bon Dieu qui nous a aimés le premier et qui nous aimera toujours.
Aujourd'hui n'est pas si long, Bien-aimés !... et ce n'est que ce temps-là, que ces heures-là, que notre Sauveur nous demande de lui consacrer. C'est donc, après tout, un petit nombre de moments qu'il nous dit de sanctifier par sa présence, par sa Parole en nos cœurs, par notre amour pour lui, par notre docilité à l'Esprit de sa grâce. Et c'est quelques-uns de ces jours-là, tous comptés par lui, et que nous ne passons qu'un à un, qu'il nous encourage à lui dédier, afin qu'il y soit le premier dans nos affections, pour les rendre saintes, et qu'après cette courte durée, il «soit tout à notre âme,» pour la combler de félicité!

Comparez donc, Amis du Sauveur! ce petit espace où vous avez à marcher, ce moment où vous avez à obéir, avec l'infini du Royaume éternel, avec le repos et la gloire sans limites et sans mesure de la demeure que Christ tient prête pour son peuple, et voyez si vous voulez, de sang-froid et avec réflexion, retrancher quelque portion de ce temps, pour n'y être pas saints, pour y fuir Jésus, pour y contrister l'Esprit de grâce, pour y méconnaître et notre Père et son amour; pour y saisir et y boire, en cachette, la coupe du monde; pour y effacer quelques-uns des traits de l'image de Christ en vous; pour y renier votre Sanctification!

Si vous voulez le faire, faites-le; et dès ce moment; Dites-moi donc, ici, combien vous voulez de temps, sur les heures de ce jour, pour y oublier Jésus?...
Est-ce deux heures? Une heure?... Demi-heure?... Combien ?... Afin qu'avec vous je puisse pleurer sur cette heure où vous aurez dit à Dieu que vous ne l'aimez plus, et à Jésus, qu'il n'est plus la portion de votre âme.

Mais, comme il est impossible qu'une telle insulte sorte jamais de votre cœur, faites donc en sorte qu'elle ne sorte pas non plus de vos œuvres; et pour cela veillez, oh! veillez sur vous-mêmes; et, dans cette vigilance, usez de tous les moyens de Sanctification que votre Seigneur vous confie. Vous les connaissez:

C'est sa Parole; prédication, lecture, étude, méditation.
C'est la Prière humblement, fréquemment, avec ferveur, avec foi.
C'est la Résignation: renoncez, oh! renoncez à vous-mêmes, et préférez Dieu et sa gratuité à votre vie.

car il vient.
C'est, enfin, c'est par-dessus tout, l'Amour: oh! si vous y laissez aller votre âme; si Dieu est aimé de vous; s'il est en effet aimable à vos yeux; s'il est précieux à votre cœur, tout est gagné pour vous: son commandement n'est plus pénible; il est accueilli, il est suivi, il est gardé,... et la Sanctification s'opère.

O Disciple de Jésus! ouvre donc les yeux, et vois à ton côté ton Seigneur, et au-dessus de toi le ciel ouvert avec le trône de Grâce où siège ton Dieu, et cette lumière qui descend, qui t'enveloppe, qui te pénètre, et qui t'apporte, de la part du Consolateur, la force et la sérénité.
Que veux-tu de plus, pour être lié à ton Dieu et à son obéissance? Il se donne à toi lui-même: eh bien! donne-toi donc à lui, de ton côté; et tandis que, dans les ténèbres du siècle présent, les pauvres pêcheurs qui ne connaissent ni Jésus, ni la Sainteté, se feront de leur fausse sagesse, de leur morte et terrestre Morale, des idoles qui périront avec le monde; tandis que les hommes doubles de cœur, tout en disant qu'ils adorent et qu'ils suivent Jésus, oublieront, cependant, ou repousseront la Sanctification, et descendront ainsi toujours plus avant dans les ténèbres, tout en parlant de la lumière.

Toi! Chrétien! tu auras la consolation de voir que ce n'est pas en vain que tu cherches à plaire à ton Dieu, mais que la même main qui t'a planté en Jésus, t'affermit de jour en jour en sa communion, et que le même Esprit qui t'a dit, «Sois saint,» fait en toi, chaque jour, un progrès, et «glorifie ainsi en toi le beau Nom de ton Sauveur, et toi en lui, selon la grâce de Jésus-Christ, notre Dieu et Seigneur2 Thess. I, 12.

O! bienheureuse Famille de Dieu, qui obéis ici-bas à ton Père, parce que tu l'aimes, et qui sais que tu le verras Bientôt dans le ciel!

FIN

Chapitre précédent Table des matières -