«TOUS PRÊTS POUR LE CIEL»

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Nos lecteurs savent tous combien sont fréquents les accidents dans les mines de houille: chacun a entendu raconter comment les pauvres ouvriers qui travaillent dans les entrailles de la terre sont quelquefois victimes de catastrophes terribles qui les tuent sur le coup ou les enterrent vivants, quand, par une explosion de gaz, ou l'arrivée subite des eaux, un éboulement se produit qui empêche toute sortie, de sorte que la galerie où ces malheureux travaillent devient leur tombeau. Dans cette position affreuse et sans espérance, il ne leur reste plus qu'à se voir mourir.

Il y a quelque temps, un fait de ce genre plongea dans la désolation une ville industrielle de l'Angleterre. Nous ne désirons pas entrer dans les détails poignants de cette scène que chacun peut imaginer, mais un côté intéressant de cette histoire trouvera utilement place ici.

L'accident eut lieu pendant que les ouvriers étaient occupés dans la galerie: un éboulement se produisit et priva ces pauvres mineurs de tout secours, en les mettant dans l'impossibilité de regagner l'entrée de la mine.

Plusieurs de ces ouvriers étaient chrétiens, et, sans doute, ils mirent à profit les quelques instants qui les séparaient de l'éternité, pour exhorter leurs camarades; car ils ont tous laissé la preuve écrite qu'ils n'étaient pas morts sans espérance. Quand on put aller jusqu'à eux, ils avaient depuis longtemps cessé de vivre; mais on trouva à côté d'eux leurs cruches de fer, sur lesquelles ils avaient tracé ces mots, plus éloquents que tous les discours: «All ready for heaven.» TOUS PRÊTS POUR LE CIEL.

Que s'était-il passé dans ce puits, loin des hommes, pendant que les moments de ces victimes étaient comptés?

Dieu seul le sait! Et dans sa grâce, il a permis que ces pauvres ouvriers laissassent un petit témoignage qui était à la fois la confession de l'état heureux dans lequel ils étaient, et un appel puissant pour ceux qui liraient ces paroles: «TOUS PRÊTS POUR LE CIEL.»

Lecteurs, êtes-vous tous prêts pour le ciel?

Je ne vous dirai pas que vous êtes autant exposés à la mort que les mineurs qui travaillent dans les profondeurs de la terre, ou que les marins qui parcourent les mers sur une planche fragile, ou que les soldats qui sont conduits au combat; je ne vous dirai pas qu'une maladie, souvent sans remède, peut vous atteindre ou un accident vous surprendre; je ne vous rappellerai pas que votre vie est une vapeur qui paraît pour un peu de temps et s'évanouit ensuite (Jacques IV, 14); car, tout cela, vous le savez; mais je vous dirai:

«LE TEMPS PASSE, HÂTEZ-VOUS D'ÊTRE, VOUS AUSSI,

«PRÊTS POUR LE CIEL».

Supposez un instant que les mineurs eussent été tués au moment de l'accident; ceux qui étaient chrétiens auraient été sauvés, mais les autres eussent été perdus, si Dieu ne leur eût préparé cette dernière occasion de grâce.

À ce moment solennel, Il tenait en suspens, semble-t-il, la vie de ces hommes, pour que sur le seuil de l'éternité ils se missent en règle avec Lui.

Le Seigneur n'agit-II pas ainsi maintenant à votre égard, lecteurs inconvertis?

Ne le fait-Il pas pour le monde en général?

N'est-il pas vrai qu'il retarde l'exécution de ses jugements, afin de faire grâce aux pécheurs qui répondent à ses appels?

Mais cette patience de Dieu aura un terme.

Lecteurs, pensez à la parabole des vierges sages et des vierges folles:

«Quand l'époux vint, celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui aux noces, et la porte fut fermée.»

Puissiez-vous écouter cet appel, le dernier peut-être qui vous sera adressé!

Et qu'il ait pour vous le résultat qu'a eu sur les mineurs celui de leurs camarades!

Oui, notre désir, quant à tous ceux qui liront ces lignes, est qu'ils puissent aussi être:

«TOUS PRÊTS POUR LE CIEL.»

E. P.