Il
n'est
donc pas Chrétien, l'homme qui ne désire pas ressembler à Jésus.
Non, il n'est pas de Christ, celui qui ne veut pas marcher comme
Christ a marché lui-même!
«L'affection de la chair n'est pas la vie de
Dieu: elle est la mort.»
L'âme qui ne recherche pas la Sainteté, ne fut donc jamais unie à Celui qui est LE SAINT.
En
vain
donc un homme dira qu'il connaît Jésus et qu'il en communion avec
lui; qu'il est dans la foi; qu'il a renoncé à sa propre justice;
qu'il n'a d'espoir qu'au sang de l'Agneau; qu'il possède en son
cœur le témoignage de l'Esprit; qu'il est donc assuré d'être un
enfant de Dieu.
En vain aussi cet homme parlera-t-il en théologien sur la Grâce et
le Salut; en vain saura-t-il prier avec abondance et ferveur, et
proclamer avec puissance les vérités de la foi;... si ce
disciple-là, tout admiré qu'il est peut-être, et tout entouré
qu'il est d'une multitude qui l'écoute, marche dans les ténèbres
et ne garde pas les commandements du seigneur, «il
n'est
qu'un menteur,
dit l'Esprit-Saint, et il n'agît pas selon la vérité; car en
Dieu, qui est lumière, il n'est point de ténèbres.» -
1
Jean I, 5-7; II,
4.
Et
c'est
ici que je voudrais conjurer chacun de vous d'être recueilli et
très grave en la présence de l'Éternel, et de rechercher, sans
préjugé, dans sa conscience et dans l'habitude de sa vie, quel est
le caractère de sa religion.
Je voudrais donc vous engager, ô mes Amis! à bien considérer,
qu'il est une fausse Sainteté, une spécieuse imitation de la foi,
qui, sous une belle apparence de dévotion et d'intégrité, n'est
qu'un produit de l'orgueil, une ruse et une
tromperie de Satan, une fatale illusion qui endort les âmes, les
enveloppe d'un filet de sécurité, et finalement les perd. Oui, je
voudrais ranimer votre pur entendement, et vous amener à ce
sérieux examen, de peur que, séduits par la plus funeste erreur,
vous ne soyez enfin trouvés avoir rêvé le salut et la vie sans les
avoir jamais connus.
Oh!
examinez-vous
donc et vous éprouvez vous-mêmes, afin de voir si la
Sanctification, si l'amour et la recherche de la céleste Sainteté
est en vous.
Si votre conduite est vraiment celle des Chrétiens;
Si c'est de la vie de Christ que vous vivez;
Si votre marche ici-bas est bien l'œuvre de cet Esprit qui n'est
pas du monde, mais de Dieu!
Qui de vous craindrait cet examen?
Qui de vous s'en éloignerait, par la peur de voir que jusqu'à ce
jour il s'est abusé sur sa croyance, et que toutes ses œuvres de
justice n'ont été que «le retentissement de
l'airain et le bruit de la cymbale?»
Ah!
combien
ne vous est-il pas meilleur de connaître «votre
pauvreté,
votre aveuglement, votre misère et votre nudité, que de vous
vanter sans raison d'être riches, vêtus et dans l'abondance!»
C'est pourquoi, reportez courageusement; vos yeux sur le cours de
votre vie, et voyez si les caractères de la vraie Sanctification
s'y sont trouvés.
Recherchez d'abord si son Principe vous a fait agir: si votre adoption en Christ a été la source de votre obéissance; si ç'a été comme enfants de Dieu, comme assurés d'être ses élus, que vous l'avez écouté, que vous l'avez craint; si donc vous vous êtes réjouis de la justification de votre âme, avant que de vous appliquer aux œuvres de Sainteté; si vous avez dit à Dieu, en les pratiquant, Tu es mon Père et je suis aimé de toi: c'est pourquoi, Seigneur! je te sers avec amour? - Apoc. III, 17.
Recherchez, aussi, si la Substance de ces bonnes œuvres a été Jésus, révélé en vous par le Père, uni à votre âme par la foi, et puissamment manifesté à votre cœur, comme la vie éternelle et glorieuse.
Voyez et reconnaissez, sans erreur, si le Fils de Dieu a été réellement pour vous la lumière qui éclairait votre sentier, la joie et l'énergie de votre âme, le modèle de vos actions et leur beauté: en un mot, si c'est de Christ que vous avez été revêtus au milieu du monde, et si c'est lui que vous avez reproduit dans vos mœurs.
Recherchez enfin si vos œuvres ont été accomplies dans votre intention par l'efficace du Saint-Esprit; si, enseignes par lui, vous avez su discerner la volonté de Dieu; si vous l'avez trouvée «bonne, agréable et parfaite;» si donc vos pensées et votre obéissance, soumises par cet Esprit au Seigneur Jésus, ont eu pour but la gloire du Fils de Dieu; si vous l'avez confessé devant les hommes; si vous avez pris et porté sa croix sans honte, et si ses adorateurs et ses amis ont été par vous avoués, fréquentés, accueillis et soutenus.
Voyez,
voyez
ces choses par vous-mêmes et avec le plus grand soin; car que vous
en reviendra-t-il, si, vous étant trompés jusqu'à ce jour, vous
vous trompez encore jusqu'à la fin de cette vie?
Si votre Sanctification n'a été jusqu'à présent que de la morale
humaine, quel gain sera-ce pour vous que de la continuer?
Si, contents que vous avez été dans votre ignorance ou dans vos
illusions, d'être d'honnêtes gens devant le monde, des cœurs
compatissants et charitables, des personnes de dévotion, des
modèles de décence religieuse, vous vous contentez encore de cela,
quel profit vous sera-ce, finalement, de n'avoir été que des
Chrétiens d'éducation et d'habitude, de n'avoir eu de piété que
dans l'imagination, et de vous être nourris d'émotions, de
rêveries et du plus trompeur espoir?
Dites, Hommes séduits! quelle sera la valeur de cette fausse monnaie, en ce jour décisif où Dieu la pèsera dans la balance fidèle de sa Parole, où les secrets des cœurs seront manifestes, où l'Évangile aura son entier, son éternel accomplissement?
«Voilà, vous dit maintenant cette Loi parfaite, vous portez le nom de Chrétiens, vous vous reposez en confiance sur la lettre de l'Évangile, et vous vous vantez du nom du Sauveur. Vous connaissez aussi sa volonté et savez discerner ce qui lui est contraire, instruits que vous êtes par sa loi....Oubliez-vous donc, ajoute-t-elle, que si votre service n'est que celui des lèvres, des cérémonies et des formes, il n'est pas celui que demande le Père, qui n'a pas requis de vous que vous entriez dans son Tabernacle avec des cœurs incirconcis, et que vous lui rendiez un culte où ne se trouve ni la vérité ni l'Esprit: un culte mort à ses yeux et inutile pour vos âmes? - Rom. II, 16; Jean IV, 23.
Il
doit
donc vous suffire, vous dirai-je en insistant sur ces paroles,
d'avoir été, peut-être, jusqu'à ce jour des sarments couverts de
feuilles, il est vrai, mais dépourvus des fruits du Vrai Cep;
c'est-à-dire d'avoir été Chrétiens, d'avoir été saints, d'avoir
été religieux comme on l'est dans le monde.
C'est comme on l'est dans le ciel, qu'il vous faut l'être
maintenant;
car c'est en l'étant ainsi dès la terre, que vous continuerez à
l'être aux cieux.
Si vous n'avez été que Chrétiens charnels ici-bas, vous ne serez
dans l'éternité que des Chrétiens réprouvés, qu'un métal de faux
aloi, qu'un peuple au rang des hypocrites. Car Dieu l'a déclaré:
Lui-même, en ce jour-là, sera «comme celui
qui se tient au fourneau et qui affine l'or et l'argent.»
Vos œuvres d'à présent oui, vos Bonnes Oeuvres, vos vertus, passeront à son essai; et qui de vous présumerait de le tromper, ou penserait qu'il se trompera lui-même, et qu'il oubliera ce qu'il a dit aux hommes, ce qu'il vous redit à cette heure, Sans la Sanctification, nul ne verra Dieu? Mal. III, 3.
Paroles
positives
et sans équivoque!
Point de Sanctification
sur la terre: point de salut dans le ciel; point de vue de Dieu;
point de félicité!
Mais,
déclarent-elles
aussi, Point de Sainteté où
n'est pas l'Esprit-Saint, l'Esprit de Jésus, l'Esprit
d'adoption.
Donc, concluent-elles, ce n'est pas à vous qu'appartient le ciel,
si ce n'est par l'Esprit de foi, de paix, d'amour de Dieu et des
frères, de communion avec Jésus, d'espérance de sa gloire, qui
vous anime et vous fait agir!...
Oh!
quelle
conclusion! disent ceux de vous que cela concerne.... Que nous
faut-il donc faire?
Ce que Dieu vous dit, et qui est aussi facile à comprendre que
doux
à pratiquer: «Amendez-vous, prononce-t-il,
croyez en Jésus, et soyez baptisés de cet Esprit» qui
vous manque, et qui seul peut vous sanctifier.
Oui,
amendez-vous
et croyez en Jésus; car ce n'est pas croire en lui que d'être dans
un Évangile imaginaire, dans l'orgueil de sa propre justice, dans
une religion sentimentale ou rêveuse, dans une dévotion factice,
où l'âme se forme et façonne elle-même en Chrétien, puis
vient féliciter Dieu de l'acquisition qu'il va faire d'elle pour
orner son royaume.
Non, croire en Jésus n'est pas cela; mais c'est croire en effet,
et de cœur, ce que Dieu dit de Jésus.
C'est donc être humilié, d'abord comme un pauvre pécheur qui n'a ni dignité, ni justice, ni œuvres, ni vertus qu'il puisse présenter à Dieu; et c'est reconnaître, pour soi-même, que s'il n'est point de Sauveur, l'on est perdu, et perdu justement.
C'est croire ensuite, et de tout son cœur, que Dieu a donné au monde un Sauveur; non pas un Aide, qui vînt assister le pécheur en ses efforts, mais UN SAUVEUR, un Rédempteur, qui a déjà, et pour l'éternité, sauvé complètement ceux pour lesquels il a été donné de Dieu, et qui seul, par conséquent, est la vie éternelle, le salut.
C'est croire, par cela même, en lui, en se tournant vers ce Sauveur avec confiance, comme le débiteur failli se repose sur la caution qui le relève; et en recevant d'un cœur reconnaissant cette promesse de Dieu, «Celui qui croit au Fils a la vie éternelle.»
C'est donc croire, sur la Parole de Dieu, qu'on a la vie en Jésus, par la foi en lui, et qu'on est ainsi, dans cette grâce, un pécheur justifié, un homme racheté de la malédiction, un enfant de Dieu; un Chrétien. - Jean III, 16; Rom. VI, 23; Jean VI, 47.
Croyez
ainsi,
et vous recevrez l'accomplissement de la Promesse, le don de
l'Esprit-Saint; et alors, du rocher de votre cœur, frappé par la
puissante Parole de Jésus, sortira l'eau de Sainteté, qui jaillira
jusque dans la vie éternelle.
Alors, connaissant la charité du Père envers vous, vous voudrez
lui rendre amour pour amour, en gardant ses statuts, en imitant
votre Sauveur, en vivant de sa vie; et vos œuvres seront enfin des
œuvres bonnes, parce qu'elles auront un bon Principe, une
bonne Substance et une bonne Efficace; car elles seront faîtes en
Jésus et pour lui.
C'est
là
le chemin, et il n'en est point d'autre. C'est ainsi, ô Enfants
des hommes! c'est par la foi en Jésus, dans sa lumière, selon sa
Parole et par son Esprit, que se commence, se poursuit et s'achève
la Sanctification.
O Vous donc qui ne la pratiquez pas, et qui marchez dans les
sentiers de la mort! croyez en Jésus, et vous deviendrez saints!
Que vos âmes écoutent et reçoivent les paroles de
la vie, et elles vivront, et leurs œuvres aussi seront vivantes.
Et
que
vous dirai-je, à Vous qui, par l'ineffable don du Père, avez reçu
gratuitement de croire en Jésus et d'être baptisés de son
Esprit !... Ah! bien-aimés Frères! vous dirai-je, c'est à
nous, Enfants de Dieu, Rachetés de Christ, Temples de
l'Esprit-Saint, à rechercher d'un cœur fidèle cette Sanctification
qui est la volonté de notre Seigneur.
C'est
à
nous, Troupeau de ce bon Berger, à l'aimer et à le suivre au
travers d'une génération qui le méconnaît, au milieu de laquelle,
hélas! il est presque un étranger, un intrus, et
qui, dans son ignorance, nous croit ennemis de la Sainteté, parce
que nous sommes amis de la Grâce.
C'est à nous, Enfants de lumière, à la détromper, en faisant briller à ses yeux la lampe bien ardente et pure de notre piété sincère, de notre charité soutenue, de notre modération et de notre paix, comme aussi, de notre joie céleste, de notre vivante et ferme attente du salut.
Oui, bien-aimés Frères! c'est à nous à bien comprendre quel est ce privilège que la Grâce de l'Éternel nous a donné, d'être les serviteurs du Dieu vivant, d'être ses fils et ses filles, d’être «des vaisseaux à honneur, mis à part pour le service d'un tel Seigneur, et destinés à la Sainteté!» (2 Tim. II, 21.)
C'est à nous à sentir tout ce que dit le Sauveur, quand il nous rappelle que nous sommes le sel de la terre, des témoins pour la vérité de l'Évangile, pour le grand Nom de notre Dieu, pour la gloire de notre Roi clément, tout-puissant et magnifique.
C'est à nous, Peuple enseigné de Dieu, à discerner, que comme Noé, ayant été averti par l'Éternel des choses qui ne se voyaient pas encore, craignit et bâtit l'Arche pour la conservation de sa famille, et par cette œuvre de sa foi, condamna le monde incrédule, (Héb. XI, 57), de même, nous aussi, avertis que nous sommes des choses de l'éternité que nous ne voyons pas; sachant que ce monde sera jugé, que le feu consumera cette terre, et que «les impies ne subsisteront pas dans l'assemblée des justes,» nous devons, avec la même foi que Noé, et sur les mêmes promesses, bâtir, à la vue de nos contemporains, le solide édifice d'une vraie Sanctification, et par elle, porter chaque jour témoignage que nous ne sommes du monde ni par notre croyance, ni par nos mœurs; ni par notre obéissance actuelle, ni par notre espérance de l'éternité.
Ne sera-ce pas ainsi, mes Frères! que nous fermerons la bouche aux gens ignorants ou malins qui élèvent contre notre très sainte foi l'accusation qu'elle est ennemie de la Sainteté, parce qu'elle récuse les Oeuvres, comme moyen de salut?
Qu'auront-ils à dire, lorsqu'ils vous verront marcher de force en force au chemin de lumière, et vous appliquer sans relâche et pleins d'ardeur, à toute bonne œuvre?Diront-ils,
alors,
que la Grâce est dangereuse et que sa prédication corrompt le
peuple, ou supposeront-ils que «le Chrétien
pèche pour que cette Grâce abonde,» lorsqu'ils vous
verront haïr le péché et vous appliquer à la justice?
Ne seront-ils pas, au contraire, confus et réduits au silence?
Comme
aussi,
Chrétiens! n'est-ce pas votre sainte conversation qui doit gagner
à la cause de la glorieuse liberté des Enfants de Dieu, ceux de
nos Frères que leurs doutes ou leurs craintes retiennent encore
dans le monde?
Quand ils verront avec quelle joie vous portez le joug de Jésus;
avec quelle franchise vous vous chargez de sa croix; avec quelle
constance vous «fuyez le mal et vous vous
collez au Bien;» avec quelle loyauté vous servez le
Seigneur; et, en même temps, avec quelle joyeuse espérance vous
approchez de la rencontre de votre Dieu, ils comprendront, enfin,
que c'est «un peuple affranchi» qui
combat sous la bannière de Christ, et que ce n'est pas suivre et
confesser ce grand Roi, que se tenir en arrière, loin de son
opprobre, loin de ses enfants, loin de cette allégresse que
l'Église doit montrer en se rendant vers sa patrie.
Mais, surtout, mes Frères bien-aimés! n'est-ce pas en vous appliquant, chaque jour, à la Sanctification, que d'un côté «vous vous affermirez dans la jouissance de votre vocation céleste et de l'élection souveraine de l'Éternel,» et que d'un autre côté, «vous vous préparerez une marche libre et glorieuse vers le Royaume de Dieu?»
Regardez
de
quelle manière plusieurs Disciples se traînent dans le sentier de
la Grâce, au lieu d'y courir avec chant de triomphe.
D'où cela vient-il?
Pourquoi cette tristesse, ce mécontentement et ces plaintes, comme
s'ils n'avaient reçu de Dieu qu'un demi-salut?
Ah! c'est qu'ils sont infidèles, négligents et lâches dans la
Sanctification. Ils portent peu de fruits, et notre Père les
honore peu. Ils s'inquiètent peu de vivre avec Jésus et de
l'imiter, et «Jésus ne vient point souper
avec eux, et n'habite point dans leur cœur.»
Voyez,
au
contraire, avec quelle sérénité, quelle égalité de marche, quelle
fermeté et quel courage, d'autres Disciples se hâtent sur le beau
chemin de la Grâce. La paix les entoure, la force les soutient, la
résignation les console, et l'espérance semble les introduire déjà
dans la vue et la possession du repos des cieux.
D'où cela vient-il?
Ont-ils reçu un meilleur, un plus complet Sauveur que celui de
leurs frères. Ah! ce qu'ils ont reçu, ce qu'ils retiennent avec
soin, c'est d'être «fidèles dans le peu» qu'ils
possèdent;
c'est «de mettre à la banque le talent qui
leur est confié», c'est de «ne pas
contrister l'Esprit» qui les enseigne et les guide; c'est
de «se proposer constamment Jésus comme leur
modèle; c'est de ramener sur lui tous leurs regards, et de
poursuivre simplement, mais sincèrement aussi, la portion du
chemin qui leur est ouverte, et qu'ils doivent fournir
aujourd'hui.»
Car c'est aujourd'hui, Chrétiens! et non pas hier, ni demain, que notre Sanctification doit s'opérer, doit s'avancer. Nous sommes à Jésus, et... c'est aujourd'hui. Hier n'est plus; notre vie est une vapeur; demain est donc pour nous... l'éternité!
Aujourd'hui,
aujourd'hui
donc, ô mes Frères! aimons et servons ce bon Dieu qui nous a aimés
le premier et qui nous aimera toujours.
Aujourd'hui n'est pas si long, Bien-aimés !... et ce n'est que ce
temps-là, que ces heures-là, que notre Sauveur nous demande de lui
consacrer. C'est donc, après tout, un petit nombre de moments
qu'il nous dit de sanctifier par sa présence, par sa Parole en nos
cœurs, par notre amour pour lui, par notre docilité à l'Esprit de
sa grâce. Et c'est quelques-uns de ces jours-là, tous comptés par
lui, et que nous ne passons qu'un à un, qu'il nous encourage à lui
dédier, afin qu'il y soit le premier dans nos affections, pour les
rendre saintes, et qu'après cette courte
durée, il «soit tout à notre âme,»
pour la combler de félicité!
Comparez donc, Amis du Sauveur! ce petit espace où vous avez à marcher, ce moment où vous avez à obéir, avec l'infini du Royaume éternel, avec le repos et la gloire sans limites et sans mesure de la demeure que Christ tient prête pour son peuple, et voyez si vous voulez, de sang-froid et avec réflexion, retrancher quelque portion de ce temps, pour n'y être pas saints, pour y fuir Jésus, pour y contrister l'Esprit de grâce, pour y méconnaître et notre Père et son amour; pour y saisir et y boire, en cachette, la coupe du monde; pour y effacer quelques-uns des traits de l'image de Christ en vous; pour y renier votre Sanctification!
Si
vous
voulez le faire, faites-le; et dès ce moment; Dites-moi donc, ici,
combien vous voulez de temps, sur les heures de ce jour, pour y
oublier Jésus?...
Est-ce deux heures? Une heure?... Demi-heure?... Combien ?... Afin
qu'avec vous je puisse pleurer sur cette heure où vous aurez dit à
Dieu que vous ne l'aimez plus, et à Jésus, qu'il n'est plus la
portion de votre âme.
Mais, comme il est impossible qu'une telle insulte sorte jamais de votre cœur, faites donc en sorte qu'elle ne sorte pas non plus de vos œuvres; et pour cela veillez, oh! veillez sur vous-mêmes; et, dans cette vigilance, usez de tous les moyens de Sanctification que votre Seigneur vous confie. Vous les connaissez:
C'est
sa
Parole; prédication, lecture, étude, méditation.
C'est la Prière humblement, fréquemment, avec ferveur, avec foi.
C'est la Résignation: renoncez, oh! renoncez à vous-mêmes, et
préférez Dieu et sa gratuité à votre vie.
car
il vient.
C'est, enfin, c'est par-dessus tout, l'Amour: oh! si vous y
laissez aller votre âme; si Dieu est aimé de vous; s'il est en
effet aimable à vos yeux; s'il est précieux à votre cœur, tout est
gagné pour vous: son commandement n'est plus pénible; il est
accueilli, il est suivi, il est gardé,... et la Sanctification
s'opère.
O
Disciple de Jésus! ouvre donc les yeux, et vois à ton côté ton
Seigneur, et au-dessus de toi le ciel ouvert avec le trône de
Grâce où siège ton Dieu, et cette lumière qui descend, qui
t'enveloppe, qui te pénètre, et qui t'apporte, de la part du
Consolateur, la force et la sérénité.
Que veux-tu de plus, pour être lié à ton Dieu et à son obéissance?
Il se donne à toi lui-même: eh bien! donne-toi donc à lui, de ton
côté; et tandis que, dans les ténèbres du siècle présent, les
pauvres pêcheurs qui ne connaissent ni Jésus, ni la
Sainteté, se feront de leur fausse sagesse,
de leur morte et terrestre Morale, des idoles qui périront avec le
monde; tandis que les hommes doubles de cœur, tout en disant
qu'ils adorent et qu'ils suivent Jésus, oublieront, cependant, ou
repousseront la Sanctification, et descendront ainsi toujours plus
avant dans les ténèbres, tout en parlant de la lumière.
Toi! Chrétien! tu auras la consolation de voir que ce n'est pas en vain que tu cherches à plaire à ton Dieu, mais que la même main qui t'a planté en Jésus, t'affermit de jour en jour en sa communion, et que le même Esprit qui t'a dit, «Sois saint,» fait en toi, chaque jour, un progrès, et «glorifie ainsi en toi le beau Nom de ton Sauveur, et toi en lui, selon la grâce de Jésus-Christ, notre Dieu et Seigneur.» 2 Thess. I, 12.
O! bienheureuse Famille de Dieu, qui obéis ici-bas à ton Père, parce que tu l'aimes, et qui sais que tu le verras Bientôt dans le ciel!
FIN
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