Ce Sermon fut prêché en anglais, en 1828, à Liverpool, pour répondre à ceux qui disaient que les Ministres de la Grâce méprisent les Bonnes Oeuvres. C'est dans le même but qu'il a été répété, du moins en grande partie, et qu'il est aujourd'hui publié.
. C. M.HÉBREUX XII: 14
Recherchez la sanctification, sans laquelle nul ne verra le Seigneur.
(Les mots renfermés entre des guillemets sont des citations de la Parole de Dieu. L’indication s'en trouve à la fin du paragraphe, quand elle est nécessaire.)
De
quelle
détresse et de quelle horreur inexprimable ne doit pas être saisie
l'âme d'un faux Chrétien, lorsqu'elle entre dans l'éternité!
Quel contraste, aussi terrible qu'inattendu, entre ce qu'elle
avait espéré et ce qui lui est maintenant assigné pour toujours!
Ce Chrétien-là, séduit, trompé, pendant vingt ou trente années,
par sa prétention même d'être un croyant, et par des habitudes
religieuses, avait «fondé sur ce sable»
l'assurance d'un éternel bonheur. Son âme, enivrée d'elle-même et
de ses illusions, et portée sur les
flatteries des vains amis qui l'entourent, se dissimule l'effroi
de la mort, et part, comme en triomphe, pour aller saisir des
couronnes: quand soudain tout cet orgueil est renversé, tout cet
espoir périt; et tandis que sur la terre des parents abusés
répètent qu'elle est bienheureuse, le ténébreux séjour de
la colère et du désespoir déroule devant elle son domaine sans
limites, sur lequel s'appesantit cette effroyable sentence:
«L'hypocrite ne paraîtra pas devant Dieu. Sans la
sanctification, nul ne verra le Seigneur.»
Oh! quelle fin! Oh! quelle issue de cette vie! Et c'est pour
toujours! — Matth.
VII, 26; Job
XIII, 16; Matth.
XXIV, 51; Hébr.
XII, 14.
Le
Fils
de Dieu l'a dit: «Tous ceux qui me disent
Seigneur! Seigneur! n'entreront pas dans le royaume des cieux.
Toutes les vierges qui tiennent une lampe à leur main, ne seront
pas reçues dans la salle des noces.
Plusieurs viendront avec assurance et diront: Seigneur!
Seigneur! Ouvre-nous. Notre Dieu! nous te connaissons!
N'avons-nous pas mangé et bu eu la présence, et n'as-tu pas
enseigné dans nos rues? Même n'avons-nous pas prophétisé et fait
plusieurs miracles en ton nom?
Mais le Seigneur lui-même leur répondra: Je ne sais d'où vous
êtes. Retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d'iniquité!»
— Matth.
VII,
21-23; Os.
VIII, 2; Luc
XIII, 25-27; Matth.
XXV, 3-11.
Conclusions redoutables de ce Juge infaillible qui «ne pervertit pas le droit, qui ne tient pas l'innocent pour coupable, et dont les yeux sont trop purs pour voir le mal et pour contempler la perversité!»
Paroles aussi claires que positives, et qui déclarent que quelque piété qu'un homme professe, quelque science qu'il ait de l'Évangile et de ses mystères, et quelque crédit que des habitudes de dévotion lui aient acquis dans une église,... si la Sanctification lui manque, il n'est qu'un faux disciple, et toute sa religion n'est «qu'une toile d'araignée, dont son âme ne se fera point de vêtement et ne se couvrira point! Il s'appuiera sur elle, mais elle n'aura point de fermeté: il l'empoignera de sa main, mais elle ne résistera point. Son assurance sera déçue: l'espoir du méchant périra!» Job VIII, 3, 13-15; Deut. XXXII, 4; 2 Chr. XIX, 7; Hab. I, 13; Es. LIX, 5-6.
«Écoutez donc, prêtez l'oreille, et ne vous élevez point; car c'est l'Éternel qui a parlé! Soyez sur vos gardes, de peur qu'il n`y ait en quelqu'un de vous un mauvais cœur d'incrédulité, pour se détourner du Dieu vivant, et que quelque racine d'amertume ne bourgeonne en vous, ne vous trouble, et peut-être n'en souille plusieurs!» Es. LI, 4; Jérém. XIII, 15; Héb. III, 15; XII, 15.
Le sujet est sérieux; il est haut et profond: que votre âme soit donc recueillie, et qu'elle se prépare à le méditer avec soin. Et afin d'assister votre esprit dans son étude, nous le diviserons en ces trois Recherches:
I. En quoi consiste cette Sanctification, sans laquelle nul ne verra le Seigneur;
II. Comment elle se montre dans l'Église de Dieu;
III. De quelle importance il est de la pratiquer.
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